Catégorie : Théâtre

Avignon 2015 (10) : Dennis Kelly – « Love and Money »

— Par Selim Lander —

love_and_money_avignon_off_2015Dennis Kelly est un dramaturge anglais né en 1970. Sa pièce Love and Money (2006) est sans doute la plus connue à ce jour. Créée en France au Rond-Point par Blandine Savatier, elle fait l’objet d’une nouvelle production par une compagnie de Mulhouse dans une mise en scène d’Illia Delaigle avec sept comédiens. Le titre est trompeur : il est beaucoup plus question de dépenses compulsives, de surendettement, de course à l’argent que d’amour, même si ce dernier, naturellement, n’est pas totalement absent dans cette pièce qui, en dépit de ses apparences un peu folles, se veut une peinture à peine caricaturale de la condition de l’homme (et de la femme) moderne.

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Avignon 2015 (9) : Corps meurtris, esprits troublés – Aïda Asgharzadeh, Côme de Bellescize, Lars Noren, Lacan

—Par Selim Lander —

Quatre pièces sur les corps et les esprits souffrants, que ce soit par suite des ravages de la guerre, d’un accident de la route ou d’une maladie mentale.

Les Vibrants

Les VibrantsCette pièce justement ovationnée par la presse et le public l’année dernière, de retour en Avignon pour une deuxième saison, est celle que nous  classons en premier parmi toutes celles que nous avons vues jusqu’ici. On y trouve tous les ingrédients nécessaires, à notre sens, pour réussir dans un certain théâtre, de moins en moins présent de nos jours, il faut le dire, bien que toujours très prisé des spectateurs : un propos pertinent et prenant, une langue qui n’est ni celle de l’écrit, ni celle de l’oral mais bien celle du théâtre, une histoire bien tournée qui ménage des surprises, des comédiens affutés qui respirent le bonheur de jouer, même dans le malheur, un décor capable de créer l’illusion que nous sommes bien là où dit le texte, sans qu’il ait besoin pour autant d’être réaliste, enfin une musique et des lumières intervenant à bon escient sans nécessairement se faire remarquer.

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Jusqu’où ira le Off d’Avignon?

festival_off_50eme— Par Alexis Campion —
Alors qu’il fête ses 50 ans, ce « hors-festival » est devenu un marché international du spectacle vivant.

« Notre ténacité a payé! Le Off est enfin reconnu pour ce qu’il est, non pas une foire livrée aux appétits de producteurs sans foi ni loi, mais un marché international du spectacle vivant, le seul de notre pays. » Pour le comédien Greg Germain, président du Off d’Avignon depuis six ans, ça y est, « la révolution copernicienne » du plus grand festival dédié au théâtre s’opère. Plus question d’opposer, tels deux frères ennemis, l’honorable In soutenu par l’État et le tonitruant Off qui croît inexorablement sans subvention et bombarde chaque été la Cité des papes de ses milliards d’affiches bariolées. L’utilité publique de la manifestation, qui cette année mobilise 127 lieux en majorité intra-muros (théâtres, chapelles, garages…), programme 1.336 spectacles dont 126 venus de l’étranger, se voit enfin admise par les responsables politiques.
L’ignorance de l’État

Cet été 2015, celui de sa 50e édition, le Off n’aura jamais vu autant d’entre eux défiler dans son « village » : Ségolène Royal, Karine Berger, NKM, Bruno Le Maire, Claude Bartolone, Najat Vallaud-Belkacem… Sans oublier la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, « une personnalité atypique et peut-être mieux à même de comprendre ce que nous sommes », note Greg Germain.

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Avignon 2015 (8) : Akapo, Brecht, Carbunariu, Dickens, Kermann

— Par Selim Lander —

Sélection cosmopolite et aléatoire de cinq pièces du OFF dues à des auteurs de cinq pays différents, soit dans l’ordre : le Togo, L’Allemagne, la Roumanie, L’Angleterre et enfin la France.

