Catégorie : Littératures

« La Porte du voyage sans retour », de David Diop

« La porte du voyage sans retour » est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes.

S’inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d’un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s’aimer et de se perdre, transmission d’un héritage d’un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché.

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L’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, chouchou des prix littéraires, sera-t-il le Goncourt 2021 ?

Avec « La plus secrète mémoire des hommes », un roman « monde » porté par une langue magnifique et des histoires éternelles, l’écrivain sénégalais de 31 ans Mohamed Mbougar Sarr a séduit tous les jurys et son livre est déjà un succès en librairie.

Femina, Goncourt, Renaudot, Medicis et bien d’autres… Avec son 4e roman, La plus secrète mémoire des hommes, publié en août aux éditions Philippe Rey, l’écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr a séduit la quasi-totalité des prix littéraires de la rentrée, mais aussi la critique, les libraires, et les lecteurs.

Inspiré par l’écrivain malien Yambo Ouloguem, prix Renaudot 1968 avec son roman Le Devoir de violence, son roman est en bonne place pour emporter 50 ans plus tard les suffrages du même prix, ou/et celui du Goncourt, tous deux simultanément remis le 3 novembre au restaurant Le Drouant.

L’histoire : en 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais vivant à Paris est bouleversé par la découverte d’un livre, Le labyrinthe de l’inhumain, paru en 1938. L’histoire de ce livre mystérieux l’intrigue. Celui que l’on appelle alors le « Rimbaud nègre » a disparu dans la nature après le scandale provoqué par son livre.

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Contribution à l’avancée de la langue créole (1984)

— Par Fernand Fortuné —

Notre rapport à la langue.

Selon ULLMAN, « tout système linguistique renferme une analyse du monde extérieur qui lui est propre et qui diffère de celles d’autres langues ou d’autres étapes de la même langue. Dépositaire de l’expérience accumulée de générations passées, il fournit à la génération future une façon de voir, une interprétation de l’univers »1.

C’est pourquoi, selon nous, la relation à notre langue est une relation à la terre, donc à la poésie, donc à la création. Elle est par conséquent une relation à la mère, un cordon ombilical essentiel qui nous singularise, et en même temps nous préserve de la solitude.

La langue s’exprime alors comme patrimoine, c’est-à-dire comme un lieu non clos où s’engrangent drus, les temps forts de notre vécu. Dans ce contexte, le parler d’un peuple signifie volonté d’amour et acte de fidélité.

La langue, c’est nous-mêmes, mais c’est encore le contact, la présence, l’existence même de l’Autre. En effet, toute langue est à un certain degré ce mouvement multiforme vers une fraternité partageable, une communauté à essentialiser.

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Analyse d’un texte poétique en créole de Jean-Claude Martineau : sa portée par rapport à la réalité socio-économique et politique de l’époque.

Par Fortenel THELUSMA, linguiste et didacticien du FLE —

Résumé

Le créole est la langue première (L1) des Haïtiennes et Haïtiens nés et élevés en Haïti. La réforme éducative du Ministre Joseph C. Bernard en 1979, en l’introduisant pour la première fois dans l’enseignement-apprentissage en Haïti, l’a consacré langue-objet et langue-outil aux côtés du français langue seconde. Cette introduction a été considérée comme l’une des plus grandes innovations de cette réforme dans le système éducatif haïtien. Et la constitution de 1987 est venue lui donner le statut juridique de langue officielle et langue nationale.

Beaucoup d’avancées ont été répertoriées, notamment sur son fonctionnement (publication de grammaire linguistique, de dictionnaire, etc.). Mais d’autres travaux importants restent à effectuer, comme sur son instrumentalisation. Dans la perspective de valoriser les œuvres écrites en créole haïtien, un natif du pays a décidé d’y consacrer un important ouvrage, une compilation des textes écrits en créole sous la plume des meilleurs écrivains du 18ème au 20ème siècle dans des domaines variés (littérature orale, poésie, théâtre, contes, récits, essai, textes bibliques et liturgiques, etc.). Jean-Claude Bajeux (17 septembre 1937-5 août 2011), poète, enseignant, écrivain, est l’auteur de cette œuvre colossale écrite en créole puis traduite en français et publiée en 1999, aux Editions Antilia sous le titre : Mosochwazi pawòl ki ekri an kreyòl ayisyen / Anthologie de la littérature créole haïtienne.

