Catégorie : Arts de la scène

Victor Hugo et Marie Tudor en version punk se préparent pour le Off d’Avignon

« Marie Tudor, God save the Queen », un « drame comique historique romantique punk », revisite un classique au son des Sex Pistols.

  • Comme le mouvement punk, Victor Hugo était un homme engagé et rebelle, qui a cassé les codes du théâtre.
  • La Compagnie du Rubis reprend sa pièce « Marie Tudor », avec une mise en scène déjantée et la musique des Sex Pistols.
  • Elle se produira au festival Off d’Avignon en juillet.

Victor Hugo, punk avant l’heure ? S’il ne portait pas de crête sur la tête ni de rat sur l’épaule, c’est bien l’avis d’Ema Zampa, metteure en scène et comédienne. « Il l’écrit dans la préface de Cromwell : « Je n’ai ni règles, ni modèles ». » Car le chef de file du romantisme avait soif de liberté et d’absolu.

« Comme dans le mouvement punk, on trouve chez le poète romantique une volonté d’éclatement des codes et des formes traditionnelles, le mépris de la bienséance et des conventions sociales. C’est cet esprit subversif et contestataire, cette liberté de tons, que je veux garder et mettre en avant dans mon adaptation de la pièce. 

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Festival international du film documentaire de Martinique 2019

Du 4 au 13 avril 2019 à FdF et en communes

Le festival se déroulera en deux temps :

Du 4 au 7 avril 2019 au Palais des Congrès de Madiana, la 3e édition du Festival International du Film Documentaire de Martinique Les Révoltés du Monde propose une sélection de films récents et inédits au cinéma, en compétition pour les prix « professionnel », « public » et « jeunesse », ainsi que quatre films hors compétition sur la musique. Cette année, le Festival honore les femmes d’Afrique et de la Caraïbe en lutte contre les violences et pour l’amélioration de leur condition.

Des hommages seront rendus à trois combattantes pour les droits humains, Aretha Franklin, Joséphine Baker et Winnie Madikizela-Mandela, ainsi qu’à d’autres figures engagées comme l’indépendantiste Kanak Jean-Marie Tjibaou, le révolutionnaire argentin Che Guevara, le cinéaste sénégalais anticolonialiste Sembène Ousmane ou les athlètes afro-américains Tommie Smith et John Carlos. Ces femmes et ces hommes ont lutté contre toutes les formes d’oppression, dont le code noir et les zoos humains sont de terribles illustrations. Le Festival proposera des séances de travail et des ateliers animés par des réalisateurs et des professionnels de l’audiovisuel.

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« Seulaumonde » de Damien Dutrait, m.e.s. de Nelson-Rafaell Madel

10 & 11 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

Théâtre des 2 saisons et Collectif La Palmera
Avec Nelson-Rafaell Madel
Remerciements à Emmanuelle Ramu, Nicolas Delarbre, Nicolas Cloche, Pascale Renard, Selin Dündar, Jean-Michel Unger, Alvie Bitémo

La pièce
Un comédien, 3 personnages
Seulaumonde est seul, et en plus, il est mort… Il attend, puis, se met à parler. À la mort d’abord, qui rode tout autour de lui ; à son père et à sa mère ensuite… Et, enfin, à son amour, resté « derrière la porte ».
Seulaumonde ne veut pas partir, il a 20 ans, il s’accroche à ses souvenirs, à sa courte vie, à ses projets avortés. Le bras de fer s’engage entre lui et la faucheuse…
Seulaumonde est un monologue pour un comédien et trois personnages. C’est un monologue en forme de dialogue. Il attend, se souvient, raconte, regrette, pleure, rit, s’emporte, se tait.
Seulaumonde est un cri de vie, de résistance à la fatalité et à l’absurde de l’existence.
Au début le texte se déroule sans but, comme si l’éternité s’ouvrait devant lui. Mais l’urgence du départ imminent et les émotions prennent le dessus.

