Catégorie : Littératures

Prix Médicis du Roman étranger : Un promeneur solitaire dans la foule, d’Antonio Muñoz Molina

« Un promeneur solitaire dans la foule » : un regard acéré et une accumulation de notes sur notre époque : un livre dont se dégage une grande force (Isabelle De Larocque Latour pour Culture-Tops)

L’auteur

Antonio Muñoz Molina, né en 1956 en Andalousie, est un écrivain espagnol, auteur d’une œuvre considérable – il a déjà publié près d’une vingtaine de romans, de recueils de nouvelles, et de journaux. Membre depuis 1995 de l’Académie royale espagnole, il réside à Madrid et à New York, où il a dirigé l’Institut Cervantes jusqu’en 2006. Il a reçu, entre autres, le Prix Femina étranger en 1998 pour Pleine Lune et le Prix Prince des Asturies en 2013 pour son engagement littéraire.

Père de trois enfants, il est l’époux de Elvira Lindo, romancière et journaliste espagnole, qu’il évoque très joliment dans cet ouvrage, sans jamais la nommer.

L’écrivain est  un marcheur. Un marcheur urbain. Toute sa vie, il a parcouru les villes où il a vécu : Madrid, New York, Paris, Lisbonne. Il marche, sans but, mais à l’écoute de la vie, de la ville, de ses habitants, de ses décors, de ses publicités, de ses slogans…

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Littératures : nouveautés du 8 novembre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Le Médicis couronne Chloé Delaume pour son roman « le Cœur synthétique »

— Par Muriel Steinmetz —

La romancière est récompensée pour « le Cœur synthétique », un livre à la fois léger dans le ton et profond dans l’esprit, où l’on retrouve sa préoccupation essentielle : la cause des femmes.

Le Prix Médicis revient à la romancière Chloé Delaume (née en 1973) pour « le Cœur synthétique » paru au Seuil. La nouvelle a été annoncée en direct sur France Inter, en raison du confinement. La présidente du prix, la romancière Marie Darrieussecq, a tenu à dire ceci : « Nous avons fait le pari modeste (avec l’ensemble des jurés), de (miser sur) la réservation et le retrait (…) Il y a tous ces libraires qui essayent, qui se donnent les moyens de sauver le livre, ce produit de première nécessité. Moi je dis aux lecteurs du Médicis, allez commander vos livres chez votre libraire ! »

C’est l’histoire d’une fleur bleue qu’on trempe dans l’acide.
Chloé Delaume

« Le Cœur synthétique » mêle avec esprit la vie privée et la vie publique d’une attachée de presse en mal d’amour qui vit avec son chat. Chloé Delaume en dit : « C’est l’histoire d’une fleur bleue qu’on trempe dans l’acide ».

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Finaliste du prix Goncourt, Djaïli Amadou Amal signe avec « Les impatientes » un grand roman féministe

— Par Carine Azzopardi —

Djaïli Amadou Amal, écrivaine camerounaise reconnue comme l’une des grandes plumes de l’Afrique actuelle, décrit dans son ouvrage, « Les impatientes », l’effroyable condition féminine dans certaines parties de l’Afrique. Mariages forcés, polygamie, viols et violences physiques : derrière les murs de certaines maisons « aisées » se cache un esclavagisme des temps modernes auquel il est difficile pour une femme d’échapper. 

« Patience ! » Voilà la parole la plus entendue par ces jeunes filles qui vivent dans la bonne société camerounaise au sein d’honorables familles qui tiennent plus que tout à leur réputation. Elles s’appellent Ramla, Hindou, et Safira, et leurs routes vont se croiser, s’emmêler, se heurter, avant de s’éloigner. Ces femmes, dont Djaïli Amadou Amal raconte l’histoire dans son dernier roman, ont en commun un refus du sort qu’on leur impose en invoquant la fatalité. Elles tentent toutes trois d’y échapper par la révolte. Les impatientes, de Djaïli Amadou Amal, a été publié aux éditions Emmanuelle-Collas le 4 septembre 2020.

