Catégorie : Arts de la scène

Avignon 2019 : récapitulatif des comptes rendus

Le festival à l’heure des bilans

Le « IN » : faire mentir les fatalités

La 73e édition du Festival d’Avignon s’est achevée pour les spectateurs dans la nuit du 23 au 24 juillet, célébrant d’une certaine manière en aînée les 60 ans du ministère de la Culture, cette utopie réaliste d’un accès égalitaire aux œuvres. Il faudra encore quelques jours à l’équipe du Festival d’Avignon pour terminer, démonter, entretenir, ranger ce grand théâtre. Les histoires individuelles ont raconté la grande Histoire, les spectacles ont dialogué de l’un à l’autre, esthétiquement comme politiquement, dessinant une dramaturgie de la programmation. Des triomphes du Brésil, de Chine, de Russie, de France ou de Grande Bretagne, ont soulevé les salles et nous avons accompagné de nouvelles générations d’artistes accueillis par les spectateurs avec une curiosité passionnée, faisant une fois encore du Festival d’Avignon ce carrefour unique de productions légendaires et d’annonces de demain. Ce public d’Avignon, multiple, divers, fervent, fidèle, exigeant, militant aussi, était présent pour les spectacles comme pour les rencontres, revendiquant le plaisir sérieux de partager la recherche, l’engagement, l’histoire, le sens.

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La 9ème Jazz Night de Foyal entre passion et mélancolie

— Par Roland Sabra —

La pluie n’est venue jouer sa partition qu’au troisième set et sur un mode mineur. Spirit House, le groupe fondé il y a cinq ans autour de Jean-Claude Montredon et Jon Handelsman deux copains de plus de vingt ans, inaugurait la soirée. Autour d’eux il y a Jobic Le Masson, Raymond Dombé et Mark Sims. C’est à Paris, bien sûr qu’ils opèrent le plus souvent. De l’historique Caveau de la Huchette à l’alternatif New Morning en passant par le mythique Sunset-Sunside de la rue des Lombards sans oublier l’ancien Petit Journal Montparnasse rebaptisé Jazz Café Montparnasse et bien d’autres encore,  la ville qui fut la capitale du jazz au siècle dernier a encore de beaux restes. Le registre de Spirit House est à une incitation au voyage entre balade urbaine, déambulation nocturne, course accélérée, vol suspendu et accélération vertigineuse. A la batterie Jean-Claude Montredon, l’enfant du pays était à l’honneur, dans un joli dialogue avec le leader du groupe Jon Handelsman au saxo ténor et à la flûte traversière. Face aux envolées de braises pianistiques de Jobic Le Masson il y a, et c’est tant mieux, le flegme apaisant et régulateur du bassiste Raymond Dombé.

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Avignon 2019. « Outside » de Kirill Serebrennikov : dramaturgie scénographie et m e s.

— Par Dominique Daeschler —

Kirill Serebrennikov impressionné par les photos de nu du photographe chinois Ren Hang, y voyant une poétique liée à une culture et découvrant ses écrits, décide de le rencontrer avec l’envie de bâtir un projet ensemble. Hang se suicide avant. Serebrennikov empoigne alors ses mots, ses images et fait Outside.
Nous voilà entraînés dans une surimpression de scènes et d’images pour dire que l’art n’est pas une tour d’ivoire, que l’artiste est témoin de son temps, « mouillé » qu’il le veuille ou non et surtout pas politiquement correct. Des liens se tissent : pluridisciplinaires, multiculturels. Les hommes nus de Hang rencontrent les perquisitions et les interrogatoires russes. Pour fuir tout totalitarisme la liberté est débordante, désordre et provocation qu’il s’agisse de sexe, de genre, de pensée. … « Il est interdit d’interdire », il faut fuir la dépression, l’invitation au suicide. Alors tout se bouscule : un couple marche sur un toit, une chanteuse chinoise devient sirène puis enfile une tête de cochon. Des hommes et des femmes nus se couvrent de fleurs : statues, croix, tombes ? Une petite boule verte -qui nous rappelle l’homme vert de Cetelem- traverse le plateau.

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Avignon 2019. « Le reste vous le connaissez par le cinéma » de Martin Crimp, m.e.s. de Daniel Jeanneteau.

