Catégorie : Théâtre

Ego Sum. Woté Konba – a

Quand le Verbe se fait Scène. Théâtre.

Vendredi 19 avril 19h
Ne Quittez pas [S’il vous plait]
Topiques-Atrium
Construite avec un humour grinçant et en miroir de situations vécues, de témoignages et des messages laissés sur le répondeur de la ligne téléphonique créée pour le spectacle, Ne quittez pas [s’ilvous plaît] fait entendre ces voix trop souvent réduites au silence.

Trois histoires ubuesques et tellement familières où chacun·e tente, au bout du fi l, de se ré-approprier la parole.

Et, à sa mesure, de faire enfin bouger les lignes.

« Ne Quittez pas [S’il vous plaît] » est une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Maud Galet Lalande, explorant les méandres de la communication contemporaine à travers trois situations téléphoniques éloquentes. Dans cette œuvre, les protagonistes se retrouvent immergés dans un univers où la technologie, l’absurde et la solitude se mêlent pour former un tableau saisissant de notre société moderne.

Dès le début, le spectateur est plongé dans l’ambiance avec des voix enregistrées, témoignages authentiques recueillis auprès du public, distillées telles des confessions. Mais derrière cette atmosphère intrigante, se cache un constat amer : malgré un matériau riche et des décors soigneusement élaborés, la pièce souffre d’un texte pauvre et d’une intrigue fragile.

→   Lire Plus

« Wopso ! ou l’envie de vivre », un essai de Daniel Seguin-Cadiche

Écrite par Marius Gottin, Wopso ! est considérée comme un classique du répertoire théâtral martiniquais. Quelles sont les raisons d’un tel succès ? Cette pièce met en scène deux hommes, Auguste et Fulbert, attendant leur avion pour Sainte-Lucie, île voisine de la Martinique. Ce temps d’attente dans un aéroport – lieu de passage, de transition – est l’occasion pour eux de se remémorer le passé : leurs anecdotes individuelles se mêlent aux évènements politiques et sociaux d’une époque troublée. La langue de chacun des personnages, les intonations, le rythme de la parole, le corps témoignent d’une appartenance à une culture authentique dont ils sont les fiers représentants. Une interrogation sur l’amitié, l’amour et la mort.

Daniel Seguin-Cadiche s’intéresse à l’œuvre romanesque de Joseph Zobel et de Vincent Placoly, ainsi qu’à l’œuvre poétique de Césaire et de Léon-Gontran Damas, les pères de la négritude. Interroger « Wopso !«  est une continuité dans le regard qu’il porte à ces œuvres. En 2002, il publie Vincent Placoly : »Une explosion dans la cathédrale » ou regards sur l’œuvre de Placoly aux Editions L’Harmattan.

→   Lire Plus

Au TNB, Stanislas Nordey dit « La Question», de Henri Alleg

Quand le théâtre vient nous rappeler un pan tragique de notre histoire 

— Par Janine Bailly —

Au Théâtre National de Bretagne, Stanislas Nordey s’est fait, pour quelques soirs et pour un public extrêmement attentif, le passeur du message délivré par Henri Alleg dans ce qui fut, à l’époque de sa parution, un brûlot éveilleur de conscience. 

Rappelons brièvement ici que, né à Londres de parents juifs polonais, Henri Alleg arrive en Algérie en 1939, milite au parti communiste, est nommé directeur du quotidien Alger Républicain. Son journal est interdit en 1955, mais lui continue à envoyer des articles à L’Humanité, une des raisons pour lesquelles il est arrêté en 1957 par les parachutistes de la dixième division, qui le séquestrent à El-Biar, l’un des centres de torture de l’armée française, dans la banlieue d’Alger. Sauvagement torturé, et ce pendant tout un mois, il sera ensuite transféré au « centre d’hébergement » de Lodi – plus justement nommé « camp d’internement » – puis déplacé à la prison civile d’Alger, où la torture cessera.

C’est de sa prison que Henri Alleg écrit La Question, témoignage de sa détention à El-Biar, rédigée sur des feuilles de papier-toilette confiées en secret à ses avocats.

