— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
L’idée de voir le créole haïtien accéder au statut de langue officielle ou d’une langue usuelle de travail à la CARICOM est défendue par plusieurs personnes depuis un certain temps. Ainsi, « Alors qu’Haïti assure, depuis ce mois de janvier 2013, la présidence de la Communauté caribéenne (CARICOM), le rectorat de l’Université d’État d’Haïti et le comité de mise sur pied d’une académie de la langue créole appellent le chef de l’État, Michel Martelly, à demander que le créole, plutôt que le français, soit l’une des langues officielles de l’organisation régionale » (« Le créole haïtien plutôt que le français comme langue officielle, plaident deux institutions », AlterPresse, 29 janvier 2013). Dans la Francocréolophonie haïtienne, cette idée est-elle fondée et productive ? Est-elle compatible avec le plaidoyer pour l’aménagement de nos deux langues officielles ?
La Communauté des Caraïbes (ou Marché commun des Caraïbes, la CARICOM) « a été créée le 4 juillet 1973 à Chaguaramas (Trinité-et-Tobago), par un traité signé par la Barbade, le Guyana, la Jamaïque, Trinité-et-Tobago. Ce traité institue un marché commun entre les États membres, définit les instruments de l’intégration économique de la région, précise les bases des relations avec les autres États et les organisations internationales.