Catégorie : Théâtre

« Je crie et aucun bruit ne sort de ma bouche » , texte de Coline Luzac, mise en lecture d’Emmanuelle Jimenez

Festival Jamais Lu Caribéen, 1er soir.

— Par Roland Sabra —

C’est grâce à la pugnacité d’Astrid Mercier que Le Festival québecois « Jamais Lu » à donné naissance à sa version caribéenne, après bien d’autres, notamment à Montréal, Québec, Paris etc. C’est de la fréquentation quotidienne de dramaturges, sans connaître leurs textes que deux jeunes artistes québecoises ont eu l’idée lumineuse de leur proposer d’organiser une lecture publique. L’engouement a été tel que la rencontre qui devait durer un weekend s’est prolongée dix jours de suite. C’était il y a un peu plus de vingt ans. Aujourd’hui le Festival Jamais Lu soutient chaque année plusieurs centaines d’artistes, attire des milliers de spectateurs, parraine plus d’un cinquantaine d’évènements dans le monde francophone et il se décline désormais dans une version caribéenne.

C’est dans un endroit atypique pour le théâtre, le hall de la gare maritime de Fort-de France, lieu de passages, d’arrivées, de départs, de brassages de populations de tous milieux, de rencontres, comme veut l’être ce Festival, que Coline Luzac, c’est son nom de plume, bien connue sous un autre nom en Martinique dans le milieu du théâtre puisqu’elle anime des ateliers dans certains établissements scolaires et propose, presque chaque année, au public une mise en scène, a présenté « Je crie et aucun bruit ne sort de ma bouche ».

→   Lire Plus

« Penthésilé.e.s amazonomachie », texte Marie Dilasser, m.e.s. Laetitia Guédon.

— Par Dominique Daeschler —

Quand Laetitia Guédon s’empare de Penthésilée reine des amazones, elle fait équipe avec Marie Dilasser et ça décoiffe !

Juste un petit flash-back : nous sommes en pleine guerre de Troie. Penthésilée entre en combat aux côtés des troyens à la mort d’Hector, tué par Achille, car il a tué Patrocle, l’ami de cœur d’Achille. Œil pour œil, dent pour dent. Au cœur du combat Achille tue Penthésilée et est bouleversé par sa beauté( zoom sur Eros et Thanatos). Cette situation est renversée dans la pièce de Kleist où Penthésilée tue Achille le dévore et se suicide ( grandeur et misère de l’amour vache).

D’Eschyle à Homère les amazones sont des barbares femmes guerrières ne reconnaissant les hommes que dans leur pouvoir de reproduction, leur disputant place et reconnaissance sociales.

De cet héritage, Laetitia Guédon, gardera sans doute le mythe du phénix puisque la pièce commence peu après la mort de Penthésilée dans un au-delà brumeux ( entre Styx, sanctuaire , hammam)où elle règne en figure de proue, interrogeant l’âme d’ Achille qui lui répond sur grand écran.

→   Lire Plus

« Cendrillon » m.e.s. Joël Pommerat

— Par Dominique Daeschler —

La reprise de Cendrillon au théâtre de la Porte St martin, spectacle créé en 201, nous fait entrer de plein pied dans l’univers de Joël Pommarat , fondé sur un travail entre imaginaire et réel, entre savants jeu de cache -cache, de détournements, de non-dit et de révélé.

Un monde poétique qui part de sa propre écriture où les contes ( cf. le Petit Chaperon Rouge Pinocchio) sont d’âpres morceau de vie où l’on part à la conquête de soi. Cendrillon n’échappe pas à la règle, en apprenant, entre autres, à faire son deuil et à faire « résilience ». Dans une langue qui ne craint pas d’être crue, familière ou cynique nos personnages sont pleins de défauts, le père de Cendrillon est lâche, le prince est un petit rondouillard un peu falot, indécis, réfugié dans le passé, Cendrillon toute au deuil de sa mère se laisse un temps manipuler par sa propre culpabilité et une soumission aux ordres de sa belle-mère …. Tous sont soumis aux mensonges …bref ils nous ressemblent dans leurs faiblesses, leurs doutes, leurs chagrins, leurs rêves ou leurs difficultés à communiquer.

