Catégorie : Littératures

Sur l’enseignement du créole en Martinique : l’héritage de Jean Bernabé

— Par Georges-Henri Léotin, prézidan Krey Matjè Kréyol Matnik —

L’enseignement du créole ne doit pas avoir uniquement pour but une meilleure maîtrise du français classique ; elle doit amener à une meilleure connaissance et une meilleure pratique du créole lui-même. Il s’agit de bien parler créole autant que de bien parler français. Georges-Henri Léotin Il appartiendra aux inspecteurs de l’Education, aux conseillers pedagogiques, aux directeurs et directrices de se mettre ensemble sous la houlette du rectorat de Martinique pour répondre à la demande du président du Conseil exécutif.

Même s’il y a déjà, officiellement, 700 enseignants en capacité de le prendre en charge, le chantier de la généralisation de la langue créole dans l’enseignement en Martinique reste un vaste chantier.

L’objectif que se donne la CTM (Collectivité territoriale de Martinique) serait, en collaboration bien évidemment avec le rectorat de la Martinique et le ministère de l’Éducation nationale, de généraliser à long terme et de fortement développer à court terme un enseignement de la langue (et de la culture) créoles en Martinique. Cela suppose des artisans et des outils. Mais avant d’en venir à ce point, on peut oser une question qui étonnera, mais qui a toute son importance : quel créole ?

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« La Sentence », roman de Louise Erdrich

Louise Erdrich, lauréate du Prix Pulitzer en 2021 pour son roman « Celui qui veille », nous transporte dans un univers envoûtant avec son dernier ouvrage, « La Sentence ». Ce roman captivant se déroule à Minneapolis, dans le Minnesota, un État où la culture autochtone amérindienne est particulièrement présente. Au cœur de l’histoire se trouve Tookie, une femme d’origine amérindienne, dont la vie a été marquée par un crime lié au trafic de stupéfiants, l’envoyant derrière les barreaux pour soixante ans.

La rédemption et la résilience sont au centre de cette intrigue palpitante. Après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, Tookie trouve refuge dans une librairie spécialisée en cultures autochtones, dirigée par Louise Erdrich elle-même. Ce lieu empreint de mystère et de sagesse devient pour Tookie bien plus qu’un simple lieu de travail. Il devient un sanctuaire où elle explore sa passion pour les livres tout en découvrant un amour sincère avec Pollux, son « ami tribal », un ex-policier qui l’a épousée à sa sortie de prison.

Cependant, la quiétude de cette nouvelle vie est brisée par l’apparition inattendue de Flora, une cliente décédée de la librairie.

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Le naufrage de la lexicographie créole dans certaines institutions universitaires américaines

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus,
pionnier de la lexicographie créole contemporaine
et auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français »
(Université de Paris).
À la mémoire de Pierre Vernet,
fondateur de la Faculté de linguistique appliquée
de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français
en Haïti.
À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques
de haute qualité scientifique et auteur
du « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »
(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002), 

La lexicographie créole, entendue au sens de la production d’ouvrages lexicographiques ciblant le créole (dictionnaires et lexiques français-créole ou anglais-créole, dictionnaires unilingues créoles) remonte aux travaux pionniers du linguiste haïtien Pradel Pompilus auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français » (éditeur : Université de Paris). Au terme d’une ample recherche documentaire, nous avons procédé à la première grande cartographie de l’ensemble des dictionnaires et des lexiques créoles parus de 1958 à 2022 et les résultats de cette recherche documentaire sont consignés dans notre « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » (Le National, 21 juillet 2022).

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Appel à candidatures – Résidence croisée d’auteur.e.s Guadeloupe/Guyane/Martinique – Québec

Résidence d’écriture de 2 mois à Montréal avec le Jamais Lu entre mars et mai 2024

Pour la deuxième année consécutive, le Jamais Lu, en partenariat avec Textes en Paroles et le Conseil des arts et des lettres du Québec, propose à un·e auteur·trice de théâtre de Guadeloupe / Guyane / Martinique une résidence d’écriture de deux mois à Montréal, entre mars et mai 2024.

Un laboratoire public ou une lecture publique est prévue dans le cadre du 23e Festival du Jamais Lu à Montréal, selon l’étape de travail où est rendu l’auteur·trice en résidence.

