Catégorie : Théâtre

« Discours sur le colonialisme » par la Cie Moun San Mélé

Vendredi 5 mai à 10h30 au T.A.C.

« La colonisation est la tête de pont de la barbarie d’où, à n’importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation…
Le colonisateur qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête tend objectivement à se transformer lui-même en bête. »
(In Discours sur le Colonialisme)

« A tout réajustement politique, à tout rééquilibrage d’une société, à tout renouvellement des mœurs, il y a toujours un préalable, qui est le préalable culturel. »
(In Discours sur la Négritude)

Aujourd’hui le « Discours sur le colonialisme », mémoire de l’Histoire vu du côté de ceux qui ont subi et souffert de la colonisation peut aussi être entendu comme un cri libérateur et vivifiant pour tous, véritable affirmation de la dignité de l’être humain d’où qu’il vienne dans
son « être au monde » réévaluant le passé, pour construire le futur ensemble.
Dans une forme de spectacle épuré les deux comédiens donnent à entendre pour l’un la parole d’Aimé Césaire et pour l’autre les différents points de vue des figures convoquées par l’auteur dans ce texte.

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« Patinage » de Damien Dutrait, m.e.s. Nelson-Rafaell Madel

Vendredi 28 avril 19h30 – Tropiques-Atrium – Salle Frantz Fanon

– Par Selim Lander —

Vu cette pièce devant un public de collégiens et cela ne pouvait mieux tomber tant elle paraît s’adresser en priorité au « jeune public ». Patinage qui ne cache pas certaines violences sociales ou intimes de notre temps, qui est faite en même temps pour divertir, se termine en effet sur une note moralisatrice qui ne fera pas de mal à une jeunesse souvent privée de boussole.

« Patinage » ? C’est l’obsession de la mère qu’elle transmettra pour un temps à sa fille. Car cette dernière, jalouse de la plus douée de sa petite classe d’apprenties patineuses, l’aura fait volontairement tomber, lui cassant la cheville au moment où débutait un concours. Il y a également un fils qui a disparu après que le père ait abandonné le domicile familial en emportant la caisse de l’entreprise. La mère est désormais malade, elle ne quitte pas son canapé, les yeux rivés sur sa télévision en vitupérant qu’elle veut voir davantage de retransmissions du patinage artistique. C’est sa fille, désormais mariée à une autre femme, qui s’occupe d’elle alors qu’elles sont incapables de communiquer.

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TOC TOC au TAC 28 avril 19h30

Vendredi 28 avril 2028 au T.A.C.

Une comédie décoiffante

Après deux années de crise sanitaire, de méfiance et de morosité, les Buv’Art, la troupe de théâtre de l’association l’Art Gonds Tout, ont choisi de tourner la page et de convoquer le rire en présentant la comédie de Laurent Baffie « TOC TOC » mise en scène par Marie ALBA.

Originale et drôle cette pièce met en présence six patients atteints de TOC (troubles obsessionnels compulsifs) dans la salle d’attente du célèbre docteur Stern, sommité mondiale, qui leur a donné rendez-vous mais qui tarde à venir…

Cinq comédiennes et deux comédiens endossent le rôle de patients atypiques victimes d’obsessions diverses et obligés de « ritualiser » leurs comportements. La combinaison obsession/compulsion les enferme dans une contrainte permanente qui devient leur propre vie.

Une comédie originale qui prendra bientôt la forme d’une thérapie de groupe autour d’une partie de Monopoly.

Choix de la metteuse en scène, Marie Alba, chaque personnage portera un signe distinctif de couleur rouge.

Le rouge est mis

Le rouge est associé au diable, au mal, à l’enfer… Il est aussi le symbole de la vie, de l’énergie de vie, de la beauté et de la séduction, de la passion, de la richesse et de la luxure.

