Catégorie : Arts de la scène

Le Molière du déshonneur, à l’unanimité du jury, revient à …

Le texte intégral de la déclaration des Gilets Jaunes et Intermittents qui ont interrompu la cérémonie des Molières ce 13 Mai :

« Mesdames messieurs, Bonsoir,
C’est avec une conviction acharnée que nous, gilets jaunes, intermittentes, intermittents, chômeuses, chômeurs, précaires, tenions à être présentes et présents ce soir, et que nous avons ainsi tout fait pour parvenir jusqu’à vous.
En effet, dans ces temps incertains, il devient de plus en plus difficile de vivre décemment de son art ou de son savoir-faire, et de bénéficier du chômage quand nous n’avons pas d’emploi. Et il y a quelques mois, notre gouvernement nous a annoncé sa volonté de faire encore quatre milliards d’euros d’économie sur notre dos, nous peignant dès lors un avenir encore plus incertain et miséreux.
C’est pour ces raisons que nous désirions viscéralement participer à cette cérémonie pour, nous aussi, décerner deux prix spéciaux. Deux Molières : un digne Molière d’honneur aux oublié·e·s de nos cérémonies officielles et un bien triste Molière de déshonneur.

D’abord notre Molière d’honneur.
Nous voudrions que celui-ci s’adresse aux très nombreuses et nombreux techniciennes, techniciens et artistes qui ne parviennent pas à bénéficier du régime de l’intermittence ou qui le perdront dans quelques mois.

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Molières 2019: le palmarès

La cérémonie qui a débuté à 20h, a été interrompue par des Gilets Jaunes et a pris du retard. La retransmission en différée a démarré à 22h45 sur France 2.

C’est Alex Vizorek, sur scène en ce moment avec Pierre et le loup, qui a été  chargé de donner du rythme et de la bonne humeur à cette soirée de remise de prix. Dans cet exercice périlleux il succèdait à Nicolas Bedos qui a officié plusieurs année avec talent, Alex Lutz et Zabou Breitman. « Je sais je n’étais pas le premier choix, je suis un peu le François Hollande de la présentation » s’est exclamé Vizorek, avant d’ajouter « une année sans Alexis Michalik, c’est comme des élections russes sans Poutine ! »  

Notre coup de coeur du festival d’Avignon 2018, La Machine de Turing de Benoit Solès est le grand gagnant de la soirée avec 4 Molières : Molière du Théâtre privé, Molière de l’auteur francophone et Molière du comédien dans un specacle de Théâtre privé pour Benoit Solès, Molière de la mise en scène pour Tristant Petitgirard. 

Déception en revanche pour un autre grand favoris.

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« Alienation(s) », au MACT’e, en avant-goût du Festival Théâtre Cap Excellence.

— Par Scralett Jesus —

Ce jeudi 9 mai, deux représentations de la pièce écrite, mise en scène et interprétée par Françoise Dô sont programmées, l’une étant destinée en matinée aux scolaires. Il revient donc à la Martinique d’annoncer l’ouverture du Festival Théâtre Cap Excellence prévue pour le lendemain. La salle est pleine. Dans le cadre de la tournée CEDAC de Tropiques-Atrium, la pièce, qui avait déjà été à l’affiche de L’Artchipel scène nationale, à Basse-Terre, le 18 novembre 2018, a été programmée conjointement le 7 mai, au Moule et le 10 mai, à Baie-Mahault.

La photo d’illustration est de Blind Larcher 

Est-ce la raison pour laquelle le jeu de la comédienne nous donne l’impression d’une certaine lassitude ? Françoise Dô consacre son énergie à une nouvelle pièce dont elle est également l’auteur(e) « A Parté ». « Aliénation(s) » est déjà, en quelque sorte, de l’histoire ancienne. A partir d’une nouvelle, intitulée « Aliénation noire », Françoise Dô, lauréate du concours d’émergence jeunes artistes « En avant la création », avait bénéficié à Fort-de-France d’une résidence d’artiste à Tropique Atrium scène nationale de décembre 2016 à janvier 2017.