Dans ce cadre, l’auteur·trice travaillera 20 heures avec un·e metteur·seuse en scène et des comédien·ne·s québécois·e·s.

L’objectif est de favoriser les échanges artistiques entre Guadeloupe / Guyane / Martinique et le Québec et d’inviter un·e auteur·trice issu·e de ces territoires à une immersion afin de développer son projet d’écriture.

Billet aller-retour, hébergement/espace de travail, ainsi qu’une bourse sont fournis par le programme de résidence (cf. détails dans les Conditions générales du programme).
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Résidences croisées
En contrepartie, un.e auteur.e du Québec effectuera une résidence d’écriture de deux mois en Guadeloupe entre mars et juin 2024 avec Textes En Paroles.

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Jon Fosse : L’écrivain visionnaire qui parle à l’indicible, prix Nobel de littérature 2023

Jon Fosse, le lauréat du Nobel de littérature de cette année, est bien plus qu’un simple écrivain norvégien. Son œuvre a transcendé les frontières nationales pour toucher le cœur de l’Europe et au-delà. Il a reçu ce prix prestigieux pour sa contribution exceptionnelle à la littérature, en particulier pour ses pièces de théâtre et sa prose qui donnent une voix à l’indicible.

Né en 1959 à Hausgesund, sur la côte ouest de la Norvège, Jon Fosse a d’abord exploré le monde de la littérature avant de découvrir sa véritable passion pour le théâtre. Sa première pièce, « Et jamais nous ne serons séparés, » écrite pour des raisons financières, a été montée et publiée en 1994. Depuis lors, ses œuvres ont été traduites dans près de 50 langues et ont été mises en scène par des géants du théâtre comme Patrice Chéreau et Thomas Ostermeier.

En France, Claude Régy a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance de l’œuvre de Fosse en mettant en scène sa pièce « Quelqu’un va venir » en 1999. Cette étape a catapulté Jon Fosse au rang de dramaturge le plus joué en Europe, bien qu’il reste relativement peu lu en France.

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Parution du n°157 des Cahiers d’Histoire consacré à la « Françafrique Un néocolonialisme

Les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique sont une revue trimestrielle, organisée pour chaque numéro autour d’un dossier thématique qui donne son titre au volume. Cette revue généraliste se donne comme objectif, à travers une grande diversité de thématiques, de développer une histoire polarisée autour du fonctionnement des dominations sociales dans toutes leurs dimensions politiques, économiques et culturelles. Cette approche s’accompagne d’une démarche réflexive sur les formes de production et les usages du savoir historique dans ces processus de domination.

Les numéros des années 1966 à 2001 sont consultables sur le site du PANDOR–Université de Bourgogne.

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La cuisine relationnelle des Antilles et des Amériques : Un matri-patrimoine méconnu

— Par Patrick Chamoiseau —

Permettez-moi quelques brèves considérations concernant la cuisine qui est la nôtre — celle des Antilles et des Amériques. Dans l’un de mes romans, intitulé Solibo Magnifique, publié en 1988, j’avais indiqué la recette du « Toufé-rétyen ». Cette chair de requin cuite à l’étouffée constituait un des plats emblématiques de l’époque. C’était aussi l’une des gourmandises préférées de ma mère. Je n’ai jamais raffolé du poisson et je ne suis pas un grand amateur de ce « Toufé-rétyen ». Seulement, je reste convaincu que cette recette méritait toute sa place dans mon exploration de l’imaginaire populaire de notre pays, mais aussi de notre créativité collective alors sous-estimée. Ce qui est intéressant, c’est que cette simple évocation avait déclenché une petite polémique. J’avais été accusé « d’auto-exotisme », pour ne pas dire de « doudouisme » par un philosophe martiniquais bien en vue à l’époque. Excusez-moi cette anecdote, mais elle est symptomatique de ceci : même si dans ces années-là, nous avions largement avancé dans la réappropriation de nos patrimoines oubliés — patrimoine de l’habitat, patrimoine de la mémoire orale, patrimoine de la danse, du tambour, de la musique des mornes —, la cuisine était encore considérée comme un symptôme du « localisme ».

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Paradis perdu… Carpe diem!

