Catégorie : Littératures

Littératures : nouveautés du 17 janvier 2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

→   Lire Plus

Jijman-mwen

— Par Daniel M. Berté —

Man konvotjé kò-mwen
Palé ba’y ant kat zié
An mitan konsians-mwen
Man oblijé’y gadé

Man entérojé mwen
Pou sav sa man té fè
Toutolon lavi-mwen
Ek ki pa té ka’y klè

Man andjélé kò-mwen
Dèyè-mwen man kriyé
Man tonbé an zo-mwen
An tjou-mwen man rélé

Lakolè bouwé-mwen
Larel man jik janbé
Man jouwé manman-mwen
Padon Mondié souplé

Man kaloté tèt-mwen
Pou bagay man mal fè
Man rédi zorèy-mwen
Pou dot man pa té fiè

→   Lire Plus

Louis-Philippe Dalembert, nouvel auteur en résidence à Sciences Po à Paris

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

Le romancier et poète Louis-Philippe Dalembert, que les lecteurs du National avaient (re)découvert dans l’entretien qu’il a accordé le 8 septembre 2020 à notre collaborateur Robert Berrouët-Oriol (« Entrevue avec Louis-Philippe Dalembert pour saluer la parution de « Cantique du balbutiement » (poésie) », est l’invité au premier semestre 2021  de la Chaire d’écrivain en résidence au prestigieux Centre d’écriture et de rhétorique de Sciences Po à Paris. L’annonce de cette résidence, qui vient de paraître sur le site de Sciences Po Paris, marque une étape importante dans l’élaboration de l’œuvre de l’écrivain. Après Kamel Daoud, Marie Darrieussecq, Patrick Chamoiseau et Maylis de Kerangal, Louis-Philippe Dalembert est le cinquième auteur à rejoindre Sciences Po comme titulaire de la Chaire d’écrivain invité.

Fondé en 1872, l’Institut d’études politiques de Paris, communément appelé Sciences Po, est un grand établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel dans les domaines des sciences humaines et sociales, notamment le droit, l’économie, l’histoire, la sociologie et la science politique. Jouissant d’un énorme prestige dans l’enseignement supérieur en France et à l’international, Sciences Po est également connu comme vivier de formation de la haute fonction publique française.

→   Lire Plus

Littératures : Cécile Vidal distinguée pour ses publications en Sciences sociales

Cécile Vidal :

Elle est directrice d’études à l’EHESS – École des hautes études en sciences sociales. Ses recherches portent sur l’histoire sociale des empires, de la colonisation, de la traite des esclaves et de l’esclavage dans les mondes atlantiques du XVIIe au XIXe siècle. Outre Histoire de l’Amérique française (2003 ; 5e ed. 2019), co-écrit avec Gilles Havard¹, elle est l’autrice de Caribbean New Orleans : Empire, Race, and the Making of a Slave Society (2019), et l’éditrice ou coéditrice de dix ouvrages collectifs ou numéros spéciaux de revue, dont New Orleans, Louisiana, and Saint-Louis, Senegal : Mirror Cities in the Atlantic World, 1659-2000 (2019) et Une histoire sociale du Nouveau Monde (à paraître aux Éditions de l’EHESS en mai 2021).

Tout en achevant la co-édition et co-rédaction d’une Histoire mondiale de l’esclavage (titre provisoire) à paraître au Seuil à l’automne 2021, elle travaille à un nouveau projet de recherche sur « suicide, traite et esclavage dans les mondes atlantiques français et britannique aux XVIIIe et XIXe siècles. »

Lors d’un séminaire, Cécile Vidal parlait de l’élaboration de Histoire mondiale de l’esclavage : « L’ouvrage entend aborder l’esclavage dans toutes ses dimensions depuis la plus haute antiquité jusqu’à la période contemporaine et contribuer à renouveler une approche comparatiste dans l’étude du phénomène.