→   Lire Plus

1er festival du Jamais Lu

Du 2 au 4 juin 2022 au Terminal Inter-iles – Bassin Radoub à Fort-de-France

Le Jamais Lu se réjouit d’annoncer la tenue du 1er Festival du Jamais Lu Caraïbe, du 2 au 4 juin 2022 au Terminal Inter-iles – Bassin Radoub à Fort-de-France en Martinique. Le Festival du Jamais Lu est un événement festif, qui fait découvrir de nouveaux textes théâtraux au public par le biais de mises en lecture. Sans décor et costume, le spectateur découvre, dans une relation de proximité avec les acteurs et actrices, de nouvelles œuvres théâtrales brûlantes d’actualité.

Cette initiative québécoise existe depuis 21 ans à Montréal et après avoir créé le Festival du Jamais Lu Paris en 2015, l’organisme est heureux de développer une première édition caraïbéenne en partenariat avec Dimwazell’Cie. La particularité du Festival du Jamais Lu Caraïbe se situe dans la rencontre entre artistes québécois et artistes caribéens. Il vise à être un pont entre les cultures, l’occasion de travailler ensemble, autour d’une même langue, chacun et chacune avec ses particularités. Par cette rencontre artistique autour de paroles contemporaines, le Jamais Lu espère contribuer à un rapprochement de ces cultures francophones voisines.

→   Lire Plus

« Le Mulâtre », texte de Victor Séjour, m.e.s. Hervé Deluge

— Par M’A —

Rivière Salée, le 21 mai 2022, la foule de tous âges était là, nombreuse, joyeuse, impatiente d’assister à ce que Covid lui avait refusé deux ans de suite. Elle avait apporté ses chaises disposées de part et d’autre de celles installées face à la scène et réservées aux spectateurs dotés de privilèges attribués par la présentatrice du spectacle selon des critères quelque peu flous et arbitraires. Mais bon l’égalité est une conquête permanente…

Cette fresque, 1848 Force Abolitionniste, puisque c’est son nom a pour objet la commémoration du 22 mai en mobilisant l’ensemble des clubs, associations culturelles et artistiques de danses, de musiques, d’expression corporelles de Rivière-Salée, sous la direction de l’association « Scènes Populaires de Martinique ». Le maître d’œuvre enrôlé pour cet hommage aux combattants de la liberté est le comédien metteur-en-scène, bien connu du public martiniquais, Hervé Deluge, aux talents divers et variés, comme Madinin’Art en témoigne régulièrement, avec aménité. Il a choisi d’articuler l’ensemble des prestations des divers participants autour d’une nouvelle peu connue, intitulée « Le Mulâtre », écrite et publiée en 1837, dans la «  La Revue des Colonies » dirigée par Cyrille Bisette.

→   Lire Plus

Fragments – Être composite — La drive sensorielle

26 & 27 mai 2022 17 sur les berges de la Lézarde au Gros Morne

Restitution de résidence artistique

Le spectacle vivant au service de notre mémoire

Les 26 & 27 mai 2022 à 17h

Ouvert au public

Sur les berges de la rivière Lézarde au Gros-Morne

Maison pour tous de Rivière Lézarde

Une femme et un homme, deux danseurs/performeurs Rita Ravier et Dominique Linise, à un endroit où le langage des corps est essentiel. Les itinéraires sont parallèles, elle et lui et se croisent sans se voir pour au final se retrouver dans une histoire commune, celle d’un peuple, celle de chacun d’entre nous, une histoire derrière l’Histoire.

L’esthétique du morcellement et de la reconstitution sera prédominante, avec la volonté de de mettre en valeur les lieux. La nature est omniprésente.

Cette expérience artistique se déroulera à l’issue de la résidence de création porté par SeizeMètresCarrés depuis Janvier 2022 au Gros-Morne.

Une expérience sensorielle sera proposée au public durant deux représentations.

En plein air, ils seront invités à suivre et découvrir ce travail de création pensé par l’artiste Laura De Souza porté par la danse, les arts visuels et la musique.

→   Lire Plus

« Vieille(s) » texte, m.e.s. & jeu :Thérèse Bosc

— Par Michèle Bigot —

« Tremblez les sorcières reviennent! » criait un mot d’ordre féministe des sixties. Tremblez encore aujourd’hui car les sorcières jouent les Cassandre. Elles prédisent le grand effondrement. C’est ce que la vieille de Thérèse Bosc nous annonce, ou plutôt ce qu’elle mime. Car sa vieille n’est plus seulement une sorcière, ni une bacchante prise de boisson, ni une folle en délire, elle est la Terre. Au début du rituel suscité par la représentation théâtrale, la vieille éméchée se prend pour la Terre et en fin de cérémonie elle est indubitablement la Terre.

