Catégorie : Théâtre

Une Antigone plurielle et collective

— Par Marina Da Silva —
Lucie Berelowitsch fait résonner la révolte d’Antigone dans l’Ukraine contemporaine avec des acteurs ukrainiens et français. Un chant de soulèvement et d’amour parfaitement composé.

antigone_lucie_berelowitschLa pièce s’ouvre par l’affrontement jusqu’à ce que mort s’ensuive entre Polynice et Etéocle dans une piscine désaffectée. Gladiateurs des temps modernes, leurs râles virils nous apitoient et nous irritent. A jardin, le chœur « cabaret-punk » des Dakh Daughters, accompagne cette lutte fratricide de chants qui étreignent l’âme. Ce collectif de comédiennes, chanteuses et musiciennes ukrainiennes engagées, est l’axe-pivot de l’Antigone que signe Lucie Berelowitsch. La metteure en scène de culture russe et française était invitée à créer à Kiev en avril 2015. Devant les traces des barricades de la place Maïdan, signes-témoins d’une guerre sans nom, elle s’interroge : « Que faire avec sa mémoire, comment honorer les morts, comment reconstruire à partir des cendres, comment réapprendre à vivre ?» Un questionnement à l’œuvre depuis l’infini du temps dans l’Antigone de Sophocle qu’elle va croiser avec celle de Brecht, inspirée de la traduction d’Hölderlin, pour éclairer la tragédie ukrainienne contemporaine.

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 » L’atelier » de J-C Grumberg dans une mise en scène de Julie Mauduech

3, 4, 6 & 7 mai 2016 19h 30 au T.A.C.

l_atelier

Résumé

Dans un atelier de confection, de 1945 à 1952, des employés travaillent et, entre rires et larmes, racontent leur vie pendant l’Occupation et dans l’immédiat après-guerre : un Juif qui a été déporté, un autre qui a vécu caché en zone occupée, une troisième qui s’est réfugiée en zone libre, une quatrième, encore, dont le mari a été arrêté et envoyé dans les camps, mais aussi des jeunes gens à peine touchés par la guerre et une femme dont le mari fonctionnaire a peut-être collaboré… Autant de destins différents qui se croisent et soulèvent tous la même question : comment vivre après le traumatisme de la guerre et de la Shoah

— Note d’intention par Julie Muaduech —

L’action de L ‘ATELIER prend place dans un contexte particulier. En effet, les scènes sont précisément datées de 1945 à 1952.

Elles se déroulent donc dans l’immédiat après-guerre. Les personnages ne cessent de faire référence au passé, notamment à la SHOAH, à l’extermination des juifs décidée par les nazis en janvier 1942.

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« Tribunal des femmes bafouées », prolongation

T.A.C. (Théâtre municipal de Fort de France Aimé Césaire), samedi 30 avril à 19h30

tribunal_femmes_bafouees-8L’épouse, le mari et la maitresse, répondront-ils à la question de la fidélité conjugale face au miroir de la Comédie créole ? Et puis, La fidélité n’est-ce pas pratiquer l’adultère essentiellement par la pensée ?

Zoom théâtral sur la fidélité conjugale au Théâtre Aimé Césaire de Fort de France

José Alpha, adaptateur et metteur en scène de la Comédie créole TRIBUNAL DES FEMMES BAFOUEES qui expose les passions sociétales, explique

La célèbre comédie Tribunal des femmes bafouées que vous cosignez avec Tony Delsham, est en rappel pour prolongation au Théâtre municipal de Fort de France, ce samedi 30 avril prochain. A quoi attribuez-vous un tel succès ?

José Alpha : … d’abord à la qualité des comédiens qui m’accompagnent sur le projet et puis à la pertinence des histoires développées par les personnages. Les comédiens sont formidables et transpirent de justesse dans la conduite des personnages issus du roman Fanm dèwo de Tony Delsham. Et puis, c’est bien à la demande du public qui s’est manifesté au terme du cycle de représentations du mois de mars dernier, que les comédiens sont ravis de retrouver ce nombreux public qui en demande toujours plus.

