Catégorie : Théâtre

Stéphanie St-Clair, reine (de la pègre) de Harlem

— Par Selim Lander —

Adaptée du roman de Raphaël Confiant par Isabelle Kancel et mise en scène par Nicole Dogué cette histoire inspirée d’un personnage réel est la première pièce du festival des Petites Formes représentée dans la salle Fanon de l’Atrium, lieu plus adapté au théâtre que les tréteaux du Chapiteau (même si l’existence de ce dernier, par les diffusions qu’il permet loin de la « ville-capitale », est évidemment un plus pour le théâtre en Martinique).

C’est une vieille femme qui se raconte. D’origine martiniquaise et de très humble extraction, elle s’échappe des Antilles tout comme de son emploi de bonne à tout faire d’abord vers Marseille puis vers New York. Noire et sans argent, elle échoue dans le coin le plus misérable de Harlem. D’où il lui faudra s’extraire et franchir de nombreuses étapes, déjouer nombre d’embuches avant de devenir la « reine » d’un réseau de loterie clandestine qui lui apportera, sinon la fortune, une honnête aisance. Au début de la pièce elle est donc cette vielle femme assise près d’une table basse sur laquelle est posée une tasse et une théière, avec un tiroir qui contient une boite pleine de photos.

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Le « Déparleur », de et avec Michel Herland

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Le 1er février à 19 h à l’OMCL du Robert, le 2 février à 19 h au CDST, Saint-Pierre

« Tu sais quelquefois on se demande à quoi que ça sert, tout ça, tout ce mal qu’on se donne. Et les matins qui se répètent. Putain de Dieu. Y a des jours où je voudrais être déjà dans le trou. D’ailleurs j’ai jamais été bien que dans des trous… ». Ainsi débute Le Déparleur. Un personnage se raconte, il est au bout du rouleau, il se remémore les principales étapes d’une vie de misères plus que de bonheurs qui l’ont conduit là où il est enfin parvenu, sur un bout de trottoir d’où il harangue les passants.

Ce « seul en scène » est un monologue adressé au public, divisé en dix brèves parties, chacune traitant d’un thème particulier, récit d’un épisode vécu ou considérations plus générales (l’alcool, les trafics de drogue, la démocratie, la révolution, la médecine, etc.), tous sujets à propos desquels le personnage « déparle », nourri par son expérience et ses lectures. Une chanson enregistrée ouvre la pièce et quelques poèmes en voix off sont insérés au fil du spectacle.

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Race(s) de François Bourcier : salutaire !

— Par Selim Lander —

Paradoxe. Alors que les savants nous expliquent par A + B que les races – blanc, noir, jaune, rouge – n’existent pas, qu’il n’y a qu’une espèce humaine, voici que, dans notre France, pays des Lumières, s’éveille un communautarisme plutôt nauséabond. Au nom de la défense des minorités qui seraient insuffisamment reconnues – et sans doute ne le sont-elles pas autant qu’il conviendrait : qui a dit que nous sommes dans un monde idéal ? – un mouvement prend de l’ampleur qui veut faire entendre la voix des individus « racisés » (sic) ou « racialisés » (re-sic). Ainsi apprend-on qu’une guerre s’est déclenchée au sein des départements de sciences humaines de nos universités entre les universalistes qui s’en tiennent aux déclarations universelles des droits de l’homme et ne veulent reconnaître aucune différence « raciale » et les décoloniaux (re-re-sic) qui tirent argument du passé colonial de notre pays pour sommer les institutions de « réparer », c’est-à-dire de céder à toutes leurs revendications. Foin de la laïcité qui ne serait, selon certains, qu’une figure de l’islamophobie.

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Race[s] : mieux qu’un réquisitoire, une déconstruction!

