Catégorie : Littératures

« La vie, c’est mortel ! » & « La vie, c’est mortel ! »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

La vie, c’est mortel !

Parce qu’un premier homme
aurait croqué la pomme,
désireux de connaître
juste sa raison d’être…

La faute originelle !
Avec, il nous faut naître
à ce qu’ils disent en somme…
Depuis, la vie de l’homme
est un péché mortel !

Saturée, la mémoire,
par trop de souvenirs…
C’est la fin de l’histoire
et l’heure de mourir,

de nourrir les corbeaux…
Quand le corps n’est plus beau,
que s’est ridée la peau,
ça fait froid dans le dos :
surgit l’ange à la faux !

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Diogène

— Par Gary Klang —

On cherche l’éclaircie
La barque sur l’eau étale
Un monde sans heurt et sans obstacle

On s’agrippe aux fétus
Et l’on fait comme Diogène
Qui muni de sa torche
Cherchait un homme en plein soleil

On cherche
On cherche
Se disant que tout de même
Il faudra bien trouver un homme dans un monde d’hommes

Mais très vite
On perd la foi et l’espérance

Le fait est là
Têtu tel un enfant puni

L’homme est une denrée rare

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Noël 2024

— Par Robert X… —
Et puis si c’était vrai? Si ces tableaux anciens
Où l’on voit une femme découvrant son sein
Pour donner la tétée et allaiter son fils
Représentaient vraiment la Vierge avec le Christ?

Imaginez! Le Fils de Dieu! Imaginez! Le Roi des cieux!
Et pourquoi pas, s’il est à la fois homme et Dieu?
Dans ma crèche en bois, Marie, Joseph, immobiles,
Et Jésus au berceau sont en Playmobil .

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« Fort-de-France, la capitale grandiloquente » & « Allez jeunesse indomptée »

Par Yves Untel Pastel

Fort-de-France, la capitale grandiloquente

Le long roucoulement de la Rivière-Pilote m’apaise
M’enveloppe le chuchotis de la verte frondaison autour
Je me suis enfui loin de la grande-ville délirante, criarde
Fort-de-France est une grande psychotique profonde
Avec ses occlusions intestines de voitures inutiles

Fort-de-France, cette capitale grandiloquente claudicante
Sur un monceau d’incertitude se dresse cette excroissance
Une tour prétentieuse, une érection de quelque chose
Un chancre moderniste sur la peau d’un pays cadavérique
Une tour bien mal nommée, Lumina, une jetée d’ombre

Ce lourd pied posé sur une terre aux milles cancers
Cet hippopotame de verre qui tient du centre hospitalier
Ce complexe hors sol qui se prétend centre d’affaire
Dans une île où ne poussent que les lotissements et les voitures,
Les hypermarchés où s’accumulent ce vampirique ailleurs

Je me défais de cette ville, je me défie de ses louangeurs
Qui ne projettent qu’eux-mêmes vers leurs propres avenirs
Oubliant le petit peuple, le pays minéral, et ses grands maux
Je me désole de ces faiseurs de rien, ces géreurs d’illusions
Tous ces docteurs Frankenstein occupés à tuer le pays mourant

Que voulez-vous vous enorgueillir d’une arche qui abrite les affairistes
Et laisse à la férocité des « narcotiqueurs » une jeunesse déroutée
Et nous voilà ânonnant des slogans âcres : La Martinique avance !

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L’éphéméride du 7 décembre

Derek Alton Walcott décroche le Prix Nobel de littérature juste devant Édouard Glissant le 7 décembre 1992

Attaque de Pearl Herbor le 7 décembre 1941

Derek Alton Walcott est un poète, dramaturge et artiste saint-lucien de langue anglaise, né le 23 janvier 1930 à Castries et décédé le 17 mars 2017 sur l’île de Sainte-Lucie.

