Catégorie : Littératures

Littératures : nouveautés du 28 juin 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Entròspèksion-rézolision

— Par Daniel M. Berté —

Souvantman, a labrin-di-swè
Kan lapot-zié siel ka fèmen
Man ka désann an lespri-mwen
Pou vwayajé dan an fè-nwè

Man ka rantré an réfleksion
Anlè sa’m fè an lajounen
Gadé kisa man fè di bien
Ek osi lé movèz aksion

Sé lè man ka alé o fon
An zantray-boyo lakonsians
Ek sé lè ba kò-mwen an chans
Di rimété’y o fil-a-plon

Pa alé kwè sé jé fasil
Di mété kò’w an fas-a-fas
Siwtou lè’w fè an mové kras
Ka fè’w pran létjèt an katjil

Si’w fè an moun an méchansté
Menm si sa pa té volontè
Fo sav ki moun tala soufè
Sa nòwmal ki ou réparé

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Dictionnaire des Créoles comparés de Guadeloupe et de Martinique

Les auteurs

Jude DURANTY est Martiniquais. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la langue et la culture créole de Martinique. Depuis une quinzaine d’années, il est chroniqueur connu de « Kréyolad », une rubrique hebdomadaire de la vie martiniquaise (visible dans le magazine «ANTILLA »).

Hector POULLET est Guadeloupéen. Il est l’un des pionniers dans l’écriture de la langue créole… Connu en Guadeloupe pour avoir été avec Sylviane Telchid à l’origine de l’introduction de cette langue dans le cursus scolaire officiel, il a également participé à l’élaboration du tout premier dictionnaire Créole-Français. Il a publié chez CaraïbEditio.

 

La présentation du dictionnaire dans Montraykreyol, mars 2020

« Gwadloup Matinik menm biten menm bagay.

Quel Guadeloupéen ou Martiniquais n’a pas prononcé cette phrase qui traduit combien Guadeloupe et Martinique sont à la fois proches et distants. À l’instar d’une fratrie, et l’on peut même dire, cette même fratrie créole issue de parentés africaine, européenne, indienne et levantine; l’on trouve donc des ressemblances mais aussi des différences entre tous ces créoles de la Caraïbe anglophone, francophone et néerlandais.

Dans la préface du livre Jean-Pierre Sainton¹ nous disait :

« On ne sait pas trop ce qui a créé la domiciliation lexicale respective de biten et de bagay.

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Le traitement lexicographique du créole dans le « Diksyonè kreyòl Vilsen »

— Par Robert Berrouët-Oriol Linguiste-terinologue —

Depuis la publication des deux premières études à caractère scientifique publiées sur le créole haïtien (Suzanne Comhaire-Sylvain : « Le créole haïtien, morphologie et syntaxe » (1936) et Jules Faine : « Philologie créole » (1937), la créolistique a connu d’importants développements et des publications diverses (livres et articles scientifiques) font désormais partie du corpus de référence sur cette langue. Parmi ces publications figurent des dictionnaires et des lexiques rédigés par des amateurs éclairés, par des spécialistes de domaines apparentés ou par des linguistes, entre autres « L’inventaire des ressources lexicales en créole haïtien : présentation d’extraits du lexique de la maternité et de l’accouchement » de Suzanne Allman paru en 1984 dans la revue Conjonction no 161-162. Le matériau de base de cette publication provient de la thèse de doctorat en ethnolinguistique de Suzanne Allman soutenue à l’Université de Provence en 1983, « Étude ethnolinguistique du lexique de la fécondité et de la maternité en créole haïtien ». Le corpus dictionnairique sur le créole haïtien comprend plusieurs titres, rédigés en créole ou en édition bilingue ou portant sur la terminologie d’un domaine spécifique. En voici quelques exemples : « Dictionnaire français-créole » de Jules Faine (Éditions Leméac, 1974) ; « Diksyonnè kréyòl-franse » de Lodewijik Peleman, Éditions Bon nouvèl, 1976 ; « Éléments de lexicographie bilingue : lexique créole-français » de Ernst Mirville (Biltin Institi lingistik apliké, Pòtoprins, no 11 : 198-273, 1979) ; « Leksik elektwomekanik kreyòl, franse, angle, espayòl » de Pierre Vernet et H.

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Littératures : nouveautés du 21 juin 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Contre les statues : les traces-mémoires

—Par Patrick Chamoiseau —

Nos monuments demeurent comme des douleurs.
Ils témoignent de douleurs.
Ils conservent des douleurs.