Elle vient cueillir le groupe des spectateurs et les entraîne sur l’espace scénique en un cortège qui tient de la procession. Péniblement, à grand renfort de haltes réparatrices, la vieille arrive sur scène en claudicant . Tandis que s’installent les spectateurs, elle trace au sol un cercle , espace sacré où se déroule toute cérémonie, puis elle vient s’installer au centre du cercle, perchée sur un trépied, à l’instar d’une Pythie ou d’une Sybille portée à éructer des paroles oraculaires. Ici s’engage un monologue ou plutôt une longue tirade adressée aux autres planètes sœurs de la Terre, avec qui notre vieille entre en communication directe, moyennant quelques petits coups de gnôle qu’elle s’envoie à leur santé.

→   Lire Plus

« 1848 force abolistionniste », m.e.s. Hervé Deluge

Samedi 21 mai 2022 à 19h 30 au Palais des sports de Rivière -Salée


Une création originale ville de Rivière-salée, sur une mise en scène de M. Hervé Deluge, venez découvrir un autre pan de l’histoire de l’abolition de l’esclavage.
La lutte menée par les intellectuels noires et mulâtres libres et abolitionnistes.
En filigrane, l’histoire de Cyrille Bissette, neveu de Joséphine de Beauharnais.
Fait notable, autour de comédiens professionnels, l’encadrement d’artistes bénévoles et d’élèves de l’école d’enseignement artistique et culturel de Rivière-Salée, par ce metteur en scène « talentueux ».
Avec :
La Compagnie Entrenou
La Compagnie SIJIRI
L’école de guitare et de chant de Martine DEFOI
L’association TEMPS DANSE EVASION
L’AM4 (BÈLÈ)
L’ASSOCIATION CULTURELLE DE PETIT-BOURG

PA DI OU PA TÉ SAV 😉😉😉
IMPORTANT ⚠️ APPORTEZ VOS CHAISES

Fort-Royal (actuellement Fort-de-France) et mort le 22 janvier 1858 à Paris. Il fut un des grands artisans de l’abolition de l’esclavage en France. Antiesclavagiste dès 1823 en Martinique, il a été élu député de la Martinique en 1848 et de 1849 à 1851.

→   Lire Plus

« Femmes combattantes, Femmes influentes », nouvelle version

Samedi 14 mai 2022 à 18h 30, rue  Levassor Saint-Pierre

Les femmes combattantes et influentes « s’enflammeront » le 14 mai à 18h30, dans un spectacle nouveau et inédit, aux ruines de la maison coloniale de Saint-Pierre. Dans ce lieu de souffrance et de douleur anéanti par l’éruption de la montagne Pelée, ces femmes révolutionnaires, féministes et anarchistes…célébreront aussi l’hymne à la vie, éclairées par une singulière chorégraphie de flammes dirigées par l’association Histoire de Flammes de Saint-Pierre.

Spectacle itinérant en plein air. Pensez éventuellement à vous munir de sièges pliables .

Info line : 0696 35 56 66

Spectacle proposé dans le cadre du mai de Saint-Pierre par les associations L’ART GONDS TOUT et HISTOIRE DE FLAMMES avec la troupe les Buv’Art.

Elles sont six, six femmes qui, de la Révolution française à nos jours, ont défié les conventions sociales pour défendre la liberté et les droits humains menacés, bafoués et parfois inexistants.

D’olympe de Gouges à Benoîte Groult en passant par la Mulâtresse Solitude , Lumina Sophie , Harriet Tubman et Voltairine de Cleyre, force est de constater que le combat pour la reconnaissance des droits des femmes est mené depuis des siècles avec courage et détermination par celles qui ne rendront jamais les armes face à un « ordre moral » conservateur et patriarcal !

→   Lire Plus

Serge Barbuscia : « Tango Neruda »

Vendredi 13 mai 19h30 – Salle Frantz Fanon

Tango Neruda de Serge BARBUSCIA, est une danse aux deux visages, mi macabre, mi amoureuse, un spectacle qui tangue comme un bateau, et rythme les textes du poète et les lavis du peintre.