Il est principalement connu pour son poème épique Omeros (en), une adaptation de l’Iliade aux Caraïbes. Son œuvre est réputée pour avoir donné une peinture vivante et pittoresque de la culture et des coutumes antillaises.

Il était membre honoraire de l’Académie américaine des arts et des lettres, et membre de l’Académie des poètes américains.

Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1992, devenant ainsi le second auteur noir après Wole Soyinka à recevoir cette distinction. Et, en 2010, il se voit décerner le prix T.S. Eliot.

Biographie

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Mon Paris des années 60

— Par Gary Klang —

Écœuré par la lâcheté et l’imposture qui règnent en France de nos jours, j’aimerais faire un retour aux années 60. Depuis le départ du Général De Gaulle, la France s’enfonce de plus en plus jusqu’à toucher le fond avec Emmanuel Macron. Les massacres quotidiens perpétrés à Gaza ne dérangent ni les hommes politiques, ni les journalistes français qui répètent tous en chœur les mêmes litanies mensongères, et gare à celui qui sortirait des rangs. Seules quelques rares exceptions sauvent l’honneur, tels Rony Brauman ou Dominique de Villepin.

Mais qu’est-ce que les années 60 avaient de si différent ? Tout d’abord le grand souffle de liberté qu’apporta Mai 68. J’habitais alors au 34 de la rue Gay-Lussac et toutes les journées avaient un air de fête. Je mangeais au café, juste en face de chez moi, et j’y étais si bien accueilli que je pouvais occuper une table sans consommer. J’y rencontrais des gens très intéressants, comme Claude Couffon, l’un des meilleurs traducteurs de l’espagnol, et qui connaissait tous les grands écrivains d’Espagne et d’Amérique latine. Il était également l’ami de Fidel Castro et de Garcia Marquez et m’en parlait souvent.

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« Ne m’appelle pas étranger »

— Par Gary Klang —

Ami
Ne m’appelle pas étranger

Ni d’une île
Ni de la mer
Ni des fleuves

Comme toi
Poussière d’étoiles
Et nos ancêtres
Venus des terres d’ébène

Tu t’enfermes
Et me parles de frontières
D’immigrés
D’immigrants
D’étrangers
De sans-papiers
Que sais-je

Qui t’a légué la terre
Je vais
Je viens
Je passe

Arrachés du néant
Nous allons au pays de nulle part
Sans contour et sans nom

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Vini Vann, la boutique de Manzèl Yvonne : Un voyage au cœur de la Martinique des années 60

Samedi 7 décembre de 19h à 21h au Teyat Otonom Mawon (TOM), m.e.s. Elie Pennont

Dans le récit Vini Vann, la boutique de Manzèl Yvonne, Arlette Pujar nous offre une immersion émouvante dans la Martinique des années 60, une époque où les changements sociaux étaient encore balbutiants, et où la modernité peinait à pénétrer l’île. À travers les yeux d’Anita, une jeune Martiniquaise qui vit à Marseille avec sa famille, le roman retrace une époque où l’identité, les valeurs de solidarité et le lien social étaient vécus au quotidien, notamment à travers les petites boutiques de quartier, telles que celle de sa grand-mère, Manzèl Yvonne.

Une époque, une boutique, un lien social

Le roman se déroule principalement aux Terres-Sainville, un quartier populaire de la Martinique où la boutique de Manzèl Yvonne est un véritable centre de la vie communautaire. À cette époque, ces débits de la régie, comme les appelait l’auteur, étaient les lieux où l’on échangeait plus que des marchandises : c’était aussi là que se tissaient des liens sociaux profonds. « Vini vann ! » – l’invitation sonore des clients annonçant leur arrivée – devient le symbole d’un monde révolu, où la simplicité et la solidarité faisaient le quotidien des habitants.

