Catégorie : Théâtre

Festival de théâtre amateur au T.A.C.

Du 3 mai au 2 juin 2018 à 19h 30

« Jeux de Massacre » de Eugène Ionesco
les 03, 04 et 05 mai  2018 à 19h30

Les 12 de Reginald Rose
17, 18 et 19 mai 2018 à 19h30

« Mi bel mè !!! » de J.M Dubray.
24, 25 et 26 mai 2018 à 19h30

« Le dernier Boléro » de Iliana Prieto Jimenz et Cristina Rebull Pradas
31 mai, 01 et 02 juin  2018 à 19h30.

Théâtre amateur
Un théâtre à part entière

Pourtant, amateur ne signifie pas seulement non-professionnel. Ni débutant. Pour qu’une activité dramatique relève du théâtre amateur – ou d’amateurs, selon la formule encore en usage dans les années 1950 –, trois conditions doivent être remplies, en plus du caractère non lucratif : le théâtre doit être le but principal de l’activité ; la relation à un public doit être inscrite dans la perspective à plus ou moins long terme des participants ; enfin, la structure dans laquelle l’activité s’inscrit doit être elle-même amateur (la participation individuelle d’acteurs inexpérimentés ou de véritables amateurs à un spectacle professionnel ne relève pas de cette catégorie).

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« Le marchand de larmes », lecture, mise en espace par José Exélis

« Ici on n’aime pas les étrangers »

— Par Roland Sabra —

Avec la lecture mise en espace du « Marchand de larmes » José Exélis souligne la cohérence d’une démarche entamée avec «  Les enfants de la mer », celle d’un théâtre engagé contre la bêtise, la xénophobie, le racisme, en faveur d’un humanisme qui s’il fût un temps démodé fait aujourd’hui retour. On ne  peut que s’en féliciter.

Dans le roman de Xavier Orville ( 1985) , six pieds sous terre le mort pense, parle encore se lève de la fosse et se mêle aux viants. « Moi Elie Caboste, je suis mort depuis longtemps, mais je n’ai pas de regrets, puisque grâce à elle, j’ai gagné la parole éternelle et Moi qui vous parle, je cours dans les racines, les feuilles, le vent et l’eau. Je suis au cœur de vos pensées les plus secrètes, là même où vous n’auriez jamais l’idée d’aller me chercher. » Et le narrateur de faire le récit des heurs et des malheurs, les seconds recouvrant largement les premiers, de Marie-Triangle devenue la honte de sa famille.

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Zig Zag, textes et m.e.s. de Xavier Lemaire

 

26, 27 & 28 avril 2018 à 19 h au T.A.C.

Trois variations sur la première scène du « Médecin malgrè lui »

Une petite veilleuse sur la scène nue s’appelle une servante. Le conférencier Xavier Lemaire, commence sa leçon, nous ouvrant les coulisses du théâtre afin d’aiguiser notre regard sur les multiples manières de raconter, de mettre en scène.

Car ce sont trois variations sur la première scène du « Médecin malgré lui » de Molière, qui nous seront proposées.

Mais voilà la leçon déjà interrompue par deux régisseurs de plateau clownesques en train de monter le décor. lsabelle Andréani et Franck Jouglas, très drôles, qui joueront également Martine et Sganarelle. Si on laisse la pièce s’exprimer toute seule, on peut ne rien entendre du tout » conclut Lemaire qui cite à I’envi Jouvet, Bouquet ou Vitez. « Le metteur en scène ne demande pas à être Dieu et pourtant il lui ressemble. Il donne le point de vue, la vision de la pièce ».

Suivront une audition savoureuse, avec un intermittent en grève qui ne déclamera qu’un mot sur deux, ou cette vendeuse en grande surface, qui rêve d’être un jour sous les projecteurs.