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Paradis perdu

“Je me souviens à peine
de ce si lointain temps
où je n’étais qu’un gland”
songeait un très grand chêne…

L’être humain est pareil
qui oublie aisément,
une fois rendu grand,
ce pays des merveilles
où il vivait enfant…

Ce paradis perdu
d’un âge sans souci,
hélas, n’existe plus,
dans la mémoire enfoui
sous le poids lourd des ans…

Mais parfois resurgi
dans nos rêves la nuit,
ce fugace parfum
d’un bonheur évanoui
a fait naître au matin

sur nos faces endormies
l’esquisse d’un sourire
à ce doux souvenir
aussitôt disparu
comme il était venu…

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Lang K

— Par Daniel M. Berté —

Lang k ?
K ? ki ? kwa ? kèlès?
Ka kolétet kolézépol konpè
Ka konprann konésans kòw
Ka kabéché kèsyon kritik
Ka kochi klou san kòché
Ka koupé kondi koutla
Ka kwenyen kaliè kokangnè
Ka konfonn kotjen koupab
Ka kòné kout kòn-lanbi
Ka koré kouyonnad koubarè
Ka kriyé kont kriminel
Ka kòlté kwayans ek kankan
Ka kraché kalté kolè
Ka konvienn pou kontré kou
Ka konté kalot ek karès
Ka kité kouri pou kouraj
Ka kwensé katjil an kabèch
Ka kozé pou kalmé kriz
Ka konséyé kwazé klèwté
Ka konstrui klériè konfians
Ka kléré konsyans kanmarad
Ka koumandé kadans kiltirel
Ka kréyé kondision konklizion
Ka kasé kod kolonyalism
Ka kondui konba kréyol
Lang k kon kréyol
Lang k !
Daniel M. Berté 21021

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L’échec prévisible de la prochaine réforme curriculaire de l’École haïtienne : pistes de réflexion

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’Office national de partenariat en éducation (ONAPÉ), agissant au nom du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti, a récemment convié des institutions partenaires du secteur de l’éducation à prendre part à l’« Atelier de validation de la feuille de route de la reforme curriculaire ». L’objectif de cet atelier, qui aura lieu les 3 et 4 octobre 2023, est de « dégager un consensus et un engagement autour de ce cadre de référence et d’accroitre l’appropriation des parties prenantes ». L’invitation de l’Office national de partenariat en éducation est accompagnée d’un document de 96 pages daté de septembre 2023 et intitulé « Haïti 2030 : feuille de route de la réforme curriculaire 2023-2030 / Un outil pratique pour la transformation curriculaire du système éducatif haïtien » (« version 1 de la feuille de route, 31-08-2023 »). Assortie des armoiries de la République d’Haïti, l’en-tête de la page couverture porte la mention Ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle et à la page 2 du document se trouve le logo des deux institutions partenaires de l’organisation de l’« Atelier », le Bureau international d’éducation de l’UNESCO, le BIE-UNESCO, et la Banque interaméricaine de développement, la BID.

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Parutions :  » Que demande le peuple » & Les brouillards du destin »

Que demande le peuple ?
Olivier Ernest Jean-Marie annonce la parution de sa pièce de théâtre : « Que demande le peuple ? », en se déroulant durant l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2032, saisit un moment de l’histoire où seulement 4% des inscrits ont voté, dont 83% ont opté pour un vote blanc. Ces chiffres ont secoué la scène politique et sociale, et ils forment l’arrière-plan de cette nouvelle pièce.
Centrée autour d’une candidate du deuxième tour, la pièce dévoile une révolution interne face aux bouleversements électoraux. Elle entreprend une introspection profonde, remettant en cause les dogmes établis avec l’aide d’un philosophe. Ce dernier est chargé de faire appel à des figures emblématiques, à la fois anciennes et contemporaines, pour offrir des perspectives éclairées sur la conception et la pratique du pouvoir dans cette crise démocratique.
Avec une telle trame, l’Auteur ne se contente pas d’offrir un divertissement, mais pose des questions fondamentales sur le rôle du pouvoir, sur la légitimité des élus et sur l’avenir de la démocratie. L’auteur conclut : « Dans cette pièce de théâtre, j’interroge le rôle de la conception et de la pratique du pouvoir dans la crise démocratique que nous vivons ».