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« Patinage », texte Damien Dutrait, m.e.s. Nelson-Rafaell Madel

Vendredi 28 avril 19h30 – Tropiques-Atrium – Salle Frantz Fanon

NOUS N’AVONS RIEN NOUS AVONS TOUT
Création
Texte : Damien Dutrait
Mise en scène : Nelson-Rafaell Madel
Avec : Emmanuelle Ramu, Karine Pédurand, Gilles Nicolas, Julien Masson
Assistant à la mise en scène : Simon Gelin
Musique : Yiannis Plastiras
Lumières, collaboration à la scénographie : Lucie Joliot
Costumes : Leslie Granger
Régie générale, son : Bastien Peralta
Régie lumières : Alice Marin
© crédit photo : Pascal Gély

MOM ne se lève plus et se laisse étourdir par la télé. Ce soir, les programmes de patinage artistique ont été remplacés par des allocutions à répétitions du Président et par des reportages sur les Encagoulésqui se révoltent. MOM ne se lève plus. Son mari l’a quittée. Son fils n’est pas revenu. Sa fille lui rend visite tous les jours. Mais elles ne se parlent plus. Soudain, le Président puis un Encagoulé, s’invitent chez MOM. Après leur passage, absurde et bouleversant, peut-être qu’elle se lèvera et parlera à sa fille…

Le metteur en scène en parle :

Comme dans La Rose pourpre du Caire, les personnages de Damien Dutrait crèvent l’écran, non pas du cinéma mais de la télévision familiale.

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Lauréats de la 34e cérémonie des Molières

Molière du spectacle de théâtre public 
Le Bourgeois gentilhomme de Molière (mise en scène par Christian Hecq et Valérie Lesort, Comédie-Française)

Molière du spectacle de théâtre privé
Oublie-moi de Matthew Saeger (mise en scène Marie-Julie Baup et Thierry Lopez)

Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre public
Christian Hecq et Valérie Lesort pour 
Le Bourgeois gentilhomme

Molière de la mise en scène dans un spectacle de théâtre privé 
Marie-Julie Baup et Thierry Lopez pour 
Oublie-moi

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre public
Christian Hecq dans 
Le Bourgeois gentilhomme

Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé
Thierry Lopez dans 
Oublie-moi

Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre public
Sara Giraudeau dans 
Le Syndrome de l’oiseau de Pierre Tré-Hardy (mise en scène Sara Giraudeau et Renaud Meyer)

Molière de la comédienne dans un spectacle de théâtre privé
Marie-Julie Baup dans 
Oublie-moi

Molière de l’auteur/autrice francophone vivant(e) 
Aïda Asgharzadeh pour 
Les Poupées persanes

Molière de la création visuelle et sonore 
Starmania de Michel Berger et Luc Plamondon, mise en scène Thomas Jolly

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Molières 2023 : ‘Starmania’ nommé, la Comédie-Française plébiscitée

La 34e édition de la grande cérémonie du théâtre français se tiendra le 24 avril sous la houlette d’Alexis Michalik au Théâtre de Paris.
L’opéra-rock Starmania revisité avec succès depuis novembre a été nommé aux Molières 2023, avec par ailleurs une bataille entre trois sociétaires de la Comédie-Française pour être sacré meilleur comédien du théâtre public. Isabelle Huppert est nommée pour la neuvième fois comme meilleure comédienne dans le public (La Ménagerie de Verre), face à Isabelle Carré, Sara Giraudeau et Catherine Hiegel.

La maison de Molière domine le théâtre public avec 11 nominations pour cinq productions. Trois poids lourds, Denis Podalydès (Le Roi Lear), Laurent Stocker (L’Avare) ou Christian Hecq (Le Bourgeois Gentilhomme) pourraient rafler le Molière du meilleur comédien. Deux autres sociétaires, Benjamin Lavernhe (La Dame de la mer d’Ibsen) et Christophe Montenez (Le Roi Lear) sont nommés pour le second rôle.

La pensionnaire Marina Hands (Le Roi Lear) est nommée comme meilleure comédienne dans un second rôle. « La Reine des neiges, l’histoire oubliée », spectacle jeune public créé pour le Français, récolte deux nominations.

Le « bourgeois Gentilhomme » nommé quatre fois
C’est le Bourgeois Gentilhomme, dans la production du couple Christian Hecq et Valérie Lesort, qui rafle le plus de nominations (4), dont le Molière du théâtre public, de la mise en scène et de la création sonore et visuelle.

