Catégorie : Arts de la scène

Le Jardin d’Alphonse ou Les Vérités vraies?

— Par Roland Sabra —

La première à Fort-de-France du Jardin d’Alphonse s’est jouée le 15 mai, journée internationale de la famille. Cela ne pouvait mieux tomber. Courtes Lignes connaît bien Didier Caron dont elle a déjà monté « La monnaie de la pièce », « Un vrai bonheur ». Cette comédie, un succès populaire sur le mariage et le remariage  il l’adapte lui-même au cinéma en 2005. Un filon qu’il exploite depuis avec succès puisqu’en 2007 il  propose la suite avec Un vrai bonheur 2. Pourquoi renoncer à une affaire qui marche ? L’auteur se spécialise dans la comédie de mœurs autour des relations de voisinage ( Un pavé dans la cour) ou de travail dans une troupe de théâtre ringarde à souhait (Les Nombrils). A court d’idées il n’hésite pas à refourguer une ancienne pièce sous un nouveau titre. C’est ainsi que Le Jardin d’Alphonse, présentée ici et là comme une création de 2017 n’est en réalité que la reprise d’une pièce créée en 2005 sous l’appellation «  Les Vérités vraies ». Stratégie de marketing qui consiste à présenter sous un nouveau nom un ancien produit.

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Courtes Lignes dans le « Jardin d’Alphonse »

Par Selim Lander

Décourageant.e.s ces sacré.e.s Courtes Lignes. Pour ceux qui l’ignoreraient encore – mais qui en Martinique le pourrait, tant leur renommée y est avérée après des années de tournées triomphales ? – les Courtes Lignes sont des comédiens guadeloupéens spécialistes du Boulevard dans ce qu’il a de meilleur, celui qui fuit la vulgarité et fait rire sans oublier d’émouvoir. Décourageants pour le critique qui ne peut que rendre une fois de plus hommage au talent de cette troupe, celui qu’elle montre en l’occurrence dans le Jardin d’Alphonse de Didier Caron, un huis clos familial (même s’il se passe dans le plein-air d’un jardin) seulement troublé par un couple d’amis « hauts en couleur » (comme dit justement le programme). De cette famille, on ne verra pas l’Alphonse du titre, il en est le grand-père que l’on vient d’enterrer. Il sera donc question d’héritage mais seulement en passant. On s’intéresse plutôt aux secrets de famille, lesquels, comme il se doit au théâtre, finiront par être dévoilés. Pourquoi cette rumeur faisant d’Alphonse un accapareur des biens des juifs sous l’Occupation ? Pourquoi Magali, la petite-fille d’Alphonse est-elle ainsi sur les nerfs et semble tellement en vouloir à Jean-Claude, son père (et fils d’Alphonse) et pourquoi son frère Serge est-il lui aussi sur les nerfs au point de se montrer grossier ?

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Lady Macbeth de Mzensk

Jeudi 16 mai 2019 à 19h Madiana

Opéra de Paris-FRA Cinéma)
Réalisateur : Krzysztof Warlikowski
Acteur(s): Dmitry Ulyanov, Aušrinė Stundytė
Durée 210min
Synopsis :
Du projet initial de Chostakovitch – consacrer une trilogie aux destins tragiques de femmes russes à travers les âges – ne demeura qu’un opéra coup-de-poing : Lady Macbeth de Mzensk. S’il est l’un des puissants ressorts de l’oeuvre, l’intertexte shakespearien est ici bien amer : contrairement à Lady Macbeth, Katerina Ismailova – qui, dans la Russie profonde du XIXe siècle, tombe amoureuse d’un employé de son mari et sera finalement acculée au suicide – est moins manipulatrice que victime d’une société violente et patriarcale. Krzysztof Warlikowski libère aujourd’hui la force de subversion de cette oeuvre brûlante et scandaleuse, qui a marqué les premières années de l’Opéra Bastille.

La presse en parle :
Olyrix par Charles Arden

Warlikowski balance ses porcs : Triomphale Lady Macbeth de Mzensk à BastilleLady Macbeth du district de Mzensk, opéra créé en 1934 par Dmitri Chostakovitch, triomphe à l’Opéra national de Paris dans une nouvelle production placée par Krzysztof Warlikowski dans un abattoir.