Ce sont le plus souvent des édifices produits par la trajectoire coloniale : forts, églises, chapelles, moulins, cachots, bâtiments d’exploitation de l’activité esclavagiste sucrière, structures d’implantation militaire… Les statues et les plaques de marbre célèbrent découvreurs et conquistadores, gouverneurs et grands administrateurs. En Guyane, comme aux Antilles, ces édifices ne suscitent pas d’écho affectif particulier ; s’ils témoignent des colons européens, ils ne témoignent pas des autres populations (Amérindiennes, esclaves africains, immigrants hindous, syro-libanais, chinois…) qui, précipitées sur ces terres coloniales, ont dû trouver moyen, d’abord de survivre, puis de vivre ensemble, jusqu’à produire une entité culturelle et identitaire originale.

La trajectoire de ces peuples-là s’est faite silencieuse. Non répertoriée par la Chronique coloniale, elle s’est déployée dans ses arts, ses résistances, ses héroïsmes, sans stèles, sans statues, sans monuments, sans documents. Seule la parole des Anciens, qui circule dessous l’écriture – la mémoire orale – en témoigne.
Or la parole ne fait pas monument.
La parole ne fait pas l’Histoire.
La parole ne fait pas la Mémoire.

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La poétesse haïtienne Farah-Martine Lhérisson, son mari et leur fils, assassinés à leur domicile en Haïti

La poétesse Farah-Martine Lherisson, son mari l’ingénieur Lamothe Lavoisier, et leur fils ont été assassinés en Haïti lundi 15 juin 2020. Elle était l’une des voix majeures de la poésie haïtienne contemporaine avec son recueil Itinéraire Zéro écrit après le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti.

— Par Brigitte Brault —

L’une des étoiles de la poésie haïtienne s’est éteinte à Peguy-Ville, dans la commune de Pétion-Ville (Haïti) dans la nuit du lundi 15 juin 2020. Des hommes armés ont assassiné par balles dans leur résidence, Farah-Martine Lherisson (49 ans), son compagnon, l’ingénieur Lamothe Lavoisier (56 ans) et leur fils.

Le gardien de la résidence a été grièvement blessé par des individus non identifiés à ce jour.

Aujourd’hui, la communauté littéraire haïtienne et toutes celles et ceux de par le monde qui aiment la poésie haïtienne sont choqués par ce triple assassinat. 

La poétesse et professeure de littérature Farah-Martine Lherisson, auteure d »Itinéraire zéro » était aussi directrice d’école.

Une voix majeure de la poésie contemporaine haïtienne

Son unique recueil de poèmes, « Itinéraire zéro » publié en aux éditions Mémoire est rempli d’images fortes suite au séisme du 12 janvier 2010.

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Misié Zobel

(Omaj ba Joseph Zobel ki pati an Galilé an 17 Juin)

— Par Daniel M. Berté —

Zobel bèbel rilasionel
Zobel zouti ki fè nou gadé laliwondaj-nou ek rann-nou fiè
Zouti-matjè Le soleil m’a dit

Zobel bèbel natirel
Zobel zobwa ka fè vansé pou trapè libèté an djoubak tè
Zobwa-matjè Diab’-la

Zobel bèbel siel
Zobel zwazo ka volé wo an powézi ka chawmé jik solèy
Zwazo-matjè La fête à Paris

Zobel bèbel émosionel
Zobel zalimet ki ba limiè pou gadé nou-menm
Zalimet-matjè Les jours immobiles

Zobel bèbel patèwnel
Zobel zespwa pou divès jénérasion dépi Jozé jiska Man Tin
Zespwa-matjè La Rue Case-Nègres

Zobel bèbel pasionel
Zobel zélatè di mès manmay Matinik
Zélatè-matjè D’amour et de silence

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Littératures : nouveautés du 14 juin 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Lafanmi Mal

— Par Daniel M. Berté —

Lé Mal, fanmi kouchal
Ki sanfoutépamal
Sa toutafè nòwmal
Yo la pou fè moun mal

Malpié ka fè pléré
Paske i ka lansé
Dot lè ka fè tranblé
Oben ka fè brété

Malren ka pété ren
Ka fè’w santi lafen
Ek pèdi lé mwayen
Ek anpéché’w brennen

Maltjè ka fou’w atè
Dan an kannal doulè
Ki ka fouté’w an nwè
Ek trennen an malè

Maltèt ka pété tèt
Ki pa ka fè lafèt
Ka ran fou ek entjèt
Epi trapé falfrèt

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Littératures : nouveautés du 7 juin 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Stati ek moniman an mémwa lesklavaj

— Par Daniel M. Berté —

An estati brizé, an istati krazé
An lo moun ka palé, an lo moun ka babié
Kelkiswa sa’w pansé, kelkanswa sa’w swété
Sa ki fèt za bien fèt, Listwa pa ka tjilé

