Catégorie : Théâtre

« Suzy & Franck », texte et jeu Didier Poiteaux, m.e.s. Olivier Lenel

Jeudi 17 mars 19h Tropiques-Atrium

Suzy vit à Paris et Franck dans le couloir de la mort au Texas. En 1996, un peu par hasard, ils entament une correspondance. Peu à peu, ils se découvrent, se rencontrent, tombent amoureux et, plus tard, pour continuer de se voir malgré les restrictions imposés à Franck concernant ses conditions de détention, ils se marient. Vingt ans plus tard, ils continuent de s’aimer mais ne vivent toujours pas ensemble.

Sur un plateau nu, Didier Poiteaux partage avec humour, simplicité et sensibilité des récits de vie découverts au cours de ses recherches sur la peine de mort. Récolte de témoignages, rencontres de spécialistes de la question carcérale, Didier restitue des faits, sans jugement ni apitoiement.

Petit à petit, à travers ces histoires et celle singulière de Suzy et Franck, se dégage une réflexion sur les moyens de rester humain face { l’inhumain.

Conception, texte et interprétation Didier Poiteaux
Mise en scène Olivier Lenel
Regards extérieurs et dramaturgiques Nicolas Bonneau, Pierre-Paul Constant
Scénographie Marilyne Grimmer
Construction Yann Vekemans
Création Sonore Roxane Brunet
Création Lumière Pier Gallen

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« Les revenants de l’impossible amour », de Faubert Bolivar, m.e.s. Jean-Erns Marie-Louise

Mercredi 16 mars- 19h Tropiques-Atrium

Primé Meilleur texte dramatique 2017 par Textes En Paroles – G

« Connaissez-vous le dicton qui dit : « ne se rencontrent que les gens qui se sont donnés rendez-vous ». Il en va de même pour la mort, on croit qu’elle arrive par hasard, sereine, somptueuse, montrant le bout de chaque chemin de vie, parce qu’on ignore que l’on ne meurt que sur rendez-vous. Si. Si si. Si-si-siFaubert Bolivar

Note de mise en scène

Faubert Bolivar, est pour moi, un auteur de la même lignée que Franck Fouché, Jean Price-Mars, Jacques-Stephen Alexis, Félix Morisseau-Leroy… ils ont réussi à capter la réalité sociale Haïtienne pour la rendre universelle par la forme et la langue. 

Henry Gauthier-Villars tout comme Franck Fouché affirment que le théâtre est bien d’essence religieuse. Si étymologiquement, religieux signifie ce qui relie, le théâtre ne serait donc vraiment lui-même quand il reste fidèle à sa mission originelle servir un idéal social, réunir serait sa double fonction. Cette double mission dont parle Gauthier-Villars nous montre que le théâtre n’a d’autre objectif que d’opérer une série de déplacements qui vont du déroulement des pulsions élémentaires du corps, en passant par le rythme, par la dislocation de l’anatomie jusqu’à l’éclatement des forces premières occultes pour mettre à nu la vie dans sa transparence.

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Exposition, théâtre : L’Art Gonds Tout à Bellefontaine le 12 mars

L’association L’Art Gonds Tout organise deux manifestations dans le cadre de la 4e édition bellifontaine d' »A la rencontre de l’artiste » : , l’exposition des œuvres de cinq plasticiennes et la pièce de théâtre, Femmes influentes, femmes combattantes. Ces deux événements sont présentés ci-dessous.

Exposition Avec Ailes de 10h à 17 h

Les artistes de l’exposition éphémère ont choisi la force émancipatrice de l’art pour explorer les thématiques du corps, de la souffrance, de la représentation de soi …à travers la peinture, la sculpture, les installations et le théâtre.

Des plasticiennes des associations l’art Gonds Tout et PABE renforcées par la peintre Lee mettent en scène leur univers artistique dans une balade immersive intitulée « Avec Ailes ».

Les visiteurs et visiteuses seront accueilli-e-s à l’entrée de l’exposition par « Les gardiennes », installation des artistes Isabelle PIN et Garance VENNAT RAGOT.