→   Lire Plus

Le locuteur bilingue haïtien : entre effet de mode et snobisme

— Par Fortenel Thelusma (*) —

Brève présentation de la situation linguistique en Haïti : entre monolinguisme et bilinguisme

  1. Aujourd’hui, dans certains milieux publics, on observe, à défaut d’un bilinguisme vivace à l’oral, l’usage d’un créole francisé tendant à se situer entre effet de mode et snobisme dans la presse orale. En sociologie, la mode est surtout étudiée dans la présentation de produits visant la parure, tels que les vêtements et leurs accessoires. Elle occupe une place centrale dans la vie des êtres humains dans la mesure où elle leur permet de définir leur identité sociale. « La mode se caractérise, en premier lieu, par un principe d’affirmation, à travers lequel individus et groupes sociaux s’imitent et se distinguent en utilisant des signaux … » (Sociologie de la mode Publié le 07/07/2010 par Frédéric Godart, Frédérique Giraud et Frédéric Monneyron
    La Découverte, Collection Repères).

Quant au snobisme, il « ne désigne pas un type d’individu, mais une manière de se comporter à l’égard d’autrui, en partant du principe que nos goûts sont supérieurs au sien. […] Extrait de « Le snobisme », de Adèle Van Reeth et Raphaël Enthoven, publié chez Plon, 2015 (2/2) ».

→   Lire Plus

Lire : à la librairie  L’Harmattan, «  Nous sommes martiniquaises »

Un ami me signale la parution à L’Harmattan, en décembre 2020, de ce nouvel opus de Hanétha Vété-Congolo. Il me semble important de relayer l’information sur le site Madinin’art ! Sous le titre, la première de couverture précise : « Pawol en bouches de femmes châtaignes / une pensée existentialiste noire sur la question des femmes ». 

« Professeur d’université et poète, Hanétha Vété-Congolo est née en 1973 au François, en Martinique. Elle a fait ses études supérieures à l’Université des Antilles et de la Guyane en Martinique. Aujourd’hui professeur au Bowdoin College à Brunswick (Maine, États-Unis) où elle dirige le Département de langues et littératures romanes, elle a précédemment enseigné à la Jamaïque (University of the West Indies, Mona) ainsi qu’en Virginie. Elle est l’auteure de nombreux travaux universitaires dont L’interoralité caribéenne : le mot conté de l’identité. Vers un traité d’esthétique caribéenne (Sarrebruck, Éditions Universitaires Européennes, 2011). Outre deux recueils de poésie en français : Avoir et Être : ce que j’ai, ce que je suis (éditions Le Chasseur abstrait, 2009) et Mon Parler de Guinée (L’Harmattan, 2015), elle est aussi l’auteure d’un recueil inédit de poèmes en anglais, Womb of a Woman.

→   Lire Plus

« La vengeance m’appartient » : le nouveau roman impressionniste et impressionnant de Marie NDiaye

« La vengeance m’appartient », dernier roman de Marie Ndiaye très attendu de cette rentrée littéraire d’hiver 2021, est un bijou. 

— Par Laurence Houot —

La romancière Marie NDiaye enchante cette rentrée d’hiver 2021 avec son dernier roman, très attendu, La vengeance m’appartient (Gallimard), l’histoire d’une avocate, la quarantaine, bousculée par la réapparition dans sa vie d’un personnage clé de son enfance. Ce nouveau roman empreint de mystère signé par l’auteure de Ladivine (Gallimard 2013), lauréate du Prix Femina avec Rosie Carpe (Minuit) en 2001 et du Goncourt en 2009 avec Trois femmes puissantes (Gallimard), paraît le 7 janvier 2021.

L’histoire : Me Susane, avocate à Bordeaux, est sollicitée par Gilles Principaux pour défendre sa femme Marlyne, accusée du meurtre de ses trois jeunes enfants. L’avocate croit reconnaître en cet homme l’adolescent avec qui elle a partagé quand elle avait dix ans un après-midi dont elle garde un souvenir éblouissant. Une impression qui reste floue dans sa mémoire mais qu’elle tient à conserver intacte. « L’enkystement d’une pure joie », dit-elle, malgré le sentiment de son père, M. Susane, persuadé que le pire est arrivé à sa fille dans la chambre du garçon pendant que la mère de Me Susane faisait le ménage dans la maison de cette famille bourgeoise. 

