Catégorie : Théâtre

« Mémoire d’îles », texte d’Ina Césaire, adaptation & m.e.s. José Exélis

Jeudi 24, vendredi 25, samedi 26 avril à 19h30 au T.A.C.
La Martinique des années 60

La pièce
« Dé gwan moun, dé matinitjèz, an lannuit, asiz asou an
véranda, ek yo ka sonjé… »
Dans le registre du conte créole contemporain transposé, ou la parole du quotidien emprunte au fantastique ; « Mémoire d’iles » nous plonge dans la langue imagée et bucolique de l’immense Ina Césaire. Le souligner n’exclut pas son regard anthropologique. La force du récit se déploie au détour d’une phrase, d’un mot d’une onomatopée avec en arrière plan les musiques et chants de cette période que signe le magistral Kali. Ses mélodies, prenant le spectateur par la main, lui rappelle le contexte sociopolitique et économique de la Martinique du début du 20ème siècle. Deux comédiennes extraordinaires « dans un jeu de confrontation de deux personnages, liés et désunis par leurs histoires communes ». (R.Sabra).

La Presse  en parle :

Madinin’Art par Roland Sabra
José Exélis excelle dans cet exercice de confrontations de deux personnages, liés et désunis par leur histoire commune. « Mémoires d’îles » est un peu la version féminine de Wopso, ou bien l’inverse […° Il y a sans doute dans « Mémoires d’Îles » beaucoup plus d’éléments biographiques tirés de la famille Césaire qu’on en devine.

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« Plein emploi », texte de Stéphane Titeca, m.e.s. Éric Delor

Samedi 26 avril  à 19h |Dimanche 27 avril à 16h  au Téyat Otonom Mawon, Croix Mission à FdF

Plein emploi
Mise en scène – Scénographie – Univers sonore : Éric DELOR

Avec
Rita Ravier
Fiona Soutif
Virgil Venance
Marc julien Louka

C’est la veille de Noël. Chez Plein Emploi, c’est la période des bilans, il faut rendre des comptes à tous les « subventionneurs » qui font vivre l’association. Chacun doit aussi faire face à des ennuis personnels. Paule-Anne a un avion à prendre. Philomène a maille à partir avec son fils. Il faut aussi embaucher une nouvelle collaboratrice en vue d’un projet gigantesque que fomente Paule-Anne. Projet qui rend Philomène dubitative étant donné que « Plein Emploi » est exsangue et ne continue à fonctionner que grâce aux amitiés politiques et aux petits arrangements de Paule-Anne. Il ne manquerait plus que débarque un contrôleur de l’Union européenne pour que ce soit la pagaille la plus complète et que le réveillon se transforme en cauchemar… Une soirée qui s’annonce distrayante et à ne pas manquer.
Chez « PLEIN EMPLOI », pour Philomène et Pierre-Antoine c’est l’effervescence !

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Bilan d’un printemps théâtral à la Martinique

Daniely Francisque, Léonora Miano, José Jernidier, Dorcy Rugamba, José Alpha

— par Selim Lander — Du 31 mars au 11 avril 2025, les spectateurs martiniquais ont pu assister dans le cadre du festival Ceiba à cinq spectacles rangés sous l’étiquette « théâtre ». Après une soirée dans la ville de Saint-Esprit, les autres « pièces » ont toutes été présentées à Fort-de-France dans le bâtiment de la Scène nationale, Tropiques-Atrium, certaines d’entre elles également décentralisées « en commune ».

Avant d’examiner chacune des pièces, dans l’ordre où elles ont été représentées, on ne peut que constater qu’elles forment un ensemble à la fois monochrome et monotone (1). Monochrome comme leurs interprètes et monotone dans la mesure où elles ressortissent d’une idéologie décoloniale, revendiquée chez Léonora Miano, mais sous-jacente chez les autres qui soulèvent à un moment ou à un autre, ne serait-ce que sur le ton de la comédie, les inconvénients d’être une personne « racisée » dans un Occident dominé par les Blancs. Seul Dorcy Rugamba fait exception, certainement pas par hasard car c’est un Africain désillusionné qui parle des Africains.