A petites pierres

A-Petites-Pierres_c Ronan LietardGustave Akopo est né en 1974 au Togo. Sa pièce, A petites pierres a reçu le prix d’écriture théâtrale de Guérande en 2006. Elle est montée par Ewelyne Guillaume avec de jeunes comédiens issus de Kokolampoe, le théâtre école plurilingue installé à Saint-Laurent du Maroni, en Guyane. L’histoire est édifiante. Dans un village africain aux mœurs très austères, une jeune fille fiancée à un jeune homme du village est séduite par un émigré de retour au village, auréolé du prestige du « Parisien ». Leur « affaire » est découverte. Gros émois au village. L’honneur du père, celui du père du fiancé sont bafoués. La règle doit s’appliquer : lapidation pour la fautive et amende pour le fautif. Cependant le séducteur n’est pas celui qu’on croit. Il est révolté par la sanction qui s’abat sur la jeune fille plus innocente que coupable et décide de la défendre.

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Appel : le théâtre paie sa dette à la Grèce !

theatre_grecAristophane, Eschyle, Euripide, Sophocle : Nous proposons de payer notre dette poélitique à la Grèce par une “Agora des mots et des idées“ où les artistes et les citoyens pourront dire à leur manière les mots d’hier et d’aujourd’hui le Jeudi 16 Juillet à 20h30 à la place du Petit Palais d’Avignon.
Nous, hommes et femmes dont le théâtre est une part de notre vie, devons tant à la Grèce.
Notre dette est immense.
Le théâtre et la démocratie sont nés en même temps, et au même endroit, sur l’Agora d’Athènes. Ils ont grandi au cœur de notre continent et du monde. Nous ne perdons pas la mémoire.
Nous croyons en l’Europe, celle du savoir et de l’imaginaire partagé. Nous croyons en l’Europe démocratique, celle où chaque citoyen compte pour un. Nous croyons que la crise actuelle sera demain un levier pour bâtir cette Europe-là, celle qui sera au service d’une mondialité de l’échange et du co-développement.
Nous sommes solidaires des Grecs, nous sommes à leurs côtés. Ils sont notre meilleur soutien pour chasser l’austérité de notre continent et remettre l’être humain et la solidarité au cœur de notre projet commun.

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« The great disaster » de Patrick Kerman,

MES Anne-Laure Liégeois
Festival d’Avignon, juillet 2015, La Manufacture

the_great_disaster— Par Michèle Bigot —

Voici surement le spectacle le plus original qu’il nous ait été donné de voir dans le off à Avignon ; et aussi le plus audacieux. La gageure repose moins sur le texte que sur la mise en scène, la plus minilaiste qu’on puisse imaginer.
Alors de quoi s’agit-il ? Le texte est le récit par une de ses victimes du naufrage du Titanic, le 14 avril 1912. Giovanni Pastore, travailleur italien clandestin, recruté pour travailler à la plonge, et plus particulièrement pour nettoyer les 3177 petites cuillers, est enfermé dans les troisièmes classes, avec les autres travailleurs qui n’auront pas la moindre chance de s’en sortir et vont périr noyés, prisonniers de la ferraille. Il revient en pensée sur sa vie : descendu des montagnes du Frioul, il va s’exiler comme nombre de ses compatriotes à la recherche d’un avenir meilleur. Il traverse la France où il est fort mal accueilli, l’Allemagne, en changeant de nom au gré des pays traversés : Giovanni Pastore devient donc Jean Berger, John Shepherd, Hans Schäfer, et finit par trouver du travail sur le paquebot Titanic, en route vers l’Amérique de ses rêves.

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Avignon 2015 (7) : Les fâcheux – Koltès, Molière

« Sous quel astre bon dieu faut-il que je sois né
Pour être de fâcheux toujours assassiné ? » (Molière)

Dans la solitude des champs de Coton

Koltès

— Par Selim Lander —

Qui ne connaît le titre, au moins, de cette pièce de Bernard-Marie Koltès montée pour la première fois en 1987 par Patrice Chéreau (auquel justement la Fondation Lambert rend hommage par une exposition en Avignon) ? Dans la solitude des champs de Coton est jouée aujourd’hui et pas par n’importe qui, puisque le comédien dans le rôle du client est celui-là même pour qui Koltès écrivit La Nuit juste avant les forêts et qui l’a créée, en 1977. Mais revenons au Champ de coton. Deux personnages se rencontrent la nuit, dans un lieu obscur : le « dealer » (mais le mot n’est pas prononcé ; il se dit simplement prêt à satisfaire tous les désirs, sans préciser lesquels) et le « client », lequel prétend aller à ses affaires et n’avoir besoin de rien. Il se revendique comme étant du monde d’en haut, où l’on travaille suivant des règles strictes dans des bureaux éclairés à la lumière électrique, contrairement à son interlocuteur qui se plaît dans la noirceur et se livre à des trafics de toute façon inavouables.

