Catégorie : Théâtre

« Moun isi », un vrai succès populaire

Prolongation exceptionnelle le 28 ocotbre à 16h et 20h au Grand Carbet

— Par Roland Sabra —

« On peut être extrêmement vulgaire sans dire un seul gros mot », disait un critique après la sortie d’« Un air de famille », le film de Cédric Klapisch adapté de la pièce de théâtre éponyme d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, au cours de laquelle on assiste à un règlement de comptes lors d’un dîner familial, où tout le monde parle sans vraiment s’écouter, rongé par des rancœurs jamais tout à fait dépassées. On fête l’anniversaire d’une pièce rapportée à la famille et l’on attend l’épouse d’un hôte… qui se fait attendre !

Sur un plateau dont le décor a été réalisé par l’ESAT de Bellefontaine, il y a la Reine Mère, Mme Mounisi, (Jocelyne Béroard), acariâtre, emmerdailleuse dans l’âme, elle affiche sans aucune gêne sa préférence pour l’un de ses fils, méprise l’autre, bataille avec sa fille Léonie (Jann Beaudry), figure plus émancipée, un peu paumée parfois, célibataire qui entretient une relation cachée, plus ou moins satisfaisante avec Désiré, le tenancier du bar (Jean-Claude Duverger), assujetti à cette famille dont il n’est pas membre et qui se retrouve contraint au milieu d’affrontements familiaux qu’il cherche à fuir.

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« Le Processus », texte de Catherine Verlaguet, m.e.s. Johanny Bert, jeu Juliette Alain

►Vendredi 20 octobre.19H
Ancienne école Zozo de Séguiran / Ducos
► Samedi 21 octobre. 19H
Espace Korzémo de Champigny / Ducos

Texte inédit de Catherine Verlaguet
Mise en scène Johanny Bert
Avec Juliette Allain

« Le PROCESSUS » débarque en Martinique à destination des scolaires et uniquement dans les lycées. Du théâtre comme on en voit peu et une thématique sensible.
Cette pièce qui a fait le tour des lycées de l’Hexagone a la particularité d’avoir été conçue à l’intention des adolescents à partir de 15 ans.
Le texte de Catherine Verlaguet autrice, a d’abord été lu dans les classes puis la création théâtrale mise en scène par Johanny Bert a été pensée et élaborée pour permettre à chaque jeune d’être témoin d’une histoire intime et personnelle.
En effet, grâce à un jeu au casque, c’est au creux de l’oreille de chaque spectateur que la comédienne vient déposer son texte.
Cette proximité permet de toucher émotionnellement chaque spectateur de façon très personnelle, jeunes adultes comme parents. L’interprétation extrêmement juste de la comédienne Juliette ALLAIN en est renforcé tout au long de la pièce qui aborde la question avec finesse et humour, sans escamoter les doutes déchirants, le poids des conditionnements et du regard de l’autre.

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« Les deux moches du fond », texte & jeu Marie Salanon-Louisa, m.e.s. Pierre-Luc Scotto

19 & 20 ocotobre à 19h au TOM Croix-Mission

Sensibiliser au cancer du sein avec humour, et oui, c’est possible ! C’est ce que fait Marie Salanon-Louisa, ancienne patiente du Montpellier Institut du Sein (MIS), dans son One-Woman-Show Les deux moches du fond. À la fin de son traitement, la comédienne de la Compagnie « Les Quintessents » décide de retracer son parcours contre le cancer du sein, qu’elle aborde d’une manière simple et sans rancoeur.
« Monsieur Cancer, un naufragé qui s’est perdu dans mon corps et que je voulais aider à partir »

Synopsis :
Nutricula Turritopsis mène une vie trépidante. Prise dans le tourbillon de ses journées minutées, elle met à la corbeille depuis des années les invitations au dépistage du Cancer. Pourtant, elle avait déjà dû affronter cette maladie chez sa propre fille alors âgée de 9 ans… Est-ce la guérison de l’enfant qui a teinté d’un rose définitif la vie de sa mère? Peut-être. Longtemps après, et devant l’insistance de son entourage lors d’un repas de famille, Nutricula va finalement passer l’examen. Le résultat est positif.