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Hommage à la pensée d’aImé Césaire

Mardi 17 avril 2018 à 19h 30 au T.A.C.

http://fortdefrance.fr/wp-content/uploads/2018/04/visuelWEBALPHA.jpgLa Cie Téatlari – Théâtre des Cultures créoles / José ALPHA

La Cie Chouboulman / Jocelyn Régina

présentent

Hommage à la pensée  d’Aimé Césaire

Une pièce théâtrale populaire conçue autour des actes et de la pensée d’Aimé Césaire, qui sera donnée gratuitement au public :

Paroles et Silences d’Aimé Césaire de José Alpha, avec le comédien conteur Jean Claude Duverger accompagné par le comédien musicien Christian Charles, et les danseurs du Caribean AlphaPro de Ruddy Scaron, le mardi 17 avril à 15h (scolaires)  et à 19h30 (tout  public).

Le Nègre pongo, balayeur des quais de la Gare St Lazare, raconte sa rencontre avec Aimé Césaire quand il descendit du train pour la première fois en 1931. Il se rappelle bien du regard porté sur son peuple et sur le Monde, par ce type qui fut le Maire de Fort de France et Député de la Martinique, mais surtout le poète philosophe dont les paroles et les silences marquent encore les peuples opprimés du monde. Une comédie dramatique qui fut donnée sur les quais de la Gare St Lazare pour les cheminots et les usagers de la Sncf en 2013.

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Les inédits de ETC Caraïbe

Mercredi 18 avril 2018 à 19h 30, Maison d’artistes « Un Oeuf » à Fdf

Entrée libre

L’Association d’auteurs de la Caraïbe propose une soirée avec la mise en lectures de pièces contemporaines avec Daniely Francisque, Michel Richard, Eric Delor, José Exélis et Arielle Bloesch:
Black Bird de Magali Solignat et Charlotte Boimare (prix francophone pour le 8ème concours d’écriture théâtrale contemporaine de la Caraïbe)
Ladjablès de Daniely Francisque

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« Soundiata l’enfant buffle », textes René Escudié & Mohamed Adi, m.e.s. Françoise Sors

Samedi 21 & dimanche 22 avril 2018 à 17 h Tropiques-Atrium

Auteurs : René Escudié & Mohamed Adi
Mise en scène : Françoise Sors
Avec : Mohamed Adi & Laurence Chanot

Théâtre d’ombres et de lumières

Soundiata, l’enfant lion, l’enfant buffle… Parti de rien, infirme, rampant sur le sol, incapable de marcher, Soundiata s’est levé pour faire valoir la justice, l’égalité et le respect mutuel. Il est celui qui a réussi à réunir dans un même empire, des peuples de différentes cultures et de différentes langues qui s’entretuaient jusque-là.
Sa tolérance a permis pendant tout son règne, la coexistence pacifique de l’Animisme et de l’Islam dans son empire.
Il a aboli l’esclavage qui régnait en maître et décimait les forces vives des populations.
Il a décrété la première déclaration (africaine) des droits humains qui posait l’universalité du respect de la vie humaine, la liberté individuelle et la solidarité.
Il a fait régner la paix dans des pays où tout était chaos et désordre, où le frère tuait le frère, où le fils volait le père, où les ethnies se déchiraient entre elles au nom de Dieu ou d’autres croyances.

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« Rivages », texte et m.e.s. Rachid Akbal

Jeudi 19 avril 2018 à 20 h. Tropiques-Atrium.

 — Présentation par le metteur en scène, Rachid Akbal —

Une journaliste mène l’enquête pour découvrir l’identité de migrants perdus en mer alors qu’ils tentaient la traversée vers Lampédusa. Elle part à la rencontre d’Hatem, un artiste qui vit en retrait de la société, au bord d’une plage. Pour dépasser sa colère face à l’indifférence générale, il  créé, à partir d’objets rejetés par la mer, des œuvres pour bousculer et interroger les consciences.

Nous découvrons alors un groupe de migrants déjà morts mais toujours en quête de passage. Dans un espace saturé de vêtements, manipulé à vue par Hatem, sorte de marionnettiste-illusionniste de cette histoire, ces âmes en peine veulent continuer leur voyage à tout prix. Pour cela, elles utilisent un nouveau procédé pour passer les frontières : le catapultage.

