Catégorie : Théâtre

« The Island », mise en scène d’Hassane Kassi Kouyaté

Samedi 28 mars 2015 20h à l’Atrium

the_island_afficheD’Athol Fugard, John Kani et Winston Ntshona
Compagnie Deux Temps Trois Mouvements
Adaptation française : Marie-Hélène Estienne
Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté
Assistanat mise en scène : Peter Tournier
Scénographie : Sarah Lefèvre
Création lumière : Cyril Mulon
Avec Hassane Kassi Kouyaté et Habib Dembélé

Résister par tous les moyens...

SYNOPSIS
L’île de Robben Island, deux hommes, qui, chaque matin, entrent dans un cycle de labeur qui détruit l’âme et efface l’esprit sous un soleil brûlant.
Le soir, dans leur cellule, aussi mort qu’ils peuvent l’être, ils recommencent à vivre en parlant, en riant, et surtout en essayant de ne pas se couper du monde. Pour cela l’imaginaire est leur seul échappatoire. Un rituel quotidien : l’un d’eux ramasse une tasse et passe un appel longue distance pour New Brighton. Ils parlent à la famille et aux amis… Mais surtout, la préparation d’une pièce de théâtre : Antigone. Elle doit être prête pour la fête de la prison dans une semaine. Préparation d’un spectacle pour dire et exposer leurs conditions aux autres et au monde…

NOTE D’INTENTION
Lorsque j’ai découvert cette île merveilleuse qu’est le texte d’Athol Fugard, John Kani et Winston Nsthona, j’ai immédiatement compris que cette pièce englobait tout ce qu’était, pour moi, le théâtre, qu’elle était et qu’elle représentait l’essence même de mon travail et de mes recherches.

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« Partisans » : hélas !

Partisans— Par Selim Lander —

Le plus grand poète français ? Victor Hugo, hélas ! – La page la plus glorieuse de l’histoire (récente) de la France ? La Résistance, hélas ! serait-on tenté de répondre après avoir vu la pièce de Régis Vlachos. La note d’intention du spectacle dit tout :

« Ce projet est né suite à la lecture du livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous ! Comment pouvons-nous considérer nos droits sociaux comme acquis ? Comment pouvons-nous les voir disparaître au fil des années sans même réagir ? Même s’il s’agit d’une ‘piqure de rappel’, il nous semblait important de faire réagir les nouvelles générations ».

Et comment dire du mal d’un projet pétri d’aussi bons sentiments ? Réveiller les Français anesthésiés par le néo-libéralisme triomphant, éveiller les jeunes générations à la conscience politique, y a-t-il une tâche plus urgente à accomplir aujourd’hui ? Convenons que non mais un spectacle bourré de bonnes intentions ne fait pas nécessairement du bon théâtre. Passons sur les ambiguïtés de tout théâtre politique, sur la difficulté qu’il éprouve lorsqu’il s’agit de vraiment mobiliser les spectateurs – nous renvoyons là-dessus à notre article publié dans Esprit (1) – et venons-en à la pièce elle-même.

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Yeung Faï ou la poésie du désespoir

— Par Selim Lander —

Hand stories1Avec sa puissance économique écrasante, ses mégapoles hérissées de gratte-ciels, son incroyable arrogance sur la scène internationale, les brimades infligées aux minorités tibétaine et ouïgoure, la Chine fait peur. Ce pays dont la marche vers l’hégémonie paraît irrésistible effraye d’autant plus qu’il est le symbole de la barbarie moderne. Course effrénée à la consommation, élimination impitoyable des plus faibles, fortunes gigantesques assises sur une corruption omniprésente, opposition muselée : si tel est le modèle auquel toute la planète devra bientôt se plier, il y effectivement de quoi frémir. Heureusement, la Chine ne se résume pas – ou pas encore – uniquement à cette caricature du capitalisme sans foi ni loi. Terre de très ancienne culture, berceau du confucianisme et du taoïsme, elle est riche d’un patrimoine exceptionnel qu’il est peut-être temps encore de préserver.