→   Lire Plus

Fòs a kaz la , La force de ma case au cœur de la cité

Scène d’Ivry : jeudi 4 avril 2024 à 14h30 et 20h ; vendredi 5 avril 2024 à 14h30
Cie Théâtre du Grabuge

«Tu peux enlever l’enfant du pays, mais tu ne peux pas enlever le pays de l’enfant», Proverbe indien

En mots slamés et contés, en musique et en images, ce spectacle raconte l’histoire de Myriam Baldus, de la case en tôle construite par son grand-père en Guadeloupe, au béton d’un HLM d’une cité de l’hexagone.

En écho, des témoignages vidéo, des histoires d’exodes, de débrouillardises, de luttes et de solidarités sociales.

Aux rythmes du gwo ka et de la musique hip hop caraïbéenne, cette création invente un territoire poétique entre tradition et modernité pour dire la dignité des hommes et des femmes de la terre et des déracinés.

Installée à Lyon, la compagnie du Théâtre du Grabuge réunit des artistes pluridisciplinaires d’horizons pluriels, engagé.e.s dans la rencontre des arts, des langues et des cultures. Pour cette création documentaire, la metteuse en scène Géraldine Bénichou et la slameuse Myriam Baldus se sont associées à des artistes guadeloupéens pour mettre en parole, en musique et en image, une histoire à la fois intime et collective qui s’écrit entre la Guadeloupe et l’Hexagone.

→   Lire Plus

Passionné de théâtre ?

Concours d’entrée à la Classe Préparatoire Intégrée (CPI) – 13 avril 2024

Le samedi 13 avril prochain aura lieu, au Centre Culturel de Sonis, le concours d’entrée de la classe préparatoire intégrée (CPI) de l’Ecole Supérieure de Théâtre de l’Union (ESTU) dédiée aux Outre-mer.
­Concours d’entrée à la Classe Préparatoire Intégrée (CPI) – 13 avril 2024

La CPI de l’ESTU est une formation visant à préparer les jeunes ultramarins aux concours d’entrée des écoles supérieures d’art dramatique. Elle a déjà permis à 15 élèves ultramarins d’accéder à 6 écoles supérieures d’art dramatique.

C’est une très belle opportunité pour la jeunesse guadeloupéenne.

Infos pratiques concours
Date : samedi 13 avril 2024 (horaire précisé dans la convocation).
Lieu : Centre culturel Sonis, Rond-point d’Ignace, 97139 Les Abymes.
Public cible : Jeunes entre 18 et 23 ans. Titulaire du bac ou futur.e bachelier.e.
Uniquement sur inscription (date limite d’inscription : 10 avril 2024)

Infos / lien d’inscription au concours (nouvelle fenêtre) :
>> INSCRIPTION AU CONCOURS D’ADMISSION <<
­Stage gratuit de théâtre – 8-12 avril 2024
Aurélie Van Den Daele, metteuse en scène, directrice du Théâtre de l’Union – Centre Dramatique National du Limousin et de l’École Supérieure de Théâtre de l’Union, animera un stage gratuit en amont du concours.

→   Lire Plus

Au TNB, Le Ciel de Nantes et Skinless

– par Janine Bailly –

Deux propositions théâtrales, opposées et complémentaires

Une des grandes qualités de la programmation proposée par Arthur Nauzyciel au TNB, c’est sa belle diversité, qui en cette tempétueuse fin d’hiver, nous emmène aux deux extrémités du spectre théâtral. Puisqu’aussi bien il existe au théâtre diverses façons de nous parler du monde, de son évolution, des autres et de nous-mêmes, qui nous tenons debout au coeur du maelström…

Le Ciel de Nantes, de Christophe Honoré : parler de sa famille

Le dramaturge peut, regardant comme l’on dit d’ordinaire la vie par le petit bout de la lorgnette, observer avec la curiosité de l’entomologiste les destins et tribulations  d’une famille plus ou moins dysfonctionnelle, et ce faisant conduire le spectateur à se retrouver, à retrouver quelqu’un des siens incarné en l’un ou l’autre des personnages présents sur scène. Il en est ainsi du dernier opus proposé par  Christophe Honoré, qui fait par sa création, Le Ciel de Nantes, la chronique des siens, mais témoigne aussi d’une grande habilité à effacer les frontières. Estompant les limites entre fiction et réalité, il conte les aventures d’un jeune réalisateur, réincarnation de lui-même, et qui voudrait, sans vraiment ni jamais y parvenir, faire le “film-mémoire” de sa propre tribu.

