Catégorie : Littératures

Kongré krab

— Par Daniel M. Berté —

Sété an tan krab té lé fè élèksion
Yo fè an gran sanblé pa bò la Krabestèw…
Zagaya déklaré ki dé mal krab pa ka viv adan an menm tou
Sirik-jòn afirmé ki tout krab konnet tou yo
Touloulou-rouj asiré ki zo sirik pa ka fè soup
Koutja di ki tout krab ka mò an marinad
Sémafot prétann ki sé bon tjè krab ki ba’y do an fè
Krab-mal-zorey asiré ki fo toujou ou ba krab bien manjé pou ou manjé’y apré
Krab-blan konstaté ki maya té ba kayali mal-vant, magré sa kayali ka valé’y
Maya prédié : «  O nom dé krab-farsi, dé zékal-krab, é dé matoutou-krab, Amenn ! »
Papa-krab lévé faché : «  Bann malkrab kouyon, sa bout ! arété vo krabionri !
Si nou lé vini a bout, dé krabis, dé krabié, dé krabiolè, é ot krabiolog ek krabiolis,
Fo nou arété fè krabionad, (kriyonnad krab), sinon nou tjou-tjout !
Sé kaka krab ki an tet zot alow?!
Fo réfléchi !!! sinon, tout krab-la ka’y mò an bari-ya ! »
(Men… krab pa ni tèt… I pé pa réfléchi!)

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La Constitution de 1987 est au fondement du « bilinguisme de l’équité des droits linguistiques » en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Depuis la co-officialisation du créole et du français dans la Constitution haïtienne de 1987, la « créolistique » n’a toujours pas élaboré d’études de référence sur les fondements constitutionnels et juridiques de notions aussi centrales en jurilinguistique et en aménagement linguistique que les droits linguistiques, le droit à la langue, le droit à la langue maternelle, la parité linguistique et le bilinguisme de l’équité des droits linguistiques. De son côté, le « constitutionnalisme haïtien » non plus ne s’est pas encore attaché à étudier ces notions de premier plan en dépit du fait que la Constitution de 1987 consigne les droits fondamentaux du citoyen autrefois violemment réprimés durant la dictature des Duvalier (voir le Titre III – Chapitre II / Des droits fondamentaux : la liberté individuelle, la liberté d’expression, la liberté de réunion et d’association, etc.). Le Larousse définit a minima la créolistique : « Partie de la linguistique qui étudie les créoles ». Plusieurs auteurs ont exploré plus amplement les fondements et les champs d’investigation de ce que l’on entend en linguistique par créolistique, notamment James Scott McDonald (Université de La Réunion), auteur de « Créolistique, représentations idéologiques et approches théoriques : l’influence du contexte local », Contextes et didactiques, 17 | 2021, ainsi que Jean-Philippe Watbled (Université de La Réunion), auteur de « La créolistique : arguments pour une approche sociohistorique », Contextes et didactiques, 17 | 2021.

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« A la rencontre de Mèt-Bwa », un polar jeunesse de Michel Vigneron

– Titre : A la rencontre de Mèt-Bwa
– Auteur : Michel Vigneron
– Date de sortie en librairie : 30 octobre 2023
– ISBN : 9782373111712
– Prix TTC métropole : 13,00 €
– Public : Tout public
– Format : 130 X 200 mm
– Paginations : 224 pages
– Résumé : Quand Vincent, un curieux garçon aux cheveux verts, conduit ses amis Phœnix, Bianca, Molière et Denis au pied d’un mur recouvert d’une fresque sans âge, il ne se doute pas qu’il vient de les embarquer dans une aventure qui risque de les dépasser.
Bien malgré eux, les voilà engagés dans le sauvetage de ce morceau de forêt qu’un promoteur veut remplacer par un immense projet immobilier qui, s’il aboutit, pourrait provoquer une catastrophe pour la forêt amazonienne.
Au milieu de cette parcelle de forêt trône en effet l’Arbre-Père qui, selon les légendes guyanaises, serait sous la protection de Mèt Bwa, une créature que personne n’a jamais vue mais qui serait, dit-on, douée de pouvoirs magiques…

