Catégorie : Théâtre

« La otra orilla » texte de Ulises Cala, m.e.s. de Ricardo Miranda

11, 12, & 13 mai 2017 à 19h30 au T.A.C.

Avec Nelson Rafaell MADEL et Astrid MERCIER
Dimwazell’Compagnie, après une résidence de création en Martinique et à Cuba, vous présente sa nouvelle création « La Otra Orilla » les 11, 12 et 13 Mai 2017 à 19h30 au Théâtre Aimé Césaire de Fort de France.
L’axe principal de cette compagnie est de produire et créer des échanges culturels entre la Martinique et l’ailleurs, et d’interroger, à travers ses projets artistiques singuliers, le monde et ses contemporains. Cette création est le troisième volet de notre « Entre deux rives », dont l’objectif est d’établir un pont entre la Martinique et Cuba.
L’auteur Ulises CALA (auteur contemporain cubain) a remporté de nombreux prix et a été Lauréat du prix « Textes en paroles » en 2008 avec sa pièce « La Otra Orilla »

Synopsis :Deux individus arrivent sur les rives d’un fleuve qui délimite deux lieux. C’est une frontière, ou, en tout cas, un passage qui conduit à un lieu différent. Un passeur doit rejoindre les voyageurs alors que des persécuteurs les guettent.

→   Lire Plus

L’homme-femme/Les mécanismes invisibles, ou comment dire l’indicible

— par Janine Bailly —

De la prestation de D’ de Kabal, que je ne nommerais pas “spectacle” puisqu’il s’agit bien ici d’un discours, à nous adressé sur le mode tout à la fois conatif et phatique, l’acteur délaissant même un moment la scène pour au-devant nous parler de son propre corps, puisqu’à mon sens le théâtre est plus convaincant quand par la fiction, fût-elle inspirée de la réalité, il “montre”,— alors que par le discours il argumente et “dé-montre” —, de cette prestation remarquable d’être sincère et inspirée, je retiendrai donc ces moments de grâce où délaissant l’ordinaire des mots, l’acteur atteint son but dans la fulgurance des images qu’il sait créer, dans la justesse et la clarté des métaphores qu’il sait si bien filer ! Les “paragraphes” démonstratifs, porteurs de didactisme comme parfois de chiffres, ne m’en ont paru que plus rébarbatifs, d’autant qu’ils prêchaient une convaincue. Et qu’au regard du visage très féminin de la salle, je n’étais certes pas la seule à être persuadée du bien-fondé de ces assertions. Pas la seule à savoir, si je reprenais dans un sourire les mots de Jules Renard, que le féminisme, c’est ne pas compter sur le Prince Charmant !

→   Lire Plus

D’ de Kabal rhétoricien

Variations sur « l’intégrisme masculin »

Par Selim Lander

Les Martiniquais connaissent bien D’ de Kabal qui s’est produit plusieurs fois chez nous… ou croyaient bien le connaître. Il se présente cette fois dans un seul en scène qui révèle d’autres facettes de son talent. Dans ce nouveau spectacle intitulé L’Homme-femme – les mécanismes de l’invisible, dont il a écrit le texte et assuré la M.E.S., il joue en effet moins que d’habitude avec un micro et exploite moins la tessiture étonnamment grave et métallique qu’il est capable d’atteindre. Il parle d’abondance, le plus souvent à voix nue, et cultive un registre intime. Il se présente tout d’abord vêtu seulement d’une jupe blanche qui crée un contraste pour le moins déroutant avec la barbe fournie et le corps massif. Malaise… lequel se trouve renforcé quand il entame son discours en dénonçant le mauvais procès qui est fait aux musulmans lorsqu’on leur demande de se désolidariser publiquement des djihadistes. À ce compte, en effet, on pourrait tout autant dénoncer le mauvais procès qui est fait aux Français dits « de souche » dont on exige repentance pour les crimes commis par leurs ancêtres colonialistes et esclavagistes…

