Catégorie : Théâtre

« Un obus dans le coeur » de Wajdi Mouawad

obus_ds_coeurb-400« Un jour, ma mère s’est mise à avoir un visage autre. C’est peut-être ça le début de mon histoire.« 

Wahab est réveillé en pleine nuit par un coup de téléphone lui apprenant que sa mère, malade d’un cancer, agonise. En s’acheminant vers l’hôpital, Wahab se prépare à dompter la mort, à nouveau, la dernière fois il avait 7 ans. Tout le mène à ce face à face avec la mort, avec sa peur d’enfant, qu’il doit terrasser pour enfin se libérer. Le chemin de Wahab est un chemin douloureux, où se côtoient l’innocence, la colère, l’incompréhension, la tendresse et aussi l’humour.

Ma mère meurt, elle meurt, la salope, et elle ne me fera plus chier !

*****

La salle est petite, nous sommes près, tout près du comédien. Mise en scène discrète et efficace, gros travail des lumières qui créent diverses atmosphères, la rue, la nuit et l’hopital, décor léger, deux chaises, nous sommes vraiment avec lui, Wahab, un jeune homme en colère. Wahab vient d’apprendre au téléphone qu’il doit se rendre au chevet de sa mère, mourante. Et durant le trajet, il exprime tout ce qui lui passe par la tête.

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« La machine à beauté » ou l’éloge de la différence

Machine à beauté2— Par Roland Sabra —

Catou Clin d’oeil, photographe, lors de l’inauguration de son studio rue de lent a Trapéziste, annonce qu’elle offrira gratuitement de prendre en photo quiconque se présentera à son magasin. Aussitôt dit, aussitôt fait voilà hommes et femmes devant leurs portraits sur lesquels ils ne relèvent que leurs défauts. Ils se voient plutôt laids. Arrive alors un scientifique, Arsène Clou, qui leur propose de passer dans une » « machine à »beauté » de son invention pour les embellir, ce qu’ils acceptent. Mais voilà la machine n’offre qu’un type de beauté par sexe, modèle unique qui transforme les villageois en clônes d’un modèle abstrait enfermé dans la machine. Domine alors le monde du même, de l’identique. On l’aura compris la machine à beauté est en réalité une machine à fabriquer de l’uniforme. Une machine diabolique et mortifère qui traque la singularité. Pauline le chef policier emprisonne son subordonné Jean Betterave dont elle pense qu’il s’agit d’un imposteur ayant enfilé les habits du véritable Jean Betterave. Joséphat Pavillon, le Maire, ne reconnait plus la chapelière Zézette qui est pourtant son épouse.

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Médée, poème enragé

—Par Michèle Bigot —

medee_poeme_enrage-400Médée, poème enragé
Texte et mise en scène : Jean-René Lemoine,
Festival du standard idéal, 10è édition
MC93, hors les murs, TGP, Saint-Denis,

Le poète et dramaturge Jean-René Lemoine et le musicien Romain Kronenberg, responsable de la création musicale et sonore, nous proposent ici un spectacle d’un genre inédit que l’auteur lui-même catégorise comme « opéra parlé ». Ce spectacle a été produit en 2013 par la MC93 et revient en 2015 avec un succès très mérité.
Certes, on peut parler à son propos d’une version moderne du mythe de Médée, forgé pour et par le théâtre (Euripide, Sénèque, Corneille). J.-R. Lemoine avoue d’ailleurs avoir été marqué par la version qu’en donna naguère Heiner Müller (« Médée-matériau »), dans la mise en scène d’Anatoli Vassiliev ; mais il s’agit ici d’une total refonte du mythe, dans une forme dramatique essentiellement musicale. La genèse de cette œuvre le dit assez : au départ, l’architecture globale se décide entre le musicien et l’auteur : l’écriture du texte se trouve modelée par cette trame musicale : les effets rythmiques, les variations de tempo, la musicalité du verbe, la facture même du poème dramatique s’en nourrissent.

