Catégorie : Arts de la scène

Ariane Mnouchkine : “Les happenings identitaires passeront, pas le théâtre”

— Propos recueillis par Nedjma Van Egmond —

La fondatrice du Théâtre du Soleil défend bec et ongles la liberté artistique et appelle à la résistance.

Marianne : Comment avez-vous réagi à l’appel au boycott de la pièce les Suppliantes à la Sorbonne, quelques mois après la polémique autour de Kanata, de Robert Lepage, au Théâtre du Soleil, qui retrace l’histoire du Canada ?
Ariane Mnouchkine : Il faut distinguer ce qui s’est passé autour de ces deux pièces. Kanata a suscité des débats très virulents, et de la part de quelques-uns des violences verbales, mais ni menaces ni violences physiques. Ce sont les réseaux sociaux qui se sont enflammés. Les autochtones, eux, n’ont jamais vraiment demandé l’interdiction de la pièce. Ils réclamaient juste quelque chose d’impossible : que de vrais autochtones jouent le rôle des autochtones au Théâtre du Soleil. Ce fut un débat pénible, éprouvant, mais absolument pas la violence inacceptable que la Sorbonne a pu connaître.

Les mêmes mécanismes de pensée ont conduit à ces deux événements…

Évidemment, c’est la même idéologie. Une idéologie encore plus prégnante, violente, totalitaire et à eet de censure dans les pays anglo-saxons.

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« Les éternels », de Jia Zhangke. Un magnifique portrait de femme !

Avec Zhao Tao, Liao Fan, Xu Zheng
Genres Romance, Drame
Nationalité chinois

Synopsis :
En 2001, la jeune Qiao est amoureuse de Bin, petit chef de la pègre locale de Datong.
Alors que Bin est attaqué par une bande rivale, Qiao prend sa défense et tire plusieurs coups de feu. Elle est condamnée à cinq ans de prison.
A sa sortie, Qiao part à la recherche de Bin et tente de renouer avec lui. Mais il refuse de la suivre.
Dix ans plus tard, à Datong, Qiao est célibataire, elle a réussi sa vie en restant fidèle aux valeurs de la pègre.
Bin, usé par les épreuves, revient pour retrouver Qiao, la seule personne qu’il ait jamais aimée…

*********

Le titre chinois dit presque tout. Le couple du film vit en marge de la société. Ils survivent en s’opposant à l’ordre social conventionnel. Je n’ai pas cherché à les défendre mais plutôt à les comprendre dans leurs malheurs. D’une certaine façon, cela m’a rappelé mes premières années de réalisateur, alors qu’il était risqué de faire des films qui exprimaient clairement nos idées et nos sentiments profonds sur la société.

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« Companeros », un film d’Alvar Brechner

Mercredi 17 avril 2019 à 19h 30 Séance V.O. Madiana

Avec Antonio de la Torre, Chino Darín, Alfonso Tort
Genres Biopic, Aventure, Drame
Nationalités uruguayen, espagnol, français, argentin
Synopsis :
1973, l’Uruguay bascule en pleine dictature. Trois opposants politiques sont secrètement emprisonnés par le nouveau pouvoir militaire. Jetés dans de petites cellules, on leur interdit de parler, de voir, de manger ou de dormir. Au fur et à mesure que leurs corps et leurs esprits sont poussés aux limites du supportable, les trois otages mènent une lutte existentielle pour échapper à une terrible réalité qui les condamne à la folie.
Le film raconte les 12 années d’emprisonnement vécues par trois des figures les plus célèbres de l’Uruguay contemporaine – dont son ancien président José « Pepe » Mujica.
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

La presse en parle :

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Au théâtre, « Poussière(s) » : laissez-nous rêver encore !