L’histoire : A peine sortie de l’adolescence, Ramla est forcée d’accepter un mariage arrangé par son père.

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Le prix du Quai des Orfèvres revient à Christophe Gavat, commissaire en Guadeloupe

Le prix a été attribué à « Cap Canaille » par un jury de policiers, de magistrats, d’avocats et de journalistes qui récompensent un polar.

Christophe Gavat, écrivain et commissaire divisionnaire en poste en Guadeloupe, a remporté mardi 3 octobre le prix du Quai des Orfèvres pour son roman Cap Canaille (Fayard), ont annoncé le préfet de police de Paris et les éditions Fayard. En raison du confinement sur toute la France, le prix, traditionnellement proclamé à la direction régionale de la Police judiciaire à Paris, n’a pas pu l’être cette année.

Faux règlement de comptes

Né en 1966, Christophe Gavat a une longue expérience dans la police et l’enquête criminelle. Il avait raconté dans 96 heures, un commissaire en garde à vue (Editions Michalon) son interpellation dans le cadre de l’affaire Neyret, du nom de son collègue lyonnais condamné pour association de malfaiteurs et corruption. Christophe Gavat, pour sa part, avait finalement été relaxé.

Cap Canaille détaille l’enquête d’un ancien du 36 Quai des Orfèvres, en poste à Marseille, sur un assassinat qui ressemble à un règlement de comptes entre trafiquants de drogue, mais qui se révélera autre chose.

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La «commercialisation» du créole d’Haïti, une voie sans issue

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue—

Paru durant la semaine du 22 octobre 2020 sur le site Potomitan, l’article « Orientating Haitian Youth : Oryantasyon Jenès Ayisyen » a le grand mérite, malgré lui, de nous rappeler qu’il subsiste encore de nos jours, au sujet du créole haïtien, des préjugés de dévalorisation, des idées farfelues, des approximations délirantes, des slogans creux ainsi qu’un phénomène de parachutage, dans le système éducatif national, de plusieurs outils pédagogiques créoles de qualité douteuse et, dans au moins deux cas, d’un dictionnaire et d’un lexique rédigés en dehors des normes scientifiques de la lexicographie professionnelle. Nous avons procédé à l’évaluation critique de ce dictionnaire et de ce lexique dans deux articles publiés en Haïti et qui nous ont valu l’assentiment de nombreux lecteurs, « Le traitement lexicographique du créole dans le « Diksyonè kreyòl Vilsen » (Le National, 22 juin 2020), et « Le traitement lexicographique du créole dans le « Glossary of STEM terms from the MIT – Haïti Initiative » (Le National, 21 juillet 2020).

Avant d’examiner l’idée de la « commercialisation » du créole que mentionne l’article « Orientating Haitian Youth : Oryantasyon Jenès Ayisyen », il y a lieu de préciser que ces dernières années plusieurs idées farfelues et certaines approximations délirantes ont été portées par l’un et l’autre « défenseurs » du créole opposés à l’aménagement simultané des deux langues officielles d’Haïti, le créole et le français.

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Toni Morrison et les fantômes de l’Amérique

 Mercredi 4 novembre à 17:40 sur Arte

Vidéo de 53 min à voir ci-dessous.

Disponible du 28/10/2020 au 01/02/2021

Prochaine diffusion le mercredi 4 novembre à 17:40

Ce programme est disponible en vidéo à la demande ou DVD.

En 1987, six ans avant son prix Nobel, Toni Morrison donnait corps et voix à la mémoire de l’esclavage avec « Beloved ». Retour sur le chef-d’œuvre plus que jamais brûlant d’une grande dame des lettres disparue en 2019. 