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Ou comment interroger l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre*

— Par Claire Diao —

acteursLundi 30 mars 2015, le Théâtre de la Colline de Paris, en partenariat avec la Fondation Edmond de Roschild et la Fondation SNCF, organisait une lecture de texte de la première promotion de sa formation théâtrale Ier Acte, précédée par une table-ronde autour de l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre français. Compte-rendu d’un débat musclé.
Ils sont plusieurs centaines, en ce 30 mars 2015, les curieux et les passionnés, professionnels ou amateurs, acteurs, metteurs en scène, scénographes, techniciens ou simples spectateurs, à venir assister à une table-ronde sur l’absence de diversité sur les plateaux de théâtre français.

Dans la rue Malte-Brun du XXe arrondissement de Paris, les participants fument une cigarette, discutent, se saluent puis se pressent dans le hall et l’escalier pour faire la queue, retirer leur invitation, puis s’installer dans le Grand Théâtre de La Colline – théâtre national.

Sur la scène, Firoz Ladak, directeur général des Fondations Edmond de Rotschild; Zinedine Soualem, comédien de théâtre et cinéma; Frédéric Hocquard, directeur d’ARCADI Île de France (1); Monia Triki, chargée des mécénats à La Colline; Laure Adler, journaliste et modératrice de la table-ronde; Eric Fassin, sociologue, professeur à l’Université Paris 8 et chercheur au Laboratoire d’études de genre et de sexualité (LEGS); Jean-Baptiste Anoumon, comédien; Marianne Eshet, déléguée générale de la Fondation SNCF et Stanislas Nordey, metteur en scène, directeur du Théâtre National de Strasbourg et directeur artistique du programme Ier Acte sont installés face à la salle.

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« Le Papalagui » : le 31 mars à 18h 30 sur le campus de Shoelcher et le 1er avril à 19h sur l’esplanade de l’Atrium.

 Mise en scène d’ H.K. Kouyaté. Accès libre!

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Le Papalagui désigne le Blanc, l’étranger, littéralement : le pourfendeur du ciel. Le premier missionnaire blanc qui débarqua à Samoa arriva sur un voilier. Les indigènes prirent de loin les voiles blanches pour un trou dans le ciel, à travers lequel le Blanc venait à eux. Il traversait le ciel. Le texte est présenté comme un recueil d’observations et de réflexions où la civilisation occidentale est passée au crible du bon sens d’un dignitaire samoan du début du siècle.

C’est avec humour et malice que la civilisation occidentale du début du XXème siècle est passée au crible du bon sens de Touiavii, chef d’une communauté des îles Samoa, au cours d’une mémorable conférence illustrée.

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« The island », mise en scène de H.K. Kouyaté : un très bel objet théâtral

— Par Roland Sabra —

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C’est la deuxième pièce de ce trio d’auteurs sud-africains qu’il nous a été possible de voir en Martinique en l’espace de cinq ans. En effet, en mai 2010 le public martiniquais qui avait répondu présent avait été été subjugué par « Sziwe Banzi est mort » , mis en scène par Peter Brook, excusez du peu! C’est donc avec un apriori tout à fait favorable que l’on a retrouvé ses trois auteurs et le comédien Habib Dembélé accompagné cette fois par Hassane Kassi Kouyaté, comédien, metteur en scène, musicien et directeur de l’Atrium, entre autres. C’était, ce soir là à Fort-de-France, la 384ème représentation de cette mise en scène déjà jouée dans 43 pays!

The Island est une pièce de théâtre sur le théâtre, une pièce de théâtre dans le théâtre mais qui ne parle du théâtre que de façon accessoire, comme un prétexte pour dire l’essentiel. Cet essentiel qui ne relève pas du débat d’idées, de l’affrontement philosophique, de divergences affichées et assumées sur une vision du monde, mais qui est  plus prosaïquement celui de la survie au quotidien dans la tristement célèbre prison de Robben Island, celle-là même où furent emprisonnés Mandela, Sisulu, Mbeki au temps de l’apartheid.

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« The Island », mise en scène d’Hassane Kassi Kouyaté

Samedi 28 mars 2015 20h à l’Atrium

the_island_afficheD’Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona
Compagnie Deux Temps Trois Mouvements
Adaptation française : Marie-Hélène Estienne
Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté
Assistanat mise en scène : Peter Tournier
Scénographie : Sarah Lefèvre
Création lumière : Cyril Mulon
Avec Hassane Kassi Kouyaté et Habib Dembélé

Résister par tous les moyens...