— Par Dominique Daeschler —

Le texte de Martin Crimp reprend la trame singulière des Phéniciennes d’Euripide. Trame singulière car Euripide soumet le mythe fondateur (Œdipe) à la parodie, au jeu, orchestre avec malice et critique les aventures de ces héros grecs, les soumet « à la question » par le biais d’un chœur de « filles » omniprésent et omnipotent. Ces filles d’aujourd’hui, étudiantes ou dans la vie active, brillamment conduite par la déjantée et gouailleuse Elsa Guedj, ne sont rien moins que ces Phéniciennes, femmes d’Orient, migrantes avant la lettre. En pleine guerre du Péloponnèse qui entraînera la décadence de la Grèce, ce sont des femmes qui parlent et qui s’opposent. Crimp fait de ce chœur l’axe de la représentation.

Dans une salle de classe désaffectée, au mobilier renversé, les filles exhument et convoquent tous les personnages, les interrogent, les interrompent, les confessent, changent leur destin. Quel héritage ! Défilent la vacuité de la recherche du pouvoir (Empédocle et Polynice), la responsabilité d’Œdipe (une sorte de péché originel), l’impossibilité de l’effacement et de la réunion (Jocaste) etc.…Dans les mots d’aujourd’hui des filles, des liens se font avec le présent.

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Avignon 2019. « La Brèche » de Naomi Wallace, m.e.s. de Tommy Milliot. 

— Par Dominique Daeschler —

Ils sont quatre adolescents qui se réunissent dans un sous-sol de banlieue aux USA. Deux milieux s’affrontent : deux nantis et deux prolos. Déjà des jeux de pouvoir, des défis, des serments et des paris. Jude, la révoltée, sœur d’Acton petit frère protégé par les fils de famille Frayne et Hoke, en est l’enjeu. Les voilà grands, se retrouvant à l’enterrement d’Acton qui s’est suicidé ne supportant pas sa lâcheté qui a permis le viol de sa sœur par les deux autres. Deux équipes d’acteurs au jeu vif font le va et vient entre ces deux époques. Sur une simple dalle de béton, l’espace étant délimité par une lumière vive ou un noir qui appelle le vide, les mots traversent les corps, les déconstruisent dans leurs mensonges, leur rationalité leur bonne conscience ou leur remords. Tous ont triché et le plus faible a trinqué. Deux dénonciations fortes : le viol lié à la présence de substances pharmaceutiques pose la question du consentement, le fossé entre les classes sociales crée une inégalité et donne une lecture de l’Amérique d’aujourd’hui.

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Avignon 2019. « Qui a peur de Virginia Woolf ? » d’Edward Albee, m.e.s. de Panchika Velez.

— Par Dominique Daeschler —
Voilà un spectacle bien huilé qui roule tout seul avec le plaisir de retrouver de vrais dialogues (oui, on l’avoue), des retournements de situations, un décor qui fonctionne dans son classicisme absolu et ses répartitions d’entrée-sortie de cour à jardin. Pépère ? Le duel à fleuret moucheté Martha- George l’en empêche : voilà deux comédiens toniques qui derrière le cynisme laissent éclater leur douleur (la perte du fils) tout en buvant sans modération. Ils entraînent dans la danse les jeunes Nick et Honey qui finiront par se mettre au diapason (excellents acteurs eux aussi). Jeu de dupes et jeu de rôles. La mise en scène et la direction d’acteurs frôlent parfois le boulevard comme pour donner une ambiguïté supplémentaire ce qui retentit habilement sur la joute oratoire. Un seul regret, le choix d’un jeu trop hystérisé pour Martha ce qui renforce la maitrise de George. A quelque chose malheur est bon.
D.D.

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Avignon 2019. « Ava, la dame en verte ». de Pavlata et 0. Bernard. m.e.s. d’Alexandre Pavlata.

— Par Dominique Daeschler —
Totalement allumée, Ava : râlant d’être trop belle et multipliant les poses lascives, elle ne veut plus être uniquement cet objet de désir qu’elle provoque pourtant. Ava a un univers : trapéziste, acrobate, chanteuse, fakir c’est une femme orchestre qui maitrise le rire avec humour et dérision (les bouts d’essai de cinéma). Elle joue. Drôle et sensuelle ce n’est pas incompatible, le comique au cirque n’est pas l’apanage de l’homme, le clown ne se décline pas qu’au masculin. Ava est brillante et a du mal à trouver chaussure à son pied : c’est aussi souvent comme ça dans la vraie vie. Pourquoi n’arrive-t-on pas à croire qu’elle nous permet de décliner une image différente du clown en introduisant sa féminité ? Question des auteurs et du cirque actuel que ne pose pas le spectateur car elle introduit un univers poétique qu’elle conduit avec le panache d’un Cyrano. La fin, comme une pirouette est trop convenue c’est dommage car Orianne Bernard, en vraie circassienne, assure de bout en bout ce personnage fantasque et doué.
D.D.