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« L’artiste et le dire vrai » de et avec Michel Richard

D’après Le Courage de la vérité. Le Gouvernement de soi et des autres de Michel Foucault

«  Il n’y a pas d’instauration de la vérité sans une position essentielle de l’altérité. La vérité, ce n’est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l’autre monde et de la vie autre. « 

Le cours intitulé  » Le courage de la vérité  » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d’autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate ( » Criton, nous devons un coq à Esculape ! « ), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l’expression d’une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l’année précédente. Il s’agissait alors d’interroger la fonction du  » dire-vrai  » en politique, afin d’établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction.

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Anti’Stress Festival du 5 au 9 avril 2019

Anti’Stress le 1ER festival d »humour International organisez par le Martinique Comedy Club : 5 jours, + de 20 artistes, 4 sites… et en Guests Djibril Cissé, Bun Hay Mean, Laurence Joseph…. et surtout le Premier Gala de la Nouvelle génération d’humoristes caribéens le 5 avril à Madiana

►Jeudi 04 avril 2019

1ère partie de soirée : 18h One Man Show de l’humoriste Bun Hai Mean au village de la pointe Faula.

Vous aviez vos places pour venir le voir en décembre…Comme Promis Il revient pour vous à 1 Euros symbolique (Pour assister à ce spectacle prend le Pass Anti’Stress ou reste connecté pour connaître les modalités pour avoir des places pour ce show).

2ème partie de soirée : 20h Electro Pool Party au village de la pointe Faula

Avec en Guest Oncle Fofi aka Captain Moustache (Montreal), VJ Vigfy (Martinique), Tookie Touré (Strasbourg) et Les Brunes Platines (Martinique).

►Vendredi 05 avril 2019
Soirée de Gala Jeunes Talents Caribéen à Madiana.

Venez découvrir les nouveaux talents originaires de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Haïti…La meilleurs prestation sera récompenser par une invitation à participer au prochain Gala du Festival de Montreux en décembre 2019.

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« Vox Caribæi », texte & m.e.s. d’Éric Martinel

Jeudi 11 avril 2019 à 20 h. Tropiques-Atrium

Dans les pas des missionnaires : contacts de civilisations.
Par le biais d’un spectacle associant la narration, la musique et les marionnettes, Vox Caribæi propose un panorama de l’aventure missionnaire à travers la Chine et les Amériques. En six tableaux, sont brossés les caractères de différents peuples.

Grâce à la paléographie musicale, l’ensemble musical redonne vie à des mélodies autochtones notées par les missionnaires ainsi qu’à d’autres airs composés pour la liturgie, entre le XVIe et le XIXe siècle.

En somme, une véritable performance « d’archéologie musicale » à travers laquelle on découvre, tour à tour : la musique des amérindiens, celle des esclaves, celle des colons, et celle de la cour de Chine.

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« Au nom du père », auteur & chorégraphe : Jean-Hugues Miredin

Vendredi 5 avril 2019 à 20h Tropiques-Atrium

La Cie Art&Fact est née en 2011 de la rencontre de Jean-Hugues Mirédin et Laurent Troudart qui reviennent en Martinique après une carrière internationale afin de donner plus de visibilité à la danse contemporaine en Martinique et aux Antilles. Dans cet esprit la compagnie crée aussi avec des artistes issus d’horizons divers pour favoriser l’expression.
Dans ce nouveau spectacle la compagnie Art&Fact se penche sur le thème de l’obéissance, s’inspirant de l’épisode biblique, « Le Sacrifice D’Isaac ». Cet acte de foi absolu que l’on retrouve dans les trois grandes religions monothéistes, continue encore à soulever des questions et fait de l’obéissance une vertu cardinale.

Discours d’Adolf Hitler, 1936 : « Je veux une jeunesse athlétique qui n’aura pas reçu la moindre éducation intellectuelle, si ce n’est l’apprentissage à l’obéissance ».
« Il y a un plaisir étonnant à se soumettre à l’homme à qui l’on donne un pouvoir sans limite. C’est un curieux plaisir que donne le sentiment d’obéir pour appartenir ; L’obéissance est nécessaire pour faire société et implique une légitimité de l’autorité » – Boris Cyrulnic

Quelles sont les conséquences directes ou indirectes de l’obéissance sur le monde dans lequel nous vivons ?

