Catégorie : Théâtre

Race[s] de François Bourcier

17, 18, & 19 janvier 2019 à 19 h 30 au T.A.C.

Un spectacle conçu par François Bourcier d’après des textes et documents authentiques

Mise en scène, Scénographie et Interprétation François Bourcier assisté de Pauline Corvellec
Poèmes Anne de Commines
Lumière Romain Grenier
Son Philippe Latron
Costumes Jacqueline Boaz
Vidéos THP
Photos Émilie GÉNAÉDIG

Un spectacle conférence
La scénographie reproduit les conditions d’une conférence, ce qui permet d’adapter et de rendre le spectacle accessible à des lieux peu équipés ou autres que des salles de spectacles (amphithéâtres universitaires, salles polyvalentes…). Alors qu’aujourd’hui ces théories racistes ressurgissent dans l’économie et la politique, il nous semble urgent de sortir ce spectacle de son espace habituel et d’aller à la rencontre de tous les publics.
L’adresse directe aux spectateurs, l’incarnation des personnages historiques et l’utilisation d’images et de vidéos donnent vie à des explications théoriques habituellement réservées aux spécialistes et apportent des éléments de compréhension.
Autour du spectacle Depuis dix ans, la Compagnie Théorème de Planck propose des spectacles qui développent des périodes historiques ou liées à l’histoire, aussi bien en tout public qu’en public scolaire.

→   Lire Plus

Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2019

Festival des petites formes du 15 au 27 janvier 2018
Pass 50 € : 3 spectacles en Salle Frantz Fanon = 1 invitation Chapiteau

Télécharger le programme en pdf

« Dernier rivage » de Daniel Keene, m.e.s. Hassane Kassi Kouyaté
Mardi 15 janvier 2019 -19h –
Chapiteau Ex Espace Osenat à Schœlcher

Création
Le monologue d’un exilé aux poches trouées, qui se cherche une identité. Comment trouver sa place dans un monde où ce qu’on possède nous définit ? Les souvenirs de guerre se mêlent aux bruits de la rue et à l’imagination.  Les paroles de musique comme un refrain bien connu ponctuent cette pièce qui questionne notre humanité.
Mise en scène & Scénographie : Hassane Kassi Kouyaté
Interprétation : Nathalie Vairac
Costumes : Anuncia Blas
Création lumière & Régie générale : Jean-Pierre Népost
Construction décors : Tony Raynaud & William Vahala
Production : Cie de La Lune Nouvelle
Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale & Cie Deux Temps Trois Mouvements Avec le soutien de l’Institut français de Daka

→   Lire Plus

« L’emprunt russe » : un don sans retour

— Par Roland Sabra —
Je le confesse . Le jeudi est mon jour de sortie préféré pour le théâtre. Après la relâche du dimanche soir et du lundi, la reprise du mardi et la toujours difficile deuxième, qu’elle soit de la série ou hebdomadaire, le meilleur du travail proposé est souvent là au mitan de la semaine. J’évite le week-end, surtout le samedi, par crainte de croiser un public, en sortie peu habituelle et aux réactions décalées. Et pourtant!
Ce samedi 5 janvier 2019 la Troupe Coméd’île, créée en 2008 par Guillemette Gallet de Saint Aurin et qui fête ses 10 ans cette année m’a fait découvrir, avec bonheur, tout un aspect du théâtre martiniquais que je connaissais peu. Au temps pour moi!

La pièce jouée ce soir-là est la dernière création de Coméd’ile, après Treize à table, J’y suis j’y reste, Pique-nique en ville, Le Noir te va si bien. Cinq pièces en dix ans, voilà déjà une indication sur travail de la troupe, qui se donne donc quinze mois  de répétition avant de se produire. Le délai de gestation ne s’explique pas seulement par le fait qu’il s’agisse d’une troupe exclusivement composée d’amateurs, engagés professionnellement dans d’autres activités parfois fort éloignées de la scène.