0690 12 12 12 / 07 60 24 48 96
Caraïbéditions Guadeloupe : BP 154  – 97170 Petit-Bourg – Guadeloupe
Caraïbéditions Martinique : MBE 212 – Mangot-Vulcin – 97288 Le Lamentin -Martinique
https://www.caraibeditions.fr

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Le cent-dixième anniversaire de la naissance de Césaire

— Par Michel Herland —

Né en 1913, mort en 2008, Aimé Césaire aura eu une longue carrière tant politique que littéraire, les deux indissociablement liés au demeurant, puisque les poèmes, au-delà de leurs innovations formelles, nous en apprennent beaucoup sur ce qui a motivé l’action du député-maire, indignation et action, l’action qui naît de l’indignation.

Pour marquer le cent-dixième anniversaire de la naissance de celui qui fut député de la Martinique entre 1945 et 1993 et maire de Fort-de-France entre 1946 et 2001, la Fondation Clément et l’association ACA (Aimé Césaire actuel) organisent conjointement deux expositions, l’une qui retrace les faits saillants de cette longue carrière, l’autre consacrées aux images rapportées par trois photographes à l’issue de leur exploration de la nature martiniquaise.

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L’exposition Césaire proprement dite qui occupe le niveau inférieur des espaces de la Fondation est divisée en plusieurs sections : les origines, depuis les bateaux négriers jusqu’au village natal de Basse-Pointe, les misères coloniales ; les ruptures idéologique (la négritude), esthétique (le surréalisme) et politique (d’avec le communisme) ; le guide et le bâtisseur.

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L’éphéméride du 24 octobre

Lettre de démission du PCF d’Aimé Césaire à Maurice Thorez le 24 octobre 1956

Quelques mois après le percutant rapport Khrouchtchev qui révéla les crimes de Staline, Aimé Césaire a adressé cette lettre de démission à Maurice Thorez alors secrétaire général du Parti communiste Français. « Je crois en avoir assez dit pour faire comprendre que ce n’est ni le marxisme ni le communisme que je renie, que c’est l’usage que certains ont fait du marxisme et du communisme que je réprouve. »
{{Aimé Césaire, Député de la Martinique, à Maurice Thorez, Secrétaire Général du Parti Communiste Français.}}

Maurice Thorez,

Il me serait facile d’articuler tant à l’égard du Parti Communiste Français qu’à l’égard du Communisme International tel qu’il est patronné par l’Union Soviétique, une longue liste de griefs ou de désaccords. _ La moisson a été particulièrement riche ces derniers temps et les révélations de Khrouchtchev sur Staline sont telles qu’elles ont plongé, ou du moins, je l’espère, tous ceux qui ont, à quelque degré que ce soit, participé à l’action communiste dans un abîme de stupeur, de douleur et de honte.

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Dix considérations sur un sondage

— Par Patrick Chamoiseau —

Les priorités de la population martiniquaise.
Parmi les sujets de société suivants, quels sont selon vous les trois dont il faudrait s’occuper en priorité?
Lutter contre la vie chère : 68%
Améliorer le système de sante : 61%
Favoriser la formation des jeunes : 44%
Lutter contre l’insécurité : 41%
Lutter contre la pollution par le chlordécone : 29%
Améliorer les transports en commun : 18%
Favoriser le création et le dvpt des entreeprises en Martinique : 13%
Améliorer la distribution de l’eau potable : 12%
Faire évoluer le statut de la Martinique : 3%
Faire du créole une langue officielle de la Martinique : 1%
Source : ETOM Leader des études outremer Octobre 2023

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1/10 – Les préoccupations mises en avant par cette construction sondagière ne sauraient être négligées. Elles confèrent une vertu indéniable à l’activité « politicienne ». Seulement, elles ne sauraient circonscrire l’amplitude d’une action Politique.

