Catégorie : Théâtre

« Pour deux francs… » de Francine Narèce, m.e.s. Élie Pennont.

Mercredi 8 et samedi 11 mars à 19h  à l’Espace Camille Darsière

Pièce de théâtre « Pour 2 francs ou le massacre des ouvriers de la canne au François », une pièce écrite par Francine Naréce (photo) et mise en scène par Élie Pennont.

Commémoration des événements de la grève de février 1900- Interprétation : Élie Pennont, Jean-Claude Duverger, troupe de 6 comédiens – Participation des ballets « les Fonds Blancs » et « Sé nou Menm » »
Deux lycéens, Killian et Matisse, se moquent d’un travail de recherche qu’ils ont à faire sur de grandes figures politiques et culturelles. Alors qu’ils sont en plein fou-rire arrive une jeune fille, Louna, qui leur rappelle quelques grandes dates qui ont marqué l’histoire de leur pays et en particulier février 1900. »
La pièce plonge le spectateur dans une page tragique de l’histoire martiniquaise. « Tous les ingrédients d’une explosion se trouvaient réunis. Elle se produira avec la grève générale des ouvriers de la canne en février 1900. Et la mort de 10 d’entre eux tués par balles le 8 février 1900.

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“Écrire une fiction théâtrale en langue créole”

Du 18 mars au 10 juin 2023

Edition 2023

ETC Caraïbe ouvre son atelier “ Ecriture une fiction théâtrale en langue créole” du 18 mars au 10 juin 2023

Cette année, l’essentiel du dispositif sera axé sur l’accompagnement personnalisé des projets d’écriture, à travers les conseils sur l’imaginaire de la langue et la dramaturgie.

Avec, en parallèle, des rendez-vous ponctuels consacrés à des master class, des séminaires sur la symbolique des corps, gestes et rythmes dans les pratiques culturelles martiniquaises, des conférences sur l’histoire et esthétique du théatre créolophone en Martinique.

Ces rendez-vous auront lieu à l’Université des Antilles, le samedi matin, de 9h à 12h.

Les auteur.e.s portant un projet d’écriture d’un texte théâtrale en langue créole sont invité.e.s à s’inscrire par mail :

etc_caraibe@yahoo.com

Etc Caraïbe_ Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe est une agence d’auteur.e.s domiciliée en Martinique.

Le soutien d’ETC Caraïbe aux auteurs et autrices s’expriment au travers de multiples actions complémentaires.

Qu’il s’agisse de dispositifs de découverte et d’accompagnement des écritures théâtrales contemporaines. Qu’il s’agisse de promotion des livres et de soutien à la mobilité des œuvres et des auteur.e.s

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« Angela Davis, une histoire des Etats-Unis », texte Faustine Noguès, m.e.s. Paul Desveaux

Vendredi 31 mars 2023 à 19h30 Tropiques-Atrium

C’est une véritable plongée dans le parcours militant d’Angela Davis. Astrid Bayiha nous emmène dans une traversée politique, poétique et musicale de la vie de cette femme hors norme qui a dédié sa vie à la lutte pour tous les discriminés. Dans un univers sonore entre rap et jazz s’entrecroisent des extraits de discours, des archives vidéo et le texte de Faustine Noguès.
Sur scène, une chaise, un micro, un pupitre, une petite table avec une loop station et un écran de projection Super 8… Pour le reste, une parole, une actrice et un public.
Texte Faustine Noguès
sur une idée originale de Véronique Felenbok et Paul Desveaux
Mise en scène Paul Desveaux
Avec Astrid Bayiha
Musique, direction musicale et coaching chansons Blade AliMBaye, lumière Laurent Schneegans, images Jérémie Levy, assistanat à la mise en scène Ada Harb, régie générale Johan Allanic ou Nil Elftouh
Texte publié chez Lansman Éditeur
Compagnie L’héliotrope

Lire aussi:

La critique de Laurent Steiner

Angela Davis et les démons de l’Amérique par Guillaume Lasserre

Les luttes d’Angela Davis sous la plume de Faustine Noguès par Marie Plantin 

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« Je t’ai aimé, ce n’est déjà pas si mal », texte et m.e.s. de Pascal Rambert

Avec « Perdre son sac » puis « Ranger », Pascal Rambert met en scène deux de ses textes qui parlent chacun d’amour et de désespoir, avec deux comédiens au bon tempo.