→   Lire Plus

« L’emprunt russe » : succès complet

5 janvier 2019. Foyer de l’Espérance à Foyal

La Compagnie Comed’île a choisi de présenter pour la saison 2018 une pièce originale créée en 1997 par deux auteurs passionnés de théâtre : Dominique Ghesquière et Pascal Chivet.
« L’Emprunt russe  » est en effet une comédie-vaudeville écrite à la fin du vingtième siècle mais on y retrouve tous les ingrédients du vaudeville classique.
Dans la pure tradition des pièces de Labiche, avec ses couplets au lever de rideau et au final, cet « Emprunt Russe » se révèle être l’ «Emprunt Ruse ».

Nous sommes à Paris, en janvier 1910. Belle-Epoque, sans doute, mais bien mauvais temps ! La Seine est en crue, la capitale est inondée, la circulation est difficile ! Un banal ou presque accident de fiacre fait soudain culbuter tout un passé de bourgeois… irréprochables. Si la redingote, la soutane, la robe ou… les chapeaux, dissimulent les apparences, ils n’en intensifient pas moins la caricature de ces personnages. Leurs travers ou leurs faiblesses ont l’âge de l’humanité.

Tout n’est alors qu’apparence et chacun reflète ce qu’il n’est pas.

→   Lire Plus

À la Cartoucherie, un Canada malade de son passé colonial

Dans « Kanata », spectacle inabouti mais prometteur, le metteur en scène québécois entrecroise les temporalités et les récits.

— Par Joëlle Gayot —
Sur les sièges du Théâtre du Soleil, samedi 15 décembre, les spectateurs de la première représentation de Kanata – Episode I – La Controverse, mis en scène par Robert Lepage, ont trouvé un avertissement les inclinant à la bienveillance : « Ceci est une répétition ! », titrait la feuille imprimée. Répétition ovationnée par le public, même si ce qu’on a vu à la Cartoucherie de Vincennes (et qui sera présenté au Printemps des comédiens, à Montpellier) en était encore, au jour J, au stade des (bonnes) intentions, sans avoir décollé de ce qui ressemblait à une suite de séquences mises bout à bout. Et ce, malgré une certitude : tout est en place dans ce projet pour qu’opère la magie.

Lire l’entretien avec Robert Lepage : « Artistes, qu’avons-nous le droit de faire ? »

Lire la critique de Michèle Bigot :« Kanata » : le résultat n’est pas à la hauteur

→   Lire Plus

« Kanata » : le résultat n’est pas à la hauteur

— Par Michèle Bigot —
Épisode I, La Controverse
Théâtre du Soleil, Paris, 15/12 2018> 17/02/2019
Tout le monde se souvient de la controverse qui a secoué le monde du théâtre au mois de Juillet. Robert Lepage préparait avec la troupe du Théâtre du Soleil une pièce de théâtre sur le thème des peuples premiers du Canada, et le tout serait réalisé sans qu’apparaisse un seul acteur appartenant à ce peuple autochtone. Mauvaise querelle, car c’était faire fi de la nature du théâtre pour lequel n’importe quel acteur est censé pouvoir jouer le rôle d’Hamlet. C’était en outre méconnaître la tradition et l’engagement du Théâtre du Soleil qui, depuis toujours, brasse les origines ethniques des comédiens pour notre plus grand plaisir. Bref, la controverse semblait déplacée et artificielle.
Néanmoins, puisque controverse il y a et qu’après tout le théâtre se doit de relever le défi démocratique du débat, Robert Lepage intègre au scénario les termes du débat, et c’est là que le bat blesse, car il le fait en des termes maladroits et très discutables. Il n’est pas judicieux, et à la limite, contre-productif d’assimiler la question ethnique à la condition des drogués.