— par Janine Bailly —

Il nous est dit que pour écrire « Poussière(s) », Caroline Stella s’est inspirée des contes populaires de Grimm, qu’il y a donc dans son texte citations, reprises ou détournements. Quand bien même nous pensons avoir gardé un peu de notre âme d’enfant, la vie est passée sur nous, et les adultes que nous sommes devenus ne peuvent s’empêcher de les traquer, ces références littéraires. Alors qu’il suffirait de se laisser porter par l’énergie débordante de ce court spectacle d’à peine une heure, rythmé par un musicien hors pair, qui joue de son corps aussi bien que d’un tambour, d’un harmonica et d’une guitare. Avec en point de repères liés à l’univers enchanté et cruel du conte : le moulin, la haute tour à enfermer des princesses ordinairement aux longs cheveux blonds, le voyage initiatique en découverte et de soi-même et du monde, le fruit que l’on croque, des bottes de sept lieues, une blanche robe de noce, une fille jeune et belle qu’un père autoritaire prétend marier selon ses propres désirs,… En début de spectacle cependant, un petit film projeté évoque sans ambiguïté « Les Musiciens de Brême », faisant défiler âne, chien, chat et coq en chemin vers la maison des voleurs, tout petit film en taille et en durée, annonciateur de l’odyssée de Poussière.

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Nelson-Rafaell Madel, ou Seulaumonde, à la vie à la mort !

— par Janine Bailly —

Il est assis tout au bord, tout au coin côté cour de la scène, immobile, comme une sombre statue qui dans la pénombre  attendrait de prendre vie. Ou de mourir. Il est là déjà, alors que nous nous installons, qu’avec les amis retrouvés nous échangeons quelques derniers potins… un sas qui nous fera passer du monde extérieur à l’autre univers, magique, celui de la représentation théâtrale. Et puis les voix s’apaisent, laissant la sienne seule envahir les airs, puisque seul en scène il sera ; de son corps agile, tendre ou courroucé s’appropriant peu à peu tout l’espace du plateau. 

Le voici qui se lève et marche jusqu’à cette chaise, sur le devant de la scène seule elle aussi, unique accessoire, unique compagne qu’il déplacera au gré de ses confidences, de ses colères, de ses réminiscences. D’abord il nous fait face et narre en un langage simple et familier une histoire plutôt banale, celle d’un voyage low cost qui aurait pu mal se terminer, histoire de turbulences aériennes autant qu’intimes, incident qui lui aura permis d’appréhender la mort, la certitude que face à elle et à la peur qu’elle inspire on se retrouve toujours seul — encore que cette dernière ne survienne brutalement pour lui qu’un an après ce premier épisode.

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Poussière(s) : à voir à tout âge

— Par Roland Sabra —

Caroline Stella est allée puiser dans ses souvenirs d’enfance les restes des contes des frères Grimm qu’on lui racontait ou qu’elle lisait pour en faire un migan savoureux dans la mise en scène de Nelson-Rafell Madel. Il semble bien pourtant que l’élément essentiel autour du quel s’organise le plat soit le « Peau d’âne. », longtemps oublié parce que sa thématique, l’inceste père-fille, semblait trop sulfureuse. Qu’en est-il de ses réminiscences dans Poussière(s) ?

Une jeune fille vit, dans un moulin, à l’ombre de son père qui la chérit et de Simon un jeune apprenti meunier qui n’est pas insensible à ses charmes. Poussière s’ennuie. Comme les ailes du moulin elle tourne en rond, observant la porte close qui la conduirait vers le monde si elle avait le courage de l’ouvrir et lui permettrait d’échapper au mariage avec l’élu de son père, un double de lui-même en plus jeune et et qui possède tout un champ de poiriers. Un pas de côté de la pomme défendue à la poire pour la soif, ou plutôt pour évoquer l’émancipation implicite contenue dans le proverbe français « Quand la poire est mûre, il faut qu’elle tombe ».

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A propos de la future École Martiniquaise des Enseignements Artistiques (EMEA)

—Communiqué de Daniel Marie-Sainte, conseiller exécutif & porte-parole de la CTM —

L’EMEA est l’École Martiniquaise des Enseignements Artistiques (Musique-Danse- Théâtre).
Ce projet figure en toutes lettres dans le programme du Gran Sanblé pour faire réussir la Martinique publié lors de la campagne électorale de 2015.

