Catégorie : Arts de la scène

« Incandescences », texte et m.e.s. d’Ahmed Madani

— Par Roland Sabra —

Dernier chapitre de la trilogie «  Face à leur destin », « Incandescences «  d’ Ahmed Madani souligne la cohérence et la force de l’ensemble du projet. Illumination(s) en 2012 évoquait trois générations d’hommes immigrés venus d’Algérie sur fond de séquelles de Guerre d’Algérie, F(l)ammes en 2016 portait sur les relations mère/fille dans les quartiers dits «  sensibles ». Dans « Incandescence » ce sont une petite dizaine, neuf exactement, jeunes femmes et jeunes hommes, nés de ces parents ayant vécu l’exil et résidant dans des quartiers populaires qui vont faire découvrir au public un monde trop souvent ignoré. Pendant un an et demi l’auteur-en-scène comme il se nomme, va organiser des rencontres sous forme de stages, d’entretiens en tête-à-tête, d’atelier videographiques, avec des jeunes autour d’un thème principal, l’amour pomymorphe, celui qui a présidé à la rencontre de leurs parents et celui qu’ils espèrent, attendent ou vivent au quotidien. Ils évoqueront le premier baiser, donné ou reçu, l’attente, l’émoi, les espérances déçues, les désillusions. Ils le diront avec cette force de la jeunesse, cette exhalation du corps en désir, cette pulsion de vie qui les animent.

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Hamlet à l’impératif ! Le feuilleton

C’est désormais une tradition bien établie: la cour de la bibliothèque Ceccano reçoit tous les ans un feuilleton théâtral, tous les jours à 12H en accès libre. En 2015 le public fut invité à entendre le texte de La République de Platon mis en scène par A.Badiou. Outre les débats sur les questions politiques du jour (notamment le débat sur le genre proposé par Mesdames, Messieurs et le reste du monde en 2018), la réflexion philosophique trouve ici une place légitime, en ce qu’elle a trait au théâtre comme exercice et lieu de la démocratie. Cette année c’est la pièce de shakespeare qui est à l’honneur, Hamlet, la plus célèbre d’entre les célèbres, celle qui a fait couler le plus d’encre. C’est ainsi que dans la mise en scène d’Olivier Py, le texte de la pièce est confronté aux commentaires, ceux de Heidegger, Wittgenstein, Jankélévitch, Freud, Lacan, Deleuze, Derrida etc. La glose rencontre les extraits les plus fameux du texte, ou plutôt des textes de la pièce, qui se présente comme un palimpseste. Dans le premier épisode, c’est la fameuse question  » to be or not to be » qui est débattue : quel est le sens de cette formule?

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« No way Veronica ou nos gars ont la pêche », d’Armando Llamas, m.e.s. Jean Boillot

Jean Boillot us propose une troisième version de son spectacle qui a déjà connu une première version radiophonique, puis une seconde version enrichie de claviers sur la proposition du compositeur David Jisse. Cette troisième version, encore enrichie d’un guitariste compositeur et interprète pop-rock, Hervé Rigaud, débouche sur un remix plus festif, d’obédiance rock, avec une esthétique de Comics.
L’ensemble se présente comme la mise en son d’une parodie de The Thing, le film de John Carpenter. Neuf hommes (il n’y en aura que quatre au plateau) travaillent sur une base météorologique au milieu de l’Ocean Antarctique. Dans ce milieu clos, les hommes développent une « chaude amitié virile », voire une homosexualité latente et se meuvent avec délice dans un bain de testostérone. Mais ils vont devoir affronter un danger mortel: l’arrivée d’une femme sur la base, la vénéneuse Véronica. Ils feront tout leur possible pour la rejeter à la mer.
Le propos aurait pu être tragique, s’il n’était profondément comique. Les personnages masculins incarnent avec candeur tous les poncifs de la virilié, dans leurs gestes, leurs déplacements, leurs paroles, leurs choix de spectacle etc.

