— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue—
Paru durant la semaine du 22 octobre 2020 sur le site Potomitan, l’article « Orientating Haitian Youth : Oryantasyon Jenès Ayisyen » a le grand mérite, malgré lui, de nous rappeler qu’il subsiste encore de nos jours, au sujet du créole haïtien, des préjugés de dévalorisation, des idées farfelues, des approximations délirantes, des slogans creux ainsi qu’un phénomène de parachutage, dans le système éducatif national, de plusieurs outils pédagogiques créoles de qualité douteuse et, dans au moins deux cas, d’un dictionnaire et d’un lexique rédigés en dehors des normes scientifiques de la lexicographie professionnelle. Nous avons procédé à l’évaluation critique de ce dictionnaire et de ce lexique dans deux articles publiés en Haïti et qui nous ont valu l’assentiment de nombreux lecteurs, « Le traitement lexicographique du créole dans le « Diksyonè kreyòl Vilsen » (Le National, 22 juin 2020), et « Le traitement lexicographique du créole dans le « Glossary of STEM terms from the MIT – Haïti Initiative » (Le National, 21 juillet 2020).
Avant d’examiner l’idée de la « commercialisation » du créole que mentionne l’article « Orientating Haitian Youth : Oryantasyon Jenès Ayisyen », il y a lieu de préciser que ces dernières années plusieurs idées farfelues et certaines approximations délirantes ont été portées par l’un et l’autre « défenseurs » du créole opposés à l’aménagement simultané des deux langues officielles d’Haïti, le créole et le français.