Une fois élu, le Président Alfred MARIE-JEANNE a confié à deux élues (Marie-Hélène LEOTIN, conseillère Exécutive chargée de la culture et Christiane EMMANUEL, Président de la commission culture) la mission de réaliser cet engagement électoral.

Au terme de nombreuses concertations avec les milieux concernés, un projet a été retenu. Il se fonde sur des structures existantes et ne nécessite pas, dans l’immédiat, la construction de nouveaux bâtiments.
Ce projet a été validé par le Conseil Exécutif de la CTM, le 19 juillet 2018 et approuvé par un vote unanime des élus de l’Assemblée de Martinique, en SEANCE PLENIERE PUBLIQUE, le 30 octobre 2018 !!!

Cette école est un enjeu fort de la mandature et se veut un outil de développement au service du public. L’objectif visé est de favoriser l’accès des jeunes à la culture à travers les enseignements et les pratiques artistiques ainsi que de les former avec une exigence de qualité dans l’éventail des expressions : Dance, Musique, Théâtre!

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« Seulaumonde » de Damien Dutrait avec N.-R. Madel

— Par Selim Lander —

Dans un récent billet[i], nous nous interrogions sur le paradoxe du comédien tenu de « jouer vrai ». On exige de lui qu’il s’accapare son personnage de telle sorte que les spectateurs puissent y croire, tout en restant constamment conscient qu’il ne fait que jouer. Evidemment, les spectateurs, qu’ils adhèrent ou non au personnage – du moins les spectateurs aguerris, ceux qui forment le public habituel des théâtres – ne peuvent eux-mêmes pas ignorer que ce qui se déroule sur le plateau n’est qu’un jeu : l’illusion n’est pas complète. Sauf que, n’en déplaise à Diderot, il n’est pas rare qu’un comédien, même un bon, se laisse par moments envahir par son personnage au point de s’oublier lui-même. Les mots sortent de sa bouche comme les siens, il oublie qu’il récite le texte d’un autre qu’il a appris par cœur. Et dans ce cas, il n’est pas rare que les spectateurs – même aguerris – oublient par moments, eux aussi, où ils se trouvent et identifient le comédien à son personnage, voire s’identifient eux-mêmes au personnage.

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Balade poétique de Colette Césaire autour du « Cahier d’un retour au pays natal »

Mercredi 17 avril 2019 à 19h Espace A’zwel à Terreville Schoelcher

À l’occasion de la commémoration des dix ans de la disparition d’Aimé Césaire, la comédienne Colette Césaire nous invite dans une « balade poétique ».

Décryptage d’une oeuvre d’Aimé Césaire

Une soirée artistique, littéraire et culturelle pour comprendre et ressentir un des textes les plus célèbres d’Aimé Césaire.

C’est en faisant des études de lettres modernes à Paris, que Colette Césaire découvre « Cahier d’un retour au pays natal ». En lisant le livre à haute voix, elle a entendu un rythme, mais aussi Aimé Césaire.

« Un moment d’émotion pour entendre le rythme du texte, et recréer les conditions de la poésie », c’est le nouveau concept que développe Colette Césaire.
Par sa voix tout à fait originale et personnelle, tantôt douce et sensuelle, tantôt puissante et vibrante, Colette Césaire interprète Cahier d’un retour au pays natal et donne à ressentir toute la dimension émotionnelle, voire mystique et spirituelle, de l’écriture poétique césairienne.

Chant magique. Chant nègre. Colette Césaire révèle la force des mots et donne à comprendre la profondeur des maux du poète martiniquais, disparu le 17 avril 2008.