Avec un humour décapant, une énergie communicative et une langue chatoyante, Rivages, invite à décentrer les regards sur les migrations : au-delà d’une même humanité c’est avant tout d’une existence commune dont il faut prendre acte.

Pourquoi un spectacle sur les migrants ?

Aujourd’hui l’actualité rattrape et dépasse tous les récits qu’on a pu écrire sur cette question.

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« Looking for Alceste » : la traque à une misanthropie omniprésente

— Par Dominique Daeschler —

Comme Al Pacino avait réalisé son « looking for Richard » pour dire son amour de Shakespeare en prenant la liberté d’un travail conduit comme une enquête, Nicolas Bonneau, metteur en scène et comédien d’ailleurs seul en scène ; nous révèle avec « Looking for Alceste », à travers des répliques de Molière et un récit contemporain, les différentes formes de la misanthropie.

Un divan qui n’est pas sans rappeler l’émission télévisée de Fogiel, un immense cadre avec un voile noir tel une glace sans tain, laissant apparaître deux musiciennes (voix extraordinaire de Fannystatic) : c’est parti ! Entrons gaiment dans le bazar des souvenirs personnels (l’anniversaire, le foot, le père, l’huluberlu du quartier et plus loin les gens : les « babos », les zadistes, l’ermite… Tout ce qui lie et qui sépare : le portable, le crash Rio – Paris font irruption, en désordre parent. Il y a des phrases non finies ponctuées de « Be Happy » et de longues tirades de Molière où tous les Alceste sortent du trou.

Ce spectacle à l’humour grinçant nous donne le vertige quant à la lecture de notre temps.

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« Le marchand de larmes » de Xavier Orville

Mardi 17 avril à 19h 30 Tropiques-Atrium

Lecture – Mise en espace : José Exélis
Assisté de : Marion Phipps
Collaboration artistique : Suzy Manyri
Création lumière : Fred Libar
Avec : Jann Beaudry, Michel Richard, Kali, Willy Léger
Portrait de Xavier ORVILLE par Catherine RÉAULT-CROSNIER, d’après photographie

La lecture des textes dramaturgique est un moment important  pour toutes les composantes du monde théâtral. Tous les 2 mois, José Exélis et sa compagnie du 6ème continent nous invitent à entendre les auteurs de la Caraïbe et d’ailleurs.

Dans la Martinique secrète de Xavier Orville, les morts quittent le cimetière pour courir dans les feuilles, le vent, l’eau, et observer d’un oeil narquois la vie tumultueuse des vivants. Dans la Martinique douloureuse de Xavier Orville, la jeune Marie-Triangle est vouée aux gémonies pour avoir refusé de dénoncer l’homme qui lui a fait un enfant mort-né : « Je marche au creux d’un deuil ; au milieu coule une rivière de chagrins, elle charrie des souffrances très anciennes. » Dans la Martinique irréelle de Xavier Orville, Dieudonné vend des larmes à toutes celles et tous ceux qui n’ont même plus de quoi pleurer, et ces larmes glissent des yeux de Marie-Triangle. 

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2147 – Et si l’Afrique disparaissait ?

— Par Selim Lander —

« Tu n’as rien vu en 2147 », pourrait-on dire à Mark M. Brown, en paraphrasant le leitmotiv d’Hiroshima, mon amour de Duras-Resnais, ce M. M.M. Brown ne prévoyait-il pas en effet (en 2004) que l’Afrique devrait attendre jusqu’en… 2147 pour que la proportion des pauvres y diminue de moitié. Pourquoi 2147 exactement, pourquoi pas 2150, les prévisions des économistes sont-elles à ce point précises ? Il faut d’ailleurs constater qu’ils peuvent changer d’avis puisque les collègues de M.M. Brown voient désormais dans la terre-mère de l’humanité une zone en forte croissance et surtout riche de promesses pour l’avenir, au point que certains vont jusqu’à suggérer qu’elle pourrait devenir le centre d’une prochaine économie-monde. Puissent-ils ne pas se tromper, cette fois ! Confrontés aux réalités du présent, les Africains – du « Continent » ou de la diaspora – se montrent néanmoins moins optimistes en général. Tel est en particulier le cas de Moïse Touré qui a conçu et mis en scène ce spectacle dont le titre est suffisamment éloquent à cet égard.