→   Lire Plus

The puppet show-man

Vendredi 21 décembre 2018 à 18h – Tropiques-Atrium

Ciné Goûter à 17h30

de Yeung Faï

Conception & Jeu : Yeung Faï
Mise en scène : éric Domenicone
Construction castelet : Michel Klein
Construction marionnettes : Yeung Faï
Lumière : Marc Laperrouze
Production : Le Manège – Scène nationale de Maubeuge
Coproduction : Perth International Arts Festival, Australie

Le tigre dévore le moine débonnaire, les étudiants s’affrontent dans un combat de lances et d’épées spectaculaire, les assiettes virevoltent et jamais ne se brisent, les couples se font et se défont…
Les incroyables et multiples scènes de marionnettes chinoises se succèdent et nous font basculer dans un monde où l’éblouissante dextérité du marionnettiste s’accompagne de légèreté et de fantaisie.

Héritier d’une grande famille de marionnettistes chinois, Yeung Faï parcourt plusieurs communes du territoire pour faire découvrir cet art ancestral. Quelques manipulations suffisent à faire surgir un tigre affamé ou des combats d’épée, bref, un émerveillement assuré pour petits et grands.
Le jeune Yeung Faï a été initié à la manipulation des marionnettes à gaine par son père. Ce dernier, persécuté durant la Révolution culturelle, lui a transmis bien plus qu’une passion : la force de faire vivre cet art malgré les tempêtes.

→   Lire Plus

ETC. Caraïbe a offert une très belle soirée de lectures théâtrales

— Par Roland Sabra —

Très intéressante soirée de lectures théâtrales ce samedi 16 décembre 2018 à L’Œuf plein comme il se doit d’un public avide de découvrir deux textes choisis, et bien choisis, par ETC.. Caraïbe.
La petite salle est comble, les chaises manquent, le public s’entasse, déborde dans la rue Garnier Pagès quand Vincent Fontano derrière son pupitre commence la lecture de «  Loin des hommes » créé cette année dans son île de La Réunion. La voix est forte et puissante, à la hauteur du texte qu’elle fait vibrer et toucher au cœur l’auditoire. Il est né laid l’enfant. La Mère le dit, le lui répète. Elle l’aime mais il est laid. Elle en fera un homme, un vrai, c’est à dire une caricature, à jamais plongé dans le virilisme cette maladie infantile de la masculinité. Au delà de la violence qui le taraude, le mine et l’agit, au-delà de son aspect physique, la tête dans les épaules, sa vraie laideur est là dans ce machisme qu’il porte en lui autant qu’il est porté par lui. C’est au départ ou à la mort, c’est du pareil au même, du père, que l’injonction maternelle d’être un homme à été faite.

→   Lire Plus

« Loin des hommes » & « Pourvu qu’il pleuve »

Samedi 15 décembre 2018 à 19h à L’Œuf // Maison d’Artistes

Synopsis de « Loin des hommes » de Vincent Fontano:

Un soir, tard dans une station-service, un homme et une femme se croisent, ils ne se connaissent pas. Ce regard échangé va entrer en résonance avec leurs vies. : leurs vies de paumés, leurs vies de résolutions perdues, de compromis assassins.

Nuit, Loin des hommes est une pièce d’humeur, de Mood, pas d’enjeux, rien à défendre, pas d’argumentaire. Juste l’écriture de deux paumés qui pendant un moment vont s’interroger sur leurs choix, leurs vies et les chemins qu’ils ont pris.

→   Lire Plus

« Couple ouvert à deux battants » de Dario Fo et Franca Rame, m.e.s. Patrice Le Namouric

Samedi 15 décembre 2018 à 19h 30 à l’Annexe Le Marin

Les Détrackés présentent Couple ouvert à deux battants.Une comédie de Dario Fo et Franca Rame, mise en scène par Patrice Le Namouric Avec Tania Thegat, Loup de Freminville et François Brichant, accompagnés par La Cie TRACK.

L’ingénieur Mambretti propose à sa femme Antonia : « Formons un couple ouvert ! ».
Pour lui, ça veut dire qu’il est libre d’avoir autant d’aventures qu’il veut. Et il ne se gêne pas. Sa femme n’a qu’à en faire autant. Pour elle, ça signifie que son mari la trompe à tour de bras. Et elle le vit mal. Elle tombe dans
le désespoir, fait plusieurs tentatives de suicide. Au bout du compte, Antonia va se laisser convaincre. Elle va utiliser sa liberté et chercher des aventures de son côté également. Mais là où pour lui il s’agit de simples coucheries, pour elle, il va s’agir de vrais sentiments… Le retour de balancier ne va pas tarder.

