Catégorie : Littératures

Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique

— Par Robert-Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

De la nécessité de promouvoir un lexicographie créole de haute qulité scientifique et de soumettre à l’analyse critique ainsi qu’au débat public tout pseudo «  modèle lexicographique » créole fantaisiste, rachitique et amateur contraire à la méthodologie de la lexicographique professionnelle.

À la suite de la parution en Haïti, dans Le National du 11 novembre 2021, de mon article titré « De l’usage du créole dans l’apprentissage scolaire en Haïti : qu’en savons-nous vraiment ? , j’ai enregistré divers commentaires confirmant qu’il y a communauté de vue entre nombre d’enseignants oeuvrant en Haïti et moi. Cette communauté de vue se rapporte aux différents problèmes que soulève l’usage du créole dans l’apprentissage scolaire et à la nécessité d’une véritable qualification didactique pour l’enseignement en langue maternelle créole. L’un de mes interlocuteurs me demande toutefois de préciser ma pensée sur la situation linguistique d’Haïti, notamment au regard de la production de matériel didactique en créole. La réponse à cette demande emprunte la voie d’un plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique, et ce plaidoyer s’adresse aux enseignants, aux linguistes, aux didacticiens, aux directeurs d’écoles, aux rédacteurs et éditeurs de manuels scolaires ainsi qu’aux cadres du ministère de l’Éducation nationale.

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Considérant la Kanaki

— Par Patrick Chamoiseau —

1 – Il existe des inaliénables qu’un référendum, ou qu’une mécanique électorale, ne saurait annuler.

 2 – Aucun acte démocratique ne saurait, sans sortir de la Démocratie, légitimer l’annulation des droits fondamentaux concernant les peuples, les individus, ou toutes les formes connues et inconnues du vivant.

 3 – Le droit de vote des femmes, le droit à l’avortement ou l’abolition de la peine de mort en France, et bien d’autres fondamentaux, ont été décidés par ordonnances et lois. Autrement, ces avancées majeures auraient été rejetées. Le Droit éclaire la voie par ce qui s’impose à lui.

 4 – Dans les pays où ces droits sont encore offusqués démocratiquement, ils n’ont rien perdu de leur légitimité. Ils hurlent toujours.

 5 – Un référendum ou une mécanique électorale, encore plus quand ils sont frappés d’aberrations, ne sauraient donc annuler le droit des Peuples premiers à disposer de leurs terres.

 6 – La démocratie est fondée sur le respect de ces droits fondamentaux. Elle ne saurait ruiner ces fondations sans se ruiner elle-même. Ils s’imposent à elle comme chant inaugural, vertébrale de maintien.

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« L’oeil se noie », une pièce de théâtre de Frantz Fanon

Mardi 14 Décembre 2021 à 18H15 à la Bibliothèque Universitaire

Nous connaissons le médecin, nous connaissons l’homme engagé, nous connaissons l’essayiste mais connaissons nous le dramaturge ?
Ce mardi 14 Décembre 2021 à 18H15 à la Bibliothèque Universitaire
Venez découvrir ou redécouvrir « L’oeil se noie » de Frantz Fanon
Avec Anne Alex Psyché ; Virgil Venance; Charly Lerandy
Lecture dirigée par José Exelis
Entrée libre ; passe sanitaire obligatoire

Réservation obligatoire https://my.weezevent.com/loeil-se-noie-de-frantz-fanon-1

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Une salle. Une fenêtre. Une porte.
La porte donne sur un couloir obscur. La fenêtre sur jardin où s’amusent des fleurs en robe courte. Un épais rideau de velours. Un canapé. Un fauteuil. Une table. Dans un coin, un tableau de Wifredo Lam.
Sur un coussin, un chat noir aveugle.
François est assis aux pieds de Ginette. Au lever du rideau, il la regarde intensément.
François : amant de Ginette.
Ginette
Lucien : frère aîné de François.
Un serviteur aveugle.
L’éclairage doit être métallique. Si possible, un jeu intelligent de lumières doit rendre :
Lucien visant (on ne sait jamais quoi, Ginette peut-être) : couleur étain ;
Ginette absorbée (son visage doit perdre toute lourdeur humaine) : couleur goutte de pluie ;
François absorbant : couleur papier buvard neuf.

