Catégorie : Littératures

18-21 janvier. Quand les arts se rencontrent !

— Par Marie Alba —

L’art Gonds Tout présente l’exposition « Le Corps » à Saint-Pierre et des lectures théâtralisées sur le thème du corps à Fort-de-France et Saint-Pierre.

L’association L’art Gonds Tout présente du 18 au 21 janvier 2024 l’exposition « Le Corps », à la Guinguette de Saint-Pierre, en association avec les Nuits de la lecture 2024 dont la thématique, proposée par le Centre National du Livre, fait très certainement écho aux jeux olympiques qui se tiennent cette année en France.

Le corps, sujet que l’on retrouve dans toute représentation de l’art, de la peinture à la sculpture en passant par le théâtre et la poésie, devient support de l’expression aussi bien que matière à façonner pour les comédiens et les artistes de L’Art Gonds Tout .

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L’exposition installée dans la salle de la Guinguette, face à la mer des Caraïbes et au volcan, regroupe une quarantaine de créations, peintures et sculptures.

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Le créole est-il une « langue scientifique » ?

— Par Robert Berrouët-Oriol , linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus,

pionnier de la lexicographie créole contemporaine

et auteur, en 1958, du premier « Lexique créole-français »

(Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet,

fondateur de la Faculté de linguistique appliquée

de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français

en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques

de haute qualité scientifique et auteur

du « Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti »

(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

« Le créole langue scientifique » ? Cette idée est diversement abordée depuis un certain temps sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes la défendent du bec et des ongles, d’autres la contestent avec virulence. Depuis les Gonaïves où il vit, un correspondant fort actif sur les réseaux sociaux nous a récemment acheminé un courriel dans lequel il conteste l’idée que le créole soit une « langue scientifique ». Et tout en se disant « fier » d’être de langue maternelle créole, il nous oppose une fin de non-recevoir après avoir lu la première annonce de la parution au printemps 2024 de notre livre « Plaidoyer pour une lexicographie créole de haute qualité scientifique » (Éditions Zémès, Haïti, Éditions du Cidihca, Canada, et Éditions du Cidihca France).

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« Et coule la rivière chagrin », un roman de Frantz Succab

Ce roman débute par l’annonce de l’assassinat d’un propriétaire de terres, membre éminent du syndicat patronal. Un ouvrier de sa plantation, immédiatement appréhendé, avoue en être l’auteur. La rédaction de l’article concernant ce fait divers est confiée à Kamo, un vétéran de
l’hebdomadaire La Clameur. Le journaliste, proche de la retraite, est peu intéressé par une affaire déjà résolue. Il rédige sans originalité l’article attendu.
En revanche, il se pose de nombreuses questions sur le lieu-dit Nòlfòk où s’est déroulé le drame.
Il profite de sa retraite pour aller au contact des habitants de ce dernier. On pourrait s’attendre à un polar, mais le narrateur s’ingénie à dévier son propos. Il mêle roman, témoignages de vies et récit, dans une polyphonie où s’entrecroisent des voix multiples. De la Guadeloupe à Paris, une galerie de portraits contrastés se dévoile. …Et coule la rivière chagrin, tel un personnage à part entière, traverse le récit en nous embarquant dans son lot de malheurs et de joies.

Au fil des pages…

Un chant matinal de pipirit, ça change du radioréveil. De la douche trop froide au bar du port de pêche, Kamo savourait sa bonne idée d’attendre un ou deux jours avant de contacter Sadvi.

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Le créateur du manga « Captain Tsubasa » annonce la fin de la saga culte après 43 ans d’existence

Captain Tsubasa, l’icône du manga de football également connu sous le titre « Olive et Tom » en France, s’apprête à baisser le rideau après une carrière exceptionnelle de 43 ans. Yoichi Takahashi, le cerveau derrière cette épopée sportive, a annoncé la fin de la série dans la dernière édition du magazine Captain Tsubasa, révélant ainsi que le dernier chapitre serait publié en avril 2024.

L’histoire de Tsubasa Ozora, le jeune prodige du football dont le rêve était d’offrir la Coupe du Monde au Japon, a commencé à captiver les lecteurs du Weekly Shōnen Jump en 1981. Les 37 volumes compilés du manga ont connu un succès retentissant, devenant un phénomène mondial. En France, le manga a été édité par J’ai lu puis par Glénat, tandis que l’anime a été diffusé pour la première fois en 1988 sur La Cinq sous le titre « Olive et Tom ». Plus récemment, une nouvelle adaptation animée par le studio David Production a été diffusée au Japon en 2018 et a continué à étendre l’héritage de Tsubasa Ozora dans les pays francophones.