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« Abeilles », de Gilles Granouillet, m.e.s. de Magali Léris

Jeudi 16 mai 2019 à 20h Tropiques-Atrium

Au début de cette histoire, un banal déjeuner entre un père et son fils, perchés haut sur les falaises, face à la mer. On entend le bruit des abeilles qui butinent dans un creux de la roche. Le père a travaillé là avant, qu’il dit. Il allait chercher le miel par kilos pour gagner sa vie, pour nourrir ses enfants. Aujourd’hui, le père ne travaille plus et c’est son fils qui goûte à l’indépendance financière et à une certaine forme de reconnaissance sociale. Aujourd’hui, le père lui en veut parce qu’il a acheté un cadeau trop coûteux à sa soeur pour son anniversaire. Lui n’a pas les moyens. Alors il réagit, il sur-réagit et tout bascule. Une violente dispute éclate, elle ira loin : le fils disparaît.

Dans une succession de scènes ancrées dans la banalité de la vie de tous les jours, Abeilles nous entraîne dans les méandres des relations parents-adolescents. Dans l’intimité du foyer restent le père, la mère, la fille mais aussi le spectre d’un pays quitté il y a bien longtemps et d’un bonheur oublié.

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Chucho Valdés de retour 18 ans plus tard en Martinique

 Le 15 mai 2019 à 20h –  Tropiques-Atrium

Lauréat de six prix GRAMMY® et de trois prix Latin GRAMMY®, le pianiste, compositeur et arrangeur cubain Chucho Valdés est la figure la plus influente du jazz moderne afro-cubain.

Interprète protéiforme, aussi à l’aise à jouer en solo que dans de petits et grands ensembles, son dernier projet, Jazz Batá 2, est une œuvre exceptionnelle dans laquelle il revisite une idée qu’il avait explorée pour la première fois en 1972: un trio piano-jazz mettant en scène des tambours batá. du jeu de pièges conventionnel. Les batá sont les tambours sacrés en forme de sablier utilisés dans la musique rituelle de la religion yoruba, mieux connue sous le nom de Santeria. Sorti le 16 novembre 2018, Jazz Batá 2 marque les débuts de Chucho sur Mack Avenue Records.

Quelques jours plus tôt, le 13 novembre, Chucho avait reçu un prix d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations décerné par l’Académie latine des arts et des sciences de l’enregistrement lors d’une cérémonie qui s’est déroulée pendant la semaine du GRAMMY en latin à Las Vegas. Chucho a également été intronisé au Panthéon des auteurs et compositeurs latins et a reçu un prix d’excellence du DC Jazz Festival, son nom rejoignant une liste prestigieuse comprenant Kenny Barron, James Moody, Ellis Marsalis, George Wein et Dave Brubeck.

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« Sergio et Sergeï » & « Arythmie »

Sergio et Sergeï — Arythmie

— par Janine Bailly —

Les séances VO de Madiana n’ont qu’un défaut, celui de présenter un film sur une ou deux séances seulement, de sorte que si vous souffrez ces soirs-là d’un quelconque empêchement, vous vous voyez privés de projections particulièrement intéressantes… Entre les deux œuvres vues cette semaine, il était facile de faire un lien, et les programmer l’une après l’autre était une bonne idée, l’Union soviétique devenue Russie étant une de leur composantes communes.

Pour Sergio et Sergeï, Ernesto Daranas, réalisateur et scénariste cubain, s’est inspiré d’une histoire vraie, à partir de laquelle il a bâti, entre sérieux et humour de bon aloi, une fiction qui se déroule dans ces quartiers de La Havane où des immeubles délabrés, autrefois plus flamboyants, abritaient des familles extraordinairement courageuses en ces temps dits de « période spéciale ». On y vivait  en partie sur les terrasses, établissant d’une maison à l’autre des liens d’amitié et d’entraide. Le metteur en scène fait lui-même le point sur le thème traité : « C’est vrai que plusieurs radioamateurs ont contacté différentes stations spatiales et qu’un équipage soviétique a vécu la transition de l’URSS vers la Russie dans l’espace. 