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« Manuela et le boxeur », texte & m.e.s. J.José Alpha

Mercredi 9 Avril – 19h30 à Tropiques-Atrium

Par la Cie Téatlari – Théâtre de l’histoire des cultures créoles
Le récit de la tragédie qui marque l’histoire du grand boxeur martiniquais François Pavilla (1937-1968), triple champion de France de boxe des poids welters et super welters de 1964 à 1968, est pour la première fois, porté à la scène théâtrale par son épouse Manuela Pavilla née Graça (1931-2009).
C’est à partir des témoignages des ses proches et partenaires, du Club Spirit of Pavilla des Terres Sainville, des archives de la presse locale et nationale et de la Fédération Française de boxe (palmarès) que J. José Alpha va se nourrir pour créer une biographie romancée de la vie du champion de boxe .lequel tire sa révérence 10 ans après la naissance de la Vème République Française
Distribution : Gladys Arnaud / Eric Bonnegrace / Laurent.Troudard Texte et mise en scène : J. José Alpha (2023)

Lire aussi : « Manuela et le boxeur »: un vrai théâtre populaire!

François Pavilla, né le 10 octobre 1937 à Fort-de-France en Martinique, est une figure marquante de la boxe française.

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« Hewa Rwanda. Lettre aux absents » de Dorcy Rugamba

Jeudi 10 avril à 19h Médiathèque Alfred-Melon-Degra au Saint-Esprit

Avec Dorcy Rugamba & Majnum

Le texte Hewa Rwanda. Lettre aux absents de Dorcy Rugamba est une œuvre profondément marquée par le génocide des Tutsi en 1994 et par la quête de reconstruction qui en découle. À travers ce livre, Dorcy Rugamba explore sa douleur personnelle et collective, tout en cherchant à redonner une voix aux absents, en particulier à ses proches massacrés lors du génocide. L’œuvre, qui fait écho à une lettre adressée à ses défunts, est une réflexion intime sur la perte, le deuil, mais aussi sur l’importance de la mémoire dans le processus de survie et de réconciliation.

Dans Hewa Rwanda, Dorcy Rugamba retourne pour la première fois à Kigali en 1996, après avoir échappé au génocide en passant par le Burundi. La maison de son enfance, autrefois pleine de vie, est désormais vide, marquée par la disparition de ses parents et de plusieurs de ses frères et sœurs. Ce vide, ce retour dans l’absence, nourrit la réflexion de l’auteur sur la dépossession, la perte d’une langue, d’un foyer, et d’une identité.

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« Manuela et le boxeur »: un vrai théâtre populaire!

Mercredi 9 avril – 19h30 Tropiques-Atrium

— Par M’A —

Reprise d’un article paru le 20/07:2024 à l’occasion du Festival Culturel de Fort-de-France

C’est dans la rue qui porte son nom, dans le centre culturel qui porte son nom, que l’avant-première de la toute première pièce de théâtre évoquant sa vie a été jouée et saluée par un tonnerre d’applaudissements grandement mérités.

J. José Alpha s’est livré à un long travail d’enquête, multipliant les entretiens avec les proches, relisant les articles de presse locale, française et étrangère, exhumant les archives de la Bibliothèque Schoelcher et les documents de la Fédération Française de Boxe (BoxTime) pour nous proposer « Manuella et le boxeur », « Drame d’inspiration tragique » à propos de la vie de François Pavilla. Un travail d’historien et de sociologue qui restitue avec justesse le climat et les contradictions sociétales dans lesquelles s’est construite la phénoménale carrière du boxeur martiniquais. Arrivé en métropole dans les années 1950, il fait partie de cette génération de migrants venus d’outre-mer à qui l’État, préfigurant le BUMIDOM, promettait opportunité et vie meilleure. Cependant, ils ont souvent dû lutter contre l’exil et la misère, l’ostracisme et le racisme.

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« Ce qu’il faut dire », texte Léonora Miano, m.e.s. Catherine Vrignaud Cohen

Mardi 1er avril – 19h30 – Tropiques-Atrium

« Ce qu’il faut dire » est une œuvre de Léonora Miano, mise en scène par Catherine Vrignaud Cohen, qui interroge les rapports entre l’Occident et l’Afrique à travers une écriture percutante et sans compromis. La pièce se compose de trois tableaux, chacun explorant des facettes différentes des relations humaines, de l’histoire coloniale et de la quête identitaire. Loin des discours lissés et des prétentions à l’objectivité, le texte se caractérise par sa brutalité et sa poésie, deux registres qui se mêlent pour provoquer une réflexion intime et collective sur les injustices et les héritages du colonialisme.