Le succès international de Captain Tsubasa s’étend bien au-delà des frontières japonaises.

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Ateliers d’écriture créative

Les samedis 13, 20 et 27 janvier à la bibliothèque Schœlcher de 9 h à 11 h

Le Labo des histoires est une association nationale d’intérêt général dont la mission est d’encourager les jeunes à écrire et à faire de l’écriture un moyen d’insertion culturelle et sociale. Il mène chaque année plus de 2500 ateliers d’écriture créative pour les 6-25 ans, ainsi que des formations, dans toute la France métropolitaine et ultramarine.

Organisées en partenariat avec des structures éducatives, sociales et culturelles, ces activités réunissent plus de 25 000 bénéficiaires par an et s’adressent tant à des publics éloignés des pratiques culturelles qu’à des jeunes passionnés d’écriture.

Les activités proposées sont co-construites avec des structures qui accueillent des jeunes issues de quatre champs :

Éducatif : écoles, collèges, lycées, lycées professionnels…
Social : hôpitaux, centres pénitentiaires, écoles de la deuxième chance, maisons d’Enfants à Caractère Social, missions locales, associations accueillant des réfugiés, structures d’insertion…
Culturel : médiathèques, musées, théâtres, cinémas…
Éducation populaire : maisons de quartier, centres de loisirs, centres sociaux, Maisons des jeunes et de la culture, colonies de vacances…

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Financement du système éducatif haïtien : les puissantes institutions internationales alimentent-elles la corruption en Haïti ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue

Ces dernières années, les bonnes nouvelles n’ont pas cessé de pleuvoir d’abondance sur la toiture du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti. À ce chapitre en effet, l’on a constaté que le Partenariat mondial pour l’éducation, la Banque mondiale, l’Union européenne, la Banque interaméricaine de développement et l’Agence française de développement continuent de se presser au chevet d’un système éducatif haïtien dont les tares et les maux sont diagnostiqués sous toutes les coutures depuis plusieurs décennies. En chœur ces puissantes institutions internationales trompettent, à coup de millions de dollars et d’euros, qu’elles œuvrent dans le but d’assurer, comme il est mentionné sur le site de la Banque mondiale, la « Promotion d’une éducation plus équitable, durable et plus sûre en Haïti ».

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Questions à un poète : l’homme qui voulait peindre des fresques

À l’occasion de la sortie de L’Homme qui voulait peindre des fresques, son auteur, Michel Herland, s’entretient avec Jacques Brasseul, historien, pour autant fin lettré et familier des poètes français.

JB : Un mot du titre, pour commencer, qui pourrait être celui d’un roman…

MH : Il n’était pas facile de trouver un titre qui résume l’ensemble d’un recueil aussi disparate. Mon éditeur, Olivier Larizza, poète lui-même, a proposé de retenir celui – un peu raccourci – de l’un des poèmes. Il ouvre sur l’une des lectures possibles du livre, celui d’un auteur qui voudrait être poète, qui s’essaye à divers genres sans jamais être certain d’y parvenir vraiment. Je suis d’ailleurs toujours étonné qu’une poétesse, Sonia Elvrieanu, m’ait contacté un jour pour proposer de traduire certains de mes poèmes en roumain (ce qui a donné le recueil bilingue Tropiques suivi de Miserere) puis qu’un éditeur français ait eu envie de publier ce nouveau choix de poèmes. Mon faible pour la versification classique, si éloignée de ce qui se fait aujourd’hui, me fait fatalement craindre d’être totalement ringard.

JB : Nous reviendrons sur tes procédés d’écriture.

