Catégorie : Arts de la scène

Cité internationale des arts, à Paris :  deux programmes à destination des artistes ultramarins 

Le programme « Cité internationale des arts & DAC Martinique »

La Cité internationale des arts, avec le soutien de la Direction des affaires culturelles de Martinique, déploie un programme de résidences à destination des artistes, auteurs ou commissaires d’exposition résidant en Martinique, et souhaitant développer un projet de recherche et / ou de création dans le champ des arts visuels, du spectacle vivant et des écritures. Grâce à ce partenariat, les résidents bénéficient d’un accompagnement personnalisé, de rencontres mensuelles et d’entretiens individuels avec des artistes et des professionnels de la culture.  

Une commission, composée de personnalités qualifiées, a étudié l’ensemble des dossiers de candidature et a sélectionné les deux lauréats  pour une résidence de trois mois chacun, à Paris, en 2021. Outre au parcours professionnel du candidat, les membres du jury ont accordé une attention particulière à la qualité du projet, à la nécessité d’une résidence artistique à Paris, au protocole de travail envisagé et aux contacts déjà établis ou souhaités. 

Le programme offre un atelier-logement sur le site du Marais ; un accompagnement artistique et professionnel ; une bourse de vie de 1 000 euros par mois ; une bourse de production de 2 400 euros ; la prise en charge du montant du transport aller-retour à destination de Paris.

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Théâtres parisiens : La cruelle alternative de mai 2021.

Manifeste de Wajdi Mouawad, directeur du Théâtre de la Colline, à Paris – 20 Mai 2021

À celles et ceux qui, / Innombrablement innombrables, /  Ne comprennent pas grand-chose, /  Ni à la non-ouverture de certains théâtres, / Ni aux mouvements de contestation qui les occupent, / Ni à ce qui les oppose, /  Ni à ce qui les relie.

Dans la famille des streptocoques, il en est un, fasciite nécrosante¹, mieux connu sous l’appellation de bactérie mangeuse de chair, qui correspond assez bien à la situation. Une dévoration née du piège dans lequel nous, directions des théâtres et occupants, sommes tombés, piège dont nous sommes en grande partie responsables, celui de devoir sacrifier soit le théâtre soit la révolte. Reprendre les activités de l’un, c’est diminuer la nécessité de l’autre, privilégier la force de l’autre, c’est empêcher l’un.

À croire que c’est une faiblesse de l’orgueil humain, sa démesure, dont les auteurs grecs n’ont eu de cesse de nous mettre en garde, qui nous conduit à retomber sur cette idée christique du sacrifice, ce streptocoque de la destruction qui exige que pour que quelque chose puisse exister, il faille nécessairement égorger quelque chose d’autre.

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« Falling », un film de Viggo Mortensen,

À partir du 21mai à 19h30 à Madiana ( VOST vendredi 🙂 )

De Viggo Mortensen
Avec Viggo Mortensen, Lance Henriksen, Terry Chen
19 mai 2021 / 1h 53min / Drame

Falling est un drame canado-britannique écrit, composé et réalisé par Viggo Mortensen, sorti en 2020. Il s’agit de son premier long-métrage en tant que réalisateur.
Le tournage a commencé en mars 2019 et a eu lieu à Los Angeles et dans le nord de l’Ontario.

Synopsis :
John Peterson vit avec son mari Eric et leur fille adoptive Mónica à Los Angeles, loin de la vie rurale qu’il a quittée voilà des années.. Son père Willis, conservateur et homophobe, étant atteint de démence, John le récupère dans la ferme familiale et le recueille chez lui et son mari, le temps de lui trouver une maison de retraite. Mais Willis ne l’entend pas de cette oreille: entre ses délires, ses vivaces souvenirs de jeunesse qui surgissent à l’improviste, son langage vert et l’inhibition de parole dont il fait preuve, toute la famille va subir les frasques du vieil homme avec une infinie patience.

