Entre croire et savoir
Dans Pascal et Descartes de Jean-Claude Brisville, le débat central oppose le croire au savoir, révélant une ligne de fracture profonde entre les deux philosophes. Ce dialogue, qui pourrait bien illustrer la dualité universelle entre la foi et la raison, cristallise des visions du monde divergentes : Pascal, dévot et tourmenté, valorise la foi comme la seule véritable connaissance, tandis que Descartes, rationnel et méthodique, place la raison et le doute méthodique au cœur de sa quête de vérité.
Croire pour Pascal, c’est accepter la part d’inconnu et l’insondable, qui échappent à la science et à la logique humaine. Pour lui, la foi n’est pas une absence de pensée, mais un chemin parallèle, une conviction qui repose sur une « chaleur » intérieure que Descartes ne peut appréhender. Ce sentiment est indissociable de l’idée d’abandon, de l’acceptation de limites que l’homme doit reconnaître dans la compréhension du divin et de l’éternel.
Savoir, pour Descartes, repose sur une démarche intellectuelle où l’observation et le raisonnement permettent d’atteindre une forme de certitude. Le philosophe voit dans le doute un outil qui écarte les illusions et les fausses certitudes, amenant l’esprit à progresser vers des vérités démontrables.