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« Les Îles de Raphaël », un dénouement perfectible

— Par Roland Sabra —

Le poids du non-dit, des silences, du refoulé l’a fait fuir l’Habitation familiale. Elle s’est réfugiée à New York, s’est consacrée à son besoin de dire ce qui l’étouffe. Par l’écriture. De poèmes. Et d’un livre qui révèle les conditions dans lesquelles s’est constitué le matrimoine familial. La mère qui vient de mourir, voulait le faire interdire. Elle est venue pour l’enterrement. Sa sœur aînée a repris le flambeau maternel et se fait la gardienne de la chape de plomb qui pèse, qui oppresse. L’aînée lui dit : «  Pour être sous les projecteurs tu pousses ta famille dans le caniveau » Entre les deux, une sœur d’adoption, une cousine maternelle, une orpheline dont la mère n’a pu supporter le joug du secret et qui s’est tuée dans un accident de voiture. La veillée funéraire est en cours quand elle arrive, elle reste sur le perron de la maison, refuse d’entrer.

Les personnages sont campés. Laquelle des deux sœurs est la plus proche de la mère, qui faisait profession d’archéologue ? Celle qui hérite sans trop d’états d’âme de l’Habitation ou celle qui déplace, sur le terrain familial et littéraire, le questionnement maternel à propos des traces mémorielles laissées par les générations précédentes ?

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« Les Îles de Raphaël », texte & m.e.s. Alexandra Déglise

Vendredi 21 avril 19h30 – Tropiques-Atrium – Salle Frantz Fanon

Création
À l’occasion de l’enterrement de leur mère, trois sœurs se déchirent et règlent leurs comptes avec la défunte à qui elles n’ont pas osé parler de son vivant.
Elles tentent, par-delà le temps, de renouer le fil de la lignée de femmes qui les a construites.
Mémoires intimes et mémoires familiales, histoire et roman national, oubli et hommage aux Ancêtres : à travers l’archéologie des « non-dits » qui hantent une famille, Les îles de Raphaël interroge la capacité pour chacun et chacune à écrire un libre récit de soi, à l’intérieur des Grands récits que les morts lèguent aux vivants.

Ecriture et mise en scène : Alexandra Déglise
Regard extérieur : Arielle Bloesch
Chorégraphie : Patricia Guannel
Composition, création sonore : Christophe Césaire
Création lumière : Johanna Boyer-Dilolo
Création vidéo : Laura Chatenay-Rivauday
Scénographie, costumes : Laura De Souza
© crédit photo : Peggy Fargues
Avec : Karine Pédurand, Rita Ravier, Gloriah Bonheur
Production : DALA CompaNY
Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale de Martinique, Etc_Caraïbe
Avec le soutien de : DAC Martinique, Collectivité Territoriale de Martinique, FEAC, Festival du Jamais Lu, La Chartreuse-CNES, Cité Internationale des Arts de Paris

Scolaires le jeudi 20 avril à 9h
Lynda Voltat – 0596 70 79 37 – 0696 40 08 31 – lvoltat@tropiques-atrium.fr

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« Toc Toc », une comédie de Laurent Baffie, m.e.s. de Marie Alba

22 avril 2023 à 19h00 : CDST/ – 28 avril 202 au T.A.C.

Après deux années de crise sanitaire, de méfiance et de morosité, la troupe de théâtre de l’association l’Art Gonds Tout a choisi de tourner la page et de convoquer le rire en présentant la comédie de Laurent Baffie « TOC TOC » mise en scène par Marie ALBA.

Toc toc est une pièce de théâtre , créée en 2005 au théâtre du Palais-Royal à Paris. Jouée pendant plus de deux ans et demi, elle a été reprise au Québec et en Belgique, puis traduite et jouée en Espagne par Julián Quintanilla, et en Catalogne par Jordi Galceran.

Synopsis
Le Dr Stern, de renommée mondiale, est un spécialiste des troubles obsessionnels compulsifs ou « TOC ». Il ne consulte que très rarement en France. Les six personnes qui bavardent dans sa salle d’attente ont dû patienter de nombreux mois pour obtenir une consultation. Mais l’éminent thérapeute se fait attendre, bloqué à Francfort par les aléas du transport aérien. Devisant ensemble, jouant au Monopoly pour tromper leur ennui, les patients vont apprendre à se connaître et même tenter une thérapie de groupe… ponctuée par les incontrôlables tocs des uns et des autres.

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« Cette guerre que nous n’avons pas faite » : une allégorie d’Aimé Césaire

Vendredi 14 & samedi 15 avril 2023, à 19h30, au T.A.C.

