Catégorie : Festivals

À Fort-de-France, création  de la Commission « Mémoire et Transmission »

Dans le cadre du Festival Culturel, ouverture du Cénacle sur le thème « Dialogue entre Histoire et Mémoire dans l’espace public »

France Antilles : Pour débattre de ces questions d’actualité : Karfa Sira Diallo, fondateur et président de l’Association Internationale Mémoires et Partages basée à Bordeaux et Dakar ; Sandrine Lemaire, agrégée et docteure en Histoire de l’Institut Universitaire Européen de Florence (Italie), la Martiniquaise Jeanne Wiltord, psychiatre et psychanalyste à Paris, Robert Philomé, présentateur des Matinales de France 24 ; mais aussi Danielle Marcelline, avocate, Keycia Virapin-Arnaud, étudiante au Campus Caribéen des Arts et membre du MIR, ou encore Alexane Ozier Lafontaine, qui intervenait à titre personnel.

Ce Cénacle se poursuit ce soir, vendredi 24 juillet, à 18h30, au Kiosque Guédon, sur le front de mer de Fort-de-France. Au programme notamment, le dialogue dans l’espace public.

Soirée du 23 juillet : 

Après un « débat » public qui, faisant suite aux prises de parole officielles, a par instants frisé la caricature, deux des spectateurs debout s’affrontant comme dans un combat de coqs, Danielle Marcelline, l’une des modératrices de la séance, a su faire preuve d’un bel esprit d’à propos, reprenant la demande de Karfa Sira Diallo à davantage « d’humilité », terme que d’aucuns contesteront sans doute, mais les humains de bonne volonté auront compris qu’il s’agissait là de montrer un peu plus de modestie et  moins d’orgueil, de reconnaître que nous sommes l’aboutissement d’une lignée de générations responsables, qu’en aucune façon il ne s’agissait de nous tenir humbles ni de subir ni de courber la tête !

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« Aux Francophonies, la générosité ne sera pas sous masque » 

« Les Francophonies – Des écritures à la scène » : si la crise actuelle compromet la venue de certains spectacles de la prochaine édition – 23 septembre / 3 octobre 2020 –, elle n’atteint en rien le désir de partage et de rencontres de son directeur. 

Écoutons le directeur du Festival, Hassane Kassi Kouyaté, dans « Interviews » du site culturel “Sceneweb, l’actualité du spectacle vivant” :

« Avec les Zébrures d’Automne, les Zébrures de Printemps, qui devaient avoir lieu du 20 au 29 mars, constituent « Les Francophonies – Des écritures à la scène », que j’ai rebaptisées ainsi afin de mettre en avant l’ensemble du processus de création. Comme « Les Nouvelles Zébrures » dans le cadre des « Francophonies en Limousin », cette manifestation est centrée sur les nouvelles écritures francophones et leurs auteurs. Mais cela à l’échelle d’un festival, sous des formes diverses et dans différents lieux de la ville. Il est donc hélas impossible de reporter sa première édition, annulée du fait de la crise sanitaire. Le faire au moment des Zébrures d’Automne créerait une confusion quant à la nature du projet global, et causerait une surabondance de propositions.

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Dernières Infos Ciné, en Martinique et Guadeloupe

Le cinéma reprend des couleurs ! En dépit de nos visages par obligation masqués, et malgré la nécessité de laisser vide un siège entre les autres et nous-même, lentement mais sûrement nous retrouvons le chemin des salles obscures, et le bonheur du grand format à partager entre spectateurs ! Oh, le plaisir d’échanger au sortir d’une projection, de confronter avec passion nos accords et nos désaccords !

Alors qu’à Fort-de-France, sur les écrans de la Salle Frantz Fanon et sur ceux du complexe cinématographique de Madiana, la saison proposée par Tropiques Atrium Scène Nationale se termine en beauté, grâce à la programmation éclectique et toujours éclairée de Steve Zébina notre « découvreur », notre « passeur de films », ne manquez pas les informations concernant le « Cinémartinique festival » (autrement connu sous le sigle RCM, « Rencontres Cinéma Martinique »), ni celles venues de « Mission Cinéma Caraïbe » en Guadeloupe —  une Mission qui semblerait prendre le relais du FÉMI, le bien connu Festival Régional et International du Cinéma, créé d’abord en 1992 sous le nom de festival « Femmes et Cinéma », par Felly Sédécias et Patricia Lavidange.