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« Les Présidentes », texte Werner Scwab, m.e.s. Laurent Fréchuret

C’est une comédie catastrophe, griçante, hilarante, cynique et provocatrice, à l’instar des autres textes de l’auteur Werner Scwab. Cet auteur est une figure singulière de la littérature autrichienne. Né en 1958, il fait des études à l’Académie des Beaux-Arts de Vienne. Il partage son temps entre écriture et sculpture. Ses productions artistiques sont marquées par les matériaux en putréfaction. Ordures et rebuts de toutes sortes sont également les aliments de son travail d’écriture. Les Présidentes fait partie de ce qu’il nomme ses « drames fécaux ».

« Les Présidentes…ce sont des gens qui croient tout savoir, et veulent décider de tout. Je viens moi-même d’une famille de présidentes. » dit-il. Les Présidentes, ce sont trois femmes, Erna, Grete et la « petite Marie » engluées dans leurs fantasmes, la première est une maniaque de l’épargne éprise d’un charcutier, la seconde est une nymphomane en qûte de mâle puissant, la troisième une bigote illuminée qui règne sur ce bourbier en débouchant à mains nues les toilettes que les autres s’ingénient à boucher. Métaphore de cette société autrichienne dont on a déjà connu des satires au vitriol chez Th.

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« Fragments », textes Hannah Arendt, adaptation Bérengère Warluzel, m.e.s. Charles Berling

Festival d’Avignon, Présence Pasteur du 7 au 28 juillet 2021

Qu’est-ce que penser? Rien n’est plus naturel, et pourtant rien n’est plus rare. Penser n’est pas automatique. Contrairement à une idée répandue, penser n’est pas agir. Il y faut un recul, un retrait. Pour penser, il faut le désirer. Et c’est ce désir de penser, comme une aventure collective, joyeuse et féconde que doit suciter le théâtre. Dès lors, suffit-il de placer bout à bout des extraits de textes d’Annah Arendt sur la question pour y parvenir? Certes non: il y faut une véritable adaptation, reposant sur une sélection pertinente et un habile montage, non moins qu’une véritable mise en scène. Pour ce faire, Bérengère Warluzel et Charles Berling ont oeuvré conjointement au travail scénique. Le plateau propose un dispositif suggestif du travail de pensée collective: une table, des chaises vides, d’autres occupées par des marionnettes de taille humaine, des pilles de livres, un piano, un tableau sur lequel viendront figurer des dessins emplis d’images projetées en vidéo. La dimension sonore joue également un rôle essentiel: la comédienne (Bérengère Warluzel) chemine dans le texte d’Hananh Arrendt portée par sa propre voix en play back.

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« Samson », texte et m.e.s. de Brett Bailey

En 2013 il présentait au public d’ Avignon Exhibit B avant d’investir le Théâtre Gérard-Philippe de Saint-Denis en novembre 2014. Depuis quatre ans déjà cette installation, instruisait, dans la quinzaine de pays européens où elle avait été invitée le procès de la colonisation de l’Afrique, à travers douze tableaux scéniques construits à partir de faits réels, des « pièces à conviction » ( Exhibit). La pièce qui mettait le spectateur en position de voyeur à l’instar de celui qui visitait les zoos humains du débit du Xxè sicècle, s’est très vite trouvée au centre d’une vive polémique. Des pétitionnaires ont réclamé son interdiction, des représentations ont été annulées, d’autres se sont déroulées sous la protection de la police !

En 2021, Brett Bailey, un sud-africain blanc de peau, puisque c’est de lui dont il s’agit présente dans le In sa dernière création «  Samson ». La légende est bien connue : le héros biblique dont la force surhumaine provient de la chevelure et qui lui est interdit de couper, doit conduire son peuple, esclave des Philistins, à la révolte. Il est un cadeau de Dieu fait à mère stérile jusqu’alors.