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« The Dead Don’t Die »; film présenté en ouverture du Festival de Cannes 2019

Mardi 14 mai 2019 à 19h 30 V.O. Madiana

De Jim Jarmusch
Avec Bill Murray, Adam Driver, Chloë Sevigny
Genres Comédie, Epouvante-horreur
Nationalité américain

Synopsis :
Dans la sereine petite ville de Centerville, quelque chose cloche. La lune est omniprésente dans le ciel, la lumière du jour se manifeste à des horaires imprévisibles et les animaux commencent à avoir des comportements inhabituels. Personne ne sait vraiment pourquoi. Les nouvelles sont effrayantes et les scientifiques sont inquiets. Mais personne ne pouvait prévoir l’évènement le plus étrange et dangereux qui allait s’abattre sur Centerville : THE DEAD DON’T DIE – les morts sortent de leurs tombes et s’attaquent sauvagement aux vivants pour s’en nourrir. La bataille pour la survie commence pour les habitants de la ville.

C’est avec la projection en Compétition du nouveau long métrage de Jim Jarmusch, The Dead Don’t Die, que s’ouvrira le 72e Festival International du Film. Mardi 14 mai, sur l’écran du Grand Théâtre Lumière, le film du réalisateur et scénariste américain sera le premier à concourir pour la Palme d’or.

La nouvelle incursion du cinéaste indépendant dans le film de genre (après Dead Man et le western, Ghost Dog et le film de samouraïs, Only Lovers Left Alive et le film de vampires) promet: « un casting à réveiller les morts ».

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L’Œil Du Doc, quatrième édition

Les élèves de l’île ont présenté le 13 mai 2019 le résultat de leur travaux réalisés dans le cadre de la quatrième édition de l’œil  du doc.

L’Œil Du Doc est une résidence d’ateliers de découverte et de réalisation de films documentaires dans plusieurs villes de Martinique.

L’Oeil Du Doc s’adresse à des classes de collèges et lycées, pour des jeunes en manque d’accessibilité à une culture audiovisuelle, en difficultés et face à une absence d’établissements culturels de type cinémathèque, ciné-clubs…
 
Il bénéficie à environ 130 collégiens et lycéens de Martinique, habitant en zone rurale ou sensible, pour certains en lycée professionnel et agricole.
 
Les ateliers proposent aux élèves d’apprendre à décoder une image et à en fabriquer une pour que, en passant de consommateur à acteur, ils deviennent des citoyens actifs et concernés par le monde dans lequel ils évoluent.
 
Le documentaire accompagne le développement de l’esprit critique et c’est un outil transversal dans lequel toutes les disciplines peuvent se retrouver.
 
Le projet est ainsi l’occasion, dans un cadre éducatif et en lien avec les professeurs, de mêler les savoirs à la croisée de plusieurs matières (histoire, géographie, français, langues, sciences…).

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« Manmzèl Julie »

Le 19 mai 2019 au Lorrain

Le Lorrain accueille la pièce de théâtre Manmzèl Julie , variation caribéenne d’après l’œuvre de Strindberg par Jean-Durosier DESRIVIÈRES le 19 mai à 16h au Centre culturel du Lorrain

Lire la critique de Madinin’Art :« Manmzèl Julie » de Durosier Desrivières, m.e.s. Deluge — Par Roland Sabra —

SYNOPSIS :
Dans un coin de la Caraibe, c’est la nuit de la Saint-Jean, la fête des innocents, qui correspond sans doute à une autre fête. La cuisine de la propriété du Vénérable Maître Auguste se transforme, au cours de cette nuit, en une scène où se déroule de multiples jeux de manipulation avec un trio infernal : Julie, jeune mulâtresse, la fille du Maître, qui s’encanaille avec ses domestiques, notamment Jean, le major d’homme nègre, très ambitieux, plus aristocrate que sa jeune maîtresse qui cherche à le séduire Christine, la cuisinière, la négresse, fiancée de Jean, qui se débat dans les mailles du mysticisme et du bovarysme ambiants, et des intrigues amoureuses entre son fiancé et Manmzèl Julie. L’alcool, la musique, la danse, les faux rires, des « mauvais airs, des esprits vaudous et des maladresses réunis, semblent créer une atmosphère propice à une tragédie qu’aucun des protagonistes ne voient venir..