— Par Gérald Rossi —

Avec « Perdre son sac » puis « Ranger », Pascal Rambert met en scène deux de ses textes qui parlent chacun d’amour et de désespoir, avec deux comédiens au bon tempo.

Face public, au centre d’une immense bâche de plastique bleu, elle parle, se raconte, dit ses espoirs et ses colères. Surtout ses colères. Elle ne quitte guère un espace limité, une planche carrée, d’un mètre de coté seulement, ou d’à peine un peu plus, qui résonne, qui claque, sous les talons de ses bottines. Avec son « bac plus cinq » comme elle le répète, elle lave des vitrines, enfin celles des commerces qui veulent bien payer quelques euros en échange. Jeune fille, sans doute venue de loin, elle survit. Voyage aussi avec son père. Avec qui elle partage plus de rancoeur, de haine même que d’amour, puis elle tombe amoureuse folle de Sandrine, une des vendeuses d’un magasin de cosmétiques.

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« Zantray » ou les fruits de l’amour assassinés

—Par Roland Sabra —

Le trio Frankito, Irène Bicep, Christian Julien, a pris ses marques en Martinique depuis quelques année. En 2017 il nous proposait « Bòd lanmou pa lwen » ( Les rives de l’amour ne sont pas loin), une pièce dans laquelle Lak-La ( Gérard) après être tombé fou amoureux de Léna, va croiser sur son chemin Zaza, dont là encore, il deviendra « zinzin ». Pour un temps, peut-on prévoir. Franck Salin, alias Frankito, dresse une critique douce amère, de l’inconstance amoureuse des hommes antillais, de cette difficulté à s’assumer autrement que comme géniteurs. Sociologues, psychanalystes, anthropologues discourent depuis longtemps sur ce thème, à cet égard on pourra consulter sur ce site « La matrifocalité caribéenne n’est pas un mirage créole » de Stéphanie Mulot, «De la famille antillaise »  de Victor Lina, Fonction du père et récidive en milieu carcéral à la Martinique de Joëlle Blais ou encore La violence à l’égard des femmes : un symptôme de la misère sexuelle masculine.  par Roland Sabra.

Avec « Zantray » Frankito s’attache au problème de la violence intra-familiale.

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« Zantray », de Frankito, m.e.s. Frank Salin

Les 9, 10 & 11 février 2023  à 19h30 au T.A.C.

« Sé kouto sèl ki sav sa ki an kè a jiwomon ». « Seul le couteau sait ce qui se cache dans le coeur du potiron ». (Proverbe créole)

Enfermé dans un hôpital psychiatrique, José rumine ses rancoeurs, hanté par le geste fou qui l’a conduit dans la chambre où il croupit depuis des mois.
Ivre de colère et de désespoir, Marie-Paule, sa femme, lui rend visite pour lui arracher les explications de son acte et assouvir sa vengeance…

Zantray questionne la part de violence logée au coeur de la famille, du couple et de chacun d’entre nous. C’est une comédie dramatique en un acte qui mêle la flamboyance de la langue créole à la fulgurance d’un humour au vitriol.

Après le succès de leur précédente pièce de théâtre, Bòdlanmou pa lwen (L’amour à l’horizon), qui a sillonné la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane et l’Ile-de-France, Frankito et la Compagnie du Grand Carbet présentent leur nouvelle création.
Zantray est une oeuvre pluridisciplinaire qui convoque musique, danse et vidéo pour mieux explorer un sujet qui demeure d’une terrible actualité : les violences conjugales et intrafamiliales.