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« Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort ». Reprise.

9 avril 2019 19h  & 10 avril 9h. Salle mobile Tropiques-Atrium / Esplanade des fêtes / Sainte-Luce

andromaque

Résumé d’Andromaque

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Oreste, le fils d’Agamemnon, est envoyé par les Grecs à Buthrote pour demander à Pyrrhus, roi d’Épire, qu’il lui livre Astyanax, le fils de sa captive troyenne Andromaque. Or Pyrrhus aime Andromaque et délaisse sa fiancée Hermione, fille d’Hélène. Pour Oreste, qui n’a cessé d’aimer en vain Hermione, l’espoir renaît. Pyrrhus s’est opposé à la demande d’Oreste, mais exige d’Andromaque, pour prix de la sécurité de son fils, qu’elle l’épouse (Acte I). Hermione, à qui Oreste est venu déclarer la constance de son amour, le repousse, et, piquée du refus de Pyrrhus, demande à Oreste de renouveler sa requête. Pyrrhus a réfléchi et accepte de livrer Astyanax (Acte II). Oreste, voyant son espoir s’évanouir avec cette décision qui semble éloigner Pyrrhus d’Andromaque, projette d’enlever Hermione. Son ami Pylade l’y aidera. Hermione triomphe et éconduit Andromaque venue lui demander de sauver son fils. Celle-ci supplie alors Pyrrhus, qui renouvelle son ultimatum. Elle va se recueillir sur le tombeau de son époux Hector (Acte III).

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Quelle pertinence accorder au langage artistique quand triomphe le politiquement correct ?

“Nous sommes face à une ubérisation de l’art”

— Propos d’Isabelle Barbéris : recueillis par Lucas Bretonnier —

Dans l’Art du politiquement correct (PUF), Isabelle Barbéris analyse les dérives communautaires, différentialistes et démagogiques de certains metteurs en scène et artistes dans le théâtre public ou l’art contemporain. Mais sa réflexion, précise, subtile et érudite, ne s’arrête pas aux portes de la création artistique. En convoquant Jean Baudrillard, Guy Debord ou Milan Kundera et des philosophes contemporains comme Myriam Revault d’Allonnes, elle met au jour les mécanismes intellectuels qui compromettent le débat.

Marianne : Vous décryptez le règne du « politiquement correct » dans l’art mais votre analyse s’applique à d’autres domaines. L’art serait-il devenu un baromètre de la société ?

Isabelle Barbéris : Jusqu’ici, l’art était dans une espèce d’extraterritorialité par rapport à la cité. Aujourd’hui, nous sommes dans un capitalisme de la connaissance et des savoirs, et l’art est passé de son statut d’exception à celui de modèle. Il a parfaitement intégré la cité et l’économie – ce qui n’empêche pas, au contraire, sa paupérisation. On peut même dire que l’art est un modèle du capitalisme.

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« Non mais je rêve! » & « De bouches à oreilles »

2, 3, 4, 5 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C. Entrée gratuite

Les jeunes comédiens des Ateliers Théâtre & Écriture du Lycée de Bellevue seront sur les planches du 

Théâtre Aimé Césaire
Mardi 2 et Mercredi 3 avril 2019 à 19h30 
pour présenter leur création

  « Non mais … je rêve ! »

 Cette représentation théâtrale entremêle des écrits des étudiants et des extraits de pièces oniriques.

Tout public. Pas de réservation. Billetterie sur place – entrée libre. 

Durée approximative : 1 heure.

Les étudiants des Ateliers artistiques de l’internat de la Réussite ont le plaisir de vous inviter à leurs représentations théâtrales

« De bouches à oreilles »

Jeudi 4 et Vendredi 5 avril 2019 à 19h30

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RCM 2019 – Cinq courts métrages du GREC

— Par Selim Lander —

Le Groupe de recherches et d’essais cinématographiques sélectionne des projets auxquels il accorde une modeste bourse pour leur réalisation, une aide pour un premier film. Les cinq films présentés lors des RMC témoignent de l’éclectisme des comités de sélection, même si l’on peut regretter que trois d’entre eux – Cilaos, Pays rêvé/pays réel et Francilia/Braids of Space and Time – entretiennent un rapport plus ou moins lointain avec l’outre-mer. Si cela partait certainement d’un bon sentiment, sans doute aurait-il mieux valu proposer aux réalisateurs martiniquais présents lors de la projection à l’Atrium des expériences les éloignant de l’univers qu’ils ont naturellement tendance à explorer.