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Ouverture de la saison au TNB : « Les Paravents », de Jean Genet

— Par Janine Bailly —

Représentée pour la première fois en France¹ en avril 1966 au théâtre de l’Odéon, par la compagnie Renaud-Barrault, dans une mise en scène de Roger Blin, la pièce intitulée Les Paravents, de Jean Genet – ce grand écrivain de la marginalité –, fit en raison de son sujet, scandale auprès des défenseurs de l’Armée, commandos de parachutistes ou anciens combattants nostalgiques d’Afrique du Nord et d’Indochine : si la guerre d’Algérie, terminée depuis quatre ans, n’est pas explicitement nommée, elle infuse bien dans toute la pièce… Le scandale fut tel qu’André Malraux, alors ministre des Affaires Culturelles, intervint dans une Assemblée houleuse afin de calmer cette agitation de mauvais aloi ! En 1983, la reprise de la pièce par Patrice Chéreau, au théâtre des Amandiers de Nanterre², provoquait encore des remous, et certains soirs, relate la comédienne Dominique Blanc, il fallait d’urgence quitter les lieux, en raison d’alertes à la bombe.

Aujourd’hui, au Théâtre National de Bretagne, c’est Arthur Nauzyciel qui relève le défi : le spectacle garderait-il cette odeur de soufre que d’aucuns lui ont attachée ?

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« Une Tempête » d’Aimé Césaire, m.e.s. William Mesguich

Première le jeudi 12  octobre à 19h 30 au T.A.C.

Les 12, 13, 14, 17,18, 19, 20, 21 octobre 2023

Une tempête est une pièce de théâtre écrite par Aimé Césaire, publiée et jouée pour la première fois en 1969. C’est une réécriture post-coloniale et anticolonialiste de La Tempête de William Shakespeare. La pièce a été jouée pour la première fois au Festival d’Hammamet en Tunisie sous la direction de Jean-Marie Serreau. Elle a été jouée plus tard à Avignon et à Paris. La pièce est une réflexion sur le concept de race, sur le pouvoir, et sur la décolonisation.

Personnages
Césaire se sert de tous les personnages de la version de Shakespeare, mais il précise qu’Ariel est un esclave « ethniquement mulâtre », que Caliban, l’esclave de Prospero, est un « esclave nègre » et que Prospéro est un maître blanc. Il ajoute le personnage d’Eshu, un « dieu-diable nègre ».

Ariel
Présentation du personnage
Parcours dans l’œuvre
À l’arrivée de Prospero dans l’île, Ariel est retenu prisonnier dans un arbre par la sorcière Sycorax, alors maîtresse des lieux. La condition de sa libération est qu’il se mette au service de son nouveau maître, dont il va devoir exécuter les nombreuses demandes : de ce fait, tout au long de l’intrigue, il utilise ses pouvoirs pour répondre aux requêtes de Prospero.

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« Moun Isi », une comédie d’Hervé Deluge

Les 5, 6, 7 & 8 octobre Salle Marcé à Saint-Joseph

Inspirée librement du film « Un air de famille » de Cédric Klapisch, lui-même, inspiré de la pièce de théâtre « Un air de famille » de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui, 
Mise en scène Hervé Deluge
Assistant Marc Julien Louka
Création lumières Bertand Caruge
Construction décor ESAT de Bellefontaine
Arrangements texte créole  Eric Pezo
Avec :
Jocelyne Bérouard, Hervé Deluge, Emile, Pelty, Jean-Claude Duverger, Caroline Savard, Jann Beaudry
le 5 octobre à 9h30 et 15h30
le 6 & le 7 octobre à 19h30
Le 8 octobre à 16h
Tarif : 20€
Infoline :0696 93 14 34

Synopsis de la pièce de théâtre « Un air de famille » dont sont inspirés le film de Cédric Klapisch et plus tard la pièce « Moun Isi »

Chaque vendredi soir, la famille Ménard se réunit au bar-restaurant de banlieue « Au père tranquille », tenu par l’un des fils, Henri. Ce soir-là est particulier : Philippe, le second fils de la famille vient de passer à la télévision régionale et son épouse Yolande fête son anniversaire.

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Le jeu de l’amour et du hasard », de Marivaux, m.e.s. Stéphane Lafaille, par la troupe de l’ATAMAC

Vendredi 22, samedi 23 septembre 2023 à 19h 30 au T.A.C.