SYNOPSIS
L’île de Robben Island, deux hommes, qui, chaque matin, entrent dans un cycle de labeur qui détruit l’âme et efface l’esprit sous un soleil brûlant.
Le soir, dans leur cellule, aussi mort qu’ils peuvent l’être, ils recommencent à vivre en parlant, en riant, et surtout en essayant de ne pas se couper du monde. Pour cela l’imaginaire est leur seul échappatoire. Un rituel quotidien : l’un d’eux ramasse une tasse et passe un appel longue distance pour New Brighton. Ils parlent à la famille et aux amis… Mais surtout, la préparation d’une pièce de théâtre : Antigone. Elle doit être prête pour la fête de la prison dans une semaine. Préparation d’un spectacle pour dire et exposer leurs conditions aux autres et au monde…

NOTE D’INTENTION
Lorsque j’ai découvert cette île merveilleuse qu’est le texte d’Athol Fugard, John Kani et Winston Nsthona, j’ai immédiatement compris que cette pièce englobait tout ce qu’était, pour moi, le théâtre, qu’elle était et qu’elle représentait l’essence même de mon travail et de mes recherches.

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« Partisans » : hélas !

Partisans— Par Selim Lander —

Le plus grand poète français ? Victor Hugo, hélas ! – La page la plus glorieuse de l’histoire (récente) de la France ? La Résistance, hélas ! serait-on tenté de répondre après avoir vu la pièce de Régis Vlachos. La note d’intention du spectacle dit tout :

« Ce projet est né suite à la lecture du livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous ! Comment pouvons-nous considérer nos droits sociaux comme acquis ? Comment pouvons-nous les voir disparaître au fil des années sans même réagir ? Même s’il s’agit d’une ‘piqure de rappel’, il nous semblait important de faire réagir les nouvelles générations ».

Et comment dire du mal d’un projet pétri d’aussi bons sentiments ? Réveiller les Français anesthésiés par le néo-libéralisme triomphant, éveiller les jeunes générations à la conscience politique, y a-t-il une tâche plus urgente à accomplir aujourd’hui ? Convenons que non mais un spectacle bourré de bonnes intentions ne fait pas nécessairement du bon théâtre. Passons sur les ambiguïtés de tout théâtre politique, sur la difficulté qu’il éprouve lorsqu’il s’agit de vraiment mobiliser les spectateurs – nous renvoyons là-dessus à notre article publié dans Esprit (1) – et venons-en à la pièce elle-même.

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Yeung Faï ou la poésie du désespoir

— Par Selim Lander —

Hand stories1Avec sa puissance économique écrasante, ses mégapoles hérissées de gratte-ciels, son incroyable arrogance sur la scène internationale, les brimades infligées aux minorités tibétaine et ouïgoure, la Chine fait peur. Ce pays dont la marche vers l’hégémonie paraît irrésistible effraye d’autant plus qu’il est le symbole de la barbarie moderne. Course effrénée à la consommation, élimination impitoyable des plus faibles, fortunes gigantesques assises sur une corruption omniprésente, opposition muselée : si tel est le modèle auquel toute la planète devra bientôt se plier, il y effectivement de quoi frémir. Heureusement, la Chine ne se résume pas – ou pas encore – uniquement à cette caricature du capitalisme sans foi ni loi. Terre de très ancienne culture, berceau du confucianisme et du taoïsme, elle est riche d’un patrimoine exceptionnel qu’il est peut-être temps encore de préserver.

Yung Faï, né en 1964, a préféré s’exiler, pour faire vivre ailleurs la culture de cour chinoise mise à mal dans son pays d’origine par de nouveaux barbares qui préfèrent le karaoké à l’opéra. Cinquième représentant d’une lignée de marionnettistes, il en raconte l’histoire sans parole à l’aide des poupées qu’il a lui-même confectionnées.

