Catégorie : Arts de la scène

«Cette Terre me murmure à l’oreille», création de la Cie Christiane Emmanuel

15 et 16 octobre 2021 à Tropiques Atrium

La Compagnie Christiane Emannuel présente sa nouvelle création «Cette Terre me murmure à l’oreille» les 15 et 16 octobre 2021 à Tropiques Atrium, Scène Nationale à 19h00, Salle Frantz Fanon. Cette création met en scène Jean-Félix Zaïre, Christian Kossa et Abdoulaye Konaté sous l’œil de la chorégraphe, Christiane Emmanuel et son assistant chorégraphique, Pascal Séraline.

Note d’intention

L’Afrique, Terre-mère, berceau de l’humanité, plantée tel un baobab dont les racines et les branches traversent les océans. Elle nous pénètre et codifie inlassablement notre ADN comme autant de fruits hybrides . Au delà des contraintes historiques et administratives, comment recréer un espace de vie, de partage, d’écoute, de poésie corporelle et musicale avec une partie du monde (d’où nous venons) et où il était peut-être strictement interdit de mettre les pieds, par peur du lendemain.

Tisser des liens, consolider des ponts, qui pour le moment restent fragiles, sont quelques-unes de nos préoccupations et objectifs.

Ce projet de création se veut dialogue transatlantique entre Caraïbe et Afrique. Travailler en étroite collaboration avec des danseurs-chorégraphes africains et caribéens, dans un enrichissement mutuel, vers la co-recherche et le co-développement d’une danse contemporaine dont les sources et ressources ancrées dans la terre nous parlent tel un baobab ou un fromager.

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Harcèlement sexuel : les petits pas du cinéma français

Le Centre national du cinéma a mis en place des formations pour lutter contre le harcèlement sexuel, qu’il impose aux dirigeants d’entreprises en échange de ses aides. Reportage au coeur d’une session.

— Par Marina Alcaraz —

« Les femmes n’ont qu’à parler… », « Pourquoi cette agitation ? Une femme est libre de dire non, quand même ! », « J’ignorais que des pratiques admises il y a dix ans étaient à ce point condamnables… ». Dans l’assemblée et en coulisse fusent les questions et les réflexions parfois naïves – voire inquiétantes – qui montrent le chemin à accomplir pour éradiquer les violences sexistes et sexuelles dans le monde du cinéma.

Dans la grande salle de projection du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée), dans le 14e arrondissement de Paris, une soixantaine de professionnels du cinéma et de l’audiovisuel écoutent avec attention Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). Pendant une demi-journée, elle répond à leurs questions, leur donne des exemples mais, surtout, rappelle les principes du Code du travail.

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Victoires du Jazz : découvrez le prestigieux palmarès 2021

— Par Annie Yanbekian —

Pierrick Pédron, Michel Portal, Isabel Sörling, Sélène Saint-Aimé, le Belmondo Quintet et le groupe San Salvador, tel est le palmarès 2021 des Victoires du Jazz (et des Musiques du monde) dévoilé mardi soir à Paris. Le pianiste Alain Jean-Marie s’est vu décerner une Victoire d’honneur.

Le palmarès 2021 des Victoires du Jazz, renforcé d’un trophée concernant les musiques du monde, a été dévoilé mardi soir, 5 octobre 2021, à l’auditorium de la Sacem à Paris. Sont sacrés le saxophoniste Pierrick Pédron (artiste instrumental), la chanteuse Isabel Sörling (artiste vocale), le clarinettiste et saxophoniste Michel Portal (album jazz), la contrebassiste et chanteuse Sélène Saint-Aimé (révélation), le Belmondo Quintet (groupe de l’année) et le collectif San Salvador (album de musiques du monde). Le pianiste Alain Jean-Marie a reçu une Victoire d’honneur.

Si le palmarès 2020 intégrait des lauréats ex-aequo dans trois catégories, ce n’est donc pas le cas de la moisson 2021, par ailleurs assez équilibrée en termes de parité et diverse quant aux générations représentées (26 ans pour la benjamine, 85 ans pour le doyen). Les lauréats, ainsi que plusieurs artistes nommés, ont été présentés à l’occasion d’un beau documentaire tourné fin juin aux Folies Bergère, offrant de larges plages musicales et permettant d’entendre des témoignages très personnels des musiciens.