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« Comme tu me veux » : la version de Stéphane Braunschweig

Portrait d’une femme à la recherche d’elle-même et de sa vérité

–– par Janine Bailly ––

Nous guider ou nous perdre dans le labyrinthe des identités multiples, telle est la mission que Stéphane Braunschweig dit attribuer à ses acteurs lorsqu’il monte à l’Odéon, en janvier 2021, la pièce de Luigi Pirandello, Comme tu me veux, dans sa propre traduction. Un compagnonnage fidèle entre le dramaturge et le metteur en scène, puisque ce dernier a déjà donné au théâtre Vêtir ceux qui sont nus, Six personnages en quête d’auteur et Les Géants de la montagne. Comme tu me veux fait escale au Théâtre National de Bretagne, en ce mois de février 2023, et c’est un bien que les spectacles sortent de leur pré carré parisien et voyagent jusque dans nos “provinces”…

Nous perdre, la comédienne Chloé Réjon, qui incarne l’Inconnue, – jamais explicitement nommée, mais à qui seront attribués dans l’histoire deux prénoms différents –, figure centrale, omniprésente sur scène, toute en mouvements, errements et émotions diverses, s’y attache et y parvient sans peine. Quand se clôt la représentation, nul ne saurait affirmer avec certitude qui est cette Femme, le spectateur pas davantage que ses compagnons de jeu.

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Une Médée à la recherche d’elle-même…

Samedi 04 février à 19h 30 / Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

Médée travaille Astrid Bayiha et en retour, Astrid Bayiha travaille le mythe de Médée. Depuis une dizaine d’années. Elle a lu plus d’une vingtaine de versions, d’Euripide à Sara Stridsberg, en passant par Sénèque, Corneille, Anouilh, Müller, Dea Loher, Jean-René Lemoine, etc. Elle n’en n’a pas fini avec Médée. Et puis que veut dire en finir avec Médée ? Le mythe est inépuisable. Médée est un pur signifiant. Mais si la grande majorité des versions sont plutôt fidèles au mythe antique et aux textes d’Euripide ou de Sénèque, telles celles de Corneille, de Pasolini ou même, dans une certaine mesure, le Médée-Matériau de Heiner Müller, celles du début du XXIè siècle s’en écartent sensiblement. Quelques-unes ont inspiré Astrid Bayiha pour M Comme Médée.

Pour Christa Wolf Médée n’est plus la coupable d’infanticide mais la victime accusée de la propagation de la peste dans le pays et menacée d’expulsion du territoire, une sorte d’OQTF avant la lettre. Dans la même veine Dea Loher, dans Manhattan Medea, fait de Jason et Médée deux sans-papier, deux immigrés clandestins, vivant dans l’underground new-yorkais.

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Théâtre: expo, bal et dîners d’époque pour le centenaire de la disparition de Sarah Bernhardt

Une exposition au Petit Palais, un bal, des dîners littéraires d’époque et des visites guidées, à Paris plusieurs événements rendront hommage à la comédienne française Sarah Bernhardt, disparue il y a 100 ans.

Considérée comme la première star internationale, « La Voix d’or », pour qui Jean Cocteau inventa l’expression « monstre sacré », a porté le théâtre français sur les cinq continents avant de devenir un phénomène.

Du 14 avril au 27 août, le Petit Palais -qui abrite un célèbre portrait de la tragédienne signé Georges Clairin- présentera l’exposition « Et la femme créa la star ».

Elle y retracera sa vie et sa carrière -avec, entre autres, des objets de son intérieur et de sa garde-robe-, mais aussi ses activités de peintre, d’écrivaine et surtout de sculptrice.

Star de la Comédie-Française, avec qui elle a entretenu des relations houleuses, elle faisait régulièrement les choux gras de la presse qui s’extasiait de ses interprétations mais s’exaspérait aussi de son excentricité.

Un collectif, baptisé « Sarah dans tous ses états », va célébrer « La Divine » du 22 au 26 mars, lors d’événements annoncés lundi au Théâtre de la Ville.