→   Lire Plus

« Rencontre de Cléopâtre et de la reine de Saba » texte Bernard Da Costa, m.e.s. Lila Moreigne

Samedi 30 mars à 19h  au Téyat Otonom Mawon ( FdF)
Par la Makeda Company, m.e.s. Lila Moreigne, avec Soria Belghorze et Virginie Déridet, Son et lumière de Pierre-Yves Léglise

À propos
Les retrouvailles d’une actrice de boulevard et d’une actrice d’avant-garde. Quand Suzy vient retrouver sa « meilleure » amie Simone, dans le théâtre où elle vient juste de terminer de jouer une pièce très engagée devant à peine quelques spectateurs, le piège est déjà en train de s’enclencher.
Entre réminiscences, vacheries, confessions, elles se promènent dans la nuit. De la loge de Simone à un restaurant prétendument grec ou turc, pour finir dans le luxueux appartement de Suzy (en fait celui de son amant Vattier, le grand directeur de théâtre à succès, qui a décidé de se débarrasser d’elle) où enfin, les masques seront arrachés. Et la tragédie éclatera. Pas du tout celle que l’on avait pu supposer.
On assiste sous la plume de Bernard Da Costa à un duel féminin dévastateur entre deux comédiennes au crépuscule de leur carrière, deux vies qui ont pris des chemins opposés et que tout fait à nouveau converger vers un final grandiose et meurtrier.

→   Lire Plus

Rituel de métamorphose : L’empowerment intime d’Ampāwa !

La pièce de théâtre « Ampāwa ! » de Daniely Francisque, présentée lors de la 77e édition du Festival d’Avignon, et jouée ce mardi 26 mars sur le Campus De Schœlcher se révèle être une expérience artistique immersive et profondément personnelle. À travers une fusion de créole et de français, Daniely Francisque offre un monologue auto-fictionnel accompagné de la composition musicale de Mawongany, créant ainsi une performance à la fois audacieuse et introspective.

Dans ce texte-performance, Francisque explore les méandres de son identité, plongeant dans les eaux tumultueuses de son passé pour éclairer le chemin vers son avenir. Elle incarne une femme en quête de métamorphose, prête à déchirer les couches de son être pour révéler sa véritable essence. Cette exploration de soi se déroule sur scène, entre le français et le créole, reflétant la richesse de la francophonie et célébrant la diversité culturelle.

L’histoire racontée sur scène est celle d’une lutte intérieure, d’un rituel de libération où les mots deviennent des armes contre les démons du passé. Francisque évoque des thèmes universels tels que l’empowerment personnel, la résilience et la quête de sens, invitant le public à se connecter à sa propre histoire et à entreprendre son propre voyage intérieur.

→   Lire Plus

« La Maison de Bernarda Alba » : après le contre, le pour

— Par Selim Lander —

Puisque Madinin’Art se veut ouvert à une critique pluraliste et au risque de la contradiction.

Yves Beauchesne a créé la pièce célèbre de Lorca en 2020 avec une distribution d’où ne subsistent que Fabienne Luchetti dans ce qui, il est vrai, est souvent considéré le premier rôle, celui de la servante, laquelle, comme souvent chez Molière, est chargée entre autres de dire le bon sens, et deux des cinq filles de cette Bernarda qui donne son nom à la pièce. Il serait certainement inutile de résumer l’intrigue d’une pièce déjà présentée plusieurs fois à la Martinique, en particulier dans l’adaptation remarquée de Odile Pedro Real avec sa troupe de comédiennes guyanaises (1). Rappelons quand même que Lorca a écrit cette tragédie dans des conditions elles-mêmes tragiques, en 1936, alors qu’il était en prison, deux mois avant d’être exécuté par les phalangistes. Il y dénonce le poids des traditions dans une Espagne corsetée par la religion et qui allait, sous le règne de Franco, s’enfoncer dans une nuit encore plus sombre.

