Catégorie : Théâtre

Coups de Théâtre dans Multiscénik!

Du 7 mai au 13 mai 2019 sur France Ô

Cette semaine, c’est Coups de Théâtre sur France Télévisions ! L’occasion pour Greg Germain et France Ô de mettre en lumière cinq belles créations dans Multiscénik. Ces pièces de théâtre seront à découvrir ou à redécouvri.

Dimanche 05/05 à 2h15 sur France Ô

Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre, mise en scène par Margaux Eskenazi et réalisée par Julien Faustino sera diffusée dimanche 05/05 à 2h15 sur France Ô.

D’après les textes d’Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Léopold Sédar Senghor, Langston Hugues, Louis Aragon, Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Michèle Lalonde, Léonora Miano, (L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté), Alicé Carré et Margaux Eskenazi

Lire :

De la négritude au Tout-Monde, histoire d’un dépassement.

— Par Roland Sabra —

→   Lire Plus

« Sept pièces courtes » d’Harold Pinter

Les 9, 10 et 11 mai à 19h 30 au T.A.C.

Association L’art Gonds Tout

Mise en scène Laurence Aury

Le dernier à partir, Le jour et la nuit, Voilà tout, Arrêt facultatif, Crise à l’usine, Monologue, Victoria Station

Harold Pinter (né en 1930 et mort à Londres en 2008), acteur, auteur, écrivain, scénariste, prix Nobel de littérature en 2005, prix Europe pour le théâtre en 2006 et Chevalier de la Légion d’Honneur en 2007, fait partie des grandes plumes « classiques modernes » de la littérature et du théâtre du XXe siècle. Proche du théâtre de l’absurde de Samuel Beckett, dont il sera très ami, il fait partie, au milieu des années 50, de la génération des « Jeunes gens en colère », comme ses collègues auteurs dramatiques et romanciers britanniques, tels que John Osborne ou encore Edward Bond.

Harold Pinter, très marqué par les souffrances de la Seconde Guerre mondiale, « l’expérience des bombardements ne m’a jamais lâché », sympathisant du parti politique de gauche britannique « Respect The Unity Coalition » et fervent militant de l’arrêt des violences militaires au Kosovo, à Cuba, en Turquie, en Palestine, en Afghanistan et en Irak, propose dans ses écrits et pièces de théâtre, une vision politique, sociale et humaniste de la société.

→   Lire Plus

« Nous sommes tous martiniquais »

Avant les trois coups rencontre avec des élèves du collège Édouard Glissant.

— Par Dominique Daeschler —

C’est un mercredi après midi et les élèves de quatrième sont tous autour de de leur prof d’anglais Rosette Lima pour répéter une comédie musicale « Nous sommes tous martiniquais » qui sera présentée le 12 juin au Grand Carbet de Fort de France.
Qu’on se souvienne : depuis dix ans le collège Glissant utilise en classes une méthode d’ «adéquation par l’image» issue d’une mallette pédagogique conçue par DK qui, s’il n’est pas du sérail de l’Éducation Nationale, a une grande expérience des relations humaines . L’image, la dynamique de groupe avec échanges, soutien, auto -évaluation, la prise de parole sont autant d’éléments qui projettent les élèves dans une meilleure connaissance de soi, en créant du partage et de la confiance. Au rendez -vous : une réussite scolaire sans précédent et une appréhension du vivre ensemble qui chasse la violence.
C’est bien cette appréhension du vivre ensemble qui est valorisée dans Nous sommes tous martiniquais qui fait suite à Stop Violence, Dérive ludique, Moi fils de la mer et la vidéo Say No.

→   Lire Plus

Festival de Théâtre Amateur 2019 au T.A.C.

Du 2 au 25 mai 2019 à 19h 30. (sauf le 18 mai)

Programme Théâtre Amateur

Les 2, 3 et 4 mai à 19h 30 : COMPLET!

