Catégorie : Théâtre

Les Lectures du Laminaire

 Tropiques-Atrium Salle Frantz Fanon – 19h30

Mercredi 26 juin 19h 30

À lencre de Mancelunier
Texte : Loran Kristian
Lecture dirigée par Charly Lerandy
Avec : Charly Lerandy et Dominik Lauréat
Dans ce recueil de poésie, « code source de 60 articles dencre de lumière noire », Loran Kristian déploie une parole insulaire et globale, destinée à nommer la singularité plurielle des imaginaires caribéens.

Loran Kristian est un poète martiniquais. Son premier recueil Les mots de silence (K. Éditions) a reçu le prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde 2021. Son nouveau texte, À lencre de Mancelunier (Edition Atlantiques déchainés), est paru en 2023.

Jeudi 27 juin 19h 30

Rosanie Soleil!
Texte : Ina Césaire
Mise en lecture : Arielle Bloesch
Avec : Alexandra Déglise, Rita Ravier, Suzy Singa, Caroline Savard
Pièce intimiste sur arrière-fond de drame historique, Rosanie Soleil fait entendre la parole occultée de quatre femmes s’efforçant, pour se protéger l’une l’autre, de passer sous silence leur participation à la révolte qui en 1870 a enflammé le sud de la Martinique.

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L’Autre Bord ouvre un théâtre de poche pour 3 soirées exceptionnelles.

27-28-29 juin 2024 à 19h30 au Murielle Bedot Center au Village de la Poterie aux Trois-Ilets

Après trois dates de l’Atelier de FDF au Théâtre Aimé Césaire, qui ont affiché complet, c’est maintenant aux comédiens amateurs de l’Atelier des Trois-Ilets dirigés par Guillaume Malasné de monter sur scène, ils présentent « Cet Enfant » de Joël Pommerat.

27-28-29 juin 2024 à 19h30 au Murielle Bedot Center au Village de la Poterie aux Trois-Ilets

Tarif unique 15€ / A partir de 14 ans

Informations et billetterie sur www.lautrebordcompagnie.com et facebook / instagram

Lire aussi :

« Cet enfant » : une création de Joêl Pommerat — Par Michèle Bigot —

10ème Rencontre Théâtre Amateur : « Ne croyez, pas que je ne l’aime pas cet enfant » — Par Christian Antourel —

«Ne croyez pas que je ne l’aime pas cet enfant » : du père au pire…— Par Roland Sabra —

 Ne croyez pas, que je ne l’aime pas cet enfant »: la famille, nœud de vipères ? — par Janine Bailly —

« Ma mère […] elle crèvera de voir que je suis capable de faire mieux que ce qu’elle a fait elle pour nous ses enfants. 

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Le renouveau du théâtre français : une évolution inattendue

— Par Hélène Lemoine —

Après la crise sanitaire liée au Covid-19 qui a mis à mal le monde du spectacle, le théâtre en France connaît un regain surprenant. Selon l’enquête « Les Français et le théâtre » menée par Médiamétrie et publiée le 20 juin, la fréquentation des théâtres est en hausse. Cette étude révèle que 24 % des internautes interrogés ont assisté à une représentation théâtrale au cours des douze derniers mois, une augmentation notable par rapport aux années précédentes.

Une augmentation de la fréquentation théâtrale

Les Français semblent retrouver le chemin des salles de théâtre. En effet, 12,2 millions de personnes ont déclaré être allées au théâtre l’année dernière, une augmentation de près de 20 % par rapport à l’année précédente. Cette tendance est particulièrement marquée chez les jeunes, une démographie qui s’était éloignée des salles obscures ces dernières années. En moyenne, les spectateurs ont assisté à 6,2 représentations au cours de l’année, un chiffre en hausse par rapport aux précédentes études.

Des thématiques audacieuses plébiscitées

Un aspect notable de cette étude est l’intérêt croissant des spectateurs pour des sujets complexes et parfois controversés.

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« Re Chicchinella », une fable librement inspirée de Giambattista Basile, m.e.s. d’Emma Dante

Festival des Comédiens Montpellier, 18-19 juin 2024

— Par Michèle Bigot —

Une fois encore, le public français est ravi de recevoir un spectacle d’Emma Dante, dans une production du Piccolo Teatro di Milano. Et, comme ce fut le cas avec les spectacles précédents proposés à Avignon, Bestia di scena, Le Sorelle Macaluso, Misericordia, Pupo di zucchero, elle nous propose un spectacle original, à mi-chemin entre la performance, le ballet, la comédie italienne, l’opéra et le drame shakespearien.