— Par Roland Sabra —

« Nos paroles nous engagent…
nous devons leur être fidèles.
Mal nommer un objet,
c’est ajouter au malheur de ce monde. »
Albert Camus

« Sacco & Vanzetti » en 2014, « Résister c’est exister » en 2015, François Bourcier est un habitué du Théâtre Aimé Césaire (T.A.C). Il revient cette année avec un « travail en cours » permanent puisque créé en 2012 et sans cesse mis à jour. Race|s] avec la lettre S mise en parenthèses est déjà dans la graphie du titre un questionnement si ce n’est un engagement politique. Accepter le pluriel du mot c’est croire à l’existence d’une pluralité que la réalité scientifique dément. L’espèce humaine est homogène 99,9 %. Et la tendance se confirme, s’accélère comme le remarque Bertrand Jordan, célèbre biologiste moléculaire : « La mondialisation des migrations et des unions va estomper les contours biologiques entre groupes humains.»

Comédien, metteur en scène, François Bourcier est avant tout un humaniste engagé avec fougue et sincérité dans un combat antiraciste sans fin, hélas, et d’une actualité suffisamment exacerbée pour qu’elle renvoie, inévitablement, même si comparaison n’est pas raison, au climat des années trente du siècle dernier.

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« Anatole dans la tourmente du Morne Siphon » d’après le roman de Sabine Andrivon-Milton, m.e.s. Arielle Bloesch

Samedi 19 janvier 2019 19h – Chapiteau à Schœlcher

Scolaire _ le 18 à 9h30 au Chapiteau Lynda Voltat
Anatole est à présent un homme âgé. Il se balance sur sa berceuse, en observant du haut de son Morne Siphon son pays qui se transforme et ces outils qui relient à présent son île à tous les continents. Ces outils qui lui ont permis de recevoir cette lettre qui fait jaillir les larmes sur son visage marqué par le temps et les souvenirs.
Il parle pour que sa mère, du lointain du passé, soit enfin soulagée par cette nouvelle. Il parle tant qu’elle lui revient, Anastasie et avec elle, l’enfant de 12 ans qu’il était, celui qui traversa cette première guerre mondiale en observant ses voisins et en recueillant leurs pensées dans les lettres qu’il écrivait pour eux.
Mère et fils vont faire revivre cette époque, les personnages, leurs histoires, du Morne Siphon, ce morne imaginaire tellement réel. Celle d’Anatole s’est formée avec la lacune d’un deuil jamais apaisé, la disparition de son frère Raymond, son héros parti fièrement au front et jamais revenu.

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Race[s], ou pourquoi l’homme blanc se prend-il toujours pour le maître du monde?

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

Pour cette création originale François Bourcier projette un spectacle superbe sensible qui se veut être un témoignage poignant. Race(s)n’et pas un réquisitoire, mais juste une démonstration aussi dérangeante que salutaire.

D’où vient que l’on parle de race(s) quand la science d’aujourd’hui démontre qu’il n’en existe concrètement qu’une seule : la race humaine ? Sur quoi se fonde le racisme quand on sait qu’il a traversé les âges pour aboutir à l’esclavage, au monstrueux nazisme et à  l’holocauste ? Race(s) forme avec « Lettres de délation » et « Résister c’est exister » une trilogie bien ficelée sur le thème toujours renouvelé des rapports humains viciés plus précisément lors de la guerre 1939- 1945. Des hommes célèbres ont traversé les siècles et fait émerger l’idée d’une prétendue supériorité de la race blanche allant jusqu’à justifier l’impensable théorie de l’esclavagisme et l’effrayant antisémitisme jusqu’à la monstruosité la plus abjecte au nom de cette idéologie. C’est précisément cette doctrine que François Bourcier entend explorer  à travers la mise en scène, la scénographie et l’interprétation de ce spectacle, qui approfondit bien plus qu’une simple compilation de textes, de vidéos et d’images, la genèse et les postulats du nazisme.