Pas un jour ne passe sans que les fractures de l’Amérique ne fassent la une des médias du monde entier. Jamais l’œuvre de Toni Morrison, figure de proue de la littérature afro-américaine contemporaine et grande dame des lettres, n’a autant résonné avec l’actualité, à l’heure où Donald Trump fait campagne pour un second mandat et où son pays s’embrase à nouveau dans une lutte contre les violences racistes. Première femme noire lauréate du prix Nobel de littérature en 1993 pour avoir, selon l’Académie, « rendu morceau par morceau leur histoire aux Africains-Américains« , Toni Morrison n’a eu de cesse pendant cinquante ans de mettre en mots l’indicible : l’emprise de la « color line » sur la société américaine, de l’esclavage au racisme ordinaire en passant par la ségrégation.

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 Faire le choix de la culture en rouvrant les librairies ?

L’Obs, 30 octobre 2020 —

« C’est l’endroit où vous pouvez trouver de l’espoir » : le critique littéraire François Busnel lance une pétition pour que les librairies restent ouvertes pendant le deuxième confinement. De nombreuses voix politiques, à gauche comme à droite, le réclament également.

Les librairies organisent leur résistance. Considérées comme des commerces non essentiels, elles ont dû à nouveau tirer le rideau à partir de ce vendredi 30 octobre, premier jour du second confinement, se retrouvant soumises à la concurrence des géants de la vente en ligne comme Amazon. De nombreuses voix s’élèvent contre cette décision, dont celle du critique littéraire François Busnel, qui a annoncé ce vendredi matin sur Franceinfo lancer une pétition contre la fermeture des librairies qui, selon lui, prive « du meilleur bataillon pour affronter l’obscurantisme ».

« J’étais hier soir avant la fermeture dans ma librairie de quartier à Paris. Il y avait une queue comme on n’en a jamais vu. Cela traduit un formidable appétit, un désir immense de continuer à se rendre dans ces librairies », explique l’animateur de « la Grande Librairie ».

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« A son ombre » : les hontes de Claude Askolovitch

Le journaliste signe un texte déchirant et lumineux sur son épouse défunte.

— Par Raphaëlle Leyris —
« A son ombre », de Claude Askolovitch, Grasset, 320 p., 20,90 €, numérique 15 €.

Elle disait souvent : « Il n’y a rien de plus beau que deux petits vieux qui se donnent la main. » Valérie et son époux n’auront pas eu le temps de devenir ces amoureux chenus : elle est morte à 44 ans, le 24 juillet 2009. Dix ans plus tard, son veuf, Claude Askolovitch, a commencé l’écriture d’A son ombre, texte déchirant, tourmenté, qui retrace une décennie passée à vivre sans pouvoir se le pardonner. Vivre, c’est-à-dire aimer à nouveau, en s’éprenant très vite de Kathleen, puis avoir avec celle-ci deux enfants, qu’une génération sépare de la fille et du fils nés de son mariage avec Valérie.
En exergue, le journaliste (aujourd’hui à France Inter et Arte) a placé une phrase tirée de Chaos calme, de Sandro Veronesi (Grasset, 2008). Ce roman italien sur un veuf arborait, lui, cette citation de Beckett : « Je ne peux pas continuer.

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Pawol kont la kovid

— Par Daniel M. Berté —

An lavéyé Klédòw ki kovid kapoté, an kontè ka konté…

 

Yié krik ! Yié krak ! Yié mistikri ! Yié mistikra !

La kovid dòw ? NON la kovid dòw pa !

Si la kovid dòw pa, révéyé-vou pou pòté pwa

Pawol Nèg-soubarou-bwa-mitan-mwen

Péchè o kat van, bivèw de twa gòjé dlo béni…

Pawol-mwen ki ka fofilé kon ravet afolé ki wè poul pou di :

« Bonjou-bonswè san bo ni ba’y lanmen “

Yié krik ! Yié krak ! Yié mistikri ! Yié mistikra !

La kovid dòw ? NON la kovid dòw pa !