La richesse de ses propositions théâtrales tient au fait qu’Emma Dante est tout à la fois une comédienne, une dramaturge, une réalisatrice et une metteuse en scène d’opéra et de théâtre. Comme ce fut le cas pour ses pièces précédentes, elle tire son inspiration d’un écrivain napolitain du XVIème siècle, Giambattista Basile, auteur d’un Pentamerone et nous livre ici une fable en dialecte napolitain qui met en scène un roi de fantaisie, dont on ne compte plus les titres: Charles III d’Anjou, roi de Sicile et de Naples, prince de Giugliano, comte d’Orléans, vicomte d’Avignon et de Forcalqier, prince de Portici Bellavista, roi d’Albanie, prince de Valence et roi titulaire de Constantinople!

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Balkony – Pieśni Miłosne (Balcons-Chants d’amour), d’après John Maxwell Coetzee et Federico Garcia Lorca

Première en France au Festival des Comédiens, Montpellier 14-15 juin 2024

— Par Michèle Bigot —

Krystian Lupa, bien connu en France, surtout depuis sa mise en scène retentissante des Les Emigrants de W.G. Sebald à l’Odéon en janvier, mais aussi pour ses mises en scène de Broch, Musil, Bernhard et Kafaka, se déploie ici dans toute sa verve, dans un spectacle en polonais sous-titré dans lequel il adapte et coud ensemble des extraits de L’Eté de la vie de J.M.Coetzee et de La Maison de Bernarda Alba de Federico Garcia Lorca. Deux textes apparemment fort éloignés dans le temps comme dans la thématique. C’est donc une gageure que relève K.Lupa en y ajoutant sa marque personnelle: une médiatisation à deux étages qui fait apparaître la voix caverneuse du metteur en scène guidant ses acteurs d’une parole critique ou mystérieuse au premier niveau et au second niveau (niveau diégétique) les auteurs des deux textes eux-mêmes, figures pleines d’ironie moqueuse de Lorca et de Coetzee. Tout se passe donc comme si les trois artistes, Lupa, Lorca et Coetzee se faisaient complices dans le regard ironique qu’ils portent sur les textes, les personnages et la représentation elle-même.

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« Des jours entiers, des nuits entières », dans une mise en scène de Guillaume Malasné

« Des jours entiers, des nuits entières » de Xavier Durringer, est une œuvre théâtrale singulière composée de fragments, de monologues et de dialogues sans lien narratif évident. Xavier Durringer, réputé pour sa capacité à créer une langue orale et instinctive, nous livre ici une série de « bouts de textes » et de petits événements croqués à chaud, tel un grand jeu de cartes où chaque texte apporte sa propre fin. Cette structure éclatée reflète la vie moderne et ses complexités, mêlant des histoires d’amours et de fric, de crises et de résolutions.

Photo : Peggy  Leblanc Fargues

La pièce explore principalement les relations amoureuses, avec des personnages qui ont évolué au fil des ans, traversant des expériences variées : amourettes, crises, paternité, maternité, abandons et reconstructions. Les thèmes abordés vont des scènes de ménage aux flirts surréalistes, des désirs aux espoirs, des violences aux sourires cachés. Durringer puise son inspiration dans les mots de la rue et les errances individuelles, créant ainsi un réalisme poétique saisissant.

La langue de Xavier Durringer est percutante, familière et poétique. Elle est spontanée et immédiate, les personnages s’exprimant sans détours, « sans fleurs ni fards ».

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« Berlin Berlin », texte de Patrick Haudecoeur et Gérard Sibleyras, m.e.s. Marie Alba

Vendredi 07 juin & samedi 08 juin2024 à 19h30 au théâtre Aimé Césaire

Présentation par Marie ALBA —
Plébiscitée par le public à Paris la pièce » Berlin Berlin », co-écrite par Patrick Haudecoeur et Gérard Sibleyras, a reçu en 2022 le Molière de la meilleure comédie et du meilleur comédien.

La troupe de l’Art Gonds Tout propose au théâtre Aimé Césaire le 07 et 08 juin 2024 cette pièce qui aborde de manière loufoque et hilarante le thème de la guerre froide et du mur de Berlin à la fin des années 80.