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« Dernier Rivage » de l’enfant soldat

— Par Selim Lander —

Ouverture du festival des Petites Formes avec cette pièce d’un auteur renommé, Daniel Keene, interprétée par une comédienne aguerrie, la guadeloupo-sénégalaise Nathalie Vairac et mise en scène par Hassane Kassi Kouyaté. On ne regrettera pas sa soirée malgré les réticences qu’on pouvait avoir au départ et qui ne se sont pas totalement dissipées au cours du spectacle. Car l’auteur, australien, relève a priori d’un univers bien éloigné de celui des enfants soldats africains. Nous avons essayé de savoir quels étaient ses rapports éventuels avec l’Afrique, sans obtenir de réponse. Si ces pièces ont été jouées un peu partout dans le monde, il n’est pas clair qu’il ait eu un contact direct avec le « Continent », a fortiori avec des enfants soldats. Or ce thème a déjà été traité, avec quel brio !, par la franco-camerounaise Léonora Miano (Les Aubes écarlates) et avec quelle sincérité par Serge Amisi, né en 1986, qui a publié un extraordinaire témoignage[i] de sa vie d’enfant soldat entre 1997 et 2001, d’abord dans les troupes rwandaises du rebelle Kabila, puis, après la victoire de ce dernier contre Mobutu, dans l’armée régulière de la RDC, soit pendant les deux guerres dites du Congo (1996-1997 et 1998-2002).

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Dernier rivage : du singulier au pluriel

— Par Roland Sabra —

Nathalie Vairac portait sur elle ce texte depuis plus de trois ans. Daniel Keene, l’auteur, lui en avait fait cadeau. Il lui fallait le faire passer en elle. Hassane Kassi Kouyaté a été ce passeur.

Sur scène, une double limitation de l’espace comme un enfermement souligné. Un premier carré, le parc, avec quatre parpaings recouvert de paille, à l’intérieur duquel un tapis définit l’espace d’un logement sommaire fait de cageots et palettes de récupération. Il y a là pour tout mobilier un lit, une chaise, une table de nuit, quelques livres. Elle arrive, tourne dans le parc figuré en courant autour de la boite-maison, se pose, reprend son souffle, s’avance vers le public et pose la question : « Que vous raconter ? Un matin je me suis réveillé(e) et mon père n’était plus là. Un matin je me suis réveillé(e) et tout ce que je connaissais avait disparu. Je me suis réveillé(e) et je n’avais plus de nom. Je me suis réveillé(e) et j’étais dans un autre pays. » En quelques mots est posée une situation d’exil dont Camus dit qu’il « ne déchire pas, il use. 

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« SAMO » de Koffi Kwahulé

Jeudi 17 janvier 2019 à 19H- Tropiques-Atrium Entrée libre

Mise en lecture de José Exélis
Avec : Joël Jernidier, Jann Beaudry, Nicolas Lossen (Guitare), Charly Labinsky (Percussions), Alex Bernard (Contrebasse) & Laurent Troudart (Danse)
Mises en lecture en présence des auteurs

Plateau salle Aimé Césaire – ENTRÉE LIBRE

En partenariat avec Etc_Caraïbe (Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe) – Association d’auteurs

Lire aussi :

« SAMO, A tribute to Basquiat » : une rhapsodie théâtrale — par Roland Sabra —

« Samo, a Tribute to Basquiat », cérémonie funèbre — Par Selim Lander —

Né à Abengourou (Côte d’Ivoire) en 1956. Dramaturge et romancier, il s’est formé à l’Institut national des arts d’Abidjan, à l’école de la rue Blanche (Ensatt) et à l’université de Paris 3 – Sorbonne nouvelle où il a obtenu un doctorat d’études théâtrales. Il est l’auteur d’une trentaine de pièces, publiées aux éditions Théâtrales, Lansman, Actes Sud-Papiers et Acoria, traduites dans plusieurs langues et créées en Europe, en Afrique, en Amérique latine, aux États-Unis, au Canada et au Japon.
Ses œuvres ont fait l’objet de maintes mises en scène dont les plus récentes sont notamment : Nema, par Katarzyna Deszcz (Teatr Nowy de Zabrze, 2018) ; Blue-S-cat (Ariza), par Kemal Aydogan (Moda Sahnesi d’Istanbul, 2018) et par Kzutoshi Inagaki (Kissa Sadaiki de Tokyo, 2014) ; Jaz, par Alexandre Zeff (Chapelle du Verbe incarné d’Avignon, 2017) ; Cette vieille magie noire, par Mahamadou Tindano (CITO de Ouagadougou, 2017) ; Fidelio (Beethoven-Beckett-Kwahulé), par Tilman Knabe (Theater Trier, 2015) ; L’Odeur des arbres, par Isabelle Pousseur (Théâtre Océan-Nord de Bruxelles, 2015) ; Misterioso-119, par Cédric Dorier (Théâtre Vidy-Lausanne, 2014) et par Laurence Renn Penel (Théâtre de la Tempête de Paris, 2014) ; La Mélancolie des barbares, par Sébastien Bournac (Scène nationale d’Albi, 2013) ; Le Jour où Ti’zac enjamba la peur, par Luc Rosello (jardin de l’État de Saint-Denis de la Réunion, 2011) ; Bintou, par Boris Schoemann (Teatro del Estado de Xalapa, Mexique, 2011) et par David Mendizabal (Harlem School of The Arts, New York, 2010).