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Man tonbé Man lévé Anlè chimen lavi

— Par Daniel M. Berté —

Man tonbé blo !
Kon soula an dalo
Man blésé bobo-mwen
An fil-bawblé pikant…

Man lévé flap !
A la-vol-kon-zozio
Man grifantè solid
An jaden tjenbé-tjè…

Man tonbé blogodo !
Kodjè dou an labou
Man pété bol-jounou
Dan la dézespérans…

Man lévé floup !
Ti kolibri vayan
Man koré ek drésé
Rasin-kas an bon tè…

Man tonbé bouf !
Mango koko-bef mi
Man kongné zotey-mwen
Anlè souch démonyak…

Man lévé fioup !
Zéklè an mwa daou
Man pwenté ek matjé
An tras ladivini

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« Rien qu’un rêve ! » & « Frustration »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Rien qu’un rêve !

Si ce monde est un rêve,
à qui appartient-il ?
Adam rêva-t-il Ève ?
Ai-je rêvé d’une île ?

Si ce monde est virtuel,
pouvons-nous le changer ?
Affrontant le danger,
je me rêve immortel !

Icare s’est rêvé
des ailes pour voler
et fuir de sa prison…
Était-ce une illusion ?

La vie n’est qu’un mensonge
et le bonheur un songe…
La souffrance une transe,
pas un mal qui vous ronge !

Faut-il pour échapper
aux sombres cauchemars
juste se réveiller
avant qu’il soit trop tard ?

Tellement de questions
demeurant sans réponse
tandis que l’on s’enfonce
plus loin dans l’illusion…

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L’aménagement du créole à l’épreuve des errements de l’État haïtien et du populisme des créolistes fondamentalistes

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Fatwâ فتوى, au pl. fatāwā فتاوى :

« Avis juridique, verdict religieux qui n’engage que le savant jurisconsulte qui le prononce.

Les personnes habilitées à donner des fatâwâ sont les muftis. »

(Les Cahiers de l’islam, n.d.)

« Avis ou décision ayant valeur de loi, rendu par un mufti,

donc par une autorité religieuse. » (Dictionnaire Orthodidacte)

Existe-il une « guerre des langues » en Haïti ? Dans son « Préambule », la Constitution haïtienne de 1987 consigne et institue « l’acceptation de la communauté de langueS et de culture » et, aux articles 5 et 40, elle établit la co-officialisation du créole et du français, les deux langues de notre patrimoine linguistique historique. Est-il fondé, au nom de la légitime défense du créole, de passer outre ce « Préambule » ainsi que les articles 5 et 40 de notre charte fondamentale dans le but d’alimenter la diabolisation du français affublé de l’infâmante étiquette de « langue du colon », langue de la « gwojemoni neyokolonyal » ?

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« La vie des esclaves en prison. La Réunion, 1767-1848. » de Bruno Maillard, Prix Littéraire Fetkann-Maryse Condé 2024

Le Prix Littéraire Fetkann-Maryse Condé 2024, catégorie « Recherche », a été décerné aujourd’hui à Bruno Maillard pour son ouvrage La vie des esclaves en prison. La Réunion, 1767-1848. Cette distinction, remise au Café de Flore à Paris, honore un travail de recherche rigoureux, soutenu par un jury composé d’éminents historiens. Le lauréat exprime sa grande joie, d’autant plus que sa sélection s’est faite parmi des ouvrages d’une qualité scientifique remarquable.

Le Prix Fetkann-Maryse Condé, dont le nom évoque la « fête de la canne », symbolise la mémoire de l’esclavage et du combat pour la liberté. Il est un vecteur important pour la reconnaissance des tragédies de l’histoire, et vise à renforcer la cohésion sociale à travers une meilleure connaissance des événements qui ont marqué les communautés issues de l’esclavage.

Dans La vie des esclaves en prison, Bruno Maillard livre une analyse inédite du système carcéral à La Réunion, en se concentrant sur la période 1767-1848. S’appuyant sur des archives inédites, l’auteur dévoile les conditions de vie des esclaves dans les prisons coloniales, un aspect souvent négligé de l’histoire de l’esclavage.

