Catégorie : Théâtre

Pelly, Shakespeare, Sinatra, le trio féerique

Le codirecteur du Théâtre national de Toulouse transporte les spectateurs dans un rêve éveillé. Son Songe 
d’une nuit d’été est simplement magique.

—Par Marie-José Sirach —

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Toulouse, 
 envoyée spéciale. Il est des spectacles dont on sort si enthousiaste et heureux, qui vous transportent au pays des merveilles. Des spectacles qui vous emplissent de bonheur. Ce Songe d’une nuit d’été, mis en scène par Laurent Pelly, est de cette trempe-là.
Féerique, magique, on en prend plein les mirettes, on éclate de rire, passant de cette cour d’Athènes revisitée par un Shakespeare plus facétieux que jamais avec ces ancêtres grecs à la sombre forêt peuplée de fées, de djinns et autres créatures étranges. Chaque personnage, quel que soit son statut dans cette société tourneboulée, a son importance, se laisse emporter par les passions amoureuses, ses humeurs et ses désirs.

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« Ô vous, frères humains » m.e.s. Alain Timar

Jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017, 19h 30 au T.A.C.

 

— Par Michèle Bigot —

(Article publié initialement le 31/03/14 lors de la création)

Sur le front d’Avignon,

Remarquable anticipation ! Le projet d’Alain Timar   et de Danielle Paume  d’adapter pour la scène le récit testamentaire d’Albert Cohen, Ô vous frères humains, publié en 1972, trouve à se réaliser à Avignon, lors de quatre représentations entre le premier et le second tour des élections municipales, qui ont manifesté une poussée de l’extrême droite inquiétante.
Il est à croire que l’artiste sentait venir sous le vent les relents nauséabonds de la peste brune.

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« PULL », derrière le rideau, le cinéma

Au Théâtre Aimé Césaire, les jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 avril 2014.

— Par Christian Antourel—
pull« Pull » remet en scène les deux complices que sont Ruddy Sylaire et  Christian Charles Denis. Deux hommes  venus de nulle part, réunis au hasard  de leur mission dans un théâtre désaffecté.  Deux tueurs à gages  qui attendent une hypothétique information par une organisation secrète nommée « la baleine » pour liquider un quidam. Deux vaincus qui résistent encore par la force  de la parole, du réconfort et du doute mutuels.

Les deux comparses évoluent à la manière de bagnards, liés par la même chaîne, unis malgré eux au même travail. Faux complices qui égrainent les moments interminables d’une attente obligée. Alors ils parlent, les mots servent  à désamorcer l’angoisse lancinante de l’immobilisme forcé, du mouvement contrarié de  leurs solitudes silencieuses.

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Olivier Py : “Le standard du Festival d’Avignon explose sous les insultes homophobes et politiques”

—Propos recueillis par Fabienne Pascaud—

oivier_pyENTRETIEN | A deux jours du second tour des municipales qui pourrait voir le FN ravir Avignon, Olivier Py, le nouveau patron du festival, revient sur ses propos engagés qui ont déclenché la polémique.
Il est le nouveau patron du 68e Festival d’Avignon, dont il vient justement d’annoncer une programmation 2014 centrée sur le texte – contemporain et classique – et ouverte aux compagnies étrangères dérangeantes et ambitieuses. Autant dire un programme culturel choc. Pur et dur. De quoi réagir fortement au ravageur score du Front National, en tête au premier tour des municipales (29,63% des voix), et dont on sait le peu de passion pour la création. Si le candidat frontiste gagnait dimanche 30 mars au soir, Olivier Py a immédiatement affirmé en début de semaine qu’il refuserait toute collaboration avec cette nouvelle municipalité.