Si la kovid dòw pa, révéyé-vou pou ékouté ma pawol

Pawol-mwen sé pa an maskarad kannaval an défilé mawdi-gra

Pawmi lé Nèg-gwosiro, lé Maria’n lapo-fig, lé Mas anti-korona…

Pawol-mwen ki ka dansé kon moun dédjizé adan an toumbélé pou di :

« Bien mété lé mas a tou lé kou ! »

Yié krik ! Yié krak ! Yié mistikri ! Yié mistikra !

La kovid dòw ? NON la kovid dòw pa !

Si la kovid dòw pa, révéyé-vou ek bouché zié ek fèmen zorèy

Pou tann ek wè lakansiel pawol-mwen ka chivoché

Lé twa Lanmérik pou rivé an tjè la Pelé ki dévoré Senpiè…

Pawol-mwen ki ka brilé kon latjé pwèl moun ka tjenbé pou di :

« Tousé ek étèwnié adan koud !

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Kréyol djok, kréyol Jek

Pou la Jek (Jounen enternasional kréyol 28 oktob )

— Par Daniel M. Berté —

Lè Bondié té tifi kivédi tan pasé
Menm anman té ka di, mon fi si’w lé rivé
Fopa’w palé Kréyol, sèvi plito Fransé
Mé dan tout lakanpan’y, tout lakou, tout mawché
I té ka rété met, i té ka fofilé
Sé li ki té douvan, li té ka dirijé

A fout ! Kréyol pa té kòkòdò misié !
Kréyol rété djok, Kréyol pa ladjé !

Be-a-ba jou baré’y, yo mété’y a koté
An didan lékol-yo, yo défann-li palé
Men sé li ki té wa adan tout jé nou jwé
Woulé mab, jwé topi, soté kod, zwèl-séré
Péché kribich ek krab, trapé tout ti gibié
Planté létjèt an dlo, sé pa té an Fransé

A tonnen ! Kréyol pa té kaka-kok misié !
Kréyol rété djok, Kréyol rézisté !

Pou yo pa té toufé’y, i goumen piétapié
Manmay met grif-an-tè pou i té sa matjé
Yo ba’y an bel balan, pli douvan i vansé
Ek pititapiti adan liv i antré
Nan radio i palé ek lékol i alé
Jiskatan i pwenté a liniversité

A fout !

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Quand Djaïli Amadou Amal nous parle des femmes bafouées…

Née en 1975 à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, Djaïli Amadou Amal est une écrivaine reconnue pour ses ouvrages traitant des violences et des discriminations dont sont victimes les femmes du continent africain. En trois romans, elle s’est classée définitivement parmi les valeurs sûres de la littérature en Afrique. Figure de proue de la lutte pour les droits des femmes dans son propre pays, elle est  considérée aujourd’hui comme l’un des plus importants écrivains peuls de l’histoire. 

Les Impatientes, son dernier roman (paru aux éditions Emmanuelle Collas), inscrit sur la liste du prix Goncourt 2020, est une  fiction inspirée de faits réels, un livre polyphonique qui retrace les destins croisés de trois femmes vivant au nord du Cameroun. Polygamie, mariage précoce et forcé, violences conjugales… Voilà ce qui lie Ramla, Hindou et Safira. L’une a été forcée d’épouser un homme qu’elle n’aimait pas, la seconde se fait battre par son mari, la troisième a été obligée d’accepter que son époux prenne une autre épouse… Un roman pour briser les tabous ! Une plongée au cœur de la souffrance de ces femmes, condamnées à se soumettre aux volontés d’un père, d’un oncle, d’un mari qu’il leur faudra souvent partager avec une, ou plusieurs co-épouses…

Extraits de l’interview accordée par Djaïli Amadou Amal à TV5monde :

« L’ouvrage traite effectivement des questions de violences conjugales, et surtout dans ses aspects psychosomatiques, qui ne sont pas toujours mis en évidence.