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Jé… Lavi

— Par Daniel M. Berté —

Man jwé grenndé épi an lo trichè
Wonz man sèbi
Man genyen ek man ped
Kon pandan lavi-mwen
Lavi sé an jé sèbi

Man jwé welto épi an kouyonnè
Si man genyen an fwa
Man pèdi trè souvan
Kon diran lavi-mwen
Lavi sé an welto

Man jwé bakara épi bantjè vèglè
Kat té mal distribié
Pi souvan ki rarman
Kon pandan lavi-mwen
Lavi sé an bakara

Man jwé adan danmié adan lawon bèlè
Man trapé dé kakan
Fésé moun anlè do
Kon adan lavi-mwen
Lavi sé an danmié

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Le forum Frantz Fanon

— Par Manuel Norvat —

Les lieux culturels : hôtels de passe, sénats de bord de mer ou les œuvres de création et de réflexion — même quand ils sont rasés par les bulldozers ou victimes d’autodafés — migrent dans nos consciences, en soleils guerriers.

Frantz Fanon (sa vie son œuvre) nous éclaire ainsi aujourd’hui dans le monde. Édouard Glissant disait de lui qu’il avait « une pensée multiforme et complexe » nous prévenant par là des caricatures à son endroit : Théories frelatées de la violence ou militantisme de façade. Celui qu’Aimé Césaire avait baptisé de « Guerrier-silex » n’aurait fait aucune concession à l’action contreproductive et à l’analyse simpliste de la situation antillaise. Car il avait le souci des Antillais comme son frère d’armes Marcel Manville, mais également Édouard Glissant et Albert Beville (Paul Niger en littérature). C’est à partir de leur lieu antillais qu’ils ont eu vocation à comprendre l’Autre. L’Algérie, et le monde infinissable des histoires, des luttes et migrations chantées par Gérard Lavigny, François Béranger ou Robert Charlebois. Oui, à partir de Fanon — la sensibilité auprès du concept (loin du mysticisme ambiant) — nous voilà promis à trouver notre mesure de nous-mêmes et du monde, comme un groupe de musiciens entament un morceau en même temps sans chef d’orchestre pour dire un-deux-trois.

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Littérature : le poète Martiniquais Loran Kristian remporte le 31e prix Carbet

Les silences du poète racontent.
Ils racontent un silence qui fait peuple.
Un silence de mots qui nous emportent loin, si près de nous-mêmes,
À l’écorché des âmes.
Mots-hommages qui boucanent aux aurores,
Mots-furtifs qui luisent aux nuits de sabbat.
Mots-Liberté,
Mots-debout dans l’asphalte poudrée en son or,
Mots pour dire son précieux reflet,
Mots-purs, intenses, neufs qui s’inscrivent dans les soubresauts de nos horizons actuels.
Mots-oxygène, ils sont,
Mots instants de vie,
Mot-solitude,
Mot-amour
Mots-résistances qui échappent aux discours dominants.
Mots-mélodies,
Mots-mélancolies,
Aux accents et aux imaginaires de nos « moi » créant ainsi un langage singulier, une langue unique qui manifeste nos alphabets caraïbes et américains.
Mots si près de l’humain,
Mot-émancipation,
Mot-décolonisation,
Mot-souverains,
Mot-destruction des mondes anciens et rétrogrades.
Mots-sans peur qui ne se soumettent pas aux ordres militants.
Mot-Liberté.

…Je dépose ça là, en silence, pour la hauteur du combat avenir…

Mots qui nous obligent à dire : le Prix Carbet de la Caraïbe et du Toutmonde, réuni à Paris, ce 11 décembre 2021, est attribué à Loran Kristian
pour son ouvrage Les mots de silence paru chez K.