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 Au TNB, « Ranger », de Pascal Rambert pour Jacques Weber

« Ranger » après « Perdre son sac »,  deuxième partie d’un diptyque sur la vie

–– par Janine Bailly ––

Aux antipodes de Perdre son sac, Pascal Rambert écrit, pour Jacques Weber, un monologue qu’il nomme Ranger, comme ranger ses papiers, trier le bon grain de l’ivraie, dresser un bilan avant de clore le chapitre de la vie. Aux antipodes, car une jeune femme est à l’aurore de sa vie d’adulte, un homme déjà blanchi sous le harnais s’achemine vers la mort ; bâche bleue pour elle en guise de décor, espace ouvert donc, pour lui un plateau transformé en un lieu qui, par son dépouillement, ses lignes géométriques, ses couleurs blanches, ses quelques meubles fonctionnels et ses néons aveuglants, m’évoquera davantage un lieu clinique qu’une chambre d’hôtel, lieu fermé au point que le « quatrième mur » se voit figuré par de fines colonnes entre lesquelles regarder jouer, se déplacer souvent le comédien. Qui arpente le plateau, tout comme il remonte le cours de son existence. Qui s’assied face au cadre enfermant le portrait de l’épouse disparue, et qu’il vient de placer sur la table, côté salon.

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« M comme Médée », adaptation & m.e.s. d’Astrid Bayiha

Samedi 4 février 19h30 – Tropîques-Atrium

Dramaturgie, adaptation et mise en scène : Astrid Bayiha
Création lumières et régie générale : Jean-Pierre Népost 
Scénographie : Camille Vallat 
Costumes : Emmanuelle Thomas 
Composition musicale : Swala Emati 

Avec Fernanda Barth, Jann Beaudry, Valentin de Carbonnières, Swala Emati, Daniély Francisque, Nelson-Rafaell Madel, Josué Ndofusu 

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— Présentation par Astrid Bayiha —

Je dis toujours qu’un mythe est en chacun de nous, une sorte d’ADN d’images ancestrales.

Euripide s’est emparé du mythe de Médée comme tant et tant d’autres auteurs, autrices, ou artistes après lui. J’ai le désir de m’en emparer aussi. De me rapprocher de Médée à ma façon. En tentant de raconter cette femme dans toute sa multiplicité et sa complexité. Celle qui existe au-delà mais aussi au coeur de la meurtrière et de la mère infanticide. Médée est immonde, c’est-à-dire en marge du monde. Elle choque considérablement la raison et la morale. Elle serait monstrueuse. Mais au regard de qui et de quelles lois exactement ? Qui de mieux que cette figure féminine, féministe et mythologique pour interroger ce que sont la monstruosité et la marginalité, alors même qu’aujourd’hui la femme est toujours celle qu’on met le plus face à la raison et à la morale ?

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« Moi Cyrilia, gouvernante de Lafcadio Hearn 1888. Un échange de paroles à Saint-Pierre de la Martinique » , texte Ina Césaire, mise en lecture Yna Boulangé

Vendredi 27 janvier / 19h / Médiathèque du Saint-Esprit

“Sé bèf douvan ki bwè dlo klè !”

Monsieur Hearn avait déjà sorti son petit cahier noir. Cette fois-ci, j’osai lui demander la raison de ce que je considérais comme une indiscrétion.
“La curiosité est mon métier, Cyrilia. J’ai dans l’idée que la phrase que vous venez de prononcer est un proverbe de chez vous, domaine qui me passionne… Quel est son sens ?”
“ C’est le boeuf qui est arrivé le premier qui a droit à l’eau la plus claire” signifie que, contrairement à ce que vous venez d’affirmer, les mieux placés sont toujours lesprivilégiés !”

[…]

– Quelle chaleur, ma fille ! On se croirait en plein carême et je meurs de soif !
– Voilà que je manque à tous mes devoirs ! Tu prendras bien un peu de café ou d’eau de coco ?
– N’aurais-tu pas plutôt une petite goutte de shrubb * ?
– Du shrubb, au beau milieu de la matinée ?
– Il est certes un peu tôt, mais tu sais bien que c’est mon péché mignon !

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Au TNB : Pascal Rambert et Lyna Khoudri

Comment créer dans une complicité théâtrale assumée

–– Par Janine Bailly ––

Au TNB (Théâtre National de Bretagne), à Rennes, Pascal Rambert nous revient, après Mes frères mis en scène la saison passée par Arthur Nauzyciel, et Dreamers créé avec les comédiennes et comédiens de l’École, promotion 10. Nous revient avec deux monologues, dont nous avons la primeur avant qu’ils ne soient donnés au Théâtre des Bouffes du Nord, en février à Paris, l’un confié à la jeune comédienne Lyna Khoudri, l’autre à Jacques Weber, un grand que l’on ne présente plus !