→   Lire Plus

 » La maison de Bernarda Alba » par Yves Beaunesne : Une maison de l’ennui!

— Par Roland Sabra —

Yves Beaunesne, après des études en droit et lettres, se forme à l’Institut national supérieur des arts du spectacle de Bruxelles et au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris . Il débute sa carrière de metteur en scène en 1995 avec « Un mois à la campagne » d’Ivan Tourgueniev, récompensé par le prix Georges-Lerminier. Il crée ensuite des œuvres de Paul Claudel à la Comédie-Française et à la Colline. En 2002, il fonde la Manufacture-Haute École de théâtre de Suisse romande et dirige le CDN de Poitou-Charentes de 2010 à 2020. Il enseigne dans diverses institutions prestigieuses et ses réalisations, dont « L’Annonce faite à Marie » de Claudel en 2014, sont saluées par la critique. C’est donc un metteur en scène chevronné, reconnu par l’ensemble du métier qui nous propose en 2020 sa lecture de la Maison de Bernarda Alba » jouée ce samedi 16 mars à Tropiques-Atrium à Fort- de-France.

Cette dernière pièce de Federico García Lorca, , fut rédigée en 1936 pendant son emprisonnement par les Phalangistes, juste avant son exécution.

→   Lire Plus

« La Maison de Bernarda Alba » de Federico García Lorca, m.e.s. d’Yves Beaunesne

Samedi 16 mars à 19h 30 Salle Frantz Fanon Tropiques-Atrium

Un petit village andalou, dans les années 1930. A la mort de son second mari, Bernarda Alba impose à ses cinq filles célibataires un deuil où l’isolement complet est exigé : pendant huit ans, « le vent des rues ne doit pas entrer dans cette maison ». Derrière les volets clos, la femme sera coupée du monde et des hommes et, de toute façon, « les hommes d’ici ne sont pas de leur rang. » Seule pourvue d’une importante dot, Angustias, fille aînée du premier mariage, est fiancée à Pepe le Romano, un beau garçon du village appâté par sa dot. Mais la belle Adela, la cadette des sœurs, s’est rapprochée de lui depuis longtemps. Autour de ce jeune homme, objet de convoitise pour toutes ces jeunes femmes, La Maison de Bernarda Alba donne à voir, sous la forme d’un huis clos, la violence d’une société verrouillée de l’intérieur, que la passion fait voler en éclats.

Note d’intention du metteur en scène
La chèvre n’a pas dit son dernier mot

Il a suffi qu’un théâtre de guignol ambulant passe un jour par le village natal de Lorca pour que sa vocation soit signée et qu’il se mette à fabriquer un théâtre de marionnettes.

→   Lire Plus

Le 8 mars, journée des droits de la femme au théâtre

— Par Selim Lander —

À l’occasion de la journée des droits de la femme, le 8 mars, un peu étendue en amont et en aval, deux spectacles sont à l’affiche à la Martinique. Au Théâtre municipal de Fort-de-France Laudes des femmes des terres brûlées, une pièce venue de la Guyane (française) écrite et mise en scène par Odile Pedro Leal et, à l’OMCL du Robert puis au CDST à Saint-Pierre, Monologues de femmes mise en scène par Marie Alba.

Laudes des femmes des terres brûlées

Cette pièce est directement inspirée du recueil Femmes des terres brûlées de la poétesse québécoise d’origine haïtienne Marie-Célie Agnant. Odile Pedro Leal est une femme de théâtre guyanaise qui a déjà présenté à la Martinique, en 2021, un mémorable Bernarda Alba from Yana (Yana pour Guyane), à partir de la pièce de Lorca, dont nous avons dit en son temps tout le bien qu’il fallait en penser (1). On retrouve ici les mêmes qualité (mise en scène, direction d’acteurs, costumes, usage des chants a capela dans une langue guyanaise) au service d’un texte. Si cette pièce, pose problème, contrairement à Bernarda Alba, c’est uniquement à cause du texte.

→   Lire Plus

« Laudes des Femmes des Terres Brûlées », texte et m.e.s. Odile Pedro Leal

Les jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 mars à 19h 30 au T.A.C.