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« Le Poulailler métaphysique » de Xavier Galmiche récompensé par le prix Décembre

Le professeur d’université spécialiste des cultures d’Europe centrale succède à Grégory Le Floch, lauréat en 2020.

Le prix Décembre a été remis vendredi à Xavier Galmiche pour son roman Le Poulailler métaphysique (éditions Le Pommier), récit original des interrogations d’un intellectuel fermier. Deux autres finalistes lui faisaient face : la poétesse et romancière Laura Vazquez et sa Semaine perpétuelle (éditions du Sous-sol) et Alexandre Labruffe avec Wonder Landes (Verticales). Xavier Galmiche succède à Grégory Le Floch et son roman De parcourir le monde et d’y rôder de chez Christian Bourgois.

Connu comme professeur d’université spécialiste de la littérature tchèque et des cultures d’Europe centrale, Xavier Galmiche, 58 ans, raconte l’histoire d’un enseignant qui élève de la volaille en région parisienne. C’est l’occasion d’une réflexion sur notre humanité. «Ça me laisse sans voix (…) Je ne sais pas si vous avez déjà tué une poule, mais c’est une expérience», a déclaré le lauréat lors de la remise du prix à l’hôtel Lutetia à Paris, pour ce roman autobiographique. Il s’est dit heureux d’être consacré comme écrivain car «cela a toujours été un peu compliqué pour moi d’allier l’activité de recherche, qui m’occupe beaucoup, et la création littéraire».

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François-Henri Désérable remporte le Grand Prix du Roman de l’Académie française

— Par Mohammed Aïssaoui —

Les immortels ont choisi l’auteur de Mon maître et mon vainqueur. Il l’emporte de justesse, au 3e tour de scrutin, dix voix contre neuf voix à Gilles Martin-Chauffier, auteur du Dernier Tribun.

C’est l’un des grands prix d’automne qui vient d’être décerné à François-Henri Désérable, ce jeudi 28 octobre à 16 heures. Créé en 1914, le Grand Prix du roman de l’Académie française distingue l’un des meilleurs titres de la rentrée littéraire. Les immortels ont choisi l’auteur de Mon maître et mon vainqueur (Gallimard). De justesse: il a obtenu, au 3e tour de scrutin, dix voix contre neuf voix à Gilles Martin-Chauffier, auteur du Dernier Tribun (Grasset). Le troisième candidat était Mohamed Mbougar Sarr avec La Plus Secrète Mémoire des hommes (Éditions Philippe Rey, en coédition avec la maison d’édition sénégalaise Jimsaan). Ce dernier est pourtant le phénomène de la rentrée 2021, présent sur toutes les listes des grands prix, il est encore en lice pour le Goncourt et le Renaudot proclamés le 3 novembre.

Les immortels ont de la suite dans les idées, puisqu’ils avaient déjà distingué Désérable en 2013 pour son premier titre, Tu montreras ma tête au peuple (Gallimard), avec le prix Amic, une bourse de création décernée par l’Académie française.

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La lettre d’information de l’équipe Manuscrits Francophones de l’ITEM

Séminaire René Maran 2021-2022 

Dans la continuité des recherches de l’équipe « Manuscrits francophones » nous proposons cette année encore d’explorer les archives, les traces et les contextes de cette écriture foisonnante, en collaboration étroite avec « Écritures Contemporaines Caraïbe Amazonie (ECCA) » / plateforme MANIOC de l’université des Antilles, ainsi qu’avec l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Coordination : Xavier Luce, Claire Riffard

Programme détaillé

Entrée libre

Voilà un an que, stimulés par l’approche du centenaire du Prix Goncourt 1921 pour Batouala, se sont développés, sur divers fronts, plusieurs projets autour de l’œuvre du grand écrivain guyanais René Maran.

