Catégorie : Aimé Césaire

Colloque international sur les œuvres d’Aimé Césaire, patronné par l’Unesco. Programme.

Du 12 au 16 novembre au Lycée Victor Schœlcher

Le colloque international « Le caractère multidimensionnel de la poésie d’Aimé Césaire » à l’occasion du 110e anniversaire de la naissance de l’écrivain

Du 12 au 16 novembre 2024, le Centre Césairien d’Études et de Recherches (CCER) organisera un colloque international au lycée Victor Schœlcher, à Fort-de-France, en Martinique, pour célébrer le 110e anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire. Ce colloque, placé sous le patronage de l’UNESCO, réunit des chercheurs et des experts du monde entier pour explorer l’œuvre poétique de l’écrivain martiniquais, notamment sa richesse et sa dimension plurielle.

Intitulé « Le caractère multidimensionnel de la poésie d’Aimé Césaire », l’événement ambitionne d’approfondir la compréhension de cette poésie, souvent qualifiée d’hermétique, en mettant en lumière ses multiples facettes. L’objectif est de réunir chercheurs et « césairologues » venus de tous horizons, d’Allemagne à la Côte d’Ivoire, du Sénégal au Venezuela, afin d’examiner les textes et la pensée de l’écrivain sous divers angles : linguistique, culturel, politique, et esthétique.

Un événement au cœur de la Martinique, terre natale de Césaire

L’édition 2024 de ce colloque se distingue par son ancrage profond dans l’histoire et la culture martiniquaises, puisque le lycée Victor Schoelcher, où Aimé Césaire a été à la fois élève et enseignant, accueillera l’événement.

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Aimé Césaire et Gaston Miron

— Par Gary Klang —

 L’idée de cet article me vint de Gaston Miron lui-même qui m’invitait à la comparaison :

« La lecture de Césaire me bouleversera en raison d’une parenté à mon insu très proche…»

Malgré des différences, il y a de grandes similitudes entre le poète du Québec et celui de la négritude, deux écrivains engagés, investis d’une mission sacrée : exprimer l’être de leur peuple à partir d’un sentiment d’aliénation, analysé brillamment par Hegel que cite Miron :

«Aliénation : traduction de  Entfremdung.  Hegel : dépossession.  Ne plus s’appartenir.  Devenir étranger à soi-même »

Miron est étranger dans sa province, et Césaire, dépossédé de son identité dans le département français de la Martinique, en étrange pays dans son pays lui-même. Une des raisons pour lesquelles il parle si souvent de Toussaint Louverture, du Roi Christophe et d’Haïti qui, elle, a arraché son indépendance aux troupes de Napoléon, acquérant ainsi un sentiment profond de devoir accompli qui lui permettra de supporter bien des malheurs. Césaire est un homme en colère et Miron, un être qui porte sa tristesse en écharpe, d’où le sentiment de faim et de soif qu’ils expriment dans leurs poèmes :

« Nous avons soif de toutes les eaux du monde

Nous avons faim de toutes les terres du monde » (Miron)

« Ce que je veux

c’est pour la faim universelle

pour la soif universelle » (Césaire)

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Le 17 décembre 2001, Aimé Césaire et « l’arbre de la Fraternité »

Le 17 décembre 2001, Aimé Césaire plantait, à l’Habitation Clément, à l’invitation de Bernard Hayot, un courbaril, dont il rappelait la symbolique : « Le courbaril, la démarche lente, mais résolue vers l’avenir ». 12 ans plus tard, le mardi 17 décembre 2013, Bernard Hayot et Serge Letchimy rappelaient le sens de cet acte et les leçons à en tirer. Un geste plus que symbolique pour eux… Et tout un débat.

La plantation d’un courbaril !
22 juillet 2008 Actualités créoles, Un peu d’histoire

Aimé CESAIRE
Voici le texte historique lu par Aimé CESAIRE le 17 décembre 2001, à l’occasion de la plantation d’un courbaril symbolique à l’habitation Clément, à l’invitation de Bernard HAYOT.