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Dom JUAN 2.0 : Pétillant pour de vrai, oui !

—Vu par José Alpha—

dom_juan-2_0-cDire que ce spectacle de la Cie des Asphodèles atteste de cette saine agilité et de cette intelligence vivace du jeu théâtral solaire, qui disparait malheureusement aux Antilles et singulièrement en Martinique, sous le poids de « pesantes et savantes préoccupations « sociopolitico scéniques et émotionnelles », est une vérité.

Voici développée là sous nos yeux, une belle leçon de jeux, de mise en scène de comédiens musiciens, chanteurs et « cabotins », issus des imaginaires de Lucas Franceschi, adaptateur et metteur en scène de ce Molière atypique traité au rythme de la rigueur de la Commedia del Arte. Ce metteur en scène comédien ne nous est pas inconnu puisque Michele Césaire, la directrice du Théâtre Aimé Césaire, nous l’avait fait connaitre avec « les Irrévérencieux » au mois de janvier dernier.

Sept comédiens (cinq hommes et deux femmes) tiennent une vingtaine de personnages tous plus « saltimbanques » les uns des autres, « prennent possession du plateau » équipé sur trois niveaux, d’échelles, de zones d’ombre et de plans inclinés, « pour créer un véritable dialogue avec le public. 

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Amateur en Mai au T.A.C.

amateurenmaiUne vie culturelle qui ne reconnaît pas la pratique amateur, c’est-à-dire la manière la plus forte et la plus partagée de vivre les arts, n’est pas une vie culturelle ouverte à tous.

Fleur Pellerin

26, 27 28 mai 2016 à 19h 30
La Réunification des deux Corées

De Joël Pommerat
L’Autre Bord Compagnie (Martinique)
Mise en scène de Caroline Savard et Guillaume Malasné

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« Amphitryon », m.e.s. de Guy-Pierre Couleau

Tropiques-Atrium : le 29 avril 2016 à 20h. Scolaires les 28 et 29 à 9h30

amphitryonSitôt sa nuit de noces avec Alcmène consommée, Amphitryon, général thébain, quitte sa jeune épouse pour aller guerroyer. Le dieu Jupiter, amoureux de la belle mortelle, profite de l’occasion pour se glisser dans son lit sous les traits du mari. Son allié Mercure monte la garde, après avoir pris l’apparence de Sosie, valet d’Amphitryon. Mais celui-ci est de retour au palais, précédant son maître pour annoncer sa victoire… et tombe nez à nez avec cet « autre moi ».
Dès lors, la pièce repose toute entière sur le motif du double et du miroir. Entre quiproquos, malentendus et rebondissements, Molière invente une fantaisie mythologique à grand spectacle, où les dieux descendus sur terre, rusés et manipulateurs, sèment la confusion et s’amusent aux dépens des humains, dupés de bout en bout et incapables de distinguer le vrai du faux.

Lire un résumé de la pièce

Amùphitryon a été créé comme un divertissement, à une époque où les scénographies se sont vues profondément et durablement enrichies des inventions de Torelli.

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Deux personnages d’immoralistes : « Dom Juan », « Le Bel indifférent »

— Par Selim Lander —

Dom Juan 2.0 Dom Juan 2.0 ou comment combiner l’écriture de plateau avec un texte classique

Molière et Dom Juan. Peut-on imaginer que cette pièce fut écrite dans l’urgence, pour pallier l’interdiction du Tartuffe, une pièce en prose, contredisant la règle des trois unités, qui n’eut que quinze représentations du vivant de Molière, bref rien qui puisse présager qu’elle soit considérée désormais comme l’un des chefs d’œuvre de l’auteur ? Le succès de la pièce est d’autant plus étonnant que si son sujet principal – l’impiété – pouvait faire scandale au XVIIe siècle, au même titre que celui de Tartuffe – la fausse dévotion – il ne peut guère toucher les Français d’aujourd’hui qui n’ont pas la religion comme principale préoccupation (on ne parle pas ici des islamistes qu’on n’imagine pas, au demeurant, en spectateurs de théâtre – ou des chrétiens intégristes qui ont besoin de quelque chose de plus provoquant que Molière pour se mobiliser).