→   Lire Plus

« L’homme-femme/ Les mécanismes invisibles » : de la déconstruction…

— Par Roland Sabra —

Texte, mise en scène & interprétation : D’ de Kabal

Homme aux talents multiples D’ de Kabal est rappeur, comédien, dramaturge, metteur en scène, slameur, c’est à ces titres, et sans doute  à d’autres, qu’il présente « L’homme-femme/Les mécanismes invisibles » le deuxième volet de ce qui n’est encore pour le moment qu’un triptyque mais qui ne demande qu’à s’enrichir et qui se nomme « Fêlures ». Fêlures ? De quoi s’agit-il ? Le Larousse précise le sens littéraire du mot : « indice d’un désaccord encore léger » et donne un exemple. fissure : Il y a une fêlure dans le couple. » Si D’de Kabal reprend à son compte cette définition on va vite s’apercevoir qu’elle est bien en deçà du propos et que la « fente étroite traversant l’épaisseur d’un objet sans qu’il y ait fragmentation » va très vite conduire à rien moins qu’à un hymne à la déconstruction. Le terme n’est pas neutre. Il est emprunté à Heidegger par Derrida qui voulait ainsi traduire Destruktion et Abbau que le philosophe allemand utilise dans Être et temps et qui impliquent une idée de démolition, d’annihilation empêchant ainsi de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans l’édification du concept et/ou de la réalité qu’il tente de cerner.

→   Lire Plus

« La Nuit des rois », de Shakespeare, m.e.s. de Delphine Cottu

5 mai 2017 à 20h Tropiques-Atrium

Théâtre-École Kokolampoe
Cie KS And CO
Traduction : Ariane Mnouchkine
Mise en scène : Delphine Cottu, artiste résidente du Théâtre du Soleil
Assistante à la mise en scène & Dramaturgie : Laure Bachelier-Mazon
Costumes : Antonin Boyot Gellibert
Création lumière : Frédéric Dugied
Scénographie : Pierre Mélé
Ce spectacle de fin de formation de la seconde promotion du Théâtre-École Kokolampoe (TEK) de Saint Laurent-du-Maroni, créé par Ewlyne Guillaume et Serge Abatucci, fait entrer ces jeunes artistes dans la vie active.
La première avait présenté en 2014, Le Songe d’une autre nuit, d’après Shakespeare.
Le TEK a initié un projet exemplaire d’école où durant 3 ans de jeunes guyanais, en majorité issus des peuples bushinengués, se forment aux métiers d’acteur et de technicien du théâtre.
Delphine Cottu, du Théâtre du Soleil, a mis en scène cette pièce qui renferme un trouble, un mystère et interroge le cheminement du désir.
Les langues des comédiens -Djuka-Saramaka-Portugais-Néerlandais- font entendre le texte de manière inédite. Chacune apporte au rire, à la puissance des images et au rythme de Shakespeare son propre mouvement et ouvre le sens.

→   Lire Plus

Littérature et théâtre, pour affirmer notre humanité

— par Janine Bailly —

Littérature : Ta-Nehisi Coates : Le grand combat

Théâtre : Aimé Césaire : La tragédie du roi Christophe

A l’heure où une partie de la France, pour contrer justement la montée des racismes et de la xénophobie, s’apprête à voter, contre ses convictions intimes, en faveur d’un candidat qui n’est pas plus celui de son choix que celui des humbles, à l’heure où surgissent, venues de différents horizons, des créations artistiques qui nous parlent de notre monde, de ses pulsions inavouables, des souffrances infligées à maintes communautés, il me semble bon de parler des luttes courageuses qui y afférent. Car, ainsi que le dit le musicien Jordi Saval sur la station radiophonique France Inter, il faut que les arts, quels qu’ils soient, servent à quelque chose et, « si la musique, et les autres arts, ça ne sert pas pas à faire que les êtres soient meilleurs, alors ça ne sert à rien ! »· Comment ne pas le croire, lui qui est allé dans la jungle de Calais offrir aux émigrés, « gens qui fuient l’horreur de la guerre, hommes en détresse » le réconfort d’un généreux concert⋅

Interpellée par l’article « Je ne suis pas votre nègre », paru sur le site Madinin’Art, il me faut ici parler d’identité noire, puisque dire que le problème de couleur n’existe pas s’avère malheureusement être encore du domaine de l’utopie.