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La valse des anglicismes dans la presse écrite en Haïti

Problématique des emprunts : pistes de réflexion

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À l’instar de ce qui se passe en France parmi les locuteurs et dans la presse écrite, la valse des anglicismes –soit le recours à l’emprunt de mots anglais–, s’expose de manière constante dans les journaux et sur les sites Internet haïtiens publiés en français tant en Haïti qu’en outre-mer. Paru à Port-au-Prince dans le Nouvelliste du 23 novembre 2021, un article illustre à l’envi l’appétit d’un grand nombre de journalistes haïtiens pour les anglicismes : « Le data mobile en Haïti : « Un coupe-gorge pour les consommateurs, les entrepreneurs et l’État ». Pour le lecteur peu familier du sens habituel de ce terme, il faut rappeler que le Larousse définit comme suit l’« anglicisme » : « Mot, tour syntaxique ou sens de la langue anglaise introduit dans une autre langue. » Le Larousse précise également que l’« anglicisme » est un « solécisme consistant à calquer en français un tour syntaxique propre à l’anglais ». De manière liée, ce dictionnaire consigne que le « solécisme » est une « Construction qui n’est pas conforme aux règles de la syntaxe d’une langue à une époque donnée ou qui n’est pas acceptée dans une norme ou un usage jugé correct.

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Île & Elle

Par Jacques-Olivier Ensfelder(*)

Devant l’autel du tropisme
Et les sarments de l’espérance
La Da chimère
Ne passera pas son alliance
À l’annulaire de la belle ilienne !

Enfant sans âge s’allaitant aux prismes
De ses illégitimes accouchements
La Da ne peut assouvir sa soif
Gargantuesque de reconnaissance
Qu’au sein des plus fidèles.

Si peu vos danses
Si peu vos musiques
Si peu vos poètes
Si peu vos tambours hélants
Si peu L’Espère-geste
Si peu les contours
Prometteurs de l’ilienne.

Le serment entre Île et Elle
Est tronqué depuis la nuit des temps
Le lait des étoiles a caillé
Sur les mamelons des jours mornes .

Prodigues orphelins en miroir :
Île et Elle rêvent
De se façonner des ailes
Pour ne plus se faire voler l’aire
De leurs origines imaginaires .

(*)®Jacques-Olivier Ensfelder
Artiste dramatique/Poète
Décembre 2021

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Frantz Fanon et la Civilisation

Par André Lucrèce

Il y a aujourd’hui 60 ans, par un matin glacial, notre compatriote Frantz Fanon mourait à Bethesda, près de Washington. C’était le 6 décembre 1961. Au moment où une partie de la France, aujourd’hui séduite par la théorie du « grand remplacement », s’apprête à célébrer l’extrême droite ou droite identitaire, laquelle s’oppose à l’émigration des nègres et des arabes sur le territoire français, nous voudrions rappeler l’apport de Fanon à l’épineuse et ardente question de la Civilisation.

Le soi-disant danger, qui est signifié par l’extrême droite, est qu’on assiste aujourd’hui à une remise en question de la civilisation française à cause de la substitution de la population française par une autre, ce qui pourrait aboutir à un processus de décivilisation, thèse inspirée de l’écrivain antisémite Maurice Barrès. Dans ce cercle aux élucubrations douteuses, il faut évoquer également l’écrivain Jean Raspail qui a notamment sévi en Martinique par des déclarations exprimant un profond mépris vis-à-vis des Martiniquais.

Les théories racialistes s’expriment donc aujourd’hui sous la forme d’affirmation telle que « la France est un pays de race blanche », laquelle résulte d’une théorie des races bien éloignée des conceptions modernes de la « race ».