La Pièce
Dario Fo et Franca Rame nous proposent une histoire somme toute banale, sous forme du récit que nous en fait Antonia.

→   Lire Plus

« Manmzèl Julie » de Durosier Desrivières, m.e.s. Deluge

— Par Roland Sabra —

« Mademoiselle Julie est folle, complètement folle », ainsi commence « Mademoiselle Julie » la pièce de Strindberg et la transposition ou variation caribéenne de Jean Durosier Desrivières, dans la mise en scène d’Hervé Deluge reprend à son tour cette assertion qu’elle érige en viatique dans lequel Jann Baudry, bonne comédienne, puisera les ressources du rôle. On peut y voir là une fidélité à la pièce puisque deux notes au moins dans l’œuvre signalent et supposent cette folie. Il y a là une piste facile, une échappatoire face à la complexité, la densité, la richesse de la pièce de Strindberg, dans laquelle se sont engagés plus d’un metteur en scène comme il y a plus de dix ans déjà, Pascal Faber , au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire).

On eut aimé que Jean Durosiers Desrivières ait eu l’audace d’insister sur le conflit de classe, sur la dimension politique et sociale qui est présente dans son « adaptation », mais qui semble peu mise en relief dans le travail d’Hervé Deluge. Qu’une fille de maître couche avec le valet de son père ne se résume pas à un acte de démence !

→   Lire Plus

« Dézagreman » : texte G. Mauvois, m.e.s. Deluge

Samedi 8 & dimanche 9 décembre 2018 à 17h 30 à Sainte-Luce

Formule chez l’habitant à Ste Luce

► Contact : 0696 45 68 50

Pièce en créole de Georges Mauvois

Mise en scène par Hervé Deluge 

avec Emile Pelti, Nicole Ozier-Lafontaine, Patrick Havre.

Texte de Georges Mauvois
Mise en scène : Hervé Deluge
avec : Emile Petit, Nicole Ozier-Lafontaine, Patrick Havre

Cette pièce en créole martiniquais mise en scène par Hervé Deluge, nous fais partager l’univers d’Isidore, solide amateur de coqs de combat qui se consacre sous nos yeux aux soins de ces deux vaillants champions,  Méchan et Lanmôsibit.  Les coqs étant muets, Isidore a tout loisir de soliloquer sur quelques-uns de nos sujets de société, tels l’alcool, le rapport à l’argent, à la politique, les rapports entre mari et femme, entre aînés et cadets, l’éducation des enfants, l’élevage des bœufs etc. Toute une philosophie et de se disputer avec son assistant, le faible Germany, et surtout avec sa femme, Nonote, femme éprise des nouveautés de la vie moderne et qui exerce sur Isidore un certain ascendant. Se résoudra-t-il à vendre Méchan et Lanmôsibit pour acheter à Nonote la voiture dont elle rêve?

→   Lire Plus

‘L’emprunt russe », de Ghesquière & Chivet, m.e.s. Guillemette Gallet

Du 23 novembre 2018 au 5 janvier 2019. Foyer de l’Espérance à Foyal

La Compagnie Comed’île a choisi de présenter pour la saison 2018 une pièce originale créée en 1997 par deux auteurs passionnés de théâtre : Dominique Ghesquière et Pascal Chivet.
« L’Emprunt russe  » est en effet une comédie-vaudeville écrite à la fin du vingtième siècle mais on y retrouve tous les ingrédients du vaudeville classique.
Dans la pure tradition des pièces de Labiche, avec ses couplets au lever de rideau et au final, cet « Emprunt Russe » se révèle être l’ «Emprunt Ruse ».