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Le Molière du déshonneur, à l’unanimité du jury, revient à …

Le texte intégral de la déclaration des Gilets Jaunes et Intermittents qui ont interrompu la cérémonie des Molières ce 13 Mai :

« Mesdames messieurs, Bonsoir,
C’est avec une conviction acharnée que nous, gilets jaunes, intermittentes, intermittents, chômeuses, chômeurs, précaires, tenions à être présentes et présents ce soir, et que nous avons ainsi tout fait pour parvenir jusqu’à vous.
En effet, dans ces temps incertains, il devient de plus en plus difficile de vivre décemment de son art ou de son savoir-faire, et de bénéficier du chômage quand nous n’avons pas d’emploi. Et il y a quelques mois, notre gouvernement nous a annoncé sa volonté de faire encore quatre milliards d’euros d’économie sur notre dos, nous peignant dès lors un avenir encore plus incertain et miséreux.
C’est pour ces raisons que nous désirions viscéralement participer à cette cérémonie pour, nous aussi, décerner deux prix spéciaux. Deux Molières : un digne Molière d’honneur aux oublié·e·s de nos cérémonies officielles et un bien triste Molière de déshonneur.

D’abord notre Molière d’honneur.
Nous voudrions que celui-ci s’adresse aux très nombreuses et nombreux techniciennes, techniciens et artistes qui ne parviennent pas à bénéficier du régime de l’intermittence ou qui le perdront dans quelques mois.

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Molières 2019: le palmarès

La cérémonie qui a débuté à 20h, a été interrompue par des Gilets Jaunes et a pris du retard. La retransmission en différée a démarré à 22h45 sur France 2.

C’est Alex Vizorek, sur scène en ce moment avec Pierre et le loup, qui a été  chargé de donner du rythme et de la bonne humeur à cette soirée de remise de prix. Dans cet exercice périlleux il succèdait à Nicolas Bedos qui a officié plusieurs année avec talent, Alex Lutz et Zabou Breitman. « Je sais je n’étais pas le premier choix, je suis un peu le François Hollande de la présentation » s’est exclamé Vizorek, avant d’ajouter « une année sans Alexis Michalik, c’est comme des élections russes sans Poutine ! »  

Notre coup de coeur du festival d’Avignon 2018, La Machine de Turing de Benoit Solès est le grand gagnant de la soirée avec 4 Molières : Molière du Théâtre privé, Molière de l’auteur francophone et Molière du comédien dans un specacle de Théâtre privé pour Benoit Solès, Molière de la mise en scène pour Tristant Petitgirard. 

Déception en revanche pour un autre grand favoris.

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« Alienation(s) », au MACT’e, en avant-goût du Festival Théâtre Cap Excellence.

— Par Scralett Jesus —

Ce jeudi 9 mai, deux représentations de la pièce écrite, mise en scène et interprétée par Françoise Dô sont programmées, l’une étant destinée en matinée aux scolaires. Il revient donc à la Martinique d’annoncer l’ouverture du Festival Théâtre Cap Excellence prévue pour le lendemain. La salle est pleine. Dans le cadre de la tournée CEDAC de Tropiques-Atrium, la pièce, qui avait déjà été à l’affiche de L’Artchipel scène nationale, à Basse-Terre, le 18 novembre 2018, a été programmée conjointement le 7 mai, au Moule et le 10 mai, à Baie-Mahault.

La photo d’illustration est de Blind Larcher 

Est-ce la raison pour laquelle le jeu de la comédienne nous donne l’impression d’une certaine lassitude ? Françoise Dô consacre son énergie à une nouvelle pièce dont elle est également l’auteur(e) « A Parté ». « Aliénation(s) » est déjà, en quelque sorte, de l’histoire ancienne. A partir d’une nouvelle, intitulée « Aliénation noire », Françoise Dô, lauréate du concours d’émergence jeunes artistes « En avant la création », avait bénéficié à Fort-de-France d’une résidence d’artiste à Tropique Atrium scène nationale de décembre 2016 à janvier 2017.