Perdre son sac, monologue interprété par Lyna Khoudri 

Elle entre, de sa démarche verticale, seule pour emplir l’espace, petit bout de femme brune et fière que d’emblée on devinera déterminée, porteuse d’une parole sans détours ni faux-fuyants. Elle entre et son corps, que l’on sent habité de forces et de fragilités, donne à l’air une densité nouvelle. Corps tout en révoltes. Corps tendu comme un arc.

Elle entre et se pose, s’impose là, sur un rectangle, étroit plateau de jeu au centre de la bâche bleue qui figure le décor, tendue en fond et au sol, si près de nous puisque l’espace scénique n’est pas surélevé, mais se veut au niveau du public.

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La Peur en lecture – samedi 21 janvier

Le 21 janvier 2023 à 18h30 au CDST, Saint-Pierre

Par L’ART GONDS TOUT

Lire pour faire découvrir le bonheur des textes

Lire pour le plaisir et pour donner l’envie de lire

Le ministère de la Culture invite les associations et les lieux culturels partout en France et Outremer à consacrer une fois dans l’année une manifestation à la lecture. En 2023, les dates retenues vont du 19 au 22 janvier 2023. Un thème est suggéré : la peur !

Le samedi 21 janvier, l’association culturelle L’ART GONDS TOUT, en partenariat avec le CDST à Saint-Pierre, invite les amoureux de la littérature comme tous ceux qui ont le goût des belles histoires pour des lectures à plusieurs voix suivies d’une discussion avec le public.

Il y a peur et peur, d’où toute une gamme de réactions possibles, des simples frissons à la terreur la plus abjecte. Certains la recherchent pour le plaisir, d’autres sont paralysés devant elle, d’autres y voient une source de méditation, d’autres enfin la prennent comme une motivation pour (ré)agir.

On ne passera pas en revue en une seule soirée tous ces aspects.

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« Le Souper » : Brisville/Mesguich père et fils

– Par Selim Lander –

Cet été en Avignon, les Mesguich étaient ensemble ou séparément dans quatre pièces différentes. Des journées bien occupées, donc, ce qui ne les empêchait nullement de briller tant est présent en eux le métier de comédien. Dans L’Entretien de M. Descartes avec M. Pascal le Jeune du même Jean-Claude Brisville, ils s’y montraient étincelants (1). Ils y jouaient également Le Souper mais c’est à la Martinique où ils sont en tournée que nous avons pu y assister.

Plus connue que « Descartes et Pascal », en particulier parce qu’il a été porté au cinéma par Edouard Molinaro avec Claude Rich et Claude Brasseul, Le Souper paraît pourtant un cran en-dessous. Sans doute parce que la confrontation de Talleyrand et Fouché, deux cyniques qui ne cherchent, sous couvert de sauver la France, qu’à se cramponner au pouvoir, ne peut pas avoir la même intensité dramatique que l’affrontement de deux grands penseurs défendant des philosophies de la vie opposées. La formule la plus fameuse du Souper est sans doute celle-ci : « on fait de la politique pour avoir le pouvoir et quand on a le pouvoir on s’amuse à faire de la politique ».

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« Le souper » de Jean-Claude Brisville, m.e.s. & jeux Daniel et William Mesguish

Jeudi 12, vendredi 13, samedi 14 janvier 2023 à 19h 30 au T.A.C.

La pièce
Après la défaite de Waterloo et l’exil de Napoléon, Wellington et les troupes coalisées sont dans Paris. La révolte gronde. Qui va gouverner le pays ? Le 6 juillet 1815 au soir, les « faiseurs de rois » Fouché et Talleyrand se retrouvent lors d’un souper pour décider du régime à donner à la France. Si le premier souhaite une république, le second envisage le retour des Bourbons.
Aucun des deux ne peut agir sans l’autre. Commence alors une négociation entre deux hommes puissants qui se détestent mais que les circonstances historiques condamnent à s’entendre.
Aujourd’hui, comme ils l’ont fait avec bonheur pour L’Entretien de Mr Descartes avec Pascal le jeune, c’est encore avec William Mesguich que Daniel Mesguich s’apprête à jouer Le Souper, lui-même dans le rôle de Talleyrand et William dans celui de Fouché.
Outre le bonheur des répliques, l’écriture serrée de Jean-Claude Brisville, qui est une manière de triomphe de la langue française, c’est à l’axe politique qu’il s’agit aujourd’hui de faire prendre de singulières résonances : il va falloir aux deux hommes créer de toutes pièces, et dans un temps record (le peuple gronde aux fenêtres et ne leur laisse, disent-ils, que deux heures), rien moins qu’un gouvernement pour la France.

