Catégorie : Théâtre

De la race en Amérique : Barack Obama à Paris

 

— Par Alvina Ruprecht —

 

Mise en scène : José Pliya

 

D’apres les traductions de François Clemençeau, Gilles Berton et Vincent Byrd le Sage

 

Interprète : Vincent Byrd le Sage

 

 

Un défi de taille : mettre en scène un discours politique de Barak Obama, qui aborde une question aussi délicate, aussi complexe et surtout aussi tabou en France que celui de la question « raciale ».

 

 

D’ailleurs le moment était bien choisi, il faut le reconnaître. L’auteur et metteur en scène José Pliya en tandem avec l’acteur Vincent Byrd le Sage ont réalisé ce projet par suite d’un désir de faire connaître à ceux qui ne connaissent pas l’anglais, ce grand texte, au moment où son auteur s’apprête à devenir le premier président noir des États-unis .

 

 

La réflexion d’Obama sur La Race , prononcée le 18 mars à Philadelphie, fait suite aux critiques proférées contre lui lorsque le révérend Wright de l’Église de la Trinité, une force importante dans la formation spirituelle du jeune Obama, semblait exprimer une haine non mitigée contre les Blancs, en déclarant « que Dieu maudisse l’Amérique ».

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« De maux tus en mots dits » Une idée originale d’Orélie Dalmat

— Par Roland Sabra —

Il s’agit d’une reprise d’un spectacle de pas tout à fait dix ans mais presque. Un exercice difficile et en partie réussi. Dalmat Aurélie, pardon Orélie Dalmat, coquetterie graphique de l’artiste, est la maitresse d’œuvre de ce travail qui raconte, mais y-a-t-il vraiment un fil conducteur? L’éternelle et triste histoire de l’arrachement des terres originelles vers des terres d’asservissement. Les textes proviennent de plusieurs sources, notamment d’auteurs de la diaspora « noire ».

Cette démarche, on le sait n’est pas des plus facile. Quid de la cohérence, de l’homogénéité du propos? Cet écueil est évité par la forme musicale et chantée retenue par le metteur en scène. C’était sans doute là que résidant la véritable difficulté : faire travailler ensemble, des musiciens, des chanteurs, des danseurs et des comédiens martiniquais. Aurélie, pardon, Orélie Dalmat remporte ce pari audacieux. La partition musicale est la grande réussite de cette soirée et l’ajustement des voix se fait sans trop de problèmes. Même Amel Aïdoudi, dont les qualités de chanteuse ne sont pas de celles qui sautent à l’oreille, se tire de cet exercice avec les honneurs.

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La Voyageuse : un magnifique hommage théâtral à Maryse Condé


Jean-Michel Martial

Ce voyage théâtral à travers les extraits de huit œuvres de Maryse Condé, narré par l’écrivaine « voyageuse » et guidé par la main du metteur en scène Jean-Michel Martial, a eu sa première au Ciné-théâtre Lamentin lors du Premier congrès international des écrivains de la Caraïbe en Guadeloupe. Cette traversée scénique des multiples personnages femmes venus de tous les lieux, toutes les classes sociales, toutes les origines culturelles voire de divers moments historiques, semblait symboliser le réseau de relations constitutif de la Caraïbe évoqué lors du colloque. Et surtout, cette pièce incarne le projet Théâtre Caraïbe – le Répertoire, une entreprise que Jean-Michel Martial et son équipe de spécialistes sont en train de réaliser, grâce à l’appui de la Région Guadeloupe. Disons-le en passant, cette vision d’un rassemblement des meilleurs écrits dramaturgiques sélectionnés de l’ensemble de la production théâtrale caribéenne (écrits qui seront analysés, mis en scène, traduits en français et publiés avec commentaires à l’appui), rentre tout à fait dans l’esprit des conclusions énoncées par les fondateurs de la nouvelle association des écrivains, mise en place pendant le congrès en Guadeloupe.