« et il y a cette chape de plomb sur les paupières du monde et tout ce que dans le silence et par le silence nous ignorons »
Marie-Célie Agnant

Laude : Chant religieux n’appartenant pas à la liturgie, et écrit sur un texte en langue vernaculaire.

La pièce
Femmes mythiques. Quatre sœurs, allégories des quatre points cardinaux. Repères syncrétiques des humanités terrestres, elles régissent l’orientation des civilisations. A quel moment leur pouvoir leur a échappé ?
En ces temps, elles interrogent la Déesse-Mère, le Monde, leurs Chimères, comme les enfants d’une mère absente, au soir de leur vie…
Ce sera le jugement des morts, rite des peuples marrons de Guyane, pour la mère silencieuse. Comme des Reines-Mages, les sœurs se retrouvent au mitan de la nuit pour le jugement profane… Les comptes sont faits depuis la promesse de toutes les amours au Jardin d’Eldorado jusqu’aux enfers terrestres du quotidien des femmes, des mondes déplacés, des mondes disparus : Le Nouveau Monde ! L’enfant abandonné des Dieux…

L’auteure
Après sa première pièce de théâtre, « La Chanson de Philibert ou Les Gens Simples », primée au concours RFI de 1993, s’ensuivent plusieurs adaptations de textes portées à la scène.

→   Lire Plus

Exposition, théâtre, l’Art Gonds Tout fête les droits des femmes

–Par Marie Alba —

L’association L’Art Gonds Tout présente l’exposition « A tire-d ’Elles » et la pièce de théâtre « Monologues de femmes »

L’exposition « A tire-d ’Elles présentée à l’OMCLR du 05 au 16 mars 2024 par l’association l’Art Gonds Tout à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes rassemble les œuvres de sept artistes, hommes et femmes, qui à travers leur art se font messagers d’espoirs sur la situation de la femme dans nos sociétés encore trop inégalitaires.

Les artistes subliment l’énergie déployée contre vents et marées pour rester debout, de toutes ces femmes qui n’interrompent jamais la course à tire-d’aile vers la reconnaissance de leurs droits et de leur dignité.

Femme libre, femme résiliente, femme guerrière…

 « En rythme chaloupés …elles prennent vie en plongeant dans leurs racines aériennes…puis le vent impatient s’y met aussi …il commence à souffler dans leurs chevelures … » poétise Valérie Biegel, artiste exposante.

La troupe de théâtre l’Art Gonds Tout qui a souvent fait le choix de l’entremêlement du théâtre et des arts plastiques présente aussi la pièce « Monologues de femmes »

→   Lire Plus

Ouverture du festival CEIBA – mars 2024

— Par Selim Lander —

« Telle une terminaison accoucheuse de renaissance et de fertilité audacieuse, le CEIBA est de retour », Manuel Césaire

Le ceiba, pour les lecteurs qui l’ignoreraient encore, est un autre nom du fromager, dit encore kapokier. Un arbre majestueux. C’est le nom choisi par Manuel Césaire, le directeur de Tropiques-Atrium, pour le festival qu’il organise au mois de mars, festival placé cette année principalement sous le signe de la danse.

Le Malandain Ballet

Le premier spectacle de danse a rempli la grande salle Aimé Césaire de l’Atrium, preuve qu’il y a à la Martinique un vaste public pour la danse contemporaine quand elle est de qualité et la qualité, ce soir-là, était bien au rendez-vous. Le ballet Malandain est basé à Biarritz, preuve, cette fois, que tout ne se passe pas à Paris en matière de création artistique. Les amateurs de danse contemporaine connaissent bien Preljocaj (basé à Aix-en-Provence), le collectif La Horde (à Marseille), etc. Il y a en France dix-neuf CCN, tous en dehors de la métropole (Paris) ; le « Malandain Ballet Biarritz » est l’un d’eux et non des moindres au vu de sa prestation dans le cadre du festival.