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Le SINAbécédaire de Sinaray

— Par Térèz Léotin —

Le SINAbécédaire que l’on pourrait littéralement nommer l’abécédaire de Sinamal, (Sinaray dans ses caricatures), vient de paraitre. Comme son nom l’indique, il est le fruit de l’imagination au service de la plume de feu Raymond Sinamal. Cet artiste caricaturiste a conçu la matière première si l’on peut dire, mais, trop tôt disparu, il n’a pas vu naitre l’ouvrage.

Page après page avec des mots choisis, Raymond Sinamal a illustré son œuvre, avec des objets dont le nom comporte le son dont on veut indiquer la graphie.

Il a construit ainsi un tapuscrit d’alphabétisation au service de la vulgarisation du créole martiniquais. Il s’agit ici de la graphie dite Standard GEREC 2, la plus exploitée.

L’homme explique l’orthographe des mots créoles, il avance avec la minutie de l’artiste qui se montre un très bon militant de la cause, ce dont nul n’en doute. Son approche pédagogique est méticuleuse et cette qualité l’aidera à vaincre les plus obtus détracteurs du créole écrit.

C’est grâce à la volonté et surtout la ténacité de Daniel Boukman que cet ouvrage qui aurait pu s’intituler aussi : Sinabésédè a pu voir le jour, sous l’égide de Krey Matjè Kréyol Matinik (Association d’Écrivains Martiniquais en langue créole).

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L’aménagement du créole dans l’École haïtienne : entre surdité, mal-voyance et déni de réalité

Le ministre de facto de l’Éducation Nesmy Manigat et l’aménagement du créole dans l’École haïtienne : entre surdité, mal-voyance et déni de réalité

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Au défilé des drames quotidiens qui endeuillent aujourd’hui la société haïtienne (insécurité généralisée, enlèvements contre rançon, impunité, etc.), l’installation surréaliste d’un « nouveau » gouvernement par le premier Ministre de facto Ariel Henry, le 24 novembre 2021, a vu le retour de Nesmy Manigat à la direction du ministère de l’Éducation nationale. Auparavant, de 2014 à 2016, Nesmy Manigat avait occupé le même poste dans le gouvernement des « bandits légaux » de Michel Martelly (2011 – 2016), président-clown misogyne qui proclame ouvertement son affiliation au duvaliérisme au sein du PHTK, le « Parti haïtien tèt kale », sorte de cartel politico-mafieux au pouvoir depuis dix ans en Haïti. Michel Martelly avait été « téléporté » à la présidence d’Haïti, de manière frauduleuse, par les soins empressés de la Fondation Clinton (voir le dossier du « Center for Economic and Policy Research » de Washington : « Clinton E-Mails Point to US Intervention in 2010 Haïti Elections » / « Ce que révèlent les emails de Clinton sur l’élection de Martelly en 2010 », 7 septembre 2016).

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Indignation & Poésies

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

DOM-TOM !

DOM comme un pays DOMiné,
par la perte d’identité et la misère miné…
TOM comme un oncle casé, encayé, confiné…
Quand cesserons-nous pour de bon d’être des bois-bois et de danser
au rythme de l’autre qui tient nos fils entre ses mains ?
Quand aurons-nous enfin ce courage de couper
ces pseudo cordons censés nous relier
à une mère-patrie que nous n’avons pas choisie ?
Quand allons-nous cesser de décompter les jours étrangers
pour arriver à l’heure de nous-mêmes comme le souhaitait Aimé ?
En fait, depuis quand avons-nous cessé de nous aimer ?
Nous sommes une île, une entité,
pas un département ni un territoire
appartenant à d’autres au loin et en dépendant…
DOM comme “DOMi”!
TOM comme aTOMisé !
Il faut se réveiller
maintenant, aujourd’hui !
Notre vie en dépend,
demain sera déjà trop tard !…

 

DES TERRES MINÉES, DÉTERMINÉES !

Des terres minées par le chlordécone…
Déterminés, oui nous le sommes
en Martinique, terre des hommes,
pays dominé qu’on nomme DOM-TOM,
étouffé de contraintes qui nous assomment,
contraires aux droits de l’homme en somme !