En 2022, Stéphane Lafaille fonde l’ATAMAC, l’Atelier Théâtre Adultes en collaboration avec un petit groupe au sein de l’AMAC (Association de la Météo et de l’Aviation Civile) en Martinique. L’objectif de cette initiative est de stimuler la créativité et d’unir les esprits parmi les membres actifs et retraités de l’AMAC. Chaque mardi après-midi, les apprentis comédiens de l’ATAMAC se rassemblent pour travailler ensemble, embrassant pleinement l’esprit de vie associative qui promeut le dévouement, la générosité et le travail d’équipe.

Au cœur des activités de cette année, la mise en scène, l’étude et l’approfondissement des rôles occupent une place centrale dans une des pièces les plus jouées de par le monde : « Le jeu de l’amour et du hasard ». L’objectif est de donner vie aux personnages de manière éclatante, suscitant les rires du public pour une pièce comique à la fois divertissante et profondément contemporaine.

Dans sa comédie en trois actes Marivaux propose une exploration captivante des dynamiques amoureuses, des quiproquos comiques et des défis sociaux de l’époque. À travers l’échange d’identités entre deux aristocrates et leurs prétendants, la pièce plonge dans une série d’événements aussi hilarants que profonds.

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Prix ETC Caraïbe 2023 _ Texte francophone

— Communiqué de presse de ETC Caraïbe —

Melissa Mambo Bangala, lauréate du prix d’écriture théâtrale ETC Caraïbe du meilleur texte francophone, édition 2023

Le prix d’écriture théâtrale ETC Caraïbe du meilleur texte francophone, édition 2023, a été décerné, à l’unanimité du jury, à Melissa Mambo Bangala pour son texte Dictionnaire de la rouille.

Le jury, qui s’est réuni le samedi 16 septembre 2023 en visioconférence, a « récompensé un texte aux accents beckettiens, qui ne raconte rien pour mieux conter l’essentiel, le vivre ensemble. Recoudre le vivre ensemble, encore et encore, malgré l’apocalypse. Chaque personnage est avant tout un son, une musique, faisant de la pièce une belle orchestration de la parole. Une variété des personnages, des musiques et des énergies qui dynamisent le plateau. Un frottement de musiques. Une certaine maturité littéraire. Un beau texte pour le théâtre. »
Le prix sera officiellement remis lors des “Théâtrales de Novembre _ Rencontre des écrivaines et écrivains de théâtre », prévue du 06 au 11 novembre 2023 en Martinique.
Le jury a également accordé une mention spéciale au texte classé deuxième «L’Alphabet des gâchettes » de Frantz Kerby Mathieu.

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« Et que mon règne arrive », texte Léonora Miano, m.e.s. Odile Sankara

Vendredi 22 septembre 19h30 – Salle Frantz Fanon – Tropiques- Atrium

Communiqué de presse

Démenti

Un faux communiqué de presse, relatif au report de la pièce

« Et que mon règne arrive », circule sur les réseaux sociaux,

faussement attribué à Tropiques Atrium.

Le report de la pièce « Et que mon règne arrive » n’est point une déprogrammation. Trois membres de l’équipe, résidant au Burkina Faso n’ayant pu avoir leur visa en temps et en heure, n’ont pu voyager. Notre programmation est dédiée à la création artistique martiniquaise et également aux cultures du monde dont celles du continent africain. Par ailleurs, la culture ne devrait jamais être sacrifiée sur l’autel des enjeux politiques ou encore instrumentalisée par les stratégies géopolitiques. Nous sommes pleinement solidaires des artistes impactés par cette crise actuelle et nous restons déterminés à recevoir ce magnifique et percutant texte de Léonora Miano, mis en scène par Odile Sankara, à un autre moment de notre saison culturelle. »

Le Directeur, Manuel Césaire

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Congédier le stigmate, se réinventer, faire valoir ses droits sur le futur et contribuer à façonner les lendemains du monde.

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« Les mangeurs de cuivre », texte, m.e.s., scénographie de Bibatanko

Spectacle présenté le 09/09/2023 à l’Institut Français de Lubumbashi (RDC.)