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Le rappeur Doc Gyneco condamné à 5 mois de prison avec sursis pour violences conjugales

Le rappeur Doc Gyneco a été condamné mardi 18 mai à cinq mois d’emprisonnement avec sursis et à 2 000 euros d’amende pour violences conjugales.

Condamné à cinq mois d’emprisonnement avec sursis et à 2.000 euros d’amende, Doc Gynéco a reçu une peine légèrement en-deçà des réquisitions du parquet, qui avait demandé en fin de matinée six mois de prison avec sursis. Il a été jugé pour avoir donné des gifles violentes et insulté son épouse en mars, des faits qu’il a reconnus. 

Sursis probatoire de trois ans 

Le tribunal correctionnel a assorti ces cinq mois d’emprisonnement d’un sursis probatoire de trois ans, durée pendant laquelle l’artiste devra respecter plusieurs obligations : notamment celles de soins et de suivre un stage sur les violences conjugales, ainsi que les interdictions de paraître au domicile de son épouse et d’entrer en contact avec elle.

Le tribunal a prononcé l’exécution provisoire de ces mesures, c’est-à-dire leur entrée en vigueur immédiate. Doc Gyneco a en sus été condamné à une amende de 2.000 euros, une peine qui n’avait pas été requise par le parquet. 

Violences et emprises 

A l’audience, l’artiste de 47 ans, Bruno Beausire de son vrai nom, a reconnu avoir donné quatre gifles violentes et insulté son épouse et compagne depuis 25 ans, avec laquelle il a eu trois enfants, le 10 mars à leur domicile parisien.

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 « The Underground Railroad », sur les sentiers de la liberté

En dix épisodes sans concession, « une aventure à la portée mythologique », de l’enfer des plantations à l’affranchissement.

– par Janine Bailly –

Disponible depuis le vendredi 14 mai 2021 sur Amazon Prim Video, The Underground Railroad, la série réalisée par Barry Jenkins, est une adaptation intelligente et saisissante du roman éponyme de Colson Whitehead. Une histoire qui se déroule au XIXe siècle, aux États-Unis. Une histoire inspirée de la réalité. Mais, puisqu’il n’a jamais existé de « chemin de fer souterrain clandestin » qu’auraient emprunté les fugitifs, pas d’échelles pour descendre sous terre, pas de tunnels secrets, pas de locomotives sur lesquelles monter, pas de conducteurs de trains à rencontrer ainsi que le fait l’héroïne de la fiction, pour cela l’histoire peut se lire, et la série se voir, comme une métaphore : celle d’un réseau clandestin qui permit à des milliers d’esclaves de partir vers des horizons qu’ils pensaient plus doux, vers des lieux à l’allure de terre promise. The Underground Railroad imagine et trace la sombre épopée de Cora Randall – jouée par l’actrice sud-africaine Thuso Mbedu –, une femme jeune, généreuse et combative, poursuivie par un chasseur d’esclaves après qu’elle s’est enfuie de la plantation de Géorgie, où elle vivait prisonnière depuis sa naissance.

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« Napoléon », la restauration titanesque d’un film fou

Paris – Une restauration titanesque, pour un film fou. Depuis douze ans, dans les tréfonds d’un fort du XIXe siècle se prépare la renaissance d’un chef-d’oeuvre du cinéma muet, totem des cinéphiles: le « Napoléon » d’Abel Gance.

« C’est une dinguerie« , résume Georges Mourier, le maître d’oeuvre de cette reconstitution d’un budget de 2 à 2,5 millions d’euros, dans la petite pièce voûtée et semi-enterrée qu’il partage dans la grande banlieue parisienne depuis 2008 avec sa monteuse, Laure Marchaut. 

Sous la houlette de la Cinémathèque française, ils mettent la dernière main à la restauration de cette pièce majeure et inclassable du patrimoine cinématographique, vénérée par nombre de cinéphiles et cinéastes, au premier rang desquels Francis Ford Coppola. Une tâche homérique qu’ils espèrent terminer d’ici la fin de l’année. 