Le spectacle débute par une vidéo retraçant, dans un cadre historique singulier, l’existence de ce mur de quatre mètres de hauteur sur cent cinquante-cinq kilomètres de long gardé par 14 000 soldats à la détente facile et par des chiens.

Erigé en 1961 et jalonné de miradors, le mur sépare en deux la ville de Berlin et représente le symbole de l’opposition de deux mondes, celui du capitalisme et du communisme.

La suite se déroule dans un appartement austère et chargé de symboles soviétiques, situé à Berlin Est et dans les locaux de la Stasi, police secrète de la RDA, au service du parti communiste et chargée de surveiller chaque citoyen.

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« Des jours entiers, des nuits entières », adaptation des textes de Xavier Durringer, m.e.s. Guillaume Malasné

30-31 mai et 1er juin 19h30 au Théâtre Aimé Césaire

Évènement : l’Autre Bord Compagnie revient sur les planches du Théâtre Aimé Césaire avec une nouvelle création amateurs.

Après les succès du « Vol des oies sauvages » en 2019, de « Jeux de Massacre » en 2018, « Ne croyez pas que je ne l’aime pas cet enfant » en 2017 et de deux adaptations de « La Réunification des deux Corées » en 2016 et 2023), l’atelier amateur de Fort-de-France présente : Des jours entiers, des nuits entières, adaptation des textes de Xavier Durringer (Chroniques 3 des jours entiers, des nuits entières, 2013).

Une nouvelle aventure artistique et collective pour les 14 comédiens amateurs accompagnés et dirigés par Guillaume Malasné.

30-31 mai et 1er juin 19h30 au Théâtre Aimé Césaire Tarifs 22€ / 18€
Toutes les infos et les réservations sur: www.lautrebordcompagnie.com et facebook / instagram

Dans une langue percutante, familière, poétique, Xavier Durringer nous immerge dans le flot tu-multueux du chaos amoureux : des sentiments naissants entre une artiste et son modèle nu à la fuite d’une femme qui sauve sa peau et celle de ces enfants, en passant par la rupture d’un couple qui se déchire pour un canapé ou les confidences d’une femme libre sur ses ébats amoureux…

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HDN, Opéra d’un Tout-Monde est une reprise vibrante et poignante de « Histoire de nègre » d’Édouard Glissant

Édouard Glissant propose une réflexion profonde sur la mise en contact des cultures. À travers HDN, il défend une dynamique de la diversité contre l’idéologie de l’Un et de l’unique, en célébrant une poétique des humanités et du vivant. L’auteur s’oppose à une vision linéaire et unique de l’histoire, préférant une approche plurielle et relationnelle qui reflète la complexité des expériences humaines. Reliée aux différentes réalités du monde, sa pensée invite à percevoir autrement les beautés infimes de la planète, abordant des thèmes comme l’identité, l’écologie, le racisme, et la mondialisation. Transformé en conteur, il nous fait vivre l’histoire de la colonisation et de l’esclavage, une histoire faite de sang, de chaînes, de domination, mais aussi de luttes pour la liberté et la justice. Il célèbre les héros de la résistance et de l’indépendance, engageant le spectateur dans une marche épique depuis la terre mère africaine jusqu’aux Amériques en passant par l’Europe.

Ce spectacle incarne un patchwork à l’image des Antilles, relatant des événements et figures marquantes de l’histoire, de Patrice Lumumba à Malcolm X, en passant par le Roi Léopold II, Luther King, Sankara, Aliker, les kalinagos, les arawaks, les premiers colons, et les grèves réprimées.

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« Les Faux British », une pièce de Henry Lewis, Jonathan Sayer et Henry Shields

Dimanche 26 mai à 21h sur France 4

— Par Hélène Lemoine —

 « Les Faux British », proposée par la Compagnie des Femmes à barbe, est une pièce de théâtre hilarante qui se joue depuis près de 10 ans. Ovationnée par le public depuis de nombreux mois, elle a remporté le Molière de la Comédie en 2016. La pièce, qui reprend les codes de l’absurde à la manière des Monty Python, promet une soirée de rire et de bonne humeur.