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Un nouveau directeur pour le Festival d’Avignon

L’actuel directeur, Olivier Py, s’apprête à tirer sa révérence. À partir de septembre 2022, après huit ans de bons et loyaux services, il sera remplacé par Tiago Rodrigues, a annoncé ce lundi 5 juillet la Ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, lors d’une conférence de presse à Avignon, ajoutant que le metteur en scène portugais avait le plein accord des entités impliquées dans la décision : le Gouvernement, la Mairie d’Avignon et l’Administration du festival. « Tiago Rodrigues vient d’être nommé et ça me remplit le cœur de joie », a réagi Olivier Py. Cette nomination intervient alors que s’ouvre la 75e édition du célèbre Festival. Ne serait-ce que parce qu’il est un homme du partage, de la rencontre, de la main tendue à tout ce qui est autre, la nomination de Tiago Rodrigues, premier étranger élu à cette fonction, est une nouvelle heureuse. Un choix qui n’est pas vraiment une surprise. Depuis plusieurs jours, la rumeur le donnait favori face à ses trois concurrents : Claire Lasne-Darcueil, directrice du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, Camille Barnaud et Romaric Daurier, co-directeurs de la scène nationale le Phénix à Valenciennes, et José Manuel Gonçalvès, directeur du CentQuatre à Paris. 

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Une nuit en-chantée

Dress code, un spectacle son et lumière, de la Compagnie Activ’Art, m.e.s. Jandira De Jesus Bauer

— Par Michèle Bigot —

La nuit dernère, le 3 juillet 2021, s’est opérée une rencontre avec la magie en Drôme provençale, dans un lieu modeste, un lieu culturel alternatif, comme on dit aujourd’hui, le café associatif des Pilanthropes.
La Compagnie Activ’Art, menée par sa metteuse en scène Jandira De Jesus Bauer, nous a conviés à un spectacle son et lumière, une proposition théâtrale qui se revendique à bon droit du spectale vivant, ou pour mieux dire, un rituel sacré autour du corps féminin.
Et ce fut un enchantement, après ces deux années de séquestration, de retrouver le mystère de la représentation, l’invocation des textes, l’éclat des couleurs et des images, les jeux d’ombre et de lumière, l’envoûtement de la danse , le rythme hypnotique ou frénétique des percussions brésiliennes, le tout dans un cadre hautement poétique: nuit étoilée, bruissement de la rivière en contrebas de la scène…..
Le thème du spectacle Dress code , sous-titré « Inquisition au XXIème siècle, Habillée comment? », convoque le corps féminin dans la force de son épanouissement, non moins que dans la douleur liée à son exploitation.

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« Cercle égal demi Cercle au Carré », de la Cie Difé Kako

Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?

Théâtre Jacques Carat à Cachan (94) Jeudi 8 juillet 2021 à 19h
Durée spectacle : 1h
Durée du bal : 40 min.
Tout public
Tarifs : Spectacle et bal gratuits uniquement sur réservation

Lire sur Madinin’Art : Difé Kako : danse traditionnelle, danse actuelle

Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement. Le dialogue ainsi établi entre tradition et modernité revisite les danses sociales et les électrise dans un univers géométrique au contact des danses urbaines, composant un hymne vivifiant à la créolisation et au métissage artistique.

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Un week-end musical à Fort-de-France

Des concerts de toutes couleurs musicales, les 3 et 4 juillet 2021

Le Festival Culturel de la Ville, une création d’Aimé Césaire et du Sermac

“Quintessence” : selon les dictionnaires, au sens figuré : ce qu’il y a d’essentiel, de meilleur, de plus précieux dans une chose !

Malavoi et Ralph Thamar, au Grand Carbet à 20 heures
Guest : Pipo Gertrude

Coup d’envoi du Festival Culturel de Fort-de-France, ce samedi soir… Intitulée “Quintessence”, la 50e édition du festival de Fort-de-France s’ouvre sur un concert de Malavoi et Ralph Thamar. Et jusqu’au 22 juillet sera proposé un florilège de rendez-vous culturels. Au menu : danse, conférences au Cénacle Bord de Baie, expositions, théâtre, concerts, journée des enfants, nuit du jazz… etc.