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Avignon 2019. “Music-Hall” de Jean Luc Lagarce. m.e.s. d’ Eric Sanjou.

— Par Dominique Daeshler —
Une vieille artiste et ses boys qui ont roulé leur bosse de salle des fêtes en foyers ruraux se racontent, se montrent, de l’habillage au maquillage : les faux cils, les vestes usées, les perruques, on verra tout par le menu et en même temps la scène centrale et les deux espaces loges avec leurs petits mensonges renvoyant à la réalité de l’exercice du métier dans des lieux miteux où fleurissent plus de moqueries que d’applaudissements. Dans le rôle de la Fille, Céline Pique ne manque pas d’abattage mais pourquoi tant de détails, de couleurs, de costumes ? Le spectateur devient voyeur : le kitsch s’impose à lui, effaçant la construction de la langue particulière de Lagarce qui crée un va et vient à la fois codé et grinçant. C’est dommage.
D.D.

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Avignon 2019. « Ventre » de Steve Gagnon, m.e.s. de Vincent Goethals. Cie théâtre en scène.

— Par Dominique Daeschler —
Dans le cadre de la sélection Grand Est, Théâtre en scène s’empare d’une pièce de Steve Gagnon jeune auteur québécois qui explore la séparation amoureuse d’un jeune couple. Il n’est pas si facile de faire le deuil de ses espoirs d’adolescent idéaliste, comment s’aimer sans se résigner, être guetté par l’usure et la convention sociale ? Vincent Goethals dont les créations sont très liées à l’écriture théâtrale francophone contemporaine (Québec, Afrique) est totalement à l’aise dans la saveur de la langue québécoise et le mode interpellatif de la pièce même si le spectateur y perd parfois le souffle tant le rythme et le débit sont rapides, tant les « marde » et les « tabernacle » lui tombent dessus comme autant de grêlons. Tant, pis, tant mieux, le but n’est pas de le préserver. Le décor : une baignoire, un appartement avec des bâches de protection, des éclairages de chantier, un univers sonore : tout va bouger, se mettre au rythme du jeu des acteurs et de leurs mouvements chorégraphiés dans l’amour pour affirmer l’espoir des retrouvailles.

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Avignon 2019. “Les imposteurs.” de A Koutchevsky. m.e.s. de J Boillot

— Par Domionique Daeschler —
Deux comédiens, artistes permanents du CDN de Thionville, partent de leur enfance (le vécu, le rêvé, l’inventé) pour construire à base d’improvisations, de souvenirs un spectacle avec le dramaturge A Koutchevsky. Très vite en partant d’une photo de classe les deux protagonistes (Régis et Isabelle) qui n’ont pas les mêmes souvenirs en arrivent au questionnement sur le métier d’acteur, le jeu d’identité. Le personnage crée l’imposture pour la bonne cause, pour l’imaginaire. Ils inversent les rôles : celui qui écoute devient le leader et vive versa…C’est une joute amicale qui les conduira à débusquer une imposture dans la vie réelle : l’usurpation d’identité pour extorquer un peu d’attention et d’affection. A moins que ce soit le départ de l’invention d’un personnage… La parole coule comme on parle dans la vie réelle sans volonté d’étayer un raisonnement qui fait démonstration. Dans une salle de classe avec un ordinateur et un écran, ils sont vrais au milieu des spectateurs assis en demi -cercle et cependant ils jouent. ETRE peut aussi se jouer ? Qu’est-ce qui vous construit ? Quelles armes dans une société qui accorde de la place à ceux qui ont pignon sur rue ?

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Avignon 2019. « L’homme qui tua Don Quichotte », d’après Cervantès, m.e s de S. Tcheumlekdjian.