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« Wakanda » de Djenm Compagnie

Les17-18-19 mai 2019 / 16h & 18h Espace Wopso à Fort-de-France

à partir de 6 ans 15€/10€
Remontez les premiers temps du royaume du Wakanda et découvrez les aventures extraordinaires de ses habitants.Notamment : Ogoun le forgeron, Tjalla le chat, Djambo le sorcier, Boto le lapin ou encore Tsingélé le danseur.

Pour sa première, Djenm Compagnie propose un spectacle jeune public qui mêle le conte, le théâtre, le chant, la danses et les percussions africaines.

Gilles Jobello, comédien-conteur, originaire de la Martinique. Il compte 20 années d’expériences dans le domaine théâtral. Il a été chargé de mission au Théâtre Nouvelle Génération de Lyon, il est titulaire d’un master en arts de la scène.

Hèlène Gusto, percussionniste-chanteuse, originaire de la Martinique. Elle compte 20 années d’expériences dans le domaine musical et artistique. Elle est aussi marionnettiste et responsable d’une web tv.

► Espace Wopso 31 Route de l’Union – Didier / FDF

► Infos 0596 79 84 24 / 0696 41 62 10

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Pinter : l’important n’est pas ce qui se dit, mais ce qui n’est pas dit.

À propos de « Sept pièces courtes », par la Cie des « Buv’Art »

— Par Roland Sabra —

C’est un choix courageux qu’a fait la Compagnie des « Buv’Art » en présentant sept (+1?) courtes pièces de Pinter dans le cadre du Festival de Th éâtre Amateur 2019. Comme le souligne Janine Bailly dans Madinin’Art, dans l’univers de Pinter l’important n’est pas ce qui est dit mais ce qui est tu et plus précisément dans l’écart entre ce qui est dit d’ un locuteur et ce qui est entendu d’un destinataire. Encore une fois : le Réel toujours est chape. L’impossible à dire de la jouissance. De part et d’autre. A naître dans un «bain de langage»(Lacan) structuré, organisé et déjà là le sujet ne peut que s’y inscrire que divisé. Quelque chose de sa Vérité (celle de son désir, d’être un sujet désirant) lui échappera toujours. Et le silence est un dire, en témoigne leur importance dans le théâtre de Pinter· Ses personnages ne refusent pas de communiquer, ne se réfugient pas dans des dialogues de sourds pour éviter de regarder la réalité, celle du registre de l’Imaginaire, en face.

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« Le Jardin d’Alphonse », de Didier Caron

Les 15,16,17 mai à 19h 30, le 18 mai à 15h 30 et 20h 00 au T.A.C.

Association Courtes Lignes :

« Le Jardin d’Alphonse »

Comédie de Didier CARON

Après la disparition du vieil Alphonse, les amis proches, la famille recomposée de son fils et un couple d’amis très proche se retrouvent dans le jardin de sa maison pour déjeuner. Le temps est doux près des hortensias, sous le pin parasol, mais l’atmosphère va devenir électrique. Les petits et grands secrets vont alors éclater dans le jardin d’Alphonse. Règlements de compte, à ne pas livrer en public, et vérités, que l’on tait habituellement, vont vite fuser.
Une comédie où toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire … à vous de voir !

Lire les comptes rendus de Madinin’Art

L’auteur :

Didier Caron commence dans la vie comme employé de banque, puis décide de devenir comédien. Dans la série « Blague à part », il joue le fameux Robert Bineau.

Il écrit aussi des pièces à succès: « Un vrai bonheur », qu’il tourne pour le cinéma, « L’Huitre », « Un pavé dans la cour »… Avec Dominique Deschamps, il signe une adaptation pour la scène de « Sur la route de Madison » que jouent Alain Delon et Mireille Darc.