« Les femmes Savantes » de Molière

Les 9,10 et 11 mai à 19h 30

« Sept pièces courtes » de Harold Pinter

Les 15,16,17 mai à 19h 30 le 18 mai à 15h 30 et 20h 00

« Le Jardin d’Alphonse »

Comédie de Didier CARON

Les 23, 24 et 25 mai à 19h 30

« Le vol des oies sauvages » de L’autre bord Compagnie :

→   Lire Plus

« Blackface » à la Sorbonne : « Ne pas céder aux intimidations, telle est notre responsabilité »

— Par Collectif —

Des personnalités du monde de la culture, dont Ariane Mnouchkine et Wajdi Mouawad, s’insurgent contre une « logique de censure intégriste et identitaire », après les accusations de racisme ayant motivé la perturbation d’une pièce.

Les faits sont connus. Le 25 mars, à la Sorbonne, des activistes se réclamant de l’antiracisme (militants de la Ligue de défense noire africaine, de la Brigade antinégrophobie, etc.) ont bloqué l’accès à la représentation de la pièce Les Suppliantes, d’Eschyle, mise en scène dans le cadre du festival Les Dionysies par l’helléniste et homme de théâtre Philippe Brunet.

Cette grave agression est survenue après que le metteur en scène a été « interpellé » sur les réseaux sociaux, explique sur RT France Louis-Georges Tin, président honoraire du Conseil représentatif des associations noires (CRAN), qui, employant un vocabulaire digne d’un tribunal ecclésiastique médiéval, assène : « Je ne mets pas en doute ses intentions, mais nous disons : l’erreur est humaine, la persévérance est diabolique. »

Au motif que les actrices qui interprètent les Danaïdes formant le chœur – des Égyptiennes dans la pièce – ont le visage grimé en sombre et portent des masques cuivrés, cela étant assimilé à la pratique du blackface, il accuse Philippe Brunet de « propagande afrophobe, colonialiste et raciste ».

→   Lire Plus

Retours sur le Cahier.

— Par Dégé —

Le Théâtre de poche Du Flamboyant*, à la fois chaleureux et inconfortable pour le public, offre souvent une programmation intéressante. Disons-le nettement la proposition du Cahier d’un retour au Pays natal joué et mis en scène par Colette Césaire, célébrant ainsi l’hommage anniversaire au poète-guide, surprend et renouvelle les offres antérieures.

 En effet, par préjugé identitaire, on imagine instinctivement la voix de la révolte, virile, magnifiquement…martiale. Qu’elle soit douce, voire suave, c’est-à-dire « féminine », est impensable, impensée, improbable du moins tant qu’on n’a pas entendu Colette Césaire.

Ce défi, elle l’a longuement muri. Elle a une maîtrise impressionnante de ce texte immense dont nous connaissons tous par coeur de courts passages. Seule sur scène, elle murmure presque ce qui est habituellement une révolte trop hurlée. Et par contraste se détache dans toute sa force le cri césairien. La beauté nue de ce poème. Son verbe, son arme miraculeuse. Comme si le premier plan d’un tableau devenait secondaire, mettant en relief la grandeur du décor, l’essentiel.

La comédienne danse, elle chante, elle rythme de ses pieds la scène et le texte.

→   Lire Plus

« Le sac de Litha » : Bal(l)lade enchantée du côté de Corée-en-Caraïbes

Vendredi 26 avril 2019 à 20 h. Tropiques-Atrium 

Partie sur les chemins de l’errance pour échapper à son rôle de femme « Potomitan » – sorte de mère courage caribéenne – Litha ne s’attend pas à l’étrange rencontre qu’elle va faire. Bazil, représentant de la mort dans la culture caribéenne, apparaît sous les traits d’un jeune homme séduisant qui l’invite à danser avec lui la dernière danse.

Lire la critique (Avignon 2018) de Roland Sabra sur Madinin’Art

A ce pressant appel, elle répond avec des armes poétiques pour repousser sans cesse l’heure fatidique. Litha fait appel à Édouard Glissant et Aimé Césaire, représentants respectifs du Chaos-Monde et de la Négritude, pour démontrer que la mort n’est pas finitude mais ouvre un cycle nouveau.

Cette pièce fait se rencontrer la Guadeloupe et la Corée du Sud autour du conte, du chant et des musiques traditionnelles dans une proposition esthétique contemporaine qui célèbre la diversité linguistique, culturelle
et artistique.