— Rapport critique de  Trésor Mbikavu(*)

J’ai décidé de me tenir particulièrement ce soir devant mon ordinateur pour vous partager les impressions relatives à ma participation à la première représentation de Les mangeurs de cuivre, l’œuvre de Bibatanko ce samedi 09/09/2023 à l’Institut Français de Lubumbashi (Halle de l’Etoile).

Bibatanko, pour ceux qui ne le savent pas, est, avec Djo Kazadi Ngeleka, les deux dramaturges du Congo-Kinshasa à figurer parmi les 10 finalistes du prix RFI théâtre 2022 avec cette même œuvre dont l’institut Français de Lubumbashi a eu le privilège d’accueillir la première représentation.

Figure émergente dans l’écriture, surtout non-dramatique, elle a publié en 2019 Eveil, son premier recueil de poème et en 2021, elle apparaît dans une œuvre collective pour la jeunesse : Contes et fables pour enfants. Depuis sa sortie de la résidence d’écriture à la maison des auteurs des Francophonies des écritures à la scène, elle s’exerce au théâtre, tant par l’écriture que par la mise en scène. Si pour l’écriture Les mangeurs de cuivre est sa première pièce, du côté de la mise en scène, elle commence l’aventure en proposant au public, une adaptation de Les Audiences de Saint Pierre, une œuvre de l’auteur congolais Alexis Takizala.

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Au Théâtre du Peuple de Bussang : de Edmond Rostand à Yann Andréa (2)

« Je voudrais parler de Duras », à découvrir jusqu’au 2 septembre, les jeudi vendredi et samedi, à vingt heures.

— Par Janine Bailly —

Qui a pour habitude de fréquenter la saison estivale du Théâtre du Peuple de Bussang aurait pu s’étonner à la découverte de la proposition vespérale : « Je voudrais parler de Duras », une pièce courte, dont la durée limitée à une heure lui vaudrait bien de participer à ce que l’on nomme, sur l’île de la Martinique, Festival des petites formes. On aurait pu craindre que cette heure-là ne fasse pas le poids, face aux presque trois heures exubérantes de ce Cyrano de Bergerac donné en matinée, ne fasse pas le poids et ne suffise pas à nous “parler” de ce monument de la littérature qu’est devenue, au fil du temps, Marguerite Duras, ordinairement désignée par son seul patronyme – qui d’ailleurs n’est que d’emprunt ! Or il n’en est rien, tant cette heure, qui me parut trop brève, s’avéra être comme une bulle magique hors de la réalité, un moment de haute densité, un moment plein, mais aussi plain au sens ancien de plain chant puisqu’une voix, celle de Yann parlant de Duras, sera porteuse presque exclusivement du spectacle.

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Au Théâtre du Peuple de Bussang : de Edmond Rostand à Yann Andréa (1)

« Cyrano de Bergerac » : ou comment donner un nouveau visage à un personnage de théâtre devenu mythique

— Par Janine Bailly —

Si, par bonheur, en cette presque fin de saison, vos pas aventureux vous menaient au cœur du Massif vosgien, n’hésitez pas… à l’heure où les grands festivals d’été prennent fin, n’hésitez pas à faire, avant ce 2 septembre, un petit détour par le Théâtre du Peuple de Bussang. Niché sous les hauts sapins, altiers ou débonnaires c’est selon, l’insubmersible vaisseau de bois abrite cette année deux textes fort différents mais, chacun à sa façon, essentiels. Et qui, contre toute attente vous transportant d’Edmond Rostand à Yann Andréa et Marguerite Duras, ne vous sembleront à la réflexion pas si éloignés l’un de l’autre, puisque parlant tous deux d’amour fou, de déraisonnable passion, d’irrépressible besoin d’aimer. Histoire éternelle des hommes et des femmes, en somme !

La “grande pièce” se donne, en respect de la tradition, chaque après-midi du jeudi au dimanche, à quinze heures – il fallait que, déversés par le chemin de fer, les spectateurs parisiens puissent être présents dès le début de la représentation.

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Avignon 2023 vu par Michèle Bigot et Dominique Daeschler pour Madinin’Art

Le Festival d’Avignon est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde, par le nombre de créations et de spectateurs réunis.

