Catégorie : Littératures

Parutions ; nouveautés du 18 décembre 2024

Samuel Beckett et Gérard Astor
La Nuit et le Jour au Théâtre
Roger-Daniel Bensky, Préface par Rachida Triki, Postface par Jacques Poulain
« Utopie contre Dystopie ; éclatement baroque contre rétrécissement classique ; différentialité narrative contre minimalisme situationnel ; tente abrahamique (ou ibrahimique) pour accueillir les multitudes, contre retraite vertigineuse vers le donjon de l’Égo ». Ainsi Roger-Daniel Bensky définit-il les différences entre Beckett et Astor. Mais ne nous y trompons pas, au-delà d’une réflexion sur ces[…] EAN : 9782336501109
19/11/2024
135 x 215 mm
Collection : Carnets d’Archipel méditerranées
188 pages
23.00 €

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Faites sortir les elfes !

Réception du Prix de l’excellence à vie au Center For Fiction de New York. 10 décembre 2024.

— Allocution de Patrick Chamoiseau —

L’écrivain islandais Thor Vilhjálmsson, me raconta un jour cette très belle histoire. Il admirait beaucoup l’écrivain français Michel Butor, grand partisan du Nouveau Roman. Ce mouvement littéraire avait réussi à élargir les limites de la fiction romanesque, à une époque où celle-ci paraissait ne plus rien comprendre à la complexité du monde.

Thor Vilhjálmsson appela Butor pour l’inviter à donner une conférence dans son petit pays de rochers, de glaciers, de geysers et de volcans. Quand Vilhjálmsson eut Butor au bout du fil, il lui formula l’invitation la plus chaleureuse qui soit. Michel Butor l’écouta poliment mais, peu enclin à voyager vers cette île de mousse grise, il lui bredouilla les excuses que les écrivains utilisent pour échapper à une invitation… Qu’il avait du travail… Qu’il était fatigué… Que les voyages en avion ne lui convenaient pas… et-cætera, et-cætera.

Mais, Thor n’était pas homme à se décourager. Comme il était lui-même un grand romancier, un fils béni de l’art de conter, il eut soudain l’idée qui allait tout changer.

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Patrick Chamoiseau nommé lauréat du « Lifetime of Excellence in Fiction Award « 2024 par The Center for Fiction

The Center for Fiction est la seule organisation littéraire à but non lucratif aux États-Unis entièrement dédiée à célébrer la fiction. Situé à Downtown Brooklyn, à New York, ce centre est un véritable point de rencontre pour les passionnés de littérature, qu’ils soient lecteurs ou écrivains. Depuis son ouverture en 2019, The Center for Fiction a créé un espace unique pour la communauté littéraire de New York, tout en s’étendant à un public mondial grâce à son site web.

Le Centre organise des événements littéraires exceptionnels, tels que des conférences, des discussions et des performances, qui ont attiré des auteurs de renom comme Salman Rushdie, Jacqueline Woodson, et Maaza Mengiste. Il soutient également les écrivains émergents à travers des bourses d’écriture et des ateliers, tout en offrant des programmes dédiés aux jeunes lecteurs, comme KidsRead / KidsWrite. Sa librairie indépendante, son café, son bar, ainsi que sa bibliothèque historique fondée en 1821, font du Centre un lieu où la littérature est vécue au quotidien.

Nomination de Patrick Chamoiseau pour 2024

The Center for Fiction est ravi d’annoncer que le romancier, poète et essayiste Patrick Chamoiseau sera le récipiendaire du Lifetime of Excellence in Fiction Award pour l’année 2024.

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« Le monde tel qu’il est », de Salvat Etchart, Prix Renaudot 1967

Les éditions Caraïbéditions viennent de republier Le monde tel qu’il est de Salvat Etchart au sein de sa collection Îles en poche

Le monde tel qu’il est de Salvat Etchart, Prix Renaudot 1967, est un roman profondément ancré dans l’histoire et la société de la Martinique, offrant un portrait complexe de cette île façonnée par des siècles de domination coloniale, de révolte et de souffrances. L’œuvre se compose de plusieurs récits parallèles qui s’étendent sur plusieurs siècles, entrecroisant les destins de personnages issus de différentes époques de l’histoire martiniquaise.