Nous sommes à Paris, en janvier 1910. Belle-Epoque, sans doute, mais bien mauvais temps ! La Seine est en crue, la capitale est inondée, la circulation est difficile ! Un banal ou presque accident de fiacre fait soudain culbuter tout un passé de bourgeois… irréprochables. Si la redingote, la soutane, la robe ou… les chapeaux, dissimulent les apparences, ils n’en intensifient pas moins la caricature de ces personnages. Leurs travers ou leurs faiblesses ont l’âge de l’humanité.

Tout n’est alors qu’apparence et chacun reflète ce qu’il n’est pas.

→   Lire Plus

« Manmzèl Julie », m.e.s. Hervé Deluge

Vendredi 30 novembre 2018 à 19 h & Dimanche 2 décembre 2018 à 16 h au Marin (salle paroissiale)

Variation caribéenne d’après l’œuvre de Stringberg par Jean Durosier Desrivières
Avec Rita Ravier, Jann Baudry et Hervé Deluge
Mise en scène Hervé Deluge

Synopsis ou argument :
Mademoiselle Julie, selon Strindberg, est une « tragédie naturaliste », un huis clos nocturne et tragique dans lequel s’affrontent deux personnages opposés et équivoques : Julie, fille d’un comte suédois ; Jean, son serviteur. Vient se mêler à ce « duel » un personnage que Strindberg a voulu falot mais qui se révélera utile dans le ménagement du suspens : Kristin, la cuisinière et la fiancée de Jean dont la seule présence contribue à retarder le dénouement et à précipiter le suicide final. Apparemment, la pièce fonctionne sur le mépris : le mépris de Julie pour ses serviteurs reçoit en écho leur mépris pour leurs maîtres. À l’orgueil de Julie répond celui de Jean. Prisonnière du sentiment de supériorité de sa classe sociale inculqué par son éducation et de la haine des hommes distillée par sa mère, Julie affronte Jean et veut le dominer.

→   Lire Plus

« J’ai soif » : devoir de mémoire

— Par Selim Lander —

« Vous le répèterez à vos enfants », telle est la phrase conclusive de l’hommage aux déportés de la deuxième guerre mondiale orchestré par Serge Barbuscia. Orchestré s’impose ici car la plus grande partie du temps est occupée par la musique des Sept dernières paroles du Christ en croix de Haydn interprétée au piano, le comédien – S. Barbuccia lui-même – intervenant sporadiquement pour distiller de brefs extraits de Si c’est un homme de Primo Levi.

« Vous le répèterez à vos enfants » … qu’il y eut cette abomination du massacre de millions de juifs dans des camps de la mort ou ailleurs sous l’égide du sinistre Hitler. Et sans doute en effet, nos enfants ont-ils besoin d’apprendre cette histoire, particulièrement en ces temps troublés où beaucoup de jeunes et de moins jeunes sans mémoire se laissent aller trop facilement à des réflexes xénophobes, autant d’ailleurs du côté des opprimés que des oppresseurs…

Un théâtre politique pétri de bonnes intentions n’est cependant pas nécessairement du bon théâtre. Soucieux de ne pas les agacer, nous ne renverrons pas une fois de plus nos lecteurs à notre article d’Esprit sur la question, rappelons simplement que le théâtre politique n’atteint que rarement sa cible, d’abord parce que le théâtre – particulièrement le théâtre engagé –  demeure – et certes, on le déplore – un théâtre élitiste.

→   Lire Plus

« J’ai soif »: et l’on reste sur sa faim

— Par Roland Sabra —

Serge Barbuscia l’a rappelé à la fin du spectacle : il tient à cœur ce travail déjà présenté dans une première ébauche en Martinique en 2010. D’année en année il en formule des variations. En 2016 c’était avec deux orgues, l’an dernier avec un quatuor à cordes venu de Corée, aujourd’hui de nouveau avec avec un pianiste comme ce fut souvent le cas dans les années précédentes. Mais voilà le pianiste prévu et qui n’était pas annoncé sur les affiches s’est désisté pour des raisons personnelles au dernier moment remplacé dans l’urgence par Antoinette Hartmann. Elle a fait de son mieux dans un spectacle qu’elle découvrait trois jours avant la représentation ! Est-ce du à la raideur, bien compréhensible de son jeu, est-ce du à son manque de complicité avec un Serge Barbuscia un peu terne ce soir là ? Toujours est-il que la magie n’a pas eu lieu. Les mailles du tricotage de Joseph Haydn et Primo Levi étaient un peu larges pour captiver, pour saisir le public. Et pourtant « Si c’est un homme » et « les sept dernières paroles du Christ en croix » sont des chefs-d’œuvre.