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Baraj

— Par Daniel M. Berté —

Baraj laraj…
Dépi yonndé-twa jou
Nonbré yo ka fléri
Ka fè moun vini fou
Ka chanboulé lavi
An lawout toupatou
Won-pwen menm-pri-isi

Baraj strikti…
Souvan yo ka paret
Ek ni moun ka siwpri
Poubel épi palet
Né-loto ek débri
Lésans ek zalimet
Vié loto kochonni

Baraj paradoks…
Pou défann Libèté
Gran rèvandikasion
Yo blotjé Libèté
Tout an popilasion
Ki bizwen siwkilé
Pou tout kalté mision

Baraj filtran…
Ka kité traversé
Lé personel swagnan
Ek de sékirité
Mé lézot travayan
Manmay lékol lisé
Yo piès yo pa adan

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« S’adapter », de Clara Dupont-Monod, Prix Goncourt des Lycéens 2021

Avec « S’adapter », roman sur l’arrivée d’un enfant « inadapté » dans une fratrie cévenole, Clara Dupont-Monod remporte le Goncourt des Lycéens 2021, après avoir remporté le Prix Femina et le Prix Landerneau, il y a quelques semaines.

Le Goncourt des Lycéens 2021 a été attribué jeudi à Rennes à Clara Dupont-Monod pour son roman « S’adapter », publié chez Stock, a annoncé le jury composé de lycéens de toute la France.

« S’adapter » a été élu dès le premier tour de scrutin, avec 8 voix sur 13, parmi les cinq romans finalistes, ont précisé les jeunes jurés.

Dans ce roman, déjà consacré par le Prix Femina, l’éditrice et journaliste, 48 ans, imagine une fratrie bouleversée par l’arrivée d’un enfant handicapé.

« Je suis vraiment très émue. C’est un peu comme s’ils accueillaient un peu cette fratrie qui a dû s’adapter, je suis vraiment très émue », a réagi par téléphone Clara Dupont-Monod, des sanglots dans la voix.

Ce roman était aussi en lice pour le prix Goncourt.

Clara Dupont-Monod doit recevoir le prix jeudi soir à Paris au ministère de l’Education nationale.

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Il arrivera bien ce jour

— Par Alex Pastel —

Ils font la pluie et le beau temps
Ceux qui tiennent le pays
Le peuple souffre à genou
La vie chère sévit partout

Elle s’est dressée courageuse
La jeunesse revendicatrice
Le flambeau rougeoyant
Et le lambi ronflant

Et les casernes ont vomi
Des troupes répressives
Un seul mot d’ordre :
Mater, frapper, incarcérer !

Et l’étau s’est resserré
Au collet des fugitifs
À la grande satisfaction
Des possédants revanchards

Mais un vent nouveau tourne
Et comme il était écrit
Il arrivera bien ce jour
Le jour où la justice passera

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La Jepévkf

Pou matjé 25 Novanm : Jounen enternasionnal pou éliminasion violans kont fanm

Jounen enternasionnal pou éliminasion violans kont fanm

— Par Daniel M. Berté —

Jòdiya espwa pou étenn vakabonajri kont fanm

Jòdi endé pou éradiké viòl kolektif fanm

Jou esprésion pou esplitjé vayans kay fanm

Jou éti pou estentjé vis kouyonnè fanm

Janmen ézité pou évolision vwa kolè fanm

 

Jòdla étap pou espozé valè konba fanm

Jou égalité pou étalé vkalité fanm

Jòdiya édiké pou é viktim ki fanm

Jou épanwisman pou étann vkouraj fanm

Janmen ézité pou évolision vwa kakolans fanm

Jounen enternasionnal pou éliminasion violans kont fanm

 

Daniel M.