Le roman s’ouvre sur l’histoire de Le Basque, un esclave au 16e siècle qui rachète sa liberté et fonde ce qui deviendra plus tard la ville de Case-Navire, aujourd’hui Schoelcher. Ce premier récit pose les bases d’une dynamique de lutte et de résistance qui traverse l’histoire de l’île. Ensuite, le roman bascule en 1934 avec l’assassinat d’un mulâtre militant du groupe Spartacus, et l’année suivante, un autre personnage, son demi-frère, part en quête de vengeance. Ces personnages évoluent dans un environnement où la violence, la répression coloniale, et les tensions sociales sont omniprésentes, mais où la quête d’identité et de liberté reste une lutte constante.

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La fable de la « soup joumou », soi-disant « soupe de l’Indépendance »…

… dans le brouillard de la patrimonialisation et de l’arnaque identitaire

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« On distingue généralement trois types de fraude scientifique : la fabrication de données, la falsification de données et le plagiat. Fabriquer des données, consiste à forger de toutes pièces les résultats d’une recherche. Falsifier des données consiste à altérer intentionnellement des données de façon à les rendre plus conformes à l’hypothèse du chercheur. Le plagiat visé ici consiste dans l’appropriation totale ou partielle d’un texte qu’on n’a pas écrit soi-même. Nonobstant leur gravité, nous passerons sous silence les conduites « zone grise » (par ex.: l’autoplagiat, les publications « salami », la cosignature honorifique, les soumissions multiples, etc.) analysées ailleurs (Larivée et Baruffaldi, 1993) » — (« La fraude scientifique et ses conséquences », par Serge Larivée, Faculté des arts et des sciences, École de psycho-éducation, Université de Montréal.)

La parution des articles dans lesquels nous avons soumis à l’analyse critique l’incrédibilité de l’historicité de la « soup joumou » frauduleusement et idéologiquement qualifiée de « soupe de l’Indépendance » a suscité l’intérêt de nombreux lecteurs dans divers milieux, tant à Port-au-Prince que dans certaines villes de province.

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Man pa té mandé… Rèzdibonnè

–  Par Daniel M. Berté

Man pa té mandé né
An péyi raz-maré
Tranmanntè ka krazé
Siklòn ka dékalé
Volkan ka déblozé


Man pa té mandé wè
Moun ek moun ka goumen
Anba kou ka griyen
Anviolaj féminen
Tiyanmay sasinen


Man pa té mandé santi
Chalè kout fret an do
Lòdè sawgas pouri
La kokangni lé profitè
Ladoulè dé espwaté

 

Rèzdibonnè man né
Dan an péyi révé
Lariviè ka chanté
Savann ver lanmè blé
An vlopans lalizé


Rezdibonnè man wè
Ant zanmi lanmitjé
An grann fraternité
Tjè ek tjè lanmouré
Kò lémans karésé


Rèzdibonnè man santi
Bon lodè blaf-pwason
Lénerji kréyatris
Dousin an bra anman
Kalinans an kares

 

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« La vie, c’est mortel ! » & « La vie, c’est mortel ! »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

La vie, c’est mortel !

Parce qu’un premier homme
aurait croqué la pomme,
désireux de connaître
juste sa raison d’être…

La faute originelle !
Avec, il nous faut naître
à ce qu’ils disent en somme…
Depuis, la vie de l’homme
est un péché mortel !

Saturée, la mémoire,
par trop de souvenirs…
C’est la fin de l’histoire
et l’heure de mourir,

de nourrir les corbeaux…
Quand le corps n’est plus beau,
que s’est ridée la peau,
ça fait froid dans le dos :
surgit l’ange à la faux !