Dans la continuité des recherches de l’équipe « Manuscrits francophones » nous proposons cette année encore d’explorer les archives, les traces et les contextes de cette écriture foisonnante, en collaboration étroite avec le programme « Écritures Contemporaines Caraïbe Amazonie (ECCA) » hébergé sur la plateforme MANIOC de l’université des Antilles, ainsi qu’avec l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Coordination : Xavier Luce, Claire Riffard

Entrée libre sur inscription préalable (claire.riffard(a)cnrs.fr)
Conférences :

15/12/2021 — René Maran, un “précurseur de la Négritude” ?

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Christine Angot reçoit le prix Médicis 2021 pour « Le Voyage dans l’Est »

Sélectionnée pour le Femina et en lice pour le Goncourt, Angot revient dans ce livre revient sur l’inceste dont elle a été victime de la part de son père.

Le prix Médicis 2021 a été attribué à Christine Angot pour Le Voyage dans l’Est (Flammarion), une autofiction dans laquelle elle revient sur l’inceste dont elle a été victime de la part de son père. Un sujet qu’elle avait déjà évoqué dans L’IncesteUne semaine de vacances et Un amour impossible. Dans Voyage dans l’Est, elle aborde, dit-elle, les choses différemment. Elle se concentre sur ce qu’elle a vécu, son point de vue d’enfant, d’adolescente et les répercussions que ce « viol par ascendant » a eues sur sa vie d’adulte.

Le prix Médicis étranger a été décerné à Jonas Hassen Kheniri pour La clause paternelle (Actes Sud). Le prix Médicis essai distingue Jakuta Alikavazovic pour Comme un ciel en nous (Stock).

Parmi les sept romans concurrents, notons la présence de Santiago Amigorena (Le Premier Exil), de Christophe Donner (dont La France goy a été écarté du Goncourt) ou Céline Minard (Plasmas).

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Lépopé Kréyol-a

Pou la Jek (Jounen enternasional kréyol )

— Par Daniel M. Berté —

Lè Bondié té tifi kivédi tan pasé
Menm anman té ka di, mon fi si’w lé rivé
Fopa’w palé Kréyol, sèvi plito Fransé
Mé dan tout lakanpan’y, tout lakou, tout mawché
I té ka rété met, i té ka fofilé
Sé li ki té douvan, li té ka dirijé

A fout ! Kréyol pa té kòkòdò misié !
Kréyol rété djok, Kréyol pa ladjé !

Be-a-ba jou baré’y, yo mété’y a koté
An didan lékol-yo, yo défann-li palé
Men sé li ki té wa adan tout jé nou jwé
Woulé mab, jwé topi, soté kod, zwèl-séré
Péché kribich ek krab, trapé tout ti gibié
Planté létjèt an dlo, sé pa té an Fransé

A tonnen ! Kréyol pa té kaka-kok misié !
Kréyol rété djok, Kréyol rézisté !

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 » Un rêve, deux rives », de Nadia Henni-Moulai

Des faubourgs de la Casbah à la banlieue parisienne, l’odyssée d’Ahmed présente une autre histoire de l’immigration algérienne.

Père nostalgique, époux ayant vu s’éteindre deux femmes, Ahmed incarne le pater familias mais demeure un mystère pour sa fille et le reste de la fratrie. En tentant de résoudre l’énigme paternelle, Nadia va déconstruire l’image du père, et découvrir le parcours d’un homme, ordinaire, qui taira son rôle dans la Fédération de France du FLN. Une trajectoire paternelle qui éclaire, en creux, celle de l’auteure dans la France d’aujourd’hui.

À travers son histoire personnelle, elle raconte celle de relations manquées, de ces rapports ambivalents entre Algérie et France. De familles françaises où l’Algérie reste omniprésente.

Les éditions Slatkine & Cie et ActuaLitté vous proposent d’en découvrir les premières lignes

LE RICTUS DU REGRET
Sur l’ordonnance, l’écriture grandiloquente et autoritaire dudocteur Alain déploie ses préconisations: «à administrer aumoment du coucher seulement». Mon père, qui n’a jamais prisde médicaments, est censé avaler le somnifère une fois dans sonlit, pas devant le journal télévisé. Je le lui ai répété trois ou quatrefois. Rien n’y fait.

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Clara Dupont-Monod remporte le Prix Femina 2021

La romancière a été consacrée pour S’adapter, une belle déclaration d’amour à la famille moderne. Le Femina étranger est attribué au Turc Ahmet Altan pour Madame Hayat et le Femina Essais à Annie Cohen-Solal pour Un Étranger nommé Picasso.