2147 – Et si l’Afrique disparaissait ? est une pièce composite qui fait alterner récitation de textes emblématiques de la situation actuelle du Continent, marquée par toutes les tares qu’on ne connaît – hélas !

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2147, et si l’Afrique était…

— Par Roland Sabra —

Un mythe ? Une invention européenne ? Une paresse intellectuelle de l’Occident ? Un concept fourre-tout ? Un évitement de la pensée ? Le produit d’une attitude globalisante pour ne pas avoir à prendre en compte une infinie diversité, un jaillissement d’incommensurables possibilités dans le refoulement d’une altérité sans laquelle pourtant, on ne peut être nommé, on ne peut être au monde. Tenue d’Arlequin aux dix mille couleurs, elle est une, en ce costume et multiple en ce qui le compose. Dans la note d’intention qui accompagne la création de « 2147, et si l’Afrique disparaissait », le metteur en scène Moïse Touré écrit : « «L’Afrique contient nos archives,[…] (elle) abrite encore avec l’Asie, les enjeux de l’ancien temps. L’Occident a nommé ce continent, réfléchir l’Afrique, c’est réfléchir à nos fragments de violence, de conquête, notre poétique. L’Afrique m’aide à penser notre humanité; elle est partout ».

Comme en écho à cette vision kaléidoscopique le metteur en scène a sollicité des textes auprès des Alain Béhar, Claude-Henri Buffard, Hubert Colas, Dieudonné Niangouna, Odile Sankara, Jacques Serena, Fatou Sy et Aristide Tarnagda auxquels il a ajouté des écrits de Bernard-Marie Koltès, Aimé Césaire, Leonora Miano et bien d’autres hommes de lettres.

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5ème concours d’écriture théâtrale des jeunes d’outre-mer

Le concours est réservé aux jeunes de 15 à 25 ans de Martinique, Guadeloupe et Guyane.

Les candidats devront écrire une courte pièce de 20 pages maximum (« arial » police 14) en français ou en créole. Aucun thème n’est requis. Les textes seront envoyés par mail à etc_caraibe@yahoo.com à l’attention d’Arielle Bloesch.

Etc_Caraibe organisera en mai 2018 des ateliers d’écriture théâtrale afin de préparer les futurs candidats qui désirent approfondir leur écriture. Les ateliers auront lieu en mai en Martinique pour les universités, lycées et bibliothèques qui en feront la demande. Ces ateliers gratuits seront animés par des auteurs dramatiques de l’Association.

En prix :

Une mise en lecture publique des textes lauréats par des comédiens professionnels

Une master class de deux jours avec des auteurs et metteurs en scène professionnels

Une adhésion gratuite à Etc_Caraïbe donnant accès aux actions de l’Association

Date limite de remise des textes le : 9 juin 2018

Le concours récompensera un lauréat par Région.
Pour tout renseignement complémentaire et réservation des ateliers d’écriture vous voudrez bien vous adresser à:
Arielle Bloesch : 0696 22 58 63

 

etc_caraibe@yahoo.com

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« Théâtre-monde », voyage dans l’œuvre théâtrale de Gérard Astor, par Adel Habbacci

Lorsqu’Adel Habbassi entreprend son Voyage dans l’œuvre théâtrale de Gérard Astor, toute entière sortie de la guerre d’Algérie subie dans son enfance, il traite de la position même du théâtre dans le monde d’aujourd’hui.

Un théâtre ayant la capacité d’être un « entrainement » à pouvoir le changer. Pour reconstruire des liens entre les hommes qui sortent ceux-ci de la concurrence et de la guerre. Pour les replonger dans des relations de respect mutuel, d’écoute, de goût pour la « diversalité » et pour des productions communes. Pour les remettre dans le jeu « des polyphonies culturelles et (des) cris de liberté qui rallient des hommes issus d’horizons divers »[1] : les enjeux mêmes de la paix.