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Le Salon du Livre Jeunesse Afro-Caribéen revient à Clichy les 30 novembre et 1er décembre 2024!

Organisé par l’association D’un Livre à l’Autre, le Salon du Livre Jeunesse Afro-Caribéen vous invite pour sa 10e édition sous le thème « L’enfance », un rendez-vous incontournable pour petits et grands. Durant tout un week-end, plongez dans un univers littéraire riche et varié, célébrant la créativité et la diversité de la culture afro-caribéenne au Lycée Auffray de Clichy.

Un voyage littéraire et culturel unique
Le Salon se veut une véritable exploration de la littérature jeunesse, à travers des histoires et récits venus d’Afrique et des Caraïbes. Au programme, une multitude d’activités gratuites : expositions, conférences, tables rondes, ateliers d’écriture, de lecture, spectacles de contes, et bien plus encore. Les visiteurs pourront découvrir des œuvres originales, rencontrer des auteurs et illustrateurs passionnés, et profiter d’une ambiance conviviale et familiale.

Une initiative pour la diversité et l’inclusion
Depuis sa création en 2008, l’association D’un Livre à l’Autre milite pour une meilleure représentation des héros issus de la diversité dans la littérature jeunesse. L’objectif ? Développer la confiance en soi des enfants, élargir leurs horizons et leur donner des modèles qui leur ressemblent.

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Kélia Paulin/José Privat (Invité Grégory Privat) – Titak Jazz

Vendredi 29 novembre – 19h30 Tropiques-Atrium

Kélia Paulin

Chant : Kélia Paulin
Piano, Directeur musical : Élizé Domergue
Basse : Régis Thérèse
Batterie : José Zébina
Percussions : Daniel Dantin
Guitare : Ralph Lavital
Chœurs : Loïsa Paulin, Marie-Céline Chroné
Photos : Guillaume Désir

La chanteuse Kélia Paulin est une valeur montante : Cette dernière a grandi entre un père professeur de chant et une mère choriste. Ingénieure de formation, elle retrouve le micro lors du confinement en 2021, pour des reprises de standards de la musique antillaise et caribéenne postés sur les réseaux sociaux. La musique ne la lâche plus et elle intègre le label Musiciens du Métro, de la RATP. Elle s’accompagne au piano, captive les passants et exalte le répertoire antillais.

Son concept Creole Cover met la langue créole en avant en la chantant, l’écrivant, la traduisant dans ses vidéos. Elle souhaite l’exporter au-delà des frontières et développer des liens intergénérationnels à travers la modernisation des arrangements. De retour au pays, elle creuse ce sillon, compose… Tony Chasseur l’invite et elle fait un passage remarqué au Martinique Jazz en 2023.

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Petites histoires fantaisistes, de Jean-Bernard Bayard (3)

L’île des ombres / L’île du conflit
J’étais là, seul, sur cette plage déserte, assis sur le sable blanc de mon Île natale. Mon regard essayait en vain de capturer l’étendue d’un bleu azur de la Mer des Caraïbes qui semblait envahir tout l’horizon. Un soleil ardent m’authoctonisait la peau et même mes yeux, mais mon âme était bien loin de mon corps, je ne ressentais rien, j’étais ébahi, dans une transe qui me paralysait. Comment un paradis terrestre avec une nature si riche peut-être si destructive? Qu’est-il arrivé à ce peuple qui a pu causer cette cassure socio-politique? Tout d’un coup, au coin de mon oeil, je vis un petit lézard vert qui me regardait. C’est alors que j’ai repris mes sens, et que j’ai éprouvé un malaise. Je mis mon chapeau de paille sur la tête et me mis à boire de l’eau. Le petit lézard s’approcha de moi sans aucune crainte, je me baissai, en lui offrant ma main, et il sauta dessus. Je me redressai, et lui parlai tout bas. Il me regardait déconcerté essayant de comprendre ce que je disais.