Relatant la jeunesse de Napoléon, jusqu’aux débuts de la campagne d’Italie, le film, projeté pour la première fois en 1927, dans une version de sept heures, est porté par un souffle épique, truffé d’innovations visuelles et narratives (dont une fameuse fin en triptyque, sur trois écrans en simultané). 

« Abel Gance est très audacieux pour son époque, il mélange le sublime et le trash, le combat dans la boue et le combat au sabre« , synthétise Georges Mourier, à propos de cette « dernière superproduction » de l’ère du muet: « à chaque séquence, c’est une révolution cinématographique« . 

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La biguine, une histoire créole

Par Clémence Guinard —

Issue de la culture créole, la biguine est une musique et une danse devenue le symbole d’une identité aux Antilles. Retour en vidéo, avec Bertrand Dicale, sur ses origines et son héritage.

« Vous savez, aux Antilles, on aime bien se frapper la poitrine en disant : ‘C’est notre musique !’. C’est évident que la biguine, c’est notre musique. », commence Bertrand Dicale, journaliste et commissaire de l’exposition Traces musicales de l’esclavage à la Sacem. « C’est la musique de nos parents, de nos grands-parents, de nos arrière-grands-parents. Si je voulais être romantique, je dirais que c’est une musique qui nous coule dans les veines. »

L’emblématique biguine est apparue aux Antilles, et notamment à Saint-Pierre en Martinique, à la fin du XIXe siècle, quelques décennies après l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises. Ce genre mélange deux cultures musicales : européenne et antillaise. « Se rencontrent dans la biguine : le bèlè, qui est un rythme rural martiniquais, et la polka, qui est un rythme urbain européen », développe Bertrand Dicale.

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Un album posthume du rappeur américain DMX sortira le 28 mai

Un album posthume de DMX sortira le 28 mai, a annoncé lundi son producteur, Swizz Beatz, moins de deux mois après le décès du rappeur américain des suites d’un infarctus, à 50 ans.

Ce huitième opus officiel est intitulé « Exodus » et ne comprendra que des titres inédits, a indiqué, dans un communiqué, le producteur, précisant qu’il serait distribué par le label Def Jam Recordings.

Exodus est le prénom de l’un des fils de DMX, qui a eu 15 enfants de plusieurs femmes différentes.

« Mon frère X était une des âmes les plus pures et les plus rares que j’aie jamais rencontrées », a écrit Swizz Beatz, qui a produit l’un de ses premiers « beats » de DMX pour le morceau phare « Ruff Ryders’ Anthem », sorti en 1998.

« Mais surtout, il donnait généreusement et aimait ses fans au-delà de toute mesure », a poursuivi Kasseem Dean, le vrai nom de Swizz Beatz. 

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L’album 4 AM : l’heure du combattant Delgrès

Être la voix de ceux qui n’ont pas de voix…

D’après Hortense Volle, de Pan African Music

Par Mo Jodi, le premier album du groupe¹, Pascal Danaë renouait avec Louis Delgrès (1766-1802), héros qui s’est sacrifié au nom du combat contre l’esclavage, et pour la liberté dans les Antilles françaises. Auteur, compositeur, guitariste et chanteur, Pascal Danaë, leader du trio Delgres, a d’abord été membre du groupe franco-brésilien Rivière Noire, avec lequel il a remporté en 2015 la Victoire de la Musique catégorie « Musiques du monde », avant de renouer avec le blues, la guitare dobro et la langue créole – en hommage à sa trisaïeule guadeloupéenne dont il a découvert la lettre d’affranchissement, datant de 1841. Grâce à la figure glorieuse de Delgrès, il retrouvait en 2018 à la sortie de cet album une forme de dignité, lui qui, né en France hexagonale de parents antillais, a souvent eu le sentiment « d’être légèrement sur le côté », un peu « comme un émigré invisible. »

Avec le second volet de son « odyssée Caraïbe », le trio Delgres donne la parole à ceux que l’on n’entend pas, déracinés ou travailleurs invisibles, à travers l’histoire familiale de son leader d’origine guadeloupéenne.