→   Lire Plus

En avril, le théâtre comme interpellation

— par Janine Bailly —

À Tropiques-Atrium : « M’appelle Mohamed Ali »

Au théâtre Aimé Césaire : « Ô vous frères humains »

Aujourd’hui, entrée dans cet âge où l’on peut sur soi et ses chemins de vie se retourner, il me semble juste de dire que tout acte théâtral, qui m’a fait grandir et comprendre le monde comme il va, était un acte engagé, non pas essentiellement au sens politique du terme, mais engagé toujours auprès des hommes, engagé car inscrit dans une dynamique de progrès et de cheminement vers une société plus juste, plus tolérante et plus belle. Les deux derniers spectacles, vus à Fort-de-France, en dépit de certaines faiblesses m’ont confortée dans cette idée— utopique ? — que le théâtre est vital, et que par les arts on pourrait bien tenter de sauver le monde !

« M’appelle Mohamed Ali » est un monologue écrit, avant et pendant le spectacle, car au texte initial s’adjoignent des propos liés au lieu et à l’actualité. Un monologue écrit-improvisé-joué, qui se voudrait dialogue, mais qui est plutôt une sorte de longue conversation à sens unique proposée à la salle.

→   Lire Plus

L’Histoire du Royaume de Mirpou

Samedi 29 avril 2017 à 17h. Tropiques-Atrium

De Stanislas Sauphanor
Cie OeilduDo
Texte & Mise en scène : Stanislas Sauphanor
Avec : Stanislas Sauphanor & Virginie Brochard
Création lumière : en cours
Costumes & Scénographie : en cours

Prix Etc_Caraïbe 2015 – Meilleur texte jeune public

Il était une fois l’histoire d’un royaume gigantesque dirigé par un roi exceptionnellement bête. Après avoir renvoyé sa femme, il décide d’organiser un grand concours pour trouver une nouvelle reine.
Celle qui sera choisie sera la belle Dina, jeune fille courageuse de la famille des Padaccords. Comme le nom l’indique, cette famille indocile est incapable de se soumettre aux lois tyranniques. Mais à Mirpou, l’insubordination est interdite sous peine d’être jeté aux lions. Et l’arrivée d’un nouveau premier ministre qui exige que tous les sujets lui fassent une déclaration
d’amour et d’allégeance ne vient pas arranger les choses…
Cette pièce est inspirée à la fois des Contes des Mille et une Nuits et d’Esther de Racine, mais avec la fraîcheur de ton des films d’animation des studios Pixar ou Dreamworks.

Stanislas Sauphanor
Il débute le théâtre aux Antilles, puis participe à la création de la première mise en scène de Jeanne Moreau dans Un Trait de l’esprit, au Théâtre National de Chaillot.

→   Lire Plus

Albert Cohen black-blanc-beur

— Par Selim Lander —

Un texte contre le racisme, un récit, pas une pièce de théâtre. Un vieil homme se remémore un incident de son enfance au cours duquel il s’est découvert brutalement autre que celui qu’il croyait, un être susceptible de provoquer la haine et le mépris ; dans sa logique enfantine, il a conclu qu’il était sans doute méchant pour être maltraité ainsi, sinon lui du moins sa race. Cela se passait à Marseille, tout-à-fait au début du XXe siècle. Sa famille s’est installée depuis peu dans le midi de la France, un pays qu’il idéalise, qu’il idolâtre même s’il faut en croire son récit, au point d’installer sur une étagère de l’armoire de sa chambre une sorte d’autel couvert de reliques des gloires de la France telles qu’il peut les percevoir, à neuf ans, jusqu’à un sachet de terre des colonies acquis auprès d’un de ses camarades d’école, graine d’escroc ! Au retour de l’école, le petit Albert s’est arrêté pour écouter un camelot dont il admirait la faconde, l’art de manier cette langue française tant aimée. Las, le bonimenteur a repéré bien vite en lui un « youpin », le lui a fait savoir et lui a enjoint de déguerpir.