Michèle Mondésir, chargée de communication du Sermac, nous parle de cette nouvelle édition dans le journal France-Antilles du 3 juillet 2021 : « On est fier d’avoir atteint 50 ans… ce qui fait du Festival de Fort-de-France, l’un des plus vieux festivals de France et, très certainement, d’ailleurs ! », explique-t-elle. Celle qui suit le festival depuis ses débuts – « J’étais jeune fille à l’époque !

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« Ni les femmes ni la Terre », de Marine Allard, Lucie Assemat, Coline Dhaussy.  

Mercredi 7 juillet à 19h 30 à Madiana

avec les interventions de :
Lucie Assemat, co-réalisatrice
Association Culture Égalité, intervention eco-féministe
Les Jardins de Gaiac, pour l’autonomie alimentaire
Laetitia Privat, Lyannaj pou depolye matinik 

Un film de Marine Allard, Lucie Assemat, Coline Dhaussy. 62mn. fr

Ni les femmes ni la terre ! est un documentaire tourné comme un voyage en itinérance autour des luttes ayant trait au corps et au territoire. En Argentine et Bolivie, le film suit au plus près celles qui luttent contre les violences faites aux femmes, le système Monsanto et la destruction de l’environnement par les entreprises extractivistes. 

Il met en évidence le parallèle entre les logiques d’appropriation capitaliste, coloniale et patriarcale de la terre et des corps des femmes, compris comme potentielles sources de profit. Dans les favelas, les périphéries urbaines, les campagnes isolées en Patagonie et l’altiplano bolivien, ces femmes combattent pour le droit à disposer de leurs corps, pour un changement de cap des modèles économiques, pour la reconnaissance de la légitimité et de la dignité de leurs « territoires-corps-terres ». Elles dessinent des voies pour une révolution écoféministe globale, desde abajo a la izquierda, du sud au nord.

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Stage Intensif de DanseS+Atelier Bèlè (SID+AB) IXème édition 

2 au 14 août 2021 à Pôlform et à Saint-Pierre

Bienbonjou tout moun !

Zot té ka tandé’y, i la !!! 💃Le Stage Intensif de DanseS+Atelier Bèlè (SID+AB) IXème édition ouvrira ses portes du 2 au 14 août 2021 à Pôlform et à SAINT-PIERRE.🕺

Cette année encore, le SID+AB vous propose plus de 80 cours, toujours à des prix défiant toute concurrence. Anfen zòt za konnèt ! 😃. Les planning des cours seront bientôt disponibles.  

🔆Attention🔆, si vous avez 18 ans cette année ceci vous concerne : Le PASS CULTURE. Vous connaissez ? C’est un dispositif  qui vous permet d’avoir accès l’année de vos 18 ans à une application sur laquelle vous disposez de 300€ pendant 24 mois pour découvrir et réserver selon vos envies les propositions culturelles de proximité et notamment les cours de danses. 
🤩 OFFRE SPECIALE 🤩 : Toujours plus de petits prix pour vous remercier de votre fidélité. Spécialement pour vous, en avant première, le pass de 10 cours est à 52 euros au lieu de 72 euros. Attention quantité limitée. Premié rivé, premié sèvi.

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Le Festival « Les Révoltés du monde » arrive à Schœlcher !

À 18 heures, le mercredi 30 juin, Outre-Mer Olympique / le jeudi 1er juillet, Massacre River

En partenariat avec la cinquième édition du Festival Les Révoltés du Monde, qui a pris fin à Fort-de-France ce dimanche soir, la commune de Schoelcher a sélectionné deux films, qui seront projetés à l’Esplanade Osenat Case Navire, rue Emmanuel Osenat. 

Outre-Mer Olympique était hors-programmation à Madiana, il s’agit du documentaire  déjà proposé ce lundi par la chaîne Guadeloupe la 1ère, et vu à la médiathèque de Sainte-Luce dans une soirée « autour du corps noir », animée par Mathieu Méranville. Ce dernier est l’auteur du film Outre-Mer Olympique, Vianney Sotès en est le réalisateur. Une initiative bienvenue avant le coup d’envoi des Jeux olympiques de Tokyo, le 23 juillet 2021. Un documentaire inédit où « l’histoire du sport se conjugue avec l’histoire humaine. »

Le film

C’est dans les années quatre-vingt-dix que l’Hexagone prend conscience de l’importance des champions ultramarins. Cette décennie permet également de faire éclater leur talent à la face du monde. Ces années-là constituent d’une certaine façon le point de départ de la grande épopée du sport d’Outre-mer aux Jeux Olympiques.