D’autant que, bien malencontreusement, les trois films fléchés outre-mer sont justement ceux qui nous ont le moins intéressé.

Cilaos de Camilo Restrepo (Colombie) est tourné dans un entrepôt de la banlieue parisienne. Qui l’ignorerait pourrait croire que l’équipe s’est déplacée à la Réunion, ce qui n’est pas le cas. Cette mystification est un point positif du film. Par ailleurs, les comédiens imposent leur présence et la photo instaure un univers glauque en accord avec le propos : une jeune femme part à la recherche de son père, dit « Bouche » qu’elle n’avait jamais rencontré ; quand elle arrive « sur place », à Cilaos, elle apprend qu’il vient de mourir et qu’il était de surcroît un individu peu recommandable.

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« Lettres indiennes », quelle île en elle?

— Par Roland Sabra —

C’est Alfred Alexandre le président d’Etc Caraibe qui a demandé à Lucette Salibur du Théâtre de l’A’zwel de diriger la mise en lecture de la pièce de Gerty Dambury qu’il avait choisie Lettres indiennes. C’était pour moi une découverte. La pièce écrite en 1992, a fait l’objet d’une création à Avignon en 1996 par Alain Timar (Théâtre des Halles) et à New York en 1997 par Françoise Kourilsky (Théâtre Ubu Rep) sous le titre Crosscurrents. Ils sont six sur scène, à parité, assis sur des chaises, dos face au public. De l’île de  la Réunion une jeune femme, guadeloupéenne, on l’apprendra détour d’une réplique, Fructueuse, c’est son nom, lit à voix haute la lettre qu’elle écrit à son ami de cœur resté près de Paris, loin d’elle. Elle est partie, sans autre raison que se trouver elle-même dans la rencontre avec l’autre. Tout au long du texte va se déployer cette dialectique de Soi et autrui, de l’Identité et de la différence. Dialectique et non juxtaposition, superposition, dans un « en-même-temps » stérile et appauvrissant.

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« Demain, je pars pour Tlemcen » : vers une relève théâtrale !

— par Janine Bailly —

Chaque année, les Crous organisent un concours national de théâtre étudiant, en partenariat avec l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, le Crous d’Aix-Marseille et le Théâtre Universitaire de Nancy. C’est dans ce cadre que Karine Bénac et sa troupe « d’étudiants-acteurs » au Campus de Schœlcher nous ont présenté ce jeudi leur création « Demain, je pars pour Tlemcen », sujet en même temps d’une captation vidéo exigée par le règlement dudit concours.

Sur la scène improvisée de l’amphithéâtre Michel Louis, délimitée simplement par deux paravents dépliés, occupée en son centre par un vieux canapé qui sera le point d’appui et le repère des déplacements, quatre filles et deux garçons, que l’on a sentis profondément investis dans ce travail, ont interprété la pièce avec un bel enthousiasme, une énergie communicative, et leurs mots ont su garder ce parfum d’authenticité nécessaire à la vraisemblance du propos, cette spontanéité des débutants un peu débridée mais propre à entraîner l’adhésion du public. Le texte, écrit par Karine elle-même, et publié chez Epiderme (Théâtre), s’avère riche de sens dans sa complexité ; comme ambiguë et complexe s’avère aussi la recherche de sa propre identité pour celle-ci ou celui-là qui, en raison de son histoire familiale, se voit partagé entre deux pays, deux langues, deux cultures à assumer ou à aimer, en tout cas difficiles à faire cohabiter !

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«Il y avait le politiquement correct, il y a désormais l’artistiquement correct»

— Entretien avec Isabelle Barbéris par Alexandre Devecchio  —

Isabelle Barbéris vient de publier L’art du politiquement correct (PUF, 2019). Elle décrit la montée en puissance de l’idéologie décoloniale dans l’art et dénonce la destruction des imaginaires par le gauchisme culturel.