« Tu me pulvérises, me submerges, m’humilies… et tu dis que tu m’aimes ! ». A ce leitmotiv des hommes violents répondra l’écho des femmes résistantes et combatives « Je suis la femme de ma vie » : Femme eau, femme bois, femme végétale, femme résiliente…Je m’aime telle que je suis.

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Brillante reprise de « Circulez ! » jusqu’au 12 mars au TAC

 Nous avons revu ce jeudi 10 mars 2022 avec un plaisir plus fort encore qu’en 2017 cette pièce de José Jernidier. Aussi serait-il dommage de ne pas attirer l’attention sur elle alors qu’elle se joue encore pendant deux soirées. Précisons que Circulez ! n’est nullement réservée aux amateurs habituels du théâtre. C’est certes une réflexion sur cet « accident de l’histoire » qu’est la société antillaise, au-delà de « l’histoire de l’accident » qui en est l’argument, mais elle se présente sous la forme d’une comédie faite pour ravir tous les publics. Alors « circulez » vite (mais sans provoquer d’accident !) pour vous rendre au Théâtre municipal de Fort-de-France avant qu’il ne soit trop tard. Quant à ceux qui veulent en apprendre davantage avant de se décider, ils trouveront ci-dessous notre compte rendu d’il y a 5 ans.

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Peut-on encore évoquer le malaise antillais (le « problème identitaire ») sans tomber dans le déjà vu alors que ce thème n’a jamais cessé de hanter la conscience des auteurs antillais ? De la déréliction au ressentiment, on a déjà tout lu, tout vu.

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« L’Etang », conception, mise en scène, scénographie, dramaturgie Gisèle Vienne

— Par Michèle Bigot —

Gisèle Vienne met en scène un texte de Robert Walser, Der Teich (L’Etang), avec Adèle Haenel et Henrietta Wallberg. Ce récit peu connu de Robert Walser est singulier à bien des égards. Il s’agit d’un écrit privé destiné à sa soeur, que celle-ci a révélé après la mort de l’auteur, dans lequel l’autobiographie se mêle au rêve. Le texte n’a donc pas été écrit pour la scène, et pourtant il se compose de huit scènes, qui font vivre des personnages et des lieux en enchâssant des dialogues. Il offre de façon superlative ce qui fait l’originalité de l’écriture de Walser, ce mélange unique de récit réaliste et de fantaisie ironique, voire de moments oniriques. En bref, c’est un drame familial , l’histoire d’un jeune homme qui s’éprouve mal aimé par sa mère et va simuler un suicide pour mettre cet amour à l’épreuve. La supposée noyage du garçon dans l’étang (d’où le titre) n’est pas sans faire penser à la mort de Robert Walser lui-même qu’on retrouva mort dans la neige le jour de Noël 1956, proche de la clinique psychiatrique où il avait été interné.

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Sélection « Textes en Paroles » de textes dramatiques pour la jeunesse 2022.

— Communiqué de presse —

Textes En Paroles et son Comité de Lecture Jeune Public ont le plaisir d’annoncer leur Sélection de Textes Dramatiques pour la Jeunesse 2022, issue de l’appel à écriture théâtrale jeunesse lancé en août 2021.

Pour la deuxième fois depuis sa création, l’association Textes En Paroles a lancé, en août 2021, un appel à écriture théâtrale portant sur des textes inédits, en langue française et/ou en langue créole, spécifiquement destinés au jeune public1.

1 Public des collèges ou des lycées

Cet appel à écriture s’inscrivait dans le cadre du 1er Juin des Ecritures Théâtrales Jeunesse, une manifestation participative initiée et coordonnée par Scènes d’enfance-Assitej France, soutenue par le ministère de la Culture, la SACD et placée sous le haut patronage du Ministère de l’Education Nationale.

Pour cette deuxième édition, des œuvres nous sont parvenues de France hexagonale, Guadeloupe, Guyane, Haïti, Martinique et de la République Démocratique du Congo (dont les auteur(e)s sont originaires ou résidents).

