Catégorie : Théâtre

Plongée dans la pratique théâtrale !

plongee_theatreLes vacances sont là,

L’espace A’zwelprésente pour la première fois en Martinique :

« Les 49H »!

Une semaine de découverte et d’exploration encadrée par 4 professionnels.

Venez expérimenter le théâtre sous ses multiples formes lors d’une initiation exceptionnelle.

De 9H à 12H et de 13H à 17H : que vous ayez de 16 ans à 77 ans

A l’espace A’zwel au centre commercial Lafontaine

Sur les hauteurs de Terreville à Schœlcher.

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Retour à Reims

retour_a_reims— Par Michèle Bigot —

Retour à Reims
D’après l’essai de Didier Eribon
Adaptation et mis en scène par Laurent Hatat,
Avec Sylvie Debrun et Antoine Mathieu
Festival d’Avignon, La Manufacture, du 5 au 27 juillet, reprise en février 2015 à la Maison des Métallos

Envisagé du point de vue générique, Retour à Reims est un texte complexe. Il relève fondamentalement du récit autobiographique de Didier Eribon, mais c’est tout aussi bien une peinture sociale de la classe ouvrière et un essai sur le thème de l’appartenance de classe, le poids du déterminisme social, et l’homophobie⋅ On y trouve encore une étude des plus pertinentes sur la situation politique de notre pays et une analyse sociologique pointue et créative de la société française contemporaine⋅ Tout cela paraît difficilement conciliable⋅ C’est pourtant le tour de force que réussit de façon éclatante Didier Eribon, la justesse, la lucidité de l’analyse ne le cédant en rien à la force de l’émotion⋅ Rares sont les ouvrages qui réussissent cet équilibre entre l’émotion du vécu et la lucidité implacable de l’analyse⋅ D’emblée, le lecteur et ici le spectateur sont convaincus et emportés à la fois par la sincérité de ce dire dépourvu de toute complaisance et par son indéniable tendresse pour le milieu qu’il décrit.

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Le temps suspendu de Thuram

le_temps_suspendu— Par Michèle Bigot —

Le temps suspendu de Thuram
Une pièce de Véronique Kanor
Mise en scène et scénographie : Alain Timar,
Théâtre des Halles, du 5 au 27 juillet 2014

Répondant à une commande de L’ARCHIPEL dans le cadre de son projet autour des « Mythologies actuelles de la Guadeloupe », Véronique Kanor a écrit ce texte dramatique autour de l’histoire de Lilian Thuram, promu au statut de mythe depuis la coupe du monde de football de 1998. Dans le match de demi-finale contre la Croatie, Thuram accède au rang de héros national en marquant vaillamment deux buts⋅ Mais c’est surtout le geste de penseur qu’il fait pour marquer l’événement qui le fait entrer dans l’histoire⋅ La suite de sa carrière de star sera marquée par son engagement aux côtés des jeunes des cités, ce qui en fait une notable exception dans le monde du football.

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Les visages et les corps

les_visages_&_les_corps— Par Michèle Bigot —

Les visages et les corps
De Patrice Chéreau
Mise en scène et jeu : Philippe Calvario
Théâtre de la Condition des Soies,
Festival d’Avignon, du 5 au 27 juillet 2014

Ce spectacle fut créé il y a trois ans au Quartz de Brest, au moment où Patrice Chéreau- grand invité au musée du Louvre- signait une suite de propositions artistiques et un ouvrage du même titre.
Le spectateur est en présence d’un texte, plutôt que de lecture, on parlera ici d’une mise en voix et en espace du texte, car c’est de cela qu’il s’agit, la lecture étant plutôt un exercice de solitude et d’intimité⋅ Ce déploiement dans le temps et l’espace cherche à restituer l’émotion vibrante de l’écriture⋅ Et ce texte est en tout point admirable⋅ P⋅ Chéreau y rend compte de sa vie et de sa carrière théâtrale, étant entendu que chez lui particulièrement, les deux sont indissociables.