Yung Faï, né en 1964, a préféré s’exiler, pour faire vivre ailleurs la culture de cour chinoise mise à mal dans son pays d’origine par de nouveaux barbares qui préfèrent le karaoké à l’opéra. Cinquième représentant d’une lignée de marionnettistes, il en raconte l’histoire sans parole à l’aide des poupées qu’il a lui-même confectionnées.

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« Hand Stories »: éblouissant d’intelligence et de beauté

— Par Roland Sabra —

yeung_fai

Hand Stories est une biographie de la famille Yeung mise en scène par le dernier descendant en activité de cette lignée de marionnettistes. Seule l’histoire des quatre dernières générations est évoquée et ce, à partir des années 1950, peu après la prise du pouvoir en Chine par les troupes communistes sous la direction de Mao Tsé Toung. L’arrière-grand-père de Yeung Faï était donc un marionnettiste qui bénéficiait d’une réputation certaine dans le sud de la Chine. Il jouait dans des maisons de thé pour une poignée de spectateurs avertis. Le grand-père perfectionne cet art avant de le transmettre au père de Faï, Yeung Sheng, qui parcourra la Chine de long en large multipliant les représentations à travers le pays et recevant à chaque fois une pluie d’éloges pour ses prestations. Mais voilà, au moment de la Révolution Culturelle Yeung Sheng va être accusé, en 1968, d’être « une autorité académique réactionnaire »  avant d’être chassé « comme un chien » et interné dans un camp de travail où il meurt en 1970 de mauvais traitements. Il aura juste eu le temps de transmettre à son fils aîné, le frère de Faï, une partie de son immense savoir-faire.

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« Hand stories (histoires de main) » de Yeung Faï

A l’Atrium jeudi 19 mars à 20 heures à l’Atrium

hand_storiesIl y sera question de mains. Les siennes. Celles de son père. Celles de ses frères.
Il y sera question d’infiniment petit et d’infiniment grand. Il y sera question d’images et de couleurs.
Il y sera question de sons atypiques.
Il y sera question d’ange et de démon.
Il y sera question de manipulation politico-poétique.
Il y sera question de transmission.
Il y sera question de mémoire et de génération.
Il y sera question de vie et de destin.

Son savoir-faire, le marionnettiste chinois Yeung Faï le tient d’une longue tradition familiale, enseignée de père en fils. C’est l’histoire de son art, la technique de la marionnette à gaine, et celle des siens qu’il conte ici dans Hand Stories et que l’on retrouve avec le spectacle Blue Jeans .

Né en Chine en 1964, Yeung Faï représente la cinquième génération d’une grande famille de maître de marionnettes, l’un des arts traditionnels chinois les plus anciens. Vivant aujourd’hui à Hong Kong, il est devenu maître incontesté de la manipulation ainsi que de la fabrication de marionnettes.

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Un huis clos riche en émotions

— Par Christian Antourel —

partisans-4A travers la rencontre de trois jeunes français engagés contre l’occupant, nous sommes les témoins directs, transportés d’un seul coup au cœur même des confrontations politiques qui ont tenté de converger à travers le Conseil National de la Résistance. L’ambiance y va de la psychose mêlée d’exaltation, parfaitement rendue par la mise en scène et le jeu des acteurs. Autant que l’éclairage et ses jeux de lumière créent l’ambiance palpitante et instillent à l’ensemble un suspense conforme à l’esprit de la Resistance Française, au plus près de la tension de la guerre et l’horreur de la situation.

Nous voici en pleine seconde guerre mondiale, dans les coulisses de la première Réunion du Conseil de la Résistance à Paris, au premier étage du numéro 48 de la rue du Four. Précisément dans la salle à manger de René Corbin, ancien ministre de l’air, puis du commerce sous le Front Populaire.