Parmi ces œuvres, cinq textes ont été sélectionnés, sous anonymat par le Comité de lecture Jeune Public de Textes En Paroles.

ŒUVRES LAUREATES (par ordre alphabétique)

A contre-courant, NOS LARMES !,

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« Le Déparleur »

Au Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.), le samedi 5 mars  à 18h:

« Tu sais quelquefois on se demande à quoi que ça sert, tout ça, tout ce mal qu’on se donne. Et les matins qui se répètent. Putain de Dieu. Y a des jours où je voudrais être déjà dans le trou. D’ailleurs j’ai jamais été bien que dans des trous… ». Ainsi débute Le Déparleur. Un personnage se raconte, il est au bout du rouleau, il se remémore les principales étapes d’une vie faite de misères plutôt que de bonheurs qui l’ont conduit là où il est enfin parvenu, sur un bout de trottoir d’où il harangue les passants.

Ce « seul en scène » est un monologue adressé au public, divisé en dix brèves parties, chacune traitant d’un thème particulier, récit d’un épisode vécu ou considérations plus générales (l’alcool, les trafics de drogue, la démocratie, la révolution, la médecine, etc.), tous sujets à propos desquels le personnage « déparle », nourri par son expérience et ses lectures.

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« Arlequin poli par l’amour », m.e.s. Thomas Jolly : un Marivaux plus féroce que bien léché

— Par Dominique Daeschler —

Il n’y va pas de main morte Thomas Jolly ! Le jeune directeur du Centre Dramatique National D’Angers nous avait habitué au festival d’Avignon à sa façon d’aller « farfouiller » dans l’âme humaine sans ménagement ( Thyeste, Henri VI, Richard III ).

En reprenant Arlequin poli par l’amour créé en 2006 avec sa compagnie La piccola famiglia, il décape la pièce de Marivaux, passe le verbe au scalpel, découpe les situations et prend les sentiments au collet. Pas de psychologie mais toujours un punching ball incessant entre « maître et esclave » au sens hégelien, entre faible et fort. C’est aussi le temps d’aujourd’hui ,celui des avatars et des jeux de rôle . Temps de l’amour ou de la manipulation ? Arlequin est bien vite déniaisé quand il comprend ce que peut lui apporter le pouvoir, son amour pour Silvia apparait comme une tocade où la valorisation de sa propre personne par le fait d’être amoureux passe au premier plan . Chacun rêve d’une liberté définie par son propre désir. Folle, inconsciente et impatiente jeunesse : je fais comme je veux, comme je sens…De simples petites ampoules se balancent au bout d’un fil pour éclairer personnages et discours.

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Pour Patrick Womba

— Par Jean-Marc Terrine —

CALYPSO

Dans la nuit j’entends le chant de l’angélus des mornes
les coups de conque m’annoncent ton départ
j’entends déjà l’assemblée des conteurs
leurs pas
dans le cercle de la vie
ils se préparent
pour chanter des calypsos
chants de veillée pour apaiser ton âme
passage
nous sommes là pour t’accompagner
famille parents amis et alliés
là avec nos pensées pour répondre aux yé kric

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Congo Jazz Band

Par le Groupe de recherche Achac
Chaque année, le Festival des Francophonies, aussi appelé Zébrures d’automnes, réunit à Limoges des artistes francophones venus des quatre coins du monde. Pendant dix jours, musiciens, danseurs, poètes, et comédiens s’expriment à travers leur art et éclairent le monde contemporain. Pour la 37e édition qui s’est tenue en 2020, Hassane Kassi Kouyaté, metteur en scène et directeur du festival, a fait appel au romancier et dramaturge Mohamed Kacimi pour co-réaliser l’excellent spectacle Congo Jazz Band. Ponctuée de dialogues puissants et de musique essentielle, la pièce plonge le spectateur au cœur de l’histoire de la colonisation de l’Afrique et plus particulièrement celle du Congo. Après avoir été accueilli à l’opéra de Limoges, Congo Jazz Band sera prochainement joué en Belgique, à Namur et Bruxelles, au mois de février 2022. 