→   Lire Plus

« Reine Pokou », texte et m.e.s. de Françoise Dô

Vendredi 1er mars 19h30 à Tropiques-Atrium
Cie Bleus et Ardoise, La Comédie de Saint-Étienne – CDN –
Salle Frantz Fanon
Née au début du XVIIIe siècle, Abla Pokou est la nièce du roi Osseï Tutu, fondateur de la confédération Ashanti du Ghana. À la mort de son oncle, une guerre fratricide éclate au pays pour sa succession au trône. Abla Pokou se sentant en danger s’enfuit avec sa famille, ses serviteurs ainsi que ses soldats
fidèles. Selon la légende, son peuple et elle se retrouvent bloqués par le majestueux fleuve de La Comoé. La reine demanda alors à l’esprit de la rivière, quel était le moyen de passer et de sauver son peuple pour se rendre sur l’autre rive. L’esprit de la rivière exigea alors le sacrifice de ce que le peuple a de plus cher. Abla Pokou et ses fidèles comprennent alors que seul le sacrifice d’un enfant pourront leur permettre de passer. La Reine Abla Pokou sacrifia alors son enfant unique. Après la traversée, la reine se retourna et dit « Bâ wouli » qui signifie « l’enfant est mort » et qui donnera le nom à son peuple, le peuple Baoulé

Lire sur Madinin’Art : La Reine Pokou

Texte et mise en scène : Françoise Dô
D’après le roman Reine Pokou, concerto pour un sacrifice de Véronique Tadjo

→   Lire Plus

Jean-Claude Drouot, valeureux Jean Jaurès

— Par Selim Lander —

On se souvient des Valeureux, roman d’Albert Cohen (1969) et de ses personnages hauts en couleur, désordonnés mais résilients, comme on dit aujourd’hui. Ou de Molière (presque) mort en scène à l’issue de la quatrième représentation du Malade imaginaire, le 17 février 1673. Jean-Claude Drouot, né en 1938, qui se produit toujours sur les planches, est incontestablement un comédien résilient, et le message qu’il entend faire passer, celui de Jean Jaurès (1859-1914 – voir la photo) normalien, agrégé de philosophie, professeur puis député de Carmaux, laïque, dreyfusard, directeur du quotidien l’Humanité, mérite d’être entendu encore aujourd’hui.

J.-Cl. Drouot, seul en scène, barbu et habillé comme devait l’être son héros, lit des textes fameux du père du socialisme français (il fut l’un des fondateur de Parti socialiste en 1902, de la SFIO trois ans plus tard). Des textes à méditer.

Premier exemple. Né à Castres, Implanté dans le Sud-Ouest, Jaurès tenait chronique au journal toulousain, La Dépêche. Dans une « Lettre aux instituteurs et institutrices » (15 janvier 1888), il fixait ce qui devait être leur premier objectif, en réalité un impératif catégorique : « Il faut d’abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue ».

→   Lire Plus

Ceiba 2024

Du 28 février au 23 mars 2024 à Fort-de-France & au Saint-Esprit

Tropiques Atrium Scène nationale vous convie une fois de plus à l’événement artistique de mars. Ceiba, Mapou, Fwomajé, Kapokier(*) désignent un même arbre, un géant résistant, vieux de plusieurs siècles. Celui de Saint-Pierre, où Aimé Césaire puisait son inspiration, a survécu à l’éruption de la Montagne Pelée en 1902 ! Imposant, il s’élève vers le ciel avec ses branches étendues.

Ce symbole remarquable évoque l’enracinement, l’élévation et l’ouverture, métaphore suggérant que l’Ici appelle l’Ailleurs. En cette année 2024, Ceiba se transforme en un festival transversal du spectacle vivant, englobant la danse, le théâtre, la performance et… la musique. Un festival de décloisonnement, mettant la danse au centre de cette édition qui se déroulera tant dans nos salles qu’au Saint-Esprit.

Ceiba mettra en lumière des spectacles aussi bien d’artistes émergents que d’œuvres majeures, célébrant ainsi la diversité et l’excellence artistique.

Le programme par dates :

→   Lire Plus

« Poto Mitan » & « Monsieur Lapousyè »

Le 24 févier 2024 à 17h30 et le 25 février à 15 & 17h30
Poto Mitan
Murielle Bedot Center, 48 Village de la poterie
Pièce chorégraphique de Murielle Bedot
Régisseur Lumière et son : Dominique GUESDON.
Cette pièce traite du silence intérieur, du silence des autres…
Cette douleur de l’isolement entraînant la solitude et même la dépression, loin des regards aimants, attentifs et aidants.
Elle se veut un dénonciateur mais aussi un électrochoc pour happer le spectateur dans ce monde que la femme n’a bien souvent pas eu le choix d’incarner.