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Touni

— Par Daniel M Berté/ —

YO té za tou touni
Douvan gran kon piti
Anlè plaj pa isi
Di Mardi o Lendi

Ni yonndé moun ki ri
Pas an bann kochonni
Mété kò-YO touni
Pou fè fotografi

An lot konpanyi di
Sé respé YO pa ni
Ba moun ek ba péyi
Ki di-YO bienvini

Dot kriyé sa sifi
Ka sòti la’w sòti
Ensilté lanati
Trop vakabonajri

Dji di si sété li
Sé fret anlè zizi
Epi dé kout fizi
Pou pran lavol disi

Si nou pa réyaji
Nou tout ka’y rété pri
Kon an bann titiri
Adan filet lelmi

Pliziè fwa nou sirpri
Pas nou té ka dòmi
YO chayé no piti
Adan lamèw patri

Ejèn Mona té di
An janr de profési
Sé vérité jòdi
« An tet YO lé’w touni »

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« Silence ! On tourne… » &

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Silence ! On tourne…

Le silence est une toile vierge
sur laquelle on peint les couleurs de nos mots
ou bien un bloc de marbre immaculé
auquel on donne la forme de nos rêves
avec le ciseau de nos mots…
Le silence est cette matière noire de l’espace originel
au sein de laquelle éclosent les étoiles brillantes de nos lumineuses pensées…
Le silence, c’est l’absence et la solitude,
d’un refus de parler l’attitude
ou parfois simplement de la timidité,
surdité ou bien langue coupée…
Cette bulle temporelle est pourtant si fragile et facile à briser !
Mais il est aussi potentialité infinie de paroles futures et musique envoûtante,
la liberté absolue d’avant le déterminisme qu’impliquent nos choix :
en fait, ce rien où tout est encore possible !

Décadence

Ce monde n’est vraiment plus drôle
où l’on ne tient plus sa parole
car sans cesse on y joue un rôle…
Monde où l’on vit dans le mensonge,
virtuellement comme en un songe…

On sacrifie l’être au paraître
et le savoir au fait d’avoir
soit de l’argent, soit du pouvoir,
plus importants que de connaître…

Le sexe aussi devient virtuel,
l’intelligence, artificielle !

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« Bienfaisante amnésie » & « Enfin libre! »

Par Patrice Mathelié-Guinlet

Bienfaisante amnésie

Les souvenirs et les objets
provenant de notre passé
sont comme autant de lourds boulets
nous enchaînant aux choses mortes,

empêchant l’âme de voler
librement vers la nouveauté,
d’ouvrir ainsi toutes les portes
de l’inconnu, l’inespéré,

ce qui fait le sel de la vie
en lui donnant son réel prix
et nous préserve de l’ennui,
des regrets, de la nostalgie…

Vivre dans l’émerveillement
permanent comme les enfants,
ouvrir au monde les yeux neufs
du tout juste sorti de l’œuf,
pas avec un regard de veuf !

Vivre entièrement le présent
en abordant chaque moment
comme s’il était le premier :
l’amnésie, c’est la liberté !

Celui qui a trop de valises
dans les sables du temps s’enlise…
Être un voyageur sans bagage
ni mémoire, quel que soit l’âge !

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Le 17 décembre 2001, Aimé Césaire et « l’arbre de la Fraternité »

Le 17 décembre 2001, Aimé Césaire plantait, à l’Habitation Clément, à l’invitation de Bernard Hayot, un courbaril, dont il rappelait la symbolique : « Le courbaril, la démarche lente, mais résolue vers l’avenir ». 12 ans plus tard, le mardi 17 décembre 2013, Bernard Hayot et Serge Letchimy rappelaient le sens de cet acte et les leçons à en tirer. Un geste plus que symbolique pour eux… Et tout un débat.

La plantation d’un courbaril !
22 juillet 2008 Actualités créoles, Un peu d’histoire

Aimé CESAIRE
Voici le texte historique lu par Aimé CESAIRE le 17 décembre 2001, à l’occasion de la plantation d’un courbaril symbolique à l’habitation Clément, à l’invitation de Bernard HAYOT.

La plantation d’un courbaril !
Un des plus beaux arbres martiniquais, menacé et sans doute en voie de disparition.
Merci à vous d’essayer de le sauver et d’en rappeler toute l’importance.
Importance réelle, économique sans doute.
Importance sociale, mais à mes yeux, plus encore importance symbolique.
Le courbaril, c’est à dire l’enracinement dans le roc s’il le faut, mais vainqueur grâce à l’entêtement et au vouloir vivre.