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« Yitzhak Rabin, chronique d’un assassinat », d’Amos Gitai

Il y a 25 ans disparaissait Yitzhak Rabin…


— Par Valérie Guédot —
Yitzhak Rabin : chronique d’un assassinat tient les annales de ce jour – 4 novembre 1995 – où un jeune juif religieux d’extrême droite tua le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin.

Au centre, Amos Gitai fait entendre le témoignage, instant après instant, de sa veuve, Leah Rabin, une femme sans haine.

Autour d’elle, avec elle, une mosaïque d’images-documents, de langues, de musiques retissent ensemble la trame de cette journée fatale pour la paix en Israël et dans le monde. Dans ce grand théâtre d’ombres, si les morts ne se relèvent pas, les vivants le font pour eux.

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Le jour où les lycéens de Fort-de-France entrent en scène !

Rodrigue : « Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. »

– par Janine Bailly –

Nous les avions vus lors de la première restitution de leurs travaux, en décembre 2020, dans des conditions difficiles liées à la pandémie et au lieu, une simple salle de lycée servant de salle de spectacle… Nous les retrouvons avec bonheur en juin 2021, mais ils se tiennent cette fois, comme des grands, sur la scène de la Salle Frantz Fanon à Tropiques Atrium, à Fort-de-France. Ce sont cinquante-huit des élèves de théâtre du Lycée Schœlcher – hélas, pour des raisons sérieuses et diverses, certains n’ont pas pu être présents ce soir-là. Ils ont grandi en âge, parfois en taille et toujours en talent. Ils ont conquis le droit d’occuper l’espace de la Scène Nationale, et s’ils en sont impressionnés, ils savent bien nous le cacher. Hormis une main qui tenant une feuille blanche est prise d’un léger tremblement – et cela me semble plus beau et plus émouvant encore –, garçons et filles semblent être à leur place, chacun dans son rôle et prenant crânement en charge, devant une salle comble et attentive, des textes pas toujours faciles à interpréter.

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« Dress Code », création et mise en scène de Jandira de Jesus Bauer

Toute mise en scène se revendique inédite, exigeante, spontanée, réfléchie, révolutionnaire, touchante, comique, émouvante et surtout créatrice…
Pour conjurer une réalité angoissante, pour dédramatiser les blessures secrètes, le parti pris de la mise en scène du spectacle « DRESS CODE » est de créer tout au long du temps du spectacle des péripéties, des grands écarts, des variations de rythme afin de surprendre et de susciter un intérêt constant. Il est question, durant le temps du spectacle, de voir, d’écouter, de bouger, de se solidariser, de participer…et de s’émerveiller.
Rythme des percussions, fluidité des voix, mouvements des corps, musique et images projetées. Une expérience à vivre et à ressentir. Cela ne se raconte pas.
Un voyage poétique qui rend hommage et célèbre les femmes.
C’est ce que nous proposons, avec ce spectacle vivant tout public, riche en inventivité, provoquant, et porté par le jeu énergique et généreux des participantes.
Les femmes présentes sur scène pendant toute la durée du spectacle jouent leur propre rôle, et sont aussi les représentantes des absentes et des invisibles. C’est le Miracle et la Force du spectacle vivant.

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Le Palmarès du Festival Les Révoltés du Monde 2021

Découvrir par le Festival ces choses qui nous restent inconnues…

– par Janine Bailly –

« Tant que nous aurons un cœur, nous nous battrons pour un avenir meilleur, pour un monde plus juste ! » : la phrase entendue dans une bouche adolescente, lors de la cérémonie de clôture, pourrait bien être la devise du Festival. Elle nous convaincrait, s’il le fallait encore, de l’engagement de notre jeunesse, non seulement pour que vive le cinéma, mais encore pour que progresse le monde vers un avenir plus lumineux.