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Festival de théâtre amateur, première mi-temps : des forces et des faiblesses

— par Janine Bailly —

Deux semaines déjà, pour cette Douzième Rencontre de Théâtre Amateur au Théâtre Aimé Césaire, deux spectacles dissemblables, et qui ont cependant en commun de nous peindre les vices, les travers et les failles de la société des hommes, que cela soit au dix-septième ou au vingtième siècle, en France ou au Royaume-Uni. Un voyage enrichissant dans les textes, de Molière à Pinter, d’autrefois à maintenant. À la redécouverte de l’avant-dernière pièce de Molière, Les Femmes savantes, où nous entraînent avec une belle énergie « Les Comédiens » de Julie Mauduech. À la découverte de Sept pièces courtes de Harold Pinter, à laquelle nous convie la troupe des « Buv’Art » sous la houlette éclairée de Laurence Aurry. 

Le grand mérite du spectacle donné par Les Comédiens est de nous avoir fait entendre de façon généralement claire et audible des alexandrins, chose assez rare il faut le dire sur les scènes de Martinique. S’est vue ainsi confortée l’idée que les comédies de Molière, quels qu’en soient les choix de mise en scène, de scénographie et de costume, sont bien intemporelles, et toujours génératrices de rires autant que de réflexion.

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« Le Sacrifice », un film de Andreï Tarkovski

Mercredi 15 mai 2019 à 19h 30 Madiana V.O.

Avec Erland Josephson, Susan Fleetwood, Valérie Mairesse
Genre Drame
Nationalités suédois, français

Synopsis:
(Exceptionnellement, le synopsis qui suit couvre tout le film car il est, à mon avis, préférable de le connaitre avant de voir de film) Ex-comédien célèbre, Alexandre s’est retiré avec sa famille pour vivre isolé sur une île au large des côtes suédoises. Le jour de son anniversaire, une guerre nucléaire mondiale est déclenchée. Alexandre fait le vœu à Dieu de renoncer à ce qui lui est le plus cher et de ne plus prononcer une parole si tout redevient comme avant. Le facteur, passionné des phénomènes paranormaux, lui conseille d’aller chez sa voisine qui est un peu sorcière (ou un ange, au choix) et qui saura exaucer son vœu. C’est le cas. Il détruit alors sa maison et sacrifie sa liberté… Le Sacrifice est l’ultime film d’Andrei Tarkovski qui décèdera hélas quelques mois plus tard. Il s’agit d’une longue parabole dont plusieurs aspects restent assez obscurs. Le premier tiers (avant le passage des bombardiers) m’a personnellement le plus enchanté : de longs monologues d’Alexandre qui s’interroge sur sa vie et son rapport à la société.

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« Brûlez Molière! » de Jacques Malaterre

Lundi 13 mai 2019 à 21h 15 sur France2

France 2 proposera une soirée spéciale le lundi 13 mai 2019 : la cérémonie animée par Alex Vizorek et retransmise en léger différé sera précédée d’une fiction. « Brûlez Molière! » de Jacques Malaterre, avec Dimitri Storoge.

Docu-fiction Fr. 2018 – 1h30. Avec Dimitri Storoge, Jules Pelissier, Agathe de La Boulaye
Brûlez Molière ! est une fiction documentée écrite à partir des derniers travaux d’historiens français spécialistes de la vie et de l’oeuvre de Molière.
Synopsis : 1664, Molière joue pour la première fois le « Tartuffe » devant le Roi et sa cour. Face à cette comédie qui ridiculise les dévots, l’Eglise catholique demande au souverain de l’interdire. Soucieux de ses intérêts politiques, Louis XIV accepte. Dès lors, de 1664 à 1669, Molière, libertin affiché, va se battre pour obtenir le droit de rejouer sa comédie. On le traite de « Diable » et les religieux le condamnent au bûcher ! Fervent défenseur de la libre pensée, il refuse de céder à ces menaces et, au risque de tout perdre, fera l’impossible pour défendre sa liberté de pouvoir rire de tout.

