Catégorie : Théâtre

Royal de Luxe, toujours géant !

— Par Géraldine Kornblum —

royal_deluxe_grd-mere[Royal Deluxe à Nantes le 7 juin 2014. AFP] La compagnie Royal de Luxe poursuit sa saga des géants ; avec sa nouvelle création, « Le mur de Planck », c’est l’arrivée de la grand-mère qui a fait l’événement à Nantes du 6 au 9 juin. Grandiose.

Sur le pont Tbilissi de Nantes, sous le soleil de plomb du samedi début d’après-midi, la tension est à son comble. Le long des berges du fleuve, dense et compacte depuis plus d’une heure, la foule familiale et fervente n’attend qu’une chose ; l’arrivée de la grand-mère  Enfin la voilà, mi-bretonne et mi-irlandaise, les cheveux grisonnants montés en chignon, la robe bleue à fleurs, les charentaises aux pieds et, surtout, le regard si doux Elle cligne des paupières, elle est belle. « Posé ! Pied gauche levé, posé ! Pied droit levé, posé ! » ; répondant aux ordres donnés à la criée, une nuée de lilliputiens en livrée rouge s’active, jouant des palans et filins pour la faire avancer Il faut dire que cette grand-mère, dernière née dans l’imaginaire démesuré de Jean-Luc Courcoult, auteur et metteur en scène, mesure près de 7,40 mètres.

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« La Veuve et le lettré » de Zeng Jingping

— Par Michèle Bigot —

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Le théâtre de Liyuan, venu de Quanzhou, ville portuaire jadis décrite par Marco Polo, est un genre , vieux d’une tradition pluriséculaire. Il s’agit d’une forme théâtrale reposant sur des chants, des évolutions chorégraphiques et un récitatif qui déroule une histoire. Le spectateur occidental, habitué à marier théâtre et dialogue, est tout étonné devant cette quasi absence de répliques, et découvre, non sans stupeur qu’une intrigue peut être menée sans dialogue, reposant pour l’essentiel sur des monologues de personnages qui décrivent leur action et leurs sentiments tout en la mimant par des danses, une gestuelle et une évolution dans l’espace soulignée par la musique délicate du Nanyin.
Mêlant le code issu de cette tradition théâtrale et les innovations dignes de la création contemporaine, la troupe, brillamment menée par l’actrice vedette de Chine, Zeng Jingping réussit un véritable renouvellement du genre : miraculeusement épargné par le révolution culturelle, cet art ancestral revit dans un répertoire revisité et dans une forme sublimée par des lumières et une disposition scénique remarquables. L’auteur de cette Veuve et le lettré, Wang Renjie, considéré aujourd’hui comme l’un des auteurs du théâtre chanté (Xiqu) les plus en vue, écrit pour le style du Liyuna tout en lui apportant le souffle d’une modernité : il en modifie profondément la morale, retourne les idées reçues et se fait l’apôtre de l’émancipation féminine.

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Hernani à la Comédie Française

Par Selim Lander – La programmation de la Comédie Française permet d’assister en ce mois de juin à deux pièces de Victor Hugo : une occasion unique de (re)visiter le théâtre du Prince des poètes sous deux formes complètement différentes.

Contrairement à Lucrèce Borgia qui a fait l’objet d’une nouvelle production, Hernani est une reprise de la saison dernière. Les partis pris de la mise en scène sont à l’opposé : autant celle d’Éric Ruf, dans Lucrèce, déploie tous les fastes du théâtre sur la grande scène et dans les ors de la salle Richelieu (1), autant celle de Nicolas Lormeau adopte pour Hernani la carte minimaliste sur la scène aux dimensions réduites du Vieux Colombier. Grande « machine » d’un côté, dispositif scénique réduit à presque rien, de l’autre : qui peut le plus peut le moins, c’est aussi cela la magie du théâtre.

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Sous ma peau, le manège du désir

Le samedi 05 juillet à 19h & 21h 30 à l’Espace Camille Darsière. Foyal.

sous_ma_peauConfidence brutale du plaisir et de la frustration. Grand cirque de la passion, cabaret du sexe, manège du désir, Sous ma peau explore le fantasme et la réalité amoureuse dans tous ses états. L’Amour… Faire l’amour… et les autres, comment font-ils ? Que se cache t-il dans ma tête et dans mon ventre, d’inavoué, de trouble, de sulfureux ? Suis-je normale ? Charlotte ne sait pas, Charlotte ne sait plus. Mais qui, sait ?