— Par Selim Lander —

Beau succès que cette interprétation par Hervé Deluge de la pièce de Gaël Octavia, même si l’assistance pour la première au Théâtre municipal de Fort-de-France était moins fournie qu’elle ne l’a été dans d’autres circonstances. On la souhaite encore plus nombreuse pour les deux représentations suivantes car le texte est formidablement écrit et construit ainsi que superbement mis en scène et interprété. Gaël Octavia n’en est pas à son coup d’essai en tant qu’auteure de théâtre, sa pièce intitulée Congre et Homard qui fait s’affronter deux hommes est un bijou, pas au sens de quelque chose de joli mais d’un modèle de construction de l’intrigue. Quant à Hervé Deluge, il est un comédien courageux qui s’engage à fond dans ses projets et l’interprétation est à sa mesure. S’étant également chargé de la mise en scène, il a judicieusement pris le parti d’illustrer la pièce avec des projections – sur le socle à l’antique dont le comédien ne bougera pas pendant tout le spectacle – qui renforcent le côté humoristique d’une pièce dont le sujet est par ailleurs fort sérieux, voire douloureux, en particulier pour les spectateurs martiniquais.

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« Cette guerre que nous n’avons pas faite », texte Gaël Octavia, m.e.s. & jeu Hervé Deluge

Vendredi 14 & samedi 15 avril 2023, à 19h30, au T.A.C.
La pièce
Le Guerrier, de retour après une grande absence, s’adresse à sa mère. Il se raconte, de ce jour où il est parti à la guerre, pour « devenir un homme ». Il se raconte dans cette buvette où il s’est échoué et sa rencontre avec ses frères d’armes. Et ce pacifiste solidement décidé à les empêcher de faire la guerre. Dans cette mise au point avec une mère, qu’il accuse de compromission avec les puissants, le Guerrier désenveloppe, pourquoi en définitif, il n’a pas fait la guerre.

Texte Gaël Octavia
Mise en scène Hervé Deluge
Assistants Michel Bourgade
Collaborateur Artistique Michel Bourgade
Distribution Hervé Deluge
Images Casandra Keane
Son Jeff Bailliard & le Studio Bulma
Voix Jean Durosier Desrivières, Maurice Mouflet, Jean Marc Réunif

Lire les articles à propos de la pièce sur Madinin’Art

L’auteure:
Gaël Octavia, est née en Martinique. Scientifique de formation, elle est aussi écrivaine et dramaturge. Diplôme d’ingénieure en poche, elle est depuis 2008 aux commandes de la communication à la Fondation Sciences Mathématiques de Paris.

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Au Théâtre National de Bretagne, « Girls and Boys », de Dennis Kelly

Portrait de femme dans l’air du temps, une histoire d’aujourd’hui !

-–-Par Janine Bailly ––

Deux femmes, que lors du bord de scène nous sentirons unies dans une belle complicité. La première, Chloé Dabert, directrice de la Comédie de Reims, responsable ici d’une mise en scène aussi intelligente qu’efficace. La deuxième, Bénédicte Cerutti, actrice criante d’authenticité, si proche de nous en jeans petit haut chemise queue de cheval et bottines, toute pétrie de sourires et de pleurs retenus, – mais les larmes à la fin seront libérées – toute en cris et en silences, invectives et mots tendres, en cela capable de nous transmettre les émotions puissantes que génère ce monologue, où chaque mot porte son poids d’humanité dans ce qu’elle peut enfermer de beau et de tragique, de bonheur et de malheur, d’espoir et de désespoir, de cruauté aussi… parfois… souvent ! Deux femmes donc pour porter sur leurs épaules ce Girls and Boys, ce texte difficile, oscillant entre humour rose, humour noir et drame, comédie et tragédie, et que l’auteur britannique Dennis Kelly écrivit en 2018. 

De ce dernier, notre contemporain né à Londres en 1970, et qui porte sur nos sociétés occidentales un regard lucide et acéré, les critiques disent volontiers qu’il serait « l’héritier du théâtre “in yer face”, un courant du théâtre anglais des années 90, dans le sillage d’Antonin Artaud », et pour lequel on cite Sarah Kane, Martin Crimp, Mark Ravenhill…

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Aperçus du festival « Ceiba » (mars 2023)