Fondé en septembre 1947 par Jean Vilar avec l’aide de Jean Rouvet, sur la suggestion des marchands de tableaux Yvonne et Christian Zervos, ce festival des arts du spectacle est considéré comme le plus ancien et le plus célèbre de France. À l’origine simple Semaine d’art dramatique offrant alors trois créations dans trois lieux scéniques différents, cet événement devient en juillet 1948 le Festival d’Avignon.

La Cour d’honneur du Palais des papes est le berceau du festival, qui investit plus de 30 lieux de la ville, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, et sa région, dans des ouvrages d’art mais aussi des gymnases, cloîtres, chapelles, jardins, carrières, églises.

Le 5 juillet 2021, le metteur en scène et dramaturge portugais Tiago Rodrigues (alors directeur artistique du théâtre national Dona Maria II de Lisbonne) est nommé directeur du Festival d’Avignon pour succéder — à partir de 2023 — à Olivier Py à l’issue de la 76e édition du Festival qui se déroule du 7 au 26 juillet 2022.

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Première mise en scène de l’album « Mon Général Soleil » de Kebert Bastien

— Par Renel Exentus —

Le Centre des Arts de la Maison d’Haïti, laquelle vient de célébrer son cinquantième anniversaire de naissance, est un véritable lieu de créations artistiques à Montréal. Dans cet espace, plusieurs artistes conçoivent et présentent leurs œuvres dont la plupart sont de grande valeur. Après la performance, au début de l’année, des artistes en résidence Cindy Belotte et Mithra Rabel en danse, Alix Noel Gerry (Ali-X) en musique1, la soirée du 22 juillet 2023 a été l’occasion pour le talentueux musicien Kebert Bastien (Keb) de se produire. Après avoir été le coup de cœur du jury-musique l’année dernière, Keb a présenté au public montréalais la première mise en scène de son dernier album « Mon General Soleil, Mon Kammoken». Comme dans le cas de la pièce de Jesika de Faubert Bolivar et de l’Opéra de David Bontemps2, le public a accueilli avec enthousiasme la première adaptation au théâtre de l’album de Kebert Bastien.

Keb n’est pas à ses débuts en musique puisqu’il a déjà à son actif cinq (5) album en moins neuf (9) ans3.

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Voir la captation de « Je ne suis pas d’ici je suis ici », texte, m.e.s. & jeu Véronique Kanor

Disponible jusqu’au 15 septembre 2023 France Télévisions

Je ne suis pas d’ici, je suis ici est une mise en scène par Véronique Kanor de son ouvrage Éclaboussure (Présence africaine, 2020). Recueil de poésies engagées dénonçant la politique coloniale, Éclaboussure met en exergue la résistance du peuple noir. On y retrouve les grands axes du travail de la poétesse, écrivaine et dramaturge : elle y aborde les questions de l’identité, de l’exil et des problématiques liées aux sociétés afro-descendantes et décoloniales. Interprétée par la compagnie La Noiraude au Théâtre d’Outre-mer en Avignon, Je ne suis pas d’ici, je suis ici surprend autant par sa mise en scène proche de la performance, mêlant images projetées et chorégraphies, que par la puissance de son texte.

Voir la retransmission

Philippe du Vignal sur le Théâtre du Blog:

Véronique Kanor d’origine martiniquaise, dramaturge et poétesse éditée à Présence africaine, performeuse et réalisatrice de films documentaires a grandi à Orléans, vit à Fort-de-France mais aussi en Guyane et à Bordeaux. Elle a été animatrice sur des radios libres et journaliste à la télévision, avant de se consacrer à la réalisation de films sur les sociétés afro-descendante.

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« Carte noire nommé désir », texte & m.e.s. de Rébecca Chaillon, au gymnase du lycée Aubanel

— Par Michèle Bigot —

Ce n’est pas le tramway, mais le café que l’on nomme désir, slogan publicitaire oblige. Le titre annonce la couleur, littéralement. A la fois ironique, satirique et corrosif. L’ensemble du spectacle est à l’avenant, mordant, caustique, agressif, dérangeant. Le festival n’est pas dans sa zone de confort!