L’histoire
A qui avouer qu’elle hésite à sortir le soir avec son amant parce-qu’elle sait qu’en rentrant, elle aura droit à la gâterie qui gâte tout ? Est-ce-que le désir de l’autre oblige (à passer à l’acte) ? C’est entre ce point de culpabilité de se croire pudibonde et de ras-le-bol de sa vie sexuelle que Charlotte est arrivée. Elle tombe sur une interview de Grisélidis Réal qui a alors 75 ans et qui, blessée de la fellation que son amoureux lui demande de faire « sous la pluie, dans le froid avec tout le monde qui peut les voir… !

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Rideau ! Sur une déception.

— Par Roland Sabra —

chanteuse_lyriqueAu théâtre A. Césaire de Foyal, la dernière pièce de la saison très en deçà des attentes.

Une bonne idée, même chevillée au corps ne suffit pas à faire un bon spectacle. « Rideau! » en fait la démonstration. Le travail de Gladys Arnaud sur un texte de Laurent Bernat, aussi intéressant soit-il manque un peu de souffle. Ce qui est un comble pour un opus qui se situe entre chant et théâtre.
Restée, pendant la représentation, dans la loge de théâtre d’une célèbre chanteuse de boléro, son habilleuse laisse se dérouler de façon rétrospective le fil des circonstances et des sentiments qui l’ont conduit à renoncer à sa propre carrière pour s’attacher corps et âme à l’artiste. Sujet magnifique qui convoque une myriade de sentiments contradictoires; admiration, partage , dévouement, amour, sacrifice, haine, rancœur et jalousie. « Elle », c’est le nom de l’habilleuse, fredonne les airs de boléros, les chante, se glisse dans les habits de scène, s’imagine prendre la place de la vedette et donc inconsciemment l’éliminer, peu avant que celle-ci ne soit victime d’un malaise sur scène.

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Projet de comédie musicale SEGPA-DRASED

orfeo_negroProjet financé par le Fond Social Européen
Collège Mont des accords – St Martin
Année 2013/14

Ce projet financé par le fond social européen répond à la volonté de l’éducation nationale de proposer aux élèves les plus “décrocheurs” du système scolaire, des activités autres que celles du cursus habituel, pour leur redonner confiance en eux mêmes et ainsi le goût d’apprendre.
Madame Confiac, chef d’établissement et Mme Dormoy qui s’occupe de ce type d’élèves au collège du Mont des accords ont eu l’idée de contacter Denis Thuleau ( artiste plasticien qui a mené en 2012-13 le projet “Art du recyclage” dans les écoles primaires de St Martin) pour élaborer un projet basé sur l’art.
Ce dernier a répondu positivement en proposant de monter un spectacle vivant dans le genre comédie musicale base sur le film “Orfeu negro”. Il s’est alors entouré des artistes locaux suivants pour mener à bien ce projet:
Artistes intervenants
Choisy Cindy – costume
Le masque, la peinture textile, la récupération, le détournement, la création d’un personnage par son costume.
Moreno Sebastien – théâtre
Expression corporelle et orale, l’écriture de textes, la théorie du jeu, l’adaptation de texte originaux.

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Molières : une cérémonie réussie

— Annie Chénieux —

les_molieresNicolas Bedos a été le brillant présentateur d’une soirée des Molières joyeuse et enlevée.

La soirée des Molières, retransmise lundi soir [02/06/14] en léger différé sur France 2, a réuni 1,1 million de téléspectateurs, soit 8,2% de part de marché. Pour une seconde partie de soirée, le score est honorable, auquel il faut ajouter les nombreux internautes heureux de visionner la soirée. Dès son texte d’introduction concocté avec une joyeuse dose d’humour second degré, et après avoir chanté sa peur devant la tâche qui lui incombait, Nicolas Bedos, présentateur d’un soir, a désamorcé les clivages d’un claquant « Bonsoir le théâtre privé, bonsoir le théâtre public », saluant d’un côté la photo de Sacha Guitry, de l’autre, celle de Jean Vilar.