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Journée mondiale du conte

Le 20 mars 2015

jour_monial_du_conteIl était une fois…

Histoire originale. Celle d’une idée qui a germé dans l’esprit d’on ne sait qui…
Apparut peut-être par magie dans un monde qui regorge de mystères ou alors amoureusement préparée dans un lieu fantastique…
Et voilà que cette idée arrive jusqu’à nous, on a entendu un appel…
Et si nous fêtions les contes ?
En fin de conte c’est quoi ?
Depuis 2004, le monde a donc choisi de célébrer à sa manière les contes, voilà l’idée de base.
En cette journée, les conteurs du monde entier se retrouvent pour fêter à leur façon les belles histoires.
De plus, la volonté est de se diriger vers un public neuf, faire ou refaire découvrir les plaisirs de l’oralité et de la parole. Par amour des bonnes choses, enchanter nos oreilles par des lectures publiques et organisations d’événements comme des parcours contés.
VIRGUL’ vous propose donc une journée pleine de surprises sur toute l’Ile :
– Flash Contes dans Fort-de-France, au Couvent de Cluny, à la Bibliothèque Universitaire de Schoelcher, à l’ESPE de Martinique, au Collège du Saint-Esprit.

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L’Heure du conte va sonner au Diamant

heure_du_conteCe mercredi 18 mars, le public est convié à la Cyberbase, par l’Espace muséographique Bernard David et la Bibliothèque municipale, le temps d’une lecture vivante et animée.
Le rendez vous orchestré pour la Ville, par L’espace Muséographique Bernard David et la Bibliothèque municipale. Il est donné à tous, à ceux qui ont trois ans et plus, plus et plus, aux enfants et aux grands qui ont gardé leurs âmes d’enfants. L’animation intitulée joliment et très justement » L’Heure du conte » s’adresse à tous ceux qui aiment les voyages fantastiques, drôlastiques, mystérieux, merveilleux (et autres) que seuls les livres (pages illustrées ou non…) procurent, d’où ce rendez-vous. Pour cette première édition de « L’heure du conte » mise en place par la Bibliothèque municipale et l’Espace Bernard David (et ce jusqu’en juin prochain), c’est « Ti Pocame » sorti des pages de « Contes et légendes des Antilles » de Thérèse Georgel (Eds Fernand Nathan) qui ouvrira cette heure où le réel et l’imaginaire vont allègrement se confondre. On parle d’interactivité. C’est à dire ? Que le public sera sollicité de temps à autre.

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« Partisans »: une pièce sur les femmes, la Résistance, les Idées, l’Émancipation…

Au T.A.C. Jeudi 19, vendredi 20 et samedi 21 mars à 19h 30

partisans-2— Dossier de presse —

Le 27 mai 1943, au 48, rue du Four à Paris… Nous sommes en pleine seconde guerre mondiale.
Trois personnages : Yvonne, Robert et Marcel sont réunis dans une pièce, une antichambre. Dans le salon d’à côté, les grands chefs, les représentants du Conseil de la Résistance mettent la première main au projet qui deviendra le Programme du CNR.

Lire aussi : Un huis clos riche en émotions

C’est un long silence… Ils attendent la pause des chefs de la pièce d’à côté qu’ils ont accompagnés. On apprend que Robert est communiste, Yvonne quant à elle conduit le représentant des socialistes; Marcel, celui de la droite. Il n’en faut pas plus pour que les deux hommes en viennent aux mains. Des communistes avec des collabos croirait-on !
Tel le fil directeur du programme du Conseil National de la Résistance, la pièce s’oriente directement vers la politique. C’est une pièce qui fait ressortir des multiples débats qui ont agité cette période ce qui nous parle encore à nous : la droite, la gauche, l’extrême droite, l’extrême gauche, la Sécu, la retraite, résister, s’indigner, s’adapter, etc…
Mais avant tout c’est une pièce sur les femmes, c’est une pièce sur la Résistance, c’est une pièce sur les Idées, c’est une pièce sur l’Émancipation : ces quatre-là n’ont en fait pas pris le pouvoir.