— Par Dominique Daeschler —
Le point d’appui de jeu est un choix risqué. Cervantès, las d’un personnage qui a pris ses aises par rapport à l’auteur décide de rabattre le caquet à ce dernier, de le raconter en le démontant avec toutes ses faiblesses, afin de reprendre son droit d’auteur ! La folie, l’extravagance du chevalier à la triste figure est la plus grande et l’accent mis sur le côté pouilleux du chevalier désargenté accentue son humanité. Le texte est servi par une comédienne qui, jouant tous les personnages, instaure un récit qui sait donner, avec quelques mimiques, chair à chacun avec vivacité et humour. C’est joliment accompagné musicalement. Parce que la notion de jeu dans le jeu est subtile, parce qu’on utilise tous les possibles de l’acteur sans artifice, le pari est gagné.

D.D.

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Avignon 2019. « Claudel » texte et m.e.s. de Wendy Beckett

— Par Dominique Daeschler —

Ce Camille Claudel, à la distribution cosmopolite, doit beaucoup à la complicité entre deux artistes australiennes : la chorégraphe Meryl Tankard et l’autrice, metteuse en scène Wendy Beckett. L’une, membre éminent de la compagnie de Pina Bausch, directrice un temps de l’Australian Dance Theater apporte son sens inné des rencontres entre art visuel, théâtre et danse. L’autre, autrice féconde et férue de littérature et de science, est avec cette pièce au cœur d’un de ses axes de recherche : l’exploration des possibilités artistiques données par les ressorts psychologiques d’une biographie. Nous voilà dans l’atelier, avec les modèles – comme autant de sculptures dansantes, indociles car à façonner, libres comme Camille. Fière, arrogante, sûre de son talent, elle en jette Camille (belle interprétation de Célia Catalifo). Les obstacles sont multiples : une société bloquée quant à la place des femmes surtout dans une discipline dite masculine, la désapprobation d’une mère bourgeoise que Paul le pleutre rejoindra plus tard dans la décision d’enfermer Camille, la lâcheté de Rodin dans le rapport amoureux et déjà sa jalousie dans la reconnaissance d’un grand talent, la mort du père, autant d’éléments qui vont déstabiliser Camille qui se brûle.

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Avignon 2019. « Qui va garder les enfants ? » de Nicolas Bonneau et Fanny Chériaux, m.e.s. de Gaëlle Héraut

— Par Dominique Daeschler —
Seul en scène, dans un récit- reportage, Nicolas Bonneau, avec quelques chaises hétéroclites qui encombrent un escalier, donne le ton. Il campe les femmes politiques qu’il a rencontrées, histoire de comprendre pourquoi elles font encore souvent tâche dans un monde d’hommes, un peu ovni, sorcières ou séductrices, pas vraiment intégrées (tiens, tiens). Serait-on encore dans un colonialisme ? Et puis comme disait Fabius à propos de Ségolène Royal, qui va garder les enfants ? Tout par de cette amoureuse qui lui fauche la place de déléguée de classe et qu’il retrouve plus tard comme déléguée du Nord… Jalousie, égalité hommes -femmes, postes ministériels plutôt dans le social, insultes sexistes jusqu’à l’Assemblée (concert des vagins) : tout y passe. Défilent les plus célèbres : Roudy, Bouchardeau, Cresson, Royal, Merkel, Veil, Taubira. Elles ne céderont pas et prendront place. Le mélange de l’anecdote et de l’analyse sociologique et politique est finement ciselé sans lourdeur ni profession de foi, simplement dans la vie.

D.Daeschler

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Avignon 2019. « Fushigi ». Impro à la manière de Miyazaki, m.e.s. : Ian Parizot. Improvidence.

— Par Dominique Daeschler —
Les spectateurs choisissent une couleur. Pour chacune des couleurs les quatre comédiens en scène ont travaillé sur quelques thèmes et l’improvisation commence. En blanc, ils se fondent dans l’espace scénique sans décors : seuls les mouvements laissent trace, mimant les mots, initiant une image qui apportera la parole de l’autre. C’est farfelu, délirant, partant souvent d’un geste quotidien qu’on a plaisir à dépasser. L’histoire, partant du bleu, nous a conduit dans un aquarium géant avec vol d’une espèce rare…Parfois ça pédale un peu et le rattrapage se fait sur le fil ! On entre facilement dans cet univers inspiré de l’univers du dessinateur japonais Miyazaki, joliment accompagné par une musique et une lumière qui s’adaptent en direct à l’histoire inventée.
D.D.