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2147, et si l’Afrique disparaissait ?

Samedi 14 avril 2018 à 20h – Tropiques-Atrium

Avec : Charles Wattara, Paul Zoungrana, Rose-Esther Guignard, Richard Adossou, Ange Aoussou, Mamadou Diabaté, Ximena Figueroa, Djénéba et Fousco
Auteurs : Odile Sankara, Hubert Colas, Aristide Tarnagda, Jacques Serena, Alain Béhar, Fatou Sy
Conception et mise en scène : Moïse Touré
Assistante à la mise en scène : Bintou Sombié
Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta
Assistant à la chorégraphie : Ximena Figueroa
Dramaturgie : Claude-Henri Buffard
Création sonore : Jean-Louis Imbert
Création musicale : Fousco et Djénéba, Rokia Traoré
Création lumière : Rémi Lamotte
Création vidéo : Pierre Nouvel
Scénographie : Léa Gadbois Lamer
Régie générale : Céline Fontaine
Costumes : Solène Fourt
Production : Les Inachevés, MC2 : Grenoble
Coproduction : Bonlieu Scène Nationale Annecy, Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie, La Filature – Mulhouse
Avec le soutien de : Fonds SACD Musique de Scène, du Jeune Théâtre National, de la Friche La Belle de Mai – Marseille – SPEDIDAM

Le metteur en scène grenoblois Moïse Touré, accompagné par le chorégraphe Jean-Claude Gallotta, interroge l’avenir de l’Afrique, entre inquiétudes et espoirs.

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Des nouvelles d’ETC_Caraïbe – Cap sur 2018-2019

« …par de-là les frontières… îles et continents… »

Cher-e-s amoureux et amoureuses du théâtre, un mot pour vous dire qu’ETC_Caraïbe va bien, et même très bien !…

Il y a d’abord eu la mise en place d’une nouvelle équipe : plurielle et cohérente. L’ancien comité exécutif (CE) (Daniel Legrand et Marie-Thérèse Picard que nous saluons cordialement) ayant refusé de répondre favorablement aux nouvelles modalités de gestion proposées par le président élu en septembre 2017.

Il y a ensuite eu en décembre 2017, en partenariat avec la bibliothèque universitaire, la soirée hommage au dramaturge et ancien président d’ETC, Marius Gottin, devant une salle comble et réjouie : mises en lecture par des comédiens professionnels de plusieurs de ses textes inédits, projection vidéo d’extraits de « Wopso » à Avignon, témoignage des acteurs, des metteurs en scènes, des proches… qui ont été les compagnons de route de l’artiste…

Il y a aussi eu, dans le cadre du Festival des Petites Formes de Tropiques Atrium en janvier 2018, le stand ETC : vente de livres et promotion des auteurs dramatiques contemporains, en partenariat avec la librairie Présence Kreol, où il est désormais possible d’acheter du théâtre, et singulièrement les textes qu’ETC a, depuis peu, mis en dépôt.

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«  Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » : essentiel et primordial

— Par Janine Bailly —

Le spectacle conçu par la Compagnie Nova et Fab-Théâtre de Belleville est une mosaïque colorée de tableaux qui pour notre plus grand bonheur se succèdent sans nous laisser reprendre souffle, un patchwork de textes judicieusement choisis et assemblés pour que nous entendions la voix de quelques-uns de nos plus grands penseurs. Fait aussi de poèmes, discours et interviews, illustré de scènes imaginaires qui avec humour ou gravité viennent croiser la réalité historique et littéraire, l’ensemble, dont la cohérence est assurée par le récit de la vie d’Aimé Césaire, a su éviter l’écueil du didactisme comme celui de l’hagiographie ou du discours sentencieux. Parce qu’elles nous parlent de nous-mêmes et des autres, ces littératures poétiques, engagées et salvatrices sont « des armes miraculeuses » offertes pour que nous progressions vers plus de tolérance, d’intelligence et de vivre ensemble. La force de ce montage réside dans le fait que, partant de ce que l’on a appelé le “problème noir”, il ouvre l’éventail au reste du monde et propose un questionnement sur le “multiculturalisme” de nos sociétés qui aujourd’hui, refusant l’arrivée de trop de migrants, tendent à se replier égoïstement sur elles-mêmes.