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Controverse autour de l’apparition du pronom « iel » dans la version en ligne du dictionnaire Le Robert

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Depuis quelques jours, l’apparition du pronom « iel » dans la version en ligne du dictionnaire Le Robert suscite la controverse dans plusieurs pays francophones. La presse parlée et écrite s’en est fait l’écho en Belgique (La libre Belgique, RTBF), en Suisse (la Tribune de Genève, RTS), en France (le Nouvel Obs, Le Figaro, Le Monde, France culture, France inter, RFI) et au Québec/Canada (Le Devoir, Radio Canada, La Presse, Le Droit). En effet, Le Robert en ligne consigne le terme « iel » comme suit : « iel ​, iels ​​​pronom personnel / Rare – Pronom personnel sujet de la troisième personne du singulier et du pluriel, employé pour évoquer une personne quel que soit son genre. L’usage du pronom iel dans la communication inclusive. – Rem. On écrit aussi ielle ​, ielles ». Dans la presse écrite et parlée, des lecteurs/auditeurs, des linguistes et de lexicologues s’opposent à la « consécration » du pronom « iel » / « iels » dans Le Robert, dictionnaire généraliste de la langue française, tandis qu’un nombre indéterminé de locuteurs se dit en faveur sinon attentif à l’arrivée de ce nouveau-né… Le pronom « iel » visant à désigner, selon la définition du Robert, « une personne quel que soit son genre », les arguments avancés de part et d’autre sont de nature linguistique et lexicographique, ou relèvent d’une lecture « militante », principalement idéologique, de cette « évolution naturelle » de la langue dans la société.

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Kréyasion Lom

Pou la JML, Jounen Mondial de Lom 19 Novanm

— Par Daniel M. Berté —
Mondié pran yonndé atom
Pou’y té sa fè an kréyom
Ek anlè papié chef majòwdom
I désiné an kalté gnom
Ki té ka sanm an ti rizom
Epi an tet won kon an pom

I pa té kontan di bonom
Ki fè’y pansé a an fantom
I té lé éfasé nostrom
Mé kòm i pòkò té ni gom
I alé chèché yonn a Rom
Ek profité fè an ti som

Mèt Lisifè chef majòwdom
Ki té osi gran ékonom
Awtis-skilptè a gran diplom
Réyalizé épi lawjil, désen le Kréyatom
Mété’y o fouw épi dé kromozom
Ek batizé sa’y fè : Bèlom

Mondié lévé-faché, di « Sapristom ! »
Ek épi an kout pié, chasé’y di Dom
Ek I di : “Sé mwen ki le gran Kréyatom
Sé mwen ka nonmen sa’w fè-a : Lom”.
Mwen, man ka kabéché anlè an aksiom

Ka di: « Sé an séri lérè ki ba’y Lom »

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Prix littéraires : « tir groupé » pour les écrivains africains

Paris – Le Nobel, le Booker Prize et le Goncourt: en 2021, de grands prix littéraires ont été remportés par des écrivains africains. Un « tir groupé » qui illustre la reconnaissance d’une littérature africaine en phase avec les interrogations de notre époque.

« On assiste à une renaissance de l’attention du monde littéraire européen vis-à-vis de l’Afrique« , déclare à l’AFP Xavier Garnier, professeur de littérature africaine francophone et swahili à l’université Sorbonne Nouvelle. Un « tir groupé de prix européens » qu’il qualifie de « frappant« .

Car les écrivains africains sont historiquement sous-représentés dans les palmarès internationaux.

Or cette année, ce sont eux qui raflent la mise. Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr est devenu à 31 ans le premier écrivain d’Afrique subsaharienne à remporter mercredi le Goncourt, Graal des lettres françaises, pour son roman « La plus secrète mémoire des hommes« . Le même jour, le Sud-africain Damon Galgut a décroché le Booker Prize, récompense la plus courue pour les romans écrits en anglais. Et le Nobel de littérature a été attribué cette année au Tanzanien Abdulrazak Gurnah.