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« Laisse tomber la neige » : des réactions de spectateurs

laisse_tomber_la_neige-3José Alpha le metteur en scène dela pièce ci-dessus nommée nous commuique des réactions de spectatrices et spectateurs et si  elles sont assez différentes des  appréciations de R. Sabra nous les publions volontiers. M’A

Laisse tomber la neige de Pierrette Dupoyet avec Elisabeth Lameynardie dans une adaptation et mise en scène de José Alpha
Reprise à la demande du public programmée au Festival du Théâtre amateur de la Ville de Fort de France, le mardi 12 et mercredi 13 mai 2015 à 19h30 au Théâtre Aimé Césaire.
Depuis sa création en 1983, la Cie Téatlari – Théâtre des cultures créoles fait généralement circuler son Cahier de route lors des représentations données sur les places publiques et dans tous les lieux de vie populaire; les spectateurs y inscrivent leurs ressentis, impressions et suggestions qui, d’une part, attestent de la popularité de la pièce et permettent d’autre part, à la production d’évaluer l’impact du spectacle sur l’auditoire. Quand il s’agit des représentations en salle, la Cie Téatlari – Théâtre des cultures créoles sollicite les réactions des spectateurs par Sms et/ou par email, leur demandant d’accepter de faire parvenir leurs réactions.

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« Boesman & Léna » de Athol Fugard

Mise en scène Philippe Adrien. Texte français Isabelle Famchon

boesman_&_lenaHomme de théâtre sud-africain, blanc, né en 1932, Athol Fugard se présente comme « un Afrikaner qui écrit en anglais ». Sa description aiguë des conséquences humaines de l’apartheid a fait de lui, dans les années 60, une des figures marquantes de l’opposition politique de son pays. Chassés d’un bidonville par le bulldozer de l’homme blanc, Boesman et Léna, un couple de « bruns » – métis, errent jusqu’à un terrain vague où lui va, une nouvelle fois, construire un abri. L’arrivée d’un vieux Bantou – pour eux, un « nègre », un cafre – bouleverse leur relation. « Des yeux : une autre paire d’yeux ! Savoir qu’il y a quelque chose qui vous voit ! » : elle croit possible le dialogue ; lui ne comprend pas, se montre jaloux, haineux… Qu’est-ce qui est mutilé ? Au-delà du désespoir, c’est la guerre qui fait rage dans le couple. Boesman reproduit sur Léna l’oppression dont il est lui-même l’objet. Tous deux, placés dans une situation invivable, sont à la fois bourreaux et victimes… En somme, une histoire d’amour où chacun représente le destin de l’autre.

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« 2 mensonges pour le prix d’1 ! »

Au T.A.C. les 12, 13 & 14 mars 2015 à 19h 30

deux_mensonges

Pour la cinquième année consécutive, l’Atelier Théâtre post-bac et l’Atelier Musique du Lycée de Bellevue vous proposent l’inimaginable ! Le meilleur, oui le meilleur spectacle de Martinique, de France et de Navarre, du monde même, n’ayons pas peur des mots !

Qu’ouïs-je, vous n’êtes pas convaincus ???

9 saynètes pour le modique prix* d’une pièce. Oui, vous avez bien lu ! 9 en 1  !!!

7 mois, 27 semaines, 5000 heures de travail* de nos exceptionnels comédiens que vous nous offrons pour presque rien. Trêve de Brad Pitt et autres Angélinas Jolies*, nos acteurs et musiciens sont tous jeunes, beaux, extrêmement talentueux, et à votre service pour vous faire gober n’importe quoi proposer une réflexion métaphysique sur notre société de consommation libération. Nos comédiens vous ouvriront les portes d’une prison, vous expliqueront pourquoi l’Australie n’a jamais existé, vous donneront des cours de swahili, vous illustreront que la clé de voûte du couple c’est le mensonge la sincérité, vous feront profiter des meilleures offres sur des objets de toute première nécessité, etc.

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« La Bête dans la jungle » & « La Maladie de la Mort »

— Par Michèle Bigot —

Sur la scène de la Colline, Céline Pauthe lance un double défi; le premier c’est de revisiter le texte de H.James adapté par Duras, après la mise en scène culte d’Alfredo Arias, avec Samy Frey et Delphine Seyrig en 1981. Véritable défi, car pour les amoureux du théâtre, cette mise en scène est restée une référence absolue: tant par la force de la mise en scène que par le jeu de ces deux acteurs sensuels et envoûtants. Et il est probable qu’il faut au moins un tel cocktail pour faire vivre ce texte aride, somme toute peu fait pour les planches. Autant la nouvelle d’H. James restitue avec intensité la quête angoissée de ces deux personnages, dont on se demande toujours lequel mène la danse, autant l’adaptation de Duras peine à faire vivre l’émotion, toute chargée qu’elle est de sa dimension métadiscursive.
Pour qui l’écoute attentivement, le dialogue durassien s’ingénie à cultiver le décalage, soit entre les répliques elles-mêmes, soit entre les répliques et la thématique de la conversation. Certes l’époque aimait cela, mais aujourd’hui on aimerait sortir de cette coque cérébrale pour retrouver le vrai de l’émotion.