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« Un marmonneur providentiel? Je suis un Gueuleur » de Hervé Deluge

 — Par Roland Sabra —

On connait bien Hervé Deluge . Il a  travaillé ces derniers temps sous la direction de Lucette Salibur. Les résultats étaient inégaux, avec une question lancinante : qui du comédien ou du metteur en scène devait payer la facture? Le spectacle proposé les 20 et 21 novembre 2008 à l’Atrium donne une réponse en forme de pirouette. Hervé Deluge se met en scène lui-même. Avec un coup de main de Rudy Sylaire il est vrai. Le matériau central d »Un marmonneur providentiel » est tiré de « Cahier d’un retour au pays natal« , « Et les chiens se taisaient » et aussi d’autres textes césairiens. Hervé Deluge connait son Césaire. Une des qualités de ce travail, il en a plusieurs, est de mettre en évidence une force d’interprétation du verbe du poète qui le porte à une telle incandescence que la forme se consume ne laissant subsister que le trait acéré qu’elle enveloppait. Hervé Deluge  a fait une vraie lecture des textes de Césaire, en se les appropriant de façon charnelle, en leur faisant l’amour, et nous les restituant, transformés par la seule magie du dire, en une langue presque naturelle.

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Un marmonneur providentiel? Je suis un Gueuleur de Hervé Deluge

On connait bien Hervé Deluge . Il a  travaillé ces derniers temps sous la direction de Lucette Salibur. Les résultats étaient inégaux, avec une question lancinante : qui du comédien ou du metteur en scène devait payer la facture? Le spectacle proposé les 20 et 21 novembre 2008 à l’Atrium donne une réponse en forme de pirouette. Hervé Deluge se met en scène lui-même. Avec un coup de main de Rudy Sylaire il est vrai. Le matériau central d »Un marmonneur providentiel » est tiré de « Cahier d’un retour au pays natal », « Et les chiens se taisaient » et aussi d’autres textes césairiens. Hervé Deluge connait son Césaire. Une des qualités de ce travail, il en a plusieurs, est de mettre en évidence une force d’interprétation du verbe du poète qui le porte à une telle incandescence que la forme se consume ne laissant subsister que le trait acéré qu’elle enveloppait. Hervé Deluge  a fait une vraie lecture des textes de Césaire, en se les appropriant de façon charnelle, en leur faisant l’amour, et nous les restituant, transformés par la seule magie du dire, en une langue presque naturelle.

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« Marie Stuart »

 –Par Roland Sabra —

 

Assis en fond de scène du début à la fin du spectacle, ils attendent leur tour pour venir dans la lumière sur le devant du plateau. Peut-être figurent ils aussi, par leur présence immobile le rôle des conseillers de l’ombre? Avant de prendre la parole le plus souvent ils contournent le cercle de feu dessiné sur le sable de la scène, se tenant à la lisière du jour et de la nuit. Seules les deux reines occupent plus systématiquement le centre de l’espace. Les comédiens se font souvent récitants comme pour mieux s’effacer derrière le texte. Il s’agit là d’un théâtre minimaliste dans sa figuration et d’une exigence affirmée dans sa conception, d’une grande épure qui use de sobriété pour faire valoir un texte dont la traduction retenue est la plus classique. L’atemporalité de la thématique abordée dans la pièce relève d’un affrontement éternel, celui qui oppose principe de plaisir et principe de réalité. La mise en scène valorise la soumission douloureuse de Elisabeth 1ère aux impératifs qui sont ceux de sa charge. Elle  sacrifie sa vie de femme, demeurant une reine vierge en n’acceptant dans son lit que la raison d’Etat.

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TEXACO , les 26 et 27 septembre 2008 à l’Atrium

 

— Par Laurence Aurry —

Certes, quand on lit Texaco, le roman de Patrick Chamoiseau, récompensé du Prix Goncourt en 1992, et qu’on imagine une adaptation théâtrale de cette œuvre, on pense spontanément, pour représenter les personnages haut en couleur de la vieille câpresse, Marie-Sophie Laborieux ou de son père, le « nègre-chien » affranchi, Esternome, à des acteurs antillais talentueux comme Aurélie Dalmat ou Jacques Martial, par exemple. Et lorsqu’on découvre la scène avec ce jeune comédien fluet, Jean-Stéphane Souchaud, plus blanc qu’un mabouya, on reste circonspect. Il semblait si logique et naturel de la voir jouer par des acteurs qui portent encore en eux l’empreinte indélibile du lourd passé de l’esclavage.