« Le sac de Litha »

Voir la captation vidéo de FranceTV

→   Lire Plus

« Mea culpa », texte Deluge & Desrivières, m.e.s. Deluge

Samedi 27 avril 2019 à 20h Maison de la Culture Le Lorrain

Le metteur en scène et comédien Hervé Deluge, nous propose avec Mea Culpa, un spectacle en partie autobiographique qui met en lumière les désarrois d’un artiste et ses difficultés à survivre dans notre société martiniquaise en ce qui concerne l’expression culturelle.

Lire :

«Mea culpa»: l’exorcisme des passions tristes — — Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

«Mea culpa» ou plaidoyer pro domo? — Par Selim Lander —

«Mea Culpa», de la vraie vie à la scène— par Janine Bailly —

Si le dérapage de l’Atrium et la solidarité de nombreux artistes sont révélateurs du mal-être artistique, et social du pays, deux ans après jour pour jour il est bon de faire jouer la catharsis, d’évacuer et de purger les passions et il est aussi nécessaire de parler au public.

→   Lire Plus

Enquête sur la communication du Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.)

Cher(e) Adhérent(e), Cher(e) Spectateur(trice),

Pour mieux vous informer du contenu du programme de notre saison théâtrale, nous vous proposons une enquête portant sur les supports de communication utilisés par le Théâtre Aimé CESAIRE afin de mieux cibler ceux qui vous conviennent le mieux.
En répondant à notre questionnaire, vous acceptez de participer à un tirage au sort qui vous permettra de gagner :
Ø        Une inscription gratuite à l’Atelier théâtre du SERMAC
Ø        Deux places gratuites pour la pièce de votre choix programmée dans la nouvelle saison.
Une fois votre questionnaire rempli, déposez-le dans l’urne prévu à cet effet.
L’équipe du Théâtre Aimé CESAIRE vous remercie de votre parti

→   Lire Plus

Au théâtre, « Poussière(s) » : laissez-nous rêver encore !

— par Janine Bailly —

Il nous est dit que pour écrire « Poussière(s) », Caroline Stella s’est inspirée des contes populaires de Grimm, qu’il y a donc dans son texte citations, reprises ou détournements. Quand bien même nous pensons avoir gardé un peu de notre âme d’enfant, la vie est passée sur nous, et les adultes que nous sommes devenus ne peuvent s’empêcher de les traquer, ces références littéraires. Alors qu’il suffirait de se laisser porter par l’énergie débordante de ce court spectacle d’à peine une heure, rythmé par un musicien hors pair, qui joue de son corps aussi bien que d’un tambour, d’un harmonica et d’une guitare. Avec en point de repères liés à l’univers enchanté et cruel du conte : le moulin, la haute tour à enfermer des princesses ordinairement aux longs cheveux blonds, le voyage initiatique en découverte et de soi-même et du monde, le fruit que l’on croque, des bottes de sept lieues, une blanche robe de noce, une fille jeune et belle qu’un père autoritaire prétend marier selon ses propres désirs,… En début de spectacle cependant, un petit film projeté évoque sans ambiguïté « Les Musiciens de Brême », faisant défiler âne, chien, chat et coq en chemin vers la maison des voleurs, tout petit film en taille et en durée, annonciateur de l’odyssée de Poussière.

→   Lire Plus

Nelson-Rafaell Madel, ou Seulaumonde, à la vie à la mort !

— par Janine Bailly —

Il est assis tout au bord, tout au coin côté cour de la scène, immobile, comme une sombre statue qui dans la pénombre  attendrait de prendre vie. Ou de mourir. Il est là déjà, alors que nous nous installons, qu’avec les amis retrouvés nous échangeons quelques derniers potins… un sas qui nous fera passer du monde extérieur à l’autre univers, magique, celui de la représentation théâtrale. Et puis les voix s’apaisent, laissant la sienne seule envahir les airs, puisque seul en scène il sera ; de son corps agile, tendre ou courroucé s’appropriant peu à peu tout l’espace du plateau. 

Le voici qui se lève et marche jusqu’à cette chaise, sur le devant de la scène seule elle aussi, unique accessoire, unique compagne qu’il déplacera au gré de ses confidences, de ses colères, de ses réminiscences. D’abord il nous fait face et narre en un langage simple et familier une histoire plutôt banale, celle d’un voyage low cost qui aurait pu mal se terminer, histoire de turbulences aériennes autant qu’intimes, incident qui lui aura permis d’appréhender la mort, la certitude que face à elle et à la peur qu’elle inspire on se retrouve toujours seul — encore que cette dernière ne survienne brutalement pour lui qu’un an après ce premier épisode.