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Au peuple d’Avignon et de Provence

Nous filles d’Avignon et de Provence, femmes de spectacle, femmes de lettres, femmes artistes et citoyennes du monde

—Communiqué du Collectif  N.F « les Nines* Furieuses »—
festival_avignon_logoNous alertons nos concitoyens sur le terrible danger qui nous menace dimanche prochain si le candidat FN est élu à Avignon. La victoire du FN à Avignon, ville d’Art et de Culture, Fleuron de la Provence, sera l’avènement du chaos car elle porterait en elle, une puissance symbolique sans précédent. Ce serait la victoire des ténèbres sur la beauté du monde, sur la capacité de création humaine, sur la liberté et le pouvoir d’être qui l’on veut.

Et nous entendons déjà résonner les bruits des bottes, des matraques et des coups!

Nous entendons déjà résonner les mots d’intimidation, les mots de manipulation, les mots de ségrégation, les mots de collaboration, les vomissures racistes et les actes irréparables qui s’en suivront !

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« En marge du cahier » : adaptation théâtrale libre de « Chemin d’école » de Patrick Chamoiseau.

11 représentations en Martinique (du 10 avril au 16 mai 2014)

en_marge_du_cahierLes ti-marmailles, conquistadors à l’assaut de leur imagination, tout à l’émerveille de vivre, assoiffés de découvrir, d’apprendre et de communiquer se retrouvent sur les bancs de l’école coloniale française. On est en Martinique, dans les années 1960.Le maître d’école est raide-piquet dans son déni du créole qu’il abjecte convaincu que l’émancipation des siens passe par la négation de leur langue et de leur culture. Son lyrisme ne sert qu’une seule mission: enseigner, voire imposer degré ou de force, la langue et la culture françaises dominantes. Gros-Lombric, petit-bougre bleuté, est l’un de ses petits élèves. Petit génie en calcul, il est pourtant vite voué à l’échec. Irrémédiablement incompris, humilié et exclu par le maître qui le rembarre dans les confins de son irréductible « langue manman» et ses origines africaines, Gros-Lombric vise vite d’autres horizons et patiente sur son banc d’écolier aux côtés du Négrillon.

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Jean L’Océan : faire confiance à l’enfance!

Il nous conte "En marge du cahier"

jean_l_ocean Jean l’Océan est né,a grandi et a vécu en Martinique jusqu’à l’âge de 38 ans. En grande partie autodidacte, Jean l’Océan s’est cependant formé en théâtre avec José Exelis-directeur artistique de la Cie « Les enfants de la mer » et en conte avec Pia San Marco et Patrick Fischmann en sus des stages de mime et de chant qu’il a suivis. Parallèlement à son activité de conteur de la Caraïbe qu’il mène depuis 2005, essentiellement en métropole, il travaille donc avec la Cie Car’Avan avec laquelle il crée « Pas un ange…une enfant, simplement! ». Les bases d’un travail commun sur le récit d’enfance de Patrick Chamoiseau se sont ainsi progressivement installées entre les deux artistes.« Caraïbéen planétaire », Jean l’Océan puise son inspiration dans le métissage des races et transmet des histoires porteuses de valeurs universelles.

 ENTRETIEN avec Jean L’Ocean ( dossier de presse)

 

Pourquoi avoir adapté « Chemin d’école » de Patrick Chamoiseau ?

 Tout d’abord, en lisant ce récit, quantité d’émotions, d’images et de souvenirs de ma vie d’écolier, à la Martinique, me sont revenus spontanément et avec intensité.J’ai

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Le spectacle vivant doit-il abandonner Avignon ?

Tribune par Greg Germain

off-2014Le OFF doit-il peser de tout son poids, émigrer, avec les 110 millions de retombées économiques qu’il génère chaque année sur la ville et la région ? Ce serait me semble-t-il sous-estimer la force des festivals qui habitent cette ville. Souvenons-nous : l’un est né de Jean Vilar et de René Char. L’autre, le OFF, 20 ans plus tard, du simple geste de contestation et de liberté d’un jeune auteur, André Benedetto. C’est dire si la résistance est inscrite dans les gènes de l’association qui le pilote et dont j’ai l’honneur d’être le président.
Lorsqu’un parti combat ou simplement dédaigne la culture (qui a jamais entendu ce « Rassemblement » se prononcer sur les enjeux de la culture), une seule attitude nous est possible : avancer fermement vers ceux-là mêmes qui nous inquiètent et les convaincre, un par un, de l’importance et du bien-fondé de nos valeurs.