Clara Dupont-Monod a remporté le prix Femina pour son beau roman, S’adapter, l’histoire d’une fratrie confrontée au handicap, dans les beaux paysages des Cévennes.

Le Femina étranger est attribué au Turc Ahmet Altan pour Madame Hayat traduit par Julien Lapeyre de Cabanes chez Actes Sud. Madame Hayat, son troisième traduit en France après Comme une blessure de sabre (2000) et L’Amour au temps des révoltes (2008), met en scène Fazil, étudiant en lettres installé dans une pension d’Istanbul depuis la mort de son père.

Le Femina essais est attribué à Annie Cohen-Solal pour Un Étranger nommé Picasso (Fayard). Elle ne figurait pas dans la sélection.

Les trois prix ont été décernés lundi, au musée Carnavalet à Paris. Les cinq finalistes du Femina (romans français) étaient Clara Dupont-Monod, Jean-Baptiste Del Amo, Thomas B. Reverdy, Nina Bouraoui et Mohamed Mbougar Sarr.

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« Le Bruit du rêve contre la vitre », Axel Senéquier Éditions Quadrature

— Par Michèle Bigot —

A ce titre poétique répond un recueil de nouvelles d’un auteur qui a jusqu’ici publié des romans-jeunesse et des pièces de théâtre. Il ne s’agit pourtant pas de son premier recueil de nouvelles. Il a jusqu’ici pratiqué des nouvelles dites « noires  » ou « contemporaines ». Mais plus contemporain que ce dernier recueil, ça va être difficile à trouver, puisqu’il est entièrement consacré à la crise sanitaire que nous venons de vivre et à l’expérience du confinement. On s’attend donc à une expérience de lecture inconfortable, voire douloureuse. Or il n’en est rien. Aussi dramatique que soit le sujet, l’auteur parvient à le traiter tantôt avec humour, tantôt avec une empathie communicative. Toute la palette des émotions est représentée et tous les registres sont activés. Du dramatique au drolatique, c’est l’ensemble de l’expérience vécue qui est convoquée. Il n’y a pas là de héros mais juste des hommes ordinaires, parfois admirables parfois pitoyables, toujours désorientés, comme vous, comme moi.

Avec ce recueil de nouvelles, la littérature nous offre deux de ses plus beaux paradoxes. Le premier paradoxe, c’est que seul le singulier nous permet de toucher à l’universel.

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De Ricardo Seitenfus à Helen La Lime, l’aveuglante et impériale manufacture du « consentement » politique en Haïti

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Ces derniers mois, la détérioration accélérée de la situation sécuritaire et politique en Haïti a mis en lumière le jeu macabre des contradictions et des intérêts communs de ses différents protagonistes, les acteurs nationaux et étrangers, ces derniers étant regroupés au sein d’une bienveillante et hyperactive coterie internationale dénommée « Core Group » (qui comprend les ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies). À l’opposé des justes revendications de la population portées par la société civile, le cartel politico-mafieux connu sous le nom de PHTK (Parti haïtien tèt kale ouvertement néo-duvaliériste) cristallise et organise depuis dix ans, avec l’aval décomplexé du « Core Group », une gouvernance du pays caractérisée par la dilapidation des fonds publics et des fonds du programme PetroCaribe (3,8 milliards de dollars), le blanchiment d’argent à grande échelle, l’extinction programmée des droits citoyens, la décapitation des institutions de l’État, la violente répression des protestations citoyennes publiques par l’instrumentalisation des corps répressifs de la Police nationale, la tolération et/ou la complicité de l’Éxécutif dans les assassinats ciblés et les massacres dans les quartiers populaires, la banalisation de la corruption et du népotisme installés à tous les étages de l’édifice social.