Le Jury du Grand Prix a d’abord isolé un trio de tête, Restituer l’Art africain, les fantômes de la colonisation / Toni Morrison et les fantômes de l’Amérique / En route pour le milliard, de Dieudo Hamadi, ce dernier ayant finalement eu la préférence. Ainsi que l’a dit Marijosé Alie en décernant le prix, il s’agit d’un documentaire « dérangeant, authentique et sans concession, filmé au plus près des gens, on y trouve le pire et le meilleur de l’humain, et le voir nous pousse à nous interroger sur l’intégration, ou la non intégration,  des personnes handicapées dans notre société… »

Ce même jury a exprimé son coup de cœur pour Ophir, d’Alexandre Berman et Olivier Paulet, un film puissant, qui retraçant le combat des habitants de Bougainville, une île de Papouasie-Nouvelle-Guinée, située dans le sud-ouest de l’Océan Pacifique, nous mène hors de notre zone de confort, jusqu’au bout du monde… Cette lutte contre la Bougainville Copper Ltd (BCL), qui sous le contrôle d’une firme australienne exploitait la mine de Panguna, – la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde –, a abouti en 1989 à la fermeture de l’exploitation, conséquence des actions de sabotage menées par l’Armée révolutionnaire.

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Les Révoltés du Monde : comment parler d’esclavage et de colonisation.

Paroles de nègres / Esclaves : la mémoire engloutie / Restituer l’art africain, les fantômes de la colonisation

– par Janine Bailly –

Depuis sa première édition, le Festival nous a permis de découvrir, ou de revoir, beaucoup de documentaires intéressants, instructifs, et qui jamais ne laissent indifférents. Dans l’espace antillais, il était, plus encore qu’en d’autres lieux peut-être, logique et légitime que résonnent à nouveau cette année ces trois mots, liés à trois douloureux concepts et sur lesquels on accepte enfin de faire la lumière : esclavage, colonisation, racisme. D’autres voies ont été explorées, d’autres histoires écoutées, qui nous ont dévoilé d’autres pans de la recherche et de la création mémorielles.

Pour qu’aujourd’hui soit entendue la voix oubliée des ancêtres, le long-métrage documentaire de Sylvaine Dampierre, Paroles de nègres, fait éclore dans le temps présent les fleurs vénéneuses d’un passé esclavagiste. Grâce à un extrait de la Gazette officielle de la Guadeloupe, la réalisatrice guadeloupéenne découvre, publié entre le 18 janvier et le 2 février 1842, le compte-rendu du procès de Vallentin, maître jugé aux assises de Pointe à Pitre pour le meurtre de son esclave Sébastien.

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Festival de Cannes 2021 : « OSS 117 » projeté en dernière séance, après le palmarès

Jean Dujardin, Nicolas Bedos et Pierre Niney pour se dire au revoir : le Festival de Cannes projettera en « dernière séance », après le palmarès le 17 juillet, le 3e volet de la comédie d’espionnage parodique « OSS 117: Alerte rouge en Afrique noire ».

Le Festival est heureux d’annoncer aujourd’hui sa ‘Dernière Séance’ 2021 : OSS 117, Alerte rouge en Afrique noire, réalisé par Nicolas Bedos, qui terminera en fête la 74e édition, le samedi 17 juillet dans le Grand Théâtre Lumière, lors de la soirée du palmarès », a-t-il annoncé vendredi 25 juin dans un communiqué.

Ce troisième volet des aventures d’Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, interprété par Jean Dujardin, avec Fatou N’Diaye, Pierre Niney, est réalisé par Nicolas Bedos d’après un scénario de Jean-François Halin. Les deux précédents, OSS 117 : Le Caire, nid d’espions (2006) et OSS 117 : Rio ne répond plus (2009) avaient été réalisés par Michel Hazanavicius.