Illustration ci-contre : Acteurs grecs tenant des masques, fragment d’une peinture par un peintre de Pronomos, vers 410 av. J-C. Granger NYC/© Granger NYC/Rue des Archives

Agrégée de Lettres modernes, ancienne élève de l’École normale supérieure de Fontenay Saint-Cloud, Isabelle Barbéris est Maître de conférences en arts du spectacle à l’université Paris Diderot et chercheuse associée au CNRS. Elle publie cette semaine L’art du politiquement correct (PUF, 2019).

– Nous connaissions le politiquement correct. Votre livre met en lumière l’artistiquement correct ; De quoi s’agit-il exactement? Comment le politiquement correct s’est-il étendu à l’art?

Isabelle BARBERIS.- La question du conformisme n’est pas nouvelle en art. Sans parler des siècles d’hégémonie de l’Académie dans le système des Beaux-Arts, on peut de manière plus subtile songer au «cas Mozart» tel que le décrit le sociologue Norbert Elias: la double vie de l’artiste entre système normatif et quête d’autonomie est constitutive de l’art.

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 » Les Suppliantes » la pièce d’Eschyle censurée à la Sorbonne

Que la représentation des « Suppliantes » d’Eschyle ait été empêchée à la Sorbonne par des manifestants qui protestaient contre l’usage de masques et de maquillages sombres est une entrave à la liberté de création, déplore dans sa chronique Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde ».

« Quand ils s’en prennent à la création, les anti- “blackfaces” tombent souvent dans le contresens, historique comme esthétique »

Chronique. Comment qualifier ce qui s’est passé, lundi 25 mars, à la Sorbonne ? De grotesque ? D’affligeant ? D’inquiétant ? Des étudiants et des militants de la cause noire ont empêché par la force la tenue d’une pièce d’Eschyle, Les Suppliantes, au motif que des acteurs blancs portaient des masques sombres ou étaient grimés de noir. Le metteur en scène de la pièce entendait user d’un artifice ancré dans la tragédie grecque, mais aussi rendre hommage à l’influence de l’Afrique dans la Grèce antique. Mais pour les censeurs, ce blackface est raciste.

Lire aussi A la Sorbonne, la guerre du « blackface » gagne la tragédie grecque

Certains diront que ce n’est pas bien méchant, que c’était un spectacle confidentiel.

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Du rêve au cauchemar

— Par Joris Arnolin —
Cette année j’ai 39 ans et ça fait 20 ans que je fais de l’Audiovisuel. J’ai réalisé 5 courts métrages, des séries humoristiques, des films de prévention, des institutionnels, des pubs, des clips… J’ai aidé à monter deux Télévisions en France quand internet était encore balbutiant, puis ici il y a quelques années, et j’ai travaillé sur des heures et des heures de programmes comme cadreur ou monteur. Quand je suis rentré en 2005 après ma formation en Cinéma, j’avais plein de projets en Martinique. Ne trouvant pas de producteur valable, j’ai monté ma première boite de prod en 2008, produit ou coproduit pas mal de fictions courtes, révélé de jeunes auteurs plutôt talentueux. J’ai commis l’erreur de ne pas me préoccuper de mon « plan de carrière » et de ma réputation, ni de ma visibilité médiatique. J’ai cru que seul le travail comptait. Depuis 10 ans, je travaille sur un film documentaire pour parler de la jeunesse antillaise, a priori l’une des jeunesses les plus maltraitées du monde. Dévalorisée, discriminée, poussée à l’exil, empoisonnée quand elle n’est pas tout simplement abattue, la jeunesse antillaise me semblait importante et face au manque de soutien des producteurs et diffuseurs locaux, c’est sur mes maigres deniers que j’ai dû produire et réaliser ce film de 52 minutes : « Jénès Débwouya ».