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Des dettes bien apurées

"Le faiseur" d’Honoré de Balzac

—Par Jean-Pierre Léonardini—
le_faiseurEmmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre 
de la Ville, s’empare de la pièce d’Honoré de Balzac, 
le Faiseur, créée au Gymnase le 23 août 1851, soit 
un an après la mort de l’auteur à Paris, rue Fortunée ! (1). Le héros de la fable, que Barthes qualifia d’« œuvre limite » du romancier par excellence, c’est Mercadet, homme couvert de dettes et qui jouit de l’être, sorcier du capitalisme naissant qui retombe toujours sur ses pattes en inventant à la volée des opérations financières qui tiennent du tour de passe-passe et de la poudre aux yeux, en une suite effrénée de péripéties drolatiques et amères à la fois, pour le plus grand désespoir et l’accommodement final de comparses 
(sa femme, sa fille à marier, plus un entourage de filous divers) lorsque l’argent vrai tombe du ciel en la personne d’un gendre putatif qui se révèle plein aux as.

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Avignon – Olivier Py : « Si le FN passe, le festival n’aura aucune autre solution que de partir »

—Source AFP—
departLe directeur du festival a déclaré qu’il ne voyait « pas comment l’événement culturel pourrait vivre, défendre ses idées avec une mairie Front national ».
Si le Front national l’emporte au deuxième tour des municipales à Avignon, le festival n’aura « aucune autre solution » que de « partir« , a affirmé lundi sur France Info son directeur Olivier Py. « Je ne me vois pas travaillant avec une mairie Front national. Cela me semble tout à fait inimaginable. Donc je pense qu’il faudrait partir. Il n’y aurait aucune autre solution« , a dit Olivier Py.

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Le roi Lear est syrien

— Par Annick Cojean  —
roi_learLe roi Lear a 13 ans, un jean usé, une veste de survêtement, une couronne en papier, une épée en tuyau de plastique vert… et une sacrée autorité. Quand il déshérite la gentille Cordélia (10 ans) pour partager son royaume de Grande-Bretagne entre ses deux autres filles, deux pécores intrigantes et mielleuses, le public sous la tente – sa cour – laisse entendre un murmure de réprobation.

Mais il lui suffit d’un geste impérial et d’une tirade cinglante, en arabe, pour imposer le silence : « L’ingratitude d’un enfant est pire qu’un croc de vipère. » Et c’est d’une voix tonitruante qu’il explique la nouvelle répartition de ses terres, son épée-tuyau dessinant des frontières sur un bout de carton posé dans la poussière.

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« Claude Gueux»

Victor Hugo, orateur de la liberté.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —
la_liberteClaude Gueux, c’est d’abord le titre d’un bref  roman de Victor Hugo  paru en 1834  et dénonçant la peine de mort, mais c’est surtout une critique virulente  de l’application des peines. L’histoire est en partie fondée sur des faits réels. Pour avoir volé du pain pour nourrir sa famille, Claude Gueux  un homme jeune de 36 ans  est emprisonné. C’est un homme doux  et à l’âme noble, il a une certaine aura sur les autres prisonniers et s’attire leur respect et leur sympathie. Ce qui lui vaut l’inimitié  des  geôliers, en particulier monsieur Delacelle, gardien chef qui ne cache pas sa haine  farouche envieuse, et impitoyable à son égard. 

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« Claude Gueux », un manifeste contre la peine de mort.

—Par Roland Sabra —

guillotine

Le combat pour l’abolition de la peine de mort est une constante chez Hugo. Dés 1827 il écrit « Le dernier jour d’un condamné un mort », publié en 1829. Il en écrira trois préfaces. En 1834 il reprendra le thème avec « Claude Gueux » dont nous avons eu la possibilité de voir une représentation à Fort-de-France cette semaine. En 1848, le 15 septembre à l’Assemblée constituante il déclare : « « Je vote pour l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort. » En 1862, dans Les Misérables, il dénonce le système du bagne.