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« Wakanda » de Djenm Compagnie

Les17-18-19 mai 2019 / 16h & 18h Espace Wopso à Fort-de-France

à partir de 6 ans 15€/10€
Remontez les premiers temps du royaume du Wakanda et découvrez les aventures extraordinaires de ses habitants.Notamment : Ogoun le forgeron, Tjalla le chat, Djambo le sorcier, Boto le lapin ou encore Tsingélé le danseur.

Pour sa première, Djenm Compagnie propose un spectacle jeune public qui mêle le conte, le théâtre, le chant, la danses et les percussions africaines.

Gilles Jobello, comédien-conteur, originaire de la Martinique. Il compte 20 années d’expériences dans le domaine théâtral. Il a été chargé de mission au Théâtre Nouvelle Génération de Lyon, il est titulaire d’un master en arts de la scène.

Hèlène Gusto, percussionniste-chanteuse, originaire de la Martinique. Elle compte 20 années d’expériences dans le domaine musical et artistique. Elle est aussi marionnettiste et responsable d’une web tv.

► Espace Wopso 31 Route de l’Union – Didier / FDF

► Infos 0596 79 84 24 / 0696 41 62 10

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Pinter : l’important n’est pas ce qui se dit, mais ce qui n’est pas dit.

À propos de « Sept pièces courtes », par la Cie des « Buv’Art »

— Par Roland Sabra —

C’est un choix courageux qu’a fait la Compagnie des « Buv’Art » en présentant sept (+1?) courtes pièces de Pinter dans le cadre du Festival de Th éâtre Amateur 2019. Comme le souligne Janine Bailly dans Madinin’Art, dans l’univers de Pinter l’important n’est pas ce qui est dit mais ce qui est tu et plus précisément dans l’écart entre ce qui est dit d’ un locuteur et ce qui est entendu d’un destinataire. Encore une fois : le Réel toujours est chape. L’impossible à dire de la jouissance. De part et d’autre. A naître dans un «bain de langage»(Lacan) structuré, organisé et déjà là le sujet ne peut que s’y inscrire que divisé. Quelque chose de sa Vérité (celle de son désir, d’être un sujet désirant) lui échappera toujours. Et le silence est un dire, en témoigne leur importance dans le théâtre de Pinter· Ses personnages ne refusent pas de communiquer, ne se réfugient pas dans des dialogues de sourds pour éviter de regarder la réalité, celle du registre de l’Imaginaire, en face.

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« Le Jardin d’Alphonse », de Didier Caron

Les 15,16,17 mai à 19h 30, le 18 mai à 15h 30 et 20h 00 au T.A.C.

Association Courtes Lignes :

« Le Jardin d’Alphonse »

Comédie de Didier CARON

Après la disparition du vieil Alphonse, les amis proches, la famille recomposée de son fils et un couple d’amis très proche se retrouvent dans le jardin de sa maison pour déjeuner. Le temps est doux près des hortensias, sous le pin parasol, mais l’atmosphère va devenir électrique. Les petits et grands secrets vont alors éclater dans le jardin d’Alphonse. Règlements de compte, à ne pas livrer en public, et vérités, que l’on tait habituellement, vont vite fuser.
Une comédie où toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire … à vous de voir !

Lire les comptes rendus de Madinin’Art

L’auteur :

Didier Caron commence dans la vie comme employé de banque, puis décide de devenir comédien. Dans la série « Blague à part », il joue le fameux Robert Bineau.

Il écrit aussi des pièces à succès: « Un vrai bonheur », qu’il tourne pour le cinéma, « L’Huitre », « Un pavé dans la cour »… Avec Dominique Deschamps, il signe une adaptation pour la scène de « Sur la route de Madison » que jouent Alain Delon et Mireille Darc.