La plantation d’un courbaril !
Un des plus beaux arbres martiniquais, menacé et sans doute en voie de disparition.
Merci à vous d’essayer de le sauver et d’en rappeler toute l’importance.
Importance réelle, économique sans doute.
Importance sociale, mais à mes yeux, plus encore importance symbolique.
Le courbaril, c’est à dire l’enracinement dans le roc s’il le faut, mais vainqueur grâce à l’entêtement et au vouloir vivre.

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Pef o peyi / Le pef et Césaire

Du 2 au 8 décembre 2023

Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente”.
Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950.

“Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte.
Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde”.
Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, 1950.

Le Parlement des écrivaines francophones (Pef) a été fondé en 2017 par Faouzia Zouari, journaliste et écrivaine tunisienne, lors des « Voix d’Orléans ». Le Pef rassemble aujourd’hui 151 écrivaines, dans le but d’appréhender le monde avec la plume. Il partage la passion d’écrire et une langue : le français, mâtiné de plusieurs langages.

Du samedi 2 au vendredi 8 décembre, plusieurs représentantes du Parlement des écrivaines francophones (Pef) seront en Martinique, afin de présenter leurs ouvrages et d’aborder les écrits d’Aimé Césaire, qui font partie de leurs sources d’inspiration.

L’idée

7 auteures du parlement des écrivaines francophones issues de pays et de cultures différentes viennent en Martinique pour dire ce que les écrits d’Aimé Césaire, poésie, essais, théâtre ont réveillé chez elles et pour présenter leurs ouvrages.

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Le cent-dixième anniversaire de la naissance de Césaire

— Par Michel Herland —

Né en 1913, mort en 2008, Aimé Césaire aura eu une longue carrière tant politique que littéraire, les deux indissociablement liés au demeurant, puisque les poèmes, au-delà de leurs innovations formelles, nous en apprennent beaucoup sur ce qui a motivé l’action du député-maire, indignation et action, l’action qui naît de l’indignation.

Pour marquer le cent-dixième anniversaire de la naissance de celui qui fut député de la Martinique entre 1945 et 1993 et maire de Fort-de-France entre 1946 et 2001, la Fondation Clément et l’association ACA (Aimé Césaire actuel) organisent conjointement deux expositions, l’une qui retrace les faits saillants de cette longue carrière, l’autre consacrées aux images rapportées par trois photographes à l’issue de leur exploration de la nature martiniquaise.

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L’exposition Césaire proprement dite qui occupe le niveau inférieur des espaces de la Fondation est divisée en plusieurs sections : les origines, depuis les bateaux négriers jusqu’au village natal de Basse-Pointe, les misères coloniales ; les ruptures idéologique (la négritude), esthétique (le surréalisme) et politique (d’avec le communisme) ; le guide et le bâtisseur.

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L’éphéméride du 24 octobre

Lettre de démission du PCF d’Aimé Césaire à Maurice Thorez le 24 octobre 1956

Quelques mois après le percutant rapport Khrouchtchev qui révéla les crimes de Staline, Aimé Césaire a adressé cette lettre de démission à Maurice Thorez alors secrétaire général du Parti communiste Français. « Je crois en avoir assez dit pour faire comprendre que ce n’est ni le marxisme ni le communisme que je renie, que c’est l’usage que certains ont fait du marxisme et du communisme que je réprouve. »
{{Aimé Césaire, Député de la Martinique, à Maurice Thorez, Secrétaire Général du Parti Communiste Français.}}

Maurice Thorez,

Il me serait facile d’articuler tant à l’égard du Parti Communiste Français qu’à l’égard du Communisme International tel qu’il est patronné par l’Union Soviétique, une longue liste de griefs ou de désaccords. _ La moisson a été particulièrement riche ces derniers temps et les révélations de Khrouchtchev sur Staline sont telles qu’elles ont plongé, ou du moins, je l’espère, tous ceux qui ont, à quelque degré que ce soit, participé à l’action communiste dans un abîme de stupeur, de douleur et de honte.