→   Lire Plus

L’enseignement en créole à l’université en Haïti, un défi aux multiples facettes

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

« Le libre exercice de l’esprit critique et de nos capacités d’analyser les problèmes récurrents de l’enseignement supérieur au pays sont lourdement assautés et précarisés ces derniers mois », nous écrit l’un des enseignants de l’Université d’État d’Haïti avec lesquels nous avons l’habitude d’échanger. Il désigne ainsi, par-delà les difficiles conditions de travail en lien avec le Covid 19, la situation politique du pays qui affecte quotidiennement les citoyens : forte recrudescence des enlèvements contre rançon, hausse des assassinats ciblés notamment dans les quartiers populaires, gangstérisation du pouvoir d’État sous la houlette du parti présidentiel, le PHTK néo-duvaliériste lié aux gangs armés, institutionnalisation de la corruption et de l’impunité, etc. À cela s’ajoute le fait que le Parlement, dysfonctionnel depuis janvier 2020, n’exerce aucun contrôle de l’action gouvernementale et le président Jovenel Moïse, dépourvu de légitimité et constamment contesté par la population, gouverne par décrets anticonstitutionnels ayant force de loi (plus d’une trentaine depuis environ huit mois). L’illégalité et l’inconstitutionnalité de ces décrets ont été publiquement dénoncées par la Fédération des Barreaux d’Haïti dans sa résolution du 3 juin 2020.

→   Lire Plus

Régression ou avancée culturelle au troisième millénaire ?

Nous vivons une drôle d’époque… et pas seulement en raison de la crise sanitaire, d’autres virus s’étant infiltrés au cœur de nos sociétés, que l’on pensait plus subtiles ! Si l’on en croit certains mouvements féministes, comme aussi cette inscription relevée à Paris sur les murs d’une certaine faculté, il faudrait donc avec d’autres me clouer au pilori pour avoir, pendant plus de quarante ans, distillé le poison de la poésie ronsardienne à des générations d’élèves. À des classes où d’innocentes jeunes filles auraient, par ma seule faute d’enseignante inconsciente, été  exposées à la promiscuité, malsaine et dangereuse, d’écrivains violeurs en puissance, ou de personnages dépravés, fussent-ils seulement de fiction. Certes, il y avait bien péril en la demeure, et le combat, et la mutation qui – peut-être – est en train de s’opérer dans les rapports qui lient – ou délient – les hommes aux femmes, étaient plus qu’urgents et nécessaires. Mais comme le disait ma grand-mère, « le trop est l’ennemi du bien », et l’on peut le penser quand à ce sujet le « trop » entraîne des dérives inquiétantes, quand le « trop » consiste à vouloir rétablir une sorte de censure aveugle, confondant vie réelle et littérature, œuvre de papier et œuvre de chair.

→   Lire Plus

Ladjé kò an 2021

— Par Daniel M. Berté —

Ladjé kò… débayonné

                  détòtiyé

                  délivré pran dot larel… Pati !

Pati pou chèchè kò’w

Pati pou risanti kò’w

Pati pou ritouvé kò’w

Ladjé kò… démélé

                dézanpétré

                détaché dousman vit… Wondi !

Wondi an kwen lari lespri lib

Wondi lakanpan’y lespri lib

Wondi bòd-lanmè lespri lib

Ladjé kò… délèsté

démaré

dégajé red mawto… Kouri !

→   Lire Plus

Les vœux de Patrick Mathelié-Guinlet pour 2021

Arrête de boire ou de fumer pour cesser d’oublier et réagir, réaliser…
Arrête de croire pour cesser de culpabiliser mais te responsabiliser et assumer ta liberté…
Arrête de supposer que le bonheur et la vérité se trouvent dans un improbable “pote en ciel” au-delà, plus tard ou dans un éphémère paradis artificiel mais vis ici et maintenant pleinement !
Ne t’arrête jamais de penser ni de rêver et surtout continue de penser que tu peux réaliser tes rêves…
La vie est un jeu où l’on ne peut être gagnant qu’avec Descartes en main et la bonne méthode : “Cogito ergo sum !”
Ne t’arrête donc pas de le dire, de l’écrire afin de le communiquer, le partager et faire ainsi d’autres rêver, réfléchir, réagir…

Patrick Mathelié-Guinlet

→   Lire Plus

« Les aventures de Charlemagne Legba » de Kwamé Maherpa

Manta 131, Histoire interdite, Anges noirs aux portes de l’enfer, voici trois nouvelles hantées par les cauchemars, les illusions et abominations de mondes où l’espoir est banni. Il suffit d’un meurtre perpétré dans des conditions atroces pour que la vie de Charlemagne Legba bascule à tout jamais. Cet enquêteur solitaire finit par accepter son destin de guerrier éternel évoluant hors du champ étroit et linéaire de l’espace-temps. Désormais, il affrontera des périls tant humains que surnaturels car il refuse le fatalisme et la soumission aux forces occultes. Les adeptes de la Philosophie du Mal sont légion au sein de la Martinique ou des « Martiniques ». Charlemagne Legba, gardien mélancolique sans joie, c’est un John Shaft désabusé errant dans la quatrième dimension. Un ouvrage où le fantastique, l’horrifique, l’uchronie, l’ironie malmènent la psyché du lecteur.