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« Hand Stories »: éblouissant d’intelligence et de beauté

— Par Roland Sabra —

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Hand Stories est une biographie de la famille Yeung mise en scène par le dernier descendant en activité de cette lignée de marionnettistes. Seule l’histoire des quatre dernières générations est évoquée et ce, à partir des années 1950, peu après la prise du pouvoir en Chine par les troupes communistes sous la direction de Mao Tsé Toung. L’arrière-grand-père de Yeung Faï était donc un marionnettiste qui bénéficiait d’une réputation certaine dans le sud de la Chine. Il jouait dans des maisons de thé pour une poignée de spectateurs avertis. Le grand-père perfectionne cet art avant de le transmettre au père de Faï, Yeung Sheng, qui parcourra la Chine de long en large multipliant les représentations à travers le pays et recevant à chaque fois une pluie d’éloges pour ses prestations. Mais voilà, au moment de la Révolution Culturelle Yeung Sheng va être accusé, en 1968, d’être « une autorité académique réactionnaire »  avant d’être chassé « comme un chien » et interné dans un camp de travail où il meurt en 1970 de mauvais traitements. Il aura juste eu le temps de transmettre à son fils aîné, le frère de Faï, une partie de son immense savoir-faire.

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« Hand stories (histoires de main) » de Yeung Faï

A l’Atrium jeudi 19 mars à 20 heures à l’Atrium

hand_storiesIl y sera question de mains. Les siennes. Celles de son père. Celles de ses frères.
Il y sera question d’infiniment petit et d’infiniment grand. Il y sera question d’images et de couleurs.
Il y sera question de sons atypiques.
Il y sera question d’ange et de démon.
Il y sera question de manipulation politico-poétique.
Il y sera question de transmission.
Il y sera question de mémoire et de génération.
Il y sera question de vie et de destin.

Son savoir-faire, le marionnettiste chinois Yeung Faï le tient d’une longue tradition familiale, enseignée de père en fils. C’est l’histoire de son art, la technique de la marionnette à gaine, et celle des siens qu’il conte ici dans Hand Stories et que l’on retrouve avec le spectacle Blue Jeans .

Né en Chine en 1964, Yeung Faï représente la cinquième génération d’une grande famille de maître de marionnettes, l’un des arts traditionnels chinois les plus anciens. Vivant aujourd’hui à Hong Kong, il est devenu maître incontesté de la manipulation ainsi que de la fabrication de marionnettes.

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Un huis clos riche en émotions

— Par Christian Antourel —

partisans-4A travers la rencontre de trois jeunes français engagés contre l’occupant, nous sommes les témoins directs, transportés d’un seul coup au cœur même des confrontations politiques qui ont tenté de converger à travers le Conseil National de la Résistance. L’ambiance y va de la psychose mêlée d’exaltation, parfaitement rendue par la mise en scène et le jeu des acteurs. Autant que l’éclairage et ses jeux de lumière créent l’ambiance palpitante et instillent à l’ensemble un suspense conforme à l’esprit de la Resistance Française, au plus près de la tension de la guerre et l’horreur de la situation.

Nous voici en pleine seconde guerre mondiale, dans les coulisses de la première Réunion du Conseil de la Résistance à Paris, au premier étage du numéro 48 de la rue du Four. Précisément dans la salle à manger de René Corbin, ancien ministre de l’air, puis du commerce sous le Front Populaire.

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Journée mondiale du conte

Le 20 mars 2015

jour_monial_du_conteIl était une fois…

Histoire originale. Celle d’une idée qui a germé dans l’esprit d’on ne sait qui…
Apparut peut-être par magie dans un monde qui regorge de mystères ou alors amoureusement préparée dans un lieu fantastique…
Et voilà que cette idée arrive jusqu’à nous, on a entendu un appel…
Et si nous fêtions les contes ?
En fin de conte c’est quoi ?
Depuis 2004, le monde a donc choisi de célébrer à sa manière les contes, voilà l’idée de base.
En cette journée, les conteurs du monde entier se retrouvent pour fêter à leur façon les belles histoires.
De plus, la volonté est de se diriger vers un public neuf, faire ou refaire découvrir les plaisirs de l’oralité et de la parole. Par amour des bonnes choses, enchanter nos oreilles par des lectures publiques et organisations d’événements comme des parcours contés.
VIRGUL’ vous propose donc une journée pleine de surprises sur toute l’Ile :
– Flash Contes dans Fort-de-France, au Couvent de Cluny, à la Bibliothèque Universitaire de Schoelcher, à l’ESPE de Martinique, au Collège du Saint-Esprit.