Brillant, drôle, l’animateur avait remisé sa casquette de provocateur irrévérencieux et adopté un ton allègre, menaçant non seulement d’introduire une musique tonitruante si les remerciements étaient trop longs, mais d’égorger un, voire deux adorables chatons exhibés au public. Il avait promis la venue « de stars, mais aussi d’acteurs de théâtre », et il y en eut… jusqu’à Jean Dujardin, débarquant sur scène à côté d’Emmanuelle Devos, « parce qu’il aime bien les cérémonies », mais renvoyé aussitôt par le présentateur.

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« Le métro fantôme » de Amiri Baraka

Adaptation et mise en scène de José Alpha avec Elisabeth Lameynardie, Eric Bonnegrace et Frédéric Philippy

— Par William ROLLE Sociologue, Professeur de Lettres au Lycée Lumina Sophie —
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Adaptation et mise en scène de José Alpha avec Elisabeth Lameynardie, Eric Bonnegrace et Frédéric Philippy

On ne dira jamais assez que le théâtre doit être consommé vif, comme les huîtres .Ce vif s’entend cependant de plusieurs sortes : la lecture à voix haute, l’exercice d’une mise en scène pour mettre en situation et surtout la représentation théâtrale, dans un lieu, qui a toute son importance.

Être dans le métro dans un petit théâtre à l’italienne foyalais, et en perspective de la mise en scène de José Alpha les stations, les quais du métro parisien qui défilent sur un écran ; arrêt, marche, monter descendre, apparaissent les anonymes voyageurs aussitôt qu’ils disparaissent des regards, d’une fenêtre à l’autre, la rame reprenant son immuable déplacement. Juste parfois le fugace sentiment qu’une brève rencontre aurait pu avoir lieu.

C’est ce qui se joue sur la scène entre deux personnages, Lula, une femme métis, et Clay, un homme noir ; mais là, dans cette violence des gestes et des paroles lors d’une étrange parade funèbre on croit saisir que chaque station, où il serait possible de descendre , n’est qu’illusoire.

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À la Comédie Française : Lucrèce Borgia, somptueuse et perdue

Lucrèce Borgia3Par Selim Lander – La Comédie Française, comme on sait, a comme première mission de faire vivre les textes du répertoire qui font l’histoire et la grandeur de notre théâtre. Cela ne l’empêche pas, bien sûr, d’excursionner à l’occasion vers des horizons plus modernes, ni de montrer de l’audace dans la manière de montrer les classiques. En montant Lucrèce Borgia (1), Denis Podalydès n’a cherché pourtant qu’à faire de la belle ouvrage et nous lui sommes reconnaissant de nous reposer de tant de tentatives ratées de la part de ceux qui veulent se montrer originaux à tout prix.

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Hugo, mélo, travelos

Guillaume Gallienne joue la Lucrèce Borgia de Victor Hugo au Français, dans une mise en scène de Denis Podalydès. Un travestissement convaincant.

— Par Gilles Costaz —

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Dans l’œuvre de Victor Hugo, y a-t-il mélo plus mélodramatique que Lucrèce Borgia ? Peut-être pas, tant les personnages y sont spectaculairement criminels. Mais sans être tout à fait odieux. C’est l’un des génies de l’auteur que d’avancer sans gêne sur la ligne vertigineuse des antithèses et d’accoler sans artifice le blanc et le noir, le pur et l’impur, le ciel et l’enfer.

Cette pièce est dans l’air et les goûts de notre temps, en témoigne le nombre de mises en scène de Lucrèce Borgia. Il y eut celles de Lucie Berelowitsch (avec Marina Hands) et de Jean-Louis Benoit (avec Nathalie Richard) ; il y aura celle de David Bobée (avec Béatrice Dalle) qui sera donnée aux Fêtes nocturnes de Grignan dès la fin juin. Et il y a celle de Denis Podalydès pour la Comédie-Française. Salle Richelieu, on a choisi la difficulté et le paradoxe : le rôle de Lucrèce est tenu par un acteur de sexe masculin, Guillaume Gallienne, et le rôle de Gennaro (un amant, un fils de Lucrèce ?

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Etat de siège : une re-création

camusPar Selim Lander – Lors de sa création, en 1948, par Jean-Louis Barrault, avec vingt-cinq comédiens, L’Etat de siège (avec l’article défini) ne remporta pas le succès escompté. La version de Charlotte Rondelez (sans l’article défini), raccourcie et condensée sur treize personnages et six comédiens, rencontre pour sa part un durable succès. Si 2013, l’année du centenaire de la naissance d’Albert Camus, n’a pas permis de revisiter son théâtre comme on eût pu l’espérer (1),
il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il est donc encore temps de saisir l’occasion de ce qui sera, pour la plupart des spectateurs, une découverte de Camus auteur de théâtre.