La première partie, intitulée « La question blanche », s’attaque frontalement aux structures raciales établies par l’Occident, en évoquant la classification des couleurs de peau et l’inversion des rapports de domination dans la repentance occidentale. La seconde, « Le fond des choses », nous plonge dans l’histoire de la colonisation et de l’immigration, en mettant en lumière les paradoxes et les ambiguïtés des rapports entre l’Afrique et l’Europe, à la fois dans le passé et dans les enjeux contemporains.

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 » Frida », texte & m.e.s. de Paola Duniaud

Vendredi 21 mars à 19h30 à Tropiques-Atrium COMPLET!

La pièce Frida, écrite et mise en scène par Paõla Duniaud, propose une plongée dans la vie tumultueuse de l’artiste mexicaine Frida Kahlo, une figure iconique du XXe siècle. Après que l’univers de Frida ait été exploré à travers le cinéma et la télévision, Paõla Duniaud choisit le théâtre pour rendre hommage à cette femme hors du commun, en nous dévoilant les facettes complexes de son existence.

La pièce nous transporte dans l’intimité de Frida Kahlo, en particulier en 1960, à l’aube des mouvements féministes. Ce retour sur le parcours de l’artiste mexicaine met en lumière sa vision avant-gardiste, notamment sur des thèmes comme la sexualité, l’acceptation de soi et la liberté individuelle. Paõla Duniaud revisite également l’origine de l’engouement mondial pour Frida Kahlo, cette icône contre son gré, devenue un symbole de la lutte féministe et de l’émancipation des minorités.

Frida Kahlo, artiste au regard perçant et à l’ambition farouche, traverse des épreuves dramatiques, tant sur le plan personnel que physique. Dès son enfance, marquée par la polio et un grave accident de tramway qui lui laissera de lourdes séquelles, Frida fait preuve d’une résilience impressionnante.

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« Port-au-Prince et sa douce nuit » : Une déclaration d’amour à Haïti

Dans une chambre de Port-au-Prince, à la lumière vacillante d’une bougie, un couple s’aime, se déchire, pleure et se souvient, comme deux âmes en quête de réconfort face à la violence d’une ville qui s’effondre. Zily, une jeune femme pleine de rêves et d’espoirs, souhaite quitter Haïti avec Ferah, son amour. Mais Ferah, malgré les assassinats, les émeutes et la violence omniprésente, refuse de partir. Il travaille à l’hôpital de la ville, un témoin quotidien du chaos qui défigure sa terre natale. Comment continuer à aimer dans un tel contexte ? Et comment aimer son île, tout en étant contraint de la fuir ?

Ce texte poétique et profondément intime, écrit par Gaëlle Bien-Aimé, lauréate du Prix RFI Théâtre 2022, puise ses racines dans l’âme de l’autrice et dans les souffrances d’une nation en proie à des années de guerre, d’instabilité politique, et de désespoir. En partie autobiographique, Port-au-Prince et sa douce nuit s’impose comme une réflexion sur la résilience et l’amour dans un monde brisé. Cette pièce  est une déclaration poignante d’amour à Port-au-Prince, une ville vibrante, autrefois pleine de vie, aujourd’hui sous la coupe des gangs et du désespoir.

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« Le Porteur d’histoire »

Une pièce d’Alexis Michalik mis en scène par Julie Mauduech avec « Les Comédiens »

— Par Selim Lander —

Une pièce couronnée par deux Molières, qui a connu plus de 3500 représentations au cours des dix années et qui est sans cesse reprise ne peut pas être une mauvaise pièce ! Dans un article rédigé à l’occasion d’une précédente représentation à la Martinique, par une autre troupe, nous avons déjà raconté tout ce que l’on pouvait dire de l’intrigue sans la gâcher, une histoire compliquée au demeurant, avec des allers-retours incessants entre des époques (le temps des croisades, le XIXe siècle, aujourd’hui) et des lieux différents (les Ardennes, l’Algérie, Paris). Avec des livres, beaucoup de livres, un cercueil bourré de carnets secrets, un professeur et un voleur de voitures (et même d’avion !), une aristocrate et un ministre de la guerre, Alexandre Dumas et Eugène Delacroix, un fossoyeur et une tenancière de bistrot, une mère et sa fille qui ont soudainement disparu de leur domicile, etc.