Il soufflait donc, vendredi 26 septembre, dans la salle Frantz Fanon, un vent de scepticisme assez perceptible que l’accent plat de Jean-Stéphane Souchaud attisait.

Cependant, si l’on dépasse nos attentes, nos a priori, nous devons reconnaître que ce jeune acteur est bien méritant d’avoir eu l’audace le premier, avec Gilles Lefeuvre, le metteur en scène ainsi que toute l’équipe de la compagnie de La Nuit Venue, de s’attaquer à cette œuvre magistrale de la littérature antillaise.

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Théâtre jeune public, entre didactique et poétique?

— Par Michel Dural —

 

L’intitulé du débat a le mérite de soulever des questions, chaque mot y concourant:

theatre_masque-théâtre: quel théâtre? le mot est polysémique, heureusement, on souhaite bien sûr que ce soit du « vrai » théâtre, pas un succédané s’inspirant de Dysneyland ou de la Comtesse de Ségur et de ses niaiseries moralisantes. Mais, ceci dit, y a-t-il nécessité d’un théâtre écrit de manière spécifique pour les enfants? On serait tenté de répondre oui, ne serait-ce que pour trouver un contrepoids au tout-venant télévisuel servi aux gamins qu’on abrutit sans prendre de gants et dont on fait des consommateurs qui ingurgitent en même temps leurs céréales hydrogénées et le flot ruisselant du petit écran. Mais, du coup, que représente le spectacle vivant pour jeunes à côté du géant télévisuel, virtuel mais omniprésent? Ce « David »-là a-t-il la moindre chance devant les « Goliath » du petit écran-plus si petit que ça d’ailleurs- multipliés à l’infini?

Et posons la questions des moyens que nos sociétés- développées ou non- mettent en oeuvre pour préserver l’existence ou développer d’un théâtre vivant accessible au plus grand nombre.

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Un Martinicain à New York (II)

Par Yoshvani Medina —

« Ana en el trópico », ou de la nécessité être soi-même sans complexes.

Il neige à New York, ma fille m’a demandé une photo à côté de la statue de la liberté, et si je la fais aujourd´hui, ma petite pensera que la statue est blanche. Blanche neige qui tombe sur les milliers d’enfants qui marchent sur Broadway, et que je vois depuis le restaurant du Marriot, le gratte ciel qui abrite le mythique théâtre homonyme.

J’ai rendez-vous avec deux personnes qui travaillent dans le milieu ici, et qui me prient d’écrire mes pièces comme on conçoit un spectacle pour enfants. Il faut leur proposer un texte fluide, clair, compréhensible, il faut les épater, mais avec ce qu’ils attendent, me disent-ils. Il faut des histoires linéaires, sans flash-back, sans dialogues grossiers, sans situations tordues, bref, avec la clarté et la magie que les enfants demandent, mais pour les adultes, parce qu’au fond d’eux mêmes, les adultes n’ont pas grandit, ils ont autant besoin des histoires que les enfants.

Et la plupart des gens qui viennent au théâtre ce sont de vieux riches qui ne veulent pas être choqués, me dit mon interlocuteur secouant le manuscrit de mon texte « Merde ! 

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Un martinicain à New York. (I)

 — Par Yoshvani Medina. —

 

 

Manhattan, où bat le cœur du théâtre américain, est une île, comme Cuba, comme la Martinique ; une île entourée par une rivière. Donc la Hudson est un peu comme la Caraïbe, et moi je suis un ilien, théâtreux, qui a l’impression de revenir pour la première fois chez lui. J’ai ce sentiment de (re)-connaître les endroits que je découvre.