« Claude Gueux » est un texte court d’une vingtaine de pages bien moins souvent présenté que « Le dernier jour… » objet d’un véritable engouement théâtral. Pas une année au Festival d’Avignon sans qu’il n’y ait cet Hugo là.

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Claude Gueux, adapté de Victor Hugo

claude-gueuxPar Selim Lander – Le spectacle présenté mardi dernier dans la salle Frantz Fanon du CMAC (une salle bien remplie de spectateurs qui se montrèrent satisfaits – qu’on se rassure tout de suite) cumulait d’entrée les  deux principaux désavantages si souvent présents dans le « théâtre » d’aujourd’hui : un texte non théâtral et un seul comédien. Le « seul en scène » présente pour la production l’avantage évident de réduire le coût au minimum (tout en augmentant néanmoins le nombre des comédiens au chômage et en privant les spectateurs des interactions entre les comédiens, qui font normalement une grande partie du charme du théâtre). Quant à l’adaptation d’un texte non théâtral, elle ne s’explique pas seulement par le fait que les monologues et soliloques – écrits ou non au départ pour le théâtre – ne sont pas en nombre illimité : il s’agit d’une véritable mode chez les metteurs en scène contemporains qui prennent ainsi assez aisément la posture d’un auteur.

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« Manger. Bouger » au théâtre A. Césaire de Foyal

manger_bougerLes élèves de l’atelier Théâtre postbac et de l’option musique du Lycée de Bellevue vous proposent de vous faire plaisir en embarquant pour un voyage gastronomique qui excitera vos papilles et vos pupilles. Grâce au spectacle BOUGER.MANGER, offrez-vous des vacances et succombez à la gourmandise ! Laissez-vous guider par cet équipage qui saura éveiller vos sens tout au long de cette croisière aux escales inattendues et surprenantes. En première classe ou en radeau, n’ayez pas peur de dire oui à cette aventure, de vous laisser aller à ce brin de folie, d’être dépaysés au son de rythmes exotiques.

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« Chants d’exil » textes et chansons de Bertolt Bretcht

"Savoir, c'est pouvoir"- Francis Bacon (1597)

— Par Roland Sabra —

chants_d_exil_bbLe poète est fils de Vulcain et d’Orphée. La forge et la lyre.

Au levé du rideau, dans un clair-obscur, la bandéoniste sur une estrade est immobile, statufiée, sans vie sur le coté jardin de la scène. Coté cour, sur le devant, Brecht est là, massif, il dit « il faut connaître son passé, pour imaginer l’avenir ». Il s’approche de la statue, la touche de sa voix. Sous la force du verbe elle prend vie. Le dialogue entre l’instrument et le poète va se déployer tout au long de ce cabaret parlé-chanté d’un peu plus d’une heure. Ils sont du même monde, tous deux nés en Allemagne, puis exilés en Argentine, ils ont en eux une force sourde, une violence contenue, qui se dévoile dans l’effort qu’elle fait à se tapir dans l’ombre, à se maîtriser dans le dire qu’ils nous adressent.. Si l’histoire se répète de l’oubli du passé, à nous d’entendre l’avertissement de ce raccourci, osé pour qui ne sait pas, 1933-2014.

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L’Ange noir : Chants d’exil d’après Bertold Brecht