Don Juan ou l’immoraliste. Contrairement à Tartuffe qui ne cesse de tenir des discours moralisateurs, Don Juan professe le rejet de toute morale autre que celle de ses plaisirs immédiats.

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Petites réflexions sans prétention

— par Janine Bailly—

Phedre(s) de Wajdi Mouawad, Sarah Kane et J.M. Coetzee mise en scene de Krzysztof Warlikowski au theatre de l'odeon du 17 mars au 13 mai 2016. Avec: Isabelle Huppert, Agata Buzek, Andrzej Chyra, Alex Descas, Gael Kamilindi, Norah Krief, Rosalba Torres Guerrero. (photo by Pascal Victor/ArtComArt)

Il semblerait qu’une mode sévisse actuellement au théâtre, comme si l’on était en manque d’œuvres originales à mettre en scène. Avec plus ou moins de bonheur, on « revisite » les œuvres du répertoire — sous certaines plumes il m’a même été donné de lire ce vilain verbe  de « dépoussiérer » —, on les adapte, on les change d’époques et de costumes, de lieux et de langages, on les résume et les allège ou les surcharge, on leur fait dire ce qu’au grand jamais elles n’auraient cru dire, irai-je jusqu’à écrire qu’on les triture et les tord et les malaxe en tous sens ? C’est là donc que se serait réfugiée une part essentielle de la créativité ? Ne boudons pas notre plaisir, ces manipulations font partie du jeu, et il est bel et bon que le metteur en scène prenne un point de vue qui lui soit propre, qu’il nous donne à voir le texte sous un angle singulier, et sous un éclairage qu’il aura privilégié, ceci à la condition que ce texte ne devienne pas qu’un simple prétexte.

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« Le bel indifférent » : pathétique !

— Par Roland Sabra —

le_bel_indifferent-2Un grand fauteuil, incommode sans doute. Une petite table basse avec un téléphone. Elle est déjà là, robe rouge seule sur le plateau noir. Seule c’est ce qui la définit le mieux. Elle attend. Le public entre s’installe, se salue, parle, papote comme si elle n’était pas là. Elle compte pour si peu. On le sait déjà. Imperceptiblement la lumière décline. La frontière entre l’avant et le début du spectacle est brouillée. Cette histoire n’a pas de commencement, ni de fin. Elle est de toujours, de toute éternité, sans époque et sans lieu. Une tragédie. Une tragédie de l’attente, de l’attente de l’autre, de l’amour pour l’autre, de l’amour bafoué, de la jalousie, de la solitude. Elle l’attend. Elle guette les bruits de l’ascenseur, de la cage d’escalier. Il arrive, s’installe dans le fauteuil, lit son journal. Sans un mot. Elle, elle parle, elle parle. Elle soliloque. Elle réclame. Elle menace. Elle dit aussi le mépris, la déchéance, l’obsession, l’argent, la violence et la haine, la mendicité amoureuse. Elle dit : « je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime ».

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« Dom Juan 2.0 », un parcours plaisant de la comédie à la farce

— Par Roland Sabra —

dom_juan-2_0-bLa pièce a été créée il y 9 ans et profilée de nouveau en 2014. Elle a son compteur un nombre respectable et enviable de représentations. Sa longévité est gage de qualité. C’est une adaptation réussie du Dom Juan ou le festin de pierre de Molière. La pièce on le sait a un statut d’hybridité. Elle ne respecte pas la règle des trois unités chère au théâtre classique. On ne sait pas toujours à quelle catégorie l’affecter. On l’évoque  donc quelques fois comme une tragi-comédie. Tous les metteurs en scène qui ont voulu ne s’en tenir qu’au texte rien qu’au texte ont été confrontés à cette hybridité, valorisant selon le cas tel ou tel aspect. Toute liberté prise avec le texte ne fait qu’amplifier, voire démultiplier ce questionnement.  Adaptation et / ou réécriture ? Le Robert définit l’une comme la « traduction très libre d’une pièce de théâtre comportant des modifications nombreuses qui la mettent au goût du jour ou la rajeunissent ». On peut l’entendre comme une tentative de réappropriation culturelle d’une œuvre culturelle ayant déjà une identité qui lui est propre.