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Un Festival Culturel à destination de la population martiniquaise

Kariculture, magazine culturel trilingue de la Caraïbe, nous parle du Festival Culturel de Fort-de-France, version 2020

Henri-Olivier Michaux, chargé du développement culturel de la ville-capitale, signe à ce sujet une comparaison flatteuse : « Avec celui d’Avignon, notre festival est l’un des derniers festivals pluridisciplinaires français ». Comparaison qu’il explique par le fait que la manifestation conjugue théâtre — un nombre restreint de pièces, toutefois, il faut bien le reconnaître —,  arts plastiques, musique, danse et conférences. Malgré les contraintes sanitaires et un budget réduit, le coronavirus n’a pas eu raison de la 49e édition, qui se tient à Fort-de-France du 4 au 28 juillet. “Entre nous”, l’expression choisie pour nommer cette édition spéciale, indique « le thème générique de ce festival, qui s’appuie sur la notion de rassemblement inter-générationnel et solidaire ».

Sachons que le Festival, l’un des plus anciens de la Caraïbe, célébrera en 2021 son cinquantième anniversaire !

Extraits de l’entretien donné au journal par Henri-Olivier Michaux :

« On tenait vraiment à faire cette 49ème édition parce que l’année prochaine… on veut célébrer la 50ème édition en grande pompe !

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Le festival « Vues d’Afrique », version virtuelle 2020

Le cinéaste sénégalais Mamadou Dia et son acteur Alassane Sy ont reçu les prix de la Meilleure fiction long métrage et du Meilleur acteur au festival « Vues d’Afrique », à Montréal, pour « Le père de Nafi ». 

Le 27 avril 2020 à Montréal, le 36e festival de cinéma « Vues d’Afrique » a dévoilé les lauréats des prix et des mentions de sa compétition, lors d’une cérémonie de clôture virtuelle accessible en direct, ce jour-là, sur sa page Facebook. Ce support a permis à tous les festivaliers et à un large public d’assister à cette cérémonie, et aux réactions des gagnants à travers le monde entier, sur sa plateforme. Animée par Eric M’Boua (animateur canadien d’origine ivoirienne) de Prodzitiv (organisateur d’événements), avec le concours de l’organisation du Festival, la soirée a été l’occasion de célébrer la vitalité et le dynamisme des cinématographies africaines et caribéennes, mises à l’honneur lors de cette 36e édition.

Depuis 36 ans en effet, « Vues d’Afrique » est une vitrine pour tous les grands cinéastes africains et créoles. Ce festival s’affirme comme l’organisme de référence pour l’information et la diffusion de productions culturelles sur l’Afrique, les Pays Créoles et leurs Diasporas, en particulier les productions audiovisuelles sur toutes les plateformes.

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Pas de bel été au Théâtre du peuple !

Le Théâtre du Peuple de Bussang annule sa saison estivale

L’équipe du Théâtre : 

« Nous travaillons chaque jour afin de trouver des solutions pour nous permettre d’honorer les engagements pris auprès de nos salariés de la saison d’été (intermittents et saisonniers) et nous espérons être en mesure de rouvrir à l’automne, de quelque manière que ce soit. Nous tenions enfin à vous remercier pour vos nombreux messages de soutien. Prenez soin de vous, nous avons hâte de vous retrouver à Bussang. »

Maurice Pottecher (créateur du théâtre), Le Diable marchand de goutte, 1895

« Maintenant le silence est retombé sur l’enclos, le théâtre de bois et de feuillages a remisé pour un an ses portants rustiques (…).
Mais au-dessus de la vision effacée, l’idée reste ; elle couve sous la cendre d’un foyer éteint : elle attend un nouveau souffle qui la fasse jaillir en brillantes étincelles.
Le Théâtre du Peuple est rentré (…) sous la terre à la façon du grain que le semeur confie au sol dans cette saison recueillie pour que l’été prochain en lève la moisson ; il renaîtra, il portera sa récolte. 