À propos d’Alexandre Dumas, Michalik rapporte cette anecdote célèbre. À quelqu’un (le duc de Polignac dans la pièce) qui l’aurait insulté en raison de ses origines mélangées, il aurait répondu ceci : « Mon père était un mulâtre, mon grand-père était un nègre et mon arrière-grand-père un singe.

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« Le Porteur d’histoire », texte Alexis Michalik, m.e.s. Julie Mauduech

Jeudi 13, Vendredi 14, Samedi 15 mars, à 19h30, au T.A.C. (Théâtre Aimé Césaire) FdF

« Le Porteur d’Histoire », d’Alexis Michalik, est une véritable chasse au trésor littéraire qui mêle mystère, aventure et réflexion sur le pouvoir du récit. La pièce, couronnée de deux Molières en 2014, rend hommage à Alexandre Dumas et nous plonge dans une histoire haletante où les frontières entre petite et grande histoire s’effacent pour donner place à une quête épique.

L’intrigue débute sur une note intime et poignante : à la mort de son père, Martin découvre un carnet manuscrit qui va bouleverser sa vie. Ce carnet va en effet l’entraîner, lui, une mère et sa fille, dans une aventure palpitante à travers les âges et les continents. Une quête mystérieuse liée à la disparition légendaire d’une famille noble durant la Révolution française, et à un trésor fabuleux qui pourrait être retrouvé par celui ou celle qui parviendrait à résoudre une énigme. Cette aventure, ponctuée de multiples rebondissements, est un hommage aux feuilletons littéraires, avec une intrigue digne des meilleurs romans d’Alexandre Dumas.

La pièce, structurée en une vingtaine de tableaux croisés, nous emmène d’un point à un autre, d’un récit à un autre, tout en déployant les fils de l’Histoire et des histoires personnelles.

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« Les Poupées persanes », une pièce d’Aïda Asgharzadeh

Dimanche 9 mars à 21h sur France 4
Mise en scène : Régis Vallée
De Aïda Asgharzadeh
Mise en scène : Régis Vallée

Scénographie : Philippe Jasko et Régis Vallée
Création lumière : Aleth Depeyre
Vidéo : Fred Heusse
Musique : Manuel Peskine
Costumes : Marion Rebmann assistée de Marie Dumas de la Roque
Assistante à la mise en scène : Mélissa Meyer
Décoratrice : Alissia Blanchard

2 Molières 2023
Molière du/de la Meilleur.e auteur.ice francophone – Aïda Asgharzadeh
Molière du Comédien dans un second rôle – Kamel Isker

Avec en alternance: Aïda Asgharzadeh, Garance Bocobza, Kamel Isker, Léa Issert, Azize Kabouche, Toufan Manoutcheri, Sylvain Mossot, Geoffrey Palisse
Générique
C’est l’histoire de quatre universitaires dans l’Iran des années 70, de la chute du Shah à l’arrivée au pouvoir du régime islamique.
C’est l’histoire, en France, de deux sœurs pas très enthousiastes à l’idée de célébrer le passage à l’an 2000 aux sports d’hiver, en famille.
C’est l’histoire d’amour de Bijan et Manijeh, couple mythique des légendes perses.
C’est l’histoire d’une jeunesse pleine d’espoir, d’une lutte avortée, d’un peuple sacrifié, de secrets qui s’entortillent, de la transmission dont on ne sait que faire et de l’amour qui ne sait plus où aller.

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« Je ne suis pas d’ici je suis ici », texte, m.e.s. & jeu Véronique Kanor

Vendredi 7 et samedi 8 mars à 19h30 au T.A.C.