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Au Théatre, il n’y a rien à comprendre, tout à sentir…

— Par José Alpha —

romyo_&_julie_alphaEn reprenant la maxime de Louis Jouvet, je m’autorise amicalement cette observation à la lecture de l’article paru le 15 avril dernier dans Madinin’art, l’organe critique des arts et spectacles vivants fort apprécié en Martinique.
Tenter de réduire la liberté du créateur du plateau théâtral, en l’occurrence celui de la tragédie romantique Romyo et Julie d’Hervé Deluge produite aux Tropiques Atrium les 14,15 et 16 avril dernier, ne peut selon moi avoir de sens pédagogique si on s’arc-boute à pointer les contre-nature, les gabegies voire les impérities du dramaturge qui poursuit pourtant son rêve de médiation à travers les histoires qu’il raconte avec ses acteurs, qu’il a su convaincre de l’estimable mission de son entreprise.
Tout en reconnaissant aimablement la jeunesse de l’histoire théâtrale en Martinique et dans les Antilles, même si, au demeurant, cette grande histoire qui trouve ses origines dans l’aire de l’esclavagisation, remonte au 18eme siècle dans l’archipel caribéen hispanophone et anglophone, certains critiques ne participent pas réellement à l’évolution perfectible de l’art à « jouer » les confusions, les dépassements, voire le mystère passionné des exaltations refoulées qui maintiennent les consciences dans l’immobilisme et la peur.

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« Le courageux petit Pépito » de Lucette Salibur

Vendredi 22 avril à 18h 30. Espace A’zwel

courageux_pepito-2Mise en lecture par Rita Ravier
avec Alex Donote, Rita Ravier, Ruddy Sylaire
CENTRE DE RECHERCHE
création et de diffusion théâtrale
Enfance et petite enfance
Une mise en lecture qui nous conte l’histoire d’un pays où aucune fleur ne pousse, où aucun oiseau ne vient chanter. Dame la pluie est retenue prisonnière dans un pays lointain. Que peut faire le courageux petit Pépito…
Centre commercial Lafontaine, Terreville, Schoelcher – Direction artistique : Lucette Salibur
Réservation : 0596 66 25 81 ou 0696 28 57 58 ou lazwel@gmail.com
L’espace A’zwel est conventionné avec la ville de Schoelcher, la Dac Martinique et est soutenu par la CTM
à l’espace A’ZWEL* des 2ans
18h30
Vendredi 22 avril

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Dom Juan 2.0, m.e.s. de Luca Franceschi

les 21, 22, 23 avril 2016 à 19h 30 au T.A.C

dom_juan-2_0— Dossier de presse —

Sept comédiens, cinq hommes et deux femmes, interprètent cette comédie qui compte une vingtaine de rôles. L’acteur ici ne se cache pas derrière son rôle, il existe en tant que tel, il est là pour nous raconter une histoire.
A l’heure du numérique, d’internet 2.0 et des communications virtuelles, où les relations se tissent par écrans interposés, réseaux sociaux et plateformes de rencontres, que reste-t-il des rapports humains, sincères et spontanés ?
En s’appuyant sur leur personnalité propre et la maitrise de rôles qu’ils interprètent avec autant de profondeur que de légèreté, les comédiens prennent possession du plateau pour créer un véritable dialogue avec le public. Un rapport ludique s’établit et introduit une idée de théâtre au présent.
Sous couvert de présenter un filage de sortie de résidence, les acteurs se présentent ici eux-mêmes au public à travers la pièce de Molière. En parallèle de leur jeu de comédien, ils se dévoilent au spectateur, dans leur rapport de groupe, leur fragilité, leur espièglerie, leurs doutes et coups de gueules.