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Femme non rééducable

De Stéphano Massini
MES : Vincent Franchi

— Par Michèle Bigot —

femme_non_reeducableLa compagnie Souricière, créée en 2008 avec la vocation de défendre un théâtre de texte, s’est lancée avec Marat-sade de Peter Weiss en 2009. Après l’avoir présentée en octobre 2014 au théâtre de Lenche à Marseille, elle nous propose aujourd’hui, au théâtre du Balcon, dans le cadre du off du Festival d’Avignon, Femme non-rééducable, une pièce de Stéphano Massini.
Cette pièce a été jouée naguère dans une mise en scène d’Arnaud Meunier , avec Anne Alvaro dans le rôle d’Anna. Dans cette nouvelle mouture, mise en scène par Vincent Franchi, elle est magistralement interprétée par la comédienne Maud Narboni, endossant avec ferveur le rôle d’Anna Politkovskaïa, et son comparse Amine Adjina, qui lui donne la réplique dans tous les autres rôles.
Proche du théâtre documentaire dont elle hérite la structure fragmentaire, la pièce n’en reste pas moins une véritable tragédie dans sa composition, son intensité dramatique et la force de son héroïne, qui rejoint les grandes figures de la tragédie grecque, les grandes sacrifiées au pouvoir d’Etat : en voyant la passion de la vérité qui l’anime on pense à Antigone ; le sacrifice de soi évoque Alceste.

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Shakespeare à Avignon

Le roi Lear, MES : Olivier Py
Richard III, MES : Thomas Ostermeier

richard-III— Par Michèle Bigot —
Shakespeare a toujours été à l’honneur à Avignon, et certains cadres lui conviennent particulièrement: c’est bien sûr le cas pour la cour d’honneur du Palais des papes, ou encore la carrière de Boulbon, mais cette année aucun spectacle n’est donné dans la carrière en raison de la baisse des subventions. L’opéra grand Avignon est également un lieu propice aux mises en scène de Shakespeare en raison de sa taille, de son histoire et de la profondeur de sa scène. Un certain prestige s’attache à ces mises en scène, qui en général font date et attirent les faveurs du public. Les metteurs en scène sont conscients de ces enjeux, parfois douloureusement : voici ce que dit Olivier Py à propos de la cour d’honneur : « La cour d’honneur propose également son esthétique : il faut jouer la cour. Elle impose un combat avec les éléments , avec le ciel, avec la parole. Si on ne s’adresse pas au ciel on perd les vingt derniers rangs.

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« Aimez-moi » Suzy Singa dans une ode à Césaire le 15 juillet au TAC

Mise en scène de Aliou Cissé, Hervé Deluge et José Exélis !

aimez-moi— Dossier de presse —

Au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire de Fort-de-France) 19h 30

Dans « Aimez moi ! », injonction… Il est question de prendre le prétexte d’un jeu de mot, afin de pousser un cri à l’amour, un cri à la compréhension mutuelle, un cri pour le partage.
« Aimez moi ! », aime moi, aimez-vous dirions nous !
« Aimez moi ! » se veut être une ode à Césaire à travers le prisme et le regard d’une femme artiste, singulière et engagée.
Sous la forme d’un One woman show, Césaire, le poète, le Maire, l’homme, le mari, le visionnaire, le père est convoqué, présenté, décliné, analysé, magnifié, dit, conté, chanté et raconté.
« Aimez moi ! » ou la traversée d’un siècle, d’un Pays qui a accouché de cet homme baobab qu’est Aimé Césaire ; Aimez, Aimé Césaire, mémoire vive de nous mêmes. Le choix de cette forme reste dans l’esprit de sobriété qui a toujours animé Aimé Césaire et dans la culture créole, voire nègre en général, dans laquelle la femme est le « poteau mitan » de la transmission.