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Fugue vs Fug

— Par Mireille Pierre-Louis —

Depuis quelques temps, le poète Monchoachi a entrepris une longue investigation poétique, Lémistè, visant à mettre en évidence le projet dévastateur d’une civilisation, ainsi nommée « Occident », au regard d’une manière d’habiter la terre. Après deux premiers volets consacrés à l’Amérique et à l’Afrique, vient de paraître aux Editions Obsidiane, « Fugue vs Fug » consacré à l’Europe.

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Lémistè, un chantier poétique qui propulse le lecteur dans la beauté et la présence des mondes magiques, présence qui subsiste encore ici et là, mais recouverte par des siècles d’hégémonie d’une civilisation occidentale (ratio) dévastatrice.

Lémistè, n’est pas une ode au passé, mais une quête éminemment actuelle de la voie de l’homme, déviée vers une trajectoire funeste.

Après les deux premiers volets consacrés à l’Amérique indienne (Liber America) et à l’Afrique noire (Partition noire et bleue), le troisième opus de Lémistè, Fugue vs Fug, nous conduit maintenant en Europe.

L’Europe, et en particulier en son sein la Grèce antique, où prit naissance, voici quelques 2500 ans, la civilisation occidentale qui dans les Temps modernes, et à partir du tournant que constitua la découverte de l’Amérique, s’est étendue à la terre entière, de sorte qu’en elle se situe à la fois la provenance des traits essentiels du monde d’aujourd’hui, et les nœuds et articulations à partir desquels peuvent s’esquisser des voies menant à un au-delà de ladite civilisation.

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De l’usage du créole dans l’apprentissage scolaire en Haïti : qu’en savons-nous vraiment ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Quarante-deux ans après la réforme Bernard de 1979, trente-quatre ans après la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution de 1987, que savons-nous réellement de l’usage du créole dans l’École haïtienne ? Pour mémoire, il y a lieu de rappeler que la réforme Bernard, qui a institué l’usage du créole comme langue d’enseignement et langue objet dans le système éducatif national, n’a pas été étendue à l’ensemble du territoire national. Faiblement financée par l’État, insuffisamment dotée d’outils didactiques en langue créole, frappée de suspicion par un nombre élevé de parents créolophones et de directeurs d’écoles et boycottée par les grands requins de la dictature de Jean Claude Duvalier parmi lesquels le ministre tonton macoute Jean-Marie Chanoine, elle a été interrompue en 1987 et elle est depuis lors dans un coma qui a scellé sa mise au rancart de facto (voir notre article « L’aménagement du créole en Haïti et la réforme Bernard de 1979 : le bilan exhaustif reste à faire », Le National, 16 mars 2021 ; voir aussi l’article de Guy Alexandre, « Matériaux pour un bilan de la réforme éducative en Haïti », Le Nouvelliste, 6, 11, 16 mai 1999 ; voir également Pierre Vernet, « La réforme éducative en Haïti », revue Études créoles, VII, 1-2, 1984, pp.

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Nou fini bat ?!

— Par Daniel M. Berté —

Nou pasé lesklavaj
Lanmizè Tan Wobè
Siklòn épi volkan
Tranmanntè débòdman
Nou fini bat ?!

YO prézonnen lepeup
Epi la klòwdékòn
Sargas ka anvayi
Brim-de-sab pa palé
Nou fini bat ?!

Pri lésans épi gaz
Ka monté san rété
Grèv a la mòlòkoy
Ka fè moun ped chivé
Nou fini bat ?!

Jòdi Kovid rivé
Pou dérayé a mò
Pli fò ki kolonié
Fè Neg goumen ant-yo
Nou fini bat ?!

Mantè fè siwawa
Anlè rézo-sosio
Boul moun ka répété
Vérité enstagram
Nou fini bat ?!

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Le Sud-Africain Damon Galgut reçoit le Booker Prize pour The Promise

Son ouvrage retrace, au fil d’une série d’enterrements, la dislocation d’une famille blanche dans l’Afrique du Sud post-apartheid.