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Noria, exposition collective pour les 110 ans de la naissance d’Aimé Césaire

Jusqu’au 31 août 2023 au Centre culturel Tangamen, sur le site de Gradis à Basse-Pointe

— Par Jean-Marc Terrine, Commissaire d’exposition —

La ville de Basse Pointe ouvre une ronde culturelle, en collaboration avec la Collectivité Territoriale de Martinique, dans le cadre de la célébration des 110 ans de naissance du poète de la blessure sacrée. Les arts visuels sont de la fête avec une exposition collective autour de six plasticiens martiniquais.

Des formes et des couleurs pour émerveiller le poète.

En effet, Aimé CÉSAIRE n’aimait pas les concepts, ni la raison folle des Lumières et sa langue qui enferme. Corset tricoté, étriqué du signe et du sens qui parlent sans dire. Poète plutôt sensible aux images et au langage polysémique qui chante l’imaginaire : le rythme-flux et les métaphores, l’antipoésie.

Alors, pour célébrer les 110 ans d’enfantement du poète dans sa terre de Basse Pointe, qu’Aimé Eyma tant, une exposition d’art et d’expression du visible et de l’invisible, ne pouvait être que le meilleur cadeau.

Les artistes Catherine CÉSAIRE, Norville GUIROUARD-AIZÉE, René LOUISE, Maïmé MASSOL, Christophe MERT et Ricardo OZIER-LAFONTAINE sont là, avec leurs œuvres.

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Césaire, Autre horizon

Appel à projet

Dans le cadre du 110e anniversaire de la naissance d’Aimé Césaire, la collectivité territoriale a lancé un appel à projets intitulé « Césaire, Autre horizon ». L’objectif annoncé ? Demander au monde des arts de travailler sur l’œuvre de Césaire, afin de faire « redécouvrir le chantre de la négritude, comme un bâtisseur fondamental sous un angle original et stimulant ». Les projets retenus se verront attribuer une somme de 20 000 euros, dédiés à « la recherche nécessaire aux projets culturels et artistiques novateurs ».

Qui peut se présenter ?

Les candidats peuvent postuler seuls ou collectivement

Les associations culturelles

Les personnes porteuses d’un projet culturel

Les collectivités municipales

Les structures de droit privé ou de droit public

Les établissements d’enseignement public

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Flè-Sézè

— Par Daniel M. Berté —

I ni an bel boutjé
Konpozé par an spésialis
Lanati natirel ek lanati imèn épi
Flè-langajman

I ni an flè
Koupé épi an woch
Vréyé dèyè chien-lari
Flè-ferman

I ni an flè
Pou sa ritouvé kò’w
Epi nanm-ou osi
Flè-pèdi

I ni an flè
Yo tjuiyi an gran van
Ek ki très rézistan
Flè-latanpet

I ni an flè
Ki té kroché an woché
Vag-lanmè baloté
Flè-laminè

I ni an flè
Koupé dan an péyi
Eti moun té ka pé
Flè-chien

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Sur les traces d’Aimé Césaire…

ou les sites, rues et édifices baptisés Aimé Césaire

Par Xavier Chevallier, conservateur en chef des bibliothèques —

Cent-dix ans après sa naissance et quinze ans après sa disparition, quelle(s) empreinte(s) a laissée(s) Aimé Césaire en Martinique, dans l’Hexagone et ailleurs ? C’est la question que l’on peut légitimement se poser au sujet de la postérité littéraire et politique du Chantre de la négritude, en examinant notamment le nombre de livres, études, articles, conférences, films et émissions qui lui ont été consacrés – plusieurs centaines. Les archives audiovisuelles et le web permettant de remonter des années 1960 à 2008 sont de ce point de vue une source inépuisable d’informations et de (re)découvertes sur les aspects multiples de l’homme et de l’œuvrei.