Anlè venndé koté ki dan lespas piblik
Pou lépok ladjoukann matjé an mémwa moun
Dé sété pou Schoelcher an abolisionis
Ven pou lé Neg Matnik ek konba yo mennen

An awtis ki fransé Marquet comte de Vasselot
An lot matinitjèz sé man Julien Long-Fu
Ni travay-yo krazé, ni travay-yo brizé
Sa tris pou tou lé dé mé Listwa ka vansé

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L’osselet sous le marteau

(C’est à force d’écœurement)

— Par Yves Untel Pastel —

Et ce racisme meurtrier
Qui chaque jour
Alourdit l’hécatombe

Dragon hideux
Gîtant dans les bas-fonds
D’une conscience blanche
Prise d’une démoniaque folie destructrice
Éprise d’elle-même et d’elle seule
Incapable d’aimer
Cette autre part d’humanité
Qu’elle croit ne pas être elle

Et ce silence de morgue,
Toujours ce silence effrayant
Cette solidarité d’une engeance mutique
De ceux qui soi-disant désauvagisent la sauvagerie
Et qui pourtant trônent au pinacle de la barbarie
De ceux qui brandissent
Les bibles et les codes de belles morales
Et les cyniques bréviaires de civilité

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De Caroline Laurent, «  Rivage de la colère », Prix 2020 Maison de la Presse

Caroline Laurent est franco-mauricienne. Après le succès du livre co-écrit avec Evelyne Pisier, « Et soudain, la liberté », elle a publié le 9 janvier 2020 son nouveau roman « Rivage de la colère », aujourd’hui récompensé. En parallèle de ses fonctions de directrice littéraire chez Stock, elle a été nommée en octobre à la commission « Vie Littéraire » du Centre National du Livre.

Aux origines du roman, un fait historique :

Dans « Rivage de la colère », récompensé par le 51ème Prix  Maison de la Presse, Caroline Laurent dévoile un pan tragique, hélas fort peu connu, de la décolonisation dans l’Océan Indien : en 1965, le Royaume-Uni accepte le principe d’élections générales qui décideront de l’indépendance de l’île Maurice et de ses possessions. Mais dans le plus grand secret, il est décidé que certaines de ces dépendances, dont les îles Chagos, au nord-est de Maurice, resteront sous administration britannique, après qu’elles auront été rachetées par le Royaume-Uni, ce dernier prétendant qu’elles ne sont pas habitées ! Le but n’est autre que de donner ces territoires en location aux États-Unis, qui y créeront une importante base militaire. 

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Littérature : nouveautés du 31 mai 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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An zafè krab

— Par Daniel M. Berté —

An tan tala, an kalté bidim papa-maladi té ka fè siwawa kay lé krab ek té ka fann tjou-yo red mawto. Lé krabiolojis té dékouvè apré, ki sé an viris, yo kriyé Divok 91 ki té lakoz tousa.

Gouvèlman krab fè an gran sanblé an palé la Krabélizé ek chak krabminis palé :

Zagaya déklaré ki dé mal krab pa ka viv adan an menm trou

Sirik jòn afirmé ki tout krab konnèt tou yo

Touloulou rouj asiré ki zo sirik pa ka fè soup

Koutja di ki tout krab ka mò an marinad

Sémafot prétann ki sé bon tjè krab ki ba’y do an fè

Krab-mal-zorèy asiré ki fo toujou ou ba krab bien manjé pou ou manjé’y apré

Krab-blan konstaté ki maya té ba kayali mal-vant, magré sa kayali ka manjé’y kantmenm

Maya prédié : « O nom dé krab-farsi, dé zékal-krab, é dé matoutou-krab, Amenn ! »

Papa-krab lévé faché : « Bann malkrab-kouyon, sa bout ! arété vo krabionri ! Si nou lé estentjé Divok 91, fo nou arété fè krabionad, (kriyonnad krab), sinon nou tjoutjout ! Sé kaka krab ki an tèt-zot alòw?!

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« L’île qui meurt », de Renée Lacascade et André Pérye

La mulâtresse Renée Lacascade et son mari André Pérye campent un portrait désabusé de la société guadeloupéenne des années 1920. Les principales catégories accueillent sous haute tension un nouveau gouverneur, intelligent et fin, dont l’épouse d’origine guadeloupéenne s’est affranchie par son éducation supérieure en France de certains des présupposés de sa classe. Les loyautés politique et familiale déchirent les personnages. Un maire noir réclamant le suffrage universel excite des esprits surchauffés. La confrontation tourne au drame. Chemin faisant, on apprend beaucoup sur la mentalité des Antillais de l’époque et l’on est à même de mesurer son évolution depuis.