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Avignon 2015 (6) : Du Québec – Carole Frechette, Michel Tremblay et Nathalie Boisvert

La Peau d’Elisa

La peau d'Elisa— Par Selim Lander —

Après une première série d’articles consacrée au festival IN, il est temps de présenter quelques pièces du OFF et, pour commencer, celles de trois Québécois. Carole Frechette est une auteure reconnue qui écrit des textes souvent émouvants joués sur des scènes du monde entier. La Peau d’Elisa, déjà interprétée l’année dernière en Avignon par une autre comédienne, est jouée cette année et mise en scène par Mama Prassinos (accompagnée à deux moments du spectacle par Brice Carayol). Une femme se raconte, ou plutôt, comme on le découvrira, elle raconte des histoires qui peuvent ou non être les siennes. Quoi qu’il en soit, elle n’est pas comme toutes les femmes. Elle est perpétuellement anxieuse ; son corps, sa peau l’inquiètent. Est-ce qu’il n’y en a pas trop, de peau, sur ses joues, son cou, ses coudes, ses genoux ? Elle s’inquiète et interroge les spectateurs : qu’en pensent-ils ? Un tel texte, qui dégage une poésie douce-amère, réclame une interprétation à l’unisson. 

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Avignon 2015 (5) : Stéfano Massini / Anna Politkovskaïa

Par Selim Lander

Femme-non-reeducable-Jeremy-F-Marron-882x450Anna Politkovskaïa est morte en 2006. L’année suivante paraissait Donna non rieducabile, Memorandum teatrale su Anna Politkovskaja (Femme non rééducable) du dramaturge italien Stéfano Massini. Un texte écrit dans l’émotion de l’assassinat sauvage de la journaliste russe. Une pièce ? Non, un « mémorandum », autrefois on aurait dit un « tombeau d’Anna Politkovskaïa ». Un récit parfois pédagogique car il faut bien expliquer la situation, au besoin en utilisant des textes de la journaliste elle-même, souvent dramatique quand elle interagit avec son partenaire chargé de la sale besogne, celle qui consiste à interpréter les salauds auxquels A. Politkovskaïa s’est frottée, pour son malheur.

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Avignon 2015 (4) : August Strindberg

— Par Selim Lander —

Andreas1Après des succès initiaux, l’existence du romancier et dramaturge suédois August Strindberg (1849-1912) est devenue compliquée, malheureuse, déprimée, comme il le raconte dans son récit Inferno (1897). Le Chemin de Damas, qui date de l’année suivante, se situe dans la même ambiance. Le spectacle présenté, toujours dans le IN, par le jeune metteur en scène Jonathan Châtel, est une adaptation de la première partie de « Till Damaskus ».

Il faut d’abord parler du Cloitre des Célestins qui abrite les représentations, le lieu le plus magique du festival.

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« Instantanés d’infini » : un théâtre qui parie sur l’intelligence et la sensibilité

11 & 12 juillet 2015 au TAC de Fort-de-France à 19h 30

instantanes_infini-2—Par Roland Sabra —

Le théâtre d’ Annick Justin Joseph est empreint des conditions plus générales  d’émergence du théâtre en Martinique. Que serait celui-ci sans l’apport de la poésie césarienne ? Cette double filiation théâtre et poésie est au centre du travail « Instantanés d’infini » présenté dans le cadre du 44ème festival de Fort-de-France. La poésie est une échappée, une liberté, elle joue sur la polysémie, on comprendra que les rares endroits où elle est encore lue soient les lieux d’enfermements, comme les prisons. Le titre de la pièce d’Annick Justin Joseph est en lui-même énigmatique. Il tire du côté de l’oxymore. Comment ce qui est relatif à un instant donné peut-il être infini ? L’opposition des deux termes est redoublée par le pluriel d’instantanés et le singulier d’infini.
L’auteure ne cherche pas à rivaliser avec Césaire, Glissant etc. Non, elle n’a pas cette folie⋅ Elle en a certainement d’autres. La dimension poétique de son travail se situe dans une écriture théâtrale qui est davantage celle de la suggestion plutôt que celle de l’affirmation.

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Avignon 2015 (3) : « Les Idiots »

— Par Selim Lander —Les idiots

Après N° 51 venue d’Estonie, voici, toujours dans le IN, une pièce en russe surtitré. Kirill Serebrennikov, directeur du Gogol Center de Moscou présente une version scénique des Idiots inspirée du film de Lars von Trier (1995). Pour protester contre une société qui ne leur convient pas, quelques individus décident de faire les « idiots », c’est-à-dire de se comporter de manière ridicule et/ou choquante, comme par exemple se faire pousser dans une chaise roulante en imitant un infirme psychomoteur. Ils se réunissent dans l’appartement de la tante de l’un d’entre eux.