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Littératures : nouveautés du 25 octobre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Samièl pati…

— Par Daniel M. Berté —

Samièl pati…
Alé adan dènié péyi
Pas i défann le dwa di di
Sa ou lé di lè’w anvi di

Samièl pati…
Pou an zafè karikati
Ni an nonm ki pèdi tèt-li
O pwen ki i koupé tèt-li

Samièl pati…
Kondoléyans ba lé fanmi
Ba anségnan ek tout zanmi
Ki pou lanmou olié rayi

Samièl pati…
Pròf listwa ek jéwografi
Enstriksion sivik pou aji
Tousa ki ka ouvè lespri

Samièl pati…
I té ka aprann zélèv-li
Dé jénès ki sé lavini
Défann la libèté di di

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Littératures : nouveautés du 18 octobre

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Droits linguistiques et droits citoyens en Haïti : les préparatifs d’un coup d’État anticonstitutionnel du PHTK se précisent

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

La République d’Haïti connait depuis plusieurs mois une recrudescence de jours liberticides et endeuillés. Sous la houlette d’une kleptocrate confrérie néo-duvaliériste, le PHTK (Parti haïtien tèt kale), le pays s’enfonce dans la corruption, l’insécurité, le népotisme, l’impunité et les crimes d’État avec la complicité des « pays amis » regroupés au sein du Core Group (États-Unis, Canada, Brésil, Grande Bretagne, France, Espagne, Allemagne), ainsi que celle de l’OEA (Organisation des États américains), institution réputée pour la « supervision » d’élections truquées en Amérique latine. Élu frauduleusement en 2015 avec environ 590 927 voix sur les 6 millions d’électeurs en âge de voter en Haïti, Jovenel Moïse, un obscur « entrepreneur » de la filière bananes, s’est vu parachuté à la magistrature suprême de l’État par un CEP (Conseil électoral provisoire) aux ordres, une fois de plus, du Département d’État américain. Il y a lieu de rappeler que c’est ce même Département d’État américain qui était à la manœuvre lors de l’élection-sélection présidentielle désastreuse, cinq ans plus tôt, de Michel Martelly, un musicien bouffon lui aussi nostalgique de la dictature duvaliériste, adulé des secteurs les plus rétrogrades et archaïques de la société haïtienne et connu pour son mépris des femmes, publiquement revendiqué, et qui réduisait l’exercice du pouvoir au démantèlement de l’État de droit et à la promotion des prébendes des « bandits légaux ».

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Quand Dany Laferrière s’empare du mot “nègre” et prend sa défense

Peut-on encore utiliser le mot “nègre” en littérature ? Dany Laferrière répond, sans faux-fuyants, à l’épineuse question, sur France Culture.

– Par Yann Lagarde, le 8 octobre 2020 –

« Mon avis, c’est qu’Agatha Christie était là pour divertir, et elle n’aurait pas aimé que quelqu’un soit blessé par une de ses tournures de phrase » : l’ouvrage Dix petits nègres d’Agatha Christie vient d’être rebaptisé Ils étaient dix, par les héritiers de l’écrivaine. Pourtant d’autres auteurs assument l’emploi du mot. C’est le cas de Dany Laferrière, membre de l’Académie française, auteur de Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, un roman où il raconte les aventures sexuelles d’un Haïtien exilé à Montréal, et qui joue avec les stéréotypes raciaux. Paru en 1985, l’ouvrage est réédité en septembre 2020 aux Éditions Zulma.

Dany Laferrière : « Le mot “nègre”, il va dans n’importe quelle bouche, il est dans le dictionnaire, vous l’employez, vous en subissez les conséquences. Mais ce n’est pas le mot qu’il faut éliminer. Quand le livre, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer,  était sorti en 1985, il avait provoqué, et pour les mêmes raisons, un débat à travers toute l’Amérique.