L’histoire tourne autour du club des admirateurs de Conan Doyle, qui décide de monter une pièce inédite, supposément écrite par le célèbre romancier anglais. Cependant, l’amateurisme de cette troupe va transformer la représentation en un véritable chaos comique, où tout ce qui peut mal tourner le fait. Dès l’arrivée des spectateurs, les imprévus se multiplient : un chien perdu, une cheminée qui s’écroule et des accessoires défectueux.

La pièce débute avant même que les spectateurs ne soient assis, avec des éléments de décor qui tombent en morceaux et des acteurs qui se présentent maladroitement. Les comédiens, incarnant des amateurs, exagèrent leurs traits et leurs performances deviennent grotesques, ajoutant une couche supplémentaire d’humour.

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« 1902 – Une catastrophe au bout de folles certitudes » de Léo Ursulet, m.e.s. d’Élie Pennont

Samedi 25 mai à 19h30 au T.A.C. de FdF

Cette pièce de théâtre s’appuie sur les recherches historiques de Léo Ursulet.

La pièce se déroule du début du carnaval de 1902 au 8 mai. Outre la vie à Saint-Pierre, elle nous fait partager les doutes, les questionnements des autorités responsables sur la situation quelques jours, quelques heures avant la tragédie.

L’auteur : Léo Ursulet est historien spécialiste de la catastrophe de Saint-Pierre en 1902 qui fut l’objet de sa thèse de doctorat.

Le metteur en scène : Élie Pennont, comédien, dramaturge et metteur en scène, Elie Pennont est responsable de l’atelier théâtre du SERMAC.

La catastrophe de 1902 à la Martinique figure de manière très discrète dans le répertoire des catastrophes naturelles les plus meurtrières dans le monde. Pourtant la perte de 29 000 victimes pour sa population en 1902 de 204 000 âmes, correspondrait par exemple pour la France d’aujourd’hui à une perte de 9,4 millions de personnes.

De même, cette catastrophe, verrons-nous, a interpellé le monde, de par sa nature, de par ses échos, de par la diversité d’origine de ses victimes ; elle est également retenue par l’histoire pour sa richesse en divers enseignements.

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HDN – Opéra d’un Tout Monde

Samedi 25 mai – 19h30 Tropiques-Atrium

D’après Histoire de Nègre, texte original d’Édouard Glissant et le groupe de théâtre de l’Institut Martiniquais d’Études (IME)
Adaptation et mise en scène : 
Gilbert Laumord
Avec la collaboration artistique
 de Tanbou Bô Kannal, Atelier Théâtre Tropiques Atrium et Voukoum-Mouvman Kiltirèl Gwadloup

50 ans après sa création, voici la première production de cette pièce qui relate les luttes noires contre l’oppression et pour la dignité humaine, une histoire qui gagne aujourd’hui encore à être racontée.

Édouard Glissant, métamorphosé en conteur, invite son auditoire à vivre l’histoire de la colonisation et de l’esclavage, une histoire faite de sang, de chaînes, de domination et de luttes pour la liberté et la justice. Cette histoire célèbre les héros de la résistance et de l’indépendance et engage le spectateur dans une marche épique depuis la terre mère africaine jusqu’aux Amériques en passant par l’Europe.

Héritier du chantre de la Créolisation, le metteur en scène Gilbert Laumord défend un théâtre ancré simultanément dans la tradition caribéenne ancestrale et ouvert sur le monde contemporain : il puise dans les contes créoles et dans le rituel guadeloupéen du Léwòz pour construire un spectacle transversal qui parle à tous les publics.

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« Brazza – Ouidah – Saint-Denis », une enquête théâtrale sur la mémoire coloniale

Alice Carré, venue pour la troisième fois en Martinique, poursuit son exploration théâtrale avec « Brazza – Ouidah – Saint-Denis », une œuvre où le documentaire et la fiction se mêlent pour donner vie à une enquête poétique sur la mémoire collective. En collaboration avec Margaux Eskenazi, Carré s’inspire de la formule d’Édouard Glissant, « Apprendre à nous souvenir ensemble », pour interroger les souvenirs enfouis et les zones d’ombre de l’histoire coloniale française.

Synopsis

« Brazza – Ouidah – Saint-Denis » suit les parcours entrelacés de deux femmes : Melika, une Française d’origine béninoise découvrant tardivement que son grand-père fut tirailleur sénégalais durant la Seconde Guerre mondiale, et Luz, qui enquête à Brazzaville sur les implications familiales dans les conflits passés. Leurs recherches les confrontent à des archives ambiguës et à des témoignages rares, mettant en lumière des épisodes tragiques et méconnus comme le massacre de Thiaroye.