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A l’appel de Kamel Daoud, mobilisation internationale pour la liberté d’expression et la libération de Boualem Sansal

— Par Jean Samblé —

Kamel Daoud, écrivain franco-algérien et lauréat du prix Goncourt 2024, a lancé un appel vibrant à la solidarité internationale suite à l’arrestation de son ami et confrère Boualem Sansal, survenue le 16 novembre 2024 à Alger. Cette arrestation, confirmée par l’agence officielle algérienne, a immédiatement suscité une mobilisation de la part de nombreux écrivains et intellectuels à travers le monde, notamment des lauréats du prestigieux prix Nobel de littérature tels qu’Annie Ernaux, Jean-Marie Le Clézio, Orhan Pamuk et Wole Soyinka, ainsi que des figures emblématiques du monde littéraire et de la pensée critique, dont Salman Rushdie, Peter Sloterdijk, Andreï Kourkov, Roberto Saviano et Alaa El Aswany. Ensemble, ils se sont joints à l’appel de Kamel Daoud, signant une pétition demandant la libération immédiate de Boualem Sansal, et exprimant leur profonde inquiétude face à cette nouvelle attaque contre la liberté d’expression en Algérie.

Dans son texte, publié dans le journal Le Point, Daoud exprime une « profonde inquiétude » et dénonce la situation dramatique qui prévaut en Algérie, où la liberté d’expression est de plus en plus réprimée par un pouvoir autoritaire.

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Profilage

Pour Haïti, contre ses prédateurs de tous poils, pour que vivre soit enfin beau un jour…

— Par Lenous Guillaume-Suprice —

Ta fabuliste de correspondante est vite devenue une (autre) abrutie du système, un phare de plus pour des croisiéristes, bruit seulement de ses copains comploteurs, écho par-ci par-là de leurs méfaits.

Toi, tu fais maintenant le chien à tes plaies, essaies de te guérir du passé et d’aujourd’hui, de certaines ratures d’un manque et des lésions du fouet sur ta conscience.

Tu verseras toute ta déconfiture, de l’autre côté d’un ancrage, dans une douloureuse mer d’adieux, fuyant l’acidité d’un grand nombre de scélérats aux dents à la fois perfides et caressantes.

Tu trouveras, sait-on jamais, un peu plus de monnaie pour tes songes-lecteurs, au cours des instants à venir, pour leur relocalisation dans d’autres bibliothèques de vie, hors des quartiers d’avilissements qui les défigurent, depuis l’éternité et plus on dirait, depuis le rétrécissement de l’avenir au profit d’un groupuscule de péteurs de feux, depuis par eux les vols à répétition des habits d’un mieux-être sur ta nudité.

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Pléré fonmajé

— Par Daniel M. Berté —

Grenn tonbé
Man lévé
Pyé an tè rasiné
Branch anlè ansiélé
Jòdiya man ka di
Sa ka fè-mwen pléré

Chak kout fret an do neg
YO maré anlè-mwen
Té ka fè zépin-mwen
Antré adan kò-yo
Magré mwen magré mwen
Sa ka fè-mwen pléré

An branch-mwen
YO pann neg
Ki té za mawonné
Pou trapé Libèté
Ek chien-YO kaptiré
Sa ka fè-mwen pléré

Lé kapon ka fè won
Pou sa évité-mwen
An tet-yo yo ka di
Fo pa pasé anba’y
Sa ka pòté malè
Sa ka fè-mwen pléré

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La « soup joumou », pseudo « soupe de l’Indépendance » 

Les dessous d’une obscure fraude académique à l’Université Laval (Québec, Canada)

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Lettre ouvert à : ( voir les destinataires en bas de page)

OBJET : Parution de l’article « La « soup joumou » dotée du statut chimérique de « soupe de l’Indépendance » ou l’histoire d’une frauduleuse affabulation dénuée de fondements historiques »

Montréal, le 18 novembre 2024.