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« Les Rencontres pour le lendemain » – Premier bilan

— Par Selim Lander —

mairie Saint-EspritOrganisées à la médiathèque du Saint-Esprit, à l’initiative d’un écrivain philosophe, Faubert Bolivar, épaulé par un petit groupe de volontaires passionné(e)s, les Rencontres du lendemain dont la première a eu lieu au mois de janvier 2016 se sont déroulées jusqu’ici au rythme annoncé d’une par mois. Il s’agit à chaque fois de donner à la personnalité autour de laquelle s’organise la soirée l’occasion de se faire connaître du public autrement que par ses œuvres, d’une manière plus personnelle, plus intime. Le déroulement de chaque soirée suit toujours à peu près le même canevas : les deux ou trois personnes que la tête d’affiche a souhaité avoir auprès d’elle pour témoigner s’expriment avant qu’elle ne prenne elle-même la parole, puis un débat s’ouvre avec le public. Dans les intervalles, un film peut être projeté à la demande de la personnalité invitée et les organisateurs s’arrangent pour lui ménager quelques « surprises » : la lecture à plusieurs voix d’un de ses textes, une chanson accompagnée au clavier ou au tambour, un témoignage qu’elle n’avait pas sollicité, par exemple de la part de quelqu’un d’éloigné qui se sera fait filmer pour la circonstance…

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Roméo et Julie : du théâtre populaire

— Par Selim Lander —

Voir la grande salle « Aimé Césaire » (on se Roméo et Juliedemande comment elle pourrait s’appeler autrement !) de l’Atrium pleine jusqu’au dernier balcon, lors de la dernière et dixième représentation (si nous avons bien compté et « scolaires » comprises) d’une même pièce a quelque chose de rassurant. Dans une petite île comme la nôtre, dont la population totale atteint à peine celle d’une ville moyenne de Métropole, il n’est pas si facile de rassembler autant de spectateurs pour le théâtre. Certes, le Théâtre municipal (inutile de préciser son nom officiel : on ne peut pas se tromper !) fait régulièrement le plein de trois représentations de la même pièce mais la « jauge » n’est pas comparable. Le Théâtre municipal a son public (un mélange étonnant de boulevardiers et de spectateurs prêts à avaler les expériences les plus contemporaines) ; l’Atrium, dans la grande salle, a également son public féru de musiques d’aujourd’hui et de théâtre « populaire ».

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« Le bel indifférent » Mise en scène : Aliou Cissé

Vendredi 22 avril à 20h -Tropiques-Atrium

le_bel_indifferent-1D’après l’oeuvre de Jean Cocteau.

Le Bel Indifférent a été écrit pour Edith Piaf et représenté pour la première fois en 1940 au Théâtre des Bouffes-Parisiens dans le décor de Christian Bérard. Paul Meurice donnait la réplique à Edith Piaf.
Il s’agit d’une courte pièce. Seul le personnage féminin parle. On assiste donc à un monologue. Un second personnage est en scène mais il ne parle pas.
La scène se passe dans une « pauvre chambre d’hôtel ». Une chanteuse de caf’conce, de retour de son tour de chant, attend son homme, Emile, un « gigolo », très beau, qui n’est toujours pas rentré. A son arrivée, elle lui fait une scène de jalousie terrible, lui demande où il était et le couvre de reproches. Pendant toute la scène, l’homme lit son journal et ne répond pas. Tandis qu’elle dévide ce qu’elle a sur le coeur, se décidant enfin à parler, il s’endort. Puis il se lève et s’apprête à partir. Comprenant qu’elle est allée trop loin, elle menace de se tuer et l’assure qu’elle l’attendra toujours.

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« Nos serments »? destinés à être violés…

— Par Michèle Bigot —

nos_sermentsNos serments

m.e.s. Julie Duclos

texte de Guy-Patrick Sainderichin et Julie Duclos

par la Cie L’In-quarto,

La Colline, Paris, 7-22/04/2016

Cette pièce au titre énigmatique est librement adaptée du film de Jean Eustache, La Maman et la Putain. Elle en reprend sans contrainte la thématique principale, celle des utopies amoureuses, telles qu’elles ont pris naissance dès les années 50 avec Sartre et Beauvoir et telles qu’elles ont été expérimentées par la jeunesse dans les années 70. En fait, le titre est inspiré par ce pacte que conclurent Sartre et Beauvoir, un engagement réciproque aux termes duquel chacun se devait non seulement de ne pas mentir à l’autre, mais de ne rien lui cacher ( La Force de l’âge).