→   Lire Plus

Poussière(s) : à voir à tout âge

— Par Roland Sabra —

Caroline Stella est allée puiser dans ses souvenirs d’enfance les restes des contes des frères Grimm qu’on lui racontait ou qu’elle lisait pour en faire un migan savoureux dans la mise en scène de Nelson-Rafell Madel. Il semble bien pourtant que l’élément essentiel autour du quel s’organise le plat soit le « Peau d’âne. », longtemps oublié parce que sa thématique, l’inceste père-fille, semblait trop sulfureuse. Qu’en est-il de ses réminiscences dans Poussière(s) ?

Une jeune fille vit, dans un moulin, à l’ombre de son père qui la chérit et de Simon un jeune apprenti meunier qui n’est pas insensible à ses charmes. Poussière s’ennuie. Comme les ailes du moulin elle tourne en rond, observant la porte close qui la conduirait vers le monde si elle avait le courage de l’ouvrir et lui permettrait d’échapper au mariage avec l’élu de son père, un double de lui-même en plus jeune et et qui possède tout un champ de poiriers. Un pas de côté de la pomme défendue à la poire pour la soif, ou plutôt pour évoquer l’émancipation implicite contenue dans le proverbe français « Quand la poire est mûre, il faut qu’elle tombe ».

→   Lire Plus

« Seulaumonde » de Damien Dutrait avec N.-R. Madel

— Par Selim Lander —

Dans un récent billet[i], nous nous interrogions sur le paradoxe du comédien tenu de « jouer vrai ». On exige de lui qu’il s’accapare son personnage de telle sorte que les spectateurs puissent y croire, tout en restant constamment conscient qu’il ne fait que jouer. Evidemment, les spectateurs, qu’ils adhèrent ou non au personnage – du moins les spectateurs aguerris, ceux qui forment le public habituel des théâtres – ne peuvent eux-mêmes pas ignorer que ce qui se déroule sur le plateau n’est qu’un jeu : l’illusion n’est pas complète. Sauf que, n’en déplaise à Diderot, il n’est pas rare qu’un comédien, même un bon, se laisse par moments envahir par son personnage au point de s’oublier lui-même. Les mots sortent de sa bouche comme les siens, il oublie qu’il récite le texte d’un autre qu’il a appris par cœur. Et dans ce cas, il n’est pas rare que les spectateurs – même aguerris – oublient par moments, eux aussi, où ils se trouvent et identifient le comédien à son personnage, voire s’identifient eux-mêmes au personnage.

→   Lire Plus

Balade poétique de Colette Césaire autour du « Cahier d’un retour au pays natal »

Mercredi 17 avril 2019 à 19h Espace A’zwel à Terreville Schoelcher

À l’occasion de la commémoration des dix ans de la disparition d’Aimé Césaire, la comédienne Colette Césaire nous invite dans une « balade poétique ».

Décryptage d’une oeuvre d’Aimé Césaire

Une soirée artistique, littéraire et culturelle pour comprendre et ressentir un des textes les plus célèbres d’Aimé Césaire.

C’est en faisant des études de lettres modernes à Paris, que Colette Césaire découvre « Cahier d’un retour au pays natal ». En lisant le livre à haute voix, elle a entendu un rythme, mais aussi Aimé Césaire.

« Un moment d’émotion pour entendre le rythme du texte, et recréer les conditions de la poésie », c’est le nouveau concept que développe Colette Césaire.
Par sa voix tout à fait originale et personnelle, tantôt douce et sensuelle, tantôt puissante et vibrante, Colette Césaire interprète Cahier d’un retour au pays natal et donne à ressentir toute la dimension émotionnelle, voire mystique et spirituelle, de l’écriture poétique césairienne.

Chant magique. Chant nègre. Colette Césaire révèle la force des mots et donne à comprendre la profondeur des maux du poète martiniquais, disparu le 17 avril 2008.