– Par Selim Lander –

Ceiba ? Un « genre » (famille) d’arbres de ce pays (fromager, kapokier, mapou rouj, bois coton) comme le rappelle opportunément le directeur de Tropiques Atrium, puissance organisatrice, dans son édito en forme de poème. Onze spectacles (théâtre, danse, musique et même opéra) qui se sont déroulés tantôt à l’Atrium tantôt sous le chapiteau installé dans la commune de Saint-Esprit. Nous avons déjà dit ici-même tout le bien que nous pensions de l’adaptation des Noces de Mozart sous forme réduite mi opéra-mi théâtre (1), il n’est donc pas nécessaire d’y revenir, pas davantage que sur la pièce de théâtre Chasser les fantômes vue lors du dernier festival d’Avignon (2). Nous voudrions simplement exprimer brièvement notre ressenti à propos des autres spectacles du festival auxquels nous avons pu assister.

Danse : Näss (les gens)

Peut-être le sommet de ce festival. Le chorégraphe, Fouad Massoud, est franco-marocain et c’est au Maroc qu’il a passé son enfance. Il a intitulé sa pièce en hommage au groupe Nass el Ghiwane (les gens bohèmes), qui ont popularisé la culture gnawa dans les années (19)80, les Gnawa étant une confrérie religieuse qui mêle l’islam et des pratiques animistes importées de l’Afrique subsaharienne.

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« Chroniques agricoles », par la Cie Kaméléonite

Vendredi 31 mars 2023 – 19h30 Maison de la Culture du Lorrain
Accès libre
Au programme, deux petites formes danse et art de la parole :
Jardin créole 23 ‘ création 2020
Terres au féminin 40 ‘ création 2022-2023

Dans le cadre de sa résidence d’implantation à Saint-Pierre, la compagnie Kaméléonite a créé en 2021, deux petites formes hybrides – danse et art de la parole – sous l’intitulé Chroniques agricoles. Ce travail a été élaboré à partir de rencontres et de collectages de paroles des agriculteurs, jardiniers, retraités, amoureux de la terre sur le territoire.
Chroniques agricoles s’inspire de PLANTÉ.ES, créé en France en 2017 par le Collectif de l’Âtre en raison de l’ intérêt citoyen de son équipe pour l’agriculture intensive, l’utilisation des pesticides, la monoculture, les politiques européennes – et leur impact sur la vie quotidienne.

C’est l’actualité et le positionnement des lieux agricoles, des agriculteurs et des consommateurs du territoire Martinique qui est au cœur de notre propos :
nous collectons des informations des acteurs du réseau agricole martiniquais que nous rencontrons ;
nous explorons ces sources d’information par l’écriture et l’improvisation théâtrale et dansée;
nous créons ces CHRONIQUES à l’aide des arts de la parole et de la performance du corps ;
nous présentons au public ces CHRONIQUES in situ : marché, place, cour d’école, lycée agricole, exploitation, champs, jardin partagé, écomusée, centre rural…

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« La véridique histoire de Hourya », de Daniel Boukman, jouée au Théâtre National Algérien

Samedi 11 mars 2023, La véridique histoire de HOURYA a été représentée à Alger au TNA (théâtre National Algérien) interprétée par la troupe du Théâtre Régional de la ville de Djelfa, mise en scène par Ahmed KHOUDI-..

Le 7 mars, une conférence de presse a été organisée pour évoquer les conditions de production de cette pièce.-..

Dans sa version française et traduite en arabe algérien, cette lettre a été distribuée à la presse :

Chers amis et amies

A l,occasion de la représentation de La véridique histoire de Hourya dans le cadre de la commémoration du soixantième anniversaire de l’indépendance, je souhaite tout d’abord remercier les autorités et personnalités qui sont à l’origine de la réalisation de ce beau projet. Je pense bien entendu ou Ministère de la Culture et des Arts, avec à sa tête, Madame la Ministre Soraya Mouloudji mais aussi à Monsieur le Directeur du Théâtre National d’Alger, à mes amis Abdelnacer Khettof du Théâtre Régional de Djelfa, Ahmed Khoudi, metteur en scène et à la troupe du Théâtre Régional de Djelfa.

Je regrette beaucoup de n’avoir pas pu répondre positivement à l’invitation qui m’a été faite d’être parmi vous.