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Quel avenir pour le Festival d’Avignon ?

Toutes les manifestations culturelles étant interdites (au moins jusqu’au 15 juillet ?) le directeur d’Avignon supprime l’édition 2020.  

Contraint à l’annulation

« Je suis en train de vivre la pire soirée de ma vie, celle que je n’aurais jamais voulu vivre. » Au bout du téléphone, la voix d’Olivier Py est blanche. Le directeur d’Avignon, d’ordinaire si bavard, si lyrique, laisse passer de longs silences entre les mots. Le 8 avril dernier, il annonçait fièrement sur le site du festival – avec panache, défi, et peut-être inconscience – sa programmation 2020, et voilà que la déclaration d’Emmanuel Macron, ce lundi soir, ne laisse plus aucun espoir au meilleur festival de théâtre européen.

Le président de la République a en effet annoncé la suppression de toutes les manifestations culturelles au moins jusqu’au 15 juillet. Et « rien n’est sûr après », poursuit Olivier Py, qui avait un temps caressé l’idée d’un festival allégé, qui aurait pu démarrer le 15 juillet.

« Le 20 avril, je vais donc convoquer par Skype un conseil d’administration exceptionnel, à qui je soumettrai mon plan d’annulation.

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Le ministre laisse entrevoir un espoir pour les “petits” festivals

Après l’annulation des “grands” festivals d’été, l’État promet un soutien économique et Franck Riester imagine la possibilité d’accompagner des événements à jauges réduites.

— Par Yves Perennou —
L’interdiction des grands rassemblements jusqu’au 15 juillet minimum s’apparente à une traversée du vide pour le secteur des arts du spectacle. « C’est un moment terrible pour la culture, mais l’État sera aux côtés des festivals, peut-être en organisant des festivals différents en 2020, mais surtout en 2021 », a déclaré Franck Riester sur France Inter, le 16 avril. Le ministre a précisé que l’interdiction concernait les “grands” festivals. En revanche, Franck Riester a entrouvert une porte pour les “petits” festivals : « Nous avons à préparer, d’ici deux semaines, des éléments pour envisager le déconfinement prévu à partir du 11 mai. La priorité sera la santé des spectateurs, artistes et techniciens, mais, s’il n’y a pas de problèmes de sécurité, nous accompagnerons [ces petits festivals] ». Une annonce qui a déclenché un grand désarroi. Le Prodiss s’alarme : « Cette déclaration plonge l’ensemble du secteur du spectacle dans la plus grande confusion : festivals, producteurs de concerts, artistes et spectateurs sont dans l’incompréhension.

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« Le retour du Roi Lion » :  un conte contemporain

— par Janine Bailly —

Après La forêt des illusions, voici au Festival des Petites Formes un autre spectacle en provenance de la Guyane, Le retour du Roi Lion, mis en scène par Ewline Guillaume. Une œuvre collective de la compagnie KS and CO, adaptée du roman de Joël Roy, Le Lion Réincarné paru à L’Harmattan en 2014, avec pour sous-titre « un conte contemporain, ce que dit le marronnage ». L’auteur, qui vit en Guyane, « s’intéresse à la culture des “Gens du fleuve”, les descendants des esclaves ayant choisi le marronnage plutôt que la soumission aux colons. Ses recherches l’amènent à écouter des témoignages… pour tenter de remonter le fil de la tradition orale… ». Par l’avant-propos, il nous dit quelle fut l’origine de ce roman, une histoire vraie que je résumerai brièvement. À Amsterdam, dans les années 1980, une femme d’origine surinamaise, victime de crises ressemblant à des possessions, fut prise en charge par la psychiatrie. L’ayant entendue, un Gambien originaire de Georgetown, déclara :« Mais ce que la dame hurle, on appelle ça des djats », cris que les Anciens utilisaient au temps des dynasties mandingues, en Afrique Occidentale, pour chasser les lions.