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« Stéphanie St-Clair, reine de Harlem » d’après le roman de Raphaël Confiant, m.e.s.Nicole Dogué

Vendredi 18 janvier 2019 à 20h – Tropiques-Atrium

Ce spectacle se veut une interrogation sur la question de l’exil et de l’identité. C’est un récit à une voix, adapté pour la première fois au théâtre. Il s’inspire de l’histoire vraie de Stéphanie Saint-Clair, femme gangster antillaise immigrée aux états-Unis au début des années 1910. Partie de rien, on assiste à l’ascension de Stéphanie Saint-Clair, au combat qu’elle mène pour échapper à sa condition de femme noire, fluette, étrangère et pauvre. Des handicaps qu’elle va transformer en forces pour affronter, avec un courage « hors norme » la pègre noire, la mafia blanche et la police new-yorkaise. Elle fonde son propre gang et devient la reine de la loterie clandestine de Harlem. Stéphanie Saint-Clair, en dépit des moyens qu’elle utilise, incarne cet idéal créole de «  femme-debout».

Présentation  du livre de Raphaël Confiant:

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« L’empire de la honte » de Jean Ziegler, m.e.s. Éric Delor

Jeudi 17 janvier 2019 20h Tropiques-Atrium

Il est des ouvrages qui d’emblée vous emballent et puis vous déplacent, vous portent loin de la réalité du monde, loin de tout et de vous-même. Ils vous propulsent dans la fiction, le rêve, l’ailleurs, vers « la distance abstraite ». Ils vous émeuvent, vous bouleversent ou vous font sourire et dans tous les cas vous font réagir.

Et puis, il en est d’autres qui déclenchent aussi un choc mais par une voie radicalement opposée. Ceux-là, au contraire, vous invitent à être attentifs à la vie vraie, la vôtre et celle du monde dont vous êtes copropriétaire et gardien.

Ils vous somment de cesser de rêver ou croire, et d’ouvrir grands vos yeux, vos oreilles, votre esprit et votre coeur. Ils vous invitent à rester en éveil, à questionner, bousculer votre humanité assoupie afin de régénérer sa capacité à s’indigner, voire à se rebeller. Le livre L’empire de la honte de Jean Ziegler est de ceux-là.

Jean Ziegler, L’empire de la honte, Fayard, Paris 2005.

par Karine Peschard ()

L’empire de la honte, le dernier livre de Jean Ziegler, est un véritable réquisitoire contre la dette.

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« Dernier rivage » de Daniel Keene, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté

Mardi 15 janvier 19h – Chapiteau- Tropiques-Atrium

Création
Le monologue d’un exilé aux poches trouées, qui se cherche une identité. Comment trouver sa place dans un monde où ce qu’on possède nous définit ? Les souvenirs de guerre se mêlent aux bruits de la rue et à l’imagination.  Les paroles de musique comme un refrain bien connu ponctuent cette pièce qui questionne notre humanité.
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Interprétation : Nathalie Vairac
Costumes : Anuncia Blas
Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale & Cie Deux Temps Trois Mouvements
Cie de la Lune Nouvelle
Création

Lire un extrait :

« Nul au monde n’est inintéressant.
Un destin, c’est l’histoire d’un monde.
Chaque monde a son goût, sa spécificité,
et aucun autre ne lui ressemble.
Et l’homme qui a vécu dans l’ombre,
avec cette ombre nouant amitié,
celui-là, son peu d’intérêt même
parmi les hommes a fait son intérêt.