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La lexicographie créole en Haïti : pour mieux comprendre le rôle central de la méthodologie dans l’élaboration du dictionnaire créole

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la suite de la publication le 11 décembre 2023 de notre article « La lexicographie créole en Haïti : retour-synthèse sur ses origines historiques, sa méthodologie et ses défis contemporains », un enseignant du Cap-Haïtien nous a demandé par courriel d’éclairer plus amplement le rôle central de la méthodologie d’élaboration des dictionnaires créoles. Plus largement, cet enseignant à l’instar de plusieurs de ses collègues désire être mieux renseigné sur notre constant plaidoyer ciblant la nécessité d’exfiltrer le créole de l’univers carcéral de « l’idéologie linguistique haïtienne » afin que toute approche du créole, l’une des deux langues de notre patrimoine linguistique historique, se fasse rigoureusement et de manière soutenue sur la base des sciences du langage.

Pour mettre en perspective la pertinence de la requête que nous a adressée cet enseignant, il est utile de rappeler que –à contre-courant des dérives idéologiques des Ayatollahs du créole qui font l’impasse sur la didactique du créole et sur la didactisation du créole–, nous avons consacré à la lexicographie créole, ces trois dernières années, un total de 28 articles de vulgarisation incluant notre « Essai de typologie de la lexicographie créole de 1958 à 2022 » paru en Haïti dans le journal Le National du 21 juillet 2021.

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L’Appel de la Martinique des écrivaines francophones

— Par Faouzia Zouari, présidente du Parlement des écrivaines francophones (PEF) —

Attendu que ce pays a vu éclore tant de pensées offertes au monde, tant d’écrits à résonance universelle, il est normal que notre appel y trouve sens.

Attendu qu’une pensée doit rejoindre un lieu, la nôtre a jailli ici, comme si elle ne pouvait trouver ailleurs racine et ancrage. Attendu que ce pays est une île et que vers les îles convergent les égarés de toutes les mers.

Attendu que chaque petite poignée de cette terre semble contenir le limon de toutes les terres et qu’une main semble y avoir semé les gènes de l’humanité tout entière. Ici, nous sommes à la porte de la Martinique. Le lieu du « Tout Monde » aurait dit Glissant.

Ici, où la grande Histoire s’est faite histoires au pluriel, migrations continuelles, forcées ou volontaires, prisons sans fenêtres et frontières illimitées.

Ici sont passés peuples et ethnies, hommes et femmes poussés sur ces rivages, libres ou enchaînés, conquérants ou vaincus, laissant leur vie derrière eux, tenant dans le creux de la main, obstinément, une graine d’avenir à semer, une ligne d’horizon à dessiner.

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« La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain » par Anaïs Stampfli 

Anaïs Stampfli : La coprésence de langues dans le roman antillais contemporain, Berne, Éditions Peter Lang, 2020. Études romanes – Série : Modern French Identities, Volume 136

(Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, New York, Wien, 2020.  454 p., 1 ill. en couleurs)

Résumé

Le roman francophone est souvent considéré comme le lieu d’enjeux stratégiques concernant la coprésence d’usages de langues. À cet égard, les Antilles présentent une situation tout à fait originale dans laquelle une « cacophonie » pourrait être envisagée, pour ce qui est des oeuvres de Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant comme un moyen d’expression des différentes tensions (narratives, énonciatives ou linguistiques) qui habitent le texte. Cependant, d’autres auteurs tels qu’André et Simone Schwarz-Bart, Maryse Condé, Daniel Maximin et Ernest Pépin adoptent une autre approche. Bien que leur écriture soit influencée par une certaine culture créole, ils livrent une différente vision de l’identité linguistique antillaise.
Cet ouvrage analyse la structure linguistique du roman antillais francophone en prenant autant en compte les différents partis pris des auteurs que la réception. Nous proposons ici une mise en perspective de l’écriture en coprésence de langues en mettant en relation les oeuvres des auteurs antillais contemporains avec des tentatives antérieures de superposition de langues.

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Vini épi mwen

— Par Daniel M. Berté —

Vini épi mwen pou fè-nou
vwayajé kon voltijè lwen
An lapot lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Volé wo kon vòlovan
An lasous lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Vansé an vwa lavérité
An lémosion lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Viv kon volan anba ek anlè dlo
An lanmè lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Valsé dan an vals a-twa-tan
An lajwa lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Vadrouyé kon vakabon
An lavi lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Vlopé épi vapè
An ladousè lanmou… Vini…
Vini épi mwen pou fè-nou
Viré an vibrasion
An lenfinité lanmou… Vini…
Daniel M. Berté 271123

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La Flore médicale des Antilles

Cadeau de Noël

— Par Michel Herland —

A-t-on suffisamment signalé, voici deux ans, la publication de cet ouvrage dont les illustrations et les commentaires constituent un véritable trésor historique, qui de surcroît peut se révéler encore utile de nos jours ?