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RCM 2019 – Images en temps de grève

— Par Selim Lander —

Les RCM ont marqué l’anniversaire des dix ans de 2009 par un hommage à une initiative originale dans le domaine audiovisuel, la Télévision Otonom Mawon qui fonctionna quelques semaines lors des événements. Christian Foret qui fut à l’origine de l’entreprise a présenté un montage des images captées pendant la brève période de fonctionnement de la TOM, des images qui furent diffusées à l’antenne et des images tournées dans les locaux du TOM (le Théat Otonom Mawon) mis à la disposition de la télévision libre par la mairie de Fort-de-France. Ce documentaire, monté ex post pour les RCM, rend agréablement compte de cette expérience éphémère où l’autogestion s’apprenait au jour le jour.

Les émissions de la TOM fabriquées avec des bouts de ficelle – des collaborateurs bénévoles et des moyens techniques minima – étaient reprises par la chaîne KMT et diffusées également sur le net. Quel était leur impact sur le mouvement ? La chaîne avait-elle une ligne claire, favorable au mouvement ou déontologiquement neutre ? Ou chacun faisait-il ce qu’il voulait dans un désordre à peine organisé ?

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RCM 2019 – « Samouni Road » de Stefano Savona

— Par Selim Lander —

Après Un homme est mort (notre billet précédent) un autre film politique, une docu-fiction relatant une bavure de l’armée israélienne, soit une vingtaine de morts civils dans une famille élargie lors de l’opération « Plomb durci » (le nom, à lui seul, est tout un programme) dans la Bande de Gaza. On connaît la brutalité de Tsahal qui n’hésite pas tuer froidement une centaine de Palestiniens (par bombardement ou tirs à bout portant) pour tout Israélien tué : entre le 27 décembre 2008 et le 19 janvier 2009, 1315 Palestiniens ont été tués contre 13 Israéliens selon Wikipedia. Il s’agit de terroriser les terroristes en se montrant encore plus cruels qu’eux. A voir comment ils votent, les Israéliens sont majoritairement favorables à cette politique dont on imagine mal, pourtant, qu’elle puisse conduire à la paix. Il est vrai qu’ils y sont encouragés par les puissances grandes et moyennes, Arabie saoudite comprise, qui se bornent à financer la reconstruction des bâtiments et installations diverses bombardées par Israël sans jamais lui présenter la note.

Là-dessus se greffent le souvenir de la Shoa et la dénonciation de l’antisémitisme et de l’antisionisme.

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Désarmer les solitudes

Télécharger l’avant-programme de 2019

— Par Olivier Py —

Si l’on me demandait aujourd’hui en quoi le théâtre est irremplaçable, je dirais qu’il est le plus court chemin de l’esthétique à l’éthique. Et aussitôt il conviendrait d’ajouter qu’il est le plus court chemin de l’éthique à l’esthétique, ce qui n’est pas le même parcours. Pour faire acte de conscience politique, le théâtre n’a qu’à ouvrir ses portes. Même le plus apolitique des théâtres reste encore plus politique que la plupart des déclarations du monde consumériste. Qui n’a pas vu que l’individualisme est devenu une valeur marchande et que le capitalisme n’en finit pas, non seulement de le susciter, mais aussi de le proposer comme voix unique de l’intelligence et de l’accomplissement de soi ? Et quelle aventure humaine dans ce grand supermarché technologique nous apprend encore la joie d’être ensemble ? Être ensemble ce n’est pas faire foule ou vibrer d’affects refoulés, c’est accepter une inquiétude commune et espérer le retour de mythes fondateurs. L’esthétique et l’éthique sont si proches lors d’une représentation de théâtre qu’on peine parfois à les distinguer, notre émerveillement croise notre soif de société meilleure, notre conscience collective est renforcée par la célébration de la scène.