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Télévision. Noirs et Blancs imaginent une musique commune

Stax, le label soul légendaire Vendredi, Arte, 23 h 30

— Par Gérald Rossi —

Un documentaire qui raconte comment, en 1957, la musique était plus forte que les théories ségrégationnistes alors en vigueur aux États-Unis. Stax produisit des centaines d’albums.

C’est « le label qui a marqué la bande-son des droits civiques américains ». Le documentaire de Lionel Baillon et Stéphane Carrel raconte comment, dans une Amérique profondément marquée par la ségrégation – nous sommes en 1957 –, des Noirs et des Blancs ont pu travailler ensemble, dans une petite société qui porta haut les couleurs de la soul.

L’aventure débute à Memphis, quand Jim Stewart et sa sœur Estelle Axton deviennent propriétaires d’un ancien cinéma, qu’ils transforment en studio d’enregistrement avec une boutique de disques attenante. C’est en unissant les premières lettres de leurs noms qu’ils forment le nom de ce futur label à succès qui, vaille que vaille, fonctionne jusqu’en 1975. En 2007, Concord Records a repris l’affaire, mais c’est une autre histoire.

En 1957, donc, des artistes, qui ne se posent pas la question de savoir quelle est la couleur de peau de leurs amis, enregistrent ensemble.

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Bagnols reggae festival. Ambassadeur du groove jamaïcain

— par Fara C. —

La manifestation gardoise reçoit la fine fleur reggae. Tiken Jah Fakoly chantera son saisissant CD Le monde est chaud. Jusqu’au 27 juillet, les têtes d’affiche vont embraser la scène.

Le Bagnols Reggae Festival s’inscrit dans une belle histoire d’amour qui, dès 2002, a lié Bagnols-sur-Cèze et l’historique genre jamaïcain, mais qui a dû s’interrompre à la suite de difficultés. En 2018, il prend le relais, grâce à la détermination de trois férus de musique, Méziane Azaïche (directeur du Cabaret Sauvage, Paris), Bastien Bacha (gérant de Talowa) et Jérôme Levasseur, un des directeurs de cette manifestation tricéphale, menée en synergie avec la ville de Bagnols-sur-Cèze. Après le succès de la première édition l’an dernier (16 000 festivaliers), les réjouissances reprennent cet été. Mercredi, l’association Bagnols Reggae a organisé une soirée d’ouverture libre d’accès qui, en centre-ville, a permis au tout-venant d’assister à la projection du film culte Rockers (1979) et à une prestation de l’Ensemble national du reggae. Cette fanfare sèmera de nouveau sa fougue cuivrée dans les rues de la cité, le 26, durant la pause déjeuner.

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La 9ème Jazz Night de Fort-de-France

Samedi 27 juillet  2019  à 19h au Parc Culturel Aimé Césaire

Abdullal Ibrahim & Ekaya

Le mythique pianiste sud-africain appartient au club très restreint des légendes vivantes du jazz. Tout indiqué pour donner le cap de cette 9ème Jazz Night.

Bientôt soixante-dix ans que le pianiste natif du Cap fait résonner ses blue notes. Ses compositions au fort pouvoir mélodique furent aussi des titres engagés dans la lutte contre l’Apartheid, au point que c’est lui que Nelson Mandela demanda pour son investiture présidentielle. Abdullah Ibrahim créa, il y a 35 ans, Ekaya, “home” ou “terre natale” en zulu, une formation qui puise dans la musique de ses racines, le jive et le chant choral des townships dont l’élégance et la spiritualité ont façonné le singulier style de cet héritier revendiqué de Duke Ellington.

Janysett Mc Pherson

Influencée par la grande école des pianistes cubains Ernesto Lecuona, Bola De Nieve et Chucho Valdes, Janysett McPherson commence sa carrière à Cuba récompensée par le Prix Adolfo Guzmán (en) (équivalent d’une Victoire de la musique). Elle collabore sur scène et en studio avec, entre autres, l’Orchestra Anacaona, Manolito Simonet, Tata Guines, Miles Peña, Omara Portuondo et l’Orchestre Buena Vista Social Club4, etc.