Une Traversée Historique

Le texte d’Alice Carré plonge dans l’histoire des tirailleurs africains, souvent appelés à tort « sénégalais », et révèle la complexité de leur engagement et des stigmates laissés par les guerres et la colonisation.

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« Brazza – Ouidah – Saint-Denis », texte & m.e.s. Alice Carré

Vendredi 17 Mai – 19h30 Topiques-Atrium

Brazza – Ouidah – Saint-Denis pénètre au cœur de l’histoire des tirailleurs qu’on a, par méconnaissance et facilité, tous appelés sénégalais – qu’ils proviennent d’Oubangui-Chari, de Brazzaville, de Libreville ou de Porto-Novo… Le texte s’inspire de matériaux d’archives, et de témoignages d’anciens combattants, de descendant.e.s d’anciens combattants à qui l’histoire n’a été que partiellement transmises. Il y est question de mémoire, d’oubli, d’engagement, de combats dans la neige, du blanchiment des troupes pour la libération de Paris, d’évasions des camps de prisonniers, de luttes pour l’indépendance, de Thiaroye, des Sapeurs paradant sur le boulevard Matsua. A travers différents personnages, il souhaite se faire l’écho des descendants deuxièmes et troisièmes générations d’immigrés porteurs de ces mémoires, de tous ces récits de vie qui construisent la France d’aujourd’hui.

Lire aussi : « Thiaroye44 » : les mystères d’un crime de masse, au Sénégal en 1944

« Ce qu’[Alice Carré] a entrepris dans un très savant et subtil tissage construit comme une enquête aux multiples ramifications, et où l’on va de découverte en découverte, de révélation en révélation (secrets familiaux dévoilés) trouve encore dans notre société d’aujourd’hui des échos : les ravages du colonialisme imprègnent et expliquent sans doute encore certains de nos comportements.

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« A bout de sueurs », texte de Hakim Bah, m.e.s. de Diane Chavelet & Hakim Bah

Samedi 4 Mai – 19h30 à Tropiques-Atrium

Présentation :
Lauréat du Prix Lucernaire – Laurent Terzieff et Pascale de Boysson 2019.

À bout de sueurs est une tragédie sur le mirage de l’exil, et une longue plongée aux enfers, qui engloutit implacablement une famille entière, femme, mari et enfant. Ce qui a motivé l’écriture est un fait divers authentique à partir duquel Hakim Bah remonte une chaîne dramaturgique. Un drame : celui de deux jeunes passagers retrouvés morts de froid dans le train d’atterrissage d’un vol Conakry-Bruxelles. L’action a lieu dans un pays du Sud. Binta revoit Fifi, son amie d’enfance, après de longues années de séparation. Fifi est allée vivre en France après avoir rencontré Michel sur internet. Elle initie Binta à cet outil pour la libérer d’une vie conjugale harassante. Binta quitte son mari Bachir pour aller rejoindre un autre homme, sous prétexte d’aller secourir un frère malade en France. Les mois passent. Bachir met tout en œuvre pour reconquérir Binta, désormais injoignable. Il prend le parti de venir la récupérer à Paris, et abandonne ses enfants. Les enfants décident alors de partir à leur tour avec l’espoir de revoir leur maman, ce qui entraîne leur mort dans le train d’atterrissage de l’avion.

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« La Machine de Turing », de Benoit Solès, m.e.s. de Tristan Petitgirard

Les 2, 3 et 4 mai 2024 à 19h30 au T.A.C.

4 MOLIÈRES

Meilleur spectacle Théâtre Privé
Auteur francophone vivant : Benoit Solès
Metteur en scène Théâtre Privé : Tristan Petitgirard
Comédien  : Benoit Solès

L’incroyable destin d’Alan Turing, le mathématicien anglais qui a brisé le code secret de l’Enigma allemande pendant la Seconde Guerre mondiale.