Ma peau mérite toutes les douceurs du monde: Courtes histoires sages et peu sages pour adultes
de La Tchipie (Auteur)
Ce sont des gens simples. Vraiment simples. De ceux que l’on ne veut pas regarder. De ceux à qui on ne prête pas d’histoires qui marquent la peau, électrisent les souvenirs. Dans ces courtes histoires, il n’y aura ni hélicoptère, ni supra-richesse, ni muscles à en mourir, ni luxe à ne plus savoir où donner de la tête. Juste des gens simples, qui se rencontrent, se séduisent, doutent d’eux-mêmes, y vont quand même, s’aiment, se rejettent, parfois font l’amour, mais pas que.

→   Lire Plus

« Jean Jaurès : une voix, une parole, une conscience », adaptation, m.e.s. & jeu Jean-Claude Drouot

Les 22, 23 & 24 février à 19h 30 au T.A.C.

La pièce

Il n’avait pas d’ambition. Il n’avait pas d’orgueil. Il n’avait pas de vanité. Il était plus juste encore vis-à-vis de ses adversaires que de ses amis.
Jean Jaurès première victime de la Première Guerre mondiale !
Jean Jaurès ou comment un jeune paysan, issu d’une très modeste bourgeoisie, sans être pauvre, devint, grâce à ses dispositions exceptionnelles et à l’école, normalien, philosophe et député, orateur de génie.
Jean Jaurès, un nom dont tous les bords politiques semblent vouloir se réclamer.
À partir des textes, discours, débats au Parlement et correspondances de Jean Jaurès
Jaurès, un nom dont tous les bords politiques semblent vouloir se réclamer.
19 h 30 – Durée : 1h20
Production : Sea Art
Adaptation, mise en scène  et interprétation : Jean-Claude Drouot
Avec Jean-Claude Drouot
Régie générale, lumières, illustration sonore : Emmanuel Drouot
Choix des textes sélectionnés : Jean-Claude Drouot
Lettre à Charles Salomon
Lettre aux instituteurs et aux institutrices (Dépêche de Toulouse)
Discours de distribution des prix (1er juillet 1888)
Premier éditorial du journal L’Humanité
Débat contre la peine de mort (réponse à Maurice Barrès)
Discours sur la violence et l’imminence de la guerre
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

→   Lire Plus

« Aliker Sucre amer », texte Laurence Couzinet-Letchimy, m.e.s. Thierry Sirou

Jeudi 8 févtier 19h 30. Mairie du Lamentin
« Aliker Sucre amer »
Fiction dramatique inspirée de l’histoire vraie d’André Aliker
La compagnie Car’Avan présente « Aliker Sucre amer », une toute nouvelle pièce de théâtre qui s’inspire de la vie d’André Aliker, le journaliste martiniquais dont le corps fut découvert sans vie le 12 janvier 1934 à Case-Pilote, les mains attachées derrière le dos. Ce spectacle sera joué le jeudi 11 janvier 2024 à 19h au FR de Californie au Lamentin, en Martinique.
La pièce inédite « Aliker Sucre amer », interprétée par la compagnie Car’Avan de La Lamentinoise, sera dévoilée au public pour la première fois le 11 janvier 2024 au FR de Californie au Lamentin, en Martinique, soit exactement 90 ans après la macabre découverte du corps du journaliste.
« Aliker Sucre amer » – une fiction inspirée par la vie d’André Aliker, mise en scène par Thierry Sirou. Les deux acteurs, Laurence Couzinet-Letchimy et Jean l’Océan, incarneront les 17 personnages de la pièce.
À travers les répétitions, les acteurs se confrontent à la profondeur du personnage, aux convictions politiques et journalistiques de l’homme.

→   Lire Plus

Au TNB, « Dissection d’une chute de neige », de Sara Stridsberg

Un théâtre d’aujourd’hui, féministe et engagé.