Ma première sortie est à Broadway, ici le théâtre a été amené á la dimension des gratte ciels. Des spectacles qui restent à l’affiche pendant des générations : cette version de « The Chorus Line », que j’avais vu à Rome, en 1998 ; « Mama Mia ! », qui célèbre son cinquième année à l’affiche, et ses cinq nominations aux Prix Tony (l’Oscar de Broadway) dès l’année de sa sortie, en 2002 ; « Les Monthy Pytons » ou « Le Roi Lion », aussi fameux que n’importe quelle production de Hollywood. Des musicales, dans sa grande majorité, des leçons spectaculaires de savoir-faire pour entretenir et conforter un public qui paie entre 100 et 300 dollars le fauteuil, parfois moins, parfois plus.

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Aperçus du Festival de Fort-de-France

 

— par Selim Lander —

Juillet 2008

(Théâtre – Festival 08]

L’étrangère

Habitué à louer la programmation du Théâtre de Fort-de-France, nous avons été d’autant plus désagréablement surpris par le choix de cette Etrangère. On comprend qu’une intrigue qui mêle les fameux (ou fameuses) « touloulous » guyanais au culte Vaudou et aux racines africaines des noirs des Amériques puisse avoir a priori une certaine résonnance auprès du public martiniquais. Mais cela constitue-t-il un argument suffisant pour faire venir une pièce qui – au moins dans la mise en scène qui nous a été proposée – ne parvient jamais à créer l’émotion (ou a défaut le simple plaisir) qu’on attend du théâtre ?

Odile Pedro Leal

Le décor et les costumes, pourtant, sont d’emblée séduisants. Les comédiens sont placés sous des cloches en filet noir disposées autour de la scène, d’où ils sortiront au moment de rentrer dans l’action, et comme leurs costumes sont variés, colorés pour certains, et que certains ont par ailleurs des trognes assez remarquables, la première impression est favorable. Hélas ! on change d’avis dès que se met à défiler le texte dû à un écrivain d’origine congolaise, Caya Makhélé, dont on nous a fait savoir qu’il était « l’auteur de pièces de théâtre qui ont connu un certain succès » (!)

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Je me considère depuis quelques années comme un metteur en scène « en chantier »

 — Par Roland Sabra —

Engagée! Dans toutes les acceptions les plus nobles du terme. D’abord dans son métier dont elle explore systématiquement, avec méthode et détermination toutes les palettes, ensuite dans chaque le mode d’expression retenu, sur scène elle impose avec force une présence dont l’évidence n’est pas à questionner. Les arts de la scène sont pour elle les espaces d’une construction identitaire, artistique et culturelle, qu’elle s’approprie avec un professionnalisme, pas si courant en Martinique. Elle a voulu maîtriser les modalités de l’interview qu’elle nous  à accordé et qu’elle considère comme une des dimensions de son métier. Quand elle est interrogée sur son intérêt ou son désintérêt pour ce que tout un chacun connait comme les « auteurs du répertoire », à savoir les Tchékhov, Shakespeare, Brecht, Molière, etc. elle fait semblant de ne pas comprendre la question, quand celle-ci se précise elle cite des auteurs contemporains dont la plupart ont une aura limitée, il faut bien le constater, au champ culturel caribéen. Comme si la recherche identitaire qui la porte était confondue, absorbée par une recherche illusoire des racines ou la quête mythique des origines ( cf.

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De la nécessiter d’organiser et de promouvoir le théâtre amateur en Martinique

— Par Roland Sabra—

Le théâtre amateur en Martinique est bien vivace. Michèle Césaire vient de proposer au Théâtre de Foyal les Premières rencontres du Théâtre Amateur, en mai 2008, suivie par la ville de Trinité qui propose elle aussi des rencontres pendant la première semaine de juin. Jandira Bauer de Jesus l’an dernier dans « Madame Marguerite« , la jeune Daniely Francisque le 22 mai de cette année, avec « Neg Pa Ka Mo« , nous ont offert dans des registres très différents, des spectacles porteurs de promesses d’avenir. Il est grand temps, non pas de ressusciter le Centre Dramatique Régional (C.D.R.) mais de mettre en place une structure qui fédère les énergies investies par  de nombreux amoureux du plus bel art qui soit, en tout cas le plus complet. Début 2008, une rencontre à l’Atrium de gens du spectacle, pour dire vite, avait réuni une soixantaine de personnes amateurs dans leur immense majorité. On avait découvert ce soir là des pratiques multiples, isolées, solitaires, sans véritable réseau, à la recherche d’espaces, de lieux de répétition, de production.