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L’Heure du conte va sonner au Diamant

heure_du_conteCe mercredi 18 mars, le public est convié à la Cyberbase, par l’Espace muséographique Bernard David et la Bibliothèque municipale, le temps d’une lecture vivante et animée.
Le rendez vous orchestré pour la Ville, par L’espace Muséographique Bernard David et la Bibliothèque municipale. Il est donné à tous, à ceux qui ont trois ans et plus, plus et plus, aux enfants et aux grands qui ont gardé leurs âmes d’enfants. L’animation intitulée joliment et très justement » L’Heure du conte » s’adresse à tous ceux qui aiment les voyages fantastiques, drôlastiques, mystérieux, merveilleux (et autres) que seuls les livres (pages illustrées ou non…) procurent, d’où ce rendez-vous. Pour cette première édition de « L’heure du conte » mise en place par la Bibliothèque municipale et l’Espace Bernard David (et ce jusqu’en juin prochain), c’est « Ti Pocame » sorti des pages de « Contes et légendes des Antilles » de Thérèse Georgel (Eds Fernand Nathan) qui ouvrira cette heure où le réel et l’imaginaire vont allègrement se confondre. On parle d’interactivité. C’est à dire ? Que le public sera sollicité de temps à autre.

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« Partisans »: une pièce sur les femmes, la Résistance, les Idées, l’Émancipation…

Au T.A.C. Jeudi 19, vendredi 20 et samedi 21 mars à 19h 30

partisans-2— Dossier de presse —

Le 27 mai 1943, au 48, rue du Four à Paris… Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale.
Trois personnages : Yvonne, Robert et Marcel sont réunis dans une pièce, une antichambre. Dans le salon d’à côté, les grands chefs, les représentants du Conseil de la Résistance mettent la première main au projet qui deviendra le Programme du CNR.

Lire aussi : Un huis clos riche en émotions

C’est un long silence… Ils attendent la pause des chefs de la pièce d’à côté qu’ils ont accompagnés. On apprend que Robert est communiste, Yvonne quant à elle conduit le représentant des socialistes; Marcel, celui de la droite. Il n’en faut pas plus pour que les deux hommes en viennent aux mains. Des communistes avec des collabos croirait-on !
Tel le fil directeur du programme du Conseil National de la Résistance, la pièce s’oriente directement vers la politique. C’est une pièce qui fait ressortir des multiples débats qui ont agité cette période ce qui nous parle encore à nous : la droite, la gauche, l’extrême droite, l’extrême gauche, la Sécu, la retraite, résister, s’indigner, s’adapter, etc…
Mais avant tout c’est une pièce sur les femmes, c’est une pièce sur la Résistance, c’est une pièce sur les Idées, c’est une pièce sur l’Émancipation : ces quatre-là n’ont en fait pas pris le pouvoir.

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« Laisse tomber la neige » : des réactions de spectateurs

laisse_tomber_la_neige-3José Alpha le metteur en scène dela pièce ci-dessus nommée nous commuique des réactions de spectatrices et spectateurs et si  elles sont assez différentes des  appréciations de R. Sabra nous les publions volontiers. M’A

Laisse tomber la neige de Pierrette Dupoyet avec Elisabeth Lameynardie dans une adaptation et mise en scène de José Alpha
Reprise à la demande du public programmée au Festival du Théâtre amateur de la Ville de Fort de France, le mardi 12 et mercredi 13 mai 2015 à 19h30 au Théâtre Aimé Césaire.
Depuis sa création en 1983, la Cie Téatlari – Théâtre des cultures créoles fait généralement circuler son Cahier de route lors des représentations données sur les places publiques et dans tous les lieux de vie populaire; les spectateurs y inscrivent leurs ressentis, impressions et suggestions qui, d’une part, attestent de la popularité de la pièce et permettent d’autre part, à la production d’évaluer l’impact du spectacle sur l’auditoire. Quand il s’agit des représentations en salle, la Cie Téatlari – Théâtre des cultures créoles sollicite les réactions des spectateurs par Sms et/ou par email, leur demandant d’accepter de faire parvenir leurs réactions.