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Diogène

— Par Gary Klang —

On cherche l’éclaircie
La barque sur l’eau étale
Un monde sans heurt et sans obstacle

On s’agrippe aux fétus
Et l’on fait comme Diogène
Qui muni de sa torche
Cherchait un homme en plein soleil

On cherche
On cherche
Se disant que tout de même
Il faudra bien trouver un homme dans un monde d’hommes

Mais très vite
On perd la foi et l’espérance

Le fait est là
Têtu tel un enfant puni

L’homme est une denrée rare

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Noël 2024

— Par Robert X… —
Et puis si c’était vrai? Si ces tableaux anciens
Où l’on voit une femme découvrant son sein
Pour donner la tétée et allaiter son fils
Représentaient vraiment la Vierge avec le Christ?

Imaginez! Le Fils de Dieu! Imaginez! Le Roi des cieux!
Et pourquoi pas, s’il est à la fois homme et Dieu?
Dans ma crèche en bois, Marie, Joseph, immobiles,
Et Jésus au berceau sont en Playmobil .

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« Fort-de-France, la capitale grandiloquente » & « Allez jeunesse indomptée »

Par Yves Untel Pastel

Fort-de-France, la capitale grandiloquente

Le long roucoulement de la Rivière-Pilote m’apaise
M’enveloppe le chuchotis de la verte frondaison autour
Je me suis enfui loin de la grande-ville délirante, criarde
Fort-de-France est une grande psychotique profonde
Avec ses occlusions intestines de voitures inutiles

Fort-de-France, cette capitale grandiloquente claudicante
Sur un monceau d’incertitude se dresse cette excroissance
Une tour prétentieuse, une érection de quelque chose
Un chancre moderniste sur la peau d’un pays cadavérique
Une tour bien mal nommée, Lumina, une jetée d’ombre

Ce lourd pied posé sur une terre aux milles cancers
Cet hippopotame de verre qui tient du centre hospitalier
Ce complexe hors sol qui se prétend centre d’affaire
Dans une île où ne poussent que les lotissements et les voitures,
Les hypermarchés où s’accumulent ce vampirique ailleurs

Je me défais de cette ville, je me défie de ses louangeurs
Qui ne projettent qu’eux-mêmes vers leurs propres avenirs
Oubliant le petit peuple, le pays minéral, et ses grands maux
Je me désole de ces faiseurs de rien, ces géreurs d’illusions
Tous ces docteurs Frankenstein occupés à tuer le pays mourant

Que voulez-vous vous enorgueillir d’une arche qui abrite les affairistes
Et laisse à la férocité des « narcotiqueurs » une jeunesse déroutée
Et nous voilà ânonnant des slogans âcres : La Martinique avance !

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L’éphéméride du 7 décembre

Derek Alton Walcott décroche le Prix Nobel de littérature juste devant Édouard Glissant le 7 décembre 1992

Attaque de Pearl Herbor le 7 décembre 1941

Derek Alton Walcott est un poète, dramaturge et artiste saint-lucien de langue anglaise, né le 23 janvier 1930 à Castries et décédé le 17 mars 2017 sur l’île de Sainte-Lucie.

Il est principalement connu pour son poème épique Omeros (en), une adaptation de l’Iliade aux Caraïbes. Son œuvre est réputée pour avoir donné une peinture vivante et pittoresque de la culture et des coutumes antillaises.

Il était membre honoraire de l’Académie américaine des arts et des lettres, et membre de l’Académie des poètes américains.

Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1992, devenant ainsi le second auteur noir après Wole Soyinka à recevoir cette distinction. Et, en 2010, il se voit décerner le prix T.S. Eliot.

Biographie

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Mon Paris des années 60

— Par Gary Klang —

Écœuré par la lâcheté et l’imposture qui règnent en France de nos jours, j’aimerais faire un retour aux années 60. Depuis le départ du Général De Gaulle, la France s’enfonce de plus en plus jusqu’à toucher le fond avec Emmanuel Macron. Les massacres quotidiens perpétrés à Gaza ne dérangent ni les hommes politiques, ni les journalistes français qui répètent tous en chœur les mêmes litanies mensongères, et gare à celui qui sortirait des rangs. Seules quelques rares exceptions sauvent l’honneur, tels Rony Brauman ou Dominique de Villepin.