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Bal

— Par Daniel M. Berté —

An bal lavi lanmou
Moun dousiné dansé
Anba dousè limiè lalin
Ek pran-pié an siel soley

An bal kozé koulé
An dansman katjé kolé
An lavi kò a kò
An lajwa tjè nan tjè

An bal o san sali
Mélé épi kriyaj kriyan
Mofwazé an mové malè
Pou an bal fizi Uzi

An bal fizi Uzi
Chapé lanmen lanmò
Tijé pou trapé tanp
Krévé an bol bonda

An bal lelmi lanmò
An lanfè kay Man Moun
Dé moun brital blésan
Garé an ladévenn lavi

An bal ki kasé kòd
Bal fini vorien vini
Pléré pran plas lajwa lavi
Lapenn ta lajwa labonm

Avan yo té ka kouri bal
Jòdi yo ka kouri ba bal
Jòdi yo pè alé o bal
Pou yo pa trapé pies vié bal

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Le traitement lexicographique du créole dans le « Haitian-Creole Glossary of Legal and Related Terms »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le traitement lexicographique du créole dans le « Haitian-Creole Glossary of Legal and Related Terms » du National Center for Interpretation (University of Arizona)

La publication de l’article « Le naufrage de la lexicographie créole au « New Jersey Judiciary Glossary of Legal (and Related) Terms – English/Haitian creole » (par Robert Berrouët-Oriol, Rezonòdwès, 16 septembre 2023) a suscité un réel intérêt chez des lecteurs d’horizons divers et nous a valu le signalement, par un collègue traducteur vivant en Floride, d’un dictionnaire juridique anglais-créole que nous n’avions pas retracé lors de la recherche documentaire ayant précédé la rédaction de notre article. Le dictionnaire que nous a révélé notre collègue traducteur a pour titre « Haitian-Creole Glossary of Legal and Related Terms » (The University of Arizona Press, 218 pages, 1998). Il a été publié par une institution universitaire américaine, le National Center for Interpretation Testing, Research and Policy (NCI), une unité de recherche de l’Université de l’Arizona. Il est utile de savoir, pour mettre en perspective le rayonnement institutionnel de cette unité de recherche universitaire dans les domaines de la traduction et de l’interprétariat, que les institutions suivantes ont le statut d’adhérent au National Center for Interpretation Testing, Research and Policy : l’Association nationale des interprètes et traducteurs judiciaires, la Société des traducteurs et interprètes du Nord-Ouest, l’Association des interprètes judiciaires de l’Arizona et l’Association des traducteurs américains.

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Mon Île

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Mon île aux mille douceurs,
                 mille odeurs,
                 mille saveurs,
                 mille couleurs,
                 mille origines,
           aux mille métissages et tonalités de peau,
dont j’ai choisi de faire
l’ultime escale de mes errances solitaires…

Mais
mon île aux mille douleurs,
traumatisée d’esclavage,
exploitée par une caste de profiteurs
avec la complicité de politiciens menteurs,
sa jeunesse condamnée à la misère,
la délinquance ou l’exil involontaire
pour fuir un endémique chômage…
Mon île aux mille puanteurs,
gangrenée de chlordécone,
étouffée de pourrissement de sargasses…

Mon île aux mille sourires,
                 mille caresses,
                 mille tendresses
comme aux mille colères !
Mon île aliénée, bétonnée, bastonnée, colonisée,
pourtant
mon île aux mille résiliences,
                 aux mille résistances !
Un vomi de volcan
se dressant fièrement
en mitan l’océan
telle une oasis au milieu du désert,
mon île, mon asile, mon exil volontaire
et choisi, mon pays :
la MARTINIQUE !

Patrick Patrick Mathelié-Guinlet

 

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Les roses de ton sourire

— Par Myrna Nérovique
Il est vrai que les roses m’offrent un sourire,
De notre merveilleux avenir.
Il est vrai que la lune m’intime tes yeux,
Demeurant de mal en pis amoureux.
La nuit détruit ma clarté,
Mais, je reste éveillée.
Et, la beauté de mon coeur,
M’offre bien des clameurs.
Il est vrai que la tempête me brise,
Jusqu’à ce que je ne rise,
Une délicate attention,
M’octroyant une perdition.

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Une expérience singulière, la rencontre de la littérature avec la peinture

Genèse d’une œuvre par Patricia Lollia, artiste peintre

« Irma mon amour » est un polar écrit par Patricia Lépine et Errol Nuissier. Il est publié par les éditions « Jets d’encre »

Sur le fond du cataclysme cyclonique qui a ravagé l’île de Saint-Martin en 2017, Amélia, l’héroïne de cette histoire se retrouve mêlée à un vol. Prise dans un tourbillon incontrôlable où tout l’accuse, Amélia saura-t-elle se disculper et repartir de l’île ?