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Simone Schwarz-Bart « Épouser quelqu’un hors de sa culture, ça dessille votre regard »

Je ne serais pas arrivée là si …

« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’écrivaine guadeloupéenne revient sur sa rencontre avec son mari, l’auteur André Schwarz-Bart, mort en 2006, et sur l’« alliance souterraine » de leurs deux histoires

Entretien

Écrivaine guadeloupéenne, Simone Schwarz-Bart, 82 ans, n’a de cesse de défendre la mémoire de son mari André, juif d’origine polonaise, Prix Goncourt 1959 pour , injustement conspué pour avoir voulu, toute sa vie, rapprocher les histoires et souffrances de la Shoah et celles de l’esclavage. Récit d’un amour absolu et d’une tragédie du racisme identitaire.

Le Dernier des Justes

Je ne serais pas arrivée là si…

S’il n’y avait pas eu André, mon mari, mon enchanteur, cet homme au coeur troué. Et s’il n’y avait eu mes grands-parents paternels qui m’ont donné foi en l’amour véritable, l’amour absolu, l’amour entre deux personnes qu’a priori tout sépare mais qui se comprennent et se ressentent de façon mystérieuse. Avoir vu vivre ensemble ces grands-parents splendides, elle, la petite négresse de Saint-Martin, qui ne parlait que le créole et l’anglais, ne savait ni lire ni écrire mais pouvait entrer en contact avec l’invisible, et lui, le fils de négociant en vin installé dans le port de Pointe-à-Pitre, éduqué chez les pères salésiens et amoureux des livres, m’a fait croire en la force des amours impossibles.

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Littératures : nouveautés du 11 octobre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Sèpan épi Mangous

— Par Daniel M. Berté —
La léjand toujou di pli gran lelmi Sèpan
Sé Mangous ki rayi’y ek pa sa wouè’y an zié
Poutji dan lanati nou pa ka asisté
Konba ant lé dé bèt kon’y té ka fèt avan ?
« Tan fè tan, tan kité tan »

Sèpan té ka glisé an silans dan an tras
Lè’y bité britalman dan an détou-chimen
Anlè an yich Mangous ki té ka ramennen
An zé i té vòlè apré an vié lachas
« Jou malè pa ni pran gad »

Tiboug Mangous siwpri, ladjé zé ki kasé
I koumansé babié, ensilté bètlong-la
Minasé’y, anrajé, alé di papa’y sa
Ki té dan kawtié-a, an majò danjéré
« Ladévenn pa konnèt pokosion »

Pou pa trapé piès bab, mété lavi’y an jé
Sèpan pran Ti-Mangous ek kon an agoulou
Gadé’y an mitan zié, ek valé’y an sel kou
Ti-Mangous disparèt, i pa ka’y rapoté
« Yo pa ka bokanté pawol pou kou »

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Le site Montray Kréyol met à l’honneur la littérature créolophone

Parce que le sujet est important, que trop souvent nous ignorons les ressources offertes par la littérature de nos propres pays, je me permets de retranscrire ici les publications du site Montray Kréyol, qui présente chaque jour un écrivain différent. Parfois deux. Pour découvrir d’autres de leurs œuvres, et les couvertures des livres qu’ils ont publiés, rendez-vous sur ce site. J’ajoute pour chaque autrice ou chaque auteur une courte notice biographique, trouvée sur le Net, et des liens vers d’autres sites qui les présentent, quand cela est possible. Une récapitulation qui ira du 1° au 9 octobre ; n’oublions pas de consulter le site Montray Kréyol jusqu’à la fin de ce mois, qui est mois du créole dans le monde. Les deux illustrations utilisées sont également extraites de ce site. (Janine Bailly)

Présentation de Montray Kréyol : « En ce mois d’octobre dédié un peu partout à travers le monde à la langue créole, et pas seulement dans les pays créolophones, nous présenterons chaque jour un écrivain ou un créoliste.

C’est que la littérature créolophone existe même si elle est largement ignorée par les médias et par l’institution scolaire.

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Le prix Nobel de littérature attribué à la poétesse américaine Louise Glück

Louise Elisabeth Glück, née le 22 avril 1943 à New York, est une poétesse américaine. Elle est lauréate du prix Nobel de littérature en 2020.