Mais qu’est-ce que les années 60 avaient de si différent ? Tout d’abord le grand souffle de liberté qu’apporta Mai 68. J’habitais alors au 34 de la rue Gay-Lussac et toutes les journées avaient un air de fête. Je mangeais au café, juste en face de chez moi, et j’y étais si bien accueilli que je pouvais occuper une table sans consommer. J’y rencontrais des gens très intéressants, comme Claude Couffon, l’un des meilleurs traducteurs de l’espagnol, et qui connaissait tous les grands écrivains d’Espagne et d’Amérique latine. Il était également l’ami de Fidel Castro et de Garcia Marquez et m’en parlait souvent.

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« Ne m’appelle pas étranger »

— Par Gary Klang —

Ami
Ne m’appelle pas étranger

Ni d’une île
Ni de la mer
Ni des fleuves

Comme toi
Poussière d’étoiles
Et nos ancêtres
Venus des terres d’ébène

Tu t’enfermes
Et me parles de frontières
D’immigrés
D’immigrants
D’étrangers
De sans-papiers
Que sais-je

Qui t’a légué la terre
Je vais
Je viens
Je passe

Arrachés du néant
Nous allons au pays de nulle part
Sans contour et sans nom

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Vini Vann, la boutique de Manzèl Yvonne : Un voyage au cœur de la Martinique des années 60

Samedi 7 décembre de 19h à 21h au Teyat Otonom Mawon (TOM), m.e.s. Elie Pennont

Dans le récit Vini Vann, la boutique de Manzèl Yvonne, Arlette Pujar nous offre une immersion émouvante dans la Martinique des années 60, une époque où les changements sociaux étaient encore balbutiants, et où la modernité peinait à pénétrer l’île. À travers les yeux d’Anita, une jeune Martiniquaise qui vit à Marseille avec sa famille, le roman retrace une époque où l’identité, les valeurs de solidarité et le lien social étaient vécus au quotidien, notamment à travers les petites boutiques de quartier, telles que celle de sa grand-mère, Manzèl Yvonne.

Une époque, une boutique, un lien social

Le roman se déroule principalement aux Terres-Sainville, un quartier populaire de la Martinique où la boutique de Manzèl Yvonne est un véritable centre de la vie communautaire. À cette époque, ces débits de la régie, comme les appelait l’auteur, étaient les lieux où l’on échangeait plus que des marchandises : c’était aussi là que se tissaient des liens sociaux profonds. « Vini vann ! » – l’invitation sonore des clients annonçant leur arrivée – devient le symbole d’un monde révolu, où la simplicité et la solidarité faisaient le quotidien des habitants.

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Man tonbé Man lévé Anlè chimen lavi

— Par Daniel M. Berté —

Man tonbé blo !
Kon soula an dalo
Man blésé bobo-mwen
An fil-bawblé pikant…

Man lévé flap !
A la-vol-kon-zozio
Man grifantè solid
An jaden tjenbé-tjè…

Man tonbé blogodo !
Kodjè dou an labou
Man pété bol-jounou
Dan la dézespérans…

Man lévé floup !
Ti kolibri vayan
Man koré ek drésé
Rasin-kas an bon tè…

Man tonbé bouf !
Mango koko-bef mi
Man kongné zotey-mwen
Anlè souch démonyak…

Man lévé fioup !
Zéklè an mwa daou
Man pwenté ek matjé
An tras ladivini

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« Rien qu’un rêve ! » & « Frustration »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Rien qu’un rêve !

Si ce monde est un rêve,
à qui appartient-il ?
Adam rêva-t-il Ève ?
Ai-je rêvé d’une île ?

Si ce monde est virtuel,
pouvons-nous le changer ?
Affrontant le danger,
je me rêve immortel !