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« Cœurs en chœurs », concert lyrique & instrumental à l’église du Sacré Cœur de Balata

Dimanche 19 mai à 17h30, entrée libre à la générosité du public

Pascal Siankowski donnera un concert exceptionnel qui réunira le Chœur Émeraude placé sous la direction d’ E.Paulin, l’Ensemble QCM (flûte, violon, alto, violoncelle) créé en 2013 par Mme C.Laudarin, renforcé pour l’évènement par un hautbois, deux violoncelles, et un trio de guitares classiques. Seront également présents le contre-ténor Alix Pétris, fraîchement lauréat lyrique des Voix Outre-Mer (2019) et le jeune violoniste martiniquais Thomas Raso.
Cette manifestation, placée sous la direction artistique du guitariste-compositeur Pascal Siankowski, proposera un programme original et éclectique qui couvrira plus de trois siècles de répertoire. De la Renaissance anglaise aux airs sacrés de Vivaldi, du sublissime concerto pour hautbois de Marcello ( une première en Martinique) au divin Mozart. Ce concert de solidarité offrira deux créations de Pascal Siankowski, « Libre désormais » – « Le rapt de Ganymède ». Installé sur « l’île aux fleurs » depuis plus de vingt ans, et dont les œuvres rayonnent aujourd’hui dans le monde (pour ne citer que son Stabat Mater Dolorosa, son Requiem pour un Monde meilleur), Pascal Siankowski signe cette année 101 titres.

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« Sergio y Sergei », un film de Ernesto Daranas

Jeudi 9 mais 2019 à 19h 30 Madiana V.O.

De Ernesto Daranas
Avec Tomás Cao, Héctor Noas, Ron Perlman
Genre Comédie
Nationalités cubain, américain

Synopsis:
1991 : la Guerre froide est terminée, l’URSS s’écroule. Sergeï, un cosmonaute russe reste coincé dans l’espace, oublié par les Soviétiques qui ont bien d’autres soucis sur Terre… À Cuba, à l’aide d’une fréquence radio, Sergio entre en contact par hasard avec Sergeï et va tout mettre en œuvre pour le ramener sur terre. Mais sans le savoir, Sergio est sur écoute et espionné…

La presse en parle :

Femme Actuelle par Sabrina Nadjar
L’histoire se base sur des faits réels… en y ajoutant une dose d’humour, de pure fantaisie, et le plaisir de s’échapper un peu sur les terrasses de La Havane.

Le Journal du Dimanche par Baptiste Thion
Un film modeste, tendre et gentiment loufoque.

Le Nouvel Observateur par Xavier Leherpeur
Une satire mélancolique, qui montre les conditions de vie à Cuba dans les années 1990, entre précarité et débrouillardise. Seul regret : que la mise en scène n’insiste pas plus sur la dimension absurde de l’histoire.

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« Les Buv’Art » présentent Sept pièces courtes d’Harold Pinter

Les 9, 10 et 11 mai à 19h 30 au T.A.C.

— Par Christian Antourel —

Si Harold Pinter est l’un des auteurs contemporains les plus joués dans le monde, c’est d’abord parce qu’il s’est toujours engagé contre toute forme de tyrannie et d’oppression et à toujours pris parti pour la défense de la liberté. Mais c’est aussi pour la finesse du regard qu’il porte sur les difficultés des rapports humains. A travers ces courtes pièces et des textes Pinteriens qui ne livrent jamais directement leurs intentions, le spectateur plonge au milieu de tranches de vie où s’enchainent et se déchainent des portraits corrosifs et sans concession du monde du travail, du couple, de l’amitié et du pouvoir . Un mélange savoureux de styles et de couleurs pour rire, s’émouvoir et s’interroger sur le devenir de notre société, voilà la caractéristique essentielle de son œuvre qualifiée de «  théâtre de la menace. » L’incursion d’une agressivité latente dans la banalité du quotidien, traduite par des dialogues anodins qui l’apparentent au théâtre de l’absurde, crée une tension déstabilisante. Tout est drôle, le plus grand sérieux est drôle ; la tragédie même est drôle.