2/10 – Le Politique détient l’immense souffle qui manque au pragmatisme politicien — lequel, à force de proximité immédiate, même vertueuse, s’encaye le plus souvent dans du populisme avilissant ou du clientélisme.

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« Déclaration » & « Autant en emporte le vent »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Déclaration

J’aurais aimé t’écrire
des paroles d’amour,
des roses de velours
douces comme un sourire…

Mais prends garde aux épines :
qui s’y frotte, s’y pique !

J’aurais voulu te dire
de subtils mots jasmin
dont l’enivrant parfum
fait tourner tous les cœurs :
un orgasme d’odeur !

Mais avec le temps vire,
s’évapore une odeur…

Lors je n’ai pu t’offrir
à la fin seulement
qu’un modeste poème,
bouquet de fleurs des champs
pour te dire : “je t’aime !”

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« Plumes » Recueil de poésies de Boris Mambole, Régis Ribere & Stanley Damas

Auteurs :

– Artiste caribéen originaire de la Guadeloupe, Boris Mambole puise son inspiration dans la réalité géographique et socioculturelle antillaise qu’il effeuille et questionne.
C’est en 2011, lors de son arrivée en Martinique pour ses études universitaires qu’il développe et affine sa plume à travers la musique et la poésie.
– Né en Guadeloupe, Régis Ribere est un auteur Caribéen passionné par l’écriture dès le plus jeune âge.
Ce jeune Docteur en langues et littératures étrangères sut s’inspirer du recul et des richesses que lui offraient ses voyages afin d’affiner
sa plume au fil des années.
– Grand passionné de poésies et de littérature engagé, Stanley Damas, commence à écrire ses premiers textes au lycée. On retrouve dans ces écrits deux énergies majeures : l’amour en bon et mauvais, ainsi que l’engagement féroce qui selon l’auteur nous ferait tant défaut.
Résumé :
La plume s’envole libre, s’écrie et se délie.
L’encrier trop souvent tu, bouillonne…
Sauras-tu lire ses débordements ?
Nombre de pages : 68
Format : 210 x 300
Prix : 23,00 euros
ISBN : 978-2-36597-405-9
Couverture cartonnée
https://www.editions-nestor.fr/produit/plumes-recueil-de-poesies/

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À propos du droit à l’éducation en Haïti

À propos de la déclaration du Bureau de l’UNESCO en Haïti relative au respect du droit à l’éducation (13 octobre 2023)

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« L’UNESCO appelle au respect du droit à l’éducation en Haïti et au respect de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles signée par l’État haïtien »

« Déclaration de l’UNESCO / « Pétion-Ville, Haïti, vendredi 13 octobre 2023. L’UNESCO [l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture] appelle au respect du droit à l’éducation des enfants, des jeunes et des adultes en Haïti. Elle renouvelle son engagement à appuyer l’État haïtien et ses partenaires dans la transformation positive de l’éducation formelle et non formelle. Elle demande urgemment de renforcer le plaidoyer de l’urgence éducative. »

« À l’occasion de la rentrée scolaire 2023-2024, qui a eu lieu dans un contexte de crise multidimensionnelle, l’UNESCO invite tous les acteurs à contribuer à la protection des élèves, des universitaires, des parents, du personnel enseignant et des archives des établissements scolaires et universitaires, dans le respect de la  Déclaration sur la sécurité dans les écoles  signée [en mai 2015] par plus de 111 pays, dont Haïti, qui « s’engagent à prendre des mesures, notamment à fournir une assistance aux victimes d’attaques, à enquêter sur les accusations de violation du droit national et international et à poursuivre en justice s’il y a lieu les auteurs de telles violations, et à chercher à poursuivre l’enseignement dans des conditions de sécurité pendant les conflits armés et à appuyer les efforts déployés à cette fin ».