Madame/Monsieur,

J’ai à cœur de vous informer de la parution, le 17 novembre 2024, de l’article « La « soup joumou » dotée du statut chimérique de « soupe de l’Indépendance » ou l’histoire d’une frauduleuse affabulation dénuée de fondements historiques ». Diffusé en Haïti auprès de nombreux enseignants-chercheurs et auprès d’un grand nombre de destinataires, cet article est paru sur divers sites aux États-Unis, en France et en Martinique.

La rédaction de cet article a été précédée d’une ample recherche documentaire et de la consultation de plusieurs collègues sociologues, historiens et anthropologues enseignants-chercheurs à l’Université d’État d’Haïti. Ils sont sous unanimes : aucune revue scientifique, aucune équipe pluridisciplinaire de chercheurs en Haïti ou ailleurs n’a à ce jour publié le moindre article scientifique dans lequel il est attesté que la « soup joumou », sur les plans scientifique et historique, a été de manière crédible consacrée « soupe de l’Indépendance » au lendemain de la guerre de l’Indépendance d’Haïti en 1804.

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La « soup joumou » dotée du statut chimérique de « soupe de l’Indépendance » ou…

…l’histoire d’une frauduleuse affabulation dénuée de fondements historiques

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Au fil d’un récent échange entre un universitaire haïtien et l’auteur de ces lignes, la fort controversée histoire de l’inscription de la « soup joumou » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité pour Haïti a refait surface. Il est attesté que depuis une cinquantaine d’années la « soup joumou » est frauduleusement qualifiée de « soupe de l’Indépendance ». Cette qualification abusive, qui ne repose sur aucune recherche historique et anthropologique connue, est en réalité une affabulation/mythologisation identitaire relevant du procédé de la fabrication des petites anecdotes pseudo historiques. Une telle affabulation/mythologisation identitaire se déploie sur le registre de l’instrumentalisation de l’accessoire comme réponse à l’implosion des valeurs traditionnelles et consensuelles de la culture haïtienne. Le présent article en fait la démonstration, documents de référence à l’appui.

La « soup joumou » qualifiée de « soupe de l’Indépendance » ou les dessous du charlatanisme historique et de la fraude intellectuelle

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« État du monde » & « Face au néant… »

État du monde

Ce n’est qu’une question de temps :
se meurt peu à peu l’Occident
car de plus en plus décadent,
toute sa culture étouffant,
en proie au culte de l’argent…

Hélas, l’Orient ne vaut pas mieux.
On y vit de moins en moins vieux,
le fanatisme religieux
faisant la guerre au nom d’un dieu
qu’aucun homme a vu de ses yeux…

Le Sud sombre dans la misère :
il a perdu tous ses repères
par la faute de trop de guerres,
colonisations meurtrières…

L’avenir est tellement noir
et le monde entier va si mal
que partout l’homme perd espoir :
extinctions d’espèces animales,
climatique réchauffement,
inondations et ouragans…

Lorsque l’équilibre est rompu,
la Terre crie : je n’en peux plus !
Lors, à bon entendeur, salut…
(ou sinon, ce monde est foutu !)

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Festival En Pays Rêvé 2024 : le programme