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« Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » les 22, 23 & 24 mars 2018 au T.A.C.

De la négritude au Tout-Monde, histoire d’un dépassement.

A la suite d’une séance de captation supplémentaire ouverte au public il reste des places disponibles les 23 & 24 mars 2018

— Par Roland Sabra —

« Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre », m.e.s. de Margaux Eskenazi

Ils étaient trois, comme les rois mages, les pyramides, les Parques, les Grâces, ou les marches du podium. Sur la plus haute sans doute Césaire, sur la seconde Senghor, sur la troisième Damas le moins connu mais surement le plus combatif, le plus passionné.

Au cours de la bal(l)ade qui va des pères de la négritude aux chantres de la créolisation du monde Margaux Eskenazi dans « Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre » revisite les textes fondateurs autour desquels s’articule la recherche identitaire afro-caribéenne. C’est par un extrait opportun d’ « Écrire en pays dominé » qui d’emblée contextualise le propos que se fait l’ouverture, vite suivie de Black Label avec son refrain incantatoire et imprécatoire, Black-Label à boire / Pour ne pas changer / Black-Label à boire / A quoi bon changer.

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« Mary Prince » disponible en DVD!

Mary Prince, spectacle salué unanimement par la critique et plébiscité par le public est désormais disponible en DVD sur la boutique du site de la compagnie Man Lala www.ciemanlala.com et à partir du 1er avril sur le site de Colaco pour les médiathèques et les établissements scolaires.

Le coffret comprend :

— la recréation de la pièce Mary Prince

— des bonus sur Mary Prince aux Bermudes, à Turks-et-Caïcos, à Londres…

— un livret pédagogique L’histoire de Mary Prince, la condition d’esclave et les abolitions dans la Caraïbe.

Un bel outil et une superbe idée de cadeau!

Ce spectacle présenté en 2015 à l’Albatros, dans le cadre du festival d’Avignon par la compagnie Man Lala, présente une séquence de textes extraits d’un récit autobiographique. Il s’agit du premier témoignage publié en 1831 à Londres, sur les conditions de vie de son auteur, Mary Prince dans les colonies britanniques. Née esclave dans une colonie des Bermudes vers 1790, elle est vite séparée de ses parents lors d’une vente des esclaves de la maison. Ses premiers maîtres la traitent avec humanité; elle bénéficie même d’un enseignement rudimentaire, et elle est trop jeune pour comprendre sa condition d’esclave.

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« Départ » de Stéphane Martelly. José Exélis met en scène Jann Beaudry.

— Par Selim Lander —

Tropiques-Atrium-Scène Nationale contribue de plusieurs manières à la création théâtrale. Une fois par trimestre, ou à peu près, le metteur en scène José Exélis présente l’ébauche d’un spectacle qui sera appelé ou non à devenir une production à part entière. Mise en lecture, mise en espace ou davantage comme dans le cas de Départ, qui, en dehors du fait que Jann Beaudry lit une partie de son texte, lequel texte n’est que la fin de la pièce de Stéphane Martelly, apparaît déjà très abouti.

Disons tout de suite que nous fûmes constamment sous le charme de l’interprète déjà citée, J. Beaudry, qui démontre ici qu’elle est une comédienne complète, capable de montrer aussi bien la colère que la séduction, capable également de nous émouvoir en faisant sonner quelques notes sur un piano ou, dans un tout autre genre, de camper une chanteuse de music-hall accrochée à son micro dans une pose quelque peu équivoque. Dans une simple robe blanche qui pourrait être une chemise de nuit, jouant de sa longue chevelure blonde et bouclée, elle se livre devant nous à la comédie de la mort.