Elle a été désignée Poet Laureate Consultant in Poetry to the bibliothèque du Congrès en 2003. Glück s’est clairement revendiquée des poètes objectivistes parmi lesquels figurent Louis Zukofsky, Charles Reznikoff, George Oppen et Carl Rakosi.

Biographie
Louise Glück est née à New York d’une famille juive hongroise3. Elle passa son enfance à Long Island. Elle est diplômée en 1961 de la George W. Hewlett High School, à Hewlett (New York). Elle a ensuite suivi les cours du Sarah Lawrence College puis de l’université Columbia. Cependant, elle n’est diplômée ni de l’un ni de l’autre.

Elle réside à Cambridge (Massachusetts), et était précédemment Senior Lecturer in English au Williams College à Williamstown, MA. En 2020, elle enseigne toujours à l’université Yale, où elle est Rosencranz Writer in Residence4, après avoir participé au Creative Writing Program de l’université de Boston.

Glück a remporté le prix Pulitzer de poésie en 1993 pour son recueil The Wild Iris. Elle est aussi récipiendaire du National Book Critics Circle Award (The Triumph of Achilles) ainsi que du prix de l’Academy of American Poets dont elle est membre.

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Dominique de Villepin : « N’entre pas ici, Arthur Rimbaud »

— Par Dominique de Villepin Ancien premier ministre (2005-2007) —

Faire entrer Arthur Rimbaud et Paul Verlaine au Panthéon serait trahir ces esprits rebelles et, sous prétexte d’honorer un couple, réduire leur œuvre respective à leur passion amoureuse, s’insurge, dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre.

Tribune. 

Lancée il y a peu, une pétition suggérant de transférer les dépouilles d’Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine au Panthéon a engendré une de ces polémiques dont la France, pays éminemment littéraire, a le secret. Pour assurer le battage, les auteurs ont motivé leur supplique, présentant les deux poètes comme « les Oscar Wilde français » : le but affiché n’est pas tant de célébrer deux génies de la littérature que d’installer dans le mausolée un couple érigé au rang d’icône.

Ainsi, deux vies, deux œuvres aussi protéiformes seraient réduites à une passion amoureuse. Cette essentialisation, qui paraît reléguer la poésie au rang d’accessoire, est en soi si caricaturale qu’elle n’appelle d’autre commentaire qu’un immense éclat de rire. Elle est aussi absurde que les protestations des ligues de vertu.

Il s’est cependant trouvé, pour soutenir cette pétition, plus de cinq mille signataires dont la qualité et l’autorité obligent à la considérer non pour ce qu’elle dit, mais pour ce qu’elle est : un symptôme de la crise d’identité que traverse la France.

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Littératures: nouveautés du 4 octobre 2020

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du xiie siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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« Impossible », le roman philosophique d’Erri De Luca

— par Laurence Houot —

« Un concentré serré, façon expresso italien, de tout ce qui nourrit la vie et l’œuvre du romancier italien depuis ses débuts. » 

L’auteur : 

Erri De Luca, né en 1950 à Naples, est un écrivain, journaliste engagé, poète et traducteur italien contemporain. Il a obtenu en 2002 le prix Fémina étranger pour son livre Montedidio, le Prix européen de littérature en 2013, le Prix Ulysse pour l’ensemble de son œuvre. Il vit à la campagne, près de Rome. Il est aujourd’hui l’un des écrivains italiens les plus lus dans le monde.

Le roman :

Impossible  paru le 20 août aux éditions Gallimard, dans la rentrée littéraire, c’est la quintessence de ce qui anime son œuvre et sa vie depuis ses débuts. Dans son précédent ouvrage, Le tour de l’oie, un dialogue avec le fils qu’il n’a jamais eu, le romancier Italien de soixante-dix ans entamait déjà une forme d’introspection, un état des lieux d’une existence riche et singulière.

Avec Impossible, Erri De Luca dessine un personnage qui compte avec lui-même de nombreux points communs.

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