Michel Étienne Descourtilz était médecin à Saint-Domingue au moment de la Révolution haïtienne. Curieux de botanique et de biologie, si ses collections furent toutes perdues lors de l’incendie de Port-au-Prince, il avait heureusement mis à l’abri à l’étranger les planches de sa flore médicale et put ainsi, de retour en France, entreprendre de les publier.

Cette publication s’étagea entre 1821 et 1829 sous forme de fascicules d’une dizaine de pages. Une deuxième édition intervint en 1833. La Flore médicale des Antilles recensait quelque six-cent planches en couleur, correspondant à autant de plantes, peintes par Jean-Théodore Descourtilz, le fils de Michel Étienne. Ce dernier, l’auteur des notices, a présidé le Société linnéenne de Paris ; il fut un botaniste reconnu et donna son nom à plusieurs espèces végétales.

L’ouvrage ne manque pas d’annotations pittoresques. C’est ainsi que l’auteur nous met en garde à propos du laurier rose ou « laurose », cette plante aussi commune qu’apparemment inoffensive.

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À propos de la poésie de Lenous Guillaume-Suprice (Nounous)

— Par Alain Saint Victor —

La poésie n’est pas forcément du vers et des rimes (…). Un poème est une tentative de nous ouvrir les yeux pour voir ce qu’on ne regarde plus. Jean Cocteau

Il y a une mémoire d’au-delà de la mémoire : c’est ce qui remonte à la surface grâce à ces grands coups de sonde que constituent l’acte poétique. Aimé Césaire

Un jour, alors que je faisais part à Nounous de ma difficulté à comprendre la poésie, il m’a tout simplement répondu d’un air ponctué d’une franche candeur : « Laisse-toi aller ! »

Ce « Laisser-aller », je l’ai appliqué non sans difficulté et sans risques en lisant et relisant son dernier recueil de poèmes Nuit Rhapsodie1.

Inutile de chercher une versification qui laisse transparaître à ciel ouvert et dans sa totalité le sens du poème. Tel est l’écrit de Nounous, et dès Alcool d’une nuit et d’autrefois l’on se trouve plongé dans l’histoire qui semble celle d’une payse encastrée dans la mémoire peut-être d’un voyageur cherchant sa route, peut-être dans la conscience d’un aventurier en quête de liberté, mais en bute à de multiples obstacles :

« À l’inverse du rapprochement
sa solitude son ennui laissés
sans épanchement

À l’échelle du quotidien
ses nuits ses heures passées
à craindre des complots

Au tableau des attentes
sa fougue sa passion émasculées
à grands coups de mépris »

 

Ainsi se suivent plusieurs strophes où le poète passe en revue à l’aide de puissantes métaphores les turpitudes et affres d’une conscience éclaboussée :

« Assez souvent
on doit éteindre la clarté des oreilles
pour ne pas entendre la cacophonie des maitres
d’hier et d’aujourd’hui
en leur démoniaque huis clos
au démantèlement de son édifice à distinction »

Le poète trace et cherche sa voie dans la tourmente : avant de se (re)trouver, il doit briser les chaînes de toutes « ces nuits d’angoisse » et se débarrasser « des chiennes de puces ».

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La lexicographie créole en Haïti : retour-synthèse sur ses origines historiques, sa méthodologie et ses défis contemporains

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

À la mémoire de Pradel Pompilus, pionnier de la lexicographie créole contemporaine et auteur, en 1958, du premier Lexique créole-français (Université de Paris).

À la mémoire de Pierre Vernet, fondateur de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti et précurseur du partenariat créole-français en Haïti.

À la mémoire d’André Vilaire Chery, rédacteur d’ouvrages lexicographiques de haute qualité scientifique et auteur du Dictionnaire de l’évolution du vocabulaire français en Haïti

(tomes 1 et 2, Éditions Édutex, 2000 et 2002).