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« Le métro fantôme » dans le sombre tunnel de la dépendance / contre-dépendance

Le Métro fantôme les 30 et 31 mai 2014 à 19h 30 au Théâtre A.Césaire de Foyal

— Par Roland Sabra —

A la lecture de Leroi Jones on peut penser, sans se tromper que la binarité est sœur de la gémellité. L’auteur ne s’embarrasse pas de nuances. Il y a les bons et les mauvais, les noirs et les blancs. Comme le genre est aussi binaire il compose quatre catégories, quatre stéréotypes. Le « mâle » noir est bon s’il est militant, nationaliste culturel, musulman, fier d’être noir, black conscious,. C’est un modèle à suivre. La « femelle » du bon noir est une noire, bien sûr, qui représente la terre nourricière africaine dont elle porte les symboles vestimentaires, la coiffure. Mère avant toute chose elle accepte la domination de son homme devant lequel elle va jusqu’à se prosterner ( Madheart, Leroi Jones). Le « mâle » blanc est mauvais, fondamentalement pervers, c’est souvent un impuissant. La « femelle blanche » est souvent une garce, une putain castratrice ( Lula dans le Métro fantôme) qui n’hésite pas à tuer l’homme noir quand celui-ci ( Clay dans Le Métro fantôme) tente de s’évader de son rôle d’objet sexuel.

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« Feu Tante Amélie » une comédie de Dominique Eulalie au Vert-Pré

par la Troupe PVKS ( Pa Vini Kon Sa) de Trinité le 29 mai 2014 à 17h 30

pkvs_feu_tante_amelieFeu Tante Amélie une comédie en quatre actes de Dominique Eulalie à la Salle Miroir du Vert-Pré
avec Joëlle Agricole, Rose Séjean, Iris Ramathon, Marlène Martot, Hervé Poilvé, Justin Amar.

La compagnie amateure « Pa Vini Kon Sa » (PKVS) reprend « Feu Tante Amélie » qu’elle avait présentée l’an dernier au Festival de Trinité et qui avait reçu deux « Sucre »  d’interprétation celui d’or et d’argent. Rappelons que ce festival est le seul en Martinique à faire concourir les troupes qui participent et à décerner des prix avec le concours de l’usine du Galion, les fameux « Sucre » d’or, d’argent, de bronze et d’orge. La compagnie PKVS fête cette année ses dix ans d’existence. Créée au moment ou Bérard Bourdon s’éloignait de Trinité, elle a depuis initié et développé un travail de quartier avec une exigence de qualité. Chaque mois de janvier elle offre une représentation de son travail de l’année précédente aux malades hospitalisés pour une longue durée à Trinité.

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« Le métro fantôme » de Amiri Baraka

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Amiri Baraka, Miami Book Fair International, 2007 – ©Wikimedia common

Mise en scène par Jose ALPHA avec Elisabeth LAMEYNARDIE et Eric BONNEGRACE
Le poète et essayiste Amiri Baraka (alias Le Roi Jones, New Jersay, 7 octobre 1934) est mort le 9 janvier 2014 à Newark. On lui doit entre autres The Blues People. Negro music in white America (trad. fr. Le Peuple du blues, disponible en Folio-Gallimard ) et la pièce “Dutchman (fr. Le Métro fantôme).
Le Métro fantôme (Dutchman) est une pièce de théâtre écrite sous le nom de plume de LeRoi Jones. Elle a obtenu en 1964, à New York, l’Obie Award, récompense décernée à la meilleure pièce de l’année et a rallié à Paris la quasi-unanimité de la critique. Voici l’argument : c’est, dans l’obscurité « ferraillante » d’un tunnel de métro new-yorkais, une nouvelle traversée du Vaisseau fantôme de Richard Wagner. Clay, le noir, en est le nocher (celui qui conduit une embarcation), condamné lui aussi à errer jusqu’au jour où il sera délivré par l’amour : la Senta de ce Daland noir est blanche et de leur rencontre dépendra, un instant, la rédemption du jeune homme.