Les auteurs m’ont proposé de réaliser la première de couverture de leur livre.

J’ai accepté cette proposition mais pourquoi?

Comment une telle œuvre a-t-elle vu le jour ? Quelles sont en fait, les motivations d’un artiste au départ d’un projet ? Quel idéal esthétique nourrit son enthousiasme créateur ?

Je vais tenter d’aborder avec vous ces questions et tout d’abord, je vais évoquer la chronologie de l’affaire.

Un matin du mois d’ Avril, j’ai reçu un appel de Patricia Lépine. La communication passait très mal mais j’ai cru comprendre qu’elle me demandait de réaliser une œuvre afin d’illustrer le livre qu’elle était en train d’écrire avec Errol Nuissier.

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Sortie en librairie, en septembre 2023, de trois nouveautés jeunesse !

Sortie en librairie de trois nouveautés jeunesse !

Les tribulations de Monsieur Grégoire. Une rentrée presque ratée de Justine Jotham & Sophie Hirsch.

Ti-Auril l’enfant sauvage du Grand-Îlet de Raymond Joyeux.

L’Abécédaire des objets d’Antan des Antilles-Guyane de Rabeha Fagour-Dairi.

– Titre : Les tribulations de Monsieur Grégoire. Une rentrée presque ratée.
– Auteures : Justine Jotham et Sophie Hirsch
– Date de sortie en librairie : 23 septembre 2023
– Collection : Les tributaltions de Monsieur Grégoire
– ISBN : 9782373111682
– Prix TTC métropole : 6,00 €
– Public : Enfants
– Format : 140 X 190 mm
– Pagination :  40 pages
– Résumé : Le peureux monsieur Grégoire n’a jamais quitté son petit chalet confortable, perché dans ses Alpes natales. Mais un beau jour, il décide qu’il est temps de rompre avec la monotonie. Adieu les montagnes ! Et puisqu’il a envie de faire des découvertes et de partir à l’aventure, il demande sa mutation pour les Antilles.

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À propos de « L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole… »

L’amnésie patrimoniale des Ayatollahs du créole alimente une conflictuelle et inconstitutionnelle fatwa contre le patrimoine francophone écrit d’Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le patrimoine écrit est un terme générique qui regroupe l’ensemble des documents anciens, rares ou précieux conservés dans une bibliothèque ou ayant été numérisés. Ces documents écrits et/ou numérisés constituent un patrimoine qui est l’expression, dans un contexte historique donné, à une époque donnée, de la pensée, de l’opinion, de l’action, de l’imagination, du vécu d’une personne ou d’un groupe de personnes. À ce titre, et en lien avec une mise en contexte qui permet de replacer l’information dans son environnement historique, le patrimoine écrit rassemble des documents divers (lois, Constitutions, décrets, œuvres littéraires, ouvrages scientifiques, journaux et revues, etc.) qui témoignent de l’activité humaine, ancienne ou récente. Dans son acception générique à l’échelle d’un pays, le patrimoine écrit désigne habituellement le patrimoine national écrit qui recouvre une grande variété de documents conservés aussi bien dans des collections privées que publiques : livres imprimés, documents iconographiques (gravures, affiches, cartes postales, plans, photographies, dessins, manuscrits, estampes, photographies, films, partitions musicales, cartes et plans, monnaies et médailles, archives, etc.).

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« Le fruit le plus rare ou la vie d’Edmond Albius », par Gaëlle Bélem

Le roman des origines de l’île de La Réunion

Collection Continents Noirs, Gallimard
Parution : 24-08-2023
Au XIXe siècle naît à l’île de La Réunion un garçon créole : Edmond. Ses parents aimeraient que leur fils grandisse aux abords des champs de canne à sucre, des rires plein le cœur, l’esprit entièrement libre. Le malheur en décide autrement. D’abord, il fait d’Edmond un esclave. Dans la foulée, un orphelin. Après, un garçonnet analphabète.
La vie s’annonce infernale, mais l’enfant a un talent sans pareil : celui de déjouer les pronostics. Recueilli et élevé par un botaniste amoureux d’orchidées, Edmond est un prodige dès qu’il met les pieds dans un jardin.
1841. Âgé de douze ans, vif et rusé comme quatre, Edmond fait l’une des plus extraordinaires découvertes du monde : un nouveau fruit, un nouvel arôme, le plus savoureux, le plus connu, le plus aimé qui soit au XXIe siècle encore !
Le fruit le plus rare raconte les aventures rocambolesques d’Edmond, maillon d’une chaîne qui unit le Mexique, l’Espagne, la France et La Réunion, autour d’un petit fruit pas comme les autres.