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Récital chez soi: quand une mezzo-soprano s’invite à domicile

Paris – Elle a chanté chez des retraités, une famille avec enfants et même devant des bergers dans les Alpes: en temps de pandémie, la mezzo-soprano Fiona McGown a décidé de se produire chez des particuliers pour « rester vivante ».

Dans le salon de la famille Girault, à Paris, la chanteuse de 32 ans chante a cappella, « sans autre instrument que la voix« . 

Assis confortablement sur fauteuils et canapés, le couple, Geneviève et Jacques, leur fille Sophie, leur petite-fille Marion et deux prêtres amis de la famille écoutent, émus, le programme: un extrait d’un opéra de Rameau, des mélodies de Benjamin Britten ou encore le Kaddish de Ravel. 

« C’est comme les récitals au 19e siècle. On est en train de faire des +Schubertiades+ en temps de pandémie« , sourit Fiona McGown. 

« C’est pas dur sans instrument? » « Pouvez-vous nous dire le nom du compositeur à l’avance?« : les questions fusent et l’assistance est ravie. 

« C’est émouvant d’entendre du chant chez soi…et on entend mieux qu’au concert« , s’enthousiasme auprès de l’AFP Jacques, ancien banquier de 90 ans.

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Le Ghana de retour sur la scène musicale internationale grâce à l’afrobeats

Accra – Le samedi soir, c’est jour de fête au Purple Pub d’Accra, la capitale du Ghana. Et même en pleine pandémie, alors que bars et clubs sont officiellement fermés, l’afrobeats fait danser et… s’exporte.

Dans le quartier animé d’Osu, les premiers fêtards vident des bières locales sur des chaises en plastique, alors que les enceintes poussées à plein volume couvrent les voix.  

Passé minuit, les corps se réveillent et les chaises se vident. C’est toute la rue qui se déhanche ensuite sur un air de Sarkodie ou de Stonebwoy, les rois de l’afrobeats ghanéen. 

« Non seulement l’afrobeats est hyper-populaire ici, au Ghana, mais il obtient maintenant une véritable reconnaissance sur la scène internationale« , affirme Stonebwoy dans son studio d’enregistrement, tapissé de récompenses internationales. 

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« Judas and the Black Messiah » : poing levé et illusions perdues

— Par Jean-Luc Wachthausen —

Dans ce drame historique qui a valu l’Oscar à Daniel Kaluuya, Shaka King raconte le destin brisé d’un chef des Black Panthers abattu, en 1969, par le FBI.

Sean O’Neal est bien montré du doigt dans Judas and the Black Messiah, le film de Shaka King qui évoque la courte vie chaotique et la mort brutale, à 21 ans, de Fred Hampton, le leader du parti des Black Panthers de Chicago. Abattu lors d’un raid de la police et du FBI, le 4 décembre 1969, après avoir été dénoncé par celui qui assurait sa sécurité. Judas, c’est bien lui, Sean, petit voleur de voitures qui zone avec son faux badge de flic. Retourné par les fédéraux, qui lui proposent d’effacer l’ardoise, il deviendra la taupe au sein d’un mouvement radical qui fit trembler les politiques et déchaîna les foudres du directeur du FBI, le redoutable et paranoïaque J. Edgar Hoover. Lequel cibla, dans une note interne, les meneurs des Black Panthers sous le code de Black Messiah

Au-delà du drame historique qui restitue avec minutie le contexte de l’époque au sein de la communauté afro-américaine – marquée par le double assassinat de Martin Luther King et Malcom X, sans oublier la guerre du Vietnam –, Shaka King se concentre sur l’histoire de cette trahison entre vrais et faux frères d’armes.

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« Joséphine de Beauharnais, impératrice des Français » de Jobst Knigge

Disponible sur Arte du 01/05/2021 au 31/05/2021.

De sa naissance en Martinique à son décès au château de Malmaison, retour sur la vie mouvementée de Joséphine de Beauharnais, l’égérie de Napoléon Ier.