Icare s’est rêvé
des ailes pour voler
et fuir de sa prison…
Était-ce une illusion ?

La vie n’est qu’un mensonge
et le bonheur un songe…
La souffrance une transe,
pas un mal qui vous ronge !

Faut-il pour échapper
aux sombres cauchemars
juste se réveiller
avant qu’il soit trop tard ?

Tellement de questions
demeurant sans réponse
tandis que l’on s’enfonce
plus loin dans l’illusion…

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L’aménagement du créole à l’épreuve des errements de l’État haïtien et du populisme des créolistes fondamentalistes

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Fatwâ فتوى, au pl. fatāwā فتاوى :

« Avis juridique, verdict religieux qui n’engage que le savant jurisconsulte qui le prononce.

Les personnes habilitées à donner des fatâwâ sont les muftis. »

(Les Cahiers de l’islam, n.d.)

« Avis ou décision ayant valeur de loi, rendu par un mufti,

donc par une autorité religieuse. » (Dictionnaire Orthodidacte)

Existe-il une « guerre des langues » en Haïti ? Dans son « Préambule », la Constitution haïtienne de 1987 consigne et institue « l’acceptation de la communauté de langueS et de culture » et, aux articles 5 et 40, elle établit la co-officialisation du créole et du français, les deux langues de notre patrimoine linguistique historique. Est-il fondé, au nom de la légitime défense du créole, de passer outre ce « Préambule » ainsi que les articles 5 et 40 de notre charte fondamentale dans le but d’alimenter la diabolisation du français affublé de l’infâmante étiquette de « langue du colon », langue de la « gwojemoni neyokolonyal » ?

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« La vie des esclaves en prison. La Réunion, 1767-1848. » de Bruno Maillard, Prix Littéraire Fetkann-Maryse Condé 2024

Le Prix Littéraire Fetkann-Maryse Condé 2024, catégorie « Recherche », a été décerné aujourd’hui à Bruno Maillard pour son ouvrage La vie des esclaves en prison. La Réunion, 1767-1848. Cette distinction, remise au Café de Flore à Paris, honore un travail de recherche rigoureux, soutenu par un jury composé d’éminents historiens. Le lauréat exprime sa grande joie, d’autant plus que sa sélection s’est faite parmi des ouvrages d’une qualité scientifique remarquable.

Le Prix Fetkann-Maryse Condé, dont le nom évoque la « fête de la canne », symbolise la mémoire de l’esclavage et du combat pour la liberté. Il est un vecteur important pour la reconnaissance des tragédies de l’histoire, et vise à renforcer la cohésion sociale à travers une meilleure connaissance des événements qui ont marqué les communautés issues de l’esclavage.

Dans La vie des esclaves en prison, Bruno Maillard livre une analyse inédite du système carcéral à La Réunion, en se concentrant sur la période 1767-1848. S’appuyant sur des archives inédites, l’auteur dévoile les conditions de vie des esclaves dans les prisons coloniales, un aspect souvent négligé de l’histoire de l’esclavage.

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Le Salon du Livre Jeunesse Afro-Caribéen revient à Clichy les 30 novembre et 1er décembre 2024!

Organisé par l’association D’un Livre à l’Autre, le Salon du Livre Jeunesse Afro-Caribéen vous invite pour sa 10e édition sous le thème « L’enfance », un rendez-vous incontournable pour petits et grands. Durant tout un week-end, plongez dans un univers littéraire riche et varié, célébrant la créativité et la diversité de la culture afro-caribéenne au Lycée Auffray de Clichy.

Un voyage littéraire et culturel unique
Le Salon se veut une véritable exploration de la littérature jeunesse, à travers des histoires et récits venus d’Afrique et des Caraïbes. Au programme, une multitude d’activités gratuites : expositions, conférences, tables rondes, ateliers d’écriture, de lecture, spectacles de contes, et bien plus encore. Les visiteurs pourront découvrir des œuvres originales, rencontrer des auteurs et illustrateurs passionnés, et profiter d’une ambiance conviviale et familiale.