Pourtant, c’est par un autre biais, à savoir la place qu’occupe Aimé Césaire dans l’espace public, que sera ici abordée la réception d’une œuvre et d’une personnalité aussi éminente qu’imposante. Approche qui, loin d’être anecdotique, est révélatrice à bien des égards de l’évolution de la perception et de la dimension de l’illustre personnage.

Aussi ai-je entrepris en 2022 des recherches sur internet pour trouver les sites, salles, bibliothèques, établissements scolaires, édifices, rues, places, fresques et statues portant le nom d’Aimé Césaire en Martinique, en France et dans le monde.

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« Discours sur le colonialisme » par la Cie Moun San Mélé

Vendredi 5 mai à 10h30 au T.A.C.

« La colonisation est la tête de pont de la barbarie d’où, à n’importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation…
Le colonisateur qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête tend objectivement à se transformer lui-même en bête. »
(In Discours sur le Colonialisme)

« A tout réajustement politique, à tout rééquilibrage d’une société, à tout renouvellement des mœurs, il y a toujours un préalable, qui est le préalable culturel. »
(In Discours sur la Négritude)

Aujourd’hui le « Discours sur le colonialisme », mémoire de l’Histoire vu du côté de ceux qui ont subi et souffert de la colonisation peut aussi être entendu comme un cri libérateur et vivifiant pour tous, véritable affirmation de la dignité de l’être humain d’où qu’il vienne dans
son « être au monde » réévaluant le passé, pour construire le futur ensemble.
Dans une forme de spectacle épuré les deux comédiens donnent à entendre pour l’un la parole d’Aimé Césaire et pour l’autre les différents points de vue des figures convoquées par l’auteur dans ce texte.

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Première « Déblosaille » poétique à Saint-Esprit

— Par Selim Lander —

En préfiguration du deuxième festival de poésie organisé par l’association Balisaille au mois de mai prochain, une réunion bien sympathique, à laquelle était conviés tous les amateurs de la chose poétique, a eu lieu dimanche 19 mars. Ce fut d’abord l’occasion de rendre hommage à quelques poètes et poétesses locaux souvent injustement oubliés, disparus depuis peu pour la plupart, qui ont chanté la Martinique dans leurs œuvres, ses joies et ses peines. En voici la liste qui, fatalement, ne parlera pas de la même manière à tous nos lecteurs :

Gilbert Gratiant  (1895-1985)
Ina Césaire (1942-)
Georges Devassoigne (1931-2015)
José Le Moigne  (1944-)
Marie-Magdeleine Carbet (1902-1996)
Nelly Martin ( ?-?)
Rose-Eliane Landès (1955-2010)
Guylaine Avenel alias Clo-Dja ( ?-?)

« Heureux ceux qui sont mort pour la terre charnelle », écrivait Péguy dans le poème Ève (1913). Il écrivait aussi « Heureux ceux qui sont morts dans ce couronnement / Et cette obéissance et cette humilité ». Si Péguy parlait des soldats morts pour la patrie, le poète qui glorifie son pays dans ses vers (sans cacher pour autant ses revers) ne mérite-t-il pas lui aussi un tel éloge ?

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À propos de l’Ur-texte  » Et les chiens se taisaient » d’Aimé Césaire

Peut-on faire lecture publique d’un texte qu’un auteur a désavoué ?

— Par Roland Sabra —

Désavouer: Refuser de reconnaître quelque chose comme sien, le renier. Larousse .