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Race[s] de François Bourcier

17, 18, & 19 janvier 2019 à 19 h 30 au T.A.C.

Un spectacle conçu par François Bourcier d’après des textes et documents authentiques

Mise en scène, Scénographie et Interprétation François Bourcier assisté de Pauline Corvellec
Poèmes Anne de Commines
Lumière Romain Grenier
Son Philippe Latron
Costumes Jacqueline Boaz
Vidéos THP
Photos Émilie GÉNAÉDIG

Un spectacle conférence
La scénographie reproduit les conditions d’une conférence, ce qui permet d’adapter et de rendre le spectacle accessible à des lieux peu équipés ou autres que des salles de spectacles (amphithéâtres universitaires, salles polyvalentes…). Alors qu’aujourd’hui ces théories racistes ressurgissent dans l’économie et la politique, il nous semble urgent de sortir ce spectacle de son espace habituel et d’aller à la rencontre de tous les publics.
L’adresse directe aux spectateurs, l’incarnation des personnages historiques et l’utilisation d’images et de vidéos donnent vie à des explications théoriques habituellement réservées aux spécialistes et apportent des éléments de compréhension.
Autour du spectacle Depuis dix ans, la Compagnie Théorème de Planck propose des spectacles qui développent des périodes historiques ou liées à l’histoire, aussi bien en tout public qu’en public scolaire.

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Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2019

Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2018
Pass 50 € : 3 spectacles en Salle Frantz Fanon = 1 invitation Chapiteau

Télécharger le programme en pdf

« Dernier rivage » de Daniel Keene, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté
Mardi 15 janvier 2019 -19h –
Chapiteau Ex Espace Osenat à Schœlcher

Création
Le monologue d’un exilé aux poches trouées, qui se cherche une identité. Comment trouver sa place dans un monde où ce qu’on possède nous définit ? Les souvenirs de guerre se mêlent aux bruits de la rue et à l’imagination.  Les paroles de musique comme un refrain bien connu ponctuent cette pièce qui questionne notre humanité.
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Interprétation : Nathalie Vairac
Costumes : Anuncia Blas
Création lumière & Régie générale : Jean-Pierre Népost
Construction décors : Tony Raynaud & William Vahala
Production : Cie de La Lune Nouvelle
Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale & Cie Deux Temps Trois Mouvements Avec le soutien de l’Institut français de Daka

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« L’emprunt russe » : un don sans retour

— Par Roland Sabra —
Je le confesse . Le jeudi est mon jour de sortie préféré pour le théâtre. Après la relâche du dimanche soir et du lundi, la reprise du mardi et la toujours difficile deuxième, qu’elle soit de la série ou hebdomadaire, le meilleur du travail proposé est souvent là au mitan de la semaine. J’évite le week-end, surtout le samedi, par crainte de croiser un public, en sortie peu habituelle et aux réactions décalées. Et pourtant!
Ce samedi 5 janvier 2019 la Troupe Coméd’île, créée en 2008 par Guillemette Gallet de Saint Aurin et qui fête ses 10 ans cette année m’a fait découvrir, avec bonheur, tout un aspect du théâtre martiniquais que je connaissais peu. Au temps pour moi!

La pièce jouée ce soir-là est la dernière création de Coméd’ile, après Treize à table, J’y suis j’y reste, Pique-nique en ville, Le Noir te va si bien. Cinq pièces en dix ans, voilà déjà une indication sur travail de la troupe, qui se donne donc quinze mois  de répétition avant de se produire. Le délai de gestation ne s’explique pas seulement par le fait qu’il s’agisse d’une troupe exclusivement composée d’amateurs, engagés professionnellement dans d’autres activités parfois fort éloignées de la scène.