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Black Casting de Nathalie M’Dela-Mounier

Préface de RokhayaDiallo – Postface d’Aminata D.Traoré
Six femmes et le fils de l’une d’elles attendent pour un casting portant sur la représentation de la femme noire. Venus de cultures et d’horizons géographiques différents, ils échangent avec force et humour en attendant leur tour. Sexualisation, esclavage, traite, culture dominante, colonisation, maternité, exploration féroce du vocabulaire, rien n’échappe au crible de leurs dialogues portés par une langue chamarrée. Contraints de confronter leurs aspirations, les personnages défient les simplifications stéréotypées quitte à ébranler leurs croyances respectives et à envisager une communauté de destin.
À eux de déconstruire une assignation identitaire grossière pour mieux explorer les subtilités d’une stigmatisation aux racines profondes.

Nathalie M’Dela-Mounier s’attache à mettre en voix la marche déraisonnable du monde à travers ses livres, dont plusieurs ont été adaptés à la scène. Avec Aminata Dramane Traoré, elle est marraine du festival littéraire Paroles Indigo – « D’autres façons de dire le monde ».

Six nuances de Noire
Dans une incisive pièce de théâtre, Nayhalie M’Delamounier interoge les repésentation des femmes noires et se moque des assignations identitaires.

Compagnie théâtrale existant depuis quinze ans, cherche comédienne pour le rôle principal d’un spectacle en création portant sur la condition de la femme noire.

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KPG, forgeron-conteur burkinabè: «Je forge des histoires pour cultiver la vie»

— Par Siegfried Forster  —

C’est un spectacle unique à l’épreuve du feu. Le forgeron-conteur burkinabè KPG réunit au théâtre la force de la forge et la puissance de la parole forgée. « Je forge des histoires dans ce monde contemporain, pour que les gens puissent utiliser ces histoires pour cultiver la vie. » Lors des Zébrures d’automne du festival des Francophonies en Limousin, Kientega Pingdéwindé Gérard (dit KPG) a présenté au Sirque de Nexon « Supiim » (« aiguille » en moré), un conte contemporain alliant la sagesse de la tradition, le chant, la poésie, le rap et la danse. Entretien.

RFI : Pour cette pièce, vous avez installé une vraie forge pour réduire les minerais de fer devant nos yeux. Sur la scène du théâtre, vous transformez la sagesse du forgeron en paroles du conteur. Et pendant cette performance, vous vous adressez à nous en disant : « Allons à l’école de la forge ». Qu’est-ce qu’on y apprend ?

KPG : L’école de la forge, c’est un espace qui permet de nous connecter avec nous-mêmes. L’école de la forge nous permet de nous identifier et de nous assumer pour faire face aux flots et à la turbulence que le monde vit aujourd’hui.

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L’Haïtien Jean D’Amérique, lauréat du prix RFI Théâtre 2021 pour «Opéra poussière»

« Moi, j’ai un style, des mots et j’essaie de raconter mon époque, parce que c’est maintenant ou jamais. » À 26 ans, l’écrivain haïtien Jean D’Amérique reçoit ce dimanche 26 septembre le prix RFI Théâtre 2021 pour sa pièce « Opéra poussière ». Une résurrection puissante et poétique de la résistante anticolonialiste haïtienne Sanite Bélair, assassinée par les colons français en 1802.

Son geste favori ? Le poing levé vers le ciel. Jean d’Amérique avoue être comme les personnages de ses textes : « toujours en révolte, contre tout, contre moi-même, contre la société, contre le monde ». Mais, quelques heures avant de recevoir le prix RFI Théâtre 2021 à l’occasion du festival Les Zébrures d’automne des Francophonies à Limoges, le futur lauréat s’assoit calmement avec nous et se montre détendu, voire souriant. « Je suis très heureux de recevoir ce prix. C’est magnifique. J’ai candidaté plusieurs fois et à deux reprises j’ai été finaliste. Cette année, je l’ai, c’est super. »

« Haïti envoie des morts tous les jours »

Pour Jean d’Amérique, l’écriture semble être un sport de combat où il n’y aura pas de survivant.

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MC Solaar, toujours solaire: : ses premiers albums réédités

Paris – Les premiers albums de MC Solaar sont enfin réédités et accèdent aux plateformes, l’occasion de revenir sur sa curiosité inextinguible, ses références d’IAM à Public Enemy, l’odyssée du clip « Nouveau Western ».