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Festival de théâtre amateur, première mi-temps : des forces et des faiblesses

— par Janine Bailly —

Deux semaines déjà, pour cette Douzième Rencontre de Théâtre Amateur au Théâtre Aimé Césaire, deux spectacles dissemblables, et qui ont cependant en commun de nous peindre les vices, les travers et les failles de la société des hommes, que cela soit au dix-septième ou au vingtième siècle, en France ou au Royaume-Uni. Un voyage enrichissant dans les textes, de Molière à Pinter, d’autrefois à maintenant. À la redécouverte de l’avant-dernière pièce de Molière, Les Femmes savantes, où nous entraînent avec une belle énergie « Les Comédiens » de Julie Mauduech. À la découverte de Sept pièces courtes de Harold Pinter, à laquelle nous convie la troupe des « Buv’Art » sous la houlette éclairée de Laurence Aurry. 

Le grand mérite du spectacle donné par Les Comédiens est de nous avoir fait entendre de façon généralement claire et audible des alexandrins, chose assez rare il faut le dire sur les scènes de Martinique. S’est vue ainsi confortée l’idée que les comédies de Molière, quels qu’en soient les choix de mise en scène, de scénographie et de costume, sont bien intemporelles, et toujours génératrices de rires autant que de réflexion.

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« Le Sacrifice », un film de Andreï Tarkovski

Mercredi 15 mai 2019 à 19h 30 Madiana V.O.

Avec Erland Josephson, Susan Fleetwood, Valérie Mairesse
Genre Drame
Nationalités suédois, français

Synopsis:
(Exceptionnellement, le synopsis qui suit couvre tout le film car il est, à mon avis, préférable de le connaitre avant de voir de film) Ex-comédien célèbre, Alexandre s’est retiré avec sa famille pour vivre isolé sur une île au large des côtes suédoises. Le jour de son anniversaire, une guerre nucléaire mondiale est déclenchée. Alexandre fait le vœu à Dieu de renoncer à ce qui lui est le plus cher et de ne plus prononcer une parole si tout redevient comme avant. Le facteur, passionné des phénomènes paranormaux, lui conseille d’aller chez sa voisine qui est un peu sorcière (ou un ange, au choix) et qui saura exaucer son vœu. C’est le cas. Il détruit alors sa maison et sacrifie sa liberté… Le Sacrifice est l’ultime film d’Andrei Tarkovski qui décèdera hélas quelques mois plus tard. Il s’agit d’une longue parabole dont plusieurs aspects restent assez obscurs. Le premier tiers (avant le passage des bombardiers) m’a personnellement le plus enchanté : de longs monologues d’Alexandre qui s’interroge sur sa vie et son rapport à la société.

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« Brûlez Molière! » de Jacques Malaterre

Lundi 13 mai 2019 à 21h 15 sur France2

France 2 proposera une soirée spéciale le lundi 13 mai 2019 : la cérémonie animée par Alex Vizorek et retransmise en léger différé sera précédée d’une fiction. « Brûlez Molière! » de Jacques Malaterre, avec Dimitri Storoge.

Docu-fiction Fr. 2018 – 1h30. Avec Dimitri Storoge, Jules Pelissier, Agathe de La Boulaye
Brûlez Molière ! est une fiction documentée écrite à partir des derniers travaux d’historiens français spécialistes de la vie et de l’oeuvre de Molière.
Synopsis : 1664, Molière joue pour la première fois le « Tartuffe » devant le Roi et sa cour. Face à cette comédie qui ridiculise les dévots, l’Eglise catholique demande au souverain de l’interdire. Soucieux de ses intérêts politiques, Louis XIV accepte. Dès lors, de 1664 à 1669, Molière, libertin affiché, va se battre pour obtenir le droit de rejouer sa comédie. On le traite de « Diable » et les religieux le condamnent au bûcher ! Fervent défenseur de la libre pensée, il refuse de céder à ces menaces et, au risque de tout perdre, fera l’impossible pour défendre sa liberté de pouvoir rire de tout.