Pendant longtemps, jusqu’en décembre 2008, n’étaient connues que quatre versions du texte d’Aimé Césaire «  Et les chiens se taisaient ». Les deux plus célèbres, publiées en français sont celle de 1946, chez Gallimard, insérée dans le recueil « Les armes miraculeuses », suivie en 1956 d’un « arrangement théâtral » de Présence Africaine. Cette année là deux autres versions, dues au travail de l’écrivain et traducteur Janheinz Jahn voient le jour, Und die Hunde schwiegen , en allemand dans le texte, la première radiophonique dont il existe une transcription et une autre suffisamment ré-élaborée, transformée pour qu’elle soit considérée, par certains, comme le résultat d’une co-écriture entre le poète et son traducteur. « Jahn supprime dans les trois actes environ un tiers du texte original de Césaire […]. Il complète ce qu’il a conservé par des scènes et des indications scéniques qu’il a lui-même rédigées et qui constitueront environ 20 % de la totalité du texte définitif de cette version.

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Une vie de Césaire illustrée à l’usage des jeunes générations

— Par Michel Herland —

Césaire est mort à 95 ans en 2008. Pour les lycéens martiniquais âgés aujourd’hui de quinze ans Césaire fait partie du monde d’avant, celui d’avant leur naissance, lorsque le poète-député-maire commandait de près ou de loin l’actualité de l’île. Le livre qui vient de paraître n’a pas été écrit spécialement à leur intention, il vise sûrement un plus large public. Il n’empêche que sa place paraît toute trouvée dans les chaumières martiniquaises – comme celles de la diaspora – pour apprendre aux jeunes générations qui fut ce grand homme qui a tellement compté localement.

Césaire fut également très important pour nombre d’intellectuels africains qui l’ont découvert par le biais soit du Discours sur le colonialisme soit de la poésie ou du théâtre. On ne peut que souhaiter que cet ouvrage bénéficie du programme des publications subventionnées à destination de l’Afrique francophone et qu’il y soit largement diffusé.

On ne cherchera pas dans ce livre bref, à la typographie aérée, avec des illustrations en pleine page une analyse un tant soit peu complète de la vie de Césaire, a fortiori de son œuvre. 

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« Il avait l’agoraphobie, Noël. »… Aimé Césaire

Au bout du petit matin, ce plus essentiel pays restitué à ma gourmandise, non de diffuse tendresse, mais la tourmentée concentration sensuelle du gras téton des mornes avec l’accidentel palmier comme son germe durci, la jouissance saccadée des torrents et depuis Trinité jusqu’à Grand-Rivière, la grand’lèche hystérique de la mer.

Et le temps passait vite, très vite.

Passés août où les manguiers pavoisent de toutes leurs lunules, septembre l’accoucheur de cyclones, octobre le flambeur de cannes, novembre qui ronronne aux distilleries, c’était Noël qui commençait.

Il s’était annoncé d’abord Noël par un picotement de désirs, une soif de tendresses neuves, un bourgeonnement de rêves imprécis, puis il s’était envolé

tout à coup dans le froufrou violet de ses grandes ailes de joie, et alors c’était parmi Ie bourg sa vertigineuse retombée qui éclatait la vie des cases comme une grenade trop mûre.

Noël n’était pas comme toutes les fêtes. Il n’aimait pas à courir les rues, à danser sur les places publiques, à s’installer sur les chevaux de bois, à profiter de la cohue pour pincer les femmes, à lancer des feux d’artifice au front des tamariniers.

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« Poreux à tous les souffles du monde »

Une biographie magistrale, dans laquelle revit, depuis ses racines, Aimé Césaire, le poète combattant, auteur de théâtre et homme politique.
« Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir », écrivait dans Cahier d’un retour au pays natal (1939) Aimé Césaire, dont Kora Véron publie une biographie remarquable. Elle explore six périodes de la vie du poète, depuis Fort-de-France, « cul-de-sac royal », puis Normale sup à Louis-le-Grand avec Senghor, les écrits collectifs en revues, « l’Étudiant martiniquais », « l’Étudiant noir », la composition du fameux Cahier, « une forme neuve, non totalisante, non hiérarchisée, non centrée, non symétrique ». La période « Septembre 1939-novembre 1945 » voit le retour en Martinique, la fondation de la revue Tropiques, acte de résistance poétique à la « littérature de hamac ». La rencontre d’André Breton à Fort-de-France, en 1941, joue un rôle déterminant, dont Césaire s’émancipera.