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Bel pawol…

— Par Daniel M. Berté —

Pran lang Kréyol-ou ek ba’y pawol
totiyé mo’w an lagrimas
an belbo, an kout tjok…
mé rété dwet an lespri’w
pas « yo pa ka fè toch pou pòté pawol »

Bougonnen an bouden’w
pou touvé an lidé nef
an kaka-kalbas tet-ou…
mé rété dwet an lespr’iw
pas « ti pawol fè gran zafè »

Babiyé épi kò’w menm
akondi vié-fanm san dan
laviya chifonnen kon fey Job…
mé rété dwet an lespri’w
pas « pawol an bouch pa chaj »

Milanné bouch anba-bra
pou otjipé di zafè lézot
ek makrélé sa yo ka fè…
mé rété dwet an lespri’w
pas « pawol an van pa ka konté »

Djélé an tout kwen lari
sa ka pasé kay man Entel
pou chen ralé’y dimen maten…
mé rété dwet an lespri’w
pas « ni pawol pli mové ki kout-woch »

Migannen dézoutwa mo
kon friyapen ek djol-poliyis
pou sa’w matjé vo kéchoy…
mé rété dwet an lespri’w
pas « bel pawol pa ka tjuit »

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Festival Mois Kréyol

En France du 8 octobre au 25 novembre 2023 et dès janvier 2024 aux Antilles-Guyane

En 2023, Mois Kréyol revient dès octobre 2023, en hexagone avec des escales à Paris et en Ile-de-France, à Nantes, Strasbourg, Mulhouse, Bordeaux, La Rochelle et en janvier 2024 en Guyane, Martinique et Guadeloupe.
L’an dernier le festival Mois Kréyol organisé par la compagnie Difé Kako, avait réuni plus de 12 000 personnes autour de 95 propositions artistiques et culturelles. Cela démontre l’intérêt du public hexagonal et ultramarin de se nourrir de la vitalité de toutes les cultures créoles que nous offre la multitude d’artistes outre-atlantique confirmés, émergents ou amateurs venus d’ici et d’ailleurs.

Pou édisyon lasa, kriyé « An ka palé kréyol », festival-la vlé (rou)mété limyè asi lang kréyol-la. Andidan atilyé réyalis, Mois Kréyol-la ka konvyé zot pou kouté pou tann é tann pou konprann tout’ sé vwa a Lakarayaib ki ka rézoné adan on mannyè ritmé é mélanjé évè pawol, mizik, kilti-lari é langaj a rimé-kó.

Konprann idantité kréyol sa vlé di gadé padouvan istwa-ay. Sé konsa, Festival-la ka fè on banbôch lanné-lasa pou lamémwa é pou sé gran-moun ki maké Lakarayib é pémèt pèp-la roumété lang é kilti Kréyol ola yo té dwèt parèt.

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La mort de Louise Glück, poétesse américaine à la voix universelle

Louise Glück, née le 22 avril 1943 à New York et décédée le 13 octobre 2023 à Cambridge (Massachusetts), a laissé une empreinte indélébile dans le monde de la poésie. Sa contriOKbution exceptionnelle à la littérature lui a valu d’être honorée du prix Nobel de littérature en 2020, devenant ainsi la seizième femme à recevoir cette distinction prestigieuse.

Enfance et education
Louise Glück est issue d’une famille juive hongroise et a passé son enfance à Long Island. Après avoir obtenu son diplôme de la George W. Hewlett High School à Hewlett, New York, elle a poursuivi ses études au Sarah Lawrence College et à l’université Columbia. Cependant, elle n’a pas obtenu de diplôme de ces institutions, mais son parcours académique n’a pas entravé son succès en tant que poétesse.

Récompenses et reconnaissances
Louise Glück a reçu de nombreuses récompenses au cours de sa carrière. En 1993, elle a remporté le prestigieux prix Pulitzer de poésie pour son recueil « The Wild Iris ». Elle a également été honorée du National Book Critics Circle Award pour « The Triumph of Achilles » et a été membre de l’Academy of American Poets.