L’histoire vraie d’un génie au destin brisé.
Manchester. Hiver 1952. Suite au cambriolage de son domicile, le professeur Turing porte plainte au commissariat. D’allure peu conventionnelle, il n’est d’abord pas pris au sérieux par le sergent Ross. Mais sa présence n’échappe pas aux Services Secrets. Et pour cause, Alan Turing est un homme détenant de nombreux secrets… De son incroyable acharnement pour briser l’« Enigma », à sa course irrépressible pour comprendre le « code » de la nature, nous découvrons un homme atypique et attachant, inventeur d’une « machine pensante », véritable genèse de l’intelligence artificielle et des ordinateurs… Marqué à jamais par la mort de son ami d’enfance, Christopher, Alan Turing sera finalement condamné pour homosexualité et mettra fin à ses jours, tel Blanche-Neige, en croquant dans une pomme empoisonnée… Voici le destin hors du commun d’un génie injustement resté dans l’ombre et broyé par la « machine » bien-pensante de l’Angleterre des années 50.

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« Kaligula », coup de poing

— Par Selim Lander —

Ce n’est pas tout les jours qu’on monte une pièce du répertoire à la Martinique. Félicitons d’emblée Patrice Lenamouric de s’être lancé dans Caligula dont l’auteur, Camus, disait qu’elle était une pièce d’acteur et de metteur en scène. Encore fallait-il trouver cet acteur qui allait interpréter le rôle titre. C’est chose faite avec Yann Gaël qui enflamme son personnage, lui communicant tout ce qu’il a d’excessif et au-delà (voir plus bas). Lors de la création, en 1945, à Paris, c’est Gérard Philippe qui s’en était chargé dans une riche distribution où apparaissait déjà, par exemple, le jeune Michel Bouquet.

Patrice Lenamouric a « exotisé » le titre de la pièce (Kaligula) qu’il a située dans une improbable « New Babylone » de 2048, une concession à la mode afro-futuriste qui ne s’imposait pas vraiment dans la mesure où aujourd’hui, en 2024, les exemples bien réels de dictateurs sanguinaires ne nous font pas défaut. Mais peu importe car ce qu’on entend, à quelques détails près, c’est bien le texte de Camus. Un texte resserré avec une distribution elle-même resserrée à cinq comédiens (contre une quinzaine lors de la création en 1945), dont Daniely Francisque dans le rôle de la « maîtresse vieillissante » Kaysonia (Caesonia) et Patrice Lenamouric dans le rôle du sénateur Kéréa (Cherea), Guillaume Ruffi et Julien Béramis se partageant les autres rôles, ceux du moins qui ont été conservés.

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« Césaire – Serreau, une rencontre au fondement du champ théâtral caribéen »

Du mercredi 24 au vendredi 26 avril à la Villa Chanteclerc et sur le campus de Schœlcher

— Par Hélène Lemoine —

Au cœur de la dynamique théâtrale caribéenne, la cinquième étape du chantier « Jean-Marie Serreau – Nouvelles humanités » explore l’impact et les enjeux du compagnonnage entre Aimé Césaire et Jean-Marie Serreau. Cette collaboration a marqué profondément le paysage culturel des îles, stimulant la créativité artistique et catalysant le Festival de Fort-de-France. Sous le signe des tempêtes, à la fois climatiques et politiques, cette rencontre entre deux figures emblématiques du théâtre s’est révélée être bien plus qu’une simple alliance artistique. Elle a incarné le symbole même de la décolonisation pour Serreau, imprégnant ainsi le champ théâtral de sens et de résistance.

Organisé par l’Université Sorbonne Nouvelle en collaboration avec l’Université des Antilles, ce colloque invite à une réflexion pluridisciplinaire sur les implications de cette relation exceptionnelle. Politique culturelle, esthétique, dramaturgie, anthropologie, éco-poétique et éco-conception sont autant de domaines explorés pour comprendre la profondeur de cette connexion humaine, intellectuelle et artistique.

Pendant trois jours, la Villa Chanteclerc et le campus de Schœlcher seront le théâtre de débats, de conférences et d’animations variées.

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Finale martiniquaise du Trophée d’impro des collégiens

Mercredi 24 avril à l’hôtel La Batelière – salle auditorium, à Schœlcher

— Par Hélène Lemoine —

L’improvisation théâtrale, véritable laboratoire de créativité et d’expression, déborde les conventions du théâtre traditionnel. En son sein, l’acteur ou l’actrice se mue en un véritable artisan de l’instant, jonglant avec les rôles de dramaturge, de metteur en scène, de scénographe et bien sûr d’interprète. Contrairement aux représentations classiques, l’improvisation se déploie devant un public sans filet, sans texte préétabli ni directives figées. C’est dans cet espace d’imprévu et de liberté que naissent les instants les plus vibrants et les plus authentiques de l’art théâtral.