Dès l’entrée, vous êtes prévenus. Les femmes « noires et métisses afro-descendantes, trans ou non binaires ayant un vécu de femme » sont invitées à s’asseoir à l’arrière du plateau, sur des sofas moelleux, où elles seront servies en rafraîchissements. Le reste c’est le tout-venant du public, bonne bête à bétaillère, qui va se faire houspiller, provoquer, agresser. L’homme cis-genre noir égale l’homme blanc, même combat! Dans les gradins, bien serrés, pas de cadeau! Même faute, même punition.

Première scène, ou plutôt premier tableau de cette performance: une femme noire alourdie d’un corps énorme lave le sol (blanc, le sol), elle récure, elle frotte, elle s’échine, elle s’épuise et peu à peu se défait de ses vêtements (blancs) qu’elle transforme en serpillières . Elle souffre, et nous avec, mais ce n’est que le début.

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Née à Montreuil de parents martiniquais, elle fait scandale à Avignon : qui est Rébecca Chaillon?

Sa pièce « Carte noire, nommée désir » est l’évènement théâtral de l’année!

♦ Polémique au Festival d’Avignon : une pièce où « des bébés blancs sont embrochés par des acteurs noirs » accusée d’incitation à la haine

Le Festival de théâtre d’Avignon dénonce des attaques « racistes » contre des artistes

Bébés blancs embrochés, violences et racisme… ce que l’on sait de la pièce polémique au Festival In d’Avignon

Festival d’Avignon: Carte noire nommée désir, cette pièce qui fait polémique

Rébecca Chaillon, née le 25 octobre 1985 à Montreuil (Seine-Saint-Denis), est une autrice, metteuse en scène, performeuse et comédienne française.

Elle est également afro-féministe et militante queer, sujets principaux de son travail performatif.

Biographie
Jeunesse et formation
Rébecca Chaillon naît en 1985 à Montreuil de parents martiniquais. Son père est technicien en appareils de voies à la SNCF et sa mère est conseillère en assurance maladie à la sécurité sociale. Elle grandit à Beauvais et Creil en Picardie et passe un bac littéraire option théâtre. Parallèlement elle participe à une troupe amateur Le Goupil et à des petites compagnies comme la ligue d’improvisation théâtrale de l’Oise (ImproThéO), et à théâtre Tiroir.

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« Carte noire nommée désir », texte et mise en scène Rébecca Chaillon

Sur le plateau, huit femmes. Elles sont artistes et noires. Elles nous regardent avant de prendre la parole et, avec la plus grande des sincérités, déposent devant nous leurs trajets de vie en enchaînant des numéros sortis d’un conte afro-futuriste Leur sujet ? La figure de la femme noire comme objet de fantasmes. Une image bien lointaine de leur quotidien au creux d’une société française qui ne les autorise à être qu’au service des autres. Ensemble, dans un joyeux chaos, elles construisent un spectacle vérité qui fait magistralement voler en éclat l’imaginaire colonial et son cortège de clichés. Des clichés tenaces, racistes, sexistes… Rien de lénifiant ni de moralisateur pourtant. Ces huit guerrières de la performance irradient de leurs incroyables présences ce brillant et féroce brûlot qui dynamite nos repères dominants. D’une danse endiablée à une acrobatie aérienne ou à une session de twerk frénétique, Rébecca Chaillon, metteuse en scène, autrice et performeuse afro-militante noire née à Montreuil, a choisi ici un tout autre registre pour bouleverser nos repères : l’humour baroque, le détournement carnavalesque et surtout faire sororité.

Boudin Biguine Best of Banane de Rébecca Chaillon est publié aux éditions L’Arche (juin 2023).

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« Antigone in the Amazon », conception & m.e.s. Milo Rau

— Par Michèle Bigot —

Milo Rau et sa troupe du NT Gent een compagnie de l’atelier des activistes du MST revient en Avignon, aprè avoir présenté en 2018 La Reprise- Histoire(s) du théâtre (I). Si le festival d’Avignon n’a pas accueilli comme il l’aurait dû Augusto Boal, avec son Théâtre de l’Opprimé dont Milo Rau est le meilleur héritier, en revanche il a accueilli Christiane Jatahy par deux fois en 2019 et 2021. Or les points communs entre ces deux dramaturges sont légion. Outre le fait de travailler la vidéo de façon originale et de puiser aux sources grecques ( Notre Odyssée 1 &2 pour Jatahy, Antigone et Oreste à Mossoul pour Milo Rau) les deux se nourrissent de l’histoire et de l’actualité du Brésil, depuis la dictature (1964 à 1885) jusqu’à la lutte contre l’extrême droite de Bolsonaro et le soutien au MST (Mouvement des sans-terre). Dans Antigone in the Amazon, l’action se situe dans l’État de Parà, où la forêt amazonienne est en grand danger, victime du pillage organisé par l’agro-industrie. Le coeur du drame est constitué par le massacre de 1996.