L’ouvrage permet de retraverser l’histoire de son siècle aux côtés du poète flamboyant, également tribun magnifique, ennemi de tout obscurantisme, maire de Fort-de-France cinquante-six ans durant.

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Aimé Césaire, la voix de la fraternité

En 1976, Aimé Césaire s’entretenait avec Edouard Maunick, poète et journaliste mauricien, au cours d’une série de cinq émissions. Le poète et homme politique antillais avait 63 ans à cette époque. Dans ces entretiens, il parle de son parcours intellectuel et de son attachement à la culture antillaise et africaine. Il évoque aussi la douleur de l’exil, le racisme toujours présent dans les sociétés occidentales et l’importance de maintenir l’espoir parmi les peuples noirs opprimés.

Aimé Césaire est né en Martinique en 1913. Après de brillantes études au lycée Schoelcher de Fort-de-France, il obtient en 1931 une bourse qui lui permet de suivre des études à Paris. En 1934, il fonde la revue L’Etudiant noir avec Senghor, Damas, Sainville et Maugée, puis entre à l’Ecole Normale  Supérieure. En 1935, il commence à écrire un long poème, le Cahier d’un retour au pays natal, pour lutter contre le dépaysement et l’exil. Il invente le terme de négritude. En 1939, il retourne en Martinique où il enseigne au lycée de Fort-de-France. En 1941, il fonde la revue Tropiques avec sa femme et d’autres amis.

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Lire Aimé Césaire, sous tous les cieux

« The Complete Poetry of Aimé Césaire », version bilingue anglais-français

En février 2020, l’universitaire américain Albert James Arnold publie en français, « La Littérature antillaise entre histoire et mémoire, 1935-1995 », une étude dense consacrée entre autres au concept de nation et aux discours identitaires aux Antilles. L’ouvrage évoque également les questions de la négritude, de l’antillanité, du créole, analysant des œuvres d’auteurs comme Maryse Condé, Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Simone Schwarz-Bart ou Gisèle Pineau. À la question de savoir ce qui a présidé au choix spécifique de cette période, Albert James Arnold répond que « la première date est celle où Aimé Césaire commence à écrire sur le dilemme de l’étudiant noir devant la montée des fascismes. Il entrait à l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm et publiait ses premiers articles sur la négritude  dans « l’Étudiant noir ». La seconde date est celle où une maison d’édition antillaise – Ibis Rouge – s’implante en Guyane avec des antennes en Guadeloupe et en Martinique. Entre ces deux dates, tout ce qui s’écrit aux Antilles ayant une certaine importance se publie en métropole et en relation avec l’institution littéraire française ».

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Césaire et ses héritiers

Douze ans après sa mort, le 17 avril 2008, l’écrivain et homme politique martiniquais Aimé Césaire est l’objet d’un documentaire diffusé  ce jeudi soir sur France Ô à 20h 55.

— Par Sabine Gignoux —

Décédé il y a douze ans, le 17 avril 2008, Aimé Césaire est à l’honneur ce soir… mais sur France Ô, comme si sa voix puissante ne concernait plus aujourd’hui que les territoires d’outre-mer ! Pourtant ce documentaire, en donnant la parole à plusieurs de ses héritiers, montre l’universalité de son message qui résonne autant chez des personnalités antillaises, comme l’ancien footballeur Lilian Thuram ou la journaliste Audrey Pulvar, que chez le Calédonien Emmanuel Kasarhérou, directeur adjoint des collections au Musée du Quai-Branly, la comédienne d’origine sénégalaise Aïssa Maïga, l’écrivaine franco-marocaine Zineb El Rhazoui ou le chanteur Arthur H.