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Avignon 2015 (2) : « N° 51 – Mu naine vihastas »

Après le Richard III d’Ostermeier en allemand surtitré, un spectacle en estonien.

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— Par Selim Lander —

En 2004, deux Estoniens Ene-Lis Semper, vidéaste et scénographe, et Tiit Ojasoo, metteur en scène ont créé la compagnie « Teater n° 99 ». Ce nom revêt une signification précise. Leur premier spectacle portait le numéro 99 ; les suivants sont numérotés en comptant à rebours et ils préparent actuellement le n° 43. Celui présenté cette année dans le IN d’Avignon porte le numéro 51. Son titre en français explique l’argument de la pièce (« Ma femme m’a fait une scène et effacé toutes nos photos de vacances »). Ce dernier, cependant n’apparaît pas immédiatement. Au début, un homme se trouve dans une chambre d’un hôtel moderne, de bon standing.

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Avignon 2015 (1) : Shakespeare et compagnie

Par Selim Lander

richard3_c_arno_declairPremière journée au festival d’Avignon 2015 avec deux Shakespeare au programme. Le très attendu Richard III de la Schaubühne (Berlin), mis en scène par Thomas Ostermeier, à l’Opéra d’Avignon, et le Roi Lear présenté dans la Cour d’honneur par le directeur du festival, Olivier Py.

Le Richard III de Thomas Ostemeier

Grand succès de Richard III, qui tient essentiellement à l’interprétation de Lars Eidinger dans le rôletitre. Il joue avec un réalisme étonnant l’être contrefait, jaloux du monde entier, dévoré d’ambition et foncièrement maléfique imaginé par Shakespeare. Affublé d’une bosse sur l’épaule gauche et d’un casque de cuir, avec un soulier démesurément allongé qui dissimule une autre malformation congénitale, les jambes torves, vouté, la démarche ondulante, physiquement inquiétant,  il l’est plus encore par son cynisme, ses manipulations constantes, les mensonges grossiers et les clins d’œil destinés à nous rendre complices de ces crimes.

Richard restera toute sa vie avec sa bosse et ses jambes torves[i] mais connaîtra une transformation physique notable au moment de son accession à la royauté, grâce au corset qui fait disparaître son voûtement.

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« La Folie Lacan » : une vraie réussite

— Par Michèle Bigot —
folie_lacanSous ce titre délicieusement polysémique, où l’attelage du déterminant au déterminé produit des connotations maoïstes dans le goût des années 70, Philippe Boyau nous présente un spectacle relevant du théâtre documentaire dans sa meilleure et sa plus actuelle tradition.
Le texte résulte d’un montage à partir de présentations de malades que Jacques Lacan, Le psychanalyste et théoricien que l’on sait, homme de théâtre s’il en est faisait à l’hôpital Ste Anne. Mais c’est surtout le clinicien que l’on a cherché à faire revivre ici, dans une relation sensible à l’autre, avec une écoute, une manière de questionnement, une insinuation, une approche douce mais insistante, une façon habile de scander la parole du patient par des reprises, des échos, des questions, bref tout un art digne de la maïeutique.
La troupe a travaillé à partir du texte dactylographié de ces présentations : potentiellement théâtral à la fois par sa structure dialogale et par son statut de représentation devant un public, le matériau demandait à être théâtralisé dans sa forme : il a fallu styliser, couper les redites, trouver un rythme, un tempo, une progression dramatique pour passer sur scène.

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« Page en construction » : juste, sensible intelligent et drôle

— Par Michèle Bigot —

pages_en_constructionQue peut-on dire aujourd’hui de l’Algérie d’aujourd’hui? Qu’en disent les Français et qu’en disent les Algériens eux-mêmes ? Et quand on veut en parler, sur quel ton et sur quel mode ? Parler de la guerre, parler des exactions du GIA, de la persécution des journalistes, ou bien du vécu des enfants d’immigrés en France, de la discrimination et du racisme ordinaire, de l’emprise du fondamentalisme? Les sujets ne manquent pas, mais tout cela est à haut risuque et puis tout cela peut-il faire un objet théâtral ?
Voilà le défi que le metteur en scène et comédien Kheireddine Larjam a réussi à relever avec bonheur. Il a fait appel au dramaturge Fabrice Melquiot pour donner forme théâtrale à ce texte intitulé « page en construction ». Titre programmatique pour une pièce de théâtre qui se présente à bien des égards comme « work in progress », qui cherche sa forme en avançant et la trouve peu à peu de façon convaincante. Au moyen de techniques éprouvées telles que l’interpellation du public, la réflexivité, le recours à des hors-scènes tels que la vidéo, la BD, la musique instrumentale, efficaces parce que intégrés à l’histoire et complexifiant la structure dramatique sans la faire imploser, une forme singulière se dessine peu à peu.