Hassane Kassi Kouyaté, né au Burkina Faso (avant les indépendances : Haute-Volta), a grandi dans le milieu du spectacle en Afrique et en Europe. Il devient metteur en scène et ses création sont jouées partout dans le monde. Dans ses œuvres, il s’intéresse particulièrement à l’histoire, à l’oralité et au conte.

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Lion d’or du théâtre décerné à la Brésilienne Christiane Jatahy

La metteuse en scène et auteure brésilienne Christiane Jatahy a été couronnée ce lundi 31 janvier par le prestigieux Lion d’or de la Biennale de Venise pour l’ensemble de son œuvre théâtrale. Jatahy est une des figures les plus originales de la vague de théâtre qui a déferlé sur l’Atlantique et régénéré la scène européenne au cours des dernières décennies. Elcio Ramalho l’a jointe par téléphone à Rio pour recueillir sa réaction après l’annonce du prix.

« Je suis vraiment très heureuse avec ce prix, explique Christiane Jatahy. Je le considère comme la confirmation d’une reconnaissance de mon travail artistique que je développe depuis très longtemps. Cela me donne aussi la possibilité de continuer à penser le présent, mais aussi le futur. Donc, je dis merci beaucoup pour ce prix ! Et aussi pour tout le soutien que j’ai reçu pendant très longtemps, des aides reçues des théâtres français, mais aussi des théâtres en Europe, et au Brésil, parce que tout a commencé ici. »

À partir du 5 mars, Christiane Jatahya présentera au Théâtre l’Odéon à Paris sa pièce Entre chien et loup pour laquelle a été invitée en 2021 au Festival d’Avignon.

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Guy Régis Jr et le Nom du Père

« Les cinq fois où j’ai vu mon père », texte et m.e.s. de Guy Régis Jr

— Par Roland Sabra —

Le nom du père Guy Régis Jr le porte plutôt deux fois qu’une et c’est sans doute pourquoi « Les cinq fois où j’ai vu mon père » est certainement le texte le plus intime de Guy Régis Jr. Le pré-nom annonce ce qui doit advenir, ce qui n’est pas encore, avant même de différencier les individus au sein de la famille. L’ adjonction de  Jr au nom du père le souligne avec évidence en supposant une re-production forcément imparfaite de ce qui est déjà. C’est une pratique usuelle aux États-Unis mais aussi dans certaines sociétés arabes dans lesquelles le pré-nom porte la mention « fils de » ( Ben…). Si le père n’existe que par ses actes, l’enfant n’est donc, dans ce cas, que le prolongement d’un des actes du père.

L’auteur le dit très clairement dans son « travail, depuis des années, mère, père, fils, fille, défilent, s’entrechoquent indéfiniment.» Il pose la famille comme «clef du problème humain.»

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Hervé Deluge nous fait revenir « d’Paris »

— Par Gilbert Pago —

Cette année 2022 est celle du centenaire de Georges Éleuthère Mauvois. Sa bien connue comédie « Arrivé d’Paris », a été reprise par une mise en scène d’Hervé Deluge pour fêter cet anniversaire autour de la date du 28 janvier, date de naissance de l’écrivain (1922).

La rédaction de « Arrivé d’Paris » n’a ni le clinquant idéologico-politique d’ « Agénor Cacoul », (production flamboyante des années 60 qui révéla le talent de cet être à la fois littérateur discret et dirigeant communiste actif) ni le charme achevé de « Le Merisier », écrit en 2015 et véritable joyau faisant fulgurance dans la collection de nos textes littéraires à recommander.

« Arrivé d’Paris » a un ton plus léger ; il se donne (croit-on !) pour but de faire rire, y compris avec l’utilisation des traditionnelles bouffonneries du théâtre dit populaire. Pourtant, l’oubli de ce qui se niche dans cet écrit est à proscrire. N’oublions pas qu’on y découvre une langue créole se démontrant ambitieuse en ces années 90 du vingtième siècle. Un créole retravaillé par nos linguistes et nos artistes devenant un outil linguistique enrichissant le corpus de notre parler.