Portrait attachant d’un esprit ironique

Résumer en une heure la personnalité foisonnante de Césaire est une gageure. On aurait aimé entendre ainsi davantage la force poétique et provocante de ses mots qui fascinèrent André Breton. On aurait voulu voir mieux célébrée son œuvre théâtrale et poétique. Par petites touches, Isabelle Simeoni et Fabrice Gardel parviennent tout de même à dresser le portrait attachant de ce jeune normalien, défenseur de la « négritude » avec ses amis Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas et Alioune Diop.

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Au Nègre fondamental

— Par Patrick Mathelié-Guinlet —
Le père du nègre est mort !
Je vous parle pas de Cham.
Aujourd’hui dans mon slam
j’ai mis toute mon âme :
qu’il emporte mes mots
au loin jusqu’à son corps.
Du nègre Orphée
s’est tue la lyre,
dans les bras de Morphée
dirait-on pas qu’il dort ?
Car un poète ne peut être mort :
tant qu’on continue de le lire
il continue de vivre encore
au cœur de notre souvenir
pour les nombreux siècles à venir.
Certes tu fus aimé,
Aimé, comme ces airs,
Césaire, de liberté
que tu nous a chantés
et qui nous ont charmés.
Jamais nous te laisserons partir.

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Aimé Césaire, un penseur éruptif

— Max Pierre-Fanfan, Journaliste/Écrivain  —

L’hommage rendu mercredi 10 avril 2019 au Panthéon à l’homme politique et poète martiniquais Aimé Césaire (décédé le 17 avril 2008) à l’occasion de la publication de ses écrits politiques (sous la direction d’Édouard de Lépine et de René Hénane) a ravivé sa pensée plus éruptive et présente que jamais.
Sa mémoire ne se réduit pas à l’évocation voire à l’invocation d’un simple passé. La pire faute qui puisse être commise serait de considérer ce passé comme oublié, oblitéré;;;Quelque chose de ces moments ou de ces évènements historiques, nous sont aujourd’hui transmis. Ces derniers aussi loin soient-ils de nous dans l’espace et dans le temps nous concernent tous .ils constituent notre présent réminiscent dans une histoire toujours à requestionner. Citer le passé n’a que très peu de sens autre qu’antiquaire ou nostalgique si l’on ne s’acquitte pas du souci de le citer à comparaître, de le citer au procès toujours ouvert de notre histoire présente. Les écrits politiques d’Aimé Césaire, à l’instar de ses œuvres poétiques et littéraires, témoignent, construisent une filiation, déroulent des fils afin que nous puissions, nous et nos descendants, configurer quelque chose de cette histoire qui nous a formés.

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Césaire, la « cause noire » et le prolétariat martiniquais…

Lettre ouverte à propos du colloque Aimé Césaire

— Par Marie-Hélène Léotin —

La Collectivité Territoriale de Martinique a organisé, le 17 avril 2018, en salle de délibérations Camille Darsières, un colloque intitulé « Aimé Césaire, l’écrivain et l’homme politique ». Depuis cette date, la CTM et sa conseillère exécutive en charge de la culture, sont l’objet d’articles surprenants, pour ne pas dire effarants, émanant de l’organe d’un parti politique local. Pourtant, il était tout à fait normal qu’une institution majeure en Martinique rende hommage – c’est la première fois qu’elle le fait – à cet écrivain et cet homme politique incontournable qu’était Aimé Césaire dans notre XXe siècle martiniquais. Nous n’aurions rien fait à l’occasion du 10e anniversaire de sa mort, beaucoup de Martiniquais, je crois, nous l’auraient reproché. C’est une institution qui a organisé ce colloque, pas un parti politique ou des femmes et des hommes partisans. Ce sont des universitaires en grande partie qui sont intervenus. Ce colloque, même s’il n’était organisé que sur une seule journée, a revêtu un caractère scientifique et international.
La Conseillère exécutive en charge de la Culture, ancien professeur d’histoire et géographie en lycée, a dit, lors d’une interview, à propos de 1956 et de la rupture de Césaire avec le PCF, qu’en ce qui concerne les conséquences en Martinique, Césaire avait opté pour le choix de défendre la « cause noire » et qu’il avait quelque peu abandonné le prolétariat martiniquais.