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« Welfare », d’après Frederik Wiseman, m.e.s. Julie Deliquet, avec Astrid Bayiha, Salif Cisse…

Dimanche 23 juillet 21h10 sur France 4 ★ ★ ★ ★

La captation vidéo de Welfare en ouverture du Festival d’Avignon 2023 corrige certaines critiques qui portaient sur l’inadéquation du thème abordé avec le gigantisme de la Cour d’honneur du Palais des Papes (Cf nos articles). Les gros plans de la caméra contribuent grandemant à l’individualisation des personnages et des propos qu’ils tiennent. On aura plaisir a retrouver Astrid Bayiha, une habituée des plateaux martiniquais, remarquable, très investie dans le rôle de Mme Turner.

Frederick Wiseman, documentariste américain mondialement connu, a confié à Julie Deliquet, metteuse en scène passionnée de cinéma, le soin d’adapter l’un de ses chefs-d’oeuvre, Welfare, une fresque sociale foisonnante d’humanité. Tourné en 1973, Welfare est le portrait d’une institution, un centre d’aide sociale à New York, dont Frederick Wiseman filme tous les occupants et les rituels. S’y croisent travailleurs sociaux, sans-abris, mères célibataires, enfants et vieux. L’ahurissante diversité des problèmes sociaux, liés à l’absence de travail, d’argent ou à l’incapacité de certains à prendre soin d’eux mêmes, donne lieu à des rencontres et des dialogues puissants, tour à tour tristes, drôles ou étranges.

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« L’exercice du super héros », texte Sébastien Nivault & Martin Grandperret, m.e.s. Emmanuel Vérité

—Dominique Daeschler —

— Avignon 2023 —

Depuis quelques années s’est construit autour du théâtre de l’Oulle un ensemble appelé La Factory qui comprend deux autres salles la chapelle des Antonins et la salle Tomasi, permettant à l’année des résidences d’artistes et un lieu attentif aux compagnies régionales ( répétitions, aide logistique…)

La salle Tomasi accueille, parmi d’autres petite formes, L’exercice du super héros , un spectacle conçu et interprété par Sébastien Nivault( comédien) et Martin Grandperret (danseur). A partir de leur quotidien de travail d’ateliers de pratiques artistiques, ils repèrent, dans un groupe peu littéraire , le rétif, celui qui ne voit pas à quoi cela peut lui servir. Patrick le boxeur, c’est le pragmatique de service qui entrevoit une seule ouverture possible : que ces cours l’aident à draguer ! Appréhension par le geste, la parole, Sébastien et Martin se renvoient la balle, l’un danse quand l’autre parle et vice versa et surtout il joue tour à tour Patrick. Un joyeux punching ball entre les méthodes pédagogiques, leur nécessaire adaptation et leur réception se met en route. Bataille complice des approches psychologiques, analyses pleines d’humour, résistances et découvertes de part et d’autre.

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« Marguerite : le feu », texte et m.e.s. Emilie Monnet.

— Par Dominique Daeschler —

— Avignon 2023 —

Emilie Monnet, artiste multidisciplinaire autochtone travaille au Québec où elle a fondé une plate-forme nomade pour les arts vivants dédiée à la rencontre des artistes des peuples autochtones. Le chant, la danse, la performance sont au cœur de ses créations théâtrales, utilisant des processus collaboratifs et multilinguistiques.

Découvrant la vie de Marguerite Duplessis, née d’une mère autochtone libre et d’un père français et mise en esclavage, elle se penche sur un Canada raciste et colonialiste où les propriétaires pratiquaient la vente et l’achat d’êtres humains . Une mémoire toujours occultée, comme le montre en 2015, le refus du gouvernement conservateur d’ouvrir une enquête sur les femmes autochtones assassinées ou disparues.