« nous avons le travers de prêter aux autres races nos propres sentiments… En politique étrangère comme en colonisatiion ce travers est la cause initiale de toutes nos grandes erreurs… Si l’on n’avait pas toujours perdu de vue la mentalité particulière de la population guadeloupéenne, mon rôlr nr serait pas aujourd’hui aussi difficile… »

René !lacascade et Andr Pérye, L’ile qui meurt

« … le développement de l’éonomie atlantique et son influence sur les sociétés européenne, américaine et africaine au cours du XVIIe siècle sont absolument déterminants dans la construction du paradigme occidental, et ainsi d’une grille de lecture du monde dont nous restons les héritiers.

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Louisiane : Fabienne Kanor à la croisée des mondes noirs

— Par Frédérique Briard —

Alors que la Journée mondiale de l’Afrique sera célébrée ce 25 mai, l’écrivaine Fabienne Kanor met en perspective dans son nouveau roman « Louisiane » les mondes noirs d’aujourd’hui. Une traversée toute en nuance de l’Afrique dans le monde.

Comme souvent avec Fabienne Kanor, les pages de son nouveau roman semblent tresser le récit d’une vie parfaitement banale. Comme toujours, cette impression est trompeuse et on referme Louisiane avec en tête un dédale d’existences parcourues. Français né au Cameroun, son héros Nathan quitte Paris pour la Nouvelle-Orléans sur les traces d’un grand-oncle, Etienne John Wayne Marie-Pierre, qui aurait vécu en Louisiane où il serait mort. `

la promesse d’une belle aventure

Ce patronyme extravagant constituerait à lui seul la promesse d’une belle aventure. Raté. Sur place, notre protagoniste, plus passif que téméraire, végète dans sa chambre, erre, procrastine. Quand il finit par prendre la route de la plantation où aurait travaillé son ancêtre, il ne trouve aucun signe de vie le concernant.

Mais sa quête, loin d’être vaine, l’amène à se révéler, à explorer ses failles, à dire son identité complexe.

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Covidouceur 2020

Auteur : Marcelle DENECY Originaire de Capesterre Belle-Eau, est mère de deux adolescents avec lesquels elle dit former « un Trio d’amour ». Passionnée d’écriture depuis très jeune, Marcelle a saisi l’occasion d’écrire, alors que la maladie venait s’immiscer dans sa vie. L’écriture a été son alliée, sa complice. De cette belle relation, est né son « premier bébé », sa première production, sa première victoire sur la maladie : « Au sein du cancer, un esprit sain. » publié en Décembre 2012.Elle aime croquer la vie et cet épisode douloureux de sa vie lui a permis de réaliser à quel point elle en était amoureuse : « la vie, ce cadeau » dit-elle les yeux brillants. Femme de cœur, Marcelle est heureuse quand son entourage l’est. Elle ne sait pas partager que les moments de joie, son altruisme et son empathie la guident toujours auprès de ceux qui souffrent. Ses proches la voient comme celle qui a toujours la parole qui apaise, le mot qui réconforte, c’est un rayon de soleil. Mais Marcelle sait aussi se taire pour écouter et comprendre les personnes qu’elle accompagne.

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Konmen ?

— Par Daniel M. Berté —

Konmen? Men konmen sa ka fè?!
Di mwen konmen!!!

Konmen frèt YO lévé anlè’w,
Pliché lapo do’w ek manjé lachè’w?

Konmen chenn YO maré an pié’w
Pou té sa anpéché’w foukan?

Konmen fè YO brilé an do’w
Pou té matjié’w kon an zannimo?

Konmen chien YO ladjé an tjou’w
Pou sa ritouvé’w lè’w té ka chapé?

Konmen zorèy, bra épi jaré,
YO koupé pas zot té mawon?

Konmen mépri YO vréyé ba zot
Wou épi manman’w, papa’w, frè’w èk sè’w?

Konmen lajan YO fè épi zot?
Yo té ka vann zot, trété zot kon bèf!

Konmen doulè é konmen laswè
Ki sèvi fimié adan piès kann-YO?

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Sòti la ! WONDI !!!

— Par Daniel M. Berté —

Lè gran moun ka palé
Si mwen té aproché
Manman té ka faché
Sakré malélivé
Sòti la ! WONDI !!!

Lékol a la rékré
Lè lé gran té ka jwé
Ek foutbol ka woulé
Yo té ka fè’m volé
Sòti la ! WONDI !!!