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La famille du théâtre « range les couteaux » pour Les Molières, le 2 juin

les_molieresLa cérémonie des Molières va renaître le 2 juin sur France 2 grâce aux efforts fédérateurs de Jean-Marc Dumontet, directeur de quatre théâtres parisiens, afin que « la famille du théâtre laisse les couteaux au vestiaire ».

Les Molières, qui récompensaient les meilleurs spectacles du théâtre public et privé, n’ont pu se tenir depuis trois ans, à la suite de la défection de 29 directeurs de théâtres privés, en avril 2011, qui reprochaient aux prix de ne pas refléter les grands succès de la saison. Un « palmarès du théâtre » s’est tenu l’an dernier en direct sur France 2 à l’initiative de ces dissidents, mais n’a pas convaincu.

« Soit Les Molières mouraient, soit ils renaissaient avec une équipe totalement renouvelée », explique à l’AFP M. Dumontet, directeur de quatre salles parisiennes (Bobino, Point Virgule, Grand Point Virgule et Théâtre Antoine).

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Les Zamakoeurs dans « La Soupière » de Robert Lamoureux

SoupièrePar Selim Lander – Les Zamakoeurs, des « zamateurs » comme on l’aura compris, se sont plongés dans La Soupière de Robert Lamoureux (1920-2011). On a pu craindre, un moment, qu’ils n’aillent s’y noyer, mais non, à force de nager, ils sont arrivés au port, c’est-à-dire au bout de la pièce et Daniel Namrit a pu jeter la dernière réplique : enfin la soupière est cassée ! La pièce réunit neuf personnages dont six parfaits imbéciles et donc, par soustraction, seulement trois individus doués d’un sens un tant soit peu rassis, à savoir la tante (ou tantine, Brunette Belfan), sa bonne qui répond au doux prénom de Germaine (Myriam Vigilant) et sa petite nièce, Brigitte. Nous sommes dans le vignoble bordelais, la tante est riche à millions, ce qui attire la convoitise du neveu, Paul Dubard (Daniel Namrit), lequel est le propriétaire d’un fabrique de robinets structurellement déficitaire.

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A partir du « Faust » de Goethe

Un Faust façon vaudou, santeria et candomblé!

— Par Roland Sabra —

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Mise en scène de Jandira Bauer les 23 et 24 mai 2014 à 20h Salle de théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher
Jandira Bauer est une diablesse. Pour qui en doute encore il lui suffit d’avoir vu son travail à propos de « Faust » pour en être convaincu. Définitivement. Que revienne le temps béni où l’on excommuniait les gens de théâtre, les comédiens en tout premier lieu et qu’on en juge. Oh! Jésus, Marie, Joseph, Jandira Bauer sera de la première charrette. Qui aujourd’hui peut affronter une pièce de 4615 vers écrite en allemand au XVIIIème siècle et traduite par Gérard de Nerval en 1828 ? Qui peut avoir maintes fois et maintes fois plongé ses yeux dans ce texte et ne l’avoir lu qu’à la lueur instable et troublante d’une bougie du vaudou, de la santeria et plus précisément du candomblé ? Pour la metteure en scène martiniquaise d’origine brésilienne, le fil narratif du Faust originel n’a d’autre fonction que de détourner le regard de ce que le lecteur européanisé ne veut pas lire. 

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De Johann Wolgang Goethe à Robert Lamoureux ou de « Faust » à « La Soupière »

— Par Roland Sabra —

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Ce week-end les amateurs de théâtre foyalais et d’ailleurs auront le choix entre deux spectacles qui se situent chacun aux extrémités de l’arc théâtral. Johann Wolfgang von Goethe d’un côté et Robert Lamoureux de l’autre ! N’hésitez pas allez voir les deux. Pratiquez l’art du grand écart. Leur point commun? Elles se jouent toutes les deux dans une salle qui porte le nom d’Aimé Césaire à Fort-de France. Forcément à Fort-de-France!
Brève présentation

A partir du « Faust » de Goethe

Mise en scène de Jandira Bauer les 23 et 24 mai 2014 à 20h Salle de théâtre Aimé Césaire du Lycée Schoelcher

Vaclav Havel, écrit dans ses Lettres à Olga que les trois œuvres principales de la culture européenne sont Don Juan, le Golem et Faust. C’est à un de ces trois monuments que Jandira Bauer s’est attaquée.

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Courtelignes a donné « Potins d’enfer » de Jean-Noël Fenwick : Au-revoir et à bientôt !