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À Avignon, le festival Off au bord du burn out

— Par Nedjma Van Egmond —
Avec sa croissance exponentielle (1.592 spectacles), le festival Off d’Avignon, longtemps synonyme de liberté, craint la saturation. L’association qui le chapeaute et des collectifs de compagnies s’activent pour inverser la tendance.

Affiches de spectacles par milliers des pavés jusqu’aux toits, sur les lampadaires et les murs des immeubles. Représentations du matin à la nuit. Pour quelques vrais théâtres, de nombreuses salles éphémères qui poussent comme des champignons au joli mois de juillet avant de se rendormir l’hiver. Ici, une cour d’école ou une classe aménagées, là un garage ou une église. Sur les planches, théâtre classique et contemporain, cirque, danse ou humour plus ou moins fou. Les mots de Shakespeare voisinent avec ceux de Tchekhov, les vannes de Mathieu Madénian avec la prose des frères Grimm. Ainsi va le festival Off d’Avignon, qui, depuis 50 ans, rime avec création, folle émulation… et bientôt saturation.

Lire aussi : « Il faut moraliser le festival Off d’Avignon »

En marge du festival officiel créé en 1947 par Jean Vilar, le Off naît dans l’euphorie libertaire pré-mai 68.

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Avignon 2019. « Le petit Boucher » de Stanislas Cotton, m.e.s. d’Agnès Renaud

— Par Roalnd Sabra —

Il arrive de passer à côté d’une pièce. C’est le cas avec « Le petit du boucher», de Stanislas Cotton mis en scène par Agnès Renaud vue au tout début de Festival d’Avignon, passée à la trappe des souvenirs pendant deux semaines et qui par l’entremise d’un acte manqué, assez bien réussi a été (re)découverte en fin de séjour. Est-ce la fatigue  des premiers jours? Est-ce la canicule au plus fort à ce moment là ? Est-ce le thème ? Dans cette dernière hypothèse mieux vaut garder pour soi l’analyse à faire ! En effet la pièce évoque le viol d’une très jeune femme par une connaissance, le boucher du village dans un pays en guerre, par une nuit de violences alors qu’éffrayée par un assaillant elle cherchait à fuir. C’est dans ce village paisible, où régnaient la paix et l’harmonie entre les habitants que vivait Félicité, entourée de père, mère, frère et sœurs attentionnés et aimants. Et puis il y avait le fiancé auquel elle s’était promise et qui l’accompagnait à « petits pas » à la messe le dimanche.

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Festival International de Théâtre de Almada : les articles de Janine Bailly

Avignon 2019. « Nous le peuple européen », d’après Catherine Guibourg, par la Cie Tyr & Sidon

— Par Roland Sabra —

Roland Barthes  à propos de lEurope : «  Il nous faut un théâtre de l’explication et pas seulement un théâtre de l’expression. » C’est à quoi répond le travil de la Cie de Théâtre Tyr & Sydon en présentant «  Nous le peuple européen avec comme sous-titre :  « 6 personnages en quête d’Europe » clin d’œil à la pièce de Pirandello dans laquelle la mise en abyme autour de laquelle elle se construit, ignore de bout en bout le public. La construction européenne se ferait-elle en dehors des peuples qui la concernent les rédusant au rôle de simples spectateurs impuissants ?

Le travail présenté se fixe un double objectif. Premièrement tenter de cerner, si ce n’est de définir une identité européenne en devenir, telle qu’on peut l’appréhender à travers les échanges entre les peuples qui la composent. La libre circulation n’est pas seulement celle des capitaux et des marchandises, elle est aussi celle des hommes et ce sont eux dans leur diversité assumée, revendiquée et affirmée, dans la reconnaissance mutuelle de leur différence mais aussi de leur ressemblance, de leur communauté idéelle qui la feront vivre ou mourir.

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Stage de danses & Atelier Bèlè

Du 5 au 17 août 2019

Le Stage Intensif de DanseS+Atelier Bèlè (SID+AB) VIIème édition ouvrira ses portes du 5 au 17 août 2019 à POLFORM Les hauts de Californie 97262 Le Lamentin Tél. 0596 61 53 01. Venez voyager sans quitter la Martinique. Venez voyager sans quitter la Martinique.

Ci-dessous toutes les informations concernant le stage.