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Aniversè « Yonndé timo kréyol » anlè Super Radio

— Par Daniel M. Berté

Yonndé timo kréyol anlè Super Radio
Ou ka tann lé Lendi Merkrédi Vandrédi
Ni sijé ka touché listwa lasosiété
Ni sir laliwondaj lajwa lanmò lanmou
Di tousa ka touché lavi lé zet vivan
Ek tout palé ki fet sé adan lang kréyol

Travay-la koumansé an Lendi 16 Oktob
I ni katran di sa, tjidonk Dé mil diset
Misié Estéfen Jan siper-animatè
Ouvè lézond pou nou pé palé an kréyol

Kréyol ki sé lang-nou ka fè ki nou sé nou
Rasinen an kò-nou an tjè-nou an nanm-nou
Eléman potalan ki ka striktiré-nou
Yè jòdi kon dèmen ka tjenbé-nou an lin
Ouvè anlè limond épi limanité
Liennen épi tousa ki yo ka kriyé moun

Apré lekti an teks Daniel Berté matjé
Ni an moman échanj épi lanimatè
Lé kòmantè ka fet anlè tem ki trété
Ek souvan ka pòté anlè laktualité

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«Ti manmay an travay» de Rolande Bosphore

Pour intéresser les enfants de la Martinique et d’ailleurs à l’histoire de ce pays, un parti pris d’écriture qui présente la vie des enfants sur trois périodes, kalina, esclavagiste et post-esclavagiste jusqu’aux environs de 1940 pour éveiller la curiosité des petits mais aussi des grands. Écrire l’histoire des enfants pour les enfants et les autres.

Objectifs d’écriture

Cet ouvrage est en direction des enfants mais aussi de tous ceux qui s’interrogent sur le sort des enfants pendant les périodes suivantes : conquête des îles situées avant le continent dit américain, déportation des Africains, esclavagisme, post-esclavagisme, colonisation. Certains sont renseignés sur les sévices subis par les déportés mis en esclavage, sur le marronnage, sur Le 22 mé, sur la colonisation mais les enfants sont-ils suffisamment bien informés ? Y-a-t-il des supports adaptés pour satisfaire leur curiosité ? Faut-il attendre pour leur dire l’histoire de leur pays ?

« Ti manmay an travay» traite de la vie des enfants depuis le contact entre les Européens et les peuples d’Amérique jusqu’au milieu du XXI siècle, en restaurant la vérité historique au détriment de la légende.

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Littératures: nouveautés du 10 octobre 2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Le prix Nobel de littérature 2021 attribué au romancier tanzanien Abdulrazak Gurnah

Le prix Nobel de littérature 2021 a été décerné à Abdulrazak Gurnah « pour sa pénétration sans compromis et compatissante des effets du colonialisme et du sort du réfugié dans le gouffre entre les cultures et les continents ».
Abdulrazak Gurnah (né le 20 décembre 1948 ) est un romancier tanzanien , qui écrit en anglais et est basé au Royaume-Uni. Les plus célèbres de ses romans sont Paradise (1994), qui a été présélectionné pour le Booker et le Whitbread Prize , Désertion (2005) et By the Sea (2001), qui a été présélectionné pour le Booker et présélectionné pour le Los Angeles Times. Prix ​​du livre . Il a reçu le prix Nobel en 2021.

Vie et carrière
Né sur l’île de Zanzibar , au large des côtes de l’Afrique de l’ Est , Gurnah est allé en Grande-Bretagne en tant qu’étudiant en 1968. Il a d’abord étudié au Christ Church College de Canterbury , dont les diplômes étaient à l’époque délivrés par l’ Université de Londres .

Il a ensuite déménagé à l’ Université du Kent , où il a obtenu son doctorat en 1982.

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Kandid, Voltaire, traduction en créole martiniquais de J.M. Rosier et J.P. Arsaye, K.Editions, juin 2021.

Que des martiniquais aient voulu, en 2021, traduire Candide de Voltaire en créole martiniquais en dit long de la vision qu’ils ont de leur propre idiome vernaculaire et de la très haute estime dans laquelle ils le tiennent.

Pour Jean-Marc Rosier, écrivain-poète bilingue reconnu, et Jean-Pierre Arsaye, docteur en traductologie, qui en sont les traducteurs, cette langue tellement décriée, méritait, en effet, de se confronter à cette écriture singulière, à cette esthétique symbolique du Siècle des «Lumières».