→   Lire Plus

« J’ai soif », d’après « Si c’est un homme » de Primo Levi et « Les sept dernières paroles du Christ en croix » de Joseph Haydn

Jeudi 22 novembre 2018 à 20h – Tropiques- Atrium

« J’ai soif » est un spectacle qui scrute les profondeurs de la nature humaine et met en exergue son ambivalence. Des notes de Joseph Haydn à la parole de Primo Levi – qui livre dans « Si c’est un homme » son témoignage de survivant du camp de concentration d’Auschwitz – « J’ai soif » résonne comme le cri de tout homme à travers les âges et les mondes.
Découvrant l’écho puissant qui lie ces deux œuvres majeures, Serge Barbuscia a souhaité les faire dialoguer au cœur d’un travail de mémoire ouvert sur plusieurs chants. Avec la complicité de l’artiste peintre Sylvie Kajman, le projet est créé autour de la pluridisciplinarité des arts.
« C’est beau parce que nous sommes vivants, ne l’oublions pas ! » Le Monde.fr

→   Lire Plus

D’une Maison de Poupée à l’autre…


« Une maison de poupée », répétition au T.A.C. de Fort de France

Les 15, 16 & 17 novembre 2018 à 19h 30 au T.A.C.

— Par Dégé —

Rien de plus exotique qu’une pièce norvégienne, du 19ème siècle, féministe, tristement bourgeoise, dans la chaleur étouffante, du T.A.C, théâtre aimé Césaire à Fort-de-France. A moins d’être complètement acculturé, rien de plus étrange que d’entendre le metteur en scène, Philippe Person, réitérer « Est-ce qu’on peut éteindre la clim ? » tandis que sur scène brille un arbre de noël et tombe des cintres une poudreuse prémonitoire. C’est l’hiver. Et non, pourtant, la programmatrice ne s’est pas trompée, sous les tropiques, nous sommes concernés par ce chef d’œuvre d’Henrik Ibsen. Sur de nombreux points.

La bande de neige qui encadre l’espace délimite un huis-clos angoissant qui va piéger peu à peu les personnages. D’abord Nora. Juste au moment où elle pensait aborder des temps meilleurs. C’est un thriller à la Hitchcock qu’a voulu monter P. Person.

La musique prend sa part de cette intention. Alexandre est également aux manettes des éclairages. Il suit les acteurs au centimètre près.

→   Lire Plus

« Mémoires d’îles », une pièce d’Ina Césaire

Vendredi 16 novembre 2018 à 20 h. Tropiques-Atrium

— Par Selim Lander —

Ina Césaire, née en 1942, quatrième enfant d’Aimé et Suzanne Césaire, est connue en dehors de ses œuvres littéraires pour ses travaux ethnographiques sur la Martinique. Mémoires d’îles peut être considérée comme un sous-produit de ces derniers, tant l’auteur s’y entend à faire vivre des personnages plus vrais que nature, ici deux vieilles femmes nées à la fin du XIXe siècle, avec leur préjugés, leurs obsessions, leurs tics de langage.

Ces deux-là sont demi-sœurs, qui partagent le même père et même sans doute davantage. Tout devrait pourtant les séparer et si elles sont ici réunies à l’occasion d’un mariage, il est clair qu’elles ne se rencontrent pas tous les jours, ce qui explique qu’elles aient tant de choses à se raconter. La pièce est construite sur l’opposition binaire entre Hermancia et Aurore. L’une négresse « bitaco », l’autre institutrice mulâtresse. L’une marmonne La Main noire, un chant d’incantation magique, tandis que l’autre se perd dans un Ave Maria. L’une qui mélange son français de créole et ponctue ses phrases de « Eh oui, eh oui » ou « tout bonnement », s’obstine à évoquer la « renonce », là où l’autre, fière de son bon parler, insiste : c’est « communion solennelle » qu’il faut dire[i].