Rendez-vous sur Bizouk pour l’achat des tickets : http://bzk.io/ymb691, puis réservez vos cours en imprimant le planning, surlignez ou cochez tous les cours que vous souhaitez prendre. Puis, envoyez-le par mail : stageintensifdedanses972@gmail.com avec votre Nom et votre Prénom ou par WhatsApp à Robert au 0696 94 05 05 ou à Daniella au 0696 27 31 58.

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Avignon 2019. « Amitié », de Eduardo de Philippo et Pier Paolo Pasolini, m.e.s. Irène Bonnaud

— Par Michèle Bigot —
Spectacle itinérant

Spectale itinérant: spectacle qui peut se jouer n’importe où, dans un théatre à l’italienne, une salle des fêtes, sur la place du village ou au milieu d’un terrain de football. Autrement dit, un théâtre de tréteaux, dans la plus pure tradition de la comédie italienne, qui ne s’embarrase ni de décor, ni de vidéo ou autre artifice spectaculaire, mais mise sur le costume et les accessoires pour situer un contexte, quitte à articuler les épisodes avec des pancartes. Un théâtre véritablement populaire, fidèle à l’Arte povera, reposant sur le jeu des acteurs, leur présence en scène, leur agileté, leur expressivité, la maîtrise du geste, leur génie du théâtre. La musique y joue un rôle important, le chant, le mime, la parodie du tragique. Ancré dans une tradition qui mêle les registres pour notre plus grand palisir: le dramatique y voisine avec la farce, la satire, la parodie, dans une jonglerie générique astucieuse et convaincante. Il ny a pas besoin de beaucoup d’argent mais il y faut du génie. C’est pourquoi ce style de spectacle se fait rare.

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Avignon 2019. « Le dernier ogre », texte, jeu et m.e.s. Marien Tillet

— Par Roland Sabra —
Le dernier ogre croise deux récits, celui d’un ogre, inspiré du Petit Poucet de Perrault et celui d’une vie somme toute banale, celle d’une famille venue s’installer à la campagne pour changer de mode de vie. Au travers de ces deux récits mêlés et entremêles plusieurs thèmes sont abordés et ils le sont dans une esthétique qui est celle de l’étrange par la mise en exergue de perceptions singulières au travers de destinées, de point de vue d’une inquiétante étrangeté. Le conte du Petit Poucet est plutôt le récit de la mort des sept filles qu’un ogre certes mais père avant tout aimait beaucoup, beaucoup. L’l’abandon de sept petits garçons par une famille misérable est presque anecdotique . Peut-on sympathiser avec un père cannibale mangeur d’enfant surtout quand on se veut végétarien ? Et puis que transmet-on à nos enfants ? Que leur fourre-ton dans la tête ? L’indéfini du pronom est une reprise du texte en ce qu’il implique quiconque se met en position de l’écouter et de l’entendre. C’est de cette adresse impersonnelle que le propos interpelle l’éternel enfant monstrueux, celui qui arrache les ailes aux insectes, aux oiseaux, ce tortionnaire en ouissance qui sommeille dans le spectateur.Et

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Avignon 2019. « La république des abeilles », écrit et m.e.s. par Céline Shaeffer

D’après « La vie des abeilles » de Maeterlinck

— Par Roland Sabra —

La république des abeilles est une pièce créée à partir du livre le plus célèbre de Maurice Maeterlinck, Prix Nobel de littérature en 1911. On y suit les différents épisodes de la vie d’une ruche d’un printemps à l’autre : essaimage, naissance et sélection de reines, le vol nuptial avec le faux-bourdon, les différents métiers des ouvrières, la fondation de la cité avec ses rayons de cire, sans oublier la fabrication du miel et l’inévitable, la cruciale opération, aujourd’hui menacée, sans laquelle rien ne serait possible : la pollinisation.

Sur le plateau des Pénitents Blancs, en fond de scène, un immense écran, plus haut que large, la nature se projette en frémissements de branches d’arbres, essaims d’abeilles, coquelicots et autres fleurs. Cinq panneaux modulables dessinés comme une évocation des  murs de cire où viennent s’ ajuster, les uns dans les autres les casiers hexagonaux figurant les alvéoles. Leur structure et leur plastique transparente soulignent la fragilité des rayons de cire. La voix off d’Agnès Sourdillon commente.

Trois interprètes, une comédienne, une danseuse et un « narrateur-régisseur » donnent vie aux nombreux personnages qui peuplent la ruche, ce monde qui fait appel à tous nos sens.

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