L’œuvre de Pablo Picasso a souvent rencontré celle  des poètes. Les deux Pablo, Neruda et Picasso, ont collaboré pour “Toros” publié en 1961.  C’est la rencontre de cette œuvre commune qui fut le point de départ de Tango Neruda. Au long des poèmes de Neruda, dans une grande sobriété visuelle, nous avons inscrit, par petites touches, la projection de dessins de Picasso. Et c’est à travers la danse, le théâtre et la musique d’Astor Piazzolla que les artistes abordent cet univers double. Piazzolla, Picasso et Neruda réunis dans un même spectacle mêlent danse, poésie, musique et projection pictural.

 Neruda : Le pitch

Tango Neruda, c’est une danse aux deux visages : mi macabre, mi amoureuse, comme un tango aux sons discordants et langoureux d’Astor Piazzola. Facture foncièrement contemporaine, qui rythme les textes du poète et les lavis du peintre… pour un spectacle qui tangue comme un bateau… et même si la houle du tango exhale des parfums marins, elle touche par sa sensualité.

→   Lire Plus

Rencontre avec Laëtitia Guédon, metteure en scène

Penthésilé.e.s/ Amazonomachie du 6 au 22 mai Théâtre de la Tempête

— Propos recueillis par Dominique Daeschler —

Flash-back : Laëtitia guédon, sourire éclatant et yeux gourmands, vient présenter son projet Bintou et son travail sur le théâtre grec à la Drac Martinique. Bingo ! Le lycée Schoelcher, la scène nationale bénéficieront de son goût de la transmission et de son entrée en « mise en scène » une dramaturgie précise, un sens de la direction d’acteurs, bousculent le plateau.

Aujourd’hui la metteuse en scène , qui reprend ce mois-ci Penthésilé.e.s au théâtre de la Tempête, pièce créée en in au festival d’Avignon l’an dernier, dirige « Les Plateaux Sauvages », lieu culturel de quartier ( 20ième arr ) repensé, relooké. Aujourd’hui Les Plateaux s’affirment comme une véritable fabrique artistique, tout en gardant sens et missions d’un lieu partagé. L’espace d’accueil est déjà un lieu où l’on peut se poser, avec des murs où l’on peut afficher. Dans le bureau de Laëtitia, une toile d’Henri Guédon d’un jaune foudroyant nous invite à la lumière. Il est temps de dire.

D Daeschler : De quels outils disposez-vous pour créer, diffuser, transmettre ?

→   Lire Plus

« Dans la Famille Roptus, j’appelle… » : marche théâtralisée sur la vie se Lumina Sophie

Samedi 7 mai à 11h25 Circuit Manikou sur la route des Pitons
Projet de l’association Culture Égalité
Programmée au Festival Lézard TiShow

Nous avons le plaisir de vous annoncer que nous sommes programmés dans le cadre du festival des arts de rue du Carbet les Lezard Tishow le samedi 7 mai 2022.
Nous vous proposons, dans un cadre naturel, le temps d’une déambulation de 45 mn d’assister à la prestation théâtrale de trois comédiennes venues incarner trois générations : Reine-Sophie : la grand-mère de Lumina, esclave ; Zulma : la mère de Lumina, esclave qui a connu l’Abolition et Lumina, née libre et personnage central de l’insurrection du Sud en 1870.
Les spectateur.trices suivent le parcours d’un pèlerinage symbolique qui leur offre, au milieu des bois, une triple rencontre avec trois personnages féminins. Bien-sûr le public est conscient qu’il s’agit d’une interprétation, mais porté par des comédiennes professionnelles et sachant que ces femmes ont bel et bien existé, le trouble d’une vérité s’installe au milieu de la résonance de la forêt, comme une rencontre avec nous mêmes.`
Textes : Huguette Bellemare et Hervé Deluge (adaptés des ouvrages de Gilbert Pago)
Mise en espace : Hervé Deluge
Comédiennes : Reine Sophie : Appolline Steward ; Zulma : Sarah-Corinne Emmanuel ; Lumina : Rita Ravier
– Évènement Gratuit et ouvert à tous.tes

→   Lire Plus

« La nuit juste avant les forêts », Koltès, m.e.s Matthieu Cruciani

— Par Dominique Daeschler —

Il faudra dix ans à Koltès, musicien émérite, égaré un temps dans une école de journalisme puis repéré par Robert Gignoux ( TNS ) pour faire entendre son écriture. En 1977, alors que se joue à Lyon sa pièce Sallinger commandée et mise en scène par Bruno Boeglin, il crée, pour Yves Ferry, acteur au TNS «  la nuit juste avant les forêts » au festival d’Avignon ( off). C’est un succès, le milieu théâtral s’ouvre à l’écriture de celui qui fera un long compagnonnage avec Chéreau.