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Le déparleur / Michel Herland

Mardi 16 avril 2019 à 17h BU du campus de Schœlcher

(entrée libre)

« Tu sais quelquefois on se demande à quoi que ça sert, tout ça, tout ce mal qu’on se donne. Et les matins qui se répètent. Putain de Dieu. Y a des jours où je voudrais être déjà dans le trou. D’ailleurs j’ai jamais été bien que dans des trous… ». Ainsi débute Le Déparleur. Un personnage se raconte, il est au bout du rouleau, il se remémore les principales étapes d’une vie de misères plus que de bonheurs qui l’ont conduit là où il est enfin parvenu, sur un bout de trottoir d’où il harangue les passants.

Lire sur Madinin’Art les critiques de Janine Bailly et Roland Sabra

Ce « seul en scène » est un monologue adressé au public, divisé en dix brèves parties, chacune traitant d’un thème particulier, récit d’un épisode vécu ou considérations plus générales (l’alcool, les trafics de drogue, la démocratie, la révolution, la médecine, etc.), tous sujets à propos desquels le personnage « déparle », nourri par son expérience et ses lectures.

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To to to! Ki moun ki la?

Mardi 16 avril 2019 à 19h Le Robert

Théâtre musical d’objets sonores

Association Lanbéli (Quartier Monnerot)

Muriel Morelle de la Compagnie Vent de Sable ( France) nous revient avec To to to! Ki moun ki la?

Chansons des îles, chansons françaises, bilinguisme franco-créole, une histoire où se mêlent des personnages issus des fables de la Fontaine à certaines entités emblématiques de la Martinique

Une mise en scène dynamique et amusante où les instruments de musique deviennent des personnages et s’invitent successivement pour partager un délicieux gâteau coco…

Un spectacle jeune public de 3 à 10 ans

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« Seulaumonde »: puissance et incandescence d’un texte et d’un comédien

— Par Roland Sabra —

Entre père-trop-peu et mère-trop un inventaire pour l’au-delà. À père défaillant, mère envahissante. L’ordre de cet énoncé ne vaut pas causalité univoque… «Seulaumonde» est né d’une rencontre entre l’auteur Damien Dutrait et le comédien, metteur en scène Nelson-Rafaell Madel. Une écriture issue de l’enfance de l’un dans laquelle l’autre se connaît. Au féminin elle s’appelle Izanami au Japon, Hel dans la mythologie nordique. Au masculin il se nomme Yama pour les hindouistes, Yanluowang en Chine bouddhiste, Mictlantecuhtli chez les Aztèques. Plus communément, plus prosaïquement on dira «La Faucheuse». Le souffle de sa lame a balayé «Seulaumonde» dans les turbulences d’un vol à trois sous de Paris à Barcelone. Il a eu peur. Il ne voulait pas mourir: il venait juste d’apprendre à nager! Il le dit à cet Autre aux trois visages le père, la mère et cet amour de derrière la porte. Il survivra à ce voyage. Mais la faucheuse est une conne, elle reviendra subrepticement, délestant la une des journaux d’un accident d’avion, pour une précoce rupture d’anévrisme. Plus conne tu meurs! «Seulaumonde» colle à son signifiant.

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Découvrir Robert Lepage

Robert Lepage est aujourd’hui l’une des grandes figures de la mise en scène internationale. Né en 1957 à Québec, il entre au Conservatoire d’art dramatique de la ville avant un séjour à Paris, où il suivra un atelier dirigé par Alain Knapp et découvrira les spectacles du Théâtre du Soleil. Très vite, il développe un théâtre visuel, inspiré à la fois par le théâtre d’objets, l’univers des marionnettes et la culture orientale. Ses “rêveries”, comme Robert Lepage aime à nommer son théâtre, sont reconnaissables par des explorations technologiques (citant le cinéma, le multimédia, les arts visuels) qui proposent une écriture scénique singulière et collective, avec sa compagnie Ex Machina. Par le biais d’entretiens avec Ludovic Fouquet, Robert Lepage retrace dans ce livre son parcours (du théâtre à l’opéra, en passant par le cirque, la danse, les concerts, etc.) et permet au lecteur d’approcher au plus près de son esthétique et du processus de création.