Kwamé Maherpa est un auteur afro-descendant d’origine antillaise qui fait des littératures de l’imaginaire son genre de prédilection. Il est colauréat du Prix Masterton 2016 dans la catégorie « nouvelles » pour « Le conquérant de sang » paru dans l’anthologie collective « Le vampire des origines » aux éditions Lune écarlate.

→   Lire Plus

La Très grande librairie (TGL) propose des centaines de milliers de titres en occasion disponibles en ligne

La Très Grande Librairie, est une librairie en ligne qui propose à la vente des livres d’occasion.
Depuis 1993, la Très grande librairie (TGL) propose des centaines de milliers de titres en occasion disponibles en ligne pour répondre à une double vocation : donner une seconde vie aux livres autrement condamnés au pilon ou à la poubelle et vous permettre d’obtenir des ouvrages à des tarifs avantageux, pour garantir un accès à la culture le plus large possible Dorénavant, la TGL permet d’accèder à son immense catalogue via son nouveau site internet !
Son catalogue est constitué de près de 300 000 livres d’occasion parmi lesquels vous pourrez retrouver les éditions récentes en seconde main ainsi qu’une sélection d’ouvrages anciens, de classiques et d’introuvables.

Offrez un cadeau responsable ! Pour la période des fêtes, du 18 au 26 décembre 2020, 10% de remise supplémentaire sur les occasions du site pour (se) faire plaisir avec le code promo HARMATTAN

Acheter d’occasion c’est aussi contribuer à préserver des ressources grâce à la réduction d’utilisation de papier, d’eau, et d’énergie.

TGL s’est aussi engagé dans une démarche durable avec des partenariats avec Défi rien de neuf et Longue vie aux objets.

→   Lire Plus

Une histoire à double message

— Par René Ladouceur —

Par un des hasards dont l’édition n’est même pas l’organisatrice, deux femmes qu’on soupçonne de préférer la littérature à la paraphrase jouent en cette fin d’année, pour notre plus grand plaisir, à l’écriture exquise.

Ces deux femmes s’appellent Christiane Taubira et Emmelyne Octavie.

La première se distingue dans Gran Balan et la seconde dans Par accident/Le jour où maman n’est pas morte*.

Pour les besoins du présent article, nous allons nous consacrer exclusivement à Emmelyne Octavie.

Pour un artiste, dénoncer les dysfonctionnements de la société, c’est accomplir son destin, remplir sa mission.

En publiant Par accident/Le jour où maman n’est pas morte, Emmelyne Octavie ne met pas seulement l’accent sur l’irresponsabilité des automobilistes, elle met aussi en cause l’état défectueux des routes en Guyane.

Elle engage, à sa manière, qui est suggestive, un travail de prise de conscience sur l’insécurité routière, dans l’exercice de sa passion et le ministère de sa foi.

De quoi s’agit-il ? D’un texte, que l’on n’ose qualifier de roman, qui véhicule une bien singulière histoire. Emmelyne Octavie, un lundi, est abasourdie par un violent accident de la route.

→   Lire Plus

Dézawa de Jéra

— Par Daniel M. Berté —

Jéra an souba Makouba, s’en alla a gran pa anba de l’anbabwa pou fouyé dé Yanm-bwa.

Jéra péta son pié dwa anlè an souch-bwa d’akasia ki té la dépi twa mwa ; Gadsa !

Jéra fi un fopa, kanta, glisa, kogna un balata ek tonba,non pa fasanba, mé anlè son bonda

Jéra, anplis di sa, kant il glisa, se flandja o bra dwa, kaw il atérisa siw sa lanm de koutla

Jéra kriya, anraja, jira ek joura : saprista ! patatsa ! andjètsa ! an palaya-manman sa !