Reprise d’un texte du 30 juillet 2023

Lire aussi la critique de Michèle Bigot sur Madinin’At

Je ne suis pas d’ici, je suis ici est une mise en scène par Véronique Kanor de son ouvrage Éclaboussure (Présence africaine, 2020). Recueil de poésies engagées dénonçant la politique coloniale, Éclaboussure met en exergue la résistance du peuple noir. On y retrouve les grands axes du travail de la poétesse, écrivaine et dramaturge : elle y aborde les questions de l’identité, de l’exil et des problématiques liées aux sociétés afro-descendantes et décoloniales. Interprétée par la compagnie La Noiraude au Théâtre d’Outre-mer en Avignon, Je ne suis pas d’ici, je suis ici surprend autant par sa mise en scène proche de la performance, mêlant images projetées et chorégraphies, que par la puissance de son texte.

Philippe du Vignal sur le Théâtre du Blog:

Véronique Kanor d’origine martiniquaise, dramaturge et poétesse éditée à Présence africaine, performeuse et réalisatrice de films documentaires a grandi à Orléans, vit à Fort-de-France mais aussi en Guyane et à Bordeaux.

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Au TNB, Lacrima, une histoire contemporaine des larmes

— par Janine Bailly —

Caroline Guiela Nguyen : « À travers une histoire contemporaine des larmes, nous menons une réflexion sur les émotions humaines et leurs expressions à notre époque .» 

Que dans Saigon, elle remonte le cours du temps vers le passé colonial du pays de ses origines, que dans Fraternité, elle nous projette dans un futur dystopique, Caroline Guiela Nguyen, voyageant dans l’espace et le temps, toujours se penche sur notre humanité souffrante, pour dire qu’au-delà des drames et des larmes se tissent entre les êtres d’indéfectibles liens. Attentive à ceux que par habitude ou indifférence on oublie de voir et voudrait tenir dans l’ombre, elle revendique un théâtre de l’émotion, à la fois engagé et poétique, mais qu’aucun didactisme ne vient entacher. Parce qu’on la sent sincère, que tout dans ses propositions respire l’authenticité, on croit à ce qu’elle nous montre, autant que l’on entre en empathie avec ses personnages – des personnages que l’on se plaît plutôt à identifier comme des personnes réelles, car si peu fictifs ! 

Réunissant sur scène, dans l’esprit de Vilar ou encore à la façon du Théâtre du Peuple de Bussang, comédiens professionnels et amateurs, donnant à entendre les diverses langues des pays traversés – et l’on appréciera que par le biais de la traduction l’une des comédiennes nous permette d’entendre et “comprendre” le tamoul –, Caroline Guiela Nguyen nous plonge avec Lacrima, qui à l’été 2024 fit naître l’émotion au Festival d’Avignon, au cœur du monde de la haute couture.

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« Le Monologue du gwo pwèl »

Texte Fabrice « Makandja » Théodose, m.e.s.  Patrice Le Namouric

« Tout passe
il paraît
mais pour que ça passe
il faut parler »

— par Selim Lander — Des formules qui font tilt comme celle que l’on vient de lire, il y en a plein dans cette pièce qui tient à la fois du slam, du seul en scène, du stand-up et du théâtre, bref un objet scénique que l’on n’a guère l’habitude de voir dans la salle à l’italienne, temple du théâtre d’antan, de la mairie de Fort-de-France. Sans doute cela explique-t-il pourquoi le public qui remplissait la-dite salle n’était pas tout à fait le même que celui que l’on y rencontre habituellement. Notons avant d’aller plus loin que l’aphorisme mis en exergue est une habile justification du propos de la pièce.

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Le théâtre immersif : une nouvelle ère de l’expérience théâtrale

« Jeu face caméra » vendredi 14 février à 18h30 au Grand Carbet de FdF

Mano Nobili, formatrice en théâtre immersif et ses 18 comédiens présentent leur  travail  dans un « Jeu face caméra » ce vendredi 14 février à Fort-de-France. Mais c’est quoi le théâtre immersif?

Le théâtre immersif est une forme de représentation qui va bien au-delà du théâtre traditionnel en supprimant la séparation entre la scène et le public. Contrairement à la scène classique où le spectateur reste passif, installé dans son siège, le théâtre immersif invite chacun à s’engager activement dans l’univers de la performance. Le public devient ainsi un acteur à part entière, non plus seulement un témoin, mais un participant de l’histoire qui se déroule autour de lui.