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« Vivre », dans le sillage de la Compagnie Car’Avan

— par Janine Bailly —

Vu ce mardi 21 janvier, la deuxième création offerte sous le chapiteau, dans ce Festival 2020 des Petites Formes : le « Vivre » sous la direction artistique de Thierry Sirou, chorégraphe et metteur en scène, une production de la Compagnie Car’Avan. De celle-ci, nous avions déjà découvert, sur la scène du Théâtre Aimé Césaire en 2018, « Amniosphère », un spectacle singulier et qui « de la conception à la délivrance, restitue[ait] la prodigieuse amplitude des échanges émotionnels et physiques qui relient la mère, confrontée aux aléas de la vie, et le bébé à naître ».

Quand le spectacle « Vivre » commence, on devine sur la scène baignée dans une semi-obscurité des origines, deux présences, Elle et Lui. Homme, Femme. Rien d’autre. Les corps seuls, dans leur éphémère densité, pour occuper l’espace. Dans un premier temps, émouvant et beau, ces corps se cherchent, se trouvent et se perdent, se prennent et se déprennent. Ils s’imbriquent, puis se détachent, ils s’accordent puis se rejettent, et sous le pont des jambes écartées de l’autre, l’un parfois se glisse.

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« La forêt des illusions » : faisons un rêve !

— par Janine Bailly —

Il fallait, pour entrer dans « La forêt des illusions » laisser au seuil du chapiteau les certitudes de l’âge adulte, se défaire des règles que la raison impose et retrouver, à défaut de son âme d’enfant, sa capacité à croire et à s’émerveiller. Accepter de faire le voyage dans le monde des Esprits, descendre avec l’auteur et metteur en scène Grégory Alexander « dans le tréfonds de l’imaginaire guyanais », se laisser guider par deux acteurs merveilleux au cœur de la verte forêt hantée de mythes et de légendes : c’est à cela que nous conviait la Compagnie des Cueilleurs de Brume, venue de Cayenne, et ce nom seul déjà invite au rêve !

L’histoire, inspirée des mythes créoles et amérindiens, a tous les aspects du conte traditionnel, du conte qui fait peur, du conte qui étonne et émerveille. Elle nous dit le chemin d’apprentissage du garçon, joué avec ce qu’il faut de candeur par Devano Bathooe, quand il s’enfonce au cœur de la forêt profonde et sombre, ce domaine de Massala où a disparu sa grand-mère.

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« Le collier d’Hélène », généreuse ouverture au Festival des Petites Formes

— par Janine Bailly —

Dramaturge québécoise, Carole Fréchette a imaginé « Le collier d’Hélène » en mai 2000, à la suite d’un séjour d’un mois au Liban où elle résidait dans le cadre du projet « Écrits nomades », en compagnie de huit autres auteurs issus de la francophonie. Dans une interview, elle dit y avoir perdu un collier, que cela lui a donné l’idée de la pièce, que par le théâtre elle « prend la parole pour interpeller les contemporains ».

Interpellés, nous le sommes d’emblée par la scénographie qu’adopte Lucette Salibur pour cette nouvelle mise en scène à la salle Frantz Fanon de Tropiques Atrium — après celles de 2007, de 2009 dans ce même  lieu et au festival d’Avignon, de 2017 à nouveau à l’A’Zwel. Ici, quelques blocs gris épars sur le plateau, bientôt reliés par des rubans de chantier rouges et blancs, qui se croiseront et qui entremêlés en tous sens par le contremaître évoqueront le labyrinthe d’une ville à reconstruire, défigurée par la guerre, mais tout autant l’esprit d’Hélène dont la confusion se marque par des interrogations, des hésitations en points de suspension, des affirmations d’ignorance — « Pourquoi j’ai fait ça, je ne sais pas, c’était plus fort que moi » —, ou des cris de colère et de plainte.

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FIAP 2019 : B.B Beloved Baby, de Annabel Guérédrat  

— par Janine Bailly —

Parce que je suis « fan » de son travail et de ses propositions artistiques, que je la sais en attente d’un — comme l’on dit — « heureux événement », je m’interrogeais : Annabel serait-elle là, présente aux côtés d’Henri Tauliaut non pas seulement en tant qu’organisatrice de la deuxième édition du Fiap, mais aussi en tant que performeuse ? Réponse me fut heureusement donnée, ce lundi 11 novembre, au cœur d’une ville que la célébration d’une fin de guerre lointaine avait désertifiée, dans une rue Lamartine aux rideaux de fer obstinément baissés. Seule la Station culturelle de la Coursive, au numéro 118, donnait en ce début d’après-midi signe de vie, et loin de lui ôter quelque force, le lieu paisible s’est fait cadre intime, accueillant à la performance inédite et si personnelle d’Annabel Guérédrat. 