Lè mwen antré lisé
Lé ti-bouwjwa sanblé
Yo té anmen motjé
Désandi dégagé
Sòti la ! WONDI !!!

Menm adan lachanbré
Lè man antré lawmé
Lé sa ka jwé grenndé
Pa té lé man bòdé
Sòti la ! WONDI !!!

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« PR@TIC »  : une plateforme en question…

« PRATIC » : une plateforme numérique pour l’enseignement à distance en Haïti ou un catalogue statique, fossile et non interactif des programmes du ministère de l’Éducation ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Prévue pour être accessible en ligne à l’échelle nationale dès la semaine du 13 au 17 avril 2020, PRATIC, la plateforme numérique officielle pour l’enseignement à distance en Haïti par temps de Covid 19, a été inaugurée le 24 avril 2020. Dans la réalité, PRATIC n’a été accessible que le 27 avril 2020 en fin de journée… Quelles sont les principales caractéristiques techniques et pédagogiques de ce dispositif au départ présenté comme une plateforme numérique gouvernementale pour l’enseignement à distance ? S’agit-il d’ailleurs d’une véritable plateforme numérique et interactive pour l’enseignement à distance ou d’un site/catalogue non interactif listant les programmes du ministère de l’Éducation ? PRATIC est-elle vraiment accessible aux centaines de milliers d’écoliers haïtiens sur toute l’étendue du territoire national et garantit-elle la poursuite de l’apprentissage au préscolaire, au fondamental, au secondaire et au professionnel ? Quelle est la place réservée au créole dans ce dispositif alors que le système éducatif national est composé d’élèves majoritairement unilingues créolophones ?

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« La mère d’Eva » de Silvia Ferreri

Une relation mère-fille inédite et bouleversante.

Une mère parle à sa fille entre les murs d’une clinique serbe. Eva vient juste d’avoir dix-huit ans et elle attend ce moment depuis qu’elle est née. Elle veut changer de sexe en se soumettant à l’intervention qui fera d’elle ce qu’elle s’est toujours sentie : un homme.

En un dialogue sans réponses, suspendu entre l’imaginaire et le réel, la mère d’Eva raconte leur vie jusqu’à ce moment. Elle refait le chemin comme si elle s’aventurait sur une terre étrangère, en quête d’une erreur de sa part qui aurait tout précipité. Sa voix est concrète, touchante ; elle parle sans fard d’un combat sans vainqueur ni vaincu, où la défaite n’existe pas, où la forme la plus pure de l’amour doit lutter pour comprendre, pour accepter.

« Je suis là Eva, je suis à côté de toi. Je suis assise dans le couloir froid à côté du bloc opératoire où tu es étendue, nue, pour la dernière fois fille, enfant, femme.

Tu ne m’entends pas et tu ne me vois pas mais je suis là.

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Lire Aimé Césaire, sous tous les cieux

« The Complete Poetry of Aimé Césaire », version bilingue anglais-français

En février 2020, l’universitaire américain Albert James Arnold publie en français, « La Littérature antillaise entre histoire et mémoire, 1935-1995 », une étude dense consacrée entre autres au concept de nation et aux discours identitaires aux Antilles. L’ouvrage évoque également les questions de la négritude, de l’antillanité, du créole, analysant des œuvres d’auteurs comme Maryse Condé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Simone Schwarz-Bart ou Gisèle Pineau. À la question de savoir ce qui a présidé au choix spécifique de cette période, Albert James Arnold répond que « la première date est celle où Aimé Césaire commence à écrire sur le dilemme de l’étudiant noir devant la montée des fascismes. Il entrait à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm et publiait ses premiers articles sur la négritude  dans « l’Étudiant noir ». La seconde date est celle où une maison d’édition antillaise – Ibis Rouge – s’implante en Guyane avec des antennes en Guadeloupe et en Martinique. Entre ces deux dates, tout ce qui s’écrit aux Antilles ayant une certaine importance se publie en métropole et en relation avec l’institution littéraire française ».

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Chroniques de confinement

Par Patrick Mathelié-Guinlet

COVID 19

Un vent souffle de l’est,
soulevant une peste
qui s’avance en silence,
relents de pestilence…

À venir est le pire
car celui qui l’inspire
de fièvre alors transpire
et parfois même expire !

Le roi comme le gueux,
le jeune et puis le vieux,
aucun n’est épargné
par ce mal contagieux
frappant l’humanité.

Ce migrant sans frontières
franchit même les mers,
polluant la terre entière
et rend la vie amère,
semant mort et misère…

Fermons lui notre porte
et que le diable emporte
au fin fond de l’enfer
ce grand souffle maudit
qui infecte ainsi l’air
de tous nos beaux pays !

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