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L’enfant de demain

enfant_de_demain-2— Par Michèle Bigot —

D’après Souvenez-vous de moi, l’enfant de demain
De Serge Amisi,
Avec Mathieu Genet et Serge Amisi,
Mise en scène : Arnaud Churin,
Chapelle du Verbe incarné, du 5 au 27/07/2014

Cette proposition théâtrale naît de la rencontre du metteur en scène Arnaud Churin avec un texte Souvenez-vous de moi, l’enfant de demain de Serge Amisi . il raconte lui-même comment, à la recherche de textes pouvant conduire des ateliers pour les apprentis acteurs des écoles de la Comédie de Saint-Étienne , il rencontre, au milieu d’autres témoignages sur la vie des enfants soldats d’Afrique centrale, le livre de Serge Amisi. Émerveillé par la langue d’Amisi, qui écrit en Lingala puis traduit en français, pliant, à l’instar d’Aimé Césaire « la langue française à son vouloir-dire », il s’empare du texte pour en faire l’objet et le support d’un travail collectif d’écriture théâtrale.

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Léon, Léon, Nègres des Amériques,

leon_leon— Par Michèle Bigot —
Création et mise en scène Valérie Goma,
Textes de Léon Gontran Damas et Léon Walter Tillage
Avec Roland Zéliam et Ggiz à la contrebasse,
Festival d’Avignon, Chapelle du Verbe Incarné, du 5 au 27 juillet 2014

Une génération les sépare ; un vécu de ségrégation les rassemble. Ke premier Léon, , Léon Gontran Damas écrit à Paris Pigments, ouvrant en littérature la voie de la négritude. Il est né à Cayenne en 1912. le premier se nomme aussi Léon, Léon Walter Tillage ; trente ans après (il naît en 1936 en Caroline du Nord) il nous raconte la vie d’une famille de métayers noirs, victimes de l’exploitation éhontée et de la persécution du Ku-Klux Klan. Un destin similaire, des voix différentes, un poète un narrateur, deux modes qui s’entrecroisent, cette contexture étant enrichie par le rap de Ggiz soutenu par la contrebasse. Voyageur inlassable pour le premier, américain profondément enraciné pour l’autre, mais une même dénonciation de la haine raciste et colonialiste.

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Nanie Rosette sauvée de la gourmandise et de la tentation

— Par Peggy Fargues —

nanie_rosette43eme Festival culturel de Fort de France

La couleur est annoncée d’entrée avec les comédiens musiciens qui apparaissent en chantant le thème de la farce qui va se déployer devant les nombreux spectateurs venus retrouver la Cie Téatlari, sur le trottoir de la Bibliothèque Schoelcher puis dans l’allée des Commerces de la Savane, ce dimanche 6 juillet, en ouverture du 43eme Festival culturel de Fort de France.
« vorasité sé pa péché lè ou fen, mé bouden ka vini gwo lè ou ka viv pou manjé ; ou ka manjé tou sa ou touvé san pou otan ou fen …sé voras ou voras !!! (la voracité n’est pas un péché quand tu as faim, mais l’obésité s’installe quand tu vis pour manger ; tu avales tout ce que tu trouves sans avoir faim, parce que tu es vorace… »
C’est le bonimenteur qui lance au porte-voix (parce qu’on est dans la rue et que le porte-voix est nécessaire aux rabatteurs commerciaux ) l’histoire d’une fillette « qui mangeait pour manger sans besoin d’avoir faim, oui !!!…

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Thomas B.

thomas_b— Par Michèle Bigot —
Texte et mise en scène Jacques Kraemer,
Festival d’Avignon, Présence Pasteur, du 5 au 27 juillet 2014

L’espace scénique, installé dans une salle de classe s’ouvre sur le lieu de l’écriture, rayonnages de bibliothèque, bureau, porte manteau. Sur l’étagère, en bonne place, cadre avec photo d’un couple d’enfants, frère-sœur. Surtout au centre du centre, la machine à écrire, support et objet de tant de fantasmes, instrument et exutoire de la torture d’écrire. Lumière naturelle, intimité de l’espace d’écrire ou de dire.
C’est dans un tel huis clos, au cœur de Présence Pasteur que Jacques Kraemer reprend le monologue de Thomas B., écrit par lui-même et représenté pour la première fois en 1987 par Denis Manuel au Théâtre du Rond-Point.