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« Cœurs en chœurs », concert lyrique & instrumental à l’église du Sacré Cœur de Balata

Dimanche 19 mai à 17h30, entrée libre à la générosité du public

Pascal Siankowski donnera un concert exceptionnel qui réunira le Chœur Émeraude placé sous la direction d’ E.Paulin, l’Ensemble QCM (flûte, violon, alto, violoncelle) créé en 2013 par Mme C.Laudarin, renforcé pour l’évènement par un hautbois, deux violoncelles, et un trio de guitares classiques. Seront également présents le contre-ténor Alix Pétris, fraîchement lauréat lyrique des Voix Outre-Mer (2019) et le jeune violoniste martiniquais Thomas Raso.
Cette manifestation, placée sous la direction artistique du guitariste-compositeur Pascal Siankowski, proposera un programme original et éclectique qui couvrira plus de trois siècles de répertoire. De la Renaissance anglaise aux airs sacrés de Vivaldi, du sublissime concerto pour hautbois de Marcello ( une première en Martinique) au divin Mozart. Ce concert de solidarité offrira deux créations de Pascal Siankowski, « Libre désormais » – « Le rapt de Ganymède ». Installé sur « l’île aux fleurs » depuis plus de vingt ans, et dont les œuvres rayonnent aujourd’hui dans le monde (pour ne citer que son Stabat Mater Dolorosa, son Requiem pour un Monde meilleur), Pascal Siankowski signe cette année 101 titres.

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« Sergio y Sergei », un film de Ernesto Daranas

Jeudi 9 mais 2019 à 19h 30 Madiana V.O.

De Ernesto Daranas
Avec Tomás Cao, Héctor Noas, Ron Perlman
Genre Comédie
Nationalités cubain, américain

Synopsis:
1991 : la Guerre froide est terminée, l’URSS s’écroule. Sergeï, un cosmonaute russe reste coincé dans l’espace, oublié par les Soviétiques qui ont bien d’autres soucis sur Terre… À Cuba, à l’aide d’une fréquence radio, Sergio entre en contact par hasard avec Sergeï et va tout mettre en œuvre pour le ramener sur terre. Mais sans le savoir, Sergio est sur écoute et espionné…

La presse en parle :

Femme Actuelle par Sabrina Nadjar
L’histoire se base sur des faits réels… en y ajoutant une dose d’humour, de pure fantaisie, et le plaisir de s’échapper un peu sur les terrasses de La Havane.

Le Journal du Dimanche par Baptiste Thion
Un film modeste, tendre et gentiment loufoque.

Le Nouvel Observateur par Xavier Leherpeur
Une satire mélancolique, qui montre les conditions de vie à Cuba dans les années 1990, entre précarité et débrouillardise. Seul regret : que la mise en scène n’insiste pas plus sur la dimension absurde de l’histoire.

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« Les Buv’Art » présentent Sept pièces courtes d’Harold Pinter

Les 9, 10 et 11 mai à 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel —

Si Harold Pinter est l’un des auteurs contemporains les plus joués dans le monde, c’est d’abord parce qu’il s’est toujours engagé contre toute forme de tyrannie et d’oppression et à toujours pris parti pour la défense de la liberté. Mais c’est aussi pour la finesse du regard qu’il porte sur les difficultés des rapports humains. A travers ces courtes pièces et des textes Pinteriens qui ne livrent jamais directement leurs intentions, le spectateur plonge au milieu de tranches de vie où s’enchainent et se déchainent des portraits corrosifs et sans concession du monde du travail, du couple, de l’amitié et du pouvoir . Un mélange savoureux de styles et de couleurs pour rire, s’émouvoir et s’interroger sur le devenir de notre société, voilà la caractéristique essentielle de son œuvre qualifiée de «  théâtre de la menace. » L’incursion d’une agressivité latente dans la banalité du quotidien, traduite par des dialogues anodins qui l’apparentent au théâtre de l’absurde, crée une tension déstabilisante. Tout est drôle, le plus grand sérieux est drôle ; la tragédie même est drôle.