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Le temps suspendu laisse tomber la neige !

A propos de deux pièces de théâtre proposées à Fort-de-France

— Par Roland Sabra —
tete_en_roueSteve Zébina, le programmateur cinéma de l’Atrium dit souvent lors de la présentation de ses sélections : « Ce n’est que dans l’après-coup que je me suis rendu compte qu’il y avait un fil conducteur dans ce choix… » Par exemple dans la dernière proposition qu’il nous a faite on pouvait retrouver dans chaque film  d’une adolescente autour de laquelle se construisait le film. Steve Zebina nous rassure : il découvre qu’il a bel et bien un inconscient ! L’anecdote ne vaut peut-être pas pour les deux pièces de théâtre dont il va être question maintenant. En effet il y a en jeu au moins deux programmations, hélas concurrentes. Celle du T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) et celle de l’ATRIUM et il y plus de chances que que la fusion du Conseil Général et du Conseil Régional réussisse que de voir naitre un semblant d’harmonisation entre les deux structures culturelles. Il est des ego incommensurables que nulle salle de spectacle aussi grande soit-elle ne saurait contenir !

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Laisse tomber la neige : chronique d’une folie ordinaire?

— Par Christian Antourel —

laisse_tomber_la_neige-2L’histoire est tirée d’un fait divers réel. Une femme, éminente personnalité du monde médical ayant assassiné sa meilleure amie. Plusieurs faits antérieurs au crime sont suffisamment troublants pour qu’une enquête psychologique soit ouverte. Simule t-elle la folie pour éviter la prison ? Elle se raconte dans un plaidoyer qui dénonce les conditions d’enfermement psychiatrique. On imagine cette femme qui prend la boule de verre dans laquelle la neige voltige, qui l’abat une fois deux fois et encore sur sa victime.

Que s’est-il passé dans la vie de cette femme pour qu’elle assassine avec une telle cruauté sa meilleure amie ? Nous sommes peut-être en présence d’une personnalité dite de type « antisociale » de celles qui animent la chronique des faits divers spectaculaires et inspirent cinéastes et romanciers. Sans aucun scrupule ni sens moral, les antisociaux transgressent les lois sans relâche. Ils méprisent leur prochain, trompent par jeu ou par profit…Charment leurs victimes, les manipulent, leur mentent puis les escroquent ou les sacrifient. Et si ce n’est pas de la folie, c’est quoi alors ? le tout médical avance que la plupart des meurtres sont le fruit de
la nécessité plutôt que du désir, quoi que certains ont tué parce que ça les excitaient.

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« Le temps suspendu de Thuram », une pièce de Véronique Kanor

A l’Atrium, le 26 février 2015 à 20h, Salle Frantz Fanon

le_temps_suspendu— Par Michèle Bigot —

Voici la critique publiée le 09 juillet 2014 dans Madinin’Art

Le temps suspendu de Thuram
Une pièce de Véronique Kanor
Mise en scène et scénographie : Alain Timar,
Théâtre des Halles, du 5 au 27 juillet 2014

Répondant à une commande de L’ARCHIPEL dans le cadre de son projet autour des « Mythologies actuelles de la Guadeloupe », Véronique Kanor a écrit ce texte dramatique autour de l’histoire de Lilian Thuram, promu au statut de mythe depuis la coupe du monde de football de 1998. Dans le match de demi-finale contre la Croatie, Thuram accède au rang de héros national en marquant vaillamment deux buts⋅ Mais c’est surtout le geste de penseur qu’il fait pour marquer l’événement qui le fait entrer dans l’histoire⋅ La suite de sa carrière de star sera marquée par son engagement aux côtés des jeunes des cités, ce qui en fait une notable exception dans le monde du football.