Nicolas Bedos, 42 ans, avait présenté en 2019 à Cannes son film La Belle Époque (hors compétition), avec Daniel Auteuil, Guillaume Canet et Doria Tillier, la maîtresse de cérémonie du Festival cette année.

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Festival Les Révoltés du Monde : De l’importance du cinéma documentaire

À Fort-de-France, quatorze projections, du 24 au 27 juin 2021

On peut retrouver le programme détaillé de tout le festival sur Madinin’art.

– par Janine Bailly –

Une ouverture réussie, ce jeudi 24 mai en salle 7 du complexe Madiana, pour la cinquième édition d’un Festival original, et qui s’inscrit d’emblée sous le signe de la découverte, du partage et de l’émotion. Le public, en nombre, a une fois encore répondu présent, et derrière les masques on pouvait deviner des sourires de bonheur. Bonheur d’être là en dépit de la situation sanitaire, bonheur de se retrouver entre amoureux du septième art quelle qu’en soit la forme, bonheur de toutes ces fenêtres qui par la grâce du cinéma ne cesseront jamais de s’ouvrir au monde !

Le premier film, En route pour le milliard, du réalisateur et documentariste congolais Dieudo Hamadi, s’il traite d’un sujet grave et de la barbarie humaine, sait aussi faire chanter en nous ses petites notes d’espoir têtues. Au départ, « la guerre des six jours », un fait historique, tragique, hélas aujourd’hui oublié, gommé par « une amnésie collective » : en juin 2002, la ville de Kisangani, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), fut le théâtre d’affrontements meurtriers entre les armées d’occupation rwandaise et ougandaise, venues là dans le but de contrôler les richesses minières de la région.

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Théâtre. Un chant contestataire contre l’exclusion

Par Marina Da Silva —

Avec Faith, Hope and Charity, aux Ateliers Berthier, à Paris, Alexander Zeldin créé un effet de prise de conscience salutaire en partageant la détresse et l’insoumission de ceux que l’on désigne comme exclus.

Une salle des fêtes municipale reconvertie en lieu d’accueil et banque alimentaire où s’égrènent des chaises et des tables. Aux murs défraîchis, des dessins d’enfants. À jardin, une petite cour, où l’on entendra régulièrement la pluie tomber violemment. À cour, des toilettes, et au centre une petite cuisine où Hazel s’affaire et se traîne, soucieuse. Elle porte l’âme du lieu depuis plus de 25 ans avec Pete – qu’on ne verra pas car, malade, il est en train de s’éteindre -, et est bien seule pour se battre contre sa disparition programmée qui menace de mettre à l’épuisement, voire à la mort, la petite communauté d’habitués qui y trouve soutien et solidarité. Sollicité par Pete, Mason est venu en renfort y faire son premier jour de bénévolat. Musicien, il propose de monter une chorale et d’apprendre à chanter à tous ceux qui le souhaitent.

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Sonmiziksonpawol d’Annick Justin Joseph

— Par Selim Lander —

Il y a longtemps qu’Annick Justin Joseph porte ce projet d’hommage au musicien martiniquais Henri Brival (1933-), artiste lamentinois qualifié d’« extravagant », ce qui ne l’a pas empêché de voyager à travers le monde avec son « bwa ronflé » (ou « wonflé), instrument de son invention composé d’une caisse en bois (isorel) que l’on caresse avec un bâton et qui produit des sortes de barrissements. Sur la scène du théâtre municipal de Fort-de-France, un de ses disciples faisait la démonstration de cet instrument aussi rustique qu’original.

Sonmiziksonpawol mêle les chants, la danse et les chansons, par exemple « Alexandre pati » de Léona Gabriel-Soïme (dite « Estrella », 1891-1971), qui introduisit la biguine à Paris, et écrivit et interpréta de nombreuses chansons, en particulier cette fameuse « Alexandre pati » dont il reste d’ailleurs un enregistrement par elle-même. Cette diversité est l’un des atouts de Sonmiziksonpawol, une pièce servie ici par des interprètes appréciés des Martiniquais, y compris James Germain, grande voix d’Haïti, qui s’est produit à plusieurs reprises chez nous et qui impressionne toujours.