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 » Jénès Débwouya – Jeunes débrouillard.e.s « 

Écrit et réalisé par Joris Arnolin, et produit par Limyè Films avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Ce film indépendant est actuellement en recherche de financement et vous pouvez le soutenir au lien suivant : https://fr.ulule.com/jenes/

Synopsis :
Qu’est-ce donc qu’être « jeune » et « antillais.e » à l’aube du IIIème millénaire ? Nous tenterons de répondre à cette question à travers les réflexions de jeunes antillais, de spécialistes, et d’une jeune débrouillarde surnommée Madikera.

Note d’intention par Joris Arnolin
Assistée, sacrifiée, violente, perdue… sont autant d’adjectifs négatifs associés à la « jeunesse » plus souvent que rarement dans nos médias nationaux. Les jeunes de la Martinique et de la Guadeloupe, petites îles françaises de la Caraïbe, ne dérogent pas à cette règle.
Étant moi même un réalisateur jeune et martiniquais, j’ai eu à coeur de montrer une autre face de la jeunesse de mon île, cette jeunesse débrouillarde et motivée que je connais, cette génération de travailleurs, d’étudiants, et de chercheurs. Comme beaucoup d’autres jeunes j’ai eu parfois envie de partir dans un autre pays pour m’épanouir.

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Danser, jouer et relier les mondes

— Par Marina Da Silva —
Pour Hocine Chabira, qui en a pris la direction en 2017, l’ouverture du Festival Passages aux pays africains et caraïbéens va de soi « parce qu’avant qu’une partie de la population devienne blanche, nous avons tous été noirs ». C’est aussi une posture anti-Trump, alors les artistes invités viennent d’Afrique du Sud, du Burkina Faso, des Caraïbes, du Congo-Brazzaville, d’Éthiopie et aussi d’Irak, de Syrie, de Turquie et d’Europe. Le metteur en scène irakien Haythem Abderrazak a pu franchir la zone d’embargo, toujours à l’œuvre en matière de création, et présente la Maladie du Machrek, une adaptation d’Horace de Heiner Müller qu’il joue en tous terrains – Erbil, Bagdad, Redeyef en Tunisie, aujourd’hui à Metz, puis à Besançon. Avec ses comédiens irakiens rompus à un théâtre physique et total, il s’immerge avec des amateurs pour transposer le conflit entre les Horaces et les Curiaces dans la guerre irakienne qui a suivi le renversement de Saddam Hussein, où s’entre-déchirent Kurdes, chiites et sunnites, sous le regard satisfait des Américains.
l’univers ouaté de Leila va virer au cauchemar

Sur la Syrie, il ne faut pas manquer X-Adra, où d’ex-prisonnières jouent leurs propres témoignages de captivité et de torture dans la terrible prison de Damas pour avoir participé aux manifestations qui voulaient la chute de Bachar Al Assad.

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« Au nom du père » ou les formes élémentaires de l’obéissance

— Par Anna Garzetta —

Création de la compagnie Art&Fact

Chorégraphie Jean-Hugues Mirédin. Interprètes : Astrid Mercier, Alexandra Déglise, Emilie Alves De Puga, Lindy Callegari, Ricardo Miranda, Laurent Troudart. Lumière Viviane Vermignon

A Tropiques-Atrium ce vendredi 5 avril, la salle Frantz Fanon est presque comble. Les premières minutes de la scène initiale d’Au nom du père instillent une inquiétude sourde née du silence et de l’obscurité qui pèsent sur le plateau au décor dépouillé. Seuls pendent du plafond deux branches ascétiques comme des bois de cerfs. Pelotonnée à terre, la danseuse Emilie Alves De Puga ramène incessamment sous elle ses jambes comme mues d’elles-mêmes. Le corps obéit sous son contrôle et sous la surveillance du groupe de danseurs qui l’observe. Puis la danseuse se lève, s’avance déterminée vers un micro placé en bord de scène et lance aux spectateurs des nouvelles catastrophiques. Par les gestes à la fois caressants et autoritaires des autres danseurs, elle est vite ramenée hors de portée du micro, liberté d’expression muselée par un collectif d’individus auquel elle va finalement, après plusieurs tentatives d’échappées, se conformer.