Jéra neg de konba, agripa an branch-bwa ki élas se kasa ek nostrom retonba ankò suw le bonda

Jéra, plèwnicha pa, sèt fwa ne joura pa, mèmpa ne pawla pa, mé asira son pa épi se releva

Jéra réfléchisa : dé so siw le bonda, an flandji o koutla… il pansa : pou jòdla, tou sela sifiza

Jéra s’en dévira, revena siw sé pa, oubliya lé yanm-bwa, lakoz de sé traka… Aaa lala !

Jéra se souvena di an lot gran traka, ki létè ariva, épi dan kel léta, tou sela le lésa

Jéra, kant il ala épi misié Bèwna tjwé le kochon d’Edwa, régréta mil fwa le jour ou il nésa

Jéra rala le kochon, tena dé de sé pat ek l’imobiliza, pandan ke mèt Edwa dona le kout bwa

Jéra pousa un kri, kaw lanimal brenna ek se déplasa, ek le boutou tonba siw sa men ki lacha

Jéra joura Edwa, Edwa joura Jéra ek pandan se tan-la, le kochon sanfuiya ek parta dan lé bwa

→   Lire Plus

À La Martinique, le Théâtre  à l’école, ou « le blé en herbe » !

–– par Janine Bailly ––

Depuis de trop longues semaines déjà, le théâtre nous manque cruellement, et l’on se languit de reprendre le chemin interdit des salles de spectacle, où seule veille encore « la Servante », cette petite lampe qui la nuit reste allumée sur les plateaux quand le théâtre est fermé… fidèle éclaireuse dans l’ombre, pour que perdure et nous revienne bientôt la magie du rideau qui s’ouvre, ou plus simplement aujourd’hui la magie de l’obscurité qui se fait, laissant place à l’éblouissement des feux de la scène, à l’enchantement des mots, des textes, des voix et des corps. « Pour que la lumière jamais ne s’éteigne », dit Emmanuel Demarcy-Mota, qui sans faillir a maintenu le lien avec son public par des spectacles originaux, transmis en direct depuis le Théâtre de la Ville, précisant aussi que rien jamais ne remplacera le spectacle vivant, l’émotion partagée d’une salle frémissante, complice et, dans l’ombre, conquise.

Certes, ainsi que le dit le proverbe, “faute de grives on mange des merles”, et nous fûmes tenus de nous contenter, pour tromper notre impatiente attente, de captations et visioconférences offertes sur nos écrans… mais ici, à la Martinique, la vie culturelle lentement mais sûrement a repris son cours, puisqu’aussi bien, en raison d’une évolution épidémique différente, nous ne sommes plus soumis aux règles drastiques que la France se voit encore imposer.

→   Lire Plus

Littératures : nouveautés du 20 décembre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

→   Lire Plus

« Contribution à l’étude des mots créoles », par Lionel Bellevue

— Préface de Jean-Robert Léonidas* —

La langue est l’affaire de tous. Je l’ai toujours clamé avec conviction. Tout le monde en est le créateur. Autant l’homme de la rue que les universitaires et les savants. C’est pour cela qu’au niveau du glossaire il existe le phénomène des doublets pour nous en convaincre, c’est-à-dire l’existence de deux mots presque synonymes qui nous arrivent l’un par voie populaire, l’autre par voie savante. Rappelons que notre créole haïtien est une langue jeune, aussi jeune que notre pays. C’est nous qui l’avons inventé. Nous nous sommes servi de matériaux venus avec nous depuis l’Afrique, ceux d’origine indienne retrouvés localement à Ayiti dans les cinq caciquats, ceux apportés par les colons et les différents occupants qui nous ont marqués au cours de notre histoire. La pénétration lexicale étant au bout du fusil, de la puissance économique, et de la durée de la colonisation, il se trouve que le vocabulaire français a eu la part belle dans la formation de notre créole haïtien, à côté des mots africains, taïnos, espagnols, anglais etc.

La langue est trop précieuse pour que nous l’abandonnions exclusivement entre les mains des spécialistes.

→   Lire Plus

À la Martinique, semaine de présentation du roman graphique « Tropiques Toxiques »

— par France Antilles Martinique du 15 décembre 2020 —

La semaine-marathon de présentation du roman graphique « Tropiques Toxiques, le scandale du chlordécone », de Jessica Oublié, a débuté ce samedi 12 décembre par une séance de dédicaces à la librairie La Kazabul.