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Aux RCM : à voir ou à revoir, « Miraï, ma petite sœur »

Jeudi 28 mars, 16 heures à Madiana

— par Janine Bailly —

« Miraï, ma petite sœur », du Japonais Mamoru Hosoda, déjà vu cette année dans la séance VO de Madiana, est ciselé comme un petit bijou, chaque dessin si minutieusement réalisé que les personnages acquièrent sur l’écran une véritable profondeur, et qu’on se laisse attendrir par l’histoire de Kun, ce petit garçon dont la vie est troublée par la venue au sein de la famille d’un bébé, la petite sœur, nouvel objet de l’affection et de l’attention parentales. Comment partager ce qui n’était jusqu’alors qu’à soi ? Comment vaincre ce sentiment qui fait mal agir, et qui se nomme jalousie ? Caprices, colères, gestes mauvais envers l’intruse dans son berceau, tout sera bon pour manifester son dépit, pour aussi faire que se porte à nouveau sur soi le regard de Papa et Maman.

Mais l’enfant n’est pas seul responsable de ces débordements, la maladresse des adultes le confortant dans sa révolte : plutôt que de lui expliquer, sereine, la fragilité du bébé, Maman retire vivement Miraï du berceau alors que le garçon croyait pouvoir jouer avec elle, lui montrer ses trains-miniatures ou ses livres de sorcières.

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« Autres nouvelles du 21e siècle », texte Arthur Briand, m.e.s. atelier du Sermac

28, 29 & 30 mars 2019 à 19h. Espace culturel Camille Darsières

9 histoires, entre notes d’humour, clins d’œil aux expressions créoles, … qui entrainent dans des milieux naturels, patrimoniaux, festifs, sociaux,.. A lire aux enfants pour renouer avec la culture des contes.

Auteur : Arthur Briand est originaire de la Martinique où il vit. Il est enseignant. Son île est pour lui une source d’inspiration inépuisable. Il est très impliqué dans la vie associative et sportive depuis de longues années.

Nombre de pages : 124
Format : 145 x 200
Prix : 18,00 euros
ISBN : 978-2-36597-237-6
Rubrique : Roman

Résumé de Xénie Sorel-Pancaldi  ( quatrième de couverture)
« De l’univers de Trigo aux péripéties de Ti Kribich ou encore de Zékal Bleu, l’on est transporté dans un monde de bananeraies et de rivières, de bois, de mangroves, un monde qui traduit l’exceptionnel rapport de l’auteur à la nature, celui de l’enfant, joueur, observateur et espiègle un peu aussi, qu’il a sans doute été !
Plus urbains, Bradjak et Kòn-Lanbi nous font vivre la liesse carnavalesque sans manquer de nous interpeller sur les dérives festives d’une société en perte de repères et sans véritables perspectives… Une belle contribution à la préservation d’un patrimoine fait de mots, de pratiques ancestrales, celles des pêcheurs d’écrevisses à la nasse, des « kòn-lanbiyeur » des jours gras, ou encore des chasseurs de crabes de Pâques…
Traits d’humours piquants, jeux avec les mots, avec la langue créole, expressions parfois crues, insolentes, mais cocasses et toujours bien dosées, sobriquets savoureux des personnages hauts en couleur tels Astiké Lapo ou Bouden Lapia, c’est tout cela qui nous est proposé dans ce recueil qui séduit dès les premières notes par l’authentique simplicité de ce monde qui oscille entre tradition et modernité.

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Qu’ils crèvent les critiques ! de JP Léonardini

— Par Dominique Daeschler —

Lire sur Madinin’Art :  La présentation de « Qu’ils crèvent les critiques! »

Voilà une affaire rondement menée au bénéfice du plaisir de l’écriture « charogne », du plaisir du critique qui affirme son point de vue, prend parti. Honni soit qui mal y pense ! Au boulot les ghost writers ! Léonardini l’affirme dès les premières pages, on ne peut pas écrire sous couvert d’innocence et c’est son appréciation personnelle qui fait le critique car la critique est un genre littéraire. Mazette ! Et de rappeler que pour Baudelaire la critique doit être passionnée, partiale, politique. Mallarmé n’est pas en reste puisqu’il lui attribue des vertus poétiques.
Au galop ! Léonardini nous entraîne dans ses souvenirs de critique et de responsable du service culture au sein de l’Humanité pendant un quart de siècle, journal d’obédience communiste, pionnier dans l’importance accordée à la culture et à la critique. On voyage, on se remémore, on fait le lien : car à travers ce qui est rapporté c’est à une histoire citoyenne du théâtre que nous entraîne l’auteur.