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Le sauvage et le barbare

— Par Rudy Rabathaly —

La lisse blancheur de la couverture de Retour à la parole sauvage, le dernier ouvrage de Monchoachi, ainsi que la faible police de caractère du titre, pourrait avec effarement donner à présumer que depuis son anba bwa, le poète rebelle hisse le drapeau de la reddition ou pire, de la neutralité dans son marronnage à vivre dans la beauté.

Heureusement du bonheur, ce saisissement de désertion de la sentinelle de l’extase qu’il est, s’étiole à la vitesse de la descente d’un gonbo dans la gorge d’un malheureux : le sauvage garde toujours langue.

Une parole qui cette fois, sous le bouclier des mots en prose traverse les champs de bataille des lieux du monde à la rescousse des écrasés de la prétendue grandeur civilisatrice. Dans cette guerre de re-conquête en subjugation del’ombre du présent, Monchoachi, lutteur aux langues nues, sans crainte mais aussi sans arrogance, défie les illusions du modernisme du nouveau Monde. Le ladja prend forme dès les premières pages du recueil. La parole sauvage bande tous les muscles des magies de sa poésie chantée face à la barbarie d’un monde cul-de-jatte de la beauté vré.

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Alexandre Tellim en séances de dédicaces

Samedi 14 octobre : Cultura de Californie 10h-12h et 14h-16h
Mardi 17 octobre : Bibliothèque Schœlcher à 18h30
Jeudi 19 octobre : Office culturel du Robert à 18h30
Samedi 21 octobre : Cultura Californie 10h-12h et 14h-16h

Alexandre Tellim, un jeune Martiniquais vivant désormais à Paris, a toujours cultivé son amour pour l’écriture depuis son enfance. Il a  fait ses débuts, en tant qu’écrivain en signant le premier tome de son premier roman, intitulé « Trempage Kréyol, » publié aux éditions Orphies en 2011. Ce livre, destiné principalement à la jeunesse, explore le quotidien de quatre étudiants martiniquais issus de milieux sociaux différents. Ces quatre vies, ces quatre histoires, et ces quatre destins se mêlent de manière délicieuse dans un récit qui évoque la diversité culturelle des Antilles, tout comme un trempage, ce plat traditionnel préparé à partir de farce et de pain rassis, servi sur des feuilles de bananier.

Alexandre Tellim, à travers sa saga littéraire « Trempage Kréyol, » nous dévoile un pan contemporain de la Martinique et de ses nouvelles générations. Il s’agit d’une exploration des réalités sociales et culturelles de l’île, mettant en scène des thèmes forts tels que l’inceste, l’héritage foncier, les familles recomposées, le racisme, la délinquance, la prostitution, l’homophobie, et la relation à la religion.

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La résilience à travers la musique : le voyage de Catherine Cayol

Jeudi 8 février à 18h à la bibliothèque George de Vassoignes Schœlcher

« L’éloquence du corps« , un livre de Catherine Cayol paru aux Editions Experts équilibre

Après des infarctus cérébraux récidivants, Catherine Cayol a exploré, au fil du temps, une autre version d’elle-même. Un vécu qu’elle partage avec le public à travers un roman intitulé « L’éloquence du corps : l’autre version de soi ». Chacun y découvrira les réflexions et les projets qui ont su rendre « bon » tout ce qu’elle vit aujourd’hui, dont la mise en place du concept de sauvegarde du patrimoine musical HSE.

Beaucoup de personnes l’ont contactée pendant la pandémie pour savoir comment elle s’en sortait. Elle leur expliquait que pour elle, le confinement a commencé bien avant, depuis sa sortie du coma. Elle a dû retourner en elle-même, un retour à soi qui n’est pas facile, car cela nécessite le silence intérieur et la quête de la paix intérieure. Catherine a expérimenté l’idée du médicament sauveur, censé faire taire la douleur, mais elle sait qu’aucun d’entre eux ne guérit réellement.