Il y a d’abord son apparition, devant laquelle nous nous écartons, femme statue épanouie dans sa future maternité, l’éclat de sa peau brune à peine contenue par la fine lingerie — peau pleine qui illumine l’espace  ; il y  la rondeur douce et fière de son ventre que ne masque nul vêtement incongru ; la concentration un peu inquiète que laisse transparaître son visage ; et l’auréole de sa chevelure dénouée, qui coule abondante sur son visage, sombre source à bientôt discipliner.

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FIAP 2019 : Chrysalide(s), de Alicja Korek

— par Janine Bailly — 

Pour dire ce à quoi nous a conviés ce vendredi soir, à la Station Culturelle de la Coursive rue Lamartine, la performeuse Alicja Korek, les mots me viennent à manquer tant sont grandes les émotions engendrées, et je me sens sidérée, au sens où l’inattendu de la proposition me cloue sur place et me prive de parole, et je deviens comme un phonème qui irait s’amuissant.

Pour parler de la performance Chrysalide(s), je dirai néanmoins subversion des codes et des tabous, exorcisme intime, courageuse et digne mise à nu des blessures et des failles. Mais aussi miroir auquel nous retrouver, interpellation de nous qui sommes là, assis tranquillement à regarder et à nous croire à l’extérieur de ce qui se joue ici et maintenant, représentation éphémère destinée à n’être qu’une fois, devant un cercle restreint, et de ce privilège nous nous devons d’être conscients ! À chaque étape de ce que je nommerais volontiers « cérémonie », nous serons appelés à participer, sollicités par le geste d’Alicja qui supplée à la parole car de sa bouche, pas un mot ne sortira.

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FIAP 2019 : Quand la ville se fait scène ouverte

— par Janine Bailly —

Islas Cicatrices et Egwe/Egue

Ce midi du vendredi 8 novembre, Isil Sol Vil et Marina Barsy Janer investissent cette partie du Grand Marché, ouverte d’un côté sur la rue et fermée de barreaux par ailleurs, où sur les plaques de contreplaqué provisoires qui ferment les boutiques se lisent encore les traces d’un tout récent incendie. Originaires l’un de Barcelone l’autre de Puerto Rico, c’est une performance intitulée Islas Cicatrices qu’ils déroulent, sans parole aucune, dans ce cadre urbain où les uns passent, où les autres s’arrêtent, rejoignant ceux qui sont venus tout exprès pour assister à la présentation.

Sur un cercle de tissu rouge, vêtus de noir agenouillés, d’abord recueillis ils se font face et complices semblent passer en silence le pacte qui va leur permettre d’agir, l’un sur l’autre, l’un avec l’autre, l’un par l’autre. Au cours de la performance, ils convoqueront les éléments : le feu de bougies blanches, allumées et allumant ces petites torches de plantes aromatiques enroulées au bout de piques qu’Elle disposera, les plantant sous la peau, le long de ses bras à Lui ; l’air, qui portera ce parfum et cette fumée légère, comme d’encens, dans l’espace du marché ; l’eau, qui sera versée des quatre extrémités de la croix d’un tissu noir, dessinant quatre chemins liquides vers le centre qu’occupe un rond de sable blond.

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FIAP 2019 : Découverte de l’Art Performance

— par Janine Bailly —

Après la première édition qui s’est tenue en 2017 à Fort-de-France, le FIAP pour sa manifestation de 2019 a voulu s’ouvrir à de nouveaux horizons, aussi divers que  Russie, Chine, Amériques, Canada, etc, et ce dans le but de créer une plateforme caribéenne dédiée à l’Art Performance.

La conférence de presse, accueillie dans les locaux de Atelier49 rue Moreau de Jonnes, a permis de se faire une première idée de la semaine qui nous attend, riche en événements offerts par tous ces artistes « passionnés de la performance ».