L’improvisateur ou l’improvisatrice, porté(e) par son imagination et sa spontanéité, explore un territoire où les frontières entre réalité et fiction s’estompent. Les techniques du jeu dramatique, affinées au fil de l’expérience et de l’entraînement, deviennent des outils précieux pour naviguer à travers les méandres de l’improvisation. Mais l’impro ne se limite pas aux seules compétences théâtrales : elle fait également appel au chant, à la danse, voire à d’autres formes artistiques, pour enrichir le spectacle et élargir son champ d’expression.

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« Kaligula », d’après Albert Camus, m.e.s. Patrice Le Namouric

26 avril à 19h30 Tropiques-Atrium
New Babylon, 2048. Un jeune empereur accédant à un pouvoir sans limites s’en sert sans limites pour sauver son monde.
Inspiré par les mythologies africaines caribéennes — à l’instar d’œuvres comme Le meilleur des mondes (Aldous Huxley) ou 1984 (George Orwell) —, l’univers dystopique de Kaligula questionne le devenir de la Terre, en mettant en lumière les tendances totalitaires et cataclysmiques d’une rationalité économique et technologique poursuivant ses propres fi ns au détriment de la vie, et de son sens même.
Yann Gaël : Kaligula / Daniely Francisque : Kaysonia / Guillaume Ruffi n : Hélikon / Julien Béramis : Chipion / Patrice Le Namouric : Kéréa / Et toute la distribution : Sénektous, Métélous, Lépidous, Oktavious, Patrikious, Méréya, Moukious, Prèmié gad, Dézienm gad, Prèmié sèvit, Dézienm sèvit, Twazienm sèvit, Madanm Moukious, Prèmié powet, Dézienm
powet, Twazienm powet, Katrienm powet, Senkienm powet, Sizienm powet

Inspirée par les mythologies africaines, l’histoire se déroule ici en 2048 dans la Cité flottante de New Babylone, au dessus d’une Terre recouverte par les eaux, constellée d’une multitude d’archipels et de ville-plateformes reliés les uns aux autres par de gigantesques tubes sous-marins.

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« Ne quittez pas [s’il vous plaît] » : un théâtre des bonnes intentions

— Par Selim Lander —

Madinin’Art a déjà publié une longue critique de cette pièce par Hélène Lemoine qui dit déjà beaucoup de choses. Elle s’ouvre sur un « verdict sans appel : un texte pauvre, une intrigue fragile laissant un goût d’inachevé », nuancé néanmoins grâce à quelques « moments d’humour grinçant et d’incivilité ». De fait, les spectateurs interrogés à la sortie de la représentation à la Martinique ont confié s’être pas mal ennuyé. Et pourtant la salle a chaleureusement applaudi.

Ces réactions contradictoires sont bien à la mesure d’une pièce dont on ne peut que saluer les bonnes intentions comme l’engagement des deux comédiens, tout en déplorant l’absence d’intrigue et les longueurs, en particulier au début où une cliente des services sociaux s’efforce d’obtenir une réponse à propos du versement de son RSA, réponse qu’elle n’obtiendra (évidemment) pas de la part d’un employé plus intéressé à corriger les fautes de français que de réparer les anomalies du dossier. Le principe, valable tout au long de la pièce, est en effet celui des échanges téléphoniques.

La pièce s’améliore ensuite avec deux scènes effectivement plus humoristiques : une émission des radios de nuit où les auditeurs confient leurs difficultés sentimentales ; le sondage à distance.

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« Aliker – Sucre amer » : un hommage à la résilience et au combat pour la vérité

— Par M’A —

La compagnie Car’Avan présente avec force et émotion « Aliker – Sucre amer », une pièce de théâtre contemporaine qui puise son inspiration dans la vie tragique d’André Aliker, figure marquante du journalisme martiniquais.

Dans cette œuvre portée par la mise en scène de Thierry Sirou, les acteurs Laurence Couzinet-Letchimy et Jean l’Océan se glissent avec virtuosité dans les 17 rôles de la pièce, explorant les multiples facettes de la vie et de la mort d’André Aliker.

La pièce tisse un récit intense, illustré par des chants et de la musique, qui ravive la mémoire collective et soulève les questions essentielles sur la justice et la vérité. L’histoire d’André Aliker, né au Lamentin en 1894, se dessine avec éclat, de ses exploits pendant la Première Guerre mondiale à son engagement militant en tant que rédacteur en chef du journal « Justice », en passant par son combat pour dénoncer les injustices sociales.