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« Boesman & Léna » de Athol Fugard

Mise en scène Philippe Adrien. Texte français Isabelle Famchon

boesman_&_lenaHomme de théâtre sud-africain, blanc, né en 1932, Athol Fugard se présente comme « un Afrikaner qui écrit en anglais ». Sa description aiguë des conséquences humaines de l’apartheid a fait de lui, dans les années 60, une des figures marquantes de l’opposition politique de son pays. Chassés d’un bidonville par le bulldozer de l’homme blanc, Boesman et Léna, un couple de « bruns » – métis, errent jusqu’à un terrain vague où lui va, une nouvelle fois, construire un abri. L’arrivée d’un vieux Bantou – pour eux, un « nègre », un cafre – bouleverse leur relation. « Des yeux : une autre paire d’yeux ! Savoir qu’il y a quelque chose qui vous voit ! » : elle croit possible le dialogue ; lui ne comprend pas, se montre jaloux, haineux… Qu’est-ce qui est mutilé ? Au-delà du désespoir, c’est la guerre qui fait rage dans le couple. Boesman reproduit sur Léna l’oppression dont il est lui-même l’objet. Tous deux, placés dans une situation invivable, sont à la fois bourreaux et victimes… En somme, une histoire d’amour où chacun représente le destin de l’autre.

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« 2 mensonges pour le prix d’1 ! »

Au T.A.C. les 12, 13 & 14 mars 2015 à 19h 30

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Pour la cinquième année consécutive, l’Atelier Théâtre post-bac et l’Atelier Musique du Lycée de Bellevue vous proposent l’inimaginable ! Le meilleur, oui le meilleur spectacle de Martinique, de France et de Navarre, du monde même, n’ayons pas peur des mots !

Qu’ouïs-je, vous n’êtes pas convaincus ???

9 saynètes pour le modique prix* d’une pièce. Oui, vous avez bien lu ! 9 en 1  !!!

7 mois, 27 semaines, 5000 heures de travail* de nos exceptionnels comédiens que vous nous offrons pour presque rien. Trêve de Brad Pitt et autres Angélinas Jolies*, nos acteurs et musiciens sont tous jeunes, beaux, extrêmement talentueux, et à votre service pour vous faire gober n’importe quoi proposer une réflexion métaphysique sur notre société de consommation libération. Nos comédiens vous ouvriront les portes d’une prison, vous expliqueront pourquoi l’Australie n’a jamais existé, vous donneront des cours de swahili, vous illustreront que la clé de voûte du couple c’est le mensonge la sincérité, vous feront profiter des meilleures offres sur des objets de toute première nécessité, etc.

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« La Bête dans la jungle » & « La Maladie de la Mort »

— Par Michèle Bigot —

Sur la scène de la Colline, Céline Pauthe lance un double défi; le premier c’est de revisiter le texte de H.James adapté par Duras, après la mise en scène culte d’Alfredo Arias, avec Samy Frey et Delphine Seyrig en 1981. Véritable défi, car pour les amoureux du théâtre, cette mise en scène est restée une référence absolue: tant par la force de la mise en scène que par le jeu de ces deux acteurs sensuels et envoûtants. Et il est probable qu’il faut au moins un tel cocktail pour faire vivre ce texte aride, somme toute peu fait pour les planches. Autant la nouvelle d’H. James restitue avec intensité la quête angoissée de ces deux personnages, dont on se demande toujours lequel mène la danse, autant l’adaptation de Duras peine à faire vivre l’émotion, toute chargée qu’elle est de sa dimension métadiscursive.
Pour qui l’écoute attentivement, le dialogue durassien s’ingénie à cultiver le décalage, soit entre les répliques elles-mêmes, soit entre les répliques et la thématique de la conversation. Certes l’époque aimait cela, mais aujourd’hui on aimerait sortir de cette coque cérébrale pour retrouver le vrai de l’émotion.