Une initiative pour la diversité et l’inclusion
Depuis sa création en 2008, l’association D’un Livre à l’Autre milite pour une meilleure représentation des héros issus de la diversité dans la littérature jeunesse. L’objectif ? Développer la confiance en soi des enfants, élargir leurs horizons et leur donner des modèles qui leur ressemblent.

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Kélia Paulin/José Privat (Invité Grégory Privat) – Titak Jazz

Vendredi 29 novembre – 19h30 Tropiques-Atrium

Kélia Paulin

Chant : Kélia Paulin
Piano, Directeur musical : Élizé Domergue
Basse : Régis Thérèse
Batterie : José Zébina
Percussions : Daniel Dantin
Guitare : Ralph Lavital
Chœurs : Loïsa Paulin, Marie-Céline Chroné
Photos : Guillaume Désir

La chanteuse Kélia Paulin est une valeur montante : Cette dernière a grandi entre un père professeur de chant et une mère choriste. Ingénieure de formation, elle retrouve le micro lors du confinement en 2021, pour des reprises de standards de la musique antillaise et caribéenne postés sur les réseaux sociaux. La musique ne la lâche plus et elle intègre le label Musiciens du Métro, de la RATP. Elle s’accompagne au piano, captive les passants et exalte le répertoire antillais.

Son concept Creole Cover met la langue créole en avant en la chantant, l’écrivant, la traduisant dans ses vidéos. Elle souhaite l’exporter au-delà des frontières et développer des liens intergénérationnels à travers la modernisation des arrangements. De retour au pays, elle creuse ce sillon, compose… Tony Chasseur l’invite et elle fait un passage remarqué au Martinique Jazz en 2023.

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Petites histoires fantaisistes, de Jean-Bernard Bayard (3)

L’île des ombres / L’île du conflit
J’étais là, seul, sur cette plage déserte, assis sur le sable blanc de mon Île natale. Mon regard essayait en vain de capturer l’étendue d’un bleu azur de la Mer des Caraïbes qui semblait envahir tout l’horizon. Un soleil ardent m’authoctonisait la peau et même mes yeux, mais mon âme était bien loin de mon corps, je ne ressentais rien, j’étais ébahi, dans une transe qui me paralysait. Comment un paradis terrestre avec une nature si riche peut-être si destructive? Qu’est-il arrivé à ce peuple qui a pu causer cette cassure socio-politique? Tout d’un coup, au coin de mon oeil, je vis un petit lézard vert qui me regardait. C’est alors que j’ai repris mes sens, et que j’ai éprouvé un malaise. Je mis mon chapeau de paille sur la tête et me mis à boire de l’eau. Le petit lézard s’approcha de moi sans aucune crainte, je me baissai, en lui offrant ma main, et il sauta dessus. Je me redressai, et lui parlai tout bas. Il me regardait déconcerté essayant de comprendre ce que je disais.

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A l’appel de Kamel Daoud, mobilisation internationale pour la liberté d’expression et la libération de Boualem Sansal

— Par Jean Samblé —

Kamel Daoud, écrivain franco-algérien et lauréat du prix Goncourt 2024, a lancé un appel vibrant à la solidarité internationale suite à l’arrestation de son ami et confrère Boualem Sansal, survenue le 16 novembre 2024 à Alger. Cette arrestation, confirmée par l’agence officielle algérienne, a immédiatement suscité une mobilisation de la part de nombreux écrivains et intellectuels à travers le monde, notamment des lauréats du prestigieux prix Nobel de littérature tels qu’Annie Ernaux, Jean-Marie Le Clézio, Orhan Pamuk et Wole Soyinka, ainsi que des figures emblématiques du monde littéraire et de la pensée critique, dont Salman Rushdie, Peter Sloterdijk, Andreï Kourkov, Roberto Saviano et Alaa El Aswany. Ensemble, ils se sont joints à l’appel de Kamel Daoud, signant une pétition demandant la libération immédiate de Boualem Sansal, et exprimant leur profonde inquiétude face à cette nouvelle attaque contre la liberté d’expression en Algérie.