→   Lire Plus

« Ô vous frères humains » : au cœur d’une énigme

Jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017, 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel —

Le livre d’Albert Cohen «  Ô vous frères humains » est publié en 1972 alors que l’auteur atteint l’âge de 77ans. C’est un écho que nous rapporte Albert Cohen, une anecdote qui a son origine au mois d’août dans une rue de Marseille. Il confie un souvenir qui le hanta toute sa vie : un enfant juif de 10 ans né à Corfou en Grèce découvre un jour la haine et le rejet dans les paroles d’un camelot occupé à vendre des bâtons de détacheur. Cet enfant, c’était lui.

Des questions innocentes, justes humaines telles que : comment se forge un regard ? Qu’est-ce qu’une image? Comment retrouver la gratuité de l’existence, aimer et être aimé ? taraudent la mémoire du gamin  et interrogent son identité blessée Il a ressenti la peur du rejet, a entendu des insultes dans leur version brute violemment antisémites et a vu la haine dans les yeux d’un camelot au demeurant sympathique, il est tombé en arrêt devant cette inscription sur un mur « mort au juifs.»

→   Lire Plus

« Laisse tomber la neige », texte de Pierrette Dupoyet, m.e.s. Jean-José Alpha

27, 28, 29 avril 2017 à 19h 30 au T.A.C.

Avec Elisabeth Lameynardie  & Yva Gaubron.

Lire les critiques publiées sur Madinin’Art

Antonia D, cette jeune femme qui a tué par amour, dit-elle, sera devant les jurés des Assises publiques de Fort de France, le jeudi 27, vend 28 et samedi 29 avril 2017 au Théâtre Aimé Césaire de la Ville de Fort de France. Après 8 années de détention en milieu spécialisé, elle décide de faire la lumière sur ce crime ; elle explique les raisons de son acte .

Qui est Elisabeth Lameynardie ?
Elle a approché la pratique théâtrale par l’atelier Théâtre du SERMAC (2012) . Elle est dirigée depuis cinq ans par José Alpha, depuis la comédie dramatique « Le métro fantôme » de Amiri Baraka ( Leroy Jones). Cadre de l’Education nationale, la comédienne bénéficie d’une observation objective des comportements, des réactions et des projets de la jeunesse. Elle s’investit actuellement dans la tragédie comme un exutoire de la dépression sociale…
Que nous révèle cette tragédie ?
Plaidoyer pour une folie raisonnable ? Réquisitoire contre la détention arbitraire ? Ou vrai crime d’amour ?

→   Lire Plus

L’Homme-Femme. Les mécanismes invisibles

Jeudi 27 avril 2017 à 20h. Tropiques-Atrium.

De D’ de Kabal

Cie R.I.P.O.S.T.E.

Sur scène, un homme seul. Dans ce qui semble être un vestiaire, l’homme parle seul, à lui-même, comme une litanie. Qu’a t-il de si précieux à dire qui le rend si nerveux ?
Ce soir, dans ce vestiaire, il a décidé de prendre la parole, pour lui, pour eux, de parler de ce dont ils ne se parlent jamais, de cette douleur muette. De ce silence qui existe entre eux tous. Cette difficulté d’être un homme.
Ça veut dire quoi être un homme, d’abord ? Et puis, l’homme peut-il être un féministe comme les autres ? Il est évident que non. Un autre homme est-il possible ?
Ce spectacle, le premier d’une série sur les mécanismes de domination masculine, se prolongera par des actions culturelles, des ateliers sur ce thème.

D ’ de Kabal
Rappeur à l’origine, dans les années 90 avec le groupe Assassin entre autres, il se lance dans le théâtre, puis le slam en 2001, dont il devient très vite l’une des figures de proue.

→   Lire Plus

L’atelier d’écriture théâtrale de Paul Emond

— Par Selim Lander —

L’association ETC-Caraïbe (« ETC » pour Ecriture Théâtrale Contemporaine), basée en Guadeloupe et en Martinique, organise chaque année un concours d’écriture destiné alternativement aux adultes et aux lycéens, systématiquement préparé par un atelier d’écriture sous la houlette d’un auteur confirmé. Cette année vient le tour des adultes (voir les modalités du concours sur le site d’ETC-Caraïbe). Après une première session en Guadeloupe lors de la semaine du 3 avril, ce fut le tour de la Martinique du 10 au 14 avril, à raison de 6 heures par jour. Le but de ces ateliers est double : développer la créativité des participants tout en leur fournissant des outils indispensables pour réussir une pièce de théâtre (chacun comprendra, en effet, qu’on n’écrit pas une pièce comme un poème ou un roman). De surcroît, le fait de rassembler plusieurs auteurs dans un même lieu pendant une durée conséquente permet de découvrir d’autres imaginaires et d’autres langues, éventuellement de s’en nourrir – ce qui n’empêche pas que chacun garde sa personnalité propre.