—Par Janine Bailly —

Il est des spectacles qui ne se donnent pas à vous dans l’immédiateté mais dans le temps, des spectacles qui au contraire vous résistent, vous intriguent et vous interrogent. Dissection d’une chute de neige est de ceux-là, donnant à entendre un texte touffu, parfois ambigu, riche de mille possibilités et interprétations, et qui finalement s’enferme dans son propos, tournant sur lui-même de façon obsessionnelle. Il nous faut suivre ce chemin, envoûtant de par ses répétitions et ses détours, pour nous approcher au plus près de l’héroïne. Car il s’agit bien de tracer, scène après scène, le portrait d’une jeune fille au destin singulier, non dans son unicité mais dans ses contradictions, ses pas en avant ou ses reculs. D’entrer, par la grâce de ce personnage, dans une réflexion sur la place que nous autres, femmes, pouvons prendre dans la société, non sans nous interroger sur ce que sont le  pouvoir et ses dérives.

Le metteur en scène a su donner au spectateur des clefs pour entrer dans la complexité de cet opus – difficile surtout si on le découvre au théâtre sans en avoir au préalable pris connaissance –, dû à la dramaturge suédoise Sara Stridsberg, connue pour travailler sur les thèmes de la destruction et de l’aliénation.

→   Lire Plus

« Sur les pas de Léonard de Vinci » d’Estelle Andrea

— Par Selim Lander —

Estelle Andrea a participé comme assistante de William Mesguich à la mise en scène d’« Une tempête » de Césaire, un projet de l’atelier théâtre de Fort-de-France qui ouvrit en beauté la saison 2023-2024 du TAC. Elle revient dans ce même théâtre avec une pièce musicale, à nouveau dans la mise en scène de William Mesguich, comme autrice-compositrice et membre de la distribution.

Le tableau de Mona Lisa par Léonard de Vinci est baptisé la Joconde comme chacun sait. Pour mémoire, le modèle du tableau était, d’après l’avis à peu près général, une certaine Lisa Gherardini, d’où « Mona Lisa » parce que ma donna Lisa, madame Lisa. Quand à « la Joconde », ce nom lui vient de son époux Francesco del Giocondo, Giocondo comme joyeux. Le sourire de la Joconde a fait couler beaucoup d’encre. Est-elle « joyeuse » sur son portrait ? Ce n’est pas certain. Celle qui l’est, par contre, sans aucun doute, c’est la Mona Lisa de la pièce. Et les autres sont à l’unisson.

Une Mona Lisa joyeuse ne peut pas rester prisonnière du cadre d’un tableau sous les regards de 20 000 visiteurs quotidiens.

→   Lire Plus

Au TNB, « Sentinelles », une création de Jean-François Sivadier

— par Janine Bailly —

Une réflexion vivante sur nos rapports à l’art. Une ode à la musique et à l’amitié.

L’œuvre de Jean-François Sivadier – qu’il mette en scène ce que l’on nomme “les grands textes”, Molière, Brecht, Ibsen…, ou qu’il soit comme pour le spectacle Sentinelles tout à la fois auteur, metteur en scène et scénographe – témoigne de la diversité du théâtre d’aujourd’hui, de sa force à dire le monde, dans son éternité autant que dans sa contemporanéité. Dire ici ce qui lie ou délie les êtres, accorde ou désaccorde les hommes. Sonder le mystère des âmes. Débusquer de nos  sentiments le durable et l’éphémère. Et s’interroger, toujours, sur le sens d’une pratique artistique, quelle qu’elle soit : derrière la musique, enjeu de ce spectacle, le théâtre se tient, dit le dramaturge, la musique étant son « masque », et d’ailleurs « la langue partagée par les acteurs devient assez rapidement une partition ».

Jean-François Sivadier confie avoir trouvé l’inspiration auprès du dramaturge autrichien Thomas Bernhard, qui dans son roman Le Naufragé suivait, en 1983, la trajectoire de trois jeunes pianistes prometteurs, et l’un d’eux – figure de Glenn Gould – y apparaissait sous les traits d’un génie responsable de la mort, artistique ou réelle, de ses camarades.

→   Lire Plus