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Lettre ouverte de Michèle Montantin à José Pliya

— Par Michèle Montantin

arlequin-2Objet : Cultures Sud 168 Caraïbes : un monde à partager. A propos de votre article intitulé « Haïti, Guadeloupe, Dominique : nouvelles écritures théâtrales ».

Monsieur Pliya,

 

Il est important pour le théâtre des Caraïbes, et bien entendu pour le théâtre de Guadeloupe, d’être abordés dans une revue aussi prestigieuse que CULTURES SUD, outil éditorial de la puissante association CULTURES France, et c’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai ouvert cet ouvrage, distribué lors de la conférence de coopération régionale des 21 et 22 avril 2008 à laquelle je participais au Gosier en Guadeloupe.

 

Suite à la lecture de votre article, je crois nécessaire de vous faire part de mes réflexions et de les faire partager à un certain nombre de responsables, artistes, acteurs culturels et institutions de nos régions, ainsi qu’à CULTURES SUD, car le regard que vous portez sur le théâtre dans notre région et votre manière de vous en faire le rapporteur autorisé, me paraissent sujet à caution.

SUR L’ABSENCE DE DISCOURS ESTHETIQUES FORTS

Dans votre conclusion intitulée « engagement et distanciation », vous écrivez à propos du théâtre en Haïti, Dominique et Guadeloupe : « Trois îles, trois rapports au monde théâtral contrastés, mais on retiendra cependant deux similarités, par delà les différences.

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« Les monologues du vagin » mise en scène Jacques-Olivier Enselder

Festival de Trinité

— Par Roland Sabra —

En clôture du festival de Théâtre Amateur de Trinité Jacques-Olivier Ensfelder présentait les désormais célèbres  » Monologues du vagin« . Jacques-Olivier Ensfelder  est un ancien élève de l’école supérieure d’art dramatique de paris, il a joué dans de nombreuses pièces de théâtre à la télévision et au cinéma. Prix du meilleur acteur au festival caribéen du court métrage, et prix du scénario d’outre mer organisée par RFO aux festivals de Cannes, il s’adonne à l’écriture et a publié deux recueils de poèmes aux éditions Librairie Galerie Racine. Il est aussi intervenant en milieu scolaire agréé DRAC et Éducation Nationale, et professeur d’art dramatique. Un homme du métier en quelque sorte. La pièce de Eve Ensler a  beau avoir fait le tour du monde, été jouée des milliers de fois, mise en scène pas loin d’une centaine de foi, elle garde une charge corrosive absolument délicieuse. Ensfelder a choisi de représenter sur scène le bureau de l’auteure, dans lequel vont défiler les femmes venues témoigner des rapports qu’elles ont avec leur sexe, leur vulve, leur vagin, etc.

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Festival de Théâtre Amateur de Trinité. Quand on aime (le théâtre), on a toujours 20 ans

par Roland Sabra

Un des bonheur de chroniqueur de théâtre est de faire une découverte. Un soir comme ça, vous prenez votre voiture pour affronter les embouteillages, les chauffards, la pluie, la route glissante et la nuit tombante. Une heure pour faire moins de 30 kilomètres, en conduisant vous pensez non pas à la mort de Ivan Illitch mais à Ivan Illich le sociologue écologiste qui avançait que si l’on additionnait au temps passé dans nos bagnoles le temps de travail nécessaire à leur achat et à leur entretien pour diviser la distance parcourue, la vitesse obtenue serait telle qu’on achèterait tous des vélos. Bref, vous êtes un peu morose en allant au Festival de théâtre amateur de Trinité. Vous avez beau être ravi de l’initiative, vous déplorez l’absence quasi totale de communication autour de l’évènement et pour clore le tout vous vous dites que vraiment la municipalité aurait pu investir un minimum dans l’amélioration de la salle et qu’il s’agit là de la part des édiles d’une opération « low coast« . Et comme il se doit, le spectacle commence avec une bonne demi-heure de retard sur l’horaire prévu.