→   Lire Plus

« Le marmonneur providentiel »

21 avril 2017 à 20h Grand Carbet de Foyal

« Un marmonneur providentiel? Je suis un Gueuleur » de Hervé Deluge

On connait bien Hervé Deluge . Il a  travaillé ces derniers temps sous la direction de Lucette Salibur. Les résultats étaient inégaux, avec une question lancinante : qui du comédien ou du metteur en scène devait payer la facture? Le spectacle proposé les 20 et 21 novembre 2008 à l’Atrium donne une réponse en forme de pirouette. Hervé Deluge se met en scène lui-même. Avec un coup de main de Rudy Sylaire il est vrai. Le matériau central d’ « Un marmonneur providentiel » est tiré de « Cahier d’un retour au pays natal », « Et les chiens se taisaient » et aussi d’autres textes césairiens. Hervé Deluge connait son Césaire. Une des qualités de ce travail, il en a plusieurs, est de mettre en évidence une force d’interprétation du verbe du poète qui le porte à une telle incandescence que la forme se consume ne laissant subsister que le trait acéré qu’elle enveloppait. Hervé Deluge  a fait une vraie lecture des textes de Césaire, en se les appropriant de façon charnelle, en leur faisant l’amour, et nous les restituant, transformés par la seule magie du dire, en une langue presque naturelle.

→   Lire Plus

« La tragédie du roi Christophe » sur France Ô ce soir à 23h 35

Lire la critique de  Dominique Daeschler sur Madinin’Art

LA TRAGÉDIE DU ROI CHRISTOPHE
de Aimé Césaire – mise en scène Christian Schiaretti
réalisation Greg Germain
16 avril – 23h35 sur France Ô

La tragédie du roi Christophe de Aimé Césaire est l’histoire d’un esclave Haïtien, Henry Christophe, qui régna sur le nord d’Haïti de 1811 à 1820 après la révolution triomphante menée par Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines.
Cette pièce met en scène le destin tragique d’un homme et d’un pays. Elle décrit la lutte du peuple haïtien pour sa liberté, mais aussi le combat mené par un homme politique qui voulait renouveler la grandeur de son pays. L’histoire débute après la révolution haïtienne. Une fois l’indépendance conquise et le règne de Jean-Jacques Dessalines achevé, Henri Christophe est nommé Président de la république par le Sénat.
Il refusera ce titre, fondera un royaume au Nord. Manquant de mesure, il pousse le peuple vers des conditions de travail extrêmes et cruelles… Cette pièce donne à voir la reconstruction et la quête de reconnaissance d’un pays stigmatisé par son passé colonial.

Plus de trente comédiens et comédiennes se partagent la scène, quelques uns issus du célèbre collectif Beneeré du Burkina Faso.

→   Lire Plus

Au nom de la mère, du fils et de l’intégrisme

— Par Gérald Rossi —

« Le fils », texte de Marine Bachelot Nguyen, m.e.s. de David Gauchard.

David Gauchard dirige le Fils, un texte de Marine Bachelot Nguyen sur une dérive dans les brumes de la droite extrême, avec Emmanuelle Hiron. Saisissant.

Froid comme une chapelle. Propre. Net. Sobre. Un cercle de bois clair, comme pavé, occupe le centre du plateau. Au bord, un clavecin. De bois clair aussi. Et un siège. Et des lumières jaune doré (de Christophe Rouffy) qui délimitent cet espace. Tour à tour, cette piste sera la rue, l’intérieur familial, la pharmacie, l’église, ailleurs. La neutralité est parfaite. Pour résonner de propos qui ne le sont pas.