Du 18 au 24 novembre 2024

— Présentation par Viktor Lazlo —

C’est en changeant celles et ceux qui lisent que la littérature a le pouvoir de changer le monde.
Plus que jamais, il est urgent de parler du Pouvoir du Livre, du pouvoir de l’enseignement, de l’éducation, de la culture sur lesquels la pensée peut se structurer et permettre d’accéder à la liberté de conscience.
Plus que jamais il faut dire, raconter, dénoncer l’horreur et l’injustice pour que nos cerveaux saturés ne s’endorment pas. Et plus que jamais il faut dire la beauté du monde qui survit à contre-courant de sa destruction par les hommes.
Un enfant de dix ans, champion de lecture à voix haute, a dit devant une assemblée d’intellectuels rompus aux discours prémâchés, que les livres lui ouvraient un univers parallèle dans lequel il échappait aux soucis du quotidien quelques heures par jour. Si le livre a ce pouvoir chez un enfant, notre rôle d’adulte est de le promouvoir et de le défendre, car c’est par cet enfant qui lit que le monde guérira.
En 2024, le Festival en Pays Rêvé s’enrichit encore, offrant une vision multi continentale de ce que la littérature a de plus intéressant à offrir aux lecteurs de tous âges.

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E poutan

— Par Daniel M. Berté —

E poutan
Avan i té bien pòtan
I té ka chanté toulitan
Kouri an savann o chan
Dèyè tout poul a bel kanman

E poutan
Epi yo i té boug galan
Bel ganm épi pawol charman
Ka plen tet-yo tout-an riyan
Ka fè kous dèyè lé manman

E poutan
I té an kok vayan-vayan
Pa kokoriyè anlè ban
Men an tet lé pyé flanbwayan
Pou sa lévé lé zabitan

E poutan
I té majò a gran balan
Adan pitt i té atatjan
Prèmié a balansé kakan
A dérayé tout konbatan

E poutan
I pa té an tirè-o-flan
Lè’y té adan konba méchan
Sé té dé kout bek dékalan
Epi dé kout zépon sanglan

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Voyage au Bénin

— Par Gary Klang —

Rien ne me fait plus plaisir que de participer à une rencontre littéraire, comme ce fut le cas au Mali dans le cadre du festival des Étonnants Voyageurs. Idem, en 2009, au Salon International des Poètes Francophones au Bénin, ou encore en Chine, au Venezuela, en Colombie ou au Mexique.

Ce qui m’a tout de suite frappé au Bénin, ce sont les ressemblances avec mon île natale. Faut dire qu’un grand nombre d’esclaves en provenaient. Je revoyais les mêmes gestes, la même manière de parler fort comme si l’interlocuteur était sourd, le tout accompagné de grands gestes qui peuvent faire croire au non-initié que les individus sont prêts à en venir aux mains, alors qu’il s’agit là tout simplement d’un comportement habituel. (Combien de fois à La Brûlerie, un café où je rencontrais des copains le vendredi soir à Montréal, ne fut-on pas obligé de leur demander de baisser le ton.) Au Bénin, j’ai eu tout de suite une impression de déjà vu.

La route des esclaves m’a communiqué un profond sentiment de tristesse et de malaise.

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L’appui de Michel DeGraff au PHTK en Haïti dénoncé par Lyonel Trouillot

L’appui public du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti dénoncé par le romancier et essayiste Lyonel Trouillot

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article aurait pu s’intituler « La corruption des esprits dans le système éducatif haïtien : pistes de réflexion » tant les maux de ce système que nous évoquons sont prégnants et ancrés dans ce que le philosophe français Louis Althusser appelle les « appareils idéologiques d’État » (voir Louis Althusser, « Idéologie et appareils idéologiques d’État – Notes pour une recherche ». Cet article, publié d’abord dans la revue La Pensée no 151, juin 1970, a été repris dans son ouvrage-phare « POSITIONS (1964-1975) » (Paris : Les Éditions sociales, 1976). Le lecteur fera le constat de la permanence, au fil de notre analyse de la corruption des esprits dans le système éducatif haïtien, du « fonctionnement à l’idéologie » dont parle Althusser. Dans ce texte majeur, Louis Althusser précise comme suit sa pensée : « Mais allons à l’essentiel. Ce qui distingue les AIE [les Appareils idéologiques d’État] de l’Appareil (répressif) d’État, c’est la différence fondamentale suivante : l’Appareil répressif d’État « fonctionne à la violence », alors que les Appareils idéologiques d’État fonctionnent « à l’idéologie ». 

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