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« Sous ma peau ». De et avec Geneviève de Kermabon

Sous ma peau2

Éloge du petit format

— Par Selim Lander —

On a souvent regretté ici, tout en la comprenant, la multiplication des « seul en scène » au théâtre. On comprend les contraintes économiques. Ce qui n’empêche pas de regretter, autant pour les comédiens qui perdent des occasions de s’employer, que pour le spectacle qui se trouve dépourvu de ce qui a fait de tout temps la caractéristique principale du théâtre : l’interaction entre plusieurs personnages. Il faut néanmoins reconnaitre que, présentée dans un espace réduit qui lui convient, cette forme peut créer une connivence particulière avec le comédien et favoriser la naissance d’une émotion plus facilement que les grandes machines. Encore faut-il a priori que deux conditions soient réunies : un texte de qualité et une interprétation à la hauteur.

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Olivier Py: «Le théâtre reste le plus haut geste politique»

art_engagePour la première conférence de presse 68e du Festival d’Avignon, son directeur a dû annoncer l’annulation de la première représentation, Le Prince de Hombourg, dans la cour d’honneur du Palais des Papes..

Dans la cour de l’université des sciences, rebaptisée «site Louis-Pasteur de l’université», sous un dais digne de celui que Giorgio Strehler laissait flotter au-dessus de La Cerisaie, un Olivier Py, calme, ferme, spirituel, a donné la première conférence de presse du 68e Festival d’Avignon. Celle de la présentation de l’ensemble de la programmation des trois semaines – du 4 juillet au 27 juillet – de son premier festival comme directeur.

Homme de culture et de passion, il s’est toujours très bien exprimé. Il sait qu’il lui arrive d’employer des «grands» mots. Mais qu’a-t-il aujourd’hui à opposer au désir de destruction qui anime certains représentants de la Coordination nationale des intermittents et précaires. Il ne peut opposer que sa sincérité d’artiste incontestable et de directeur déterminé. Devant une assistance qui réunissait la presse internationale, nationale, régionale, télévisions, radios, journaux, il a parlé sans aucune note pendant une petite heure vite passée parce qu’il n’est jamais ennuyeux.

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L’éblouissement de Claudel

—Annie Chénieux —

annonce_faite_a_marieMagnifique clôture de saison aux Bouffes du Nord avec Judith Chemla, Violaine incandescente de L’annonce faite à Marie mise en scène par Yves Beaunesne.

S’il est un auteur qui inspire Yves Beaunesne, c’est bien Paul Claudel. Après L’échange et Partage de midi(à la Comédie-Française en 2007), sa mise en scène de L’annonce faite à Marie, dans la version de 1911, illumine l’étrangeté de cette pièce opaque, mystérieuse, qui voit l’humain être traversé par le divin. La représentation de ce 3drame de la possession d’une âme par le surnaturel3, comme le définissait l’auteur, porté par une langue hautement musicale et poétique, trouve ici une puissance magnifiée.
Judith Chemla, bouleversante de sensibilité

Comment aborder ce conte moyenâgeux qui voit une jeune fille, Violaine, promise par son père à un fiancé, être rejetée, devenir lépreuse, achever sa vie dans la sainteté? Pour accompagner le balancement de la pièce entre l’histoire concrète et le mysticisme, entre le charnel et le divin, le visible et l’invisible, Beaunesne offre en résonance la composition musicale de Camille Rocailleux toute en sonorités médiévales. La scénographie de Damien Caille-Perret s’inscrit dans l’enceinte des Bouffes du Nord, les lumières de Joël Hourbeigt jouant avec les ocres décrépis des murs.

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« Ô vous, frères humains », Théâtre des Halles, Avignon

— Par Michèle Bigot —

 o_freres_humains-1Théâtre des Halles, Avignon,
Ô vous, frères humains,
Adaptation théâtrale et mise en scène, A.Timar et Danielle Paume,
Avec : Paul Camus, Gilbert Laumord, Issam Rachyq-Ahrad,
Festival d’Avignon, théâtre des Halles, du 5 au 27 Juillet 2014

Revoici Albert Cohen, et son dernier texte revisité par A. Timar et D. Paume. C’est bien d’une adaptation qu’il s’agit, d’une juste adaptation au temps présent. Allégé de l’invocation lyrique au peuple juif, le texte ne perd aucunement sa force mais gagne une dimension universelle. Il est retravaillé, aménagé pour la scène : cette adaptation implique coupures, déplacements, choix et mise en relief. La structure dramatique requiert davantage de distance vis à vis de la linéarité. Des effets de rythme, de découpage, de changement de plan, de silence, d’intermèdes musicaux travaillent le texte dans le sens d’une profondeur inédite.
En outre, la mise en espace, l’incarnation dans le jeu des acteurs, le support du décor et de la lumière, les jeux de couleurs, le soulignement musical s’accompagnent ici d’une véritable interprétation contemporaine du texte. Texte vivant s’il en est, qui libère toute sa force grâce à cette lecture nouvelle.