La semaine sera chargée car l’auteure martiniquaise, qui vit désormais en Guadeloupe – l’île de ses grands-parents maternels – désire rencontrer aussi bien le grand public que les élèves des collèges et lycées, et les étudiants.

Pourquoi a-t-elle choisi le style BD, ou roman graphique, pour parler d’un sujet grave ? Justement parce que Jessica désirait que « tous les lecteurs soient interpellés par le problème… Le roman graphique intéresse les lecteurs de tous les âges… un vecteur intéressant pour communiquer des informations à un très large panel de la population… ».

L’ouvrage est paru le 22 octobre 2020, dans la collection Témoins du monde ( Jessica Oublié pour le scénario, Nicola Gobbi et Kathrine Avraam pour le dessin et l’illustration , Vinciane Lebrun pour la photographie). 

Roman interactif à partir du 20 janvier 2021

Notez que son roman graphique sera également interactif à partir du 20 janvier 2021.

→   Lire Plus

Le créole langue officielle à la CARICOM ou l’impasse d’une illusion « nationaliste »

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

De manière récurrente en Haïti, l’idée de faire accéder le créole au statut de langue officielle à la CARICOM est agitée par certains, de bonne foi ou par militantisme « nationaliste », dans la presse, sur les réseaux sociaux et notamment ces derniers jours sur Facebook. Nous avons engagé une première réflexion sur cette idée dans l’article « Le créole à la CARICOM : utopie ou mal-vision  persistante ? » paru dans Le National le 13 avril 2018. Il nous semble utile aujourd’hui de la réexaminer en lien avec la perspective centrale de l’aménagement simultané de nos deux langues officielles, le créole et le français. En amont, plusieurs questions méritent d’être posées : faire accéder le créole au statut de langue officielle à la CARICOM peut-il être une mesure porteuse pouvant conforter l’aménagement linguistique sur le territoire national ? Haïti pourrait-elle en tirer des bénéfices mesurables, en particulier en ce qui concerne l’indispensable aménagement du créole dans le système éducatif national et dans la sphère des relations entre l’État et les citoyens ? Le créole à la CARICOM aura-t-il des effets sur l’efficience des droits linguistiques au pays ?

→   Lire Plus

Belle rencontre avec les textes d’Andrise Pierre, à Tivoli

— Par Roland Sabra —

Leurs plaintes sont des plaintes portées contre, selon le vieux sens du mot allemand (Anklage).

Sigmund Freud, « Deuil et mélancolie ».

Quel bonheur d’avoir pu retrouver une parole vivante ce samedi dans le Parc Naturel de Tivoli, où nous invitait ETC_Caraïbe pour la mise en espace de quelques extraits de trois textes écrits par Andrise Pierre, cette autrice haïtienne, plusieurs fois récompensée pour une écriture qui  se veut celle d’une dramaturge féministe.

Alexandra Déglise, Rita Ravier et Virgil Venance, d’une voix claire et posée, ont modulé les textes en leur donnant une âme, loin des captations vidéos de travaux de très grande qualité, dont nous sommes abreuvés en ces temps de confinement, mais qui manquent cruellement de vie, figés sur les écrans qui les supportent et parfois nous insupportent.

Trois textes donc, très récents dans leurs factures. Les deux premiers sont Vidé mon ventre du sang de mon fils, Que Dieu ne noircisse pas nos matrices, et dont Janine Bailly fait une belle présentation dans Madinin’Art. Le troisième, « Elle voulait ou croyait vouloir et puis tout à coup elle ne veut plus« , vient d’obtenir le prix SACD de la Dramaturgie Francophone 2020.

→   Lire Plus

Malpalé

— Daniel M. Berté —

Anba-vant silansié
Répitasion sové
Sé lè vant ka gonflé
Ki ni moun ka motjé

Makrélé, milanné
Sé grann aktivité
Pou an lo moun mové
Ki anmen malpalé

Yo toujou sèwtifié
Di sav sa ka pasé
An fon kay-moun séré
Gran kon piti sikré

Toujou ka savanté
Sé yo ka méprizé
Epi ki ka kriyé
Sé lézot ki madré

Anlè do’w yo monté
Ek yo ka rakonté
Sa ki vré ou pa vré
Pas yo lé dékalé

Si ou kasé an zé
Yo ka ekzajéré

Pou alé kòlpòwté
Ki sé an bef ou tjwé

Douvan-yo, pa pété
Pas yo ka’y rapòté
Ba zorèy ka kouté
Ki sé chié ki ou chié

→   Lire Plus

Le prix Interallié 2020 est attribué à Irène Frain pour « Un crime sans importance »

« Un crime sans importance » est un récit-enquête sur la mort de la sœur aînée de l’autrice, assassinée dans sa maison de banlieue. 