Ce n’est ni un pari fou, -Georges Eleuthère Mauvois l’a déjà relevé avec l’Antigone de Sophocle et tant d’autres avant eux- ni une foucade voire une lubie d’intellectuels en quête de reconnaissance. C’est, avant tout, preuve, par l’exemple, que cette langue – le créole – prend, désormais place, d’autorité, dans le concert des langues qui comptent.

Les auteurs de cet ouvrage n’ont point produit une transposition du conte voltairien, mais ont effectué un véritable travail de traduction. Une traduction qui se veut, à la fois :

  • fidèle à l’écriture originelle de ce classique de la littérature française, à l’ironie si spécifique,
  • soucieuse de respecter l’idiosyncrasie orale de la langue-cible, tout en réussissant à en extirper sa littérarité intrinsèque.

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Nous habitons un corps

— Par Monchoachi —

Habiter un corps est le propre des humains. L’homme habite un corps comme une demeure où il accueille ses expériences du temps et de l’espace, et plus que tout, la parole, toutes choses qui vont lui permettre de se projeter pour s’accomplir. Cependant, tous les hommes n’ont pas, sur le même mode et avec la même intensité, ce sentiment d’habiter un corps car l’épreuve du temps, les traces dont il imprègne le corps et qui vont animer la langue, n’est pas la même pour tous.

Ainsi, nous, Antillais et Guyanais habitons un espace qui porte un passé dont la présence ne peut être reléguée, puisqu’elle marque le début des Temps modernes, et que c’est dans cet espace que l’Occident a ancré et dévoilé son projet de mainmise sur la terre entière. Cet espace que nous habitons porte donc cette empreinte particulière et déterminante, et il va continument accuser cet effluve et le propager en toutes ces vibrations. Le temps qui nous porte est aussi chargé de nos expériences propres et surtout de notre épreuve singulière s’agissant du corps.

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Anlè tan

—Par Danniel M. Berté —

Délè, parfwa, de tanzantan
Lè mwen ni an ti-moman-tan
Man ka gadé pasé tan-an
Sé an bagay trè étonan

Délè i ka pasé kon van
Kon lalizé ka ay dousman
Dot lè i ka bouwé briskan
Kon siklòn épi gran balan

Dayè mwen-menm an kèsionan
Es ou ka wè’y pasé kon jan
Oben kon matériel roulan
Sé pa bagay ki djè vwayan

Délè ni ka di ki yo pa ni tan
Man ka touvè sa siwprenan
Pas man observé trè souvan
Sé yo menm ki pa lé pran tan

Dayè mwen-menm réfleksionan
Ka mandé si yo pé pran tan
Epi dé lanmen sézisan
Délikatman ou an pijan

Délè ni ka miziré tan
Yo jis envanté enstriman
Ki parfwa pli-zou-mwen savan
Pou yo pé dékoupé tan-an

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Jean Pruvost et la fabrique des dictionnaires, un modèle pour la lexicographie haïtienne

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

En Haïti comme ailleurs, le recours aux dictionnaires de la langue usuelle (Le Robert, Le Larousse, Le Littré, etc.) passionne tant les élèves, les étudiants que les enseignants. On prend plaisir à découvrir le sens des mots, on les suit dans leurs trajectoires migratoires et historiques, on voyage avec eux pour appréhender la signification des nouveaux mots, etc. Toutefois, très peu d’usagers des dictionnaires savent comment sont fabriqués ces imposants et indispensables livres de référence, selon quelle méthodologie et procédés ils sont élaborés, et en fonction de quelles qualifications des rédacteurs ils ont vu le jour. Selon nos besoins et nos ressources, nous faisons appel à l’objet-livre, au format papier, ou à l’objet-livre dématérialisé, au format électronique et accessible sur Internet, mais nous ignorons presque tout au chapitre de son élaboration. Règle générale, l’usager ne sait pas qu’il y a en amont du processus de fabrication des dictionnaires des linguites-lexicographes et leurs équipes, tous arrimés à la théorie de la lexicographie et à la modélisation de leur travail lexicographique : Jean Pruvost en est un fort instructif exemple.

