— Par Térèz Léotin —
Le texte Déchoukay 2020 an laposésion ek kat estasion de Daniel Boukman dont la densité égale la qualité vient de paraître aux Éditions l’Harmattan, avec des illustrations de David NÉ. Cet ouvrage, de par les « cric » et les « crac », appels incantatoires qui provoquent sur l’auditoire l’effet de les tenir constamment en éveil, a la grande originalité de faire penser, à prime abord, qu’il s’agit d’un conte, mais n’en est-ce pas un, en réalité ? Au fil de sa lecture, on se sent vite happer, par l’éloquence théâtrale de Daniel Boukman, écrivain Martiniquais à qui l’on doit de nombreux ouvrages dont des pièces de théâtre. Boukman à sa manière bien particulière, nous conduit vers une actualité récente, inattendue, celle que le titre évoque, pour laquelle une frange de la population penserait vivre là un malaise.
L’auteur fait l’analyse d’une situation sérieuse, pour que chacun se donne le temps de s’interroger. Il nous parle de pauvres marionnettes, victimes de leurs nostalgies, et de leurs peurs, toujours les mêmes, qui s’en remettent à leurs souvenirs de passés, soi-disant glorieux, qu’ils semblent regretter.