“J’étais très intéressé par le théâtre, par l’idée que le théâtre, c’était « the Great Mother art » comme diraient les Américains, une forme d’art qui invite les autres disciplines.

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Le Lac des Cygnes

Jeudi 11 avril 2019 à 19h Madiana

Dans la version la plus aboutie,  celle surnommée la  » freudienne » de  Rudolf Noureev

Avec : Les Etoiles, Les Premiers danseurs et le Corps de ballet de l’Opéra national de Paris
Orchestre National de Paris sous la direction musicale de Valery Ovsyanikov

Synopsis : Le jeune prince Siegfried fête sa majorité. Sa mère, la reine, lui annonce que, le jour suivant, au cours d’un grand bal pour son anniversaire, il devra choisir une future épouse. Vexé de ne pouvoir choisir celle-ci par amour, il se rend durant la nuit dans la forêt. C’est alors qu’il voit passer une nuée de cygnes. Une fois les cygnes parvenus près d’un lac, il épaule son arbalète, s’apprêtant à tirer, mais il s’arrête aussitôt : devant lui se tient une belle femme vêtue de plumes de cygne blanches.

Enamourés, ils dansent, et Siegfried apprend que la jeune femme est en fait la jeune et belle princesse Odette, la princesse cygne. Un terrible et méchant sorcier nommé von Rothbart, la captura et lui jeta un sort ; le jour, elle serait transformée en cygne blanc et, la nuit, elle redeviendrait femme.

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Brel : Ces-gens-là

Treize chanteurs de talent et de toutes générations rendent hommage dans l’album Ces Gens-là au poète du Plat Pays, qui aurait fêté ce vendredi, son 90e anniversaire.

De Michel Jonasz, Marianne Faithfull, Bernard Lavilliers en passant par Zaz et Gauvain Sers dans Ces Gens-là, treize chanteurs de toutes générations relèvent un défi périlleux, interpréter Jacques Brel, sur des arrangements de l’Américain Larry Klein.

«Je suis un familier de Brel depuis toujours», écrit sur le livret du disque Larry Klein: le bassiste-producteur-arrangeur, réputé pour ses productions d’albums «crossover» de Joni Mitchell, Madeleine Peyroux ou Melody Gardot, a voulu donner un nouveau lustre aux chansons du grand Jacques, en les habillant, parfois trop, de riches sonorités.

Difficile cependant d’égaler le même degré d’émotion que parvenait à atteindre, par la simple accentuation d’un mot, Jacques Brel l’écorché vif. «Brel a une telle force d’interprétation que c’est difficile de s’attaquer à une montagne pareille», a confié Gauvain Sers. Dans La Valse à mille temps, le jeune chanteur déjoue «le piège de tomber dans la pâle copie en voulant surenchérir à tout prix».

«Les arrangements modernes de Larry Klein m’ont aidé à en faire vraiment autre chose», explique-t-il.

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Festival « Les révoltés du monde » : programme hors les murs

Mercredi 10 avril 2019 à 19h

Le Diamant

Queen of pop & L’Homme Droit

Première partie musicale assurée par le pianiste martiniquais Éric Ildefonse virtuose d’un jazz afro-caribéen. Débat suivi d’un verre de l’amitié.

Queen of pop  : La grande chanteuse auteure et compositrice Aretha Franklin nous a quitté en 2018. Un portrait flamboyant sur cette figure majeure de la soul et du gospel par ailleurs militante active du mouvement des droits civiques aux USA.

L’Homme Droit retrace la création en Martinique d’une statue monumentale, réalisée par Claude Cauquil qui rend hommage à Tommie Smith et John Carlos, les deux athlètes américains qui ont levé leurs poings aux JO de 1968 pour dire non à la ségrégation aux États Unis

Saint-Joseph :

Les Souffleurs de mémoire

Les conques de lambi ou « konn lanbi » sont à l’honneur dans Mémoire Vive, avec le documentaire Les souffleurs de Mémoire !