En novembre dernier, les responsables de la 5ème édition du Festival international de littérature créole (Léogane et Port-au-Prince, 5-10 décembre 2023) nous ont invité à prononcer une conférence le 7 décembre 2023 pour les enseignants de l’Asosyasyon pwofesè kreyòl ayisyen (APKA) et dont le thème retenu était « Leksikografi kreyòl defilannegiy ». En lien avec la tenue de ce festival, nous avons publié sur Rezonòdwès et sur différents sites en outremer, le 25 novembre 2023, l’article présentatif intitulé « Le « Festival entènasyonal literati kreyòl », édition 2023, au rendez-vous de ses grands défis ».

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Françoise Ega

Françoise Ega (née Françoise Marcelle Modock le 11 novembre 1920 au Morne-Rouge et morte le 8 mars 1976 à Marseille) est une ouvrière, écrivaine et activiste sociale martiniquaise. Elle est connue pour son rôle de meneuse dans sa communauté et pour sa défense des personnes migrantes des Caraïbes en France. Depuis sa mort, ses écrits, qui explorent les thèmes de l’aliénation, de l’exploitation et du nationalisme, sont reconnus comme une voix importante pour les femmes antillaises françaises dans la période entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la fin de la colonisation.

Dans le récit trop peu connu Lettre à une Noire, la Martiniquaise Françoise Ega rend visible par expérience la condition des femmes arrivées des Antilles à Marseille dans les ann6es 1960. Chaque aspect de la relation entre les dames blanches bourgeoises et leurs bonnes noires rappelle l’esclavage, son exploitation et son racisme. Au mépris, elle oppose la sororité noire et l’entraide communautaire. Au fil des extraits, des archives cet des rencontres dans le quartier de la Busserine l’auteure a vécu, Z remonte le fil de la division sexuelle et raciale du travail.

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« Complainte d’une jeune abusée désabusée » & « Fou du vilage, dans vie sage! »

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —

Complainte d’une jeune abusée désabusée

J’ai sacrifié mon innocence
pour quelques paroles mielleuses,
croyant qu’il me rendrait heureuse
mais il a trahi ma confiance…

Je voulais vivre un grand amour
mais lui n’en voulait qu’à mon corps…
Après seulement quelques jours,
ce salaud m’a jetée dehors
sans aucun scrupule ou remords !

Tout ce qui brille n’est pas or.
S’il est vrai qu’il faudrait toujours
en amour écouter son cœur,
mieux vaut aussi réfléchir pour
n’avoir pas à verser de pleurs…

Fou du vilage, dans vie sage!

Bon à rien, prêt à tout,
du village le fou,
je gueule, fume et bois !
Lors on m’évite et puis
on me montre du doigt
en se moquant de moi.

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« Fanm Totem » : sept poétesses sur une scène

— Par Selim Lander —

Ce n’est pas tous les jours que la poésie est mise à l’honneur sur le plateau d’un théâtre, aussi faut-il saluer le Théâtre de Fort-de France pour avoir accueilli deux soirs de suite un spectacle poétique et musical, permettant ainsi à trois poétesses martiniquaises, une guyanaise, une guadeloupéenne et une haïtienne plus une invitée surprise de délivrer leurs messages en créole ou en français, accompagnées avec doigté par quatre musiciens.

« Tous les poètes mentent », s’il faut en croire Nietzsche qui met ces paroles dans la bouche de son héros, Zarathoustra. Si cet adage a incontestablement une part de vérité (1), rien n’est plus faux en ce qui concerne nos poétesses dont nul n’aurait l’idée de mettre en doute la sincérité. Elles ne veulent rien cacher ; elles se mettent à nu avec leurs mots et des pas de danse sur quelques notes de musique. Derrière ce récital voulu et mis en scène par Chantal Clem, il y a en effet la conviction que la parole des femmes a été trop longtemps réprimée et que le temps est venu pour elles de s’exprimer, de dire tout ce qu’elles ont sur le cœur.

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L’éphéméride du 7 décembre

Derek Alton Walcott décroche le Prix Nobel de littérature juste devant Édouard Glissant le 7 décembre 1992

Attaque de Pearl Herbor le 7 décembre 1941

Derek Alton Walcott est un poète, dramaturge et artiste saint-lucien de langue anglaise, né le 23 janvier 1930 à Castries et décédé le 17 mars 2017 sur l’île de Sainte-Lucie.