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« Le Fabuleux destin d’Amadou Hampâté Bâ », message subliminal ?

— Par Selim Lander —

« En Afrique, chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Cette maxime a été si souvent citée qu’on en a perdu la trace. Elle est pourtant d’un écrivain connu, Amadou Hampâté Bâ (ci-après AHB, né en 1900 – mort en 1991), qui l’a prononcée au moins à deux reprises sous des formes légèrement différentes[i]. La vie d’AHB est un roman (fils – adoptif – de chef, initié à la voie soufie des Tidianes, membre du conseil exécutif de l’Unesco, etc.) et cela pourrait suffire pour légitimer un spectacle autour de sa personne. Entre autres anecdotes, alors qu’il était admis à la prestigieuse école William Ponty de Gorée, il fut empêché par sa mère de se rendre au Sénégal. En rétorsion, l’administration coloniale le nomma « écrivain auxiliaire temporaire à titre essentiellement précaire et révocable » (sic, ce qui ne manque pas de sel quand on sait qu’AHB passera sa vie à écrire), avec obligation de rejoindre son poste à pied (à 900 km du domicile familial !) sous la surveillance d’un policier. Bienheureuse punition, puisque c’est en cheminant ainsi qu’AHB prit l’habitude transcrire les éléments de littérature orale qu’il récoltait sur sa route.

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Une figure emblématique : Amadou Hampâté Bâ

— par Janine Bailly —

Plus qu’une représentation théâtrale traditionnelle, le spectacle Le fabuleux destin d’ Amadou Hampâté Bâ, qui se donne les 13 et 14 mars à Tropiques Atrium, m’est apparu comme une leçon de littérature vivante et pleine d’intelligence, comme aussi le portrait animé d’un homme grand et sage, et de belle humanité. Une impression qui s’est confirmée lors du bord de scène final, où Hassan Kassi Kouyaté nous dit la genèse de la pièce, écrite par le conseiller littéraire Bernard Magnier, et qui s’inscrit dans un projet mené en collaboration avec le Tarmac, théâtre parisien dédié à la création francophone contemporaine. Un projet qui a pour finalité de faire découvrir, ou mieux connaître, des hommes et des femmes disparus, admirables non seulement par leur écriture, mais encore par leur engagement auprès de leurs semblables, par ce qu’ils ont été et par ce qu’ils ont fait. Après Sony Labou Tansi, dont « la chouette petite vie bien osée » nous fut montrée ici-même dans Sony Congo, après Hampâté Bâ, il est déjà prévu un opus sur Kateb Yacine, un autre sur Fanon… en espérant que place soit bientôt faite à une femme ?

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Le fabuleux destin d’Amadou Hampâté Bâ

Mardi 13 et Mercredi 14 Mars – 20h Tropiques Atrium

Texte : Bernard Magnier
Mise en scène : Hassane Kassi Kouyaté
Avec : Habib Dembélé, Tom Diakité
« En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ». Une phrase prononcée l’un des plus grands auteurs maliens, Amadou Hampâté Bâ, à l’Unesco en 1960. Bernard Magnier et Hassane Kassi Kouyaté rendent hommage à l’homme aux multiples vies, dans un spectacle plein d’humour et de sagesse.

De la falaise dogon de Bandiagara au Mali, où il est né en 1900, aux assemblées de l’Unesco et aux palais présidentiels, des bureaux de l’Institut Français d’Afrique Noire de Dakar aux pupitres des conférences internationales, des correspondances échangées de par le monde aux audiences accordées dans sa résidence d’Abidjan jusqu’à la fin de sa vie en 1990, Amadou Hampâté Bâ n’a cessé de s’adresser au plus grand nombre. Les multiples variantes de ses contes en attestent, de la version savante à la traduction littérale et à la version aménagée pour les jeunes lecteurs, une même volonté de transmettre, de partager.

Sur scène, Abib Dembélé, acteur incontournable au Mali, donne vie à l’écrivain et penseur malien.