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Hommage à la pensée d’aImé Césaire

Mardi 17 avril 2018 à 19h 30 au T.A.C.

http://fortdefrance.fr/wp-content/uploads/2018/04/visuelWEBALPHA.jpgLa Cie Téatlari – Théâtre des Cultures créoles / José ALPHA

La Cie Chouboulman / Jocelyn Régina

présentent

Hommage à la pensée  d’Aimé Césaire

Une pièce théâtrale populaire conçue autour des actes et de la pensée d’Aimé Césaire, qui sera donnée gratuitement au public :

Paroles et Silences d’Aimé Césaire de José Alpha, avec le comédien conteur Jean Claude Duverger accompagné par le comédien musicien Christian Charles, et les danseurs du Caribean AlphaPro de Ruddy Scaron, le mardi 17 avril à 15h (scolaires)  et à 19h30 (tout  public).

Le Nègre pongo, balayeur des quais de la Gare St Lazare, raconte sa rencontre avec Aimé Césaire quand il descendit du train pour la première fois en 1931. Il se rappelle bien du regard porté sur son peuple et sur le Monde, par ce type qui fut le Maire de Fort de France et Député de la Martinique, mais surtout le poète philosophe dont les paroles et les silences marquent encore les peuples opprimés du monde. Une comédie dramatique qui fut donnée sur les quais de la Gare St Lazare pour les cheminots et les usagers de la Sncf en 2013.

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«Cher Aimé Césaire»: un héritage toujours vivace

— par Tirthankar Chanda —

Dix ans après la disparition d’Aimé Césaire, que reste-t-il aujourd’hui de sa pensée poétique et de son action politique ? Une partie de la réponse est à chercher dans le volume collectif composé de lettres adressées au leader défunt, qui paraît à l’occasion de la date anniversaire de sa mort.

1913-2008. Il y a dix ans, le 17 avril 2008, disparaissait Aimé Césaire, poète et homme politique français, originaire de la Martinique. La France fit des funérailles nationales à cet homme de la stature d’un Victor Hugo ou d’un Chateaubriand, avant d’inscrire son nom trois ans plus tard dans la crypte du Panthéon où Césaire a rejoint les grands hommes auxquels la patrie demeure éternellement reconnaissante.

Maire de Fort-de-France pendant 56 ans et député de la Martinique pendant 48 ans, Césaire a été un fin politique, car son action sur le banc des parlementaires a fondamentalement changé le rapport de la France avec ses vieilles colonies d’outre-mer, devenues depuis des départements français.

Plus important encore sans doute, le rayonnement de son œuvre littéraire a profondément marqué l’imaginaire francophone.

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« Aimé Césaire (1913-2008) : l’écrivain et l’homme politique »

Colloque le 17 avril 2018 à la C.T.M.

La pierraille sommeilleuse
Ne dépare pas le pur visage de l’avenir
Bâtisseur d’un insolite demain
Que ton fil ne se noue
Que ta voix ne s’éraille
Que ne se confinent tes voies
Avance
Aimé Césaire, Parole due.

Ce colloque a pour objectif de nous permettre d’approfondir nos connaissances sur notre histoire et nos littératures contemporaines, l’écriture, la pensée, les choix et l’action d’Aimé Césaire, écrivain majeur du XXè siècle, député-maire de Fort-de-France, personnalité qui a marqué la vie politique et culturelle en Martinique dans la deuxième moitié du XXè siècle.

Etudier, expliquer, porter des éléments d’analyse et de compréhension, afin de continuer notre cheminement et rendre nos sociétés meilleures.

Programme du colloque

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