Dans son texte, publié dans le journal Le Point, Daoud exprime une « profonde inquiétude » et dénonce la situation dramatique qui prévaut en Algérie, où la liberté d’expression est de plus en plus réprimée par un pouvoir autoritaire.

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Profilage

Pour Haïti, contre ses prédateurs de tous poils, pour que vivre soit enfin beau un jour…

— Par Lenous Guillaume-Suprice —

Ta fabuliste de correspondante est vite devenue une (autre) abrutie du système, un phare de plus pour des croisiéristes, bruit seulement de ses copains comploteurs, écho par-ci par-là de leurs méfaits.

Toi, tu fais maintenant le chien à tes plaies, essaies de te guérir du passé et d’aujourd’hui, de certaines ratures d’un manque et des lésions du fouet sur ta conscience.

Tu verseras toute ta déconfiture, de l’autre côté d’un ancrage, dans une douloureuse mer d’adieux, fuyant l’acidité d’un grand nombre de scélérats aux dents à la fois perfides et caressantes.

Tu trouveras, sait-on jamais, un peu plus de monnaie pour tes songes-lecteurs, au cours des instants à venir, pour leur relocalisation dans d’autres bibliothèques de vie, hors des quartiers d’avilissements qui les défigurent, depuis l’éternité et plus on dirait, depuis le rétrécissement de l’avenir au profit d’un groupuscule de péteurs de feux, depuis par eux les vols à répétition des habits d’un mieux-être sur ta nudité.

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Pléré fonmajé

— Par Daniel M. Berté —

Grenn tonbé
Man lévé
Pyé an tè rasiné
Branch anlè ansiélé
Jòdiya man ka di
Sa ka fè-mwen pléré

Chak kout fret an do neg
YO maré anlè-mwen
Té ka fè zépin-mwen
Antré adan kò-yo
Magré mwen magré mwen
Sa ka fè-mwen pléré

An branch-mwen
YO pann neg
Ki té za mawonné
Pou trapé Libèté
Ek chien-YO kaptiré
Sa ka fè-mwen pléré

Lé kapon ka fè won
Pou sa évité-mwen
An tet-yo yo ka di
Fo pa pasé anba’y
Sa ka pòté malè
Sa ka fè-mwen pléré

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La « soup joumou », pseudo « soupe de l’Indépendance » 

Les dessous d’une obscure fraude académique à l’Université Laval (Québec, Canada)

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Lettre ouvert à : ( voir les destinataires en bas de page)

OBJET : Parution de l’article « La « soup joumou » dotée du statut chimérique de « soupe de l’Indépendance » ou l’histoire d’une frauduleuse affabulation dénuée de fondements historiques »

Montréal, le 18 novembre 2024.

Madame/Monsieur,

J’ai à cœur de vous informer de la parution, le 17 novembre 2024, de l’article « La « soup joumou » dotée du statut chimérique de « soupe de l’Indépendance » ou l’histoire d’une frauduleuse affabulation dénuée de fondements historiques ». Diffusé en Haïti auprès de nombreux enseignants-chercheurs et auprès d’un grand nombre de destinataires, cet article est paru sur divers sites aux États-Unis, en France et en Martinique.

La rédaction de cet article a été précédée d’une ample recherche documentaire et de la consultation de plusieurs collègues sociologues, historiens et anthropologues enseignants-chercheurs à l’Université d’État d’Haïti. Ils sont sous unanimes : aucune revue scientifique, aucune équipe pluridisciplinaire de chercheurs en Haïti ou ailleurs n’a à ce jour publié le moindre article scientifique dans lequel il est attesté que la « soup joumou », sur les plans scientifique et historique, a été de manière crédible consacrée « soupe de l’Indépendance » au lendemain de la guerre de l’Indépendance d’Haïti en 1804.

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