Née en 1763 dans une riche famille de colons martiniquais, Marie-Josèphe-Rose de Tascher de La Pagerie est mariée à l’âge de 16 ans au vicomte Alexandre de Beauharnais. De cette union malheureuse naissent deux enfants, Eugène et Hortense. Séparée de son époux six ans plus tard, elle vécut à Paris la vie d’une mondaine désargentée et poursuivie par ses créanciers. Emprisonnée comme Beauharnais sous la Révolution, sauvée par la chute de Robespierre Rose fut libérée le 9 thermidor alors que son mari avait été guillotiné. Sa grande beauté et ses élégantes toilettes ouvrent à la veuve les portes des salons de la haute société.

Femme de pouvoir
Grâce à l’un de ses supposés amants, le membre du Directoire Paul Barras, elle fait en 1795 la connaissance du général Bonaparte, de six ans son cadet. Tandis qu’il tombe éperdument amoureux de celle qu’il appelle « Joséphine », cette dernière, plus prosaïque, entrevoit surtout dans cette rencontre la stabilité financière qui lui manquait jusqu’alors.

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Entre La Havane et Miami, la guerre des chansons fait rage

La Havane – Une bataille de slogans politiques, mais en chansons: depuis quelques mois, partisans et détracteurs du gouvernement cubain, à La Havane et à Miami, se livrent à un ping-pong musical sur des rythmes de reggaeton, salsa et rap.

Dimanche, le duo Gente de Zona, stars du hip-hop latino qui ont collaboré avec Jennifer Lopez et Enrique Iglesias, jouera pour la première fois en concert, à Miami, la chanson qui a déclenché les hostilités: « Patria y vida« . 

« C’est terminé« , « le peuple est fatigué » clame le morceau, lancé le 16 février, qui détourne le slogan révolutionnaire « Patria o muerte » pour appeler à une « nouvelle aube » sur l’île, avec les chanteurs Descemer Bueno et Yotuel Romero (du groupe Orishas), installés en Floride, et, à Cuba, les rappeurs El Funky et Maykel Osorbo. 

Photo : Alexander Delgado et Randy Malcom du duo Gente de Zona, sont à l’origine de la chanson qui a déclenché les hostilités: Patria y vida AFP, Eva Marie Uzcategui.

« Patria y Vida est arrivé parce que Cuba est à un moment critique« , explique Randy Malcolm, de Gente de Zona, depuis le Marine Stadium de Miami où le concert aura lieu sous forme de drive-in, en raison de la pandémie. 

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De la couleur de peau à la cérémonie des Oscars 2021

– par Janine Bailly –

Une cérémonie engagée ?

Lors des nominations aux Oscars 2021, le site du journal Jeune Afrique titrait « Les artistes noirs sortent enfin de l’ombre ». Que peut-on en dire aujourd’hui, après que les précieuses statuettes ont été décernées lors de cette 93ème cérémonie, tenue ce 25 avril à Los Angeles? Qu’en est-il des espoirs affichés par le journaliste Léo Pajon dans cet article du 22 avril ? 

Régulièrement fustigée pour son manque de diversité – Une campagne au nom de #OscarsSoWhite / Des Oscars si blancs, avait était lancée en 2015 afin de souligner la suprématie des réalisateurs, acteurs et producteurs blancs dans le palmarès –, et bien qu’elle semble avoir éclipsé le continent africain resté en lice avec deux réalisateurs seulement, l’Académie des Oscars a cependant sélectionné cette année « un nombre record d’Africains-Américains ». À noter que les films dans lesquels les acteurs afro-américains interviennent mettent souvent les héros aux prises avec des Blancs – gouvernement, producteur, FBI, policiers… – selon des scénarios qui jettent un regard militant sur le passé.

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Oscars: le triomphe de « Nomadland » passé sous silence en Chine

Pékin – Le triomphe de Chloé Zhao, qui a raflé l’Oscar de la meilleure réalisatrice pour son film « Nomadland », était largement passé sous silence lundi par les médias et censuré sur les réseaux sociaux en Chine, son pays d’origine.