David Gauchard, qui a commandé le texte à Marine ­Bachelot Nguyen, a conçu un décor minimal pour cet objet théâtral aux prises avec l’actualité récente et présente. Même si traitée par une microfacette. De celles qui aveuglent le plus, parfois. « Après des années à mettre en scène des œuvres du répertoire, j’ai ressenti l’urgence de parler des clivages qui sous-tendent notre société, de toutes ces haines qui deviennent ordinaires », explique David Gauchard.

→   Lire Plus

« Soudain l’été dernier » de Tennessee Williams, m.e.s. de Stéphane Braunschweig

— Par Roland Sabra —

Avant que la pièce ne commence l’immense rideau de l’Odéon, en plastique semi-transparent ce soir-là, laisse deviner l’exubérance subtropicale du décor. Il représente le jardin de la luxueuse résidence de la richissime Mrs Violet Venable, une veuve qui ne cesse de pleurer la mort de Sébastian son fils unique, survenue l’an dernier à Cabeza de Lobo une station balnéaire espagnole. Sa nièce Catherine Holly, qui a assisté à la mort de Sébastian, est sujette à des hallucinations hystériques, à caractère obscène lorsqu’elle évoque les circonstances de la mort de son cousin. Violet Venable ne supporte pas que la réputation de son jeune poète de fils soit écornée par de tels récits qu’elle estime être ceux d’une folle. Elle fait venir chez elle le docteur Cukrowicz ( Sugar en anglais), un jeune neuro-chirurgien désargenté, qui se spécialise dans la lobotomie, afin qu’il opère Catherine et par là même, la fasse taire. Elle lui promet de doter richement son établissement hospitalier. Le chirurgien examine Catherine, se garde d’établir un diagnostic de folie et s’arrête aux épisodes hallucinatoires et subodore l’existence d’un refoulé causal dont il va provoquer le retour à l’aide d’un sérum de « vérité ».

→   Lire Plus

Coup de tonnerre au Français

— Par Jean-Pierre Han —

La Résistible Ascension d’Arturo Ui, de Bertolt Brecht. Mise en scène de Katharina Thalbach. Comédie-Française, Place Colette, Paris 1er, à 20 h 30, en alternance. Jusqu’au 30 juin. Tél. : 01 44 58 15 15.

En décidant de faire entrer la Résistible Ascension d’Arturo Ui au répertoire de la Comédie-Française, Éric Ruf se doutait-il que les représentations commenceraient à peine un mois avant les élections présidentielles qui voient la menace de ce que dénonce Brecht (la peste brune) se faire de plus en plus précise ? Si hasard il y a, il est forcément objectif ! La pièce écrite par Brecht en 1941 faisait directement référence au nazisme qui l’avait contraint à s’exiler, en Finlande d’abord où il rédigea son texte en trois semaines, aux États-Unis ensuite. La fable qu’il invente décalque très exactement les faits et gestes qui menèrent Hitler et ses sbires au pouvoir. En France, c’est Jean Vilar qui créa Arturo Ui au TNP, en 1960. Voilà qui tom-bait fort à propos si on veut bien se rappeler ce qui s’y passait alors au plan politique.

→   Lire Plus

« Mon cœur » : texte et mise en scène : Pauline Bureau,

— Par Michèle Bigot —
Cie La Part des Anges
Le Merlan, scène nationale de Marseille, 5-6 avril 2017
A l’origine de ce projet, le combat exemplaire d’une femme-courage, Irène Frachon, médecin pneumologue qui, inquiète de voir souffrir et mourir de jeunes patients dans son CHU, découvre que tous ont consommé du Médiator sur prescription médicale : le supposé médicament était censé les faire maigrir ! Certes, ils ont maigri, mais ils ont aussi contracté une valvulopathie cardiaque qui les a gravement handicapés et a tué nombre d’entre eux. Son combat commence, qui va l’opposer au laboratoire Servier : elle va découvrir les conflits d’intérêt, le cynisme et la mauvaise foi dans toute sa splendeur. Le double jeu de certains médecins et les dysfonctionnements de l’ANSM, aussi. Le scandale éclate : 5 millions de personnes auraient consommé cet antidiabétique et le Médiator pourrait avoir tué au final entre 1000 et 2000 personnes.
En 2010, Irène Frachon publie son livre aux éditions Dialogues : Médiator, 150mg. Combien de morts ?
EN 2014, Pauline Bureau voit Irène Frachon à la télévision. Elle reconnaît en elle une héroïne telle qu’elle les aime dans la vie et au théâtre.