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Penthésilé.e.s – Amazonomachie

Samedi 29 Janvier 18h30 – Salle Frantz Fanon

Compagnie 0,10

La reine-pharaonne Hatshepsout, Anne Boleyn, Elizabeth 1er, Margaret Thatcher, Angela Merkel… la liste pourrait être longue des femmes qui ont été dans leur vie, avec plus ou moins de succès, aux prises avec le pouvoir.
Qu’elles l’aient choisi, qu’elles soient attirées par lui, qu’il leur soit assigné, toutes ont dû mener un combat pour l’exercer, le conserver, s’en défaire ou l’obtenir.

Penthésilée est la reine des Amazones. Cette tribu guerrière n’admet pas les hommes chez elle ou ne s’en sert que lorsque de nouvelles naissances sont nécessaires.
Penthésilée est une figure de la guerre de Troie.
Penthésilée, la reine, l’Amazone, est un mythe.

Penthésilé.e.s – Amazonomachie est un spectacle indiscipliné qui mêlera le théâtre, la danse, la musique/le chant et la vidéo.
Ce spectacle se développe en deux temps, deux parties. Il est séparé, fracturé, coupé en deux. A l’image de Penthésilée, qui doit sans cesse, au-delà de son amour pour Achille, trancher, prendre des décisions impossibles.
Tout commence à la mort de Penthésilée. A la chute de l’héroïne.


Conception, mise en scène : Laëtitia Guédon

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« Tabataba » : de Bernard-Marie Koltès, m.e.s. de Stanislas Nordey

— Par Michèle Bigot —

Dans ce court texte datant des années 80, Bernard-Marie Koltès aborde une matière délicate, celle de la relation incestueuse qui peut unir (et opposer) une sœur aînée et son jeune frère. En l’absence de parents, la sœur aînée est investie du rôle maternel, mais elle est aussi une sorte d’initiatrice à la vie affective et sexuelle de son fère. C’est en tout cas la situation de Petit Abou (joué par Emile-Samory Fofana) et Maïmouna (jouée par Jisca Kalvanda). La scène se passe à Tabataba, quelque part en Afrique de l’Ouest, mais ce pourrait aussi bien être dans n’importe quel village. C’est un soir de fête, tous les jeunes se sont fait beaux et s’apprêtent à sortir, boire, danser, flirter, mais pas Petit Abou qui préfère rester dans la cour de la maison à réparer sa mobylette. Maïmouna l’exhorte à sortir, puis elle le supplie, il y va de son honneur de grande sœur. Que vont penser les autres si Petit Abou ne sort pas et refuse de draguer les filles du village? c’est l’occasion d’un échange musclé entre frère et sœur, qui se termine sur une gifle magistrale.

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DEAL : une magistrale mise en demeure de la fraternité du désespoir.

— Par Dominique Daeschler —

Dans la solitude des champs de coton marque le début du long compagnonnage de l’auteur Bernard-Marie Koltès avec Patrice Chéreau . Ce texte est la source d’inspiration de Deal. Jean Baptiste André s’en empare , pour nous donner, entre cirque, théâtre, danse, un spectacle criant d’intelligence et de talent sur la relation à l’autre, sur le désir d’altérité et son rejet.

Dans un lieu improbable, deux hommes, entre chien et loup, errent, se voient, se heurtent, se parlent : sans qu’on ne sache jamais – et ce n’est pas innocent -ce qu’il y a à vendre. S’établit un rapport marchand entre vendeur et client, un deal un peu louche, dans un dispositif scénique carré qui joue joliment de la quadrature du cercle. On se cherche, on se rencontre, on s’esquive, on se détourne : chasse à l’autre mâtinée de danses, d’acrobaties, de bouts de textes proférés dans le souffle de l’effort. Debout ou au sol, le mouvement dit à la fois le refus de l’autre et son désir, le désir du désir de l’autre : juste, pas juste, oui, non.