Pierre-Louis Delbois, musicien autodidacte, vieux pêcheur et ancien maçon, est habité par la passion de transmettre le savoir qu’il a hérité des aïeuls et qu’il craint de voir disparaître : celui des « sons de la mer », souffle puissant et grave amplifié par la spirale des coquillages, modulé à l’infini par la main de l’homme, les codes de communication, les rites et les symboles liés à la conque de lambi.

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Poussière(s) : de l’autre côté du miroir

Vendredi 12 & samedi 13 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel & Ysa de Saint-Auret —

« Sous les affabulations les plus invraisemblables perce toujours un fait bien réel : la nécessité pour l’individu de passer d’un état à un autre, d’un âge à un autre et de se former à travers des métamorphoses douloureuses, qui ne prennent fin qu’avec son accession à une vraie maturité »

La jeune Poussière, accablée par un quotidien routinier et étriqué, veut fuir et s’émanciper de la toute puissance d’un père meunier qui souhaite la marier pour éponger ses dettes. Elle possède alors l’élan d’une manifestation spontanée de sa volonté muselée. Mais entre le confort manifeste de sa vie actuelle et ses aspirations de liberté son cœur balance. C’est tout l’enjeu de cette pièce qui se joue sur le courage que mettra l’héroïne à se dégager des contraintes, mais aussi de la relative sécurité que lui offre le respect des traditions. On constate une mise en scène imagée et inventive, où les analogies sont fortes entre le pastel des vêtements de Poussière qui symbolise sa jeunesse et le transat qui reflète le confort dont elle doit s’extraire telle une Cendrillon des temps modernes .

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«  Seulaumonde » : l’urgence de vivre

Mercredi 10 &  jeudi 11 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C

— Par Christian Antourel —

C’est donc à travers trois personnages conçus comme autant d’extensions de lui-même, que Nelson-Rafaell Madel dans ce seul en scène, réussit ce défi de ne parler que d’une voix. Ainsi « Seulaumonde » est l’illustration parfaite de cette poétique d’une esthétique de l’impossible où traquer le vivant pour parler de la mort à moins que ce ne soit l’inverse est une performance qui nous saisit à bras le corps et à l’esprit.

La peur de la mort le perturbe lui qui déjà mort cherche l’inaccessible dialogue avec la Veuve incontournable, afin qu’elle lui permette de manifester ses émotions, ses questionnements, ses besoins, ses craintes et ses anxiétés. Comme si déjouant systématiquement les sortilèges de la mort, il ne se laissait pas capturer vivant, feintait son adversaire, imposait des masques changeants et des expressions passagères d’un portraitiste . Or les trois autoportraits du comédien révèlent la même faculté de ne pas se ressembler, de se montrer tour à tour méditatifs, fiers et révoltés, désespérés sans jamais donner le dernier mot «  mourir n’est rien » chantait Brel, mais partir ?

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« L’artiste et le dire vrai » : osé et captivant

— Par Roland Sabra —

Est-ce le sous titre «  D’après « Le gouvernement de soi et des autres. Le courage de la vérité » de Michel Foucault » qui dissuadé le public de venir goûter et apprécier le cadeau qu’offrait vendredi soir Michel Richard avec son spectacle « L’artiste et le dire vrais » ? Était-ce d’autres programmations, de danse, de cinéma ? Toujours est-il que le public était peu nombreux dans la petite et sympathique salle de l’A’zwell, le théâtre que dirige Lucette Salibur aux Terrevilles de Schoelcher. Tant pis pour les absents. Le montage de texte retenus par Michel Richard est issu dans sa très grande partie des toutes dernières leçons de Michel Foucault entre janvier et mars 1984 avant sa mort, victime du Sida le 25 juin de la même année. Il avait 58 ans. On peut avoir une première idée de la perte en songeant que c’est à cet âge là que Lacan commence à tenir son séminaire.

Beaucoup repèrent deux périodes dans l’œuvre du philosophe, et vont jusqu’à évoquer deux Foucault. Le premier est celui de « L’histoire de la folie », «  Surveiller et punir, » «  les Mots et les choses »etc.