L’auteur sud-africain Damon Galgut a remporté mercredi soir le Booker Prize, prestigieux prix littéraire britannique, pour The Promise, un livre sur le temps qui passe dans une famille de fermiers blancs dans l’Afrique du Sud post-apartheid. «Je suis profondément, humblement reconnaissant», a déclaré le lauréat de 57 ans, finaliste pour la troisième fois du Booker Prize. Ému, il a salué une «grande année pour l’écriture africaine», marquée par le prix Nobel de littérature d’Abdulrazak Gurnah, Britannique né à Zanzibar.

«C’est un processus qui va continuer» et «les gens vont prendre l’écriture africaine un peu plus au sérieux», a prévenu Damon Galgut lors d’une conférence de presse, «il y a beaucoup d’écriture formidable qui vient de notre part». En recevant le prix, l’auteur, qui faisait partie des favoris parmi les six finalistes, a souligné qu’il voulait l’accepter pour «toutes les histoires qui ont été racontées et celle qui ne l’ont pas été», les écrivains, reconnus ou non, «de ce remarquable continent».

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Le prix Renaudot décerné à Amélie Nothomb pour son roman « Premier sang »

Dotée d’une productivité gargantuesque, créature médiatique autant adulée que critiquée, Amélie Nothomb publie tous les ans au mois d’août et avec la même frénésie, un ouvrage au succès populaire quasi-constant.

Le prix Renaudot a été décerné mercredi 3 novembre à l’écrivaine belge Amélie Nothomb pour Premier sang (éditions Albin Michel), mémoires fictives de son père décédé en 2020, un prix annoncé, comme de tradition, quelques secondes après le Goncourt.

L’autrice de best-sellers a été élue au 2e tour, avec six voix. Le Renaudot de l’essai a été décerné à Dans ma rue y avait trois boutiques (Presses de la Cité) d’Anthony Palou, a précisé Franz-Olivier Giesbert, un des jurés du Renaudot.

Depuis son premier livre, Hygiène de l’assassin en 1992, l’écrivaine belge aux chapeaux gothiques écrit sans relâche, publiant tous les ans au mois d’août et avec la même frénésie, un ouvrage au succès populaire quasi-constant. Dotée d’une productivité gargantuesque, créature médiatique autant adulée que critiquée, Amélie Nothomb a trouvé dans les mots de quoi étancher sa soif existentielle. 

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Goncourt 2021 : le sacre de Mohamed Mbougar Sarr et de sa Plus secrète mémoire des hommes

L’auteur sénégalais, édité par Philippe Rey, succède à Hervé Le Tellier qui avait remporté le prix l’année dernière avec L’Anomalie (Gallimard).

Le jury du Goncourt, présidé par Didier Decoin et réuni au restaurant Drouant à Paris, a rendu son verdict mercredi 3 novembre à l’heure du déjeuner, renouant avec la tradition qu’HHervé Le Tellier, prix Goncourt 2020 avec L’Anomalie . C’est donc devant une foule de journalistes, passe sanitaire de rigueur, qu’a été consacré Mohamed Mbougar Sarr, au premier tour avec six voix, a annoncé Philippe Claudel, secrétaire général du Goncourt, au restaurant Drouant, à Paris.

Ce Sénégalais de 31 ans et grand favori des critiques l’emporte haut la main avec son quatrième roman, La plus secrète mémoire des hommes (Philippe Rey/Jimsaan). À mi-chemin entre enquête et réflexion sur le métier d’écrivain, Sarr fait vivre Diégane, écrivain sénégalais aussi narrateur du récit et qui lui ressemble étrangement. Ce dernier se rend à Paris pour retrouver la trace de T.C. Elimane, auteur d’un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. Le roman d’apprentissage voyage entre le Sénégal et la France mais aussi l’Argentine, afin de lever le voile sur cet homme, abandonnant la littérature au profit du silence.

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