Elle ne prône pas l’abandon des médicaments, car ils ont leur place et leur nécessité (elle-même suit un traitement), mais après avoir survécu à plusieurs infarctus cérébraux et un coma, elle propose d’accueillir par moments la douleur comme une amie inattendue.

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Sur l’enseignement du créole en Martinique : l’héritage de Jean Bernabé

— Par Georges-Henri Léotin, prézidan Krey Matjè Kréyol Matnik —

L’enseignement du créole ne doit pas avoir uniquement pour but une meilleure maîtrise du français classique ; elle doit amener à une meilleure connaissance et une meilleure pratique du créole lui-même. Il s’agit de bien parler créole autant que de bien parler français. Georges-Henri Léotin Il appartiendra aux inspecteurs de l’Education, aux conseillers pedagogiques, aux directeurs et directrices de se mettre ensemble sous la houlette du rectorat de Martinique pour répondre à la demande du président du Conseil exécutif.

Même s’il y a déjà, officiellement, 700 enseignants en capacité de le prendre en charge, le chantier de la généralisation de la langue créole dans l’enseignement en Martinique reste un vaste chantier.

L’objectif que se donne la CTM (Collectivité territoriale de Martinique) serait, en collaboration bien évidemment avec le rectorat de la Martinique et le ministère de l’Éducation nationale, de généraliser à long terme et de fortement développer à court terme un enseignement de la langue (et de la culture) créoles en Martinique. Cela suppose des artisans et des outils. Mais avant d’en venir à ce point, on peut oser une question qui étonnera, mais qui a toute son importance : quel créole ?

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« La Sentence », roman de Louise Erdrich

Louise Erdrich, lauréate du Prix Pulitzer en 2021 pour son roman « Celui qui veille », nous transporte dans un univers envoûtant avec son dernier ouvrage, « La Sentence ». Ce roman captivant se déroule à Minneapolis, dans le Minnesota, un État où la culture autochtone amérindienne est particulièrement présente. Au cœur de l’histoire se trouve Tookie, une femme d’origine amérindienne, dont la vie a été marquée par un crime lié au trafic de stupéfiants, l’envoyant derrière les barreaux pour soixante ans.

La rédemption et la résilience sont au centre de cette intrigue palpitante. Après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, Tookie trouve refuge dans une librairie spécialisée en cultures autochtones, dirigée par Louise Erdrich elle-même. Ce lieu empreint de mystère et de sagesse devient pour Tookie bien plus qu’un simple lieu de travail. Il devient un sanctuaire où elle explore sa passion pour les livres tout en découvrant un amour sincère avec Pollux, son « ami tribal », un ex-policier qui l’a épousée à sa sortie de prison.

Cependant, la quiétude de cette nouvelle vie est brisée par l’apparition inattendue de Flora, une cliente décédée de la librairie.

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Le naufrage de la lexicographie créole dans certaines institutions universitaires américaines

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus,
pionnier de la lexicographie créole contemporaine
et auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français »
(Université de Paris).
À la mémoire de Pierre Vernet,
fondateur de la Faculté de linguistique appliquée
de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français
en Haïti.
À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques
de haute qualité scientifique et auteur
du « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »
(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002), 

La lexicographie créole, entendue au sens de la production d’ouvrages lexicographiques ciblant le créole (dictionnaires et lexiques français-créole ou anglais-créole, dictionnaires unilingues créoles) remonte aux travaux pionniers du linguiste haïtien Pradel Pompilus auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français » (éditeur : Université de Paris). Au terme d’une ample recherche documentaire, nous avons procédé à la première grande cartographie de l’ensemble des dictionnaires et des lexiques créoles parus de 1958 à 2022 et les résultats de cette recherche documentaire sont consignés dans notre « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » (Le National, 21 juillet 2022).