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Festival « Les révoltés du monde » : au jour le jour

Dimanche 7 avril 2019

9h : Table ronde avec les réalisateurs

11h : Au nom du père et des esprits. Séance hommage à Jean-Marie Tjibaou, leader indépendantiste Kanak.

Un an après les Accords de Matignon, Jean-Marie Tjibaou était assassiné à Ouvéa.
Emmanuel est l’un des fils de Jean-Marie Tjibaou, figure politique du nationalisme kanak en Nouvelle-Calédonie. Il est parti sur les traces de son père, en quête d’informations sur cet homme qu’il a si peu connu. Emmanuel a interrogé ceux qui ont côtoyé ce leader d’exception, comparé par certains à Martin Luther King ou à Nelson Mandela. Un portrait qui prend une résonance particulière à quelques jours du référendum d’autodétermination.
Une plongée bouleversante au cœur d’un combat trop peu relaté, grâce au témoignage fort et très émouvant du fils du leader indépendantiste kanak. De nombreuses images d’archives – rares et souvent saisissantes – composent ce documentaire poignant. Un récit souvent déchirant, mais captivant de bout en bout.

14h30 Winnie. Séance hommage à Winnie Madikizela-Mandela

Un documentaire et des controverses!  (Suivre le lien)

Le documentaire « autorisé » de la réalisatrice française Pascale Lamche sur Winnie Madikizela-Mandela a fait couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique du Sud.

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Les jeunes filles de Meru

Festival « Les révoltés du monde » Samedi 06 avril 2019 à 18h Madiana

| Andrea Dorfman| 2018 | 1 h 27 min

Ce documentaire inédit raconte la construction d’une action de justice collective menée par 161 jeunes kényanes victimes de viol.

Au Kenya, une jeune fille sur trois a été victime d’un viol avant ses 18 ans, les investigations de la police sur ces crimes sont plus de l’ordre de l’exception que la règle, créant une culture de l’impunité autour du viol. Une équipe internationale menée par l’avocate canadienne Fiona Sampson et Tumaini Shelter, la responsable de l’ONG Ripple International s’empare de la défense de 160 jeunes filles pour monter une tactique juridique inédite. Elles veulent forcer le gouvernement Kenyan à faire respecter sa constitution et obliger la police à assumer ses responsabilités. La réalisatrice Andrea Dorfman a suivi les jeunes filles de Meru pendant 5 ans. Devant protéger leur identité, elle a filmé avec une grande sensibilité les jeunes filles avec des plans serrés sur les visages, les mains et les pieds en ajouter des moments d’animation très poétiques.

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« Joséphine Baker, première icône noire »

Festival « Les révoltés du monde » Samedi 06 avril 2019 à 20h. Madiana

Chanteuse, danseuse et comédienne : Joséphine Baker avait tous les talents. Adulée en Europe, elle se heurtera au racisme de l’Amérique ségrégationniste, son pays natal. Serti de superbes archives, le récit du destin hors du commun de la première star noire et de ses combats.

La marche pour les droits civiques, à Washington, demeure « le plus beau jour de [sa] vie ». En ce 28 août 1963, vêtue de l’uniforme de la France libre, Joséphine Baker est la seule femme à s’exprimer, aux côtés de Martin Luther King, devant une foule mêlant Blancs et Noirs. Ce discours est l’aboutissement d’une vie de succès mais aussi de brimades et de luttes. Enfant pauvre du Missouri, Joséphine fuit, à 13 ans, la famille de Blancs qui la traite en esclave pour suivre une troupe de théâtre. Après une incursion dans le music-hall à New York, elle saisit au vol la proposition d’un producteur qui monte un spectacle à Paris. Avec son animation et sa plus grande tolérance, la Ville lumière la conquiert.