Potin d'enferPar Selim Lander – Pour une fois, l’enfer c’est pas les autres. Enfin, quand J.-N. Fenwick dit « l’enfer », il s’agit plutôt d’autre chose, d’un lieu provisoire où séjournent les âmes des défunts avant de partir vers… un autre ailleurs. Dans la pièce, elles sont trois de ces âmes qui habitent un corps sans vie mais néanmoins capable de parler et de se mouvoir : celles d’un politicien qui ne se prend pas pour rien, d’une journaliste qui ne se prend pas pour rien et d’un coiffeur qui ne se prend pas pour rien non plus. On peut ironiser sur le théâtre du boulevard ! Et il est vrai qu’il ne fait pas dans la dentelle. Au moins a-t-il le mérite de porter sur nous autres, pauvres humains, un regard sans complaisance. Qui mieux que lui sait montrer les petites (?) mesquineries dont sont tissées nos existences, toutes ces bassesses, ces trahisons (j’excepte, cela va de soi, les héros et les saints). Et tout ça pourquoi ? Pour un enjeu habituellement si dérisoire qu’on hésite entre en rire ou en pleurer.

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Autour de Faust de Goethe

Par Jandira Bauer, metteure en scène

faust_jandira-2L’Allemagne a eu son grand poète et la magie son épopée: cette épopée, c’est le drame gigantesque de Faut. Goethe était initié à tous les mystères de la magie philosophique, il avait même pratiqué dans sa jeunesse la magie cérémonielle. De ces tentatives audacieuse, il écrivit Faust. Faust est le magnifique commentaire d’une des plus belles pages de l’Évangile. Le génie humain représenté par Faust, prend pour valet l’esprit du mal, qui aspire à devenir son maître, il épuise vite tout ce que l’imagination met en joie dans les amours illégitimes, il traverse les orgies de la folie et du charme souverain de la beauté. La nouvelle Eve a lavé avec le sang d’Abel la tache du front de Caïn et elle pleure de joie…

L’ENFER, DÉSORMAIS INUTILE, EST FERME POUR CAUSE D’AGRANDISSEMENT DU CIEL.

Tant qu’il il y aura une lumière visible, il y aura une ombre proportionnelle à cette lumière.

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« Kouta » au Tarmac

Splendeurs et misères d'un petit lieutenant mandingue, narrées par un diabaté, contées par un kouyaté.

koutaMassa Makan Diabaté… un auteur majeur d’aujurd’hui au Mali
De retour au Mali, dans sa bonne ville de Kouta, après avoir « baroudé partout où la présence française était menacée », le lieutenant Siriman Keita jouit d’un immense prestige auprès de ses concitoyens, tout auréolé d’une gloire acquise dans les rangs de l’armée coloniale. Mais son crédit va être peu à peu terni par son comportement. Retiré dans sa maison, l’ancien combattant va se livrer à de multiples frasques et errements qui lui valent rapidement l’hostilité de ses concitoyens. Il va de déconvenues amoureuses en déconvenues politiques, pense trouver le salut dans la religion, mais d’autres mésaventures viendront encore ternir une auréole contestée et contestable…
Il y a du Clochemerle, du Jules Romains, du Pagnol dans cette chronique de la vie d’une petite ville malienne mais il y a surtout la tradition et la parole, l’enracinement dans le verbe et le quotidien mandingues. La satire est grinçante, le propos affable, le proverbe sage et moqueur…

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« Potins d’enfer » : bon et après?

—Par Roland Sabra —
potins_d_enfer_courtes-lignSi le théâtre est l’art de prendre de la distance avec les choses il est aussi celui de les regarder en face, sans détours. La mort, et l’au-delà s’il existe, sont des thèmes rarement abordés de front. Jean-Noël Fenwick dans » Potins d’enfer », la pièce présentée par la Compagnie Courtes-Lignes, bien connue des martiniquais s’y colle avec humour. Deux hommes et une femme qui ne s’étaient jamais rencontrés se retrouvent dans une sorte de sas. Il y a parmi eux une journaliste de radio, un homme politique, un coiffeur homosexuel. Voilà ce qu’ils étaient en partie dans le monde des vivants, car la plus futée des trois va vite comprendre et expliquer à ses compagnons de voyage qu’ils sont morts et qu’ils sont en transit vers une destination qui pour l’heure leur est inconnue. Faire rire à propos d’un homme politique, d’une journaliste et d’un homosexuel est une facilité de l’air du temps. Facilité dans laquelle Fenwick plonge avec délectations en faisant du coiffeur un extraverti féminisé à outrance, une folle en un mot. On a bien compris que dans l’association coiffeur et homosexuel c’est le deuxième terme qui est mis en avant avec tous les clichés les plus éculés qui soient.

