— par Janine Bailly —
La Gioia (A alegria) : production de Emilia Romagna Teatro Fondazione e Compagnia Pippo Delbono
Loin de tout classicisme, certains des metteurs en scène actuels semblent explorer de nouvelles voies, à la recherche d’autres façons de dire sur scène notre humanité, ses beautés et ses laideurs, ses forces et ses faiblesses.
Venus de Modène en Italie, Pippo Delbono et sa Compagnie, qui ont eu déjà le bonheur d’être présents dans une cinquantaine de pays comme aux festivals d’Avignon, de Vienne ou de Venise, présentent un spectacle étrange, différent de tout ce que je connaissais déjà, mais qui possède une qualité d’émotion très rare au même temps qu’il est une véritable réussite esthétique. Un spectacle qui selon la façon dont il est reçu peut déranger, interpeller ou bouleverser jusqu’aux larmes.
Et d’ailleurs, plus qu’à un spectacle, c’est à une sorte de célébration que nous sommes conviés, sans dramaturgie, sans narration construite, sans dialogue, sur le mode plutôt d’une conversation intime qui se ferait avec le public. « Sintam a vossa própria loucura, sentez votre propre folie », c’est à quoi nous enjoint le comédien-metteur en scène.