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Le temps suspendu laisse tomber la neige !

A propos de deux pièces de théâtre proposées à Fort-de-France

— Par Roland Sabra —
tete_en_roueSteve Zébina, le programmateur cinéma de l’Atrium dit souvent lors de la présentation de ses sélections : « Ce n’est que dans l’après-coup que je me suis rendu compte qu’il y avait un fil conducteur dans ce choix… » Par exemple dans la dernière proposition qu’il nous a faite on pouvait retrouver dans chaque film  d’une adolescente autour de laquelle se construisait le film. Steve Zebina nous rassure : il découvre qu’il a bel et bien un inconscient ! L’anecdote ne vaut peut-être pas pour les deux pièces de théâtre dont il va être question maintenant. En effet il y a en jeu au moins deux programmations, hélas concurrentes. Celle du T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) et celle de l’ATRIUM et il y plus de chances que que la fusion du Conseil Général et du Conseil Régional réussisse que de voir naitre un semblant d’harmonisation entre les deux structures culturelles. Il est des ego incommensurables que nulle salle de spectacle aussi grande soit-elle ne saurait contenir !

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Laisse tomber la neige : chronique d’une folie ordinaire?

— Par Christian Antourel —

laisse_tomber_la_neige-2L’histoire est tirée d’un fait divers réel. Une femme, éminente personnalité du monde médical ayant assassiné sa meilleure amie. Plusieurs faits antérieurs au crime sont suffisamment troublants pour qu’une enquête psychologique soit ouverte. Simule t-elle la folie pour éviter la prison ? Elle se raconte dans un plaidoyer qui dénonce les conditions d’enfermement psychiatrique. On imagine cette femme qui prend la boule de verre dans laquelle la neige voltige, qui l’abat une fois deux fois et encore sur sa victime.

Que s’est-il passé dans la vie de cette femme pour qu’elle assassine avec une telle cruauté sa meilleure amie ? Nous sommes peut-être en présence d’une personnalité dite de type « antisociale » de celles qui animent la chronique des faits divers spectaculaires et inspirent cinéastes et romanciers. Sans aucun scrupule ni sens moral, les antisociaux transgressent les lois sans relâche. Ils méprisent leur prochain, trompent par jeu ou par profit…Charment leurs victimes, les manipulent, leur mentent puis les escroquent ou les sacrifient. Et si ce n’est pas de la folie, c’est quoi alors ? le tout médical avance que la plupart des meurtres sont le fruit de
la nécessité plutôt que du désir, quoi que certains ont tué parce que ça les excitaient.

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« Le temps suspendu de Thuram », une pièce de Véronique Kanor

A l’Atrium, le 26 février 2015 à 20h, Salle Frantz Fanon

le_temps_suspendu— Par Michèle Bigot —

Voici la critique publiée le 09 juillet 2014 dans Madinin’Art

Le temps suspendu de Thuram
Une pièce de Véronique Kanor
Mise en scène et scénographie : Alain Timar,
Théâtre des Halles, du 5 au 27 juillet 2014

Répondant à une commande de L’ARCHIPEL dans le cadre de son projet autour des « Mythologies actuelles de la Guadeloupe », Véronique Kanor a écrit ce texte dramatique autour de l’histoire de Lilian Thuram, promu au statut de mythe depuis la coupe du monde de football de 1998. Dans le match de demi-finale contre la Croatie, Thuram accède au rang de héros national en marquant vaillamment deux buts⋅ Mais c’est surtout le geste de penseur qu’il fait pour marquer l’événement qui le fait entrer dans l’histoire⋅ La suite de sa carrière de star sera marquée par son engagement aux côtés des jeunes des cités, ce qui en fait une notable exception dans le monde du football.

Et c’est justement ce mythe que vient interroger Véronique Kanor. On sait en effet que Thuram est revenu au pays, en Guadeloupe, où il fait figure de « grand grec » sociologue du monde noir.