Une Marguerite chorale ( 4 comédiennes d’origines différentes) va naître sous la plume d’Emilie, créant un dialogue entre le passé et le présent. Elle renvoie le combat de Marguerite Duplessis qui engage un procès pour faire reconnaître sa liberté et ne pas être déportée en Martinique, à toutes les oppressions faites aux femmes autochtones et afrodescendantes, à la violence des « starlight tours ».

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À Almada, « Ulysse de Taourirt » fait escale

Mon père, ce héros au sourire si doux (Victor Hugo, in Après la bataille)

–– Par Janine Bailly ––

« Conte-moi ô Muse l’homme aux mille tours qui erra longtemps sans répit […] Il endura mille souffrances sur la mer en luttant pour sa survie…» Ainsi l’aède grec, censé être Homère, ouvre-t-il son Odyssée par l’invocation à Calliope, la muse de la poésie. En écho, Abdelwaheb Sefsaf, le comédien chanteur musicien metteur en scène, responsable aussi du texte, ouvre de cette façon le spectacle : « Si tu hantes encore ce théâtre, Muse, conte-moi l’histoire de cet homme ordinaire au destin de héros ». Cet homme, ce héros à l’ombre duquel grandir, cet “Atlas soutenant le monde”, n’est autre que son père Arezki. Mais cet Ulysse, hélas ! sera sans Ithaque, qui construira en Kabylie la « maison de l’impossible retour ». Sa Pénélope, à lui dès l’enfance promise, il ira la chercher en 1960 – et ces moments où l’épouse apparaît ne seront vus que par le truchement de petits films projetés – puis repartira pour la France, après l’Indépendance, « le travail manquant en Algérie ».

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À Almada : A equipa, La enciclopedia del dolor

Un festival de parole et de mémoire

–– Par Janine Bailly ––

Auto-fiction, théâtre documentaire, théâtre documenté… il semblerait que ces formes, dont la première permet d’ailleurs la performance du “seul en scène”, fassent actuellement florès sur les scènes théâtrales. Est-ce un besoin de se dire, d’affirmer qui l’on est, le spectacle devenant alors une sorte de catharsis pour le comédien qui écrit, ou fait écrire un texte à partir de sa vie réelle, avant de l’interpréter, en personne ou non, sur scène ? J’ai déjà parlé de Hanane Hajj Ali se disant dans Beyrouth. Plusieurs autres spectacles ressortent, au Festival d’Almada, de ce genre.

La enciclopedia del dolor , Tomo 1, Esto no salga de aqui 

Interprété par l’acteur argentin Gonzalo Cunill, le texte est écrit et mis en scène par Pablo Fidalgo, originaire de Galice, ce qui apporte une distanciation bienvenue au spectacle, en raison du caractère éminemment intime et de la gravité des faits évoqués. Il s’agit en effet de relater des événements tragiques, ces agressions sexuelles dont furent victimes, dans les années soixante, nombre d’enfants, élèves d’un certain collège religieux de Vigo.

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Avignon 2022 & Almada 2023 : « Ulysse de Taourirt », texte & m.e.s. Abdelwaheb Sefsaf

— Par Michèle Bigot —

« O Muse, conte-moi l’homme aux mille tours qui erra longtemps sans répit… » Cet inventif des temps modernes, c’est Areski le père, autant qu’Abdelwaheb, le fils. Le premier est né à Taourirt en 1948, le second à Saint-Etienne. Le premier découvre la France, le second découvre le théâtre. Deux adolescences racontées en parallèle, sur le mode de l’épopée. Aventure, guerre, périls, souffrances et joies jalonnent les deux odyssées. Chacun incarne un héros contemporain, héros du travail et de la libération pour le père, héros du théâtre pour le fils. Et comme dans toute épopée, la poésie le dispute au drame, grandeur et misère s’y cotoient, l’humour et le pittoresque nourrissent le texte. Dense, riche, le texte est encore enrichi par la musique. Le récit est rythmé par la musique, le chant, la danse. Peu à peu le puzzle de ces deux vies parallèles se dessine, à la faveur d’un récit alternant les deux intrigues. Par une habile construction narrative, les scènes font alterner la vie au village de Kabylie et la vie à St-Etienne. Abdelwaheb raconte sa vie et celle des siens, la famille, les amis.

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