→   Lire Plus

Le déparleur / Michel Herland

Mardi 16 avril 2019 à 17h BU du campus de Schœlcher

(entrée libre)

« Tu sais quelquefois on se demande à quoi que ça sert, tout ça, tout ce mal qu’on se donne. Et les matins qui se répètent. Putain de Dieu. Y a des jours où je voudrais être déjà dans le trou. D’ailleurs j’ai jamais été bien que dans des trous… ». Ainsi débute Le Déparleur. Un personnage se raconte, il est au bout du rouleau, il se remémore les principales étapes d’une vie de misères plus que de bonheurs qui l’ont conduit là où il est enfin parvenu, sur un bout de trottoir d’où il harangue les passants.

Lire sur Madinin’Art les critiques de Janine Bailly et Roland Sabra

Ce « seul en scène » est un monologue adressé au public, divisé en dix brèves parties, chacune traitant d’un thème particulier, récit d’un épisode vécu ou considérations plus générales (l’alcool, les trafics de drogue, la démocratie, la révolution, la médecine, etc.), tous sujets à propos desquels le personnage « déparle », nourri par son expérience et ses lectures.

→   Lire Plus

To to to! Ki moun ki la?

Mardi 16 avril 2019 à 19h Le Robert

Théâtre musical d’objets sonores

Association Lanbéli (Quartier Monnerot)

Muriel Morelle de la Compagnie Vent de Sable ( France) nous revient avec To to to! Ki moun ki la?

Chansons des îles, chansons françaises, bilinguisme franco-créole, une histoire où se mêlent des personnages issus des fables de la Fontaine à certaines entités emblématiques de la Martinique

Une mise en scène dynamique et amusante où les instruments de musique deviennent des personnages et s’invitent successivement pour partager un délicieux gâteau coco…

Un spectacle jeune public de 3 à 10 ans

→   Lire Plus

« Seulaumonde »: puissance et incandescence d’un texte et d’un comédien

— Par Roland Sabra —

Entre père-trop-peu et mère-trop un inventaire pour l’au-delà. À père défaillant, mère envahissante. L’ordre de cet énoncé ne vaut pas causalité univoque… «Seulaumonde» est né d’une rencontre entre l’auteur Damien Dutrait et le comédien, metteur en scène Nelson-Rafaell Madel. Une écriture issue de l’enfance de l’un dans laquelle l’autre se connaît. Au féminin elle s’appelle Izanami au Japon, Hel dans la mythologie nordique. Au masculin il se nomme Yama pour les hindouistes, Yanluowang en Chine bouddhiste, Mictlantecuhtli chez les Aztèques. Plus communément, plus prosaïquement on dira «La Faucheuse». Le souffle de sa lame a balayé «Seulaumonde» dans les turbulences d’un vol à trois sous de Paris à Barcelone. Il a eu peur. Il ne voulait pas mourir: il venait juste d’apprendre à nager! Il le dit à cet Autre aux trois visages le père, la mère et cet amour de derrière la porte. Il survivra à ce voyage. Mais la faucheuse est une conne, elle reviendra subrepticement, délestant la une des journaux d’un accident d’avion, pour une précoce rupture d’anévrisme. Plus conne tu meurs! «Seulaumonde» colle à son signifiant.

→   Lire Plus

Découvrir Robert Lepage

Robert Lepage est aujourd’hui l’une des grandes figures de la mise en scène internationale. Né en 1957 à Québec, il entre au Conservatoire d’art dramatique de la ville avant un séjour à Paris, où il suivra un atelier dirigé par Alain Knapp et découvrira les spectacles du Théâtre du Soleil. Très vite, il développe un théâtre visuel, inspiré à la fois par le théâtre d’objets, l’univers des marionnettes et la culture orientale. Ses “rêveries”, comme Robert Lepage aime à nommer son théâtre, sont reconnaissables par des explorations technologiques (citant le cinéma, le multimédia, les arts visuels) qui proposent une écriture scénique singulière et collective, avec sa compagnie Ex Machina. Par le biais d’entretiens avec Ludovic Fouquet, Robert Lepage retrace dans ce livre son parcours (du théâtre à l’opéra, en passant par le cirque, la danse, les concerts, etc.) et permet au lecteur d’approcher au plus près de son esthétique et du processus de création.

“J’étais très intéressé par le théâtre, par l’idée que le théâtre, c’était « the Great Mother art » comme diraient les Américains, une forme d’art qui invite les autres disciplines.