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 » Jénès Débwouya – Jeunes débrouillard.e.s « 

Écrit et réalisé par Joris Arnolin, et produit par Limyè Films avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Ce film indépendant est actuellement en recherche de financement et vous pouvez le soutenir au lien suivant : https://fr.ulule.com/jenes/

Synopsis :
Qu’est-ce donc qu’être « jeune » et « antillais.e » à l’aube du IIIème millénaire ? Nous tenterons de répondre à cette question à travers les réflexions de jeunes antillais, de spécialistes, et d’une jeune débrouillarde surnommée Madikera.

Note d’intention par Joris Arnolin
Assistée, sacrifiée, violente, perdue… sont autant d’adjectifs négatifs associés à la « jeunesse » plus souvent que rarement dans nos médias nationaux. Les jeunes de la Martinique et de la Guadeloupe, petites îles françaises de la Caraïbe, ne dérogent pas à cette règle.
Étant moi même un réalisateur jeune et martiniquais, j’ai eu à coeur de montrer une autre face de la jeunesse de mon île, cette jeunesse débrouillarde et motivée que je connais, cette génération de travailleurs, d’étudiants, et de chercheurs. Comme beaucoup d’autres jeunes j’ai eu parfois envie de partir dans un autre pays pour m’épanouir.

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Danser, jouer et relier les mondes

— Par Marina Da Silva —
Pour Hocine Chabira, qui en a pris la direction en 2017, l’ouverture du Festival Passages aux pays africains et caraïbéens va de soi « parce qu’avant qu’une partie de la population devienne blanche, nous avons tous été noirs ». C’est aussi une posture anti-Trump, alors les artistes invités viennent d’Afrique du Sud, du Burkina Faso, des Caraïbes, du Congo-Brazzaville, d’Éthiopie et aussi d’Irak, de Syrie, de Turquie et d’Europe. Le metteur en scène irakien Haythem Abderrazak a pu franchir la zone d’embargo, toujours à l’œuvre en matière de création, et présente la Maladie du Machrek, une adaptation d’Horace de Heiner Müller qu’il joue en tous terrains – Erbil, Bagdad, Redeyef en Tunisie, aujourd’hui à Metz, puis à Besançon. Avec ses comédiens irakiens rompus à un théâtre physique et total, il s’immerge avec des amateurs pour transposer le conflit entre les Horaces et les Curiaces dans la guerre irakienne qui a suivi le renversement de Saddam Hussein, où s’entre-déchirent Kurdes, chiites et sunnites, sous le regard satisfait des Américains.
l’univers ouaté de Leila va virer au cauchemar

Sur la Syrie, il ne faut pas manquer X-Adra, où d’ex-prisonnières jouent leurs propres témoignages de captivité et de torture dans la terrible prison de Damas pour avoir participé aux manifestations qui voulaient la chute de Bachar Al Assad.

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« Au nom du père » ou les formes élémentaires de l’obéissance

— Par Anna Garzetta —

Création de la compagnie Art&Fact

Chorégraphie Jean-Hugues Mirédin. Interprètes : Astrid Mercier, Alexandra Déglise, Emilie Alves De Puga, Lindy Callegari, Ricardo Miranda, Laurent Troudart. Lumière Viviane Vermignon

A Tropiques-Atrium ce vendredi 5 avril, la salle Frantz Fanon est presque comble. Les premières minutes de la scène initiale d’Au nom du père instillent une inquiétude sourde née du silence et de l’obscurité qui pèsent sur le plateau au décor dépouillé. Seuls pendent du plafond deux branches ascétiques comme des bois de cerfs. Pelotonnée à terre, la danseuse Emilie Alves De Puga ramène incessamment sous elle ses jambes comme mues d’elles-mêmes. Le corps obéit sous son contrôle et sous la surveillance du groupe de danseurs qui l’observe. Puis la danseuse se lève, s’avance déterminée vers un micro placé en bord de scène et lance aux spectateurs des nouvelles catastrophiques. Par les gestes à la fois caressants et autoritaires des autres danseurs, elle est vite ramenée hors de portée du micro, liberté d’expression muselée par un collectif d’individus auquel elle va finalement, après plusieurs tentatives d’échappées, se conformer.

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