Sans forcément en prendre une claire conscience, ils faisaient suite à une tradition bien établie dans la littérature française depuis Marivaux et sa Dispute. Aussi la pièce est-elle traversée par le souvenir de tous ces débats, et véhicule-t-elle toute une série d’échos, qui parcourent la littérature, mais aussi le théâtre et le cinéma. Si les auteurs font explicitement référence à Eustache, Sartre, Beauvoir et Marivaux, il n’en reste pas moins vrai qu’ils sont également redevables à Rohmer et à Bergman.

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« Romyo & Julie » : un symptôme de l’état du théâtre martiniquais

— Par Roland Sabra —

romyo_&_julie-0« Des actions contre nature produisent des désordres contre nature. »
William Shakespeare ; Macbeth (1605)

Disons le tout net de Roméo et Juliette il ne reste pas grand chose dans « Romyo & Julie » que nous présente Hervé Deluge, mais vraiment pas grand chose. Les rares traces de Shakespeare que l’on trouve dans le texte viennent d’autres œuvres de l’homme de Stratford-upon-Avon, de Hamlet déclarant à Ophélia « Doute que les astres soient de flammes, doute que le soleil tourne, doute de la vérité même, mais jamais ne doute que je t’aime » ou de la célèbre tirade de Shylock du Marchand de Venise :   « Un Juif n’a-t-il pas des yeux ? Un Juif n’a-t-il pas des mains… » par exemple. Il y a aussi du Jean-Paul Sartre, celui qui écrit “L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi mais ce que je fais moi-même de ce qu’on a fait de moi. ». Il y a aussi un petite pique gratuite à l’encontre de « Tous créoles » et encore un « Touche pas la femme blanche » de Marco Ferreri .

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« Romyo & Julie », adaptation et m-e-s d’Hervé Deluge

romyo_&_julieDans cette adaptation du texte de Shakespeare, l’amour se joue sur un fond socio-historique complexe, dans un monde en passe de renouveau. 1848, la France abolit l’esclavage des nègres dans les colonies.
Tout sépare Romyo et Julie, lui est le nègre qui avec son tambour annonce sur les habitations l’abolition.
Elle, est l’héritière des colons hostiles au changement. Pourtant, ils s’aiment d’un amour fou et sincère en dépit des lois, des préjugés et de toutes les manigances. Entouré d’une vingtaine de comédiens, danseurs et musiciens, Hervé Deluge propose une transposition caribéenne, qui tout en divertissant, se situe dans une césure historique qui témoigne du passage brusque d’une société esclavagiste à une société postesclavagiste, voire moderne -à l’image des États-Unis passant du président Lincoln au président Obama.

Hervé Deluge
Formé au Nowtéat, au CDR puis à l’École régionale des Acteurs de Cannes, il joue ou met en scène tous les styles. On lui doit plusieurs adaptations de Classiques, des mises en scène de théâtre de rue avec un sens de la surprise et du spectacle.
Après « Tartuffe » il s’ataque à  » Roméo et Juliette »
D’après Roméo & Juliette de Shakespeare
Création Tropiques Atrium Scène Nationale

Adaptation & mise en scène : Hervé Deluge

Collaborateur artistique : Michel Bourgade

Assistant : Marc-Julien Louka

Création Lumière : Dominique Guesdon
Scénographie : Maud Hostache
Consultant pédagogique : Jean-Durosier Desrivières

Photo-Vidéo : Frédérique Chantossel

Musique : Groupe Bulma : Maurice Mouflet, Eddy Erepmoc, Jean-Marc Réunif
© visuel : Frédéric Lagnau

Avec :

Jean José Alpha, Jocelyne Béroard, Sully Cally, Max Cicéron, Aliou Cissé, Françoise Dô, Jean-Michel Dubray, Sarah-Corinne Emmanuel, , Daniely Francisque, Marina Jean-François, Joël Jernidier, Francky Joseph, Jean-Claude Lamorandièe, Charly Lérandy, Marc-Julien Louka, Aymeric Manuel, Florine Mullard, Gustavo Paz, Emile Pelti, Yannik Rivalain, Robert Ténébay, Virgil Venance, Vincent Vermignon, Patrick Womba