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Un théâtre sur le toit du monde

— Par Marina Da Silva —

Festival international de théâtre au pied du Mont Fuji

spacReportage. « Le théâtre est une fenêtre pour regarder le monde », c’est la devise du Shizuoka Performing Arts Center (SPAC). Et quelle fenêtre ! Au pied du Mont Fuji, sur un site naturel d’une vingtaine d’hectares où les champs de thé dialoguent avec les plantations de bambou et les plus belles espèces d’arbres et de fleurs, le SPAC est un royaume.

« Le théâtre est une fenêtre pour regarder le monde », c’est la devise du Shizuoka Performing Arts Center (SPAC). Et quelle fenêtre ! Au pied du Mont Fuji, sur un site naturel d’une vingtaine d’hectares où les champs de thé dialoguent avec les plantations de bambou et les plus belles espèces d’arbres et de fleurs, le SPAC est un royaume.

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« Sous ma peau, le manège du désir » à l’Espace Camille Darsière, ce soir à 19h & 21h30

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Pièce intime et spectaculaire pour un personnage à visage multiple, écrite à partir d’interviews d’anonymes sur le désir amoureux et de fragments de récits de Grisélidis Réal, artiste et prostituée suisse.

A qui avouer qu’elle hésite à sortir le soir avec son amant parce-qu’elle sait qu’en rentrant, elle aura droit à la gâterie qui gâte tout ? Est-ce-que le désir de l’autre oblige (à passer à l’acte) ? C’est entre ce point de culpabilité de se croire pudibonde et de ras-le-bol de sa vie sexuelle que Charlotte est arrivée. Elle tombe sur une interview de Grisélidis Réal qui a alors 75 ans et qui, blessée de la fellation que son amoureux lui demande de faire « sous la pluie, dans le froid avec tout le monde qui peut les voir… ! » ; anecdote qui déclenche chez Charlotte une vraie remise en question.
Suis-je normale, se demande t-elle, et où se trouve son désir à elle ⋅⋅ Elle s’aperçoit en tout cas que le désir de son mari lui pourrit la vie⋅ Charlotte essaie de se situer, elle s’informe, elle cherche à savoir : comment se passe le désir dans les autres couples ⋅
Sa belle soeur lui fait peine⋅ Charlotte devine qu’elle aurait pu devenir comme elle, engoncée dans les convenances de son éducation : il y a des choses qui ne se font pas, qui sont sales⋅⋅⋅
Jean Louis, lui, la fascine⋅ Il pratique la liberté sexuelle tout azimut⋅ Elle voudrait avoir le courage d’essayer mais pourquoi ne peut-elle pas franchir le pas ?

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Tony Chasseur et son Giltony’k le 03 août à l’Habitation Dillon

tony_chasseur— By wikipedia —

Tony Chasseur fait ses premiers pas en musique dans les pianos-bars de Fort-De-France où il rencontre et collabore avec des musiciens renommés de l’île (Francisco, Marius Cultier). Suite à ces rencontres, il fait ses premières apparitions dès les années 1984-86, sur plusieurs albums (Crystal, La Perfecta, JM Harmony), en tant que choriste ou chanteur⋅ Un premier succès radiophonique en 1984 avec le titre « Solange » paru sur l’album « Reste avec moi ». Il effectue ainsi plusieurs prestations avec différents groupes durant ces années, en tant que chanteur du groupe de Créole Jazz Madjumbé, et même les derniers bals de la période avec JM Harmony⋅

En 1986, Tony part pour Paris afin d’y poursuivre des études de musicologie, mais quitte très vite l’université, appelé par le guitariste Simon Jurad pour une tournée hexagonale qui passera par l’Olympia. Il rencontre Edith Lefel et Jean-Luc Alger à l’occasion de cette tournée.