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« Laisse tomber la neige » mise en scène José Alpha

Les 26, 27 & 28 février à 19h 30 au T.A.C.

laisse_tomber_la_neige-2Dossier de presse :

Plaidoyer pour une folie raisonnable ? Réquisitoire contre la détention arbitraire ? Ou … vrai crime d’amour ? … A l’origine, un fait divers : « … le 11 décembre 19…, Antonia D., éminente personnalité du monde médical, commet un assassinat. Plusieurs faits antérieurs au crime sont suffisamment troublants pour qu’une enquête psychologique soit ouverte…
Que s’est il passé dans la vie de cette femme pour qu’elle assassine avec une telle cruauté sa meilleure amie ? Qu’est ce qui amène une femme à torturer la jeune maitresse de son mari avant de lui donner la mort ? … quelques années plus tard, pourquoi se retrouve –t elle aux assises pour assassinat de 21 coups de couteaux à son nouvel amant ?
Les Martiniquais ont découvert avec effroi ces nouveaux assassins, généralement des femmes de toute condition, dont la cruauté des actes témoigne d’une grande détermination et d’une redoutable maitrise de soi.
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a eu un entretien avec la psychiatre médico-légale autrichienne Sigrun Roßmanith.

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L’ennui d’Ivanov

— Par Jean-Pierre Han —

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L’occasion est belle de suivre les premiers pas de Tchekhov dramaturge puisque, parmi le flot ou plutôt le déluge de pièces de l’auteur russe qui sont représentées cette saison sur les scènes de l’Hexagone, Platonov et Ivanov, ses deux premiers essais théâtraux, occupent les plateaux de deux de nos théâtres nationaux, celui de la Colline et celui de l’Odéon. C’est cependant Ivanov, dont la première version date de 1887, qui est considérée comme sa première pièce, Platonov, écrite alors qu’il était encore lycéen, ayant probablement été enfouie au fond d’un tiroir et son manuscrit retrouvé seulement en 1920, bien après sa mort survenue en 1904. Mais peu importent ces précisions, ce qui est vrai, c’est que l’on trouve dans ces deux textes la genèse des thèmes et des grands personnages de son œuvre à venir. Une matière quasi brute et passionnante.

 Concernant le Platonov proposé par Rodolphe Dana et son collectif des Possédés – restons chez les Russes… –, avec une comédienne de talent, Emmanuelle devos, que le cinéma a rendue célèbre, dans un des rôles-titres (ça aide toujours pour le montage d’une production), j’ai déjà dit par ailleurs toutes mes réticences sur la représentation, je n’y reviens pas sauf à devenir franchement désagréable… Reste donc Ivanov, proclamé de facto comme événement de la saison ; on remarquera qu’il n’y a pas dans ce spectacle une seule « vedette », mais carrément toute une pléiade d’acteurs de premier plan.

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« Les estivants » : l’ampleur d’une fresque sociale

Gérard Desarthe signe une mise en scène remarquablement aboutie du chef d’œuvre de Gorki.

les_estivants-400— Par Annie Chénieux —

Déjà, il y a le rideau. Pas n’importe lequel : signé Lucio Fanti, rouge, sur lequel on découvre des figures humaines. Quand il se lève, tous les personnages des Estivants sont assis, comme pétrifiés au milieu d’une forêt de bouleaux. Sur les troncs, des dessins estompés de têtes, encore. L’image, saisissante, n’est pas près de s’effacer. Elle augure de la qualité de ce qui va suivre. Là où beaucoup croient s’affranchir de la tradition en « actualisant » un classique, Gérard Desarthe assume le respect de la tradition et n’a pas peur de ce qui pourrait paraître conventionnel : la forêt de bouleaux, le samovar,… Situer l’action en lieu et date, pour mieux faire entendre ce chœur d’hommes et de femmes, à l’été 1904, c’est-à-dire un an avant la révolution. Et qui résonne encore aujourd’hui. Que dit-elle alors, l’âme russe ? « Mon pays est pauvre en hommes intrépides et pourtant l’heure vient où il aura besoin de héros », lançait alors Gorki devant une assemblée d’intellectuels pétersbourgeois.

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