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« Miscellanées » de Molière,Tchekhov, Ionesco et Dubillard par l’Adapacs

— Vu par José Alpha —
miscellanees-325-bAu sortir de la pièce de Michel Dural placée, selon l’auteur, au service de Molière, Tchekhov, Ionesco et Dubillard, j’ai trouvé sur le web la définition du mot Miscellanées qui titre la pièce : « un genre littéraire composé de textes divers, « mélangés » avec une unité plus ou moins manifeste. C’est une technique de fragments, une sorte de mosaïque littéraire… »
C’est alors que j’acceptai mieux mes interrogations sur le sens qu’a voulu donner le metteur en scène d’une comédie interprétée sous sa direction par les élèves, tout de noir vêtus, de l’atelier théâtre de l’Association pour le Développement des Activités et des Pratiques Artistiques et Culturelles Scolaires (ADAPACS), et dont le prénom de chacun, sur le programme, commence curieusement par la lettre R.
Le spectacle commencerait-il par une devinette ?

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Potins d’enfer

Comédie de Jean-Noël FENWICK dans une mise en scène de Claude-Georges GRIMONPREZ

— Dossier de presse —
potiens_d_enferTHÉÂTRE AIMÉ CÉSAIRE DE FORT-DE-FRANCE
Le 14, 15 et 16 mai 2014 à 19h30
17 mai 2014 à 15h30 et 20h0

Trois personnes qui ne se connaissent pas, se retrouvent dans un lieu étrange, mi-antichambre, mi-vestibule : une vedette de la politique, une autre de la radio nationale et un coiffeur homosexuel. Une constatation s’impose : ils sont morts et tout les oppose. Peut-on en rire ? OUI !!
Est-ce que, comme tentait à le démontrer Jean-Paul SARTRE, « L’Enfer, c’est les autres »; ou bien les autres peuvent-ils au contraire, nous éviter l’Enfer ? Très vite l’émotion et le rire se mêleront à la réflexion.
Jean-Noël FENWICK – auteur français contemporain – fustige avec bonheur les rapports superficiels, la course à l’argent et au pouvoir. L’humour apporté à chaque réplique de cette comédie, sa modernité, sa franchise et son impertinence devant les problèmes posés par notre société, donnent une telle saveur à cette pièce, qu’elle peut être considérée avec les PALMES DE M.

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8ème Rencontre du Théâtre Amateur

theat_festiv_amat-325«L’amateur» est au sens propre celui qui aime et sa passion mérite d’être encouragée et soutenue.
L’ histoire du théâtre nous a plusieurs fois révélé que certains parmi ceux que l’on nomme ainsi, se sont avérés par la suite aussi talentueux que d’éminents professionnels tel le Théâtre du soleil, Le Bread and Puppet et bien d’autres » ‘
Des auteurs, des metteurs en scènes et des comédiens se mettront au service de leurs troupes pour s’exprimer et apporter à ce terme ses lettres de noblesses.

Planning des représentations

Représentation : «  Miscellanées« 
Comédie de Michel Dural ( au service de Molère, Thékhov, Ionesco, et Dubillard)
Mise en scène : Michel Dural et les comédiens de l’ADAPACS
Dates : 9 et 10 mai 2014 à 19 h 30

Lire la critique de R.Sabra

Représentation : «  Potins d’Enfer« 
Comédie de Jean-Noël Fenwick
Mise en scène : Claude-Georges Grimonprez
Compagnie Courtes Lignes
Dates : 14, 15 et 16 mai 2014 à 19h 30. Le 17 mai à 15h30 et 20h.

Représentation : « La soupière« 
Comédie de Robert Lamoureux
Mise en scène : Association Symphonie « Les Amateurs
Dates : 23 et 24 mai 2014 à 19h 30

Représentation : « Le métro fantôme«   (Lire aussi la critique de Serge Mourouvin)
Tragi-comédie de Leroi Jones (Amiri Baraka)
Mise en scène : José Alpha
Téat Lari
Dates : 28, 30 et 31 mai 2014 à 19h 30

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