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« Le Rebelle » au Parc… Floral : une nation en proie au lyrisme

Le Rebelle (2)–Par Selim Lander –

En fait, la césairomanie n’ayant aucune borne chez nous, il n’y a plus de Parc Floral mais un Parc Aimé Césaire. Le culte du grand homme a ses côtés ridicules, comme lorsqu’on se croit obligé de donner son nom à tous les lieux publics : aéroport, parc, salles de spectacle (oui, au pluriel et dans la même ville de Fort-de-France)… Il manque encore un lycée (à moins que nous ne soyons mal informé) mais gageons que la future université de Martinique qui naîtra sur les cendres de l’UAG sera baptisée promptement, elle aussi, Aimé Césaire. Le culte du grand homme peut cependant recéler des effets merveilleux lorsque le héros local n’est pas un conquérant belliqueux mais plutôt un littérateur. Car il ne faut pas se leurrer, que Césaire ait dominé sans partage la vie politique martiniquaise pendant un demi-siècle n’aurait pas suffi à en faire un personnage aussi universellement admiré et révéré, s’il n’était pas l’immense poète que l’on sait.

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« Le retour du rebelle » par Joseph Jos, un oratorio en hommage à A. Césaire

Mercredi 25 juin, à 19 h, au Grand Carbet du Parc Aimé-Césaire. Entrée gratuite.

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Joseph Jos, auteur, propose son Oratorio, œuvre lyrique dramatique à sujet profane et historique. en hommage à Aimé Césaire, intitulé « Le retour du rebelle » , pièce en trois actes présenté sur une mise en scène de Michelle Boclé, Josette Hilaire et Jean-Claude Duverger .

Synopsis : « Les «enfants perdus de Panama » retrouvent, après un exil de 70 ans, leur pays natal et s’engagent dans son développement.
Histoire : Au lendemain de l’éruption de la Montagne Pelée, pour fuir chômage et faim, des dizaines de milliers de Martiniquais et Guadeloupéens ont émigré à Panama, participer au percement du Canal, sous gestion américaine. Ils ont subi, outre les avanies du travail lui-même, les sévices et humiliations du racisme américain. En 1914, le Canal, grâce à leur travail, a été mis en eau. En violation du contrat signé, 65000 travailleurs ont été abandonnés sur place sans argent, ni indemnités, ni pension.

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« Macbeth » de William Shakespeare,

— Par Michèle Bigot —

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Jusqu’au 13 juillet puis de nouveau à partir du 8 octobre 2014, mise en scène Ariane Mnouchkine, musique de Jean-Jacques Lemêtre, Théâtre du soleil, Cartoucherie de Vincennes

Le texte de Macbeth est joué dans la traduction d’Ariane Mnouchkine, coédité avec les Éditions théâtrales. Il s’agit donc non seulement d’une nouvelle traduction, mais d’une véritable relecture. ,Et pour fêter le cinquantenaire de la troupe du soleil, auront lieu, les 26, 27 et 28 septembre 2014 : trois représentations exceptionnelles du King Lear de Shakespeare, joué – seul en scène – par Wu-Hsing Kuo, acteur de Taïwan⋅
La tradition littéraire fait de Macbeth un drame où se mêlent les accents métaphysiques et la note poétique⋅
Certes la note tragique n’est pas perdue ; voici comment Hélène Cixous appréhende Macbeth (Ayaï ! Le cri de la littérature)) « Done, en anglais, le participe passé du verbe to do, faire, c’est fait⋅ C’est : c’est fait, c’est fini⋅ I am done, je suis fait⋅ Je suis cuit⋅ Foutu⋅J’en ai terminé⋅Done c’est le coup de glas, le tocsin mental de Macbeth⋅ What is done is done⋅ It cannot be undone⋅ Peut-on défaire ce qui est fait, peut-on dé-mourir, « désachever », dé-défaire ⋅ Non⋅Mais si⋅ La littérature peut refaire de la vie avec des cendres⋅ De la vie autre⋅ De la vie suivie, poursuivie⋅
L’inéluctable , inscrit dans la vie nourrit la veine de la tragédie, non moins que le deuil et toutes les pertes ; et pourtant, le tumulte de la vie, avec sa part de pragmatisme, d’ambitions, de désirs, sages ou débridés réclame ses droits dans cette lecture.

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Avignon: le retour au texte

— Véronique Giraud —

cour_d_honneurRiche et alléchante, la programmation du nouveau directeur du festival s’étend du 3 au 27 juillet. Avec un retour aux textes.