Comme toujours chez Koltès, le lieu est interlope ( pont d’autoroute, parking, , quais…). Ici les verticales des piliers vont aider à tracer un parcours, un jeu de cache- cache qui introduit le trouble, les tensions, le goût du secret. Cruciani semble jeter dans ce décor l’acteur Jean Christophe Folly : à lui d’y introduire fiction et réel. L’homme anonyme s’y débat, et débat : son monologue est de fait un soliloque, un face à face où seul un interlocuteur parle. Jean Christophe Folly empoigne la poésie sombre de Koltès à bras le corps, dispersant les énergies , laissant rebondir sa parole sur le silence.

→   Lire Plus

Mort à 95 ans du dramaturge Michel Vinaver

Le dramaturge et ex-chef d’entreprise Michel Vinaver, qui avait notamment transposé l’affaire Bettencourt au théâtre, est décédé dimanche à Paris à l’âge de 95 ans, a annoncé à l’AFP sa fille, la comédienne Anouk Grinberg.

Fils d’un antiquaire et d’une avocate, Michel Vinaver – Grinberg de son vrai nom – a pendant près de 30 ans mené une double vie: cadre puis directeur de Gillette et auteur de théâtre.

Il écrit d’abord deux romans avant de venir au théâtre en 1955, deux ans après son embauche chez Gillette. « J’avais exclu d’emblée de dépendre de ma production littéraire pour vivre », confiait-il à l’AFP en 2015.

Ses premières pièces, « Les Coréens » –créée par Roger Planchon en 1956– et « Les Huissiers » n’ont rien à voir avec la vie de cadre de ce père de quatre enfants, dont Anouk Grinberg.

« Je m’étais fixé un interdit: ne pas parler de moi et de mon travail », avait-il affirmé à l’AFP. Au bout de quelques pièces, c’est la panne. « J’en suis sorti en levant ce tabou ». Il écrit « Par dessus bord »: l’histoire de l’absorption d’une société familiale française par une multinationale américaine.

→   Lire Plus

« Des veuves créoles », conception & m.e.s. Karine Bénac

Les 28 et 29 avril prochains, à 18H, au gymnase du campus de Schoelcher.

D’après « Les veuves créoles », première comédie dramatique martiniquaise , anonyme, de 1768

Projet de recherche-création porté par Karine Bénac, labellisé et subventionné par La Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage

Comment mettre en scène aujourd’hui la première comédie martiniquaise anonyme, 1768 (rééditée en 2017 par Julia Prest), en Martinique, avec des étudiant.e.s du campus ?

Comment représenter l’irreprésentable, l’arrière-plan esclavagiste et colonialiste, à peine suggéré ou effleuré dans cette comédie ? Comment s’approprier ces rôles de colons créoles quand on est un.e jeune étudiant.e.s martiniquais.e/brésilienne/guadeloupéen ? Quelle voix, quel corps, quelles tenues vestimentaires leur prêter ?

Comment rendre compte de l’imbrication intime entre regard du.de la maître.sse, et de l’esclavisé.e ? De l’intrication entre musique et danse des maîtres et des esclavisé.e.s ?

Des processus de créolisation ?

Quelle comédie et quel comique pouvons-nous écrire scéniquement aujourd’hui, à partir des improvisations des étudiant.e.s dirigées par la metteuse en scène, dans ce travail dramaturgique de patrimonialisation/matrimonialsation issu de la recherche création ?

Jusqu’où le rire peut-il aller, et de quel rire s’agit-il ?

→   Lire Plus

« Alex Michalik, l’homme pressé » d’Élise Darblay

Vendredi 22 avril 2022, sur France 5 à 22h 40.