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Avant-première : « Indes Galantes », m.e.s. Clément Cogitore, chorégraphie Bintou Dembélé.

Samedi 19 juin à 19h à Tropiques-Atrium

La danse s’invite sur l’écran Cinéma de Tropiques Atrium, à l’occasion de l’avant-première du film « Indes Galantes » !

France –2021- 1h48 – Documentaire, danse, opéra

Réalisation : Philippe Béziat

Synopsis :
C’est une première pour 30 danseurs de hip-hop, krump, break, voguing… Une première pour le metteur en scène Clément Cogitore et pour la chorégraphe Bintou Dembélé. Et une première pour l’Opéra de Paris. En faisant dialoguer danse urbaine et chant lyrique, ils réinventent ensemble le chef-d’œuvre baroque de Jean-Philippe Rameau, Les Indes Galantes. Des répétitions aux représentations publiques, c’est une aventure humaine et une rencontre aux enjeux politiques que nous suivons : une nouvelle génération d’artistes peut-elle aujourd’hui prendre la Bastille ?

La presse en parle :

The Financial Times – Shirley Apthorp : Ravishing: ‘Les Indes galantes’

El Mundo – Ignacio Gil Vasquez : Un espectáculo de cuatro horas, brillante, moderno. Divertido y que hace pensar. Bello. Espectacular.

Connaissance des arts – Guy Boyer : une nouvelle vision plastique contemporaine. Chef-d’œuvre ! 

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Les Antilles présentes au monde

Il est diverses façons de sortir de ses frontières, et de se rendre visible aux yeux des autres. La création artistique en est une, la création de produits de qualité à exporter en est une autre. Aussi sera-t-il ici question, en ce début d’été 2021 qui nous promet la tombée des masques, de cinéma, d’exposition picturale, et… de rhum !

Au Festival Cinéma de Cannes : Freda, de Gessica Généus, avec Néhémie Bastien, Fabiola Remy, Djanaïna François.

Venu de l’île d’Haïti, Freda, le long-métrage de Gessica Généus fait partie de la sélection officielle du 74e Festival de Cannes, dans la catégorie Un certain regard, une section qui met l’accent sur des œuvres différentes, originales dans leur propos et dans leur esthétique. 

Ainsi que le dit la réalisatrice, cette sélection en 2021 est pour le pays un véritable évènement  : « Cela fait 23 ans qu’il n’y a pas eu de longs métrages haïtiens à Cannes. Depuis “L’homme sur le quai” de Raoul Peck, “Freda” est le deuxième long-métrage haïtien qui va à Cannes. C’est la première fois que l’on a la chance d’avoir un film haïtien à ce niveau international, filmé entièrement en Haïti, et entièrement en créole : Raoul Peck, à cause de la dictature et tout ce qui se passait en Haïti, n’avait pas pu tourner en Haïti, il avait dû le faire en République dominicaine.

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Le rappeur Moha La Squale mis en examen pour agression sexuelle et violences

— Par Jeanne Bulant avec AFP —

Le rappeur Moha La Squale a été mis en examen mercredi pour « agression sexuelle » et « violences » par conjoint ainsi que pour « séquestration » après les accusations de plusieurs femmes, a indiqué à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information du Monde.

Objet d’une enquête préliminaire depuis septembre, Moha La Squale, 26 ans, de son vrai nom Mohamed Bellahmed, a été placé en garde à vue lundi, selon Le Monde. Au cours de sa garde à vue, selon une source proche du dossier, au moins une confrontation a été organisée avec l’une des plaignantes.

Six plaintes déposées

Mercredi, le rappeur a été présenté à un magistrat dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris.

« Il a été mis en examen notamment des chefs de violences par conjoint, agression sexuelle par conjoint, menaces de mort par conjoint et séquestrations sur différences victimes », et placé sous contrôle judiciaire, a indiqué la source judiciaire.

Moha La Squale a fait l’objet de six plaintes, selon une source proche du dossier, pour la plupart révélées en septembre 2020.

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