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« Je suis bizare », texte et m.e.s. d’Astrid Bayiha

Mardi 28 mars à 19h – Salle Mobile (Saint-Esprit)

Au temps de l’enfance, comment échapper à la solitude et affirmer sa différence avec une identité qui questionne ? Enfant hermaphrodite, Alix est en quête de liberté et de rencontre avec l’autre. En quête de soi. Mais lorsque notre corps offre différentes réponses, différents choix, comment savoir qui l’on est vraiment ? Les clés ne sont pas toujours visibles, mais peut-être sont-elles du côté de l’invisible. Et puis, il y a la Lune qui veille… D’ailleurs, c’est aussi un peu l’histoire de Cheik, Lucie et Kenji, d’autres enfants singuliers. Ou encore du père d’Alix et de Gertrude, deux adultes qu’Alix aidera à grandir. Je suis Bizarre d’Astrid Bayiha est une histoire de croisements et d’intersection. Croisements de mondes, croisements de vies et d’histoires, croisements de genres, à travers le parcours initiatique d’un(e) enfant.

Note d’intention :
Aujourd’hui et depuis toujours, des enfants peuvent naître en étant morphologiquement mâle et femelle. Alternativement ou simultanément. Ils peuvent aussi naître en n’étant ni l’un ni l’autre. Ils ne sont pas des monstres, mais des êtres humains qui ont malheureusement souvent du mal à trouver une juste place dans notre monde.

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« Salade, tomate, oignons – Portrait d’Amakoé de Souza » m.e.s. par Jean-Christophe Folly

Mardi 21 mars à 19h – Salle Mobile(Saint-Esprit)

Le Portrait d’Amakoé de Souza est la représentation kaléidoscopique d’une identité en quête d’elle-même. Celle peut-être de son auteur Jean- Christophe Folly qui à l’instar de Fernando Pessoa aime jongler avec des pseudonymes et brouiller sans cesse les pistes entre fiction, auto fiction, réalité, récit, chanson… Le sous-titre de son/ce portrait Salade, tomate, oignons, résonne comme un nom de code. Et c’en est un ! Un signe de reconnaissance entre gens de kebabs. Qui dans sa vie n’est pas passé par un kebab ? À la manière des inconnus qui se rencontrent sur un pont à Paris dans La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, les personnages de Jean-Christophe Folly se rencontrent au Kebab et se fondent en une seule entité, tour à tour homme, femme et Jean Montrouge…

DISTRIBUTION
Avec Jean-Christophe Folly

Production : Comédie de Caen-CDN de Normandie
Coproduction : Compagnie Chajar & Cham’s, Théâtre Dijon Bourgogne
Avec le soutien de la Maison Jacques Copeau, Pernand-Vergelesses, Les Plateaux Sauvages – Paris
Avec l’aide de la Fondation Beaumarchais-SACD.

L’ extrait

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Tania de Montaigne :« J’ai découvert que j’étais noire à l’école »

« Noire » de et avec Tania de MontaigneFrance 4 Samedi 18 mars – 21h10

— Propos recueillis par Sandrine Blanchard —

Je ne serais pas arrivée là si …

« Le Monde » interroge une personnalité sur un moment décisif de son existence. Cette semaine, l’écrivaine évoque son enfance, le racisme du quotidien et la rencontre avec son père

Entretien

Écrivaine, autrice de romans et d’essais, dont L’Assignation. Les Noirs n’existent pas (Grasset, 2018), Tania de Montaigne a reçu en 2015 le prix Simone Veil pour son livre, Noire. La vie méconnue de Claudette Colvin (Grasset 2015), A 48 ans, elle monte sur la scène du Théâtre du Rond-Point pour raconter le parcours de cette militante afro-américaine pour les droits civiques.

Lire aussi :« Noire », le rôle primordial des femmes dans les luttes anti-ségrégationnistes — Par Roland Sabra —

Je ne serais pas arrivée là si…

… si ma mère ne m’avait pas inscrite, l’été de mes 17 ans, à une colonie de danse et de théâtre à Avignon. J’ai grandi dans un milieu où il n’y avait pas d’argent.

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À propos de l’Ur-texte  » Et les chiens se taisaient » d’Aimé Césaire

Peut-on faire lecture publique d’un texte qu’un auteur a désavoué ?

— Par Roland Sabra —

Désavouer: Refuser de reconnaître quelque chose comme sien, le renier. Larousse .