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Winnie Madikizela-Mandela : un documentaire et des controverses

Festival « Les révoltés du monde » Dimanche 7 avril 2019 à 14h 30. Madiana 

— Par Sabine Cessou —

Le documentaire « autorisé » de la réalisatrice française Pascale Lamche sur Winnie Madikizela-Mandela a fait couler beaucoup d’encre et de salive en Afrique du Sud. Ce film de 84 minutes, récompensé en 2017 au festival de Sundance et diffusé à la télévision sur Arte et en Afrique du Sud une semaine après sa mort, le 2 avril, la présente comme la plus grande des victimes : de l’apartheid, mais aussi d’un certain machisme et de sa propre organisation, l’ANC, qui l’aurait exclue du jeu politique.

Illustré de nombreuses images d’archives et d’une interview exclusive, le film faisait déjà des vagues avant la disparition de l’ex-femme de Nelson Mandela. Non pas parce qu’il avait fait l’objet d’une projection privée à Johannesburg en sa présence et sur invitation de sa famille en 2017. Mais parce que l’un de ses extraits, diffusé sur les réseaux sociaux en Afrique du Sud début mars, donnait sa réponse ultime à Desmond Tutu, qui avait tenté en 1997 en tant que président de la Commission vérité et réconciliation (TRC) de lui extorquer un pardon pour les exactions de sa milice, le Mandela United Football Club (MUFC), dans les années 1980 à Soweto.

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Sauvages, au cœur des zoos humains.

Un film choc… et des images qui choquent

— Par Roland Sabra —

La soirée d’ouverture du Festival International du Film Documentaire de Martinique (FIFDoM?) dont le thème, en cette année  2019, est « Les révoltés du Monde » a fait salle comble à Madiana. Tout le monde n’a pas pu entrer dans la salle pour un voir un film coup de poing.

Le titre en lui-même est une provocation: Sauvages au cœur des zoos humains». Le premier et les deux derniers termes sont inacceptables.

De 1820 à 1940 le système colonial a exhibé des hommes, des femmes et des enfants comme des sauvages, des monstres dans des enclos, des cirques, derrière des grilles dans des expositions universelles ou coloniales, dans de véritables zoos humains. Ils et elles s’appellent Petite Capeline, Fuégienne de Patagonie (Chili actuel), Tambo, Aborigène d’Australie, Moliko, Kali’na de Guyane, Ota Benga, Pygmée du Congo, Marius Kaloïe, Kanak de Nouvelle-Calédonie, Jean Thiam, Wolof du Sénégal. Six parmi les trente-cinq milles montrés comme des bêtes de foire, dans leur «animalité» à un milliard et demi de visiteurs en Europe et en Amérique du Nord.

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« Poussières[s] », de Caroline Stella, m.e.s. Nelson Rafaell Madel

12 & 13 avril 2019 à 19h 30 au T.A.C.

Mise en scène et scénographie Nelson-Rafaell Madel
Avec Damien Dutrait, Paul Nguyen, Caroline Stella, et Nicolas Cloche en alternance avec Brice Perda
Lumières Pierre-Emile Soulié
Musique Nicolas Cloche
Ingénieur son Pierre Tanguy
Collaboration aux costumes et accessoires Celia Canning
Dessin animé Marielle Guyot
Collaboration artistique Sarah Tick

Il était une fois…
Les contes sont un genre merveilleux. Pas uniquement au sens magique du terme. En effet, ils permettent de prendre un personnage, prince vaillant orphelin, fille désargentée mais valeureuse, animal maltraité et rusé ; de le mettre dans des situations périlleuses, rendre visite à sa grand-mère en passant par une sombre forêt, partir en quête d’un lointain trésor oublié ; de placer sur sa route tout un tas d’embûches, si possibles insurmontables, dormir chez un ogre mal luné, être coincé en haut d’une tour sans escalier ; de lui adjoindre un ou deux compagnons de route, chasseur assassin repenti, bonne fée aux pouvoirs limités ; d’éventuellement saupoudrer l’action d’une histoire d’amour, sans que celle-ci soit d’emblée gagnée ; et enfin de mélanger le tout pour voir comment notre héros réagit et s’il passe les épreuves pour arriver à poursuivre sereinement sa route.

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