→   Lire Plus

« Ô vous frères humains », d’Albert Cohen, m.e.s. d’Alain Timar

Jeudi 20, vendredi 21, samedi 22 avril 2017, 19h 30 au T.A.C.

Lire la critique de la pièce, lors de sa création, par Michèle Bigot sur Madinin’Art

Extrait
« Et je suis parti, éternelle minorité, le dos soudain courbé et avec une habitude de sourire sur la lèvre, je suis parti, à jamais banni de la famille humaine, sangsue du pauvre monde et mauvais comme la gale, je suis parti sous les rires de la majorité satisfaite, braves gens qui s’aimaient de détester ensemble, niaisement communiant en un ennemi commun, l’étranger, je suis parti, affreux sourire tremblé, sourire de la honte. »

Albert Cohen

Mise en scène: Alain Timár
Adaptation : Danielle Paume
Avec : Paul Camus, Gilbert Laumord, Issam Rachyq-Ahrad

Le metteur en scène Alain Timar
Alain Timár, metteur en scène, scénographe, officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres, Chevalier dans l’Ordre national du Mérite en 2014, Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres en 2008, Prix Jean-Pierre Bloch remis par la LICRA en 2003.
Après des études supérieures en France et un parcours dans diverses compagnies théâtrales, Alain Timár décide de s’installer à Avignon où il fonde le Théâtre des Halles qu’il dirige et anime depuis 1983.

→   Lire Plus

« Intra-muros », m.e.s. d’Alexis Michalik : magistral!

 — Par Roland Sabra —

D’Alexis Michalik, la Martinique a pu voir récemment « Le porteur d’histoire », pièce inaugurale d’un succès qui se confirme d’œuvre en œuvre.

Lire : Les contes merveilleux d’Alexis Michalik  par Selim Lander

Qu’il s’agisse du « Cercle des illusionnistes », ou d’« Edmond » et maintenant d’ « Intra-muros » elles se jouent à guichet fermé et les listes d’attentes sont longues. On mettra en regard de cette gloire naissante le fait que chaque jour à Paris et en Ile-de-France, plus de 300 pièces sont jouées , faisant de la France une exception culturelle sans équivalent dans le monde. (Source : L’Officiel des Spectacles, n° 3667). La reconnaissance dont jouit Alexis Michalik est donc celle d’un public exigeant confronté à une offre pléthorique et d’une qualité singulière.

Les travaux du metteur-en-scène relève de deux approches différentes en fonction de la structure qui accueille leur création. Pour les théâtres privés il présente un texte qui a pour but de rassurer les financiers toujours sensibles aux enjeux économiques d’une création. Pour les théâtres publics il préfère créer sur le plateau à partir d’improvisations dirigées.

→   Lire Plus

Hervé Deluge : « Tout reste à faire… »

— Propos recueillis par Jean Durosier Desrivières —

Hervé Deluge, comédien, metteur en scène, vous êtes celui qui est entré violemment dans le hall de l’Atrium avec votre 4 x 4. Qu’est-ce qui vous a poussé à poser un tel acte ?

Vous comprendrez qu’au moment où nous parlons, mon procès est dans quatre jours, je suis tenu à une certaine réserve sur cette question. Autrement dit, je réserve mes réponses à la justice. Toutefois, je peux vous dire que cet incident, que je considère comme un accident, en tout cas dans ma vie d’homme, ce n’est pas quelque chose que je revendique, que je porte comme un drapeau. J’ai toujours considéré que ma vocation en tant qu’artiste est de me situer du côté de la joie, de la beauté et de la réflexion, à travers mes créations, mes spectacles… et non du côté de l’autoritarisme, de la peur ou de l’intimidation…

Est-ce à dire que vous regrettez un peu ce qui s’est passé ?

Aujourd’hui, je n’ai plus de voiture. J’ai des obligations. Je suis en procès pour une multitude de délits évidents.