Née à Pékin en 1982, la cinéaste est devenue la première Asiatique à remporter la statuette suprême pour ce long métrage dépeignant la vie quotidienne d’habitants modestes des grands espaces américains. 

Entre « ceux qui veulent qu’on ne touche à rien et ceux qui nous entraînent sur des approches racialistes, indigénistes, qui ne sont pas acceptables non plus, il y a une voie, il y a un chemin« , assure-t-il, devant le mémorial de l’abolition de l’esclavage à Nantes, premier port négrier français, et la ville dont il fut le maire pendant plus de deux décennies.  

« Si on veut une société apaisée, libérée, qui se retrouve dans une mémoire commune, c’est fondamental d’emprunter ce chemin plutôt que celui de la radicalisation, de la polarisation, de la caricature, ou de la négation« , ajoute M. Ayrault, appelant à faire preuve de « ténacité » et à ne « pas céder« .

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Palmarès des Oscars 2021

Derrière le triomphe de « Nomadland », une cérémonie sous le signe de la diversité. 

CINÉMA – C’était le grand favori, et ça n’a pas raté. “Nomadland” est sorti largement gagnant de la cérémonie des Oscars 2021. Meilleur film, meilleure actrice (Frances McDormand) et meilleure réalisatrice (Chloé Zhao): le long-métrage -hybride unique en son genre de road movie, de drame social et documentaire- qui suit des Américains âgés vivant sur les routes après avoir tout perdu lors de la crise des “subprimes”, a fait fureur à Hollywood ce dimanche 25 avril.

Retrouvez ci-dessous le reste des récompenses attribuées lors de la soirée qui se déroulait en présentiel à Los Angeles, malgré l’épidémie de Covid-19.

Meilleur film
“Nomadland” –

Meilleur acteur
Anthony Hopkins (“The Father”) –

Meilleure actrice
Frances McDormand (“Nomadland”) –

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« Iphigénie » de Jean Racine, m.e.s. & scénographie Stéphane Braunschweig

À voir en replay dès le 27 avril 2021 sur les sites de France Télévisions et de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

un film d’Alexis de Favitski
produit par Marie Balducchi – AGAT Films & Cie
spectacle enregistré aux ateliers Berthier de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

Synopsis :

Iphigénie, c’est un monde à l’arrêt. Alors que la flotte grecque s’apprêtait à mettre les voiles vers Troie, le vent est tombé brutalement, mettant en panne la machine de conquête. Consulté en secret, le devin Calchas révèle le seul remède à la crise : sacrifier aux dieux la jeune Iphigénie, fille d’Agamemnon. La Grèce doit-elle payer ce prix exorbitant, pour continuer sur sa lancée initiale, et respecter les promesses glorieuses qu’elle s’est faites à elle-même ? C’est ce que prône Ulysse pour qui il n’y a pas d’alternative. Ou faut-il voir dans ce coup d’arrêt, dans cette proposition inacceptable, le signe divin que l’expédition à Troie sera un désastre ? Les chefs de guerre s’interrogent avec inquiétude sur leur avenir et celui de leur civilisation.
Heureusement, dans cette drôle de tragédie, tout “finit bien” : c’est une autre victime, l’étrangère de la pièce, qui tombera finalement sous le couteau de Calchas.

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Une soirée Oscars unique en son genre avec « Nomadland » comme grand favori

Hollywood (Etats-Unis) – La soirée des Oscars dimanche ne ressemblera décidément à aucune autre: elle est diffusée en direct d’une gare art déco de Los Angeles, récompense des films majoritairement vus en streaming et rassemble des stars d’Hollywood pour la première fois depuis le début de la pandémie.

« Nomadland« , hybride de road movie, de drame social et de documentaire qui suit des Américains âgés vivant sur les routes après avoir tout perdu lors de la crise des « subprimes« , est considéré comme le grand favori pour la récompense suprême du « meilleur long-métrage« . 