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Avec ‘Adieu hier’, Fabrice Éboué parle terrorisme, cancel culture et grand remplacement

À partir du 19 janvier au Théâtre Dézajet

— Par Julie Guillaud —

Dans son nouveau one man show, Adieu hier, l’humoriste s’attaque volontiers aux sujets qui alimentent cette élection présidentielle. Il jouera à compter du 19 janvier au Théâtre Déjazet à Paris.

Dans Barbaque , une comédie où les bouchers font la chasse aux vegans, Fabrice Éboué traitait d’un militantisme accepté pour certains, plus contesté pour d’autres. Pour son quatrième et nouveau spectacle, Adieu hier, le comédien est nostalgique de cette époque sans Covid et se sent dépasser par «l’émergence d’un nouveau monde». Et ne se lésine pas sur le politiquement incorrect. En près d’une heure et demie de performance, l’actualité est brassée sur fond d’humour noir. : cancel culture, terrorisme, Black Lives Matter, droits LGBT, rien n’est laissé de côté.

S’il est aussi question de l’égalité entre les hommes et les femmes, l’humoriste «ne tape pas sur le féminisme» mais plutôt «sur un militantisme exacerbé et systématique, qui devient contre-productif», explique-t-il pour nos confrères du Parisien . «Sur ce sujet comme sur d’autres, certains en tirent un business, un ego.

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Tropiques-Atrium célèbre Haïti

— Par Selim Lander —

Ce mois de janvier 2022 a permis d’ouvrir au bénéfice du public martiniquais quelques « Fenêtres sur Haïti », selon le titre choisi pour cet ensemble de manifestations : cinéma, théâtre, musique, expositions. Si Haïti est en très mauvais état (et ce n’est, hélas, pas d’hier, on pourra consulter au premier étage de l’Atrium des panneaux sur lesquels sont rappelées quelques-unes des atrocités commises par François Duvalier), sa créativité est intacte. Ainsi ces diverses manifestations ont-elles fait souffler un peu d’air frais sur une Martinique trop longtemps privée d’événements culturels.

René Depestre, on ne rate pas une vie éternelle, un film d’Arnold Antonin

Ce film tourné en 2016 alors que René Depestre avait exactement 90 ans, le montre dans une forme éblouissante. Disert, drôle, avec la modestie qui sied à qui n’a plus rien à prouver. Le simple récit de sa vie, puisqu’il s’agit de cela dans le film, une sorte de « Depestre par lui-même », parle suffisamment en sa faveur sans qu’il lui soit nécessaire d’en rajouter. Lycéen jugé indocile dans sa ville natale de Jacmel, on l’invite à aller voir ailleurs en lui offrant une bourse pour étudier en France.

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« Antigone à Molenbeek & Tirésias » Stefan Hertmans/Kae Tempest/Guy Cassiers

— Par Michèle Bigot —

Dans ce spectacle, Guy Cassiers choisit de faire appel à la tragédie grecque pour réunir deux transgressions, celle d’Antigone et celle de Tirésias. Dans les deux cas, c’est l’ordre patriarchal qui est interrogé, voire franchement bousculé. Antigone met les autorités au défi en choisissant d’ensevelir son frère en dépit de l’interdiction prononcée par le roi. Tirésias outrepasse l’ordre du genre en s’incarnant successivement comme homme puis comme femme. Les deux héros paieront leur transgression de la vie pour Antigone, de ses yeux pour Tirésias. Le don de prophétie qui est accordé à ce dernier en compensation pourrait bien être la plus cruelle des punitions: prophète de malheur, il est condamné à prêcher dans le désert. Des deux tragédies, on se demande laquelle est la plus brûlante en termes d’actualité!

Antigone revit aujourd’hui sous les traits de Nouria, étudiante en droit à l’Université, vivant à Molenbeek et réclamant aux autorités la dépouille de son frère Kamikaze de Daesh. Tirésias s’actualise dans la figure d’un adolescent, qui va connaître une transfromation de genre, avant de terminer sa carrière en prophète de l’effondrement.