C’est le wonder boy du théâtre français : Alexis Michalik. Auteur, mais aussi acteur et metteur en scène : l’enfant prodige est aussi un homme pressé. Il n’a pas encore 40 ans, et déjà on ne compte plus les récompenses et succès qui jalonnent sa carrière. Au théâtre, on lui doit notamment « le Porteur d’histoire », en 2013, « le Cercle des illusionnistes », en 2014, « Edmond », en 2016, « Intra Muros », en 2017, « Une histoire d’amour » en 2020. Récemment encore, cinq de ses créations étaient jouées simultanément à Paris,

Depuis quatre ans, il attendait de réaliser son rêve : se lancer dans une comédie musicale. Avec l’adaptation d’un classique de Broadway, Les producteurs de Mel Brooks, c’est chose faite. Alexis Michalik, l’homme pressé raconte de l’intérieur la création de ce spectacle… à grand spectacle.

À cette occasion, la réalisatrice Élise Darblay a suivi pas à pas, la création très complexe de ce spectacle joué, chanté et dansé.Ce documentaire particulièrement touchant, se propose de partir à l’exploration du travail passionnant d’Alexis Michalik, durant les préparatifs de son nouveau spectacle.

→   Lire Plus

Quinze pièces, dix-sept comédiens : au Théâtre-Studio d’Alfortville, un marathon Tchekhov

— Par Alexis Campion —

Christian Benedetti affiche toutes les pièces de l’auteur russe en même temps, au Théâtre-Studio d’Alfortville.

Tout commence en 2009 quand Christian Benedetti décide de s’attaquer à La Mouette, pièce qu’il avait déjà montée à ses débuts, en 1980, et qu’il remet à l’affiche en 2011. «J’imaginais que ce serait mon dernier spectacle, je voulais alors arrêter le théâtre », raconte le comédien et metteur en scène, expliquant au passage son rapport paradoxal à son métier. « Je pensais me retirer pour animer des ateliers avec des enfants ou en prison, car je n’aime plus ce milieu où ceux qui font la loi sont dans le mensonge et la compromission. Comment vendre de l’intelligence quand on se corrompt soi-même ? »

Remonté, il ne mâche pas ses mots à l’encontre des grandes institutions du théâtre public : « J’ai l’impression que l’on ne parle que de subventions, que le mot “œuvre” a disparu du vocabulaire. » Sa Mouette en décidera autrement. Tchekhov ranime sa passion, devient son refuge. Ces douze dernières années, Benedetti est ainsi resté dans son modeste mais charmant Théâtre-Studio d’Alfortville.

→   Lire Plus

Le comédien Michel Bouquet, géant du théâtre et du cinéma, est mort à l’âge de 96 ans

Michel Bouquet, l’anarchiste du théâtre

C’est un monstre sacré qui disparaît, l’un des derniers grands noms du théâtre et du cinéma. Michel Bouquet était un comédien singulier, un amoureux des mots et des beaux textes. Il restera l’inoubliable interprète de « L’avare » de Molière et de « Le roi se meurt » de Ionesco.
***
Dans un livre d’entretiens avec Gabriel Dufay, l’acteur de 91 ans évite toute langue de bois.

[…]il est assez plaisant d’entendre, dans la bouche sans lèvres d’un acteur nonagénaire, des propos que ses jeunes camarades n’oseraient jamais tenir. Michel Bouquet, lui, n’a que faire des modes et il n’a plus le souci de son avenir artistique. La langue de bois, il ne connaît pas. Et les metteurs en scène, ces nouveaux maîtres du théâtre dont les noms, sur les affiches, éclipsent désormais ceux de Shakespeare, Molière ou Tchekhov, il s’offre le plaisir de les remettre sèchement à leur place: 

J’ai toujours pensé que le point de vue de l’acteur doit primer, que le metteur en scène n’a pas à se mêler de ce que je ressens et de ce que je pense.

→   Lire Plus

« Cette guerre que nous n’avons pas faite. », par Hervé Deluge : quelle guerre & qui ça Nous?

— Par Roland Sabra —

Sur le rideau de scène une image, la statue de Joséphine, celle de la place de la Savane, avec sa tête qui se détache, qui se remet en place, qui hésite avant de choisir la décapitation précédant sa destruction. Sur le socle défilent les slogans chargés de cette souffrance en gésine qui n’en finit pas de se dire et qui toujours resurgit au moindre conflit. Et ce n’est pas le moindre mérite d’Hervé Deluge que de contextualiser, à sa façon, le si beau texte de Gaël Octavia qui nous parle de cette schize identitaire qui traverse la Martinique et ses habitants. L’autrice semble savoir au plus profond de sa chair ce qu’il en est de cette coupure, de cette dualité, elle qui porte un prénom épicène orthographié au masculin.