Il est principalement connu pour son poème épique Omeros (en), une adaptation de l’Iliade aux Caraïbes. Son œuvre est réputée pour avoir donné une peinture vivante et pittoresque de la culture et des coutumes antillaises.

Il était membre honoraire de l’Académie américaine des arts et des lettres, et membre de l’Académie des poètes américains.

Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1992, devenant ainsi le second auteur noir après Wole Soyinka à recevoir cette distinction. Et, en 2010, il se voit décerner le prix T.S. Eliot.

Biographie

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« Femmes en résistance » : L’UFM invite à 2 évènements

L’UFM vous convie à son cycle « Femmes en résistance » de décembre avec 2 évènements littéraires :
Jeudi 7 décembre, Bibliothèque Schoelcher
PEF o péyi :
➡️ 10 autrices du Parlement des Écrivaines Francophones issues d’origines différentes viennent discuter avec nous. Femmes écrivaines, femmes « debout », dans les réalités que vivent les femmes de leurs pays, nous présenterons leurs ouvrages. Une rencontre pleine de partage et d’émotions en prévision !

Jeudi 14 décembre, Bibliothèque Schoelcher
✨Présentation de l’ouvrage « Lettre à une noire » de Françoise Ega :
«Est-ce la traite? Est-ce la traite qui recommence? Mon Dieu, dites-moi que j’exagère! Mon Dieu, dites à ces filles qui arrivent par pleins bateaux au Havre, à Cannes ou à Marseille: “Quo Vadis?” Dites-leur donc cela, pour donner paix à mon âme !»

Dans la France des années 1960, des jeunes filles et des femmes débarquent par centaines des Antilles pour être placées comme domestiques dans les demeures de familles bourgeoises et blanches.

Françoise Ega, arrivée à Marseille au milieu des années 1950 depuis la Martinique, s’emploie comme femme de ménage pour témoigner de cette exploitation crasse.

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L’aménagement du créole en Haïti aux côtés du français et…

 en conformité avec la Constitution de 1987 : promouvoir un débat rigoureux et rassembleur

—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Publiés d’abord en Haïti dans le journal Le National et quelques fois sur le site AlterPresse puis reproduits en outre-mer sur différents sites –Fondas kreyòl, Montray kreyòl, Madinin’Art (Martinique), Rezonòdwès (États-Unis) et Médiapart (France)–, plusieurs de nos articles exposent deux caractéristiques majeures de la configuration sociolinguistique d’Haïti. Nous avons mis en lumière d’une part l’usage dominant du français institutionnalisé dès la promulgation de l’« Acte de l’Indépendance d’Haïti » le 1er janvier 1804 (premier document historique du nouvel État, rédigé uniquement en français), et, d’autre part, nous avons fourni un éclairage analytique sur la minorisation institutionnelle du créole, langue usuelle de la majorité des locuteurs haïtiens. Ces deux caractéristiques sont à l’origine des rapports inégalitaires depuis lors institués entre les deux langues de notre patrimoine linguistique historique, le créole et le français. Les rapports inégalitaires entre les deux langues se sont consolidés au fil des ans dans différents domaines, notamment dans l’École haïtienne jusqu’à présent privée d’une politique linguistique éducative alors même que l’article 32 de la Constitution de 1987 consigne le droit à l’Éducation et que l’article 5 consacre la co-officialisation du créole et du français.

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Pef o peyi / Le pef et Césaire

Du 2 au 8 décembre 2023

Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente”.
Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950.

“Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte.
Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde”.
Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950.

Le Parlement des écrivaines francophones (Pef) a été fondé en 2017 par Faouzia Zouari, journaliste et écrivaine tunisienne, lors des « Voix d’Orléans ». Le Pef rassemble aujourd’hui 151 écrivaines, dans le but d’appréhender le monde avec la plume. Il partage la passion d’écrire et une langue : le français, mâtiné de plusieurs langages.

Du samedi 2 au vendredi 8 décembre, plusieurs représentantes du Parlement des écrivaines francophones (Pef) seront en Martinique, afin de présenter leurs ouvrages et d’aborder les écrits d’Aimé Césaire, qui font partie de leurs sources d’inspiration.

L’idée

7 auteures du parlement des écrivaines francophones issues de pays et de cultures différentes viennent en Martinique pour dire ce que les écrits d’Aimé Césaire, poésie, essais, théâtre ont réveillé chez elles et pour présenter leurs ouvrages.

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