→   Lire Plus

Poussière(s) : de l’autre côté du miroir

Vendredi 12 & samedi 13 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

« Sous les affabulations les plus invraisemblables perce toujours un fait bien réel : la nécessité pour l’individu de passer d’un état à un autre, d’un âge à un autre et de se former à travers des métamorphoses douloureuses, qui ne prennent fin qu’avec son accession à une vraie maturité »

La jeune Poussière, accablée par un quotidien routinier et étriqué, veut fuir et s’émanciper de la toute puissance d’un père meunier qui souhaite la marier pour éponger ses dettes. Elle possède alors l’élan d’une manifestation spontanée de sa volonté muselée. Mais entre le confort manifeste de sa vie actuelle et ses aspirations de liberté son cœur balance. C’est tout l’enjeu de cette pièce qui se joue sur le courage que mettra l’héroïne à se dégager des contraintes, mais aussi de la relative sécurité que lui offre le respect des traditions. On constate une mise en scène imagée et inventive, où les analogies sont fortes entre le pastel des vêtements de Poussière qui symbolise sa jeunesse et le transat qui reflète le confort dont elle doit s’extraire telle une Cendrillon des temps modernes .

→   Lire Plus

«  Seulaumonde » : l’urgence de vivre

Mercredi 10 &  jeudi 11 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C

— Par Christian Antourel —

C’est donc à travers trois personnages conçus comme autant d’extensions de lui-même, que Nelson-Rafaell Madel dans ce seul en scène, réussit ce défi de ne parler que d’une voix. Ainsi « Seulaumonde » est l’illustration parfaite de cette poétique d’une esthétique de l’impossible où traquer le vivant pour parler de la mort à moins que ce ne soit l’inverse est une performance qui nous saisit à bras le corps et à l’esprit.

La peur de la mort le perturbe lui qui déjà mort cherche l’inaccessible dialogue avec la Veuve incontournable, afin qu’elle lui permette de manifester ses émotions, ses questionnements, ses besoins, ses craintes et ses anxiétés. Comme si déjouant systématiquement les sortilèges de la mort, il ne se laissait pas capturer vivant, feintait son adversaire, imposait des masques changeants et des expressions passagères d’un portraitiste . Or les trois autoportraits du comédien révèlent la même faculté de ne pas se ressembler, de se montrer tour à tour méditatifs, fiers et révoltés, désespérés sans jamais donner le dernier mot «  mourir n’est rien » chantait Brel, mais partir ?

→   Lire Plus

« L’artiste et le dire vrai » : osé et captivant

— Par Roland Sabra —

Est-ce le sous titre «  D’après « Le gouvernement de soi et des autres. Le courage de la vérité » de Michel Foucault » qui dissuadé le public de venir goûter et apprécier le cadeau qu’offrait vendredi soir Michel Richard avec son spectacle « L’artiste et le dire vrais » ? Était-ce d’autres programmations, de danse, de cinéma ? Toujours est-il que le public était peu nombreux dans la petite et sympathique salle de l’A’zwell, le théâtre que dirige Lucette Salibur aux Terrevilles de Schoelcher. Tant pis pour les absents. Le montage de texte retenus par Michel Richard est issu dans sa très grande partie des toutes dernières leçons de Michel Foucault entre janvier et mars 1984 avant sa mort, victime du Sida le 25 juin de la même année. Il avait 58 ans. On peut avoir une première idée de la perte en songeant que c’est à cet âge là que Lacan commence à tenir son séminaire.

Beaucoup repèrent deux périodes dans l’œuvre du philosophe, et vont jusqu’à évoquer deux Foucault. Le premier est celui de « L’histoire de la folie », «  Surveiller et punir, » «  les Mots et les choses »etc.