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« Du domaine des murmures », ou de l’art de persévérer…

— Par Roland Sabra —

du_domaine_des_murmures-4Prenez le même texte, le même metteur en scène, la même scénographie, changez la comédienne et vous obtenez deux représentations, que dit-on ? Deux pièces de théâtre différentes. Le metteur-en-scène José Pliya et la comédienne, chanteuse et musicienne Léopoldine Hummel en ont fait la démonstration vendredi 09 avril 2016 au Tropiques-Atrium en nous proposant « Du domaine des murmures »  une adaptation du roman de Carole Martinez publié aux éditions Gallimard et ayant obtenu le prix Goncourt des lycéens en 2011.

Il y avait pourtant beaucoup à redouter de la transposition sur le dispositif très frontal propre à la salle Frantz Fanon d’une pièce jusqu’alors jouée dans des espaces intimistes, comme le caveau du Théâtre de poche de Montparnasse ou la petite salle du Théâtre des Halles d’Avignon. On se souviendra des critiques nuancées, ou réservées  exprimées dans Madinin’Art. D’autres venues de quelques sommités théâtrales dont on taira les noms et exprimées de vive voix allaient dans le même sens. Elles portaient sur l’usage jugé «  incongru », « anachronique » d’un micro de pied pour amplifier la voix de la comédienne.

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« Du domaine des murmures » en Avignon

Tropiques-Atrium le 9 avril à 20 h

DomaineMurmures_micro— Par Selim Lander —

Nous écrivions ceci après avoir assisté à une représentation du Domaine des murmures l’été dernier en Avignon :

Carole Martinez a obtenu le « Goncourt des lycéens » en 2011 pour ce roman qui se passe dans un Moyen-Âge de légende, de mystère et de foi. La foi est d’abord celle de l’héroïne, Esclarmonde, fille du seigneur des Murmures, qui décide de se consacrer à Dieu et de se faire emmurer vivante dans un cachot plutôt que d’épouser l’homme choisi pour elle par son père. Un bébé naît, qui porte les stigmates. Il n’en faut pas plus pour faire d’Esclarmonde une sainte. Telle est l’anecdote mais le roman vaut surtout par sa langue et par l’atmosphère pressante qu’il parvient à créer. On comprend que José Pliya, qui avoue une prédilection pour le Moyen-Âge, ait désiré l’adapter pour le théâtre. Créé en 2015 au Théâtre de Poche, à Paris, avec la comédienne Valentine Krasnochok dans une mise en scène du même J. Pliya assisté par Danielle Vendé, il est repris en Avignon avec désormais Léopoldine Hummel.

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Wajdi Mouawad va prendre la direction du Théâtre national de la Colline

wajdi_mouawadAprès une longue attente, l’auteur, metteur en scène et comédien libano-canadien Wajdi Mouawad a été nommé mercredi 6 avril directeur du Théâtre national de la Colline, l’une des plus grandes scènes françaises, par François Hollande, sur proposition d’Audrey Azoulay, ministre de la culture et de la communication.

« Cette nomination d’un auteur vient affirmer le choix d’un théâtre du récit, lyrique, populaire et métissé », explique la ministre de la culture, Audrey Azoulay, dans un communiqué. Dans son projet pour le Théâtre de la Colline, « il fait le pari de réunir créateurs, auteurs et penseurs qui voudront révéler, notamment aux adolescents, la nature politique de l’écriture et la place fondamentale qu’elle peut avoir dans la vie publique », précise le ministère.

Installé au Québec depuis 1983, Mouawad est très présent sur les scènes françaises et internationales. Il est artiste associé au Grand T, théâtre de Loire-Atlantique à Nantes depuis 2011.
Wajdi Mouawad est à l’affiche actuellement à Paris avec « Phèdre(s) », pièce portée par Isabelle Huppert et mise en scène par Krzysztof Warlikovski au Théâtre de l’Odéon, dont il a écrit la première partie.