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Appel à candidatures – Résidence croisée d’auteur.e.s Guadeloupe/Guyane/Martinique – Québec

Résidence d’écriture de 2 mois à Montréal avec le Jamais Lu entre mars et mai 2024

Pour la deuxième année consécutive, le Jamais Lu, en partenariat avec Textes en Paroles et le Conseil des arts et des lettres du Québec, propose à un·e auteur·trice de théâtre de Guadeloupe / Guyane / Martinique une résidence d’écriture de deux mois à Montréal, entre mars et mai 2024.

Un laboratoire public ou une lecture publique est prévue dans le cadre du 23e Festival du Jamais Lu à Montréal, selon l’étape de travail où est rendu l’auteur·trice en résidence.

Dans ce cadre, l’auteur·trice travaillera 20 heures avec un·e metteur·seuse en scène et des comédien·ne·s québécois·e·s.

L’objectif est de favoriser les échanges artistiques entre Guadeloupe / Guyane / Martinique et le Québec et d’inviter un·e auteur·trice issu·e de ces territoires à une immersion afin de développer son projet d’écriture.

Billet aller-retour, hébergement/espace de travail, ainsi qu’une bourse sont fournis par le programme de résidence (cf. détails dans les Conditions générales du programme).
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Résidences croisées
En contrepartie, un.e auteur.e du Québec effectuera une résidence d’écriture de deux mois en Guadeloupe entre mars et juin 2024 avec Textes En Paroles.

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Jon Fosse : L’écrivain visionnaire qui parle à l’indicible, prix Nobel de littérature 2023

Jon Fosse, le lauréat du Nobel de littérature de cette année, est bien plus qu’un simple écrivain norvégien. Son œuvre a transcendé les frontières nationales pour toucher le cœur de l’Europe et au-delà. Il a reçu ce prix prestigieux pour sa contribution exceptionnelle à la littérature, en particulier pour ses pièces de théâtre et sa prose qui donnent une voix à l’indicible.

Né en 1959 à Hausgesund, sur la côte ouest de la Norvège, Jon Fosse a d’abord exploré le monde de la littérature avant de découvrir sa véritable passion pour le théâtre. Sa première pièce, « Et jamais nous ne serons séparés, » écrite pour des raisons financières, a été montée et publiée en 1994. Depuis lors, ses œuvres ont été traduites dans près de 50 langues et ont été mises en scène par des géants du théâtre comme Patrice Chéreau et Thomas Ostermeier.

En France, Claude Régy a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance de l’œuvre de Fosse en mettant en scène sa pièce « Quelqu’un va venir » en 1999. Cette étape a catapulté Jon Fosse au rang de dramaturge le plus joué en Europe, bien qu’il reste relativement peu lu en France.

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Parution du n°157 des Cahiers d’Histoire consacré à la « Françafrique Un néocolonialisme

Les Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique sont une revue trimestrielle, organisée pour chaque numéro autour d’un dossier thématique qui donne son titre au volume. Cette revue généraliste se donne comme objectif, à travers une grande diversité de thématiques, de développer une histoire polarisée autour du fonctionnement des dominations sociales dans toutes leurs dimensions politiques, économiques et culturelles. Cette approche s’accompagne d’une démarche réflexive sur les formes de production et les usages du savoir historique dans ces processus de domination.

Les numéros des années 1966 à 2001 sont consultables sur le site du PANDOR–Université de Bourgogne.