Cinq autres Oscars sont également à la portée du film de Chloé Zhao, qui se réjouit à l’idée de retrouver le gratin d’Hollywood après un long confinement. 

« Nous voulons voir nos amis! Nous avons beaucoup d’amis nominés cette année et nous avons vraiment hâte de les voir« , a déclaré Chloé Zhao à propos de cette 93e édition. 

Les fans risquent cependant de rester sur leur faim car le tapis rouge a cette année été réduit à sa plus simple expression, afin de respecter les règles sanitaires et la distanciation sociale. 

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Oscars 2021, une édition sous le signe de la diversité

Déjà primé à Venise, Nomadland de la réalisatrice Chloé Zhao apparaît comme le grand favori d’une cérémonie qui, en l’absence de très grosses productions, fait la part belle au cinéma indépendant et à la représentation des minorités.

Comment sont attribuées les prestigieuses statuettes ?

À quelques heures de la remise des prix les plus glorieux du cinéma, décernés dans la nuit de ce dimanche 25 avril à Hollywood, retour sur les arcanes du scrutin.

Ils sont 9.362, un chiffre record, à pouvoir voter cette année pour les Oscars, les plus prestigieux prix du cinéma qui seront décernés le 25 avril à Hollywood. Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? Comment est organisé le scrutin ?

Qui a le droit de voter ?

Tous les électeurs des Oscars sont membres de l’Académie des arts et des sciences du cinéma située à Los Angeles. Ils doivent être des professionnels «accomplis» du cinéma, issus d’une des 17 branches de l’industrie (acteurs, coiffeurs, costumiers, monteurs, producteurs, réalisateurs, scénaristes…). Tous les candidats doivent être cooptés par au moins deux membres de l’Académie, à l’exception des nommés et lauréats aux Oscars qui, eux, peuvent postuler directement.

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Le théâtre les yeux fermés

France Culture, le 25 avril à 20 heures, puis en podcast

— Par Marie-Valentine Chaudon —

Dissection d’une chute de neige, de Sara Stridsberg France Culture diffuse ce dimanche 25 avril cette pièce de Sara Stridsberg, mise en scène par Christophe Rauck. La radio, qui entretient une longue histoire avec le théâtre, lui ouvre en ces temps de confinement d’autres chemins vers son public.

« Je suis un roi, pas une marchandise. » Dans un royaume figé par le froid, une souveraine refuse de céder à l’injonction que sa fonction lui impose : se marier et assurer sa descendance. Dissection d’une chute de neige, de l’autrice contemporaine Sara Stridsberg, retrace la destinée de Christine de Suède. Esprit brillant, polyglotte, passionnée de lettres et de chasse, mue par une quête existentielle sans fin, elle fit venir Descartes à sa cour, où il mourut en 1650. « Elle cherche à se définir mais n’y arrive pas, commente Marie-Sophie Ferdane, qui l’incarne avec une densité polychromique dans la mise en scène de Christophe Rauck. Chaque situation la précipite dans des émotions contradictoires. Elle saute de l’une à l’autre à chaque instant. »

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Celui qui se réfugia dans la montagne. Monchoachi.

— Par Widad Amra

S’il est des personnages qui avancent dans la vie, entourés d’un halo de mystère, par leur rapport à l’existence, par ce qu’ils donnent peu à voir, peu à entendre, mais tellement à comprendre, il en est un qui incarne cette alchimie mystérieuse, le poète Monchoachi.

Dans le film d’Arlette Pacquit : « La Parole Sovaj », présenté en avant-première à Tropiques – Atrium le 30 mars dernier et en première diffusion sur Martinique la 1ère, le 6 avril, André-Pierre Louis, alias Monchoachi, nous est présenté dans toute sa complexité et toute sa clarté. Chose étonnante, l’homme solitaire est descendu de la montagne du Vauclin, lui qui refuse tout projecteur, cultive l’absence plus que la présence. Il nous est apparu dans sa simplicité, son apparente fragilité, son sourire malicieux, sa modestie, son élégance.