→   Lire Plus

M’appelle Mohamed Ali

Jeudi 6 avril 2017 à 20h. Tropiques-Atrium

Texte : Dieudonné Niangouna
Mise en scène & Scénographie : Jean Hamado Tiemtoré
Musique : Julien Truddaïu
Coach artistique : François Ebouélé
Création lumière : Rémy Brans & Herman Coulibaly
Avec : Étienne Minoungou
© crédit photo : B. Mullenaerts
Cette pièce met en scène le boxeur du siècle : brillant, investi, provocateur… On y raconte ses combats les plus importants, son titre de champion du monde qu’il perdit en refusant de faire son service militaire car « jamais un Viêt-cong ne m’a traité de nègre ». Ce titre qu’il récupère 7 ans plus tard face à Foreman lors du match du siècle, organisé par Mobutu au Zaïre en 1974, porté par la ferveur d’une salle en ébullition.
Pour gagner ? Il faut voler comme un papillon, piquer comme une abeille… Il y a une forte ressemblance physique entre Etienne Minoungou et Mohamed Ali…
Aujourd’hui « à mi-vie », Minoungou et Niangouna en appellent à Ali pour réfléchir à une Afrique moderne, pour laquelle relever des défis est encore toujours une activité quotidienne. Avec Ali, ils s’interrogent sur la valeur de l’existence.

→   Lire Plus

Cahier d’un retour au pays natal

Mardi 4 avril 2017 à 20h. Tropiques-Atrium

Coproduction : Cie La Charge du Rhinocéros, Théâtre en Liberté & Cie Falinga

Avec ce texte-phare de la littérature, Césaire pose pour les générations à venir les ferments d’une nouvelle fraternité, en affirmant l’égale dignité de tous les humains et de toutes les cultures. C’est un texte fondamental symbolisant la fierté et la dignité retrouvée des peuples noirs.
Et la poésie comme arme des opprimés.
Sur la grève, sur la scène, un homme hirsute, échoué, rescapé d’on ne sait quelle errance, exclu, oublié de toutes les histoires. Il émerge d’un tas de vêtements au bout du petit matin…
Etienne Minoungou s’empare du Cahier d’un retour au pays natal, il le porte dans ses veines, habite ce texte exigeant et bouleversant, creusant les entrailles de sa négritude. La langue éblouissante du nègre-carrefour est là. Une langue qui démande à être dite autant qu’à être entendue.
« Minoungou, magnétique, nous touche » – Le Canard Enchaîné
Mise en scène : Daniel Scahaise
Assistant à la mise en scène : François Ebouelé
Avec : Étienne Minoungou
© crédit photo : Adrian Zapico
Scolaire le 4 à 9h 30

Aimé Césaire Écrivain, homme politique, à la fois poète, dramaturge, essayiste, il est l’un des fondateurs avec Senghor et Damas du mouvement littéraire de la Négritude.

→   Lire Plus

« L’attentat », m.e.s. de Franck Berthier : un pétard mouillé!

— Par Roland Sabra —

Tel Aviv. Une bombe explose dans un fast-food où des dizaines d’enfants célébraient l’anniversaire de l’un d’entre eux. Amine Jaafari chirurgien réputé à Tel Aviv aussi intégré qu’il est possible pour un israélien arabe, opère sans discontinuité, ampute, recoud, sauve des vies. Épuisé, à bout de force, il rentre chez lui. On l’appelle, on lui demande de revenir à l’hôpital. Il rechigne, explique qu’il a opéré sans trève depuis vingt-quatre heures. On insiste. Il cède. A son arrivée, il apprend que la kamikaze s’appelle Silhem Jaafari. Son épouse. Sa vie s’effondre. Comment est-ce possible ? Comment a-t-il pu ne pas savoir ? Comment l’être le plus cher, celle avec laquelle on partage sa vie dans l’intimité la plus grande, a-t-elle pu avoir une vie aussi secrète, aussi opposée aux valeurs humanistes qu’ensemble ils affichaient? Un sentiment de trahison envahit Amine Jaafari. Il s’engage dans une enquête au cours de laquelle le sentiment de trahison qui le foudroie, tel un boomerang va lui être renvoyé en pleine face. Lui ce modèle de réussite sociale n’a-t-il pas oublié sur son chemin ses frères palestiniens ?

→   Lire Plus