— Poème de Philippe Charvein —
Plus que des objets de décoration que l’on remarquerait à peine, les yeux fatigués par l’habitude
Formes immobiles la plupart du temps épousant néanmoins le mouvement de la vie dans lequel s’inscrit la maisonnée En attente de quelque présence, vous vous prédisposez aux échanges, aux agapes, aux dialogues enflammés ou sereins à l’écriture solitaire, parfois.
Cette famille, oui, dont vous facilitez les échanges, les débats parfois houleux ces moments de bonheur loin des heurts du quotidien où le plus important est cette heure où la famille justement fait corps et cœur en dépit des malheurs qui heurtent
Point d’éclat, point de fulgurance, point de présence qui écrase plutôt une présence qui rassure, qui tranquillise, apaise, donne l’assurance d’une stabilité dans un monde où l’éphémère prend ses aises, ne dédaigne pas s’ériger en modèle
Nous devinons vous regardant la sérénité du bois dont vous êtes issus
Ce bois confident des secrets d’une terre première
Ce bois confident de ces voix humaines faisant monter leurs secrets et leurs désirs
Ce tronc qui s’élançait entre terre et ciel et duquel vous avez puisé l’énergie, de même que la force secrète des racines implantées dans la terre nourricière.