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« Wild West Women » : des femmes à la conquête d’elles-mêmes

— par Janine Bailly —

Sur scène, elles ne seront, pendant ces presque quatre heures de spectacle, que trois comédiennes, pour nous entraîner à leur suite dans cette épopée américaine, sorte de western palpitant, version femmes. Elles nous guideront, dans une sorte de “chevauchée fantastique” à la John Ford, mais légèrement parodique car poussant à l’extrême les codes du genre, sur la route des pionniers partis à la conquête de l’Ouest. Elles nous feront suivre la piste de l’Oregon et partager leurs aventures tumultueuses, au hasard de rencontres imprévues, heureuses ou malheureuses, et soumises souvent à la cruauté des hommes comme aux rigueurs du climat, car ici tout est paroxystique — chaleur, froidure extrême, tempête de neige qui oblige à rebrousser chemin…

Mais dans notre imaginaire, ils seront bien des dizaines, les personnages qu’elles auront créés dans une dynamique, une fougue, une inventivité qui ne se démentiront jamais, bien que l’on ait noté une certaine baisse  d’intensité dramatique dans le second volet, due sans doute à la multiplication de ces hommes  pris “du côté obscur de la force”, et qui ne font dans l’histoire qu’un rapide passage.

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« Wild West Women » de Caroline Le Forestier

Au Far West, les filles n’ont pas froid aux yeux

— Par Selim Lander —

Trois femmes américaines. Parmi elles Charlotte, une esclave noire échappée à la recherche de son fils blanc de peau, le fils du maître que ce dernier a confié à un orphelinat. Sally, la seconde, est une prostituée trop adroite au pistolet, d’où sa fuite du saloon où elle exerçait ses talents. Quant à la troisième, Rose, la tête pensante du trio, féministe qui croit au progrès de l’humanité, elle a quitté son mari, sombre brute épousée par erreur. A la recherche de l’enfant de Charlotte qui a été adopté par des pionniers, elles entament la traversée de l’Amérique par la piste de l’Oregon… où les attendent diverses aventures.

Nous sommes en 1851 dans l’Amérique des westerns, avec des bons et des méchants, les premiers finissant inévitablement par gagner et les seconds par se faire trucider. Mais ici la fin arrive moins vite que dans un film, le spectacle dure presque quatre heures (deux entractes compris) ce qui laisse de l’espace pour de nombreuses péripéties. Les trois jeunes femmes sont aimées tour à tour par des hommes qui les tirent des pattes des mauvais coucheurs rencontrés sur leur route, avant, le plus souvent, de disparaître à leur tour.

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Comme en hommage à Simone Veil

— par Janine Bailly —

Quatre comédiennes, appartenant à la compagnie Les Buv’Art, maintenant bien connue des scènes martiniquaises, ont eu la judicieuse idée, pour marquer de leur pierre cette semaine où l’on célèbre la Femme, de s’attaquer à un monument du théâtre dit populaire, Et pendant ce temps, Simone veille, qui tient la scène à Paris depuis de longs mois, et qui s’apparenterait plutôt au genre cabaret-théâtre, par ses jeux de mots, ses calembours, ses chansons, qu’elles soient dans leur forme originelle ou réécrites en version humoristique sur des airs célèbres, comme par une certaine volonté caricaturale dans la composition de ses personnages. On n’oubliera pas la parodie de “Bambino”, mimée et chantée, extrêmement drôle, où il est parlé de la libido des femmes, et des transformations qui se sont opérées grâce à la contraception.

Idée généreuse aussi, la première s’étant donnée gratuitement au restaurant Les Arômes du Carbet, dans la salle transformée pour accueillir un public venu nombreux, et qui s’est montré enthousiaste devant la prestation enlevée de la petite troupe. Troupe féminine à l’exception de Rachid, habituellement acteur mais préposé à la technique, qui accomplit, dans ces circonstances improvisées, la performance d’illustrer le propos à l’aide d’une bande-son originale et de projections vidéo d’époque particulièrement parlantes.

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