La présentation assurée par Paola Lavra, docteur en anthropologie, enseignante au Campus Caribéen des Arts, a bien heureusement éclairé les novices — dont je suis —, disant en ouverture combien les cofondateurs de la manifestation, Annabel Guérédrat et Henri Tauliaut, sont détenteurs de forces créatrices, combien sont intéressantes les propositions narratives offertes avec leurs corps dans l’espace public, combien l’Art Performance nous fait sortir de notre « zone de confort ». Afin de rendre son discours plus concret, Paola prend l’exemple de Grada Kilomba, psychologue écrivaine et artiste portugaise, et plus précisément de sa performance, Illusions.

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Le FIAP, deuxième édition à la Martinique

Le FIAP 2019 sera la deuxième édition du Festival International d’Art Performance. Il se tiendra du 5 au 12 novembre 2019. Ce festival sur l’art performance est codirigé par Annabel Guérédrat et Henri Tauliaut.

Se déroulant sur une semaine, il a pour objectif de mettre en relation des artistes performers, des critiques d’art, des universitaires, des curateurs internationaux. Grâce à cette deuxième édition, de nouveaux réseaux incluant la Chine, le bassin caribéen, les Amériques, le Canada, la Russie et l’Europe, se mettent en place.

Les objectifs de ce festival sont multiples : 

1. Faire un focus ici en Martinique sur l’Art Performance, qui est très peu connu : qu’est-ce que l’Art Performance ? Quelles sont ses histoires ?

2. Faire se rencontrer, échanger, stimuler de nouvelles collaborations, de nouveaux tissages, des networks autres qu’institutionnels entre les artistes de Martinique et ceux qui viendront des États-Unis et d’Amérique du Sud

3. Susciter des vocations auprès de lycéens, d’étudiants et de très jeunes artistes, toutes disciplines confondues

4. Susciter des débats entre chercheurs, universitaires, artistes, critiques d’art, programmateurs. Ouvrir des pistes de réflexion sur l’importance de l’Art Performance dans la Caraïbe, sur son côté subversif, sur les tabous interrogés à travers cet art

5.

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Hassane Kassi Kouyaté: «Les Francophonies à Limoges étaient un choc positif pour moi»

— Par Siegfried Forster —

Un nouveau nom, un nouveau lieu, un nouveau directeur… Le Festival « Francophonies en Limousin », l’un des événements artistiques majeurs de la francophonie, ouvre ce mercredi 25 septembre ses portes à Limoges, en France, avec une nouvelle identité : « Les Zébrures d’automne ». Entretien avec Hassane Kassi Kouyaté, 55 ans, auteur, acteur, conteur et metteur en scène burkinabè, désormais à la tête des « Francophonies – des écritures à la scène », l’institution nommée pôle de référence nationale pour la francophonie.

RFI : Rituels vagabonds, la création participative de la chorégraphe martiniquaise Josiane Antourel ouvre le Festival Les Zébrures d’automne. Est-ce que cela signifie un nouveau rôle pour le public ?

Hassane Kassi Kouyaté : Oui. Pour moi, chaque Festival Les Zébrures d’automne commencera par un spectacle participatif, commandé à un créateur. Il travaillera avec les associations de la ville, du département, de la région, et des amateurs. Pour créer un spectacle qui fédère les âges et les publics différents.

Pour la première fois dans l’histoire de ce festival, il ne s’appelle plus Les Francophonies en Limousin, mais Les Zébrures d’automne.

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À Bussang, la nécessaire transgression de « Suzy Storck »

Théâtre du Peuple de Bussang jusqu’au 7 septembre 2019,

— par Janine Bailly —

De Magali Mougel : « Suzy Storck » et  «Lichen »

De tous les spectacles vus cet été, il me restera indélébile, comme un souvenir stupéfait, les images, la colère et les mots de « Suzy Storck », une pièce écrite par Magali Mougel, jeune dramaturge rentrée au bercail après diverses pérégrinations. Bien lui en prit puisque Simon Delétang a choisi de la mettre en lumière, aux côtés de Calderón de la Barca, renouant par-delà le temps avec la « tradition Pottecher », qui voulait voir chaque année en ce théâtre une production dramatique du cru. Mais non content d’assumer la mise en scène, le directeur du Théâtre du Peuple a décidé d’être présent sur le plateau, aux côtés de ses trois acteurs incarnant Suzy, sa mère et son mari, pour y tenir à lui seul le rôle du chœur. Grave et noir choryphée de lui-même, et sans émotion apparente mais adoptant le ton, la posture et le costume sombres de la tragédie, il commente les faits, guide notre appréhension et notre compréhension de l’histoire.