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Quand on aime (le théâtre), on a toujours 20 ans

 — Par Roland Sabra —

Un des bonheur de chroniqueur de théâtre est de faire une découverte. Un soir comme ça, vous prenez votre voiture pour affronter les embouteillages, les chauffards, la pluie, la route glissante et la nuit tombante. Une heure pour faire moins de 30 kilomètres, en conduisant vous pensez non pas à la mort de Ivan Illitch mais à Ivan Illich le sociologue écologiste qui avançait que si l’on additionnait au temps passé dans nos bagnoles le temps de travail nécessaire à leur achat et à leur entretien pour diviser la distance parcourue, la vitesse obtenue serait telle qu’on achèterait tous des vélos. Bref, vous êtes un peu morose en allant au Festival de théâtre amateur de Trinité. Vous avez beau être ravi de l’initiative, vous déplorez l’absence quasi totale de communication autour de l’évènement et pour clore le tout vous vous dites que vraiment la municipalité aurait pu investir un minimum dans l’amélioration de la salle et qu’il s’agit là de la part des édiles d’une opération « low coast« . Et comme il se doit, le spectacle commence avec une bonne demi-heure de retard sur l’horaire prévu.

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Daniely Francisque : « Je me considère depuis quelques années comme un metteur en scène « en chantier »

 Daniely Francisque, auteure, metteure en scène, comédienne, danseuse… :

Daniely Francisque, portrait (photo : Carlotta Forsberg)

 Engagée! Dans toutes les acceptions les plus nobles du terme. D’abord dans son métier dont elle explore systématiquement, avec méthode et détermination toutes les palettes, ensuite dans chaque le mode d’expression retenu, sur scène elle impose avec force une présence dont l’évidence n’est pas à questionner. Les arts de la scène sont pour elle les espaces d’une construction identitaire, artistique et culturelle, qu’elle s’approprie avec un professionnalisme, pas si courant en Martinique. Elle a voulu maîtriser les modalités de l’interview qu’elle nous  à accordé et qu’elle considère comme une des dimensions de son métier. Quand elle est interrogée sur son intérêt ou son désintérêt pour ce que tout un chacun connait comme les « auteurs du répertoire », à savoir les Tchékhov, Shakespeare, Brecht, Molière, etc. elle fait semblant de ne pas comprendre la question, quand celle-ci se précise elle cite des auteurs contemporains dont la plupart ont une aura limitée, il faut bien le constater, au champ culturel caribéen. Comme si la recherche identitaire qui la porte était confondue, absorbée par une recherche illusoire des racines ou la quête mythique des origines ( cf.

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Théâtre & Politique

 — Par Marius Gottin —

 

marius_gottinMesdames, Messieurs,

 José Exélis a le nez fin, ou creux. Peut être les deux, j’ai oublié la différence. Vous me direz: c’est son côté artiste, d’aucun diraient handicapé, vous savez lorsque certains, souffrant par ailleurs de manques, développent des facultés particulières qui font qu’ils ressentent les choses différemment et c’est ce ressenti particulier qui explique la vision du monde qu’ils nous restituent en tant qu’artiste.

Il y a de cela plus d’un mois, l’intéressé m’appelle et m’annonce qu’il a pensé à moi pour introduire un débat tournant autour du thème : Théâtre & politique…et me revient cette déclaration de l’ancien président du parlement international des écrivains, l’américain Russel Banks: « la fonction de l’écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne puisse s’en dire innocent »

 Ah bon, cela veut dire qu’à un moment ou à un autre, il faut dire les choses, les nommer, les mettre sur la table ? Sur les questions qui agitent le théâtre (et notre société martiniquaise empêtrée dans des questions identitaires) cela fait déjà trois ans au moins que ces questions tarabustent l’auteur, le metteur en scène, le comédien José  Exélis; et qu’il nous invite, cette année encore, à y réfléchir, à la mise en relation, mise en perspective de deux mots recouvrant deux activités dissemblables mais rien n’est moins sûr, « théâtre et politique ».