Cette immersion peut prendre différentes formes, selon le degré d’implication des spectateurs et la manière dont les créateurs choisissent de brouiller les frontières entre fiction et réalité. L’expérience peut se déployer dans des espaces variés, allant d’un simple studio à un vaste bâtiment ou un décor spécifique, où chaque élément de l’environnement – la lumière, l’odeur, la température, et même les sons – est minutieusement conçu pour renforcer l’atmosphère de l’œuvre.

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« Femme ! » de Cindy Richard

— Par Selim Lander —

La Martinique a eu la primeur de Femme !, une pièce écrite et mise en scène par Cindy Richard, également présente sur le plateau avec quatre autres comédiennes. Comme le nom le laisse deviner, il s’agit d’une pièce féministe et celle-ci se développe sur deux axes : 1) les combats des femmes et leurs acquis et 2) en contrepoint, toutes les violences, toutes les injustices dont elles demeurent victimes. Vaste programme qui risque de paraître indigeste, mais ce ne fut certainement pas le cas pour le public martiniquais qui a beaucoup applaudi, pendant et après.

On ne sait jamais avec ce genre de pièce à messages si le public est heureux de se voir conforté dans ses certitudes, qu’elles lui viennent de son expérience vécue ou qu’elles correspondent à son idéologie (1), c’est-à-dire à tout ce qu’il a déjà appris et retenu de son milieu familial, de ses fréquentations, des médias, de l’école, etc., ou bien s’il est séduit par le côté spectaculaire, à moins que ce ne soit les deux à la fois.

Le critique qui, fatalement, n’en est pas à sa première pièce féministe, s’intéresse surtout à la manière dont tout cela (car la pièce vise à l’exhaustivité) peut faire théâtre.

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« Femme! » , texte & m.e.s. Cindy Richard

Mercredi 12 février à 19h30 | Tropiques-Atrium

« Femme ! » ce n’est pas une histoire. C’est l’Histoire !

Avec simplicité les cinq comédiennes dressent un bilan du combat féministe de 1793 à nos jours. Elles nous parlent de ses figures historiques… mais aussi des violences conjugales et plus généralement des violences faites aux femmes.

Pour Cindy Richard, la femme en 2024 n’est pas que victime, elle peut être actrice du changement et a encore des choses à dire et à revendiquer.

Texte, mise en scène : Cindy Richard
Avec : Varenthia Antoine, Lucile Kancel, Solange Mazeau, Florence Naprix, Cindy Richard
Crédit photos : labise.art
A partir de 13 ans

Cindy Richard

Formation / Carrière
Passionnée par la danse depuis son plus jeune âge, Cindy a débuté par la danse classique, puis la danse jazz à l’école de formation professionnelle Choréia.

Formée par des professeurs tels que Yano Iatrides, Alexandra Leblans, Bernard Estrabaut ou encore Martine Curtat-Cadet, elle obtient son Diplôme d’Etat de professeur de danse à l’école de formation professionnelle Choréia en 2014.

Par la suite, elle continue de se former en floorwork avec Katia Benbelkacem et en modern’jazz avec Julie Sicard.

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« Le Monologue du Gwopwel »: Un voyage au cœur des tourments masculins

Les 12,13 & 14 février au T.A.C. à 19h30
Écrit et interprété par Fabrice Makandja Théodose, Le Monologue du Gwopwel est une plongée intime dans l’univers émotionnel d’un homme confronté à la douleur d’une rupture sentimentale, le fameux « Gwopwel ». À travers ce monologue poignant, Makandja nous livre ses états d’âme, oscillant entre souffrance, dérision, et introspection, le tout entre slam et théâtre.

Aux approches de la Saint-Valentin(*), plutôt que de célébrer l’amour, l’auteur nous invite à une expérience émotionnelle bruyante mais nécessaire. Loin des conventions, Le Monologue du Gwopwel dévoile l’envers d’un monde où, souvent, l’homme antillais est privé de l’expression de ses douleurs amoureuses. « Le Gwopwel », ce terme créole qui désigne ce chagrin d’amour inconsolable, devient ici le fil conducteur d’un récit cathartique. Makandja, avec sa plume acerbe et son regard sur la réalité sociale, déconstruit ce tabou masculin à travers des mots qui résonnent avec une puissance inouïe.