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La cuisine relationnelle des Antilles et des Amériques : Un matri-patrimoine méconnu

— Par Patrick Chamoiseau —

Permettez-moi quelques brèves considérations concernant la cuisine qui est la nôtre — celle des Antilles et des Amériques. Dans l’un de mes romans, intitulé Solibo Magnifique, publié en 1988, j’avais indiqué la recette du « Toufé-rétyen ». Cette chair de requin cuite à l’étouffée constituait un des plats emblématiques de l’époque. C’était aussi l’une des gourmandises préférées de ma mère. Je n’ai jamais raffolé du poisson et je ne suis pas un grand amateur de ce « Toufé-rétyen ». Seulement, je reste convaincu que cette recette méritait toute sa place dans mon exploration de l’imaginaire populaire de notre pays, mais aussi de notre créativité collective alors sous-estimée. Ce qui est intéressant, c’est que cette simple évocation avait déclenché une petite polémique. J’avais été accusé « d’auto-exotisme », pour ne pas dire de « doudouisme » par un philosophe martiniquais bien en vue à l’époque. Excusez-moi cette anecdote, mais elle est symptomatique de ceci : même si dans ces années-là, nous avions largement avancé dans la réappropriation de nos patrimoines oubliés — patrimoine de l’habitat, patrimoine de la mémoire orale, patrimoine de la danse, du tambour, de la musique des mornes —, la cuisine était encore considérée comme un symptôme du « localisme ».

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Paradis perdu… Carpe diem!

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Paradis perdu

“Je me souviens à peine
de ce si lointain temps
où je n’étais qu’un gland”
songeait un très grand chêne…

L’être humain est pareil
qui oublie aisément,
une fois rendu grand,
ce pays des merveilles
où il vivait enfant…

Ce paradis perdu
d’un âge sans souci,
hélas, n’existe plus,
dans la mémoire enfoui
sous le poids lourd des ans…

Mais parfois resurgi
dans nos rêves la nuit,
ce fugace parfum
d’un bonheur évanoui
a fait naître au matin

sur nos faces endormies
l’esquisse d’un sourire
à ce doux souvenir
aussitôt disparu
comme il était venu…

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Lang K

— Par Daniel M. Berté —

Lang k ?
K ? ki ? kwa ? kèlès?
Ka kolétet kolézépol konpè
Ka konprann konésans kòw
Ka kabéché kèsyon kritik
Ka kochi klou san kòché
Ka koupé kondi koutla
Ka kwenyen kaliè kokangnè
Ka konfonn kotjen koupab
Ka kòné kout kòn-lanbi
Ka koré kouyonnad koubarè
Ka kriyé kont kriminel
Ka kòlté kwayans ek kankan
Ka kraché kalté kolè
Ka konvienn pou kontré kou
Ka konté kalot ek karès
Ka kité kouri pou kouraj
Ka kwensé katjil an kabèch
Ka kozé pou kalmé kriz
Ka konséyé kwazé klèwté
Ka konstrui klériè konfians
Ka kléré konsyans kanmarad
Ka koumandé kadans kiltirel
Ka kréyé kondision konklizion
Ka kasé kod kolonyalism
Ka kondui konba kréyol
Lang k kon kréyol
Lang k !
Daniel M. Berté 21021

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L’échec prévisible de la prochaine réforme curriculaire de l’École haïtienne : pistes de réflexion

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

L’Office national de partenariat en éducation (ONAPÉ), agissant au nom du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti, a récemment convié des institutions partenaires du secteur de l’éducation à prendre part à l’« Atelier de validation de la feuille de route de la reforme curriculaire ». L’objectif de cet atelier, qui aura lieu les 3 et 4 octobre 2023, est de « dégager un consensus et un engagement autour de ce cadre de référence et d’accroitre l’appropriation des parties prenantes ». L’invitation de l’Office national de partenariat en éducation est accompagnée d’un document de 96 pages daté de septembre 2023 et intitulé « Haïti 2030 : feuille de route de la réforme curriculaire 2023-2030 / Un outil pratique pour la transformation curriculaire du système éducatif haïtien » (« version 1 de la feuille de route, 31-08-2023 »). Assortie des armoiries de la République d’Haïti, l’en-tête de la page couverture porte la mention Ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle et à la page 2 du document se trouve le logo des deux institutions partenaires de l’organisation de l’« Atelier », le Bureau international d’éducation de l’UNESCO, le BIE-UNESCO, et la Banque interaméricaine de développement, la BID.

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