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La Traversée Invasion !

— Par Michèle Bigot —

la_traverseeAutour de la figure féminine noire, l’Afropéenne Eva Doumbia avec sa
compagnie La Part du Pauvre / Nina Triban, envahit le théâtre autour de
trois spectacles et trois grands textes.
Insulaires (création) de Jamaïca Kincaid, Fabienne Kanor
La vie sans fards (précédé de) Ségou d’après Maryse Condé
La grande chambre de Fabienne Kanor

L’afropéenne Eva Dumbia, metteure en scène et sa compagnie  La part du pauvre/ Nina Triban et le théâtre de la Criée à Marseille nous proposent une traversée depuis les rivages africains de Sedou jusqu’au port négrier du Havre, en passant par les Antilles. Eva Dumbia présente ici trois spectacles et cinq grands textes, qu’elle revisite, adapte ou met en scène. Il s’agit de Insulaires ou Seul l’impossible pourra m’apaiser, spectacle créé à la Criée d’après des textes de Jamaïca Kincaid et Fabienne Kanor, La Vie sans fards précédé de Ségou d’après le récit autobiographique et le roman de Maryse Condé, et enfin La Grande Chambre mise en scène d’un texte de Fabienne Kanor (A Small Place).

Les trois volets du triptyque ont en commun d’articuler des destins et des paroles de femmes Noires.

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« Feu Tante Amélie » une comédie de Dominique Eulalie

 Samedi 9 avril 2016 à 19 h au T.O.M.

pkvs_feu_tante_amelie(Téat Otonom Mawon) à la Croix-Mission Fort-de-France par la Troupe PVKS ( Pa Vini Kon Sa) de Trinité

Feu Tante Amélie une comédie en quatre actes de Dominique Eulalie à la Salle Miroir du Vert-Pré
avec Joëlle Agricole, Rose Séjean, Iris Ramathon, Marlène Martot, Hervé Poilvé, Justin Amar.

La compagnie amateure « Pa Vini Kon Sa » (PKVS) reprend « Feu Tante Amélie » qu’elle avait présentée en 2013 au Festival de Trinité et qui avait reçu deux « Sucre »  d’interprétation celui d’or et d’argent. Rappelons que ce festival était le seul en Martinique à décerner des prix avec le concours de l’usine du Galion, les fameux « Sucre » d’or, d’argent, de bronze et d’orge. La compagnie PKVS fête cette année ses dix ans d’existence. Créée au moment ou Bérard Bourdon s’éloignait de Trinité, elle a depuis initié et développé un travail de quartier avec une exigence de qualité. Chaque mois de janvier elle offre une représentation de son travail de l’année précédente aux malades hospitalisés pour une longue durée à Trinité.

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Le procès du coq de Ti Sonson, Cocorico!

 Au T.A.C. le 9 avril 2016 à 19h 30

proces_coq_ti-sonson— Par Christian Antourel —

A la manière du Théâtre de boulevard, image à peine grossi d’une entreprise de pur divertissement, avec une dimension littéraire et esthétique bien déterminée pour une critique sociale réinventée.

Puisque les spectateurs ont aimé et en redemandent la troupe « Sa Se Nou » propose donc une nouvelle mouture revue et corrigée de ce spectacle joué en 2011 dans la plus pure tradition du théâtre populaire martiniquais. A peine rentré au pays, de métropole où il a vécu plusieurs année d’une longue carrière ; Ti-Sonson s’occupe d’élever des coqs de combat. Sa voisine de son coté élève des poules « bien éduquées » dont elle prend soin comme de ses propres filles. Elle refuse catégoriquement les germes des coqs dans les œufs de ses poules. Le tribunal jugera un procès humoristique, avec des rebondissements en cascades et malentendus qui rythment la pièce d’une agitation burlesque. Rire et humour seront au programme et s’enchaineront sans répit pour les spectateurs. Ici l’homme tranquille, dans un monde du bon sens se retrouve dans la personne du brave Ti-Sonson, l’exact contraire de la dame aux poules imbue de sa personne et fière de ses poules.

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