Et c’est justement ce mythe que vient interroger Véronique Kanor. On sait en effet que Thuram est revenu au pays, en Guadeloupe, où il fait figure de « grand grec » sociologue du monde noir.

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« Laisse tomber la neige » mise en scène José Alpha

Les 26, 27 & 28 février à 19h 30 au T.A.C.

laisse_tomber_la_neige-2Dossier de presse :

Plaidoyer pour une folie raisonnable ? Réquisitoire contre la détention arbitraire ? Ou … vrai crime d’amour ? … A l’origine, un fait divers : « … le 11 décembre 19…, Antonia D., éminente personnalité du monde médical, commet un assassinat. Plusieurs faits antérieurs au crime sont suffisamment troublants pour qu’une enquête psychologique soit ouverte…
Que s’est il passé dans la vie de cette femme pour qu’elle assassine avec une telle cruauté sa meilleure amie ? Qu’est ce qui amène une femme à torturer la jeune maitresse de son mari avant de lui donner la mort ? … quelques années plus tard, pourquoi se retrouve –t elle aux assises pour assassinat de 21 coups de couteaux à son nouvel amant ?
Les Martiniquais ont découvert avec effroi ces nouveaux assassins, généralement des femmes de toute condition, dont la cruauté des actes témoigne d’une grande détermination et d’une redoutable maitrise de soi.
L’hebdomadaire allemand Der Spiegel a eu un entretien avec la psychiatre médico-légale autrichienne Sigrun Roßmanith.

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L’ennui d’Ivanov

— Par Jean-Pierre Han —

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L’occasion est belle de suivre les premiers pas de Tchekhov dramaturge puisque, parmi le flot ou plutôt le déluge de pièces de l’auteur russe qui sont représentées cette saison sur les scènes de l’Hexagone, Platonov et Ivanov, ses deux premiers essais théâtraux, occupent les plateaux de deux de nos théâtres nationaux, celui de la Colline et celui de l’Odéon. C’est cependant Ivanov, dont la première version date de 1887, qui est considérée comme sa première pièce, Platonov, écrite alors qu’il était encore lycéen, ayant probablement été enfouie au fond d’un tiroir et son manuscrit retrouvé seulement en 1920, bien après sa mort survenue en 1904. Mais peu importent ces précisions, ce qui est vrai, c’est que l’on trouve dans ces deux textes la genèse des thèmes et des grands personnages de son œuvre à venir. Une matière quasi brute et passionnante.

 Concernant le Platonov proposé par Rodolphe Dana et son collectif des Possédés – restons chez les Russes… –, avec une comédienne de talent, Emmanuelle devos, que le cinéma a rendue célèbre, dans un des rôles-titres (ça aide toujours pour le montage d’une production), j’ai déjà dit par ailleurs toutes mes réticences sur la représentation, je n’y reviens pas sauf à devenir franchement désagréable… Reste donc Ivanov, proclamé de facto comme événement de la saison ; on remarquera qu’il n’y a pas dans ce spectacle une seule « vedette », mais carrément toute une pléiade d’acteurs de premier plan.

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« Les estivants » : l’ampleur d’une fresque sociale

Gérard Desarthe signe une mise en scène remarquablement aboutie du chef d’œuvre de Gorki.

les_estivants-400— Par Annie Chénieux —

Déjà, il y a le rideau. Pas n’importe lequel : signé Lucio Fanti, rouge, sur lequel on découvre des figures humaines. Quand il se lève, tous les personnages des Estivants sont assis, comme pétrifiés au milieu d’une forêt de bouleaux. Sur les troncs, des dessins estompés de têtes, encore. L’image, saisissante, n’est pas près de s’effacer. Elle augure de la qualité de ce qui va suivre. Là où beaucoup croient s’affranchir de la tradition en « actualisant » un classique, Gérard Desarthe assume le respect de la tradition et n’a pas peur de ce qui pourrait paraître conventionnel : la forêt de bouleaux, le samovar,… Situer l’action en lieu et date, pour mieux faire entendre ce chœur d’hommes et de femmes, à l’été 1904, c’est-à-dire un an avant la révolution. Et qui résonne encore aujourd’hui. Que dit-elle alors, l’âme russe ? « Mon pays est pauvre en hommes intrépides et pourtant l’heure vient où il aura besoin de héros », lançait alors Gorki devant une assemblée d’intellectuels pétersbourgeois.