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Voir « Ton beau Capitaine », de Simone Schwarz-Bart

Vendredi 14 janvier 18h 30 à Tropiques-Atrium

— Reprise de l’article publié le 15/05/20 par Janine Bailly —

En des temps différents, en temps ordinaires, je veux dire quand nous n’étions pas condamnés à sortir masqués, que les masques étaient réservés à la seule scène, que nous pouvions nous retrouver dans les salles de Tropiques-Atrium et partager de beaux moments de théâtre… en temps de paix dirais-je, si je voulais reprendre la rhétorique martiale du président Macron… en ces temps qui déjà nous semblent enviables et si lointains, nos enfants des établissements scolaires de la Martinique auraient découvert, au mois de mai 2020, la pièce de Simone Schwarz-Bart, « Ton beau Capitaine ». Mais hélas, l’adage populaire selon lequel « en mai, fais ce qu’il te plaît », est devenu obsolète… Alors, comme le dit une autre maxime, faute de grives, mangeons des merles, et pour  nous consoler un peu, regardons la captation vidéo, proposée sur la plateforme Viméo.

Créée en Guadeloupe en 1987 à Pointe-à-Pitre, jouée ensuite au Théâtre National de Chaillot à Paris en décembre 1988 dans la mise en scène de Stylo Cavé, la pièce fut présente dans une autre mise en scène, celle de Maud Galet Lalande au Festival d’Avignon en juillet 2018, en tant que spectacle sélectionné par la Région Grand-Est dans le cadre de son soutien au Off d’Avignon.

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De la Classe à la Scène : le parcours initiatique aux arts vivants

« Ne pas se rendre au théâtre, c’est comme faire sa toilette sans miroir.

  Arthur Schoepenhauer

À Ducos
4 écoles primaires – 4 jours de représentation
Une journée pas comme les autres…

8h00 : Dans la classe, le décor est planté…Un carré de scène…
L’artiste Laurence Couzinet, seule sur le plateau, attend…… « C’est Man Gisèle !!! »…. Chuchotent les enfants.
Ils rentrent dans la classe, découvrent sous un jour nouveau leur espace quotidien et s’installent pour : Être spectateur, regarder et écouter

8h35 : La pièce se termine sous les applaudissements et dans une ambiance chargée de l’émotion que l’artiste aura pu éveiller en chaque enfant.

L’échange, entre interprète, metteur en scène, élèves et enseignant peut commencer : chacun peut s’exprimer, s’interroger pour comprendre, analyser et développer son sens critique.
Après une pause récréation, la classe se retrouve en ½ groupe pour aborder la pratique théâtrale… Approcher cet art vivant en tant qu’acteur.
Le metteur en scène et la comédienne animent chacun un atelier, mettant les enfants en situation de jeu.
La journée se termine par la présentation d’une saynète interprétée par les élèves devant une autre classe de l’école.

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« Arrivée d’Paris », de Georges Mauvois, m.e.s. Hervé Deluge

Les 14, 15 janvier à 17h30 au T.A.C.

— Présentation par Lydie Bétis, Directrice du Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.)

Un synopsis et une distribution qui nous promettent un merveilleux moment à passer.
La pièce en créole salue l’excellente plume de l’auteur Martiniquais tant apprécié feu Georges Mauvois, elle se déploiera par la mise en scène impressionnante du très talentueux Hervé Deluge.
Pièce très à propos, elle replace le spectateur dans un contexte de vie qu’il a connu ou qu’il a côtoyé – contexte qui reste d’actualité parce qu’il rappelle les déboires que génère la brulante question de l’indivision, Souvent la famille « lafanmi » (mot qui est passé dans le langage courant pour exprimer un lien fort même entre personnes sans liens de filiation) voudrait se dispenser des règles du droit notarial en matière d’héritage pour s’appuyer sur ‘le yon à lot’.