C’est avec Le Prince de Hombourg de Kleist, mise en scène par Giorgio Barberio Corseti, que s’ouvre le festival. Cette pièce, que Jean Vilar avait montée avec Gérard Philippe et Jeanne Moreau, est un signal fort adressé au public qui ne peut mettre en doute la filiation d’Olivier Py avec le créateur du festival. Vingt-sept ans après le mythique Mahâbhârata de Peter Brook, c’est celui d’un Japonais, Satoshi Miyagi, que l’on pourra découvrir dans la Carrière Boulbon. De ce texte universel, quinze fois plus long que la Bible, Miyagi a choisi un seul épisode pour un spectacle de moins de deux heures. L’intégrale de la trilogie de Shakespeare, Henry Vl, montée par le jeune Thomas Jolly, requiert en revanche dix-huit heures !
Du texte donc. À plus de 90 ans, Claude Régy invite la poésie dans la salle de Montfavet avec Intérieur de Maurice Maeterlinck, spectacle qu’il a créé au Japon  Marie-Josée Malis, la nouvelle directrice de la Commune à Aubervilliers, montera Hypérion de Hölderlin, pièce dont la matière est le désarroi politique.

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Royal de Luxe, toujours géant !

— Par Géraldine Kornblum —

royal_deluxe_grd-mere[Royal Deluxe à Nantes le 7 juin 2014. AFP] La compagnie Royal de Luxe poursuit sa saga des géants ; avec sa nouvelle création, « Le mur de Planck », c’est l’arrivée de la grand-mère qui a fait l’événement à Nantes du 6 au 9 juin. Grandiose.

Sur le pont Tbilissi de Nantes, sous le soleil de plomb du samedi début d’après-midi, la tension est à son comble. Le long des berges du fleuve, dense et compacte depuis plus d’une heure, la foule familiale et fervente n’attend qu’une chose ; l’arrivée de la grand-mère  Enfin la voilà, mi-bretonne et mi-irlandaise, les cheveux grisonnants montés en chignon, la robe bleue à fleurs, les charentaises aux pieds et, surtout, le regard si doux Elle cligne des paupières, elle est belle. « Posé ! Pied gauche levé, posé ! Pied droit levé, posé ! » ; répondant aux ordres donnés à la criée, une nuée de lilliputiens en livrée rouge s’active, jouant des palans et filins pour la faire avancer Il faut dire que cette grand-mère, dernière née dans l’imaginaire démesuré de Jean-Luc Courcoult, auteur et metteur en scène, mesure près de 7,40 mètres.

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« La Veuve et le lettré » de Zeng Jingping

— Par Michèle Bigot —

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Le théâtre de Liyuan, venu de Quanzhou, ville portuaire jadis décrite par Marco Polo, est un genre , vieux d’une tradition pluriséculaire. Il s’agit d’une forme théâtrale reposant sur des chants, des évolutions chorégraphiques et un récitatif qui déroule une histoire. Le spectateur occidental, habitué à marier théâtre et dialogue, est tout étonné devant cette quasi absence de répliques, et découvre, non sans stupeur qu’une intrigue peut être menée sans dialogue, reposant pour l’essentiel sur des monologues de personnages qui décrivent leur action et leurs sentiments tout en la mimant par des danses, une gestuelle et une évolution dans l’espace soulignée par la musique délicate du Nanyin.
Mêlant le code issu de cette tradition théâtrale et les innovations dignes de la création contemporaine, la troupe, brillamment menée par l’actrice vedette de Chine, Zeng Jingping réussit un véritable renouvellement du genre : miraculeusement épargné par le révolution culturelle, cet art ancestral revit dans un répertoire revisité et dans une forme sublimée par des lumières et une disposition scénique remarquables. L’auteur de cette Veuve et le lettré, Wang Renjie, considéré aujourd’hui comme l’un des auteurs du théâtre chanté (Xiqu) les plus en vue, écrit pour le style du Liyuna tout en lui apportant le souffle d’une modernité : il en modifie profondément la morale, retourne les idées reçues et se fait l’apôtre de l’émancipation féminine.

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Hernani à la Comédie Française

Par Selim Lander – La programmation de la Comédie Française permet d’assister en ce mois de juin à deux pièces de Victor Hugo : une occasion unique de (re)visiter le théâtre du Prince des poètes sous deux formes complètement différentes.

