— Par Roland Sabra —
« Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde,
mais celui qui a fait une seule fois le tour de lui-même. »
Gandhi
L’exil est une coupure avec le lieu de l’origine, la perte du sens d’une rencontre entre l’individu et le soleil qui l’a vu naître. Cette rupture est une mort. La chanson ne dit-elle pas : partir c’est mourir un peu ? L’exil suppose une hypothèque sur un passé présent qui ne renonce pas et qui provoque le regret. Comment dire adieu à ce que l’on a été sans que l’être soit manquant ? Augustin dans une prière le dit ainsi : « Je ne veux pas être où je suis et je ne puis être où je veux : misère de part et d’autre ! »
« Joséphine, cérémonie pour actrices désespérées » conte un exil en son propre pays. Joséphine est née en 1885, au mitan d’une décennie qui a vu les États-Unis prendre la main sur l’économie cubaine et évincer les anciennes puissances coloniales européennes. Guerre révolutionnaire d’indépendance et guerre hispano-étasunienne aboutiront en 1902 à la proclamation de l’indépendance de Cuba.