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La Ribotte des petits – édition 2022

— Par Selim Lander —

Compte rendu de deux spectacles du programme

Ouni

Hasard ? Après Le Petit Garde rouge vue sous d’autres cieux (1), voici une autre pièce qui fait appel à un dessinateur, installé à cour sur le plateau et que l’on voit au travail grâce à la vidéo, tandis qu’un musicien bruiteur se trouve, pour sa part, à jardin. Il ne s’agit plus cependant, cette fois, d’illustrer l’histoire qui est racontée par un comédien mais de jouer par le dessin avec une acrobate spécialiste du mât chinois. Un spectacle d’abord visuel, donc, même si la musique de Jérôme Cury a son importance.

Le « bédéiste », Christophe Coronas dit « Cécil » (2) dessine ou peint sur des feuilles volantes des décors : un centaure, un oiseau, un arbre mort qui se couvrira à la fin de feuilles et de fruits, la réussite du spectacle dépendant de la parfaite coordination entre la main du dessinateur et les mouvements d’Ode Rosset, l’acrobate accrochée à son mât. Par exemple, sur la photo ci-dessus. O. Rosset se blottit dans la fourche de l’arbre dessiné par Cécil.

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«  Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir », à voir et à entendre!

Felwine Sarr, encore un effort  si vous voulez être fanonien!(*)

— Par Roland Sabra —

Pour Felwine Sarr, économiste, philosophe, musicien, chanteur, poète, la scène d’un théâtre est non seulement le lieu de convergence de toutes ces qualités, mais aussi l’espace de rencontres improbables ou imaginaires, comme celle qu’il propose dans «  Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir » entre le poète français René Char (1907-1988) et le psychiatre et essayiste martiniquais Franz Fanon (1925-1961). Tous deux ont cette particularité d’avoir dépassé à un moment de leur vie le plein engagement de leur corps dans l’écriture par sa mise en danger physique et réelle dans un combat contre le nazisme. René Char écrit en 1941 :« Certes, il faut écrire des poèmes, tracer avec de l’encre silencieuse la fureur et les sanglots de notre humeur mortelle, mais tout ne doit pas se borner là. Ce serait dérisoirement insuffisant…». La guerre terminée il retournera à la poésie. Une poésie qui love son expression privilégiée dans l’aphorisme, le vers aphoristique, le fragment, le poème en prose, ce que le poète nomme sa parole en archipel (!).

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« Conte et Théâtre au Jardin » par la Cie Car’Avan  les 17 & 18 décembre 2022

1-La Cie Car’Avan présente « Contes et Théâtre au jardin« 

Samedi 17 Décembre 2022 à 16h30

Tout Public – Familial et Intergénérationnel dès 2 ans

Lieu: 60 impasse des Lauriers – Bois Carré – Le Lamentin

Tarif unique: 5€

Sur réservation au 06 96 40 35 46

Programme:

Conte avec Valer’Egouy – Association Martinique Images (AMI)

Une hyène et un bouc construisent dos à dos une maison. La même maison. Mais ils ne le savent pas. Jusqu’au jour où ils se rencontrent. Ils vont donc devoir cohabiter, chacun avec leur famille, dans la partie qu’ils ont bâtie. Mais comment deux clans si différents vont-ils vivre ensemble ? Quelles ruses, quelles stratégies, quelles ouvertures, quels regards sur les coutumes de l’autre ? C’est toute l’histoire de ce conte.

& Spectacle Théâtre & Danse « MA MAMAN à MOI » – Cie Car’Avan

Avec Laurence Couzinet-Letchimy

Mise en scène et chorégraphie de Jean l’Océan

Coproduction A’zwel

Ma maman à moi, elle me fait des guiliguilis et plein de bisous, elle me lit des histoires et on joue tous les deux… C’est trop bien!