→   Lire Plus

« Poussières[s] », de Caroline Stella, m.e.s. Nelson Rafaell Madel

12 & 13 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

Mise en scène et scénographie Nelson-Rafaell Madel
Avec Damien Dutrait, Paul Nguyen, Caroline Stella, et Nicolas Cloche en alternance avec Brice Perda
Lumières Pierre-Emile Soulié
Musique Nicolas Cloche
Ingénieur son Pierre Tanguy
Collaboration aux costumes et accessoires Celia Canning
Dessin animé Marielle Guyot
Collaboration artistique Sarah Tick

Il était une fois…
Les contes sont un genre merveilleux. Pas uniquement au sens magique du terme. En effet, ils permettent de prendre un personnage, prince vaillant orphelin, fille désargentée mais valeureuse, animal maltraité et rusé ; de le mettre dans des situations périlleuses, rendre visite à sa grand-mère en passant par une sombre forêt, partir en quête d’un lointain trésor oublié ; de placer sur sa route tout un tas d’embûches, si possibles insurmontables, dormir chez un ogre mal luné, être coincé en haut d’une tour sans escalier ; de lui adjoindre un ou deux compagnons de route, chasseur assassin repenti, bonne fée aux pouvoirs limités ; d’éventuellement saupoudrer l’action d’une histoire d’amour, sans que celle-ci soit d’emblée gagnée ; et enfin de mélanger le tout pour voir comment notre héros réagit et s’il passe les épreuves pour arriver à poursuivre sereinement sa route.

→   Lire Plus

Victor Hugo et Marie Tudor en version punk se préparent pour le Off d’Avignon

« Marie Tudor, God save the Queen », un « drame comique historique romantique punk », revisite un classique au son des Sex Pistols.

  • Comme le mouvement punk, Victor Hugo était un homme engagé et rebelle, qui a cassé les codes du théâtre.
  • La Compagnie du Rubis reprend sa pièce « Marie Tudor », avec une mise en scène déjantée et la musique des Sex Pistols.
  • Elle se produira au festival Off d’Avignon en juillet.

Victor Hugo, punk avant l’heure ? S’il ne portait pas de crête sur la tête ni de rat sur l’épaule, c’est bien l’avis d’Ema Zampa, metteure en scène et comédienne. « Il l’écrit dans la préface de Cromwell : « Je n’ai ni règles, ni modèles ». » Car le chef de file du romantisme avait soif de liberté et d’absolu.

« Comme dans le mouvement punk, on trouve chez le poète romantique une volonté d’éclatement des codes et des formes traditionnelles, le mépris de la bienséance et des conventions sociales. C’est cet esprit subversif et contestataire, cette liberté de tons, que je veux garder et mettre en avant dans mon adaptation de la pièce. 

→   Lire Plus

« Seulaumonde » de Damien Dutrait, m.e.s. de Nelson-Rafaell Madel

10 & 11 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

Théâtre des 2 saisons et Collectif La Palmera
Avec Nelson-Rafaell Madel
Remerciements à Emmanuelle Ramu, Nicolas Delarbre, Nicolas Cloche, Pascale Renard, Selin Dündar, Jean-Michel Unger, Alvie Bitémo

La pièce
Un comédien, 3 personnages
Seulaumonde est seul, et en plus, il est mort… Il attend, puis, se met à parler. À la mort d’abord, qui rode tout autour de lui ; à son père et à sa mère ensuite… Et, enfin, à son amour, resté « derrière la porte ».
Seulaumonde ne veut pas partir, il a 20 ans, il s’accroche à ses souvenirs, à sa courte vie, à ses projets avortés. Le bras de fer s’engage entre lui et la faucheuse…
Seulaumonde est un monologue pour un comédien et trois personnages. C’est un monologue en forme de dialogue. Il attend, se souvient, raconte, regrette, pleure, rit, s’emporte, se tait.
Seulaumonde est un cri de vie, de résistance à la fatalité et à l’absurde de l’existence.
Au début le texte se déroule sans but, comme si l’éternité s’ouvrait devant lui. Mais l’urgence du départ imminent et les émotions prennent le dessus.

→   Lire Plus

« L’artiste et le dire vrai » de et avec Michel Richard

D’après Le Courage de la vérité. Le Gouvernement de soi et des autres de Michel Foucault

«  Il n’y a pas d’instauration de la vérité sans une position essentielle de l’altérité. La vérité, ce n’est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l’autre monde et de la vie autre. « 

Le cours intitulé  » Le courage de la vérité  » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d’autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate ( » Criton, nous devons un coq à Esculape ! « ), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l’expression d’une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l’année précédente. Il s’agissait alors d’interroger la fonction du  » dire-vrai  » en politique, afin d’établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction.

→   Lire Plus