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« L’emprunt russe » : succès complet

5 janvier 2019. Foyer de l’Espérance à Foyal

La Compagnie Comed’île a choisi de présenter pour la saison 2018 une pièce originale créée en 1997 par deux auteurs passionnés de théâtre : Dominique Ghesquière et Pascal Chivet.
« L’Emprunt russe  » est en effet une comédie-vaudeville écrite à la fin du vingtième siècle mais on y retrouve tous les ingrédients du vaudeville classique.
Dans la pure tradition des pièces de Labiche, avec ses couplets au lever de rideau et au final, cet « Emprunt Russe » se révèle être l’ «Emprunt Ruse ».

Nous sommes à Paris, en janvier 1910. Belle-Epoque, sans doute, mais bien mauvais temps ! La Seine est en crue, la capitale est inondée, la circulation est difficile ! Un banal ou presque accident de fiacre fait soudain culbuter tout un passé de bourgeois… irréprochables. Si la redingote, la soutane, la robe ou… les chapeaux, dissimulent les apparences, ils n’en intensifient pas moins la caricature de ces personnages. Leurs travers ou leurs faiblesses ont l’âge de l’humanité.

Tout n’est alors qu’apparence et chacun reflète ce qu’il n’est pas.

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À la Cartoucherie, un Canada malade de son passé colonial

Dans « Kanata », spectacle inabouti mais prometteur, le metteur en scène québécois entrecroise les temporalités et les récits.

— Par Joëlle Gayot —
Sur les sièges du Théâtre du Soleil, samedi 15 décembre, les spectateurs de la première représentation de Kanata – Episode I – La Controverse, mis en scène par Robert Lepage, ont trouvé un avertissement les inclinant à la bienveillance : « Ceci est une répétition ! », titrait la feuille imprimée. Répétition ovationnée par le public, même si ce qu’on a vu à la Cartoucherie de Vincennes (et qui sera présenté au Printemps des comédiens, à Montpellier) en était encore, au jour J, au stade des (bonnes) intentions, sans avoir décollé de ce qui ressemblait à une suite de séquences mises bout à bout. Et ce, malgré une certitude : tout est en place dans ce projet pour qu’opère la magie.

Lire l’entretien avec Robert Lepage : « Artistes, qu’avons-nous le droit de faire ? »

Lire la critique de Michèle Bigot :« Kanata » : le résultat n’est pas à la hauteur

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« Kanata » : le résultat n’est pas à la hauteur

— Par Michèle Bigot —
Épisode I, La Controverse
Théâtre du Soleil, Paris, 15/12 2018> 17/02/2019
Tout le monde se souvient de la controverse qui a secoué le monde du théâtre au mois de Juillet. Robert Lepage préparait avec la troupe du Théâtre du Soleil une pièce de théâtre sur le thème des peuples premiers du Canada, et le tout serait réalisé sans qu’apparaisse un seul acteur appartenant à ce peuple autochtone. Mauvaise querelle, car c’était faire fi de la nature du théâtre pour lequel n’importe quel acteur est censé pouvoir jouer le rôle d’Hamlet. C’était en outre méconnaître la tradition et l’engagement du Théâtre du Soleil qui, depuis toujours, brasse les origines ethniques des comédiens pour notre plus grand plaisir. Bref, la controverse semblait déplacée et artificielle.
Néanmoins, puisque controverse il y a et qu’après tout le théâtre se doit de relever le défi démocratique du débat, Robert Lepage intègre au scénario les termes du débat, et c’est là que le bat blesse, car il le fait en des termes maladroits et très discutables. Il n’est pas judicieux, et à la limite, contre-productif d’assimiler la question ethnique à la condition des drogués.

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The puppet show-man

Vendredi 21 décembre 2018 à 18h – Tropiques-Atrium

Ciné Goûter à 17h30

de Yeung Faï

Conception & Jeu : Yeung Faï
Mise en scène : éric Domenicone
Construction castelet : Michel Klein
Construction marionnettes : Yeung Faï
Lumière : Marc Laperrouze
Production : Le Manège – Scène nationale de Maubeuge
Coproduction : Perth International Arts Festival, Australie

Le tigre dévore le moine débonnaire, les étudiants s’affrontent dans un combat de lances et d’épées spectaculaire, les assiettes virevoltent et jamais ne se brisent, les couples se font et se défont…
Les incroyables et multiples scènes de marionnettes chinoises se succèdent et nous font basculer dans un monde où l’éblouissante dextérité du marionnettiste s’accompagne de légèreté et de fantaisie.

