Patrick Chamoiseau présente son dernier ouvrage : « Le vent du nord dans les fougères glacées »
ASSOCIATION TOUT-MONDE : J’aimerais approcher du cœur de votre processus créatif en considérant votre dernier ouvrage qui me semble très important. On dit que vous n’aimez pas trop parler de vos livres ?
Patrick CHAMOISEAU : Un peu. Je suis toujours un peu embarrassé quand il faut parler d’un livre. Pour moi, un texte est le résultat d’une cérémonie émotionnelle qui produit quelque chose que je ne comprends pas totalement. Je préfère idéalement laisser le contact, la perception, s’effectuer librement entre le lecteur et le texte. J’ai donc tendance à considérer que ce que je peux dire n’a pas grande importance. Donc, vous avez raison, le plus utile pour tout le monde est que je puisse en donner quelques éléments d’échafaudage.
L’échafaudage est tout ce qui il y a autour d’une construction, en l’occurrence ici, autour de l’acte de création. C’est l’intention, c’est tous les dispositifs qui aident au geste créateur, à l’écriture, ça je peux vous en parler. Cela vous donnera une idée de ce que j’avais dans la tête quand je me suis lancé dans cette alchimie particulière que représente chaque livre.

Ti Prince, un récit se déclinant en intensités émotionnelles, celles qui sans crier gare, vous étreignent à la gorge. Dès la première page, la première ligne, les premiers mots, les premiers instants, le premier souffle de vie, notre regard de lecteur, étrangement surpris, se confond avec celui d’une mère aimante et anxieuse qui en donnant la vie, s’inflige un combat contre la mort, et désormais, une lutte contre l’intolérance.
Un sens à la vie !
Ti-Prince
La Compagnie KUUMBA régit par l’association Ujima Spectacle présente sa première création théâtrale.
Quelques mois après sa publication, plus de soixante ans après la mort de son auteur, du roman Guerre (Éditions Gallimard), à l’occasion du mois du créole et à l’occasion de la sortie de Londres (la suite de Guerre) : publication de Ladjè-a (Éditions Caraïbéditions), la traduction de Guerre en créole.
— Par Daniel M. Berté —
Les juges de l’Académie suédoise des Sciences ont décidé d’attribuer le très prestigieux prix Nobel de littérature à la Française Annie Ernaux, pour « le courage et l’acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle », a annoncé le jury, ce jeudi 6 octobre 2022.
— Par Daniel M. Berté —
Stigmatisé par certains, méprisé ou dévalorisé par d’autres à tous les étages de la société haïtienne, le créole est depuis fort longtemps l’objet de préjugés tenaces, de clichés borgnes, de poncifs et de stéréotypes recyclés où le babillage sentencieux, côtoyant le « voye monte », sert souvent à masquer l’ignorance. Alors même que le créole est langue co-officielle depuis l’adoption à forte majorité de la Constitution haïtienne de 1987, et bien qu’il ait été introduit –avec de lourdes lacunes sur le plan didactique–, dans le système éducatif national par la réforme Bernard de 1979 au titre de langue d’enseignement et de langue enseignée, le créole a, en un paradoxe apparent, ses défenseurs et ses pourfendeurs tant parmi les locuteurs unilingues créolophones que parmi les bilingues créoles-français. L’observation de terrain révèle que depuis un certain temps, en Haïti comme en outre-mer, l’aménagement du créole est discrédité par les errements des « créolistes » fondamentalistes qui ont partie liée avec les pourfendeurs du créole au sens où dans leurs écrits comme dans leur approche de la « défense » du créole –approche bien des fois caricaturale et souvent sectaire et dogmatique–, ils alimentent le rejet stigmatisant du créole dans l’École haïtienne et dans le corps social.
Man dan zeb an savann ki van ka karésé
L’étau des obsessions identitaires, des tribalismes d’exclusion et des compétitions victimaires se resserre autour de nous. Il est vissé chaque jour par tous ceux qui défendent l’idée d’un « purement soi », et d’une affiliation « authentique » à la nation, l’ethnie ou la religion. Nous étouffons et pourtant, depuis des années, un homme détient, d’après l’auteure, une clé d’émancipation : Emile Ajar.
Short shorts on family,
Frère Jacques, ô grand Jacques…
« Cher connard,
Synopsis:
Dans le contexte de la rentrée scolaire 2022 en Haïti, la présentation analytique du
Une interview de Maryse Condé dans France Antilles a refait surface récemment sur les réseaux sociaux. Elle porte un titre provocateur au pays d’Aimé Césaire : «
Bannann bagay ki bon bel-bonnè bon-maten
Dans son roman, Halimata Fofana raconte l’histoire de Maya, dont l’innocence basculera « dans la violence » après son excision à l’âge de 5 ans lors d’un voyage familial à Bamako.
Quel regard vous portez sur cette première adaptation [de