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« Instantanés d’infini » d’Annick Justin-Joseph, mise en scène de l’auteure

instantanes_infiniAu T.A.C. ( Théâtre Aimé Césaire) à 19h 30 les 11 & 12 juillet 2015.

Elle, Ludivine, sujette à de « brusques absences », se fraie en réalité, chaque fois qu’elle le peut, un passage, dans la complicité en l’autre bord d’un photographe et d’un magicien. Sur le fil de cette drôle d’histoire aux allures de « shap » insolite, une voix tendue au téléphone : celle d’une femme encore belle, la mère, trop tôt séduite, puis… délaissée. Paroles, gestes, musique, réactivent au cœur du jeu, une authentique passion à être, en forme parfois d’arrêts sur un conte de nos réalités, pour une danse de la vie bien différente de ce qu’il est convenu de vivre, en l’exil banalisé de nous-mêmes. « INSTANTANES D’INFINI » ou la précision ludique d’un regard, la profondeur de la captation, en marge de toute tentation d’inertie, de peur ou de renoncement.

Ludivine / Audrey PAMPHILE
La mère / Danielly FRANCISQUE
Le Photographe / Ruddy SYLAIRE
Le magicien / DEVA
Scénographie /Création lumière /Environnement technique / Dominique GUESDON René –Marc OLIVIER
Effets sonores / Benoît Le FOURNIS
Régies techniques / SERMAC Théâtre Aimé CESAIRE- Costumes / DEYVA CREATIONSS et Chantal MARVILLE –
Photos/ Marie – Claire – DELBE – CILLA
Chorégraphie – Arts martiaux / Franck DEDE
Dramaturgie / Chant de la mère / Mise en scène / Annick JUSTIN JOSEPH

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Avec « Les Berlick » Ribes, Mrozek, Tartar et Molière étaient aux Trois-Ilets !

Reprise des activités en octobre 2015!

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— Par Carole Caillé —

Depuis 2009, au mois de juin, la Compagnie “Les Berlick” offre deux soirées de théâtre sur le Front de Mer de la Ville des Trois-Îlets. Ces présentations des ateliers enfants, adolescents et adultes sont pour tous l’aboutissement d’une année de travail sur les improvisations, puis sur l’adaptation d’un texte. Selon leur professeur et metteur en scène Arielle Bloesch, il s’agit du « dernier exercice pédagogique : la confrontation avec le public, cet instant magique de don et de partage ». Tous ont relevé le défi haut la main, dépassant ainsi leurs peurs pour trouver ensemble le plaisir de la scène.
Le mercredi soir, les enfants ont présenté une adaptation de la pièce “La chasse au renard” de l’auteur polonais Slawomir Mrozek, pièce à l’humour grinçant où le rire se mêle à la critique d’une société où “les privilèges étant abolis, tout le monde a le droit d’aller à la chasse… donc tout le monde a le devoir de chasser!” Si l’auteur dénonçait dans les années 1970 les dérives du communisme, on peut y voir aujourd’hui une critique d’un conformisme à l’extrême⋅ Et les enfants, malgré leur appréhension, se sont approprié les personnages riches en couleurs avec beaucoup de bonheur !

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Une soirée théâtrale pas comme les autres

Les Trois Grâces, Une bataille navale

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— Par Selim Lander —

Ce n’est pas d’hier que les comédiens excursionnent en dehors des salles de théâtre pour aller à la rencontre du public qui n’est justement pas habitué aux dites salles. Il est plus rare que les critiques se hasardent à les suivre. Mais la Martinique n’est pas Paris, on n’est pas sans cesse sollicité par des dizaines de spectacles nouveaux à voir. Aussi, lorsque la création mondiale des Trois Grâces (même incomplète car amputée du dernier acte) d’Appoline Steward, pièce primée à l’avant-dernier concours d’ETC-Caraïbe, est annoncée, on se précipite, fût-ce à la salle des fêtes de Rivière-Salée, lieu que l’on devine pourtant peu propice au théâtre. Et, de fait, la scène bien que surélevée ne l’est pas suffisamment pour que les spectateurs aient une vue confortable sur y-celle (la scène) en dehors des tout-premier rangs. Mais ne faisons pas de façons. Nous étions, en ce qui nous concerne, bien placé. Et la salle avait été aménagée aussi bien qu’elle pouvait l’être, profitant de deux poteaux pour distinguer l’espace de la scène de celui des coulisses improvisées.