Le personnage a quitté le confort d’une situation matérielle acquise pour aller à la guerre, pour «devenir un homme » dit-il, affirmant par là qu’il ne l’était pas encore. Un homme, une nation en devenir. Il revient en guerrier qui n’a pas combattu, sauvé par un pacifiste criminel de guerre dont il porte les habits tachés d’un sang qui n’est pas le sien.

→   Lire Plus

« Cette guerre que nous n’avons pas faite », m.e.s. & jeu Hervé Deluge

Jeudi 07 & vendredi 08 avril 2022 à 19h 30 / Centre Culturel Marcé à Saint-Joseph
Réservations : 06 96 93 14 34

Gaël Octavia

– Extraits de la biographie : Née le 29 décembre 1977 à Fort-de-France, elle vit et travaille actuellement à Paris. Scientifique de formation, « touche-à-tout » autodidacte, ses champs d’exploration sont l’écriture, la peinture, la vidéo. Ses pièces de théâtre, lues ou créées en France, aux États-Unis et dans la Caraïbe, sont marquées par la société martiniquaise dans laquelle elle a grandi, tout en questionnant des thématiques universelles telles que les migrants, l’exclusion sociale, l’identité, la condition féminine… Gaël Octavia est membre d’ETC-Caraïbe et des EAT. (Compléments sur une œuvre multiformes : Site internet : www.gaeloctavia.com).

– Œuvres principales
♦ Théâtre
Cette guerre que nous n’avons pas faite, Lansman Editeur, 2014. Prix du meilleur texte francophone du concours ETC Caraïbes/Beaumarchais 2013. Création en 2016 (prod. Makeda du Bhoot) par Luc Clémentin avec Vincent Vermignon ; résidence de création à Lilas en Scène en 2016 ; tournée 2017 à Tropiques-Atrium (scène nationale de Martinique) et l’Artchipel (scène nationale de Guadeloupe).

→   Lire Plus

Petites Formes 2022 : Guy Régis Jr ; Marionnettes belges

— Par Selim Lander —

Les cinq fois où j’ai vu mon père

Après Moi fardeau inhérent qu’on a découvert en Martinique interprété par Daniely Francisque lors d’un précédent festival des Petites Formes, c’est un autre monologue de même auteur, interprété cette fois par un comédien, Christian Gonon, sociétaire de la Comédie Française, qui clôture la présente édition.

Comme l’indique le titre, un enfant évoque les quelques occasions dont il se souvient ou croit se souvenir, où il fut en présence de son père parti chercher mieux ailleurs. Il n’est pas à proprement parler un enfant abandonné puisque le père lui rend de temps à autres visite, à lui et à sa mère. Mais ces visites sont si espacées et si fugaces qu’il se considère plutôt comme un enfant sans père. Et le souvenir qu’il en a est imprécis, ce qui se comprend d’autant mieux qu’il était un enfant quand elles se sont produites.

Peut-on tirer une pièce d’un tel argument ? Sans nul doute, tant d’événements peuvent s’inscrire dans ce contexte ! Et de fait il y a des moments émouvants, en particulier chaque fois qu’un dialogue s’instaure – avec difficulté, évidemment – entre le père et le fils.

→   Lire Plus

Fiction et résilience au 76e Festival d’Avignon

— Marie-Valentine Chaudon —
Olivier Py a dévoilé, le 24 mars, le programme du prochain Festival d’Avignon, qui se tiendra du 7 au 26 juillet 2022. Cette 76e édition s’ouvrira à la cour d’honneur avec une pièce du metteur en scène russe Kirill Serebrennikov, actuellement sous le coup d’une interdiction de quitter Moscou.

L’invitation avait été lancée il y a déjà deux ans mais elle prend aujourd’hui, un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, une dimension plus que symbolique. C’est une pièce du réalisateur et metteur en scène russe Kirill Serebrennikov, opposant au régime de Vladimir Poutine, qui ouvrira le 76e Festival d’Avignon à la cour d’honneur du palais des Papes le 7 juillet. Le groupe ukrainien de cabaret punk Dakh Daughters en assurera la clôture le 26 juillet.