Pendant longtemps, jusqu’en décembre 2008, n’étaient connues que quatre versions du texte d’Aimé Césaire «  Et les chiens se taisaient ». Les deux plus célèbres, publiées en français sont celle de 1946, chez Gallimard, insérée dans le recueil « Les armes miraculeuses », suivie en 1956 d’un « arrangement théâtral » de Présence Africaine. Cette année là deux autres versions, dues au travail de l’écrivain et traducteur Janheinz Jahn voient le jour, Und die Hunde schwiegen , en allemand dans le texte, la première radiophonique dont il existe une transcription et une autre suffisamment ré-élaborée, transformée pour qu’elle soit considérée, par certains, comme le résultat d’une co-écriture entre le poète et son traducteur. « Jahn supprime dans les trois actes environ un tiers du texte original de Césaire […]. Il complète ce qu’il a conservé par des scènes et des indications scéniques qu’il a lui-même rédigées et qui constitueront environ 20 % de la totalité du texte définitif de cette version.

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« Les Misérables », d’après V. Hugo, texte Claire Bonifay & Lazare Herson-Macarel, m.e.s. Lazare Herson-Macarel

Vendredi 17 mars à 19h – Tropiques-Atrium 

Note d’intention du metteur en scène :

« Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale créant artificiellement, en pleine civilisation, des enfers (…), tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. » (préface des Misérables, janvier 1862)
A la fois épopée, drame social et roman d’aventure, Les Misérables sont considérés comme le sommet de l’œuvre de Victor Hugo, et l’un des plus grands romans de la littérature mondiale. Comment porter ce monument à la scène aujourd’hui ?
En écrivant les Misérables, Hugo est porté par une idée : la misère est un enfer. Un enfer où les damnés sont jetés sans avoir commis aucune faute. Un enfer qui, contrairement à celui de Dante, ne répond à aucune justice, à aucune nécessité. Pour Hugo, la misère doit donc être combattue, et, mieux encore, elle doit être éradiquée. Il est animé d’un sentiment d’urgence qui cent cinquante ans plus tard ne nous a pas quittés.

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Sorcière, pirate et crocodile : un conte malicieusement troussé !

Un spectacle pour enfants au théâtre du Marais

— Par Dominique Daeschler —

Ça commence par  le «  il était une fois » des contes traditionnels et on se dit qu’on est parti pour un cocktail d’épreuves, de mystère, de magie avec bons et méchants, morale et bons sentiments. Eh bien non, tout de suite on prend un chemin de traverse. Les archétypes sont bien là : la sorcière, le pirate, le méchant prédateur … oui mais la sorcière est maladroite, rate tous ses tours mais veut impressionner Maléfique sa marraine , le pirate est peureux et très petit garçon et le crocodile menteur délivrera cependant à point nommé sa bave qui permettra à Maladroite de participer aux « golden crapauds » avec la complicité du capitaine Bourtouga.

Ouf ,on rentre dans le cadre avec une pirouette, une concession bon enfant. Mais ces personnages qui refusent d’entrer dans la légende manient humour, bienveillance, tolérance : ne seraient-ils pas un peu humains, acceptant finalement leurs faiblesses, apportant avec de pseudo standard bien choisis rythme et saut dans le monde d’aujourd’hui. C’est écrit très en jeu par Cecilia Fornezzo qui joue aussi le capitaine en duo avec une sorcière charismatique, rockabilly et un rien titi, ayant un grand sens du jeune public(Manuela Josset).

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« Chasser les fantômes », texte Hakim Bah, idée originale Sophie Cattani, m.e.s. Antoine Oppenheim

Samedi 18 mars 2023 à 19h – Salle Mobile (Saint-Esprit)

Chasser les fantômes, interprété par Sophie Cattani et Nelson-Rafaell Madel, raconte l’histoire d’un couple mixte : lui est noir, elle, blanche. La pièce retrace leur parcours, depuis leur rencontre à Conakry, à l’occasion de la victoire de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine, jusqu’à leur arrivée en France. Malgré leur amour réciproque, le doute s’installe : Marco est sans-papiers et désire se marier rapidement, Roxane doute et temporise. A travers des monologues, la pièce confronte deux voix lucides, mais qui restent traversées par des clichés et des préjugés sur l’autre. Chasser les fantômes explore ainsi, sur un mode intimiste, la question de savoir si l’amour peut dépasser les différences culturelles.