Au centre de la pièce se trouve le scandale financier impliquant le puissant béké Eugène Aubéry, que Aliker a courageusement exposé dans ses écrits, mettant ainsi sa vie en danger.

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Ne Quittez pas [S’il vous plait], texte et mise en scène Maud Galet Lalande

Vendredi 19 avril 19h / Topiques-Atrium

Construite avec un humour grinçant et en miroir de situations vécues, de témoignages et des messages laissés sur le répondeur de la ligne téléphonique créée pour le spectacle, Ne quittez pas [s’il vous plaît] fait entendre ces voix trop souvent réduites au silence.

Trois histoires ubuesques et tellement familières où chacun·e tente, au bout du fil, de se ré-approprier la parole.

Et, à sa mesure, de faire enfin bouger les lignes.

« Ne Quittez pas [S’il vous plaît] » est une pièce de théâtre écrite et mise en scène par Maud Galet Lalande, explorant les méandres de la communication contemporaine à travers trois situations téléphoniques éloquentes. Dans cette œuvre, les protagonistes se retrouvent immergés dans un univers où la technologie, l’absurde et la solitude se mêlent pour former un tableau saisissant de notre société moderne.

Dès le début, le spectateur est plongé dans l’ambiance avec des voix enregistrées, témoignages authentiques recueillis auprès du public, distillées telles des confessions. Mais derrière cette atmosphère intrigante, se cache un constat amer : malgré un matériau riche et des décors soigneusement élaborés, la pièce souffre d’un texte pauvre et d’une intrigue fragile.

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Au TNB, « Tom na Fazenda (Tom à la ferme) »

Quand les corps disent autant que les mots

–– Par Janine Bailly ––

Lors que la salle se remplit, qu’elle est toujours allumée, un homme, jeune encore, une femme plus âgée, que l’on devine ou sait être sa mère, déplient sur le plateau une bâche, brune, poussiéreuse et terreuse, sur les bords de laquelle ils disposent une dizaine de seaux. En fond de scène, des objets utiles à l’élevage, des colliers destinés aux animaux, comme estompés par une semi-obscurité, la lumière et les poursuites lumineuses étant l’apanage des personnages que tantôt elles laisseront dans l’ombre, tantôt isoleront dans leur implacable faisceau, tantôt éclabousseront de pleine clarté, sculptant les corps et soulignant les gestes. Il n’en faut pas plus que cela pour dresser le décor, dont les autres éléments nous seront suggérés par les mots de Tom, à son arrivée. Pour nous dire que nous sommes à la ferme, et que ce qui va se jouer se déroulera en milieu rural. Ici, une fazenda au Brésil, puisque la pièce écrite par le dramaturge québécois Michel Marc Bouchard a été traduite en langue portugaise par le comédien brésilien Armando Babaioff, en charge aussi du rôle de Tom.

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« Trop beau pour y voir » une pièce de théâtre de la guadeloupéenne Béatrice Bienville

Une plongée poignante dans la trouble histoire de la banane et du chlordécone

— Par Sarha Fauré —

Béatrice Bienville est une figure marquante du théâtre contemporain, originaire de la Guadeloupe. Elle s’est distinguée par son talent en tant qu’autrice et metteuse en scène. Son parcours artistique est le fruit d’une formation riche et variée. Lauréate du concours d’écriture théâtrale des jeunes de la Caraïbe en 2012, elle a ensuite poursuivi ses études en France. Après une classe préparatoire littéraire et une licence de philosophie, elle intègre avec succès le département Ecrivain.e.s Dramaturges de l’ENSATT, où elle obtient son diplôme en 2018.

Une passion théâtre

Son engagement et sa passion pour le théâtre l’ont conduit à rejoindre l’Académie de la Comédie Française en tant qu’élève metteuse en scène/dramaturge pour la saison 2018/2019. Au sein de cette prestigieuse institution, elle a contribué de manière significative au Bureau des lecteurs et a été assistante sur plusieurs projets. De plus, elle a brillamment mis en scène la pièce « Maladie de la Jeunesse » de Bruckner.

Souvent récompensée

En tant qu’autrice, Béatrice Bienville a signé plusieurs œuvres remarquées.

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