ARCHIVES. Le metteur en scène Kirill Serebrennikov arrêté

Actuellement sous le coup d’une interdiction de quitter Moscou – sa présence à Avignon en juillet prochain reste incertaine –, Kirill Serebrennikov adapte Le Moine noir, une nouvelle d’Anton Tchekhov, dont il a déjà présenté une version préliminaire à Hambourg, où il avait eu l’autorisation de se rendre en janvier dernier.

→   Lire Plus

Théâtre, cuisine et pâtisserie : « Le beurre et l’argent du beurre! » &  « On ne naît pas tarte, on le devient! »

29 & 30 mars / 31 mars & 1er avril à 19h au T.A.C.
Représentations théâtrales des jeunes du Lycée de Bellevue et de l’Internat d’Excellence au Théâtre Aimé Césaire:  
 Le beurre et l’argent du beurre ! Représentations théâtrales au Théâtre Aimé Césaire le mardi 29 et mercredi 30 mars 2022 à 19h: Création des élèves de l’Atelier Théâtre prébac (Seconde – Première – Terminale) du Lycée de Bellevue composée de saynètes qui interrogent avec beaucoup d’humour notre rapport à l’argent !
 On ne naît pas tarte, on le devient! Représentations au Théâtre Aimé Césaire le jeudi 31 et vendredi 1er avril 2022 à 19h: Création des étudiants de Bellevue inscrits à l’Atelier Théâtre de l’Internat d’excellence (IEXC). Cette pièce questionne avec beaucoup d’humour la place de la femme dans le couple. 
Pass sanitaire et port du masque obligatoires. Entrée gratuite, billetterie sur place. Pas de réservation. 
Merci de venir nombreux soutenir nos jeunes comédiens qui ont dû faire preuve de beaucoup de motivation et de résilience pour monter ces créations cette année !  

→   Lire Plus

« Les cinq fois où j’ai vu mon père », texte et m.e.s. de Guy Régis Jr : à ne pas manquer!

Le 26 mars 2022 à 19h Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

Le nom du père Guy Régis JR le porte plutôt deux fois qu’une et c’est sans doute pourquoi « Les cinq fois où j’ai vu mon père » est sans doute le texte le plus intime de Guy Régis Jr. Le pré-nom annonce ce qui doit advenir, ce qui n’est pas encore, avant même de différencier les individus au sein de la famille. L’ adjonction de  Jr au nom du père le souligne avec évidence en supposant une re-production forcément imparfaite de ce qui est déjà. C’est une pratique usuelle aux États-Unis mais aussi dans certaines société arabes dans lesquelles le pré-nom porte la mention « fils de » ( Ben…). Si le père n’existe que par ses actes, l’enfant n’est donc, dans ce cas, que le prolongement d’un des actes du père.

L’auteur le dit très clairement dans son « travail, depuis des années, mère, père, fils, fille, défilent, s’entrechoquent indéfiniment. » Il pose la famille comme « clef du problème humain. » Ce n’est donc pas la première fois que Guy Régis Jt aborde plus précisément la question du père.

→   Lire Plus

Petites Formes 2022 : Frankito

Zantray

— Par Selim Lander —

Une pièce en créole guadeloupéen heureusement surtitré, y compris pour les Martiniquais car il diffère suffisamment de celui d’ici pour entraîner quelques difficultés de compréhension. Zantray, inspirée d’un fait divers, met en scène deux personnages, mari et femme, dans la chambre de l’asile où le premier est enfermé. Pourquoi ? C’est évidemment l’intérêt de la pièce que de différer la réponse aussi tard que possible. Et, de fait, après que la réponse sera donnée il y aura une baisse inévitable de l’intensité dramatique que les quelques révélations qui suivront ne parviendront pas à compenser tout à fait. Quoi qu’il en soit, la première partie avec le mari seul sur le plateau est particulièrement brillante. L’homme enfermé « rumine ses rancœurs », comme le précise le programme, mais il le fait avec un bagout, un humour tels qu’on est constamment fasciné, suspendu à ce qu’il va dire. Le créole est une langue imagée, où abondent les proverbes, ce qui la rend particulièrement savoureuse. Et elle est ici merveilleusement servie par Christian Julien.

Avec l’apparition de la femme la pièce se transforme un affrontement qui n’empêche pas des retours de tendresse, ce qui nous vaut un moment de danse « collé-serré » agréablement sensuel.

→   Lire Plus