À l’origine, un simple « délire » sur Facebook. Le créateur, amusé par la tendance des réseaux sociaux à exposer les plus petites facettes de la vie, s’invente alors un drame personnel.

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« Les Cœurs andalous » d’après Carole Martinez, adaptation et m.e.s. Estelle Andrea

— par Selim Lander — Décidément les romans de Carole Martinez sont faits pour le théâtre. Après Du domaine des murmures mis en scène avec succès à plusieurs reprises, c’est maintenant au tour des Roses fauves – cette fois sous un nouveau titre – par Estelle Andrea, une habituée du Théâtre Aimé Césaire où nous l’avons vue, dernièrement, comme autrice-comédienne, dans Sur les pas de Léonard de Vinci et un an plus tôt comme metteuse en scène (associée à William Mesguich) d’Une Tempête de Césaire, spectacle mémorable et succès d’autant plus méritoire qu’il réunissait un grand nombre de comédiens amateurs mais qui surent se montrer à la hauteur de l’enjeu.

Le roman Les Roses fauves part d’une ancienne coutume espagnole. Avant de mourir, les femmes brodaient un coussin rempli de billets où elles enterraient leurs secrets. Naturellement, ces coussins légués à la fille aînée ne devaient en aucun cas être décousus, à moins d’un grand malheur. Mais, bien sûr, le tabou est brisé dans le roman, faute de quoi il n’y aurait rien à raconter ! La dernière de ces femmes, la sixième dans la lignée, celle qui lève le pot aux roses, a donc hérité de cinq coussins de ses ascendantes maternelles, soit ses mère, grand-mère, bi- tri- et quadrisaïeule.

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« Les Cœurs Andalous », Adaptation théâtrale et composition musicale d’Estelle Andrea

Jeudi 6, vendredi 7 & samedi 8 février à 19h30 au T.A.C.
Libre adaptation du roman « Les Roses fauves »
de Carole Martinez | |Mise en scène Création Festival off d’Avignon 2023

La pièce
En Andalousie, les femmes perpétuent une vieille coutume. Avant de mourir, elles brodent un cœur en tissu rempli des écrits de leurs secrets. Leur fille aînée en hérite avec l’interdiction de l’ouvrir, sinon… malédiction ! Dernière descendante de sa lignée, Lola décide de ne plus porter le poids de son histoire familiale et ose pénétrer les secrets inavoués de son aïeule, Inès Dolorès. S’ouvre alors la porte de ses origines : un jardin peuplé de fantômes, de passions contrariées, de ronces épineuses et de roses couleur de sang. Un tourbillonnant et brûlant voyage transgénérationnel où se mêlent chant, danse et guitare.

Note de l’adaptatrice et compositrice
Pénétrer dans l’univers des Roses Fauves de Carole Martinez c’est avant tout essayer de décrypter une folle mise en abyme généalogique sans en chercher la logique…Car les destins humains ne sont pas rationnels mais bien guidés par l’émotionnel, par le cœur !

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« Sélune pour tous les noms de la terre », de Faubert Bolivar, m.e.s. de Nelson Rafael Madel

Jeudi 06 février, à 19h, à la Bibliothèque municipale Georges de Vassoigne, à Schœlcher
« Sélune pour tous les noms de la terre » est un monologue fort et poignant écrit par Faubert Bolivar, un poète, écrivain, dramaturge et comédien haïtien, lauréat du prix décerné par l’association guadeloupéenne Textes en paroles. Ce texte est un tourbillon d’émotions où se mêlent la passion, le chagrin, l’espoir et la révolte.

L’histoire met en scène Sélune, une jeune femme pleine de rêves, mais aussi de souffrances et de doutes. Assise dans une petite chambre modeste, elle tente de rédiger une lettre de motivation pour répondre à une offre d’emploi qu’elle a trouvée dans un journal local. Alors qu’elle s’emploie à cette tâche, des souvenirs du passé remontent à la surface : son enfance en Haïti, ses parents, son amour, mais aussi ses blessures profondes et les injustices qu’elle a subies. Ces réminiscences viennent bouleverser son esprit et son processus d’écriture.