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« Les Femmes savantes »: Molière féministe ? Oui, mais pas trop !

— Par Roland Sabra —

On ne le répétera jamais assez, tant c’est une évidence trop souvent malmenée, la question qui dirige une mise en scène d’un texte théâtral est celle de son urgence. Pourquoi y a-t-il, hic et nunc une si grande nécessité à monter telle pièce, pour qu’elle puisse justifier un tel engagement ? Julie Mauduech en s’attaquant aux Femmes savantes a choisi une des textes les plus énigmatiques de Molière. Par opposition à la « tragédie héroïque » qui traite des affaires de l’État, la comédie est bourgeoise, en ce qu’elle concerne les affaires de la maisonnée et principalement chez Molière celle du mariage. Quel compromis trouver entre les vœux des amants et les exigences de l’ordre social sans que celui-ci soit renversé? La lecture qu’avait faite HKK de « George Dandin » à Tropique-Atrium en est une belle illustration. Les femmes savantes reprennent un schéma dramatique préféré de Molière, celui du renversement des rôles sexuels, dont on sait d’expérience qu’il ne questionne en rien le rôle. Noir ou Blanc c’est du pareil au même. Césaire dans La Tragédie du roi Christophe le disait déjà: « Il est temps de mettre à la raison ces nègres qui croient que la Révolution ça consiste à prendre la place des Blancs et continuer, en lieu et place, je veux dire sur le dos des nègres, à faire le Blanc.

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« Perro Bomba », un film de Juan Caceres

Mardi 7 mai 2019 à 19h 30 Madiana V.O.

de Juan Caceres

Avec Daniel Antivilo, Alfredo Castro, Blanca Lewin
Genre Drame
Nationalités chilien, français

Synopsis:
Steevens (21 ans) est un Haïtien qui mène une vie simple et stable au Chili : travail, logement, amitiés et fêtes. Junior, son ami d’enfance, arrive au Chili. Steevens lui trouve du travail mais Junior est agité et oblige Steevens à frapper son chef (50 ans). L’évènement fait le tour de la communauté, de ses amis et de tous ses proches qui le rejettent. Il perd ses papiers et son logement. Steevens cherche du travail dans toute la ville, un foyer et une aide pour recommencer sa vie, ne les trouvant qu’à la marge de la société.

La presse n’en parle pas encore :
Sans doute le premier film chilien dont le personnage principal est noir, Perro bomba est une fiction scénarisée comme un documentaire. La caméra, pratiquement toujours « au poing », suit pas à pas Steevens. Film engagé aussi, dénonçant de manière volontairement appuyée la situation des immigrés au Chili, il incite, là ou ailleurs, à une attitude solidaire vis-à-vis d’eux, en faisant « de l’empathie notre drapeau », comme l’a déclaré son réalisateur.

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Fête de la biguine et des musiques traditionnelles

Samedi 4 mai 2019 de 7 h à 22 h aux Anses d’Arlet.

Samedi 4 mai 2019, la ville des Anses d’Arlet accueille la Fête de la Biguine et des musiques traditionnelles de Martinique. Ouverte à tous, cette manifestation, organisée avec notamment l’aide de l’Espace Sud et la CTM, mettra en avant les musiques traditionnelles.

De 7 heures à 22 heures, le public pourra dès l’ouverture profiter d’un cours de biguine sur la plage. Il y aura également des activités pour petits et grands tout au long de la journée

Le programme

7h00 à 8h00 Gym Bidjin/Bèlè bod lanmè anlè plaj-la. Activité physique au son de la Biguine et du Bèlè sur la plage. Ouverte à tous les publics et à toutes les générations.