Le prix Interallié a été décerné jeudi 3 décembre à Irène Frain pour Un crime sans importance (Seuil), récit où l’autrice de 70 ans raconte les suites du meurtre de sa soeur aînée. Irène Frain a obtenu six voix, contre trois pour Ce qui plaisait à Blanche de Jean-Paul Enthoven (Grasset) et deux pour La Grâce de Thibault de Montaigu.

Un crime sans importance relate comment la romancière va tenter de secouer l’enquête sur la mort de cette soeur, tuée dans son pavillon en banlieue parisienne en 2018, qui n’avance qu’avec une lenteur extrême.

 Lire la critique de Francetvinfo : « Un crime sans importance », la romancière Irène Frain scrute « l’envers de nos vies » pour éclairer le meurtre non élucidé de sa sœur

« La joie est un sentiment qui m’avait désertée depuis deux ans »

La lauréate est une habituée des succès en librairie, avec un public fidèle, mais moins des prix littéraires parisiens.

→   Lire Plus

Le Prix Goncourt des Lycéens 2020 décerné à Djaïli Amadou Amal

Djaïli Amadou Amal a reçu, ce mercredi 2 décembre, le prix Goncourt des lycéens 2020 pour son livre Les impatientes. Celle-ci succède ainsi à Karine Tuil, lauréate de l’édition précédente, récompensée pour son roman Les choses humaines.

Le 33e prix a été attribué deux jours après la proclamation de son grand frère le Goncourt, à l’issue d’une réunion en visioconférence d’un jury national de lycéens. Depuis deux mois, près de 2000 élèves de toute la France sont engagés dans la lecture des 14 romans sélectionnés par l’Académie Goncourt.

En raison du contexte épidémique, les traditionnelles “rencontres régionales” entre auteurs et lycéens, l’occasion pour les seconds d’assaillir les premiers de questions, ont été organisées virtuellement du 5 au 13 novembre.

Lire aussi : Finaliste du prix Goncourt, Djaïli Amadou Amal signe avec « Les impatientes » un grand roman féministe

La parole aux femmes

À la suite des délibérations en classe, cinq auteurs étaient encore en lice face à Djaïli Amadou Amal: Miguel Bonnefoy (Héritage), Lola Lafon (Chavirer), Hervé Le Tellier (L’Anomalie), Maud Simonnot (L’enfant céleste) et Camille de Toledo (Thésée, sa vie nouvelle).

→   Lire Plus

« Lire les Morts » : le roman tropical de Jacob Ross

Camaho, une île des Caraïbes. Michael Digson survit tant bien que mal dans une cahute héritée de sa grand-mère. Jusqu’au jour où il croise la route de Chilman, un vieux flic anticonformiste qui lui propose d’intégrer la brigade criminelle. Un peu réticent, Digson accepte finalement de rejoindre son équipe, y voyant l’occasion de reprendre l’enquête sur le meurtre de sa mère, jamais élucidé. Alors qu’il s’avère particulièrement efficace dans la lecture des scènes de crime, Chilman lui confie une affaire qui le hante depuis longtemps, la disparition suspecte d’un jeune homme.”

— Par Karen Lajon —

LA VIE EN NOIR – Jacob Ross s’est fait connaître en Angleterre avec des nouvelles. Avec « Lire les Morts », Sonatine publie le premier roman traduit en français, d’une trilogie à venir. Le romancier jongle avec le créole et l’anglais. Ce qui donne un cocktail de punchline à la poésie urbaine moite et luxuriante, avec une tonalité accoustique exotique décapante et des trouvailles linguistiques inédites. 

« Je m’intéresse à la vérité et ne tiens pas forcément compte des sensibilités de certaines personnes, explique Jacob Ross dans un échange de mails.

→   Lire Plus