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« Bachelard Quartet » de Marguerite Bordat, Pierre Meunier, Noémie Boutin et Jeanne Bleuse

— Par Michèle Bigot —

Ce spectacle est conçu comme un oratorio dédié aux quatre éléments, en hommage aux textes poétiques et visionnaires de Gaston Bachelard. La représentation se déroule à l’intérieur d’un dispositif tri-frontal, qui place le spectateur au coeur de l’évocation, du fait de la proximité physique avec le plateau. Comme dans une céremonie à laquelle il serait convié.

Le tissu textuel résulte d’un montage de textes issus de l’oeuvre de Bachelard, L’Air et les songes, L’Eau et les rêves, La Terre et les rêveries de la volonté, La Psychanayse du feu. Véritable travail de patchwork, le spectacle coud ensemble la musique (Bartok, Berio, chostakovitch, De Falla….) et le texte à la faveur de deux instrumentistes sur le plateau, Jeanne Bleuse et Noémie Boutin, tout autant comédiennes que musiciennes. Pierre Meunier leur donne la réplique, sans dédaigner de prendre part à la partition musicale. Le jeu de la lumière et la scénographie viennent ajouter à la magie poétique de l’ensemble.

Cette création théâtrale d’un genre unique, confère une sorte de matérialité et de sensualité au texte de Bachelard, qui se fait chair.

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« L’oeil se noie », une pièce de théâtre de Frantz Fanon

Mardi 14 Décembre 2021 à 18H15 à la Bibliothèque Universitaire

Nous connaissons le médecin, nous connaissons l’homme engagé, nous connaissons l’essayiste mais connaissons nous le dramaturge ?
Ce mardi 14 Décembre 2021 à 18H15 à la Bibliothèque Universitaire
Venez découvrir ou redécouvrir « L’oeil se noie » de Frantz Fanon
Avec Anne Alex Psyché ; Virgil Venance; Charly Lerandy
Lecture dirigée par José Exelis
Entrée libre ; passe sanitaire obligatoire

Réservation obligatoire https://my.weezevent.com/loeil-se-noie-de-frantz-fanon-1

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Une salle. Une fenêtre. Une porte.
La porte donne sur un couloir obscur. La fenêtre sur jardin où s’amusent des fleurs en robe courte. Un épais rideau de velours. Un canapé. Un fauteuil. Une table. Dans un coin, un tableau de Wifredo Lam.
Sur un coussin, un chat noir aveugle.
François est assis aux pieds de Ginette. Au lever du rideau, il la regarde intensément.
François : amant de Ginette.
Ginette
Lucien : frère aîné de François.
Un serviteur aveugle.
L’éclairage doit être métallique. Si possible, un jeu intelligent de lumières doit rendre :
Lucien visant (on ne sait jamais quoi, Ginette peut-être) : couleur étain ;
Ginette absorbée (son visage doit perdre toute lourdeur humaine) : couleur goutte de pluie ;
François absorbant : couleur papier buvard neuf.

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« De ce côté », de Dieudonné Niangouna, à la Comédie Itinérante de Valence

— Par Michèle Bigot —

Dieudonné Niangouna s’invite et nous invite de ce côté. Du miroir, du réel, du continent? Probablement tout cela en un seul en scène – un « tout seul », selon sa propre expression- où le récit autobiographique, l’expérience théâtrale et le vécu politique sont étroitement entremêlés, indissociables.
Dido (allonyme et raccourci de Dieudonné) est au fond de son bar, comme au fond de son exil. Il est exilé de son pays, le Congo-Brazzzaville, comme il est exilé du théâtre, son autre patrie. Il « fourgue du stand-up à répétition » dans son bar-théâtre et échange avec les clients, tous activistes afro-africains qui ne cessent de le harceler. Sa parole est alors peuplée d’une polyphonie où s’entremêlent les arguments des activistes, le récit de l’explosion du théâtre de Brazzaville , la plainte des victimes, les accusations portées contre lui, sa propre culpabilité d’exilé et la nostalgie de sa vie familiale. Le harcèlement des autorités, les tiraillements de sa conscience, les reproches des activistes, tout ce déferlement de paroles à lui adressées le submergent et finisent pas l’isoler de lui-même.

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