8h00 à 9h00 Ti déjénen antan Bidjin, antan lontan anlè plas-la. Décolaj épi Mabi épi labsinte ­ Chokola pen o bè proposé par Chocolat Élot ­ Ti nen lanmori ­ macadanm ­ glo coco ­ madou épi blancha ­ ji lokal ­ dité lokal ­ fwi péyi a…

9h00 à 10h00 Bidjin an Lari-a : défilé dansan an tèni tradisyonel.

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Coups de Théâtre dans Multiscénik!

Du 7 mai au 13 mai 2019 sur France Ô

Cette semaine, c’est Coups de Théâtre sur France Télévisions ! L’occasion pour Greg Germain et France Ô de mettre en lumière cinq belles créations dans Multiscénik. Ces pièces de théâtre seront à découvrir ou à redécouvri.

Dimanche 05/05 à 2h15 sur France Ô

Nous sommes de ceux qui disent non à l’ombre, mise en scène par Margaux Eskenazi et réalisée par Julien Faustino sera diffusée dimanche 05/05 à 2h15 sur France Ô.

D’après les textes d’Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas, Léopold Sédar Senghor, Langston Hugues, Louis Aragon, Patrick Chamoiseau, Édouard Glissant, Michèle Lalonde, Léonora Miano, (L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté), Alicé Carré et Margaux Eskenazi

Lire :

De la négritude au Tout-Monde, histoire d’un dépassement.

— Par Roland Sabra —

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Cinéma de Russie – « Arythmie »

— Par Selim Lander —

Dans le panorama des cinémas du mode auquel nous convie régulièrement Steve Zebina, retour en ce mois de mai vers la Russie. Il est toujours surprenant de constater combien les cinémas nationaux gardent leur spécificité malgré la mondialisation culturelle. Le cinéma démontre en effet qu’il ne suffit pas d’avoir un Mac Do au coin de sa rue et des séries américaines au programme de la télé pour perdre totalement son âme. Cette résilience des identités nationales (ethniques, religieuses, …) est-elle un bien, un mal ? Un bien, sans doute, puisque la diversité est une richesse et un mal sans davantage de doute puisque les nations, ethnies, religions ne sont que trop portées à se faire la guerre.

Le cinéma russe contemporain affectionne les personnages déprimés qui cherchent à soigner leur chagrin dans les boissons fortes et les décors mélancoliques. Un homme au cerveau embrumé par l’alcool (vodka) qui erre dans la brume, voilà un personnage typique des films russes. Pour le cinéma sud-coréen, ce serait plutôt un homme au cerveau embrumé par l’alcool (de riz) qui déblatère dans une gargote.

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« Sept pièces courtes » d’Harold Pinter

Les 9, 10 et 11 mai à 19h 30 au T.A.C.

Association L’art Gonds Tout

Mise en scène Laurence Aury

Le dernier à partir, Le jour et la nuit, Voilà tout, Arrêt facultatif, Crise à l’usine, Monologue, Victoria Station

Harold Pinter (né en 1930 et mort à Londres en 2008), acteur, auteur, écrivain, scénariste, prix Nobel de littérature en 2005, prix Europe pour le théâtre en 2006 et Chevalier de la Légion d’Honneur en 2007, fait partie des grandes plumes « classiques modernes » de la littérature et du théâtre du XXe siècle. Proche du théâtre de l’absurde de Samuel Beckett, dont il sera très ami, il fait partie, au milieu des années 50, de la génération des « Jeunes gens en colère », comme ses collègues auteurs dramatiques et romanciers britanniques, tels que John Osborne ou encore Edward Bond.

Harold Pinter, très marqué par les souffrances de la Seconde Guerre mondiale, « l’expérience des bombardements ne m’a jamais lâché », sympathisant du parti politique de gauche britannique « Respect The Unity Coalition » et fervent militant de l’arrêt des violences militaires au Kosovo, à Cuba, en Turquie, en Palestine, en Afghanistan et en Irak, propose dans ses écrits et pièces de théâtre, une vision politique, sociale et humaniste de la société.