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Le Théâtre du Peuple, entre obéissance et transgression

« La vie est un rêve », de Pedro Calderón de la Barca

— par Janine Bailly —

Au bourg de Bussang, quand je sirote mon café matinal au seul petit bar du coin, qu’à l’heure de l’apéritif je me mêle incognito aux buveurs du soir pour un vin d’Alsace obligé, je m’émerveille d’entendre parler théâtre, de trouver là ornant le mur un portrait au fusain d’Antonin Artaud ; d’apprendre qu’il fut autrefois dessiné par cette jeune femme au comptoir : entre douceur et autorité, elle règne autant sur les « natifs » du lieu que sur les « étrangers », amateurs de théâtre venus de nombreux « ailleurs » rejoindre la population locale dans sa ferveur inchangée pour la scène. Car telle est la magie de Bussang, qui vit naître et croître et perdurer le Théâtre du Peuple, qui sur des gradins de bois assez peu confortables si l’on ne s’est pas muni du traditionnel coussin de l’année, réunit des publics issus d’horizons divers, réalisant cette belle utopie d’un « théâtre pour tous ». 

Cette année, Simon Delétang pour sa deuxième saison estivale a choisi de surprendre, en proposant deux pièces très différentes, et pourtant proches en ce sens qu’elles posent l’une et l’autre des questions essentielles.

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Le Biguine Jazz Festival : un gala de clôture très réussi

— Par Roland Sabra —

Inauguré au début de cette année l’Apoloosa Arena du François accueillait la dernière journée du Biguine Jazz Festival 2019, dans son écrin de verdure d’un hectare étagé en terrasses surplombant les deux-cents-quatre-vingts mètres carrés de la scène. Belle réalisation qui par ailleurs et ce n’est pas la moindre de ses qualités offre aux ingénieurs du sons de belles possibilités de réglage. La clémence de la météo a fait en sorte que les sorties de parapluies soient rares et très brèves. Ce gala de clôture était dédié à Maurice Jallier récemment décédé.

C’est Xavier Belin en quartet « Pitkapi » avec Laurent Emmanuel Bertholo (batterie), Elvin Bironien (basse), Alexis Valet (vibraphone), qui ouvraient le premier set dans ce va-et vient entre modernité des racines et tradition déstructurée qui caractérise ce travail, notamment dans une articulation singulière batterie/ti-bwa. Plus que la martiniquité soulignée avec insistance de ses acolytes, émerge la composition de ses morceaux autour d’une narration, comme celle de ces deux garçons, voleurs de quénettes, qui n’aimaient que deux choses, manger et prendre tous les meubles de leur grand-mère pour des ti-bwas.

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Il y a un demi siècle : Woodstock

Le Festival de Woodstock (Woodstock Music and Art Fair, ou Woodstock) est un festival de musique et un rassemblement emblématique de la culture hippie des années 1960, organisé à Bethel (État de New York) sur les terres du fermier Max Yasgur, à une cinquantaine de miles (75 kilomètres) au sud-ouest de Woodstock. C’est un des plus grands moments de l’histoire de la musique populaire, classé par le magazine Rolling Stone parmi les 50 moments qui ont changé l’histoire du rock ‘n’ roll.

Organisé pour se dérouler du 15 au 17 août 1969 et accueillir 50 000 spectateurs, il en accueille finalement environ un demi million, et se poursuivit un jour de plus, soit jusqu’au 18 août 1969 au matin. Le festival accueille les concerts de 32 groupes et solistes de musiques folk, rock, soul et blues. Le budget de rémunération des artistes atteignit au total dix millions de dollars.