→   Lire Plus

« Une Maison de poupée » d’Henrik Ibsen les 15, 16 et 17 novembre

— Par Selim Lander —

Il nous est arrivé d’émettre l’hypothèse qu’Ibsen soit le plus grand dramaturge du XIXe siècle, toutes langues confondues. Ce n’est pas Une Maison de poupée, reconnue comme l’une de ses meilleures pièces, qui nous fera changer d’avis, surtout dans l’interprétation qu’en donnent Florence Le Corre (Nora) et Philippe Calvario[i] (Torvald Helmer) dans la M.E.S. de Philippe Person (qui joue lui-même Krogstad).

Il n’est peut-être pas anodin de savoir que cette pièce féministe (écrite en 1879) fut inspirée d’un fait réel. Une certaine Laura, une amie du couple Ibsen, vécut une histoire semblable à celle de Nora de la pièce, en plus tragique. Nora comme Laura ont emprunté de l’argent pour soigner leur mari malade, mais là où la Nora de la pièce voit son problème résolu par un « miracle » et quitte son mari la tête haute, la vraie Laura fut contrainte au divorce et internée dans un asile !

→   Lire Plus

Une maison de poupée : un thriller hitchockien

15, 16 & 17 novembre 2018 à 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel —

« La vraie femme est un produit artificiel que la civilisation fabrique. Ses prétendus instincts de coquetterie ; de docilité, lui sont insufflés comme à l’homme l’orgueil phallique , il n’accepte pas toujours sa vocation virile ;elle a de bonnes raisons pour accepter moins docilement encore celle qui lui est assignée » Ecrit Simone de Beauvoir en 1949. Ibsen écrit « une maison de poupée » en 1879.

Henrik Ibsen ,(1838-1906) est un grand auteur norvégien. Son théâtre, miroir brisé de la société bourgeoise, fait que ses pièces s’appuient sur une réflexion philosophique et sociale, elle dénoncent les défauts de la société en particulier ses aspects conformistes et hypocrites.
C’est l’histoire d’un couple Nora et Torvald qui explose en trois actes en direct. Montrer cette pièce maintenant permet d’explorer l’intimité de deux êtres qui ne sont jamais partis en quête de leur propre vérité et de repenser le cadre que Nora fait exploser un siècle et demi après
la Nora d’Ibsen. Où en est- on aujourd’hui de ces paradigmes masculin/féminin qui malgré une époque en progrès concernant l’égalité des droits, restent violemment héritiers d’un profond déséquilibre et d’un malaise socio- culturel latent ?C’est

→   Lire Plus

« Au plus noir de la nuit » : de la lumière à l’ombre

— par Janine Bailly —

D’André Brink, je garde le souvenir ému d’une soirée au Grand Carbet de Fort-de-France, où il assista en compagnie de la réalisatrice Euzhan Palzy à la projection du film « Une saison blanche et sèche » qu’elle avait, avec l’autorisation de son auteur, adapté du roman éponyme. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud nous revient en plein cœur, sur la scène de Tropiques-Atrium, par la grâce du spectacle « Au plus noir de la nuit » que le metteur en scène Nelson-Rafaell Madel nous apporte, après avoir connu le succès au Théâtre de la Tempête, à Paris. Une représentation en direction des scolaires, deux seulement en direction du public, cela semble hélas bien peu.

« Au plus noir de la nuit » est à l’origine un épais roman de plus de cinq cents pages publié en 1974 par l’écrivain afrikaner André Brink, et qui fut à sa sortie censuré. En tirer une heure cinquante de texte, en faire un spectacle cohérent en dépit des ellipses temporelles, des omissions nécessaires et des mystères qui faute d’avoir lu le livre resteront pour nous inexpliqués, cela tient déjà du prodige.