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« Les deux amis », un film de Louis Garrel

Avec Golshifteh Farahani, Vincent Macaigne, Louis Garrel
Genres Comédie, Romance
Nationalité Français
Déjà programmé en octobre 2015
Synopsis :
Clément, figurant de cinéma, est fou amoureux de Mona, vendeuse dans une sandwicherie de la gare du Nord. Mais Mona a un secret, qui la rend insaisissable. Quand Clément désespère d’obtenir ses faveurs, son seul et meilleur ami, Abel, vient l’aider. Ensemble, les deux amis se lancent dans la conquête de Mona.

La presse en parle :

20 Minutes par Caroline Vié
Dans ce premier long-métrage drôlement tendre, (…) Louis Garrel (…) gagne son pari, celui de livrer une œuvre sensible et attachante.

aVoir-aLire.com par Marianne Renaud
Un film intimiste plutôt bien mené, servi par des interprètes captivants et une photographie d’une élégance remarquable.

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« Funan », le film de Denis Do est un chef-d’œuvre!

Dimanche 5 mai 2019 à 19h 30. V.O. Madiana

« Funan » retrace le parcours de Chou, une jeune cambodgienne séparée de son fils Sovanh dès les premiers jours de la révolution khmère rouge de 1975.

Comme tant d’autres, Chou sera déportée, contrainte aux travaux forcés.
Un à un, les siens lui seront arrachés. Elle connaîtra l’injustice, le désarroi et l’impuissance. Elle devra affronter la faim, la peur… la mort. Femme, mère et épouse, Chou va devoir trouver la force d’exister, de décider et de survivre. Pour résister à l’atroce quotidien imposé par les Khmers rouges, elle devra se faire violence et apprendre à s’imposer.

Le couple qu’elle forme avec son époux Khuon prendra alors une toute autre dimension. Dans la souffrance et l’adversité, ils vont se déchirer, se redécouvrir, s’aimer et apprendre à lutter. Ensemble.
Pour retrouver ce fils que le régime lui a arraché, Chou va devenir une femme nouvelle. Forte et déterminée, elle va se révéler. Aux autres, mais aussi à elle-même. Malgré le manque, l’impuissance, elle n’abandonnera pas. Parce que là-bas, quelque part, Sovanh a besoin d’elle.

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« Les petites histoires de » avec Kettly Noël

Le 4 mai 2019 à 20h30, théâtre Jean Montaru, 91460 Marcoussis

Spectacle jeune public inspiré de l’univers fantastique de Tim Burton, « Les petites histoires de » rassemble quatre solos conçus par des chorégraphes d’horizons divers : Emilio Calcagno, Anthony Egea, Kaori Ito et Kettly Noël. K. Noël vit au Mali où elle dirige le festival Dense Bamako Danse et le centre culturel Donko Seko.

A 20h30, théâtre Jean Montaru, 91460 Marcoussis.

Note d’intention
La triste fin du petit enfant huître et autres histoires de Tim Burton me fascine depuis toujours. Il interpelle notre mémoire collective et nous laisse un champ d’ouverture à la réflexion que l’on soit enfant ou adulte.
Chacune de ces histoires, pas plus longues qu’une dizaine de vers, est écrite de manière monstrueuse, presque triste mais avec une bonne dose d’humour noir.
Les personnages sont presque tous des figures enfantines ou assez minuscules et minimalistes qui nous rappellent le monde de l’enfance. Ce monde de l’enfance ici n’est pas monochrome mais polymorphe, le monde adulte n’est jamais loin.
Ce travestissement – car il s’agit de cela- est justement le propre de l’univers de Tim Burton, où tout est échangé, déplacé et où se mêle en même temps et sur le même plan le noir et la couleur, la cruauté et la tendresse, le goût du macabre et de la poésie, à tel point que l’on ne sait plus les dissocier, ce qui fait la beauté de ces histoires.

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