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« Impromptu théâtral » au centre culturel de Rivière Salée le 23 juin 2015 à 19h 30

« Les Trois Grâces » & « Une bataille navale» m.e.s. d’Hervé Deluge. Entrée gratuite.

les_3_graces— Dossier de presse —

« LES 3 GRACES »

d’Appoline Steward

« Les 3 grâces » a reçu le 1er prix d’écriture théâtrale contemporaine de la Caraïbe – ville de Paris/ETC Caraïbe.

Texte réalisé dans le cadre d’une résidence d’écriture à la cité internationale de la ville de Paris.

L’auteur a été reçue au Bénin, au SITHEB (Festival International du Bénin), où la pièce a été mise en lecture par des comédiens africains.

Enfin, ce texte a été présenté au Festival « Francophonie en Limousin », dans une mise en lecture par des comédiens français.

En 2015, la cie Ile Aimée, décide de produire un spectacle, autour de ce texte, dans une mise en scène d’Hervé Deluge.

Synopsis

Trois sœurs « Lucie », « Marie » et « Marthe » vivent dans un grand appartement. Elles s’y trouvent confinées à cause du « petit crime » commis par l’une d’entre elles. En effet Marthe a ramené quelque chose à la maison.

Les deux autres femmes deviennent ses complices malgré elles… La peur, l’inquiétude, la folie s’installent dès lors.

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Stage d’impro avec la Cie théatrale TRACK 26 & 27 juin 2015

track_improL’improvisation théâtrale est le lieu du théâtre contemporain où dans l’instant de la représentation l’acteur est à la fois : dramaturge, metteur en scène, scénographe, et acteur : il joue en public sans texte prédéfini, sans mise en scène préalable, selon son inspiration. Elle fait appel aux différentes techniques de l’art dramatique mais aussi au chant et à la danse, et permet de développer la créativité, l’écoute et l’échange chez le comédien. Le théâtre d’improvisation est une technique de jeu dramatique utilisant l’improvisation théâtrale. Cela consiste en la création d’un spectacle ou d’une performance sur l’instant.
L’improvisation est un élément important de la formation de l’acteur, employée dans la plupart des cours d’art dramatique. Elle peut être utilisée par les acteurs pendant les répétitions d’une pièce de théâtre, ou pendant la recherche sur la construction psychologique de leurs personnages.

L’improvisation peut également constituer le principe fondamental d’un spectacle, comme pour la commedia dell’arte, les spectacles d’improvisation (Match d’improvisation, Café-théâtre d’improvisation, Catch impro…) et souvent le théâtre de rue. Elle devient alors un enseignement à part entière, avec des techniques particulières, c’est ce que l’on appelle communément l’improvisation théâtrale.

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« Théâtre à l’hôpital » d’Arrabal à Paiement au Centre Emma Ventura

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— Par Roland Sabra —

« Théâtre à l’hôpital » ! L’expression est polysémique à souhait. De quoi s’agit-il au Centre Emma Ventura à Fort-de-France ? Non pas d’un énième attelage boiteux entre art et thérapie dont on sait qu’il fricote avec l’imposture.
Comme le dit brutalement Enzo Toma le metteur en scène du Teatro Kismet de Bari en Italie : « Je ne crois pas en l’art thérapie. La thérapie est codifiable. Elle est chimie quand l’art est alchimie. Le médecin et les artistes doivent certes trouver un langage commun et travailler conjointement, mais l’art ne sera jamais une thérapie. L’art thérapie, c’est la mort de l’art. L’art est toujours en mouvement. Il est source de conflits et de désordres alors que la thérapie permet d’y remédier… »
A Fort-de-France il s’agit pour le moment d’un simple hébergement de l’atelier de théâtre amateur de L’Autre Bord Compagnie. Depuis 2013, tous les mardis soirs de 18h 30 à 21h 30 ils sont une douzaine à se rendre dans la salle polyvalente de l’hôpital pour se livrer au plaisir de la scène.

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