— Par Selim Lander ––

Chants d'exilSerge Barbuscia, le directeur du théâtre du Balcon en Avignon, revient en Martinique avec une nouvelle production. L’aurait-on invité si son spectacle, évocation des années d’exil de Brecht, ne s’inscrivait pas dans la thématique de la saison du théâtre de Fort-de-France consacrée à ce dramaturge ? Peut-être pas car le projet d’imaginer un « cabaret chanté » autour de Brecht n’était pas nécessairement très attractif. De fait, au début, on s’interroge sur la finalité de tout cela. On sait la propension des metteurs en scène contemporains à se muer en auteurs ou à défaut en adaptateurs. C’est le cas ici. S. Barbuscia ne met pas en scène une pièce de Brecht : il construit un spectacle à partir / autour de divers textes du dramaturge allemand. Inutile donc de chercher une intrigue, des sous-entendus, des mystères, enfin tout ce qui fait le plaisir ordinaire du théâtre. Mais alors, n’y a-t-il rien de mieux à faire, aujourd’hui, que de convoquer l’auteur de l’Opéra de 4 sous ? Pour nous dire quoi que nous ne sachions déjà sur la grande crise, le nazisme, l’exploitation capitaliste ?

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Le centenaire d’Albert Camus (1913-1960) – Camus et le théâtre

Albert Camus

Par Selim Lander – Hasard, bien sûr : deux auteurs français célèbres dont le nom débute par la lettre « C »  sont nés en 1913 (Camus, Césaire), un troisième (Cocteau) est mort en 1963. Un tel télescopage n’a pas aidé à ce que ces anniversaires fussent commémorés avec toute la ferveur souhaitable. Sans compter que 1913 fut également l’année de la publication du premier volume de la Recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, événement considérable qui n’a pas manqué de faire beaucoup d’ombre aux trois précédents. Dans le cas d’Albert Camus, le brouillage a été encore accentué par la polémique autour de l’organisation de la grande exposition commémorative, à la médiathèque d’Aix-en-Provence qui abrite le Fonds Camus.

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« Chants d’exil »

L'épopée de l'intime

— Christian  Antourel & Ysa de Saint-Auret —
chants_d_exil_afficheTrès connu en Allemagne, grâce à son « Opéra de  4 sous » à la fin des années 1920, Brecht est persona non grata de part ses idées  marxistes et se voit  contraint à l’exil en 1933, lors de l’arrivée d’Hitler  au pouvoir et la montée du nazisme. Commence pour lui une période de quinze longues années où apatride, il erre à travers la Scandinavie du Danemark à la Finlande,  aux Etats-Unis puis en Suisse.

Il est privé  de théâtre et de revenus conséquents. 

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Le théâtre solidaire de deux pays meurtris

Avec deux pièces, « les Afriques à Paris et à Ivry » ont un but : rénover des centres culturels à Bamako et Bangui.

les_afriques_a_parisUne opération de solidarité artistique avec le Mali et la Centrafrique aura lieu, avant une tournée française et européenne, au Grand Parquet et au Théâtre Antoine-Vitez d’Ivry (1). Le Théâtre de la Ville s’y associe, le 10 mars, avec un grand concert. Cela s’intitule « les Afriques à Paris et à Ivry ». À l’affiche, deux pièces de théâtre venues de deux pays meurtris, la Centrafrique et le Mali. Il s’agit de sensibiliser le public et de récolter des fonds pour aider à la reconstruction des deux centres culturels de BlonBa (Bamako) et de Linga Tere (Bangui). Songo la rencontre a été coécrit et co-mis en scène par le Centrafricain Vincent Mambachaka, directeur de l’espace Linga Tere, et le Français Richard Demarcy, à la tête du Naïf Théâtre. Richard Demarcy nous a dit : « C’est un conte universel et emblématique du patrimoine centrafricain. Deux bureaucrates bossus chargés d’annoncer la destruction de la forêt vont être initiés par des esprits… »

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Stage d’initiation à la marionnette avec Jala

jala_marionnettesÇa repart ? Avec vous, je peux redémarrer ! On essaye ?
Lundi 3, mardi 4 et mercredi 5 mars 2014 de 9h à 14h : 15h pour un forfait de 150 euros. Réservé aux adultes à partir de 18 ans.
Lieu : Espace Art et Culture – Zac de Rivière-Roche – Bât. D1 – 2e étage – Fort-de-France.
Contact : Jala 0696 92 97 07. editions.lafontaine@wanadoo.fr – Places limitées.
Je compte sur vous !