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Le théâtre amateur en Martinique est bien vivace

 

De la nécessité d'organiser et de promouvoir le théâtre amateur en Martinique

Le théâtre amateur en Martinique est bien vivace. Michèle Césaire vient de proposer au Théâtre de Foyal les Premières rencontres du Théâtre Amateur, en mai 2008, suivie par la ville de Trinité qui propose elle aussi des rencontres pendant la première semaine de juin. Jandira Bauer de Jesus l’an dernier dans « Madame Marguerite, la jeune Daniely Francisque le 22 mai de cette année, avec Neg Pa Ka Mo, nous ont offert dans des registres très différents, des spectacles porteurs de promesses d’avenir.

La programmation du Théâtre Municipal de Foyal était assez restreinte . Trois pièces, dont une déjà programmée l’an dernier à titre privé. En premier lieu nous avons vu « Le dindon » de Feydeau, mis en scène par Claude Georges Grimonprez  qui dirige  la Compagnie théâtrale Courtes Lignes fondée en 1993  avec  Anne-Marie CLERC. La troupe nous avait gratifié l’an dernier de « Douze hommes en colères. » Il y a dans cette compagnie, un bonheur à jouer dont on ne peut douter, et qui éclate sur scène. C’est cette énergie qui fait oublier les imperfections, les maladresses, inhérentes à cette pratique.

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Projet d’écriture théâtrale (Esquisses)

 

— Par Jean Durosier DESRIVIERES —

Titre :

*Paroles en crue

Genre :

*Drame.

Durée :

*Théoriquement la représentation de cette pièce, encore au stade de projet, devrait osciller entre une heure (1h) et une heure et demie (1h30).

Résumé :

*On est à la Cité de l’Indépendance, un soir de forte averse provoquant un début d’inondation. Deux inconnus, Maton et Voltaire, se retrouvent par hasard sous un abri de fortune, le porche d’un magasin-bric-à-brac où ils se réfugient, en attendant une éventuelle accalmie pour pouvoir rentrer : le premier chez sa compagne Sonia et le second Chez son amante Eva. Alors que l’eau monte graduellement, Maton, enjoué et sans doute habitué à de pareilles situations, éprouve tout simplement, pour tuer le temps, le besoin de parler à son compagnon (Voltaire) de circonstance qui paraît être un Etranger à ses yeux, un coopérant, apparemment coincé et méprisant par-dessus tout. Mais l’eau se fait de plus en plus menaçante, quand soudain passe un cadavre. C’est alors que, sous le choc, la voix de Voltaire se fera entendre de façon plus drue, et l’on discernera également la fragilité du personnage et découvrira presque toute sa vérité.

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Sont-ils ce qu’ils disent être ou sont-ils ce qu’ils font?

— Par Roland Sabra —

Poster-TabouEdito du 20/05/2008

  Le film de Guy Deslauriers, sur un scénario de Patrick Chamoiseau, avec Stomy Bugsy dans le rôle du journaliste martiniquais assassiné rencontre des difficultés de financement. Le budget du film s’élève à 3 millions d’Euros, moitié moins que la moyenne des films français. Les Chti’s ont couté 11 millions d’Euros alors que le budget d’un film étasunien oscille  aux environs de 60 millions de dollars soit 40 millions d’Euros en moyenne, mais  « Titanic »  avait coûté à l’époque 135 Millions d’euros (200MD). Guy Deslauriers précise que le sujet du film, les faits qu’il relate, a privé les producteurs « Kreol Productions » de certains financements habituellement réservés aux films français et d’outremer. En d’autres termes, pour appeler un chat, un chat et une censure une censure, le film a été pénalisé parce que qu’il a eu l’heur de déplaire politiquement. Et le réalisateur d’ajouter « Qu’un certain nombre de partenaires ne sont pas allés au bout de leurs engagements et encore moins de leur promesses. » Ceux-là on voudrait bien les connaître, pour mieux les faire connaître!