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The Haunting Melody : « on est ce qu’on écoute »

Horreur philosophique

the_haunting_melody— Par Anaïs Heluin —

A priori, le théâtre peut exprimer l’épouvante aussi bien que n’importe quelle action ou sentiment humain. Pourtant, il y a un type d’horreur qu’il s’abstient de dire et de montrer : celle où victimes et assassins se lancent dans des courses-poursuites souvent alambiquées, où le sang coule à flots plus denses que les paroles échangées par les protagonistes. Autrement dit, au théâtre, le film d’horreur n’a pas vraiment d’équivalent. Les spectacles adaptés de la comédie musicale the Rocky Horror Picture Show (1973), par la troupe des Sweet transvestites, au Studio Galande à Paris depuis quatorze ans, font figure d’exceptions et confirment l’appartenance de la terreur à coups d’hémoglobine au septième art. Avec The Haunting Melody, le metteur en scène et directeur du nouveau théâtre de Montreuil, Mathieu Bauer, offre au contraire au théâtre sa part d’épouvante. Mais il fait aussi bien plus : à mille lieues du mauvais goût des Sweet transvestites, il imagine une partition musicale et visuelle qui interroge notre rapport à l’environnement sonore.

Thomas Blanchard, dans le rôle d’un ingénieur du son bavard et prompt à théoriser sur tout ce qui lui passe dans l’oreille, plante d’emblée le décor.

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La télé? Plus elle montre, plus elle cache…

plus_elle_montre_plus_elle_Ce spectacle est le troisième solo de clown politique de Rafaële Arditti après Sarkophonie, dissection dyslexique du discours réactionnaire, Madame Laculture, spectacle qui reprend le jargon culturel pour en démonter la fatuité et l’élitisme. Rafaële Arditti continue de s’intéresser à ce qui sonne faux, ce qui marche de travers dans notre société, et surtout ce qui la met en colère ! Par exemple, à chaque fois qu’elle
allume la télévision… Et pour sortir de cette morosité du petit écran soit-disant brillant, la clowne partage avec nous la revanche qu’elle a mijotée : elle dézingue les vrais textes de la télé et nous venge en montrant que sous couvert de nous divertir, certaines émissions propagent des idées bien nauséabondes… Au point de nous influencer dans l’isoloir ?

Rafaële Arditti, dans une pièce loufoque, s’attaque sans complexe à 
ce médium en en grossissant les traits : « Nous, ça va, mais avec ce qu’on voit à la télé »… Jusqu’au 15 février au Local, 18, rue 
de l’Orillon, Paris 11e.
Nez rouge et allure délurée, Rafaële Arditti sait jouer avec le visuel. Mais derrière l’apparence légère, se cache un « solo » de clown politique devenu la marque de fabrique de cette comédienne.

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« Cannibales » de José Pliya

Mise en scène de l’auteur au Théâtre 71 de Malakoff

canibales— Par Martine Silber —

Premier choc, une ouverture visuelle et sonore. Lumière rasante sous un ciel bas qui scintille comme des réverbères aperçus entre les feuilles des arbres par grand vent, bruit de pluie qui tombe dru, quelques cris d’oiseau.

Deuxième choc, la beauté de la langue. La femme qui apparaît sous la lumière, long manteau rouge sur une robe noire courte, entame un long monologue et dès les premiers mots, on sait qu’on ne la quittera plus. Elle s’adresse à une autre femme qui assise sur un banc lui tourne le dos. Un dos qui se dresse comme un mur, un dos qui dit non et refuse toute communication. Mais la femme en manteau rouge, Christine, insiste. Sa fille a disparu. Sa fille, Christine, comme elle.Elle s’est assoupie un court moment et à son réveil plus d’enfant. Elle plaide, supplie, sait qu’elle dérange mais sa fille a disparu, qu’on veuille bien lui pardonner.