→   Lire Plus

Une maison de poupée de Henrik Ibsen, adaptation et m.e.s. Philippe Person

15, 16 & 17 novembre 2018 à 19h 30 au T.A.C.

Emprunter, mentir, falsifier des signatures, c’est tout ce que Torvald Helmer, employé de banque, condamne. C’est pourtant ce que sa femme Nora a fait en cachette pour qu’il puisse se soigner. Elle a presque fini de rembourser sa dette quand Torvald Helmer est nommé Directeur. Il décide alors de renvoyer le commis Krogstad, en raison de son passé douteux. Or, Krogstad n’est autre que le créancier de Nora. Pour se défendre, il vient faire du chantage sur cette dernière en la menaçant de tout révéler à son mari. Au même moment arrive Madame Linde, ancienne amie de Nora et ancienne maîtresse de Krogstad. Femme seule, elle vient demander une place dans la banque de T. Helmer. Nora fera tout pour déjouer les intentions de Krogstad malgré les conseils de Madame Linde qui l’incite au contraire à tout révéler à son mari. La maison de poupée se transforme peu à peu en un huis clos suffocant. C’est donc asphyxiée, acculée à se dénoncer, que Nora se livre à son mari. Hors de lui, ce dernier se révèle être non plus le mari protecteur mais l’homme blessé.

→   Lire Plus

Centaures, quand nous étions enfants

— Par Michèle Bigot —

Omniprésence de la question animale sur la scène littéraire : essais, romans, traités philosophiques, poésie…… Elisabeth de Fontenay a ouvert le débat en France depuis longtemps, vite suivie dans sa réflexion par le mouvement associatif. Le spectacle vivant n’est pas en reste. On sait que le dernier festival d’Avignon avait pour centre la problématique du genre : dans les deux cas, c’est la même question des frontières et de l’identité. Où passe la frontière entre l’humanité et le règne animal, où passe-t-elle entre le féminin et la masculin, la bipolarité a-t-elle lieu d’être ou bien faut-il désormais penser davantage en termes de continuum que de polarité ? Le théâtre s’empare à son tour de cette question brûlante. De façon plus spécifique, parce que plus théâtrale, c’est sous la forme de la métamorphose que la scène envisage la question. Depuis Ovide, La métamorphose témoigne de façon exemplaire de la perméabilité des frontières entre espèces ou entre genres. Et c’est souvent le désir qui préside à ces transferts.

Lire Plus

« Au plus noir de la nuit », adaptation et m.e.s. Nelson-Rafaell Madel

Jeudi 8 & vendredi 9 novembre 2018 à 20 h. Tropiques-Atrium

D’après le roman Looking on darkness d’André Brink

Création

Il s’appelle Joseph Malan. Il naît en Afrique du Sud en plein apartheid. Il est noir. Il vient d’une lignée aux destins tragiques, misérables et extraordinaires à la fois. Presque mythologiques. Il grandit à la ferme, son père meurt très tôt, sa mère pas beaucoup plus tard. Il découvre le théâtre et sa dimension de liberté. Il devient comédien. Après quelques années à succès à Londres, il retourne au pays natal. Il crée une troupe de théâtre qui sillonne le pays. Il rencontre Jessica, une femme blanche, avec qui il vivra, malgré les interdits, une passion amoureuse.

Amour et théâtre animent alors ses jours, jusqu’à l’obscurité.

Lire ci-dessous l’élogieuse revue de presse

André Brink (1935 – 2015), -écrivain sud-africain d’expressions afrikaans et anglaise, il obtient à trois reprises le Central News Agency Literary Award, le Prix de traduction de l’Académie sud-africaine des Sciences et des Arts. Nominé pour le Booker Prize, il reçoit le Prix Médicis étranger pour « Une saison blanche et sèche » et « Martin Luther King Memorial Prize », qui lui vaut une reconnaissance mondiale mais qui est censuré en Afrique du Sud.

→   Lire Plus