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Haïti, Guadeloupe, Dominique : nouvelles écritures théâtrales

 — par José Pliya* —

arlequin-2Le point commun entre les trois territoires à explorer sous l’angle des « nouvelles écritures théâtrales », c’est la Caraïbe. Cette partie du monde a, entre autres singularités, ces insularités multiples, ces langues en archipels : français, anglais, espagnol, créole… À ce titre, on peut dire que le deuxième point commun entre nos trois territoires est la langue créole qu’ils ont en partage. Cela est important, car, comme nous allons le voir, cette langue créole – dont la caractéristique est le mélange d’idiomes, le croisement de formes syntaxiques, la transversalité d’imaginaires linguistiques – reflète assez bien la réalité des scènes théâtrales de ces trois îles, et même de la Grande Caraïbe.

Haïti : entre ancrage local et aspiration à l’universel

Dans le foisonnement artistique perpétuel qui frappe le spectateur qui découvre cette île, le théâtre a toujours eu une place importante. Les années 1970-1980 sont dominées par la figure de grands metteurs en scène comme Syto Cavé et, surtout, le regretté Hervé Denis. Avec eux, le théâtre est une affaire de troupe, de famille et de grands textes du répertoire haïtien (Jacques Stephen Alexis) ou caribéen (Simone Schwarz-Bart, Aimé Césaire) qui sont créés et joués un peu partout dans le monde.

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« Le Dindon » de G.Feydeau

— Par Christian Antourel —

coutelignes-390Acclamé en France, jusqu’à la comédie Française « le Dindon » un des vaudevilles de Feydeau des plus aboutis a traversé la mer et mis en scène par Claude-Georges Grimonprez à eu un succès considérable en Guadeloupe.

Une comédie délirante

Tout fait divers devrait s’appeler Feydeau, tant l’auteur a le réflexe spontané de l’histoire surgie au coin du quotidien. De ces choses de peu d’importance, postures et gestes des plus anodins, il fait le vaudeville, comédie légère fondée sur l’intrigue et le quiproquo et la Cie Courtes Lignes présente cette pièce qui résiste à l’épreuve du temps, qui dit, sans y paraître l’humour dans son habit de lumière. Gardons nous d’applaudir trop tôt et voyons quel rythme, quelle mise en espace, quel imaginaire scénique nourri à la source buissonnière, hors l’académie du théâtre, dans une langue réinventée pour saltimbanques d’un théâtre de salon, mérite un tel succès. A n’en point douter, le verbe aimer le théâtre composé, conjugué de passion et de professionnalisme est un élément à considérer et quand on verra avec quel ravissement, l’esprit cocasse, la justesse du verbe et le geste précis précipitent dans l’élégance agitée les mots en chute exacerbée, il se peut que nous soyons convaincus.

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Le Tour du Monde en 80 Jours

 — par Laurence Aurry —

tour_du_monde_80LE TOUR DU MONDE en 80 Jours, joué à guichets fermés les 6, 7 et 8 mars 2008 au Théâtre de Fort-de-France, nous a offert un vrai moment de détente.

Les auteurs, Sébastien Azzopardi et Sacha Danino, ne se sont pas contentés d’une simple adaptation de l’œuvre romanesque de Jules Verne, comme on a pu en voir au cinéma. Tout en gardant la trame narrative et les principaux personnages du récit de Verne, ils ont su faire preuve d’originalité et de créativité. Le charme du spectacle vient de ce constant décalage entre l’époque représentée, celle de Phileas Fogg, qui pense gagner son pari grâce aux nouveaux moyens de locomotion que l’ère industrielle a développés à la fin du XIXè siècle, et les nombreuses allusions à notre monde contemporain. Les multiples anachronismes qui jalonnent le texte offrent une réécriture amusée et amusante qui nous permet de voyager à travers notre propre époque ou plutôt à travers les représentations que nous nous faisons encore du monde. C’est un tour du monde des caricatures et des clichés, des images toutes faites dans lesquelles nous enfermons volontiers l’Autre.

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