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Littératures: nouveautés du 26 septembre2021

Le mot littérature, issu du latin litteratura dérivé de littera (la lettre), apparaît au début du XIIe siècle avec un sens technique de « chose écrite » puis évolue à la fin du Moyen Âge vers le sens de « savoir tiré des livres », avant d’atteindre aux XVIIe – XVIIIe siècles son sens principal actuel : ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique (ex. : « C’est avec les beaux sentiments que l’on fait de la mauvaise littérature » André Gide) ou activité participant à leur élaboration (ex. : « Se consacrer à la littérature »).

La littérature se définit en effet comme un aspect particulier de la communication verbale — orale ou écrite — qui met en jeu une exploitation des ressources de la langue pour multiplier les effets sur le destinataire, qu’il soit lecteur ou auditeur. La littérature — dont les frontières sont nécessairement floues et variables selon les appréciations personnelles — se caractérise donc, non par ses supports et ses genres, mais par sa fonction esthétique : la mise en forme du message l’emporte sur le contenu, dépassant ainsi la communication utilitaire limitée à la transmission d’informations même complexes.

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Pour Édouard Glissant 

À Paris, Anne Hidalgo maire de la ville mais également candidate à la prochaine élection présidentielle, a inauguré la Promenade Édouard Glissant. Le célèbre philosophe et poète martiniquais possède désormais un lieu à son nom dans cette ville qu’il aimait tant, entre Seine et musée d’Orsay, au centre de la capitale. Un hommage en forme d’anniversaire, puisqu’Édouard Glissant aurait eu quatre-vingt-treize ans, ce mardi 21 septembre 2021, jour à l’aube duquel une plaque à son nom a été dévoilée, entre autres par Christiane Taubira, sur les berges du fleuve, en face du quai Aimé Césaire et à quelques pas du musée d’Orsay.

Une centaine de personnes étaient présentes à la cérémonie. Des anonymes comme des personnalités du monde de la politique et du monde des arts. On peut citer Rachida Dati, maire du 7ème arrondissement de Paris, Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe, Jacques Martial Président du Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre, l’acteur Greg Germain qui a participé avec Viktor Lazlo, chanteuse actrice et romancière, à la lecture de poèmes sur laquelle s’est ouverte la cérémonie.

Les prises de paroles se sont succédé, célébrant l’homme, le grand écrivain, le grand penseur.

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Propositions pour un enseignement-apprentissage efficace du français langue seconde en Haïti

— Par Fortenel Thelusma, linguiste et didacticien du français langue étrangère (FLE)

Introduction

Les langues enseignées en Haïti

En raison de la situation géopolitique d’Haïti, quatre langues sont enseignées dans les institutions scolaires, universitaires, etc. L’anglais, la langue la plus parlée dans la caraïbe, est aussi celle du géant voisin américain, les Etats-Unis où résident un grand nombre d’Haïtiennes et d’Haïtiens. L’enseignement de l’espagnol s’impose non seulement par la proximité de la République dominicaine avec laquelle Haïti partage l’île mais aussi du fait de sa relation avec d’autres pays de la zone et de l’Amérique latine. Quant à l’enseignement-apprentissage du français en Haïti, il est vieux d’environ deux siècles avec la création même de l’école haïtienne après l’indépendance obtenue de haute lutte de la France. Ironie du sort, c’est en 1979, grâce à la réforme éducative initiée par Joseph C. Bernard, Ministre de l’Education nationale d’alors, que la seule langue parlée par la majorité de la population haïtienne, le créole, a été introduite officiellement pour la première fois à l’école dans le pays. Par ailleurs, la Constitution de 1987 consacre la co-officialisation du créole et du français.

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Bòn rantré 2021 lé zanfan

— Par Daniel M. Berté —

Kelkiswa batiman
Fok sav piti kon gran
Aprann ki enportan
Pou pé alé douvan

Bel ganm pa ka pasé
Sé pa lapenn karé
Fòm tet pa ka konté
Sa’y adan’y ki pézé

Siwtou pa matébis
Pa suiv lé mové pis
Pou alé fè vié vis
Fè toujou sa ki jis

Lé mové konséyè
Sé pa yo lé péyè
Montré zot ni valè
Rété dwet a tout lè

Respekté anségnan
Personnel ankadran
Ek chef détablisman
Toulong ek toulitan

Dépi Kovid rivé
Sitiyasion mové
Mé pa dézespéré
Jes-bawriè respekté

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