Héritier d’une grande famille de marionnettistes chinois, Yeung Faï parcourt plusieurs communes du territoire pour faire découvrir cet art ancestral. Quelques manipulations suffisent à faire surgir un tigre affamé ou des combats d’épée, bref, un émerveillement assuré pour petits et grands.
Le jeune Yeung Faï a été initié à la manipulation des marionnettes à gaine par son père. Ce dernier, persécuté durant la Révolution culturelle, lui a transmis bien plus qu’une passion : la force de faire vivre cet art malgré les tempêtes.

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ETC. Caraïbe a offert une très belle soirée de lectures théâtrales

— Par Roland Sabra —

Très intéressante soirée de lectures théâtrales ce samedi 16 décembre 2018 à L’Œuf plein comme il se doit d’un public avide de découvrir deux textes choisis, et bien choisis, par ETC.. Caraïbe.
La petite salle est comble, les chaises manquent, le public s’entasse, déborde dans la rue Garnier Pagès quand Vincent Fontano derrière son pupitre commence la lecture de «  Loin des hommes » créé cette année dans son île de La Réunion. La voix est forte et puissante, à la hauteur du texte qu’elle fait vibrer et toucher au cœur l’auditoire. Il est né laid l’enfant. La Mère le dit, le lui répète. Elle l’aime mais il est laid. Elle en fera un homme, un vrai, c’est à dire une caricature, à jamais plongé dans le virilisme cette maladie infantile de la masculinité. Au delà de la violence qui le taraude, le mine et l’agit, au-delà de son aspect physique, la tête dans les épaules, sa vraie laideur est là dans ce machisme qu’il porte en lui autant qu’il est porté par lui. C’est au départ ou à la mort, c’est du pareil au même, du père, que l’injonction maternelle d’être un homme à été faite.

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« Loin des hommes » & « Pourvu qu’il pleuve »

Samedi 15 décembre 2018 à 19h à L’Œuf // Maison d’Artistes

Synopsis de « Loin des hommes » de Vincent Fontano:

Un soir, tard dans une station-service, un homme et une femme se croisent, ils ne se connaissent pas. Ce regard échangé va entrer en résonance avec leurs vies. : leurs vies de paumés, leurs vies de résolutions perdues, de compromis assassins.

Nuit, Loin des hommes est une pièce d’humeur, de Mood, pas d’enjeux, rien à défendre, pas d’argumentaire. Juste l’écriture de deux paumés qui pendant un moment vont s’interroger sur leurs choix, leurs vies et les chemins qu’ils ont pris.

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« Couple ouvert à deux battants » de Dario Fo et Franca Rame, m.e.s. Patrice Le Namouric

Samedi 15 décembre 2018 à 19h 30 à l’Annexe Le Marin

Les Détrackés présentent Couple ouvert à deux battants.Une comédie de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène par Patrice Le Namouric Avec Tania Thegat, Loup de Freminville et François Brichant, accompagnés par La Cie TRACK.

L’ingénieur Mambretti propose à sa femme Antonia : « Formons un couple ouvert ! ».
Pour lui, ça veut dire qu’il est libre d’avoir autant d’aventures qu’il veut. Et il ne se gêne pas. Sa femme n’a qu’à en faire autant. Pour elle, ça signifie que son mari la trompe à tour de bras. Et elle le vit mal. Elle tombe dans
le désespoir, fait plusieurs tentatives de suicide. Au bout du compte, Antonia va se laisser convaincre. Elle va utiliser sa liberté et chercher des aventures de son côté également. Mais là où pour lui il s’agit de simples coucheries, pour elle, il va s’agir de vrais sentiments… Le retour de balancier ne va pas tarder.