L’événement a été immortalisé par le film Woodstock de Michael Wadleigh, les photos d’Elliot Landy, l’album tiré du film et enfin la chanson de Joni Mitchell Woodstock qui commémore ces journées et qui est reprise par Crosby, Stills, Nash and Young.

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Le Biguine Jazz Festival : une 4ème étape à oublier 

— Par Roland Sabra —

Pas facile de se garer près du Kinky mango coincé entre entre un vendeur de pièces automobiles et un marchand de matériaux de construction. Les places sont peu nombreuses et les boutiquiers des environs veillent sur la rareté.

Le Kinky mango s’organise autour de deux niveaux. Au rez-de-chaussée le bar et quelques tables, à l’étage la salle du DJ et là aussi quelques tables le long des murs. Sur les murs, côté plaine du Lamentin des lambris en plastique, jaune, orange, bleu, vert. De l’autre côté se trouve le DJ dans une vague case de bambou en surplomb dans un décor de fleurs défraîchies, occupée par une femme qui en impose, plongée dans la gestion des platines, indifférente à un public en rapport avec le nombre de places de parking. Entre les deux, un autre espace bar avec ses barmaid et ses barmen qui feront la salle mollement sans mettre la pression sur les clients qui se font attendre. Au plus fort de la soirée ils seront six ou sept douzaines, très souvent en couples homme/femme, femme/femme, des trentenaires en majorité avec quelques déclinaisons dominos.

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Le Biguine Jazz Festival : une 3ème étape en mode mineur.

— Par Roland Sabra —

Était-ce une bonne idée ? La salle est plus habituée à recevoir des séminaires, des cocktails, des repas de mariages, des anniversaires que des concerts de jazz. Maquillée de deux douzaines de tables pour faire club de jazz, elle laissait transparaître son usage habituel, impersonnel à souhait pour accueillir les manifestations diverses auxquelles elle est dédiée. Le billet donnait droit le s’asseoir et de commander boissons et nourritures. Ce qu’a fait la toute petite centaine de commensaux qui avaient réservé, sous le regard de celles et ceux qui n’avaient pas ce privilège et qui du coup durent attendre plus d’une heure la fin des agapes pour que la prestation de Yusan commence. Depuis 2016, année de sa formation, le groupe avance, creuse, approfondit ses compositions qui paraissent aujourd’hui beaucoup plus élaborées avec cette particularité si présente dans un autre domaine de la logique associative, celle de la conjugalité antillaise, pour ne pas la nommer, en ce qu’elle promeut, et systématise parfois : un ensemble/séparément. Les échanges entre les instrumentistes sont intenses et manifestent de fortes personnalités qui donnent dans certains morceaux, pas dans tous, l’impression de prévaloir sur le groupe.

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Le Biguine Jazz Festival au François

Jeudi 15 août 2019 à partir de 15 h à l’Appaloos’Arena. Le François

Xavier Belin & Pitakpi à 15h 30

Xavier BELIN, né en 1993, est un pianiste Martiniquais. C’est sous l’impulsion de son père, ayant fait du piano, qu’il commence à prendre des cours du même instrument dès l’âge de 7 ans avec notamment Bernard BEAUNOL RICHARD.

A 15 ans, après s’être intéressé au jazz et aux musiques traditionnelles de son ile, il choisit d’intégrer la section musique du lycée de Bellevue. Lieu qui lui permettra de rencontrer des musiciens, de participer à de multiples concerts et de parfaire ses connaissances en musique.

En 2011, Xavier obtient son baccalauréat et s’envole vers Paris, où il intègre l’American School of Modern Music maintenant connue sous le nom de l’IMEP (International Music Educators of Paris). Il y apprendra notamment l’harmonie jazz, les rudiments de l’improvisation et les techniques d’arrangements avec des professeurs reconnus comme Peter GIRON, Rick MARGITZA et Manuel ROCHEMAN. Il en ressort diplômé et surtout major de sa promotion en juin 2015.

​En 2017, il commence à jouer à l’Hôtel du Crillon à Paris où il joue avec la chanteuse Margaux Kayser, qui l’invite à rejoindre l’Epicerie du Jazz.

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