La femme de dos, qu’on appelera plus tard Nicole, ne veut rien entendre, littéralement. Son dos immobile le fait savoir.

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« La machine à beauté » au Petit Théâtre de Redoute

Samedi 31 janvier à 19h30 / dimanche 1er février à 11h00 et 17h00

la_machine_a_beaute-3Après avoir joué à l’Azwel à Schoelcher, dans plusieurs collèges en partenariat avec l’Atrium et le conseil général puis dans les écoles primaires et enfin à L’Atrium, la machine à beauté revient pour trois représentations au Petit Théâtre de Redoute, petit écrin intimiste de 50 places.
En ce début d’année difficile pour les libertés, la compagnie est fière de jouer cette pièce « jeune public », à plusieurs niveaux de lecture qui s’adresse aux plus jeunes et à leurs parents.
La machine à beauté rappelle que le théâtre peut divertir mais aussi faire réfléchir. Dans cette pièce souvent drôle, les habitants d’un village qui se trouvent laids accueillent Arsène Clou, inventeur, qui promet la beauté à tous grâce à sa nouvelle machine. Jusqu’où ira cette quête?
BÉATRICE : Maintenant que je suis belle, je ne veux que du beau. Et j’ai décidé de ne manger que de beaux légumes. (…) Cela devrait être une loi.
JOSAPHAT : Alors, en tant que maire de ce beau village, je propose que tous les gens ne mangent que du beau maïs, et que tous nos commerçants ne vendent que du maïs.

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« Résister c’est exister ». Exceptionnel !

Résister c'est exister— Par Selim Lander —

François Bourcier, passé par la Rue Blanche et le Conservatoire, est un comédien talentueux. Très talentueux. Il en faut, en effet, du talent pour endosser à un rythme effréné vingt-quatre personnages différents (si nous avons bien compté) et une dizaine de costumes, pendant presque deux heures d’horloge, sans jamais une hésitation, encore moins une erreur. La pièce approche des cinq cents représentations : autant dire qu’elle est rodée. On n’en admire pas moins le réglage au millimètre jamais pris en défaut. Car il faut changer d’allure, de ton, d’accent en fonction de chaque nouveau personnage tout en manipulant sans se tromper les costumes et les accessoires.

Les costumes à la mode des années quarante pendent des cintres. Si bien que la scène est remplie, sinon peuplée, au moment où le spectacle commence. Il faudra les enfiler, ces costumes, et par un mouvement des épaules  les décrocher de leurs chaines puis se mettre aussitôt à jouer, et chaque fois sur un registre différent. Il s’agit de résistance, de risque, donc de mort pour beaucoup. Les héros le plus souvent anonymes qui se présentent à nous connaissent tous, ou presque, le même sort : une balle et c’est terminé.

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La Nuit des rois

Comédie de W. Shakespeare, mise en scène par Clément Poirée,

la_nuit_des_rois

— Par Michèle Bigot —

Théâtre d’Ivry, Antoine Vitez, du 05/01 au 01/02 2015

La nuit des rois, (twelfth night ) ou le douzième jour après Noël, c’est la nuit de l’enfermement dans le silence nocturne et l’obscurité hivernale. C’est cette ambiance qu’a voulu recréer sur scène Clément Poirée avec la complicité de son scénographe Erwan Creff. Comme il nous l’a confié lors d’une rencontre en bord de scène, c’est la vision d’une photo d’un dortoir de Sibérie qui lui a inspiré cette atmosphère pleine de mystère et de douleur rentrée. Et c’est de cette même photo que sont nés le décor et le dispositif scénique : quatre lits à baldaquins, garnis de tentures blanches, évoqueront à la fois la réclusion et la possibilité d’une évasion, au gré des mouvements du mobilier et des rideaux.
Le rideau est devenu depuis G. Strehler l’élément scénique le plus propice pour exemplifier la tempête shakespearienne et tous les flux et mouvements inhérents à l’esthétique baroque. Sa fluidité, les jeux de lumière qu’il autorise, les dessins qu’il supporte, tout cela est exploité d’emblée dès la première scène qui raconte la tempête, le naufrage, et l’arrivée inopinée dans un pays de légende.

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