Avignon
C’est un truc de gosse. J’aime bien commencer le Festival d’Avignon avec le spectacle en cour d’honneur du palais des papes. Parce que les murs sont grands comme ceux d’une prison et qu’il y a toujours des oiseaux qui volent : alors il y a de l’espoir , on peut faire théâtre et partager une histoire.
Tchekhov et sa dernière pièce La Cerisaie, un metteur en scène portugais Tiago Rodrigues, directeur du théâtre national de Lisbonne, promu à la future direction du Festival, une comédienne vedette Isabelle Huppert , autant d’éléments qui savent dresser un argumentaire alléchant. Et c’est le choc d’un plateau empli de chaises vides grises et rouge, alignées en rangs sages, face au plein de la salle, quelques lustres accrochés à des lampadaires mobiles ajoutent à la curiosité. Comment les comédiens vont-ils jouer, dans ces corridors, ces rails, comment parler entre les lignes ? Ils surgissent, disparaissent comme des voyageurs en attente du départ, s’observant de quai à quai. Chacun semble isolé dans un territoire mental différent : il va falloir vendre la propriété de famille, cette cerisaie où chacun a des souvenirs différents.