Ce documentaire d’une belle poésie, est un voyage qui brise les codes habituels pour offrir ce que la poésie a de plus éclaté et de plus rassemblé, de plus libre, de plus primitif, voire subversif, dans ce qu’elle offre à voir de ce qu’est la beauté.

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Coronavirus. Mick Jagger, le rock contre l’obscurantisme

— Par Marie-José Sirach —

Avec la complicité de Dave Grohl, membre des Foo Fighters et ancien batteur de Nirvana, le chanteur des Rolling Stones se révèle en militant du vaccin. Même en distanciel, le rock reste un virus puissant !

Mick Jagger, 77 printemps, n’aura décidément jamais sa langue dans sa poche. Il vient d’enregistrer à la maison Eazy Sleazy , une chanson qui claque, une chanson rock and rollienne à souhait, drôle, piquante, irrévérencieuse.

Avec la complicité de Dave Grohl, des Foo Fighters, le duo chic et choc livre un morceau d’une rare vitalité. Le pape du rock and roll, dans un entretien accordé au magazine Rolling Stone, raconte avoir écrit « les paroles très rapidement » et éprouvé le besoin de revenir sur cette pandémie pour chanter « l’espoir de sortir de ce calvaire. Le refrain de la chanson, c’est comme la lumière au bout du tunnel », dit-il encore.

Au passage, le chanteur des Rolling Stones ne se gêne pas pour moquer les complotistes et conspirationnistes de tout poil, alerter sur les infos toxiques qui circulent sur les réseaux sociaux.

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SCH, le baron noir du rap français

Paris – « Je me suis laissé porter par ce que j’avais dans la tête »: Entre le mafieux et le dandy, SCH s’est forgé une place à part dans le monde du rap tricolore grâce à sa plume narrative et son univers cinématographique, devenu l’un des plus gros succès de l’année.

Pour comprendre qui est SCH, il faut d’abord planter le décor. Celui de la pègre où règne la « moula » (argent en argot) et la violence. C’est dans cet imaginaire qu’évolue depuis 2015 celui qui se fait également appeler « le S« , référence à son patronyme, Schwarzer. 

« SCH, plus le temps passe, plus c’est moi même si au début c’était un personnage fictif que j’ai créé. Aujourd’hui, il y a Julius, qui est devenu le SCH du début. Vous arrivez à suivre ?« , plaisante le rappeur de 28 ans lors d’un entretien à l’AFP.  

« JVLIVS » (prononcé Julius), là encore référence à son prénom, Julien, c’est le titre d’une trilogie sur le grand banditisme dont le deuxième volet « JVLIVS II » est sorti il y a quelques semaines. 

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Le blues en cuisson créole de Delgres

Le « power trio » confirme son originalité avec un deuxième album, « 4 Ed Maten », hommage aux travailleurs venus des Antilles.

— Par Bruno Lesprit —

Dans le jargon angliciste des musiciens, on appelle ce type de formation « power trio ». Une configuration guitare électrique-basse-batterie apparue au milieu des années 1960 avec l’émergence du blues rock en s’appuyant sur la puissance de l’amplification. Figures canoniques : Cream (avec Eric Clapton) et The Jimi Hendrix Experience.

A une lignée qui s’étend au hard rock, au punk ou au grunge, il faut ajouter Delgres, la plus belle aventure qu’ait récemment connue le blues français. Depuis un premier album, Mo Jodi (2018), qui a redynamisé un genre souvent embourgeoisé et figé dans les stéréotypes, et dont le successeur, 4 Ed Maten, confirme la singularité. Les titres des œuvres fournissent un premier indice de celle-ci : tout, ou presque, est chanté en créole.

4 Ed Maten (« quatre heures du matin »), avec un radio-réveil qui s’embrase sur la pochette, c’était le temps du lever pour le père du chanteur, guitariste et auteur-compositeur Pascal Danaë quand il débarqua au Havre (Seine-Maritime) en 1958, « après une semaine de bateau » depuis la Guadeloupe.

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