Contrairement à Lucrèce Borgia qui a fait l’objet d’une nouvelle production, Hernani est une reprise de la saison dernière. Les partis pris de la mise en scène sont à l’opposé : autant celle d’Éric Ruf, dans Lucrèce, déploie tous les fastes du théâtre sur la grande scène et dans les ors de la salle Richelieu (1), autant celle de Nicolas Lormeau adopte pour Hernani la carte minimaliste sur la scène aux dimensions réduites du Vieux Colombier. Grande « machine » d’un côté, dispositif scénique réduit à presque rien, de l’autre : qui peut le plus peut le moins, c’est aussi cela la magie du théâtre.

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Sous ma peau, le manège du désir

Le samedi 05 juillet à 19h & 21h 30 à l’Espace Camille Darsière. Foyal.

sous_ma_peauConfidence brutale du plaisir et de la frustration. Grand cirque de la passion, cabaret du sexe, manège du désir, Sous ma peau explore le fantasme et la réalité amoureuse dans tous ses états. L’Amour… Faire l’amour… et les autres, comment font-ils ? Que se cache t-il dans ma tête et dans mon ventre, d’inavoué, de trouble, de sulfureux ? Suis-je normale ? Charlotte ne sait pas, Charlotte ne sait plus. Mais qui, sait ?

L’histoire
A qui avouer qu’elle hésite à sortir le soir avec son amant parce-qu’elle sait qu’en rentrant, elle aura droit à la gâterie qui gâte tout ? Est-ce-que le désir de l’autre oblige (à passer à l’acte) ? C’est entre ce point de culpabilité de se croire pudibonde et de ras-le-bol de sa vie sexuelle que Charlotte est arrivée. Elle tombe sur une interview de Grisélidis Réal qui a alors 75 ans et qui, blessée de la fellation que son amoureux lui demande de faire « sous la pluie, dans le froid avec tout le monde qui peut les voir… !

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Rideau ! Sur une déception.

— Par Roland Sabra —

chanteuse_lyriqueAu théâtre A. Césaire de Foyal, la dernière pièce de la saison très en deçà des attentes.

Une bonne idée, même chevillée au corps ne suffit pas à faire un bon spectacle. « Rideau! » en fait la démonstration. Le travail de Gladys Arnaud sur un texte de Laurent Bernat, aussi intéressant soit-il manque un peu de souffle. Ce qui est un comble pour un opus qui se situe entre chant et théâtre.
Restée, pendant la représentation, dans la loge de théâtre d’une célèbre chanteuse de boléro, son habilleuse laisse se dérouler de façon rétrospective le fil des circonstances et des sentiments qui l’ont conduit à renoncer à sa propre carrière pour s’attacher corps et âme à l’artiste. Sujet magnifique qui convoque une myriade de sentiments contradictoires; admiration, partage , dévouement, amour, sacrifice, haine, rancœur et jalousie. « Elle », c’est le nom de l’habilleuse, fredonne les airs de boléros, les chante, se glisse dans les habits de scène, s’imagine prendre la place de la vedette et donc inconsciemment l’éliminer, peu avant que celle-ci ne soit victime d’un malaise sur scène.

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Projet de comédie musicale SEGPA-DRASED

orfeo_negroProjet financé par le Fond Social Européen
Collège Mont des accords – St Martin
Année 2013/14

Ce projet financé par le fond social européen répond à la volonté de l’éducation nationale de proposer aux élèves les plus “décrocheurs” du système scolaire, des activités autres que celles du cursus habituel, pour leur redonner confiance en eux mêmes et ainsi le goût d’apprendre.
Madame Confiac, chef d’établissement et Mme Dormoy qui s’occupe de ce type d’élèves au collège du Mont des accords ont eu l’idée de contacter Denis Thuleau ( artiste plasticien qui a mené en 2012-13 le projet “Art du recyclage” dans les écoles primaires de St Martin) pour élaborer un projet basé sur l’art.
Ce dernier a répondu positivement en proposant de monter un spectacle vivant dans le genre comédie musicale base sur le film “Orfeu negro”. Il s’est alors entouré des artistes locaux suivants pour mener à bien ce projet:
Artistes intervenants
Choisy Cindy – costume
Le masque, la peinture textile, la récupération, le détournement, la création d’un personnage par son costume.
Moreno Sebastien – théâtre
Expression corporelle et orale, l’écriture de textes, la théorie du jeu, l’adaptation de texte originaux.

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