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Soirée littéraire : « Vies explosées » d’Arlette Bravo-Prudent

Jeudi 21 septembre à 18h au Lina’s de Manhity au Lamentin

L’auteure présentera son dernier livre « Vies explosées », publié aux éditions du Panthéon. La soirée sera animée par Danielle Marceline et Gérard Dorwling-Carter, dans le cadre convivial du Lina’s de Manhity autour d’un petit buffet amical. Elle sera suivie d’une séance de dédicaces. L’entrée est gratuite et ouverte à tous.
Inscription gratuite obligatoire ici.

Vies explosées
« Jadis, Erwan écoutait les informations sur les attentats d’un air distrait. Il les condamnait, mais n’éprouvait aucune émotion particulière. Ses yeux, ses oreilles, son cœur s’étaient apparemment familiarisés avec de telles abominations.
Il avait certainement oublié qu’un attentat peut enflammer non seulement une région, mais plusieurs pays. »

Erwan, personnage imaginaire, est un rescapé de l’attentat de Barcelone du 17 août 2017. Il n’est plus qu’un homme brisé. Au cours de l’année 2020, les commémorations d’attaques le poussent à rappeler les actes terroristes de Charlie Hebdo, Montrouge, Porte de Vincennes, Bruxelles, Manchester, du Nigéria, de Nice, New York et Paris. Avec pudeur, délicatesse, émotion et quelques graines de légèreté, Erwan peint les tranches de vie, radieuses, vivantes, attendrissantes, mais jamais sombres, de toutes les victimes innocentes.

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À propos d’un naufrage de la lexicographie créole…

Le naufrage de la lexicographie créole au « New Jersey Judiciary Glossary of Legal (and Related) Terms – English/Haitian Creole »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le vocabulaire créole du Droit et de l’administration de la justice, depuis la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution haïtienne de 1987, n’a toujours pas fait l’objet de chantiers lexicographiques élaborés au creux d’une mise en commun des compétences des juristes, des lexicographes, des traducteurs et des linguistes. Une recherche documentaire multifacette n’a pas permis de retracer des lexiques ou des dictionnaires juridiques bilingues français-créoles, ou encore des glossaires créoles élaborés en Haïti et regroupant la terminologie du Droit. Le très rachitique site Internet de la plus ancienne institution d’enseignement supérieur du pays créée en 1859 –la Faculté de Droit et des sciences économiques de l’Université d’État d’Haïti–, ne fournit aucune information pertinente ni sur le contenu des programmes d’enseignement, ni sur les ouvrages de référence utilisés dans l’apprentissage des spécialisations juridiques (droit de la famille, droit du travail, etc.), ni sur les instruments didactiques et/ou lexicographiques éventuellement usités (par exemple le « Dictionnaire des expressions juridiques » de Henri Roland, Éditions Lexis Nexis, 5ème édition, 2020).

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« Chronique d’un dialogue difficile » d’ Emmanuel de Reynal

« – Ce que nos ancêtres n’ont pas su faire, faisons-le maintenant ! D’un geste rapide, Marijosé Alie écarte sa jolie mèche blanche et dévoile un regard d’exécution. Ses yeux sont deux balles de fusil pointées sur moi. Elle insiste.
– Le silence ne fait qu’enfler les fantasmes. Ça va péter ! Il est temps de parler, il est temps de s’écouter, de se réconcilier.
– Ah bon ? Nous sommes fâchés ? »

« Chronique d’un dialogue difficile » relate les coulisses d’un projet inédit de dialogue collectif, où s’entrechoquent mille représentations, autant de volontés que de blocages, autant de non-dits que de contradictions idéologiques… Un dialogue compliqué entre les différentes communautés qui composent la société martiniquaise, reflet aussi d’un monde qui se polarise de plus en plus. Ce texte souligne les ambiguïtés et les difficultés quand il s’agit de rompre le silence qui perdure depuis l’abolition de l’esclavage en 1848.