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Sale(s) Bête(s) de Guillaume Malasné et Rodolphe Delarue

Samedi 16 décembre à 18h / Tropiques-Atrium

Il a trouvé le bon endroit, la bonne place.
Il peut maintenant s’installer.
Mais rien ne se passera comme prévu.
Ce jour et cette nuit, remplis de surprises et de rencontres, feront de lui quelqu’un d’autre.

« Depuis plusieurs années, Rodolphe Delarue, enseignant en maternelle me sollicite pour créer une pièce destinée à la petite enfance. En juin 2020, L’Espace A’Zwel lance un appel à création qui correspond exactement à cette envie.
Nous décidons alors de collaborer et créons une petite forme à la scénographie légère permettant d’aller jouer in situ pour des publics souvent éloignés des théâtres.
L’idée d’un solo s’impose rapidement et au fur et à mesure des recherches, né un personnage maladroit et attachant, qui confronté à sa réalité parfois complexe, glisse dans l’imaginaire pour surmonter les obstacles. Ce personnage interroge petits et grands, on y reconnaît nos travers, nos peurs, nos doutes…
La parole est minimaliste, ponctuée d’interjections répétitives, elle nous oblige à développer un monde visuel et sonore rempli de gestes, de sons, de souffles, un univers singulier et poétique.

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« Mange-moi », texte de Nathalie Papin, m.e.s. d’Arielle Bloesch

Vendredi 9 décembre à 19h 30 au T.A.C.

Création Théâtre Jeunesse / Spectacle tout public – Dès 7 ans

La pièce

Alia est une petite fille boulimique harcelée par les élèves de sa classe… Les enfants la traitent de grosse et la trouvent moche. Un jour, poussée à bout, elle décide de partir très loin pour qu’on ne la retrouve jamais. Elle s’enfuit alors en courant jusqu’à l’épuisement.

Sa route croise celle d’un ogre qui refuse de dévorer les enfants. Tous deux rejetés par leur communauté respective, c’est la narration de leur solitude qui fait naître entre eux un lien d’amitié. L’ogre permet alors à Alia de se cacher dans son ventre pour lui faire partager les secrets de son estomac.

Lorsqu’Alia apprend que son ogre risque la mort s’il refuse de s’alimenter, elle part, sans hésitation, en quête d’un remède pour lui venir en aide. Dans ce monde parallèle, son voyage est une course contre la montre qui va lui demander de l’engagement et de l’audace. Alia fera plusieurs rencontres avec des personnages imaginaires qui dévorent toutes sortes de choses.

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« Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir », adaptation libre, écriture : Felwine Sarr, m.e.s. : Dorcy Rugamba

Vendredi 9 décembre à 19h 30 / Tropiques-Atrium

Debout et libre!

Voilà comment résumer cette création originale qui part à la rencontre de trois hommes ayant choisi l’écriture comme art de toutes les résistances : René Char, le poète, Frantz Fanon, le médecin et Felwine Sarr, l’économiste pour qui la littérature est une nécessité vitale.

À leurs côtés, Dorcy Rugamba, metteur en scène, Marie-Laure Crochant, comédienne, T.I.E et Majnun, musiciens, unis dans une quête incessante de liberté et par la même volonté de nous proposer « des mondes habitables ». Ils donnent corps à cette partition plurielle et sensuelle qui tisse des matières sensibles : récits et chants, images et sons.

« Nous oublions que l’universalisme est pluriversel, que nous vivons la même expérience humaine mais que nous ne pouvons pas tous avoir le même visage de l’expérience humaine. » Comme les figures qu’il convoque, ce spectacle se dresse face à l’abject et propose de toujours articuler conscience individuelle et communauté de destin vers laquelle le futur nous pousse. ( Théâtre Contemporain )

Liberté, j’aurai habité ton rêve jusqu’au dernier soir

Adaptation libre, écriture : Felwine Sarr
Mise en scène : Dorcy Rugamba
Scénographie : Matt Deely
Musique : Majnun, T.I.E,

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« Mange-moi »

Vendredi 9 décembre à 19h 30 au T.A.C.