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RCM 2019 – « Un homme est mort » d’Olivier Cossu

— Par Selim Lander —

Brest, 1950. Après les bombardements alliés, la ville est un immense chantier de construction. Puisque, en effet, la guerre c’est d’abord détruire et après, bien sûr, reconstruire… jusqu’à la prochaine. En ce temps-là, malgré les acquis de 36 et de la Résistance, les temps sont durs pour les ouvriers. Certes, ils ne vivent pas dans la hantise du chômage comme aujourd’hui mais les salaires sont bas et le travail se fait encore, pour l’essentiel, à la main. Alors on se met en grève et on manifeste. Autre différence avec aujourd’hui où, face aux gilets jaunes, la police a la consigne d’éviter à tout prix un accident mortel, à l’époque les gardes-mobiles étaient équipés non de flash-ball mais d’armes à feu. Quand un manifestant était tué, les autorités ne s’émouvaient pas plus que ça ; elles étaient même d’accord avec le patronat pour juger que cela pourrait hâter la fin de la grève. Rien de tel qu’une démonstration de force pour calmer les esprits, n’est-ce pas ?

Tel est le cadre du film d’Olivier Cossu, directement inspiré de la BD éponyme d’Etienne Davodeau et Kris.

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 RCM 2019 – « Nos batailles » de Guillaume Senez

— Par Selim Lander —

Tendresses

Le cinéma comme on l’aime. Rien d’extraordinaire pourtant. Ou serait-ce justement pour cela qu’il plaît, parce qu’il n’a rien d’extraordinaire ? Un film comme on sait les faire en France, sans grand moyen, sans intrigue ronflante, un film fait de tranches de vie, des vies ordinaires, des existences difficiles pour des gens qui refusent néanmoins de se laisser abattre, en dépit des épreuves, des injustices. Ici le personnage principal, Olivier, est marié à Laura et père de deux enfants en bas âge. Il est chef d’équipe dans l’entrepôt d’une société de vente par correspondance et syndicaliste. Un beau matin, Laura quitte le domicile sans prévenir personne. Le spectateur qui se demande pourquoi elle a abandonné ainsi enfants et mari et si elle reviendra, restera sur sa faim mais il se sera laissé submerger par des émotions et en premier lieu par la tendresse qui unit les principaux personnages.

Celle de Laura et d’Olivier pour leurs enfants, celle des enfants entre eux, celle – un tantinet maladroite – de la grand-mère, celle de la sœur d’Olivier envers son frère et ses enfants, celle de la « camarade » syndicaliste pour Olivier (qui ne la lui rendra pas autant qu’elle l’aurait voulu), etc.

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Mon dimanche aux RCM : richesse et variété

— par Janine Bailly —

Temps gris et pluvieux, le ciel lui-même nous incite à délaisser la plage  dominicale pour trouver refuge aux RCM. Ne pas tout voir sans doute, à trop accumuler d’images on risquerait de ne plus les apprécier : il faut bien se résigner à sa propre sélection, et faire comme chaque année sa moisson singulière de films ! 

« UNTI, les origines » :

Un documentaire d’abord, dans le cadre de l’action « Ciné O » qui l’an passé nous avait offert « La vie des arbres ». Venu de Guyane, réalisé de façon très personnelle par Christophe Yanumawa Pierre, lui-même appartenant au peuple Kali’na, le 56 minutes « UNTI, les origines », écrit dans la langue vernaculaire et sous-titré en français, prouve qu’on peut faire du documentaire bien autre chose qu’un simple film informatif. Entre réflexion et poésie, le réalisateur autodidacte fait appel à notre intelligence autant qu’à notre sensibilité, dans le souci de se dire, de dire les siens et de nous alerter sur les dysfonctionnements tragiques de cette partie du monde. Le film est un lent voyage, où l’on sait prendre son temps, voyage sur l’eau du fleuve, qui conduit de la plage d’Awala aux mythiques Tumuc-Humac, éloge à la fois du mouvement nécessaire à la survie et de la contemplation qui mène vers son moi intérieur.

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