L’AUTEUR : Emmanuel de Reynal
Emmanuel de Reynal est un acteur engagé dans la vie sociale et associative de la Martinique. Il est l’auteur de « Ubuntu, ce que je suis » aux éditions l’Harmattan (2020), de « Recta Linea » (2021), de « Une Minute » (2021) et de « Ti-Prince » (2022) aux éditions du Panthéon.

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Man né…

— Par Daniel M. Berté —

Man né dan an pies-kann
Anba an soley cho
Mé man né an menm tan
Anba fifin-lapli
Pas Djab té ka mayé
Dèyè lapot légliz

Man né adan pikan
Ki adan Mafwamé
Sa ki fè mwen pousé
Prèmié kri man kriyé
Sé pa tap anlè fes
Sé mòsi fonmi wouj

Man né adan flanji
Trapé épi fèy kann
Yo koupé lonbrik-mwen
Epi koutla travay
Es pousa moun ka di
Ki man sé boug filé !?

Man né adan lanfè
YO kriyé bitasion
La éti laswè-neg
Té ka sèvi fimié
An didan kann bétjé
Pou té fè riches-YO

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« Le dernier revival d’Opal et Nev », de Dawnie Walton

« Opal & Nev » est un roman captivant qui nous plonge au cœur de l’industrie musicale de l’époque, mettant en lumière les défis auxquels étaient confrontés les artistes, en particulier ceux issus de milieux marginalisés. Le roman raconte l’histoire improbable d’un duo musical formé au début des années 70 : Opal, une chanteuse afro-américaine audacieuse, et Nev, un songwriter britannique ambitieux. Ensemble, ils forment le groupe explosif Opal & Nev.

Le récit prend son envol lors d’un incident tragique survenu lors d’un de leurs premiers concerts. Une bagarre éclate autour d’un drapeau confédéré, symbole du Sud ségrégationniste, et une personne perd la vie. Ce drame évoque le célèbre concert maudit des Rolling Stones à Altamont en 1969, où des circonstances similaires ont conduit à une tragédie similaire.

Opal, décrite comme un modèle de déesse afro-punk, incarne la puissance, la liberté et le courage dans une Amérique qui émerge tout juste de la ségrégation. Elle se positionne comme une voix pour les marginalisés et ne se laisse pas intimider par la peur. Ce personnage complexe et charismatique devient le centre de gravité du duo musical, inspirant non seulement Nev, mais aussi tous ceux qui croisent son chemin.

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Patrick Chamoiseau et la complexe question des « langues régionales » et des « langues officielles » : une invitation au débat

 — Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue, Montréal —

Le romancier martiniquais Patrick Chamoiseau a publié un article qui doit être lu avec la meilleure attention, « Si nous restons à patauger dans l’imaginaire colonial, la guerre des langues restera en vigueur » (Madinin’Art, 3 septembre 2023). Il s’agit d’un texte intéressant à plusieurs égards et il est tout à fait indiqué que l’un des plus talentueux écrivains de la Caraïbe offre en partage sa réflexion sur des questions linguistiques. Pour mémoire, il y a lieu de rappeler que des écrivains et intellectuels martiniquais de premier plan ont auparavant réfléchi, avec compétence et de manière fort pertinente, sur les langues en contact dans l’aire caribéenne, sur la langue créole, la créolité, la « décréolisation », etc. Du romancier et essayiste Édouard Glissant au linguiste Jean Bernabé, du romancier et lexicographe Raphaël Confiant au philosophe et romancier Alfred Alexandre, l’apport des écrivains et intellectuels martiniquais tant à la littérature qu’à la créolistique mérite d’être revisité et il contribue à enrichir notre réflexion.

Parue dans la revue « Carnets » (Deuxième série, 13/2018) de l’Association portugaise d’études françaises, l’étude trop peu connue d’Adelaide Gregório Fins, « Créolité et voix de résistance chez Édouard Glissant » explore une thématique-clé de l’œuvre d’Édouard Glissant en ces termes : « Édouard Glissant évoque dans Le discours antillais (1997) la nécessité de revenir à la langue créole, ou plus exactement, à une voix française créolisée.

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