http://www.editions-lafontaine.com

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« Nous étions assis sur le rivage du monde » de José Pliya, mise en scène de Nelson-Rafaell Madel

Antigone tropicale

affiche_assis_rivagePar Selim Lander – Nous étions assis sur le rivage du monde : magnifique titre qui peut tout laisser imaginer. Il s’agit d’humains, nécessairement, de nos frères, mais sont-ils la pointe la plus avancée de notre espèce, ceux qui sont allés au bout du possible, ou sont-ils au contraire des parias relégués au bord du monde ? Ni l’un ni l’autre, en réalité, mais la pièce penche plutôt vers le passé que l’avenir. Ses personnages sont englués dans les séquelles « d’une histoire de cinq siècles », celle des îles comme la Martinique où elle a été écrite. Le futur idéal, celui d’une humanité réconciliée, existe bien dans la tête de l’héroïne, mais celle-ci est si ambigüe, si capricieuse, qu’on ne sait si son discours est fondé sur autre chose qu’une obstination puérile à refuser de voir la réalité en face. 

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Roger Bernat invente un théâtre de « spect’acteurs-citoyens »

pendiente_votoLors de la saison 2012/2013, Roger Bernat nous a fait danser Le Sacre du Printemps sur la grande scène du Théâtre. Cette saison, il propose de voter pour plonger de manière ludique dans les méandres de la démocratie.
Le temps de la représentation, la scène prend des allures d’hémicycle. Munis de télécommandes, les spectateurs sont invités à donner leur avis en répondant aux questions les plus diverses. Chaque vote va influer les règles de vie collective en cours dans la salle. Dans cette assemblée parlementaire improvisée, un débat s’engage sur les grands thèmes de société : parité, immigration, sécurité…

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Rencontre aux confins du monde

En tournée en Guadeloupe et en Martinique. Dates ci-après.

—Vu par José Alpha —

nous_etions_assis(Photo de J. Alpha)

C’est en recevant la violence qui émane de la scène finale de la pièce « nous étions assis sur le rivage du monde «  de José Pliya, mise en scène efficacement par Nelson Rafael-Madel pour la Cie Théâtre des deux saisons,  donné au Théâtre de la Ville à Fort de France ce 13 février dernier, que j’ai réalisé la relation filiale et poétique avec  « Une tempête » d’Aimé Césaire.
Et le reback du déroulement dramaturgique proposée par Pliya dans un style très fin et progressif, permet de comprendre les origines de son inspiration.   « Je vais te battre, te battre avec mon sexe, avec mon corps … » dit l’homme dérangé sur « sa » plage, son ile, son univers protégé des démons sociaux et économiques, par cette « femme » blanche têtue qui tient à retrouver le lieu où elle a connu l’insouciance bienheureuse de son enfance.  Mais le monde a changé et les traces de l’enfance ont disparu dans les ressacs de la mer. 

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Un drame du retour au pays natal

« Nous étions assis sur le rivage du monde » de José Pliya, dans une mise en scène de Nelson-Rafaell Madel

— Par Roland Sabra —

etions_assis_ramu_follyUne femme revient dans son pays. Elle a donné rendez-vous à des amis pour un pique-nique sur la plage de leur enfance , « Le rivage du monde ». Quand elle arrive, ses amis ne sont pas encore là. Elle trouve un homme, qui lui dit que cette plage est privée, que son accès est désormais interdit. Il lui demande de s’en aller. Elle insiste. Elle ne veut pas comprendre. Il finit par lui dire qu’il ne supporte pas sa couleur de peau, que celle-ci est porteuse d’une mémoire qui n’a pas sa place sur le rivage du monde, qu’elle s’en aille !

 Tout comme «  On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve» (Héraclite) le pays de l’enfance que l ‘on a quitté n’est jamais plus celui que l’on croit retrouver. C’est un pays perdu, toujours recomposé dans le travail de la mémoire, livré à l’érosion des sentiments, au ravinement des émotions, au soulèvement de faits que l’on croyait soigneusement enfouis

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