Création Théâtre Jeunesse / Spectacle tout public – Dès 7 ans

La pièce

Alia est une petite fille boulimique harcelée par les élèves de sa classe… Les enfants la traitent de grosse et la trouvent moche. Un jour, poussée à bout, elle décide de partir très loin pour qu’on ne la retrouve jamais. Elle s’enfuit alors en courant jusqu’à l’épuisement.

Sa route croise celle d’un ogre qui refuse de dévorer les enfants. Tous deux rejetés par leur communauté respective, c’est la narration de leur solitude qui fait naître entre eux un lien d’amitié. L’ogre permet alors à Alia de se cacher dans son ventre pour lui faire partager les secrets de son estomac.

Lorsqu’Alia apprend que son ogre risque la mort s’il refuse de s’alimenter, elle part, sans hésitation, en quête d’un remède pour lui venir en aide. Dans ce monde parallèle, son voyage est une course contre la montre qui va lui demander de l’engagement et de l’audace. Alia fera plusieurs rencontres avec des personnages imaginaires qui dévorent toutes sortes de choses.

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« Trempette! », de Guillaume Malasné et Rodolphe Delarue

7, 8, et 11 décembre à 18h  Centre Culturel Tangamen Basse-Pointe
Création Martinique 2022
1ER Prix A’zwel Ti Moun 2022

Bruno Le Fermier cherche Désirée, sa vache préférée.
Mais, à l’heure où le soleil se couche, Désirée, elle, veut jouer à cache-cache, son jeu favori. Quelle petite friponne ! Elle se cache dans la mousse et se baigne dans l’eau glacée.
Pour la retrouver, Bruno n’a plus qu’à se mouiller…

« Pour la deuxième fois, la compagnie participe à l’appel à projet de l’A’Zwel à Schoelcher (Martinique), après SALE(S) BÊTE(S) en 2020, je fais à nouveau appel à Rodolphe Delarue pour cette nouvelle création destinée au très jeune public.
​Rapidement, l’idée du duo : du fermier et sa vache nous plait. Apparait ensuite, l’envie de situations surprenantes et poétiques, le bain et sa mousse font alors leur apparition.
Une fois les problématiques techniques surmontées, c’est le jeu enfantin du cache-cache qui nous aide à développer les péripéties de ces deux personnages.
Après plusieurs séances d’immersion en crèche, ainsi que des échanges avec des professionnels de la petite enfance, organisé par l’A’zwel, nous adaptons petit à petit notre écriture aux plus jeunes. 

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« La Ronde », d’Arthur Schnitzler, vue par Arthur Nauzyciel

—- Par Janine Bailly —-

C’est sans conteste la représentation de La Ronde, dans la mise en scène singulière d’Arthur Nauzyciel, qui marquera l’acmé de ce Festival TNB 2022. Imaginée en 1897, publiée en 1903, censurée en 1904, la pièce de l’écrivain autrichien Arthur Schnitzler ne put – bien qu’ayant été un immense succès littéraire – être créée à Berlin qu’en 1920, à Vienne en 1921. Elle suscita alors de telles critiques et attaques antisémites contre son auteur, traité par la presse viennoise conservatrice de « cochon de littérateur juif », qu’il préféra en interdire lui-même les représentations. Plus tard, le livre serait aussi un des premiers brûlés dans les autodafés nazis.

Arthur Nauzyciel a souvent travaillé hors de France. Répondant à la demande du Théâtre National de Prague, il a monté là-bas La Ronde, avec une troupe d’artistes tchèques, et dans la langue du pays. Ce sont ces mêmes comédiens qui font le voyage et portent de façon parfaitement accomplie, sur la scène rennaise du TNB, la création d’un metteur en scène inspiré. Si le spectacle est sur-titré en français et en anglais, s’il est parfois ardu de lire des phrases écrites un peu longues, si l’on préfère emplir son regard des corps qui évoluent selon ce que je pourrais nommer chorégraphie de déplacements intelligemment orchestrés, il est possible de se laisser séduire et convaincre par la musique d’une langue sans aspérités, presque caressante, entendue comme en un rêve.

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