Sélune, confrontée à la dureté de la vie, cherche désespérément un emploi pour subvenir à ses besoins et faire face aux obligations liées à la maladie de sa mère.

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« Djol Dou », de Christophe Cazalis, par la troupe Kant é Kant

Vendredi 31 janvier à 19h au T.O.M. Teyat Otonom Mawon à La Croix Mission FdF
( Pièce de Théâtre écrite par : Christophe Cazalis Troupe : Kant é Kant Durée : 1h00 + échange avec le public (1h environ) Cette pièce se propose, par le biais de l’humour et de dialogues savoureux, d’ouvrir le débat et de promouvoir la consommation des légumes pays en tenant compte de toute la problématique de la pollution par les pesticides et des solutions apportées, notamment par le programme de santé Jafa (jardins familiaux).
Gratuit mais inscription obligatoire :0696 253 735

« Myrenda, jeune femme au foyer, est réveillée par son amie Jocelyne qui s’invite inopinément au petit-déjeuner. Et tout bascule lorsque Myrenda se souvient subitement qu’elle a invité ses futurs beaux-parents pour le dîner : c’est la catastrophe, le dîner se doit d’être presque parfait. Jocelyne prodigue quelques conseils culinaires à son amie et l’invite à aller chercher de bons fruits et légumes chez ses grands-parents du Gros Morne. Ainsi retrouvons nous Myrenda coincée dans des embouteillages : un vendeur ambulant tente avec insistance de lui vendre ses produits d’origine douteuse.

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« Moi, Kadhafi », de Véronique Kanor, m.e.s. d’Alain Timar

Mardi 28, mercredi 29 et jeudi 30 janvier à 19h30 au T.A.C. de FdF

La pièce
Paul, Antillais, a accepté d’incarner Kadhafi au théâtre.
Comédien sans grands succès, homme bridé mais révolté sur une terre qui, malgré son rattachement au grand ensemble français, présente encore toutes les caractéristiques d’une colonie, Paul voit dans ce rôle la possibilité de prendre une
revanche sur son destin. Dans son vide intérieur tapissé d’images de Kadhafi-le sauveur, résonnent des colères ancestrales. Mais, au fil des répétitions, Paul finit par s’identifier à son personnage jusqu’à se perdre lui-même…

La presse en parle :

L’Humanité par Rosa Moussaoui
« Tranchant, poétique, hétérodoxe, le texte de Véronique Kanor sans jamais sombrer dans la complaisance pour le dictateur assassiné, assume un regard non occidental qui fait résonner des colères ancestrales (…)
Le talentueux Serge Abatucci lui-même est intimement traversé par cette histoire : il en arpente toutes les émotions. »

Le J.D.D. par Alex Campion
« Le spectateur retient son souffle hypnotisé par cette danse macabre qui est aussi la nôtre, observateurs impuissants des guerres, des injustices, de la responsabilité de puissants dont on ne sait jamais tout.

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« Sélune » au festival Labadijou

–Par Selim Lander —

Sélune pour tous les noms de la terre est une œuvre de Faubert Bolivar, martiniquais d’origine haïtienne, philosophe, auteur de théâtre confirmé dont plusieurs pièces ont été couronnées par des prix. Sa pièce La Flambeau a été produite sous la forme de mini-opéra au Canada. Quant à Sélune c’est un beau texte à lire autant qu’à écouter au théâtre, un texte prenant, dur, poignant parfois tout en étant un document sur la société haïtienne, avec le chômage endémique, la corruption, et, sous-jacente, la débrouillardise (des mères surtout !) qui permet, malgré tout, de vivre ou au moins de survivre. La pièce a été écrite avant le tremblement de terre de 2010 et le déferlement des gangs. C’est donc un autre Haïti que celui d’aujourd’hui, certes mal en point mais pas totalement décomposé. Par exemple, lorsqu’un nouveau dictateur prend le pouvoir, il cherche à se concilier l’opinion en « donnant le baccalauréat au peuple », c’est-à-dire en gonflant artificiellement le taux de réussite (est-ce pour la même raison que le taux de réussite à ce même examen est si élevé en France ?)

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