Lire la critique de Janine Bailly sur Madinin’Art

Pour créer Chasser les fantômes, le collectif ildi ! eldi a passé commande à l’auteur guinéen Hakim Bah. La première étape de son travail a consisté à interroger, en France et en Afrique de l’Ouest, des couples franco-africains. Ces témoignages portaient sur les différentes étapes d’une relation mixte : rencontre, difficultés et joies du quotidien, intégration dans les belles-familles, démarches administratives.

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« Guten Tag, Madame Merkel »

Les 8 & 9 mars 2023 à 19h 30 au T.A.C.
— Par Selim Lander —

Qui en France peut se targuer de connaître Madame Merkel (née en 1954, désormais retraitée), celle dont on a pu dire, pourtant, qu’elle était « la femme la plus puissante du monde » mais qui a toujours voulu préserver sa vie privée ? Puissante, certes, elle le fut pendant les seize années (2005-2021) où elle fut la chancelière allemande, puissante comme l’économie de son pays, longtemps premier exportateur mondial et qui se bat désormais avec les Etats-Unis pour la deuxième place derrière la Chine. Nous savons d’ailleurs, même si ce n’est pas dit dans la pièce que lui consacre Anna Fournier que l’objectif premier de sa politique fut de conforter la puissance économique de son pays, sans autre morale que celle de l’intérêt. D’où son attitude systématiquement bienveillante à l’égard de la Chine et de la Russie.

À la fin de la pièce, Angela Merkel fera d’ailleurs contrition à propos de ses relations avec Poutine. Pas cependant en ce qui concerne son attitude lors de l’attitude de la dette grecque (2005), lorsqu’elle contribua par son intransigeance à mettre la Grèce à genoux.

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« Guten tag Madame Merkel », écriture & jeu Anna Fournier, m.e.s. Marie Sambourg

Les 8 & 9 mars 2023 à 19h 30 au T.A.C.

La pièce
Guten tag, Madame Merkel est un seul en scène épique et satirique sur la vie d’Angela Merkel. C’est l’histoire de cette politicienne sans charisme, comme elle aime à se définir elle-même, devenue la femme la plus puissante du monde. Avec une dizaine d’autres personnages à ses côtés, de Bismarck à Vladimir Poutine en passant par Nicolas Sarkozy, on suit sa vie de la chute du mur du Berlin jusqu’à la fin de sa carrière de chancelière, découvrant ainsi sous l’angle intime cette femme de pouvoir secrète à l’intelligence politique redoutable.
Partant du constat qu’on ne règne pas sur un pays comme l’Allemagne en étant un enfant de choeur, une question passionnante se pose : qui est Angela Merkel ?
Qui est-elle pour tenir le pouvoir si fort et si longtemps ?
Qui est cette femme à l’allure passepartout qui a gagné le respect de Vladimir Poutine et a influencé profondément les décisions européennes ?

Note de l’autrice et interprète

Angela Merkel m’est vraiment tombée dessus. Il y a quelques années, Jade Herbulot et Julie Bertin sont venues me voir pour me dire « on va faire un spectacle sur la crise de la dette grecque et on voudrait que tu joues Angela Merkel ».

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Opéra : « Les Noces » en Martinique

—Par Selim Lander —

Cela faisait plaisir de voir la grande salle de l’Atrium bien remplie pour un spectacle musical qui nous change des chanteuses et chanteurs dits sans doute à juste titre populaires mais dont les mélodies, il faut bien le reconnaître, ne vont pas chercher bien loin. La présence de tant de spectateurs pour Les Noces de Figaro est la preuve, si besoin était, qu’il existe en Martinique un public non négligeable pour la « grande musique. N’y a-t-il pas d’ailleurs sur notre île une tradition pour l’art lyrique, de Christiane Eda-Pierre à Fabrice Di Falco ? Tout cela pour dire que nous attendons davantage de spectacles du même genre. Sans doute ai-je dû déjà écrire quelque chose de semblable : bis repetita placent.

Ne rêvons pas : déplacer une troupe et un orchestre d’opéra au complet pour interpréter les Noces comme cela se fait à Paris ou à Aix-en-Provence serait financièrement totalement déraisonnable. On ne dira pas pour autant que ce qui nous fut donné à voir fut un spectacle au rabais, d’ailleurs monté par un metteur en scène d’originaire de la Martinique et pas seulement puisqu’il y a effectué toute sa scolarité, de l’école primaire de Trénelle jusqu’au lycée Schoelcher avant de s’envoler pour la capitale.

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