La Pièce
Dario Fo et Franca Rame nous proposent une histoire somme toute banale, sous forme du récit que nous en fait Antonia.

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« Manmzèl Julie » de Durosier Desrivières, m.e.s. Deluge

— Par Roland Sabra —

« Mademoiselle Julie est folle, complètement folle », ainsi commence « Mademoiselle Julie » la pièce de Strindberg et la transposition ou variation caribéenne de Jean Durosier Desrivières, dans la mise en scène d’Hervé Deluge reprend à son tour cette assertion qu’elle érige en viatique dans lequel Jann Baudry, bonne comédienne, puisera les ressources du rôle. On peut y voir là une fidélité à la pièce puisque deux notes au moins dans l’œuvre signalent et supposent cette folie. Il y a là une piste facile, une échappatoire face à la complexité, la densité, la richesse de la pièce de Strindberg, dans laquelle se sont engagés plus d’un metteur en scène comme il y a plus de dix ans déjà, Pascal Faber , au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire).

On eut aimé que Jean Durosiers Desrivières ait eu l’audace d’insister sur le conflit de classe, sur la dimension politique et sociale qui est présente dans son « adaptation », mais qui semble peu mise en relief dans le travail d’Hervé Deluge. Qu’une fille de maître couche avec le valet de son père ne se résume pas à un acte de démence !

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« Dézagreman » : texte G. Mauvois, m.e.s. Deluge

Samedi 8 & dimanche 9 décembre 2018 à 17h 30 à Sainte-Luce

Formule chez l’habitant à Ste Luce

► Contact : 0696 45 68 50

Pièce en créole de Georges Mauvois

Mise en scène par Hervé Deluge 

avec Emile Pelti, Nicole Ozier-Lafontaine, Patrick Havre.

Texte de Georges Mauvois
Mise en scène : Hervé Deluge
avec : Emile Petit, Nicole Ozier-Lafontaine, Patrick Havre

Cette pièce en créole martiniquais mise en scène par Hervé Deluge, nous fais partager l’univers d’Isidore, solide amateur de coqs de combat qui se consacre sous nos yeux aux soins de ces deux vaillants champions,  Méchan et Lanmôsibit.  Les coqs étant muets, Isidore a tout loisir de soliloquer sur quelques-uns de nos sujets de société, tels l’alcool, le rapport à l’argent, à la politique, les rapports entre mari et femme, entre aînés et cadets, l’éducation des enfants, l’élevage des bœufs etc. Toute une philosophie et de se disputer avec son assistant, le faible Germany, et surtout avec sa femme, Nonote, femme éprise des nouveautés de la vie moderne et qui exerce sur Isidore un certain ascendant. Se résoudra-t-il à vendre Méchan et Lanmôsibit pour acheter à Nonote la voiture dont elle rêve?

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‘L’emprunt russe », de Ghesquière & Chivet, m.e.s. Guillemette Gallet

Du 23 novembre 2018 au 5 janvier 2019. Foyer de l’Espérance à Foyal

La Compagnie Comed’île a choisi de présenter pour la saison 2018 une pièce originale créée en 1997 par deux auteurs passionnés de théâtre : Dominique Ghesquière et Pascal Chivet.
« L’Emprunt russe  » est en effet une comédie-vaudeville écrite à la fin du vingtième siècle mais on y retrouve tous les ingrédients du vaudeville classique.
Dans la pure tradition des pièces de Labiche, avec ses couplets au lever de rideau et au final, cet « Emprunt Russe » se révèle être l’ «Emprunt Ruse ».

Nous sommes à Paris, en janvier 1910. Belle-Epoque, sans doute, mais bien mauvais temps ! La Seine est en crue, la capitale est inondée, la circulation est difficile ! Un banal ou presque accident de fiacre fait soudain culbuter tout un passé de bourgeois… irréprochables. Si la redingote, la soutane, la robe ou… les chapeaux, dissimulent les apparences, ils n’en intensifient pas moins la caricature de ces personnages. Leurs travers ou leurs faiblesses ont l’âge de l’humanité.

Tout n’est alors qu’apparence et chacun reflète ce qu’il n’est pas.

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