. « Qui avait le droit » 

Quand il quitte sa première maison de disques dans les années 2000, « il n’y avait pas eu de décision ferme sur qui avait le droit de remettre sur le marché les premiers albums« , comme il le résume pour l’AFP.  

La paix des braves vient d’être signée pour extirper d’un trou noir juridique de 20 ans ses opus originels, qui n’étaient plus réédités, ni disponibles sur les plateformes. 

C’est un bonheur de redécouvrir « Qui Sème Le vent Récolte Le Tempo » (1991), ressuscité en juillet, et « Prose Combat » (1994) qui ressurgit ce vendredi.  

Et voilà le quinquagénaire ravi de faire écouter ses « productions à l’ancienne » à la jeune génération.  

« Il y a quand même 90% de bon« , s’amuse-t-il. Il se réjouit aussi de voir le rap si populaire, loin de la « stigmatisation » des années 1990. 

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La polémique autour de la chanson « Le temps de vivre ensemble »

Une chanson intitulée « Le temps de vivre ensemble », produite par Guillaume de Reynal et rassemblant de nombreux artistes martiniquais, fait polémique sur les réseaux sociaux.

On trouvera ci-après un texte de Guillaume de Reynal qui explique sa démarche et un autre de Jean Marc Terrine (auteur) auteur critique.

1)Le texte de Guillaume de Reynal

« Suite à une concertation au sein de l’équipe qui a aidé à faire vivre le projet musical « Le Temps du Vivre-Ensemble », nous avons réalisé que ce beau projet a manqué au départ d’une explication claire et précise qui aurait permis d’éclairer, sinon de rassurer quant aux objectifs en amont et ne pas laisser place à différentes interprétations.
J’aimerais m’adresser officiellement à tous afin d’éclaircir quelques points qui semblent obscurs à certains.

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« Festival du Jamais Lu »: appel à textes

Le Jamais Lu est à l’art théâtral ce que les concerts sont à la musique : un accès brut et festif aux paroles contemporaines, un portrait poétique de notre époque, un engagement de faire vivre la puissance fédératrice des mots.

Fondé à Montréal en 2002, le festival du Jamais Lu accompagne et soutient la naissance d’oeuvres théâtrales inédites. Sa mission : offrir aux écritures contemporaines des tribunes originales, festives, engagées. Après Montréal, Paris, Québec, voici le nouveau né le Jamais Lu Caraïbe. En Mars 2022 se tiendra la première édition de notre festival biennal.

Le Jamais Lu est un festival visant à faire découvrir des textes de la relève, mais également des textes nouveaux. Nous invitons les jeunes créateurs ainsi que les artistes plus établis à exploiter la plateforme du Jamais Lu à titre de tremplin, d’expérimentations diverses.

AUTEURS, AUTRICES DE MARTINIQUE, GUADELOUPE, GUYANE ET HAÏTI, CET APPEL EST POUR VOUS !

Le concept du festival

Trois metteurs en scène québécois viendront à la rencontre de trois autrices et auteurs caribéens. Durant une semaine, ils croiseront leurs regards et mettront les écrits à l’épreuve du plateau pour la toute première fois, jusqu’à leur mise en voix par une fervente troupe de comédien.nes.

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Rebecca Jean, la haute voix de la musique contemporaine haïtienne au Québec

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

La voix singulière et attachante de Rebecca Jean, musicienne, auteure, compositrice et interprète, née à Montréal, flamboie et déploie sa haute voilure depuis un certain temps sur les terres enneigées du Québec. Artiste polyvalente au talent raffiné, Rebecca Jean compte cinq albums à son actif, un catalogue de plus de 200 compositions et plusieurs projets signés en tant que réalisatrice /directrice musicale, auteure, compositrice, interprète et arrangeuse. À travers les différents registres de sa démarche musicale, elle ne cesse de nous surprendre en nous entraînant dans son univers tantôt délicat, tantôt féroce. Sur des textes évocateurs et mûris au creux des battements du langage, elle chante les failles comme les profondeurs de l’âme avec une poésie franche et un créneau unique ; elle sait se raconter et nous raconter avec finesse et subtilité. Artiste attachée à ses racines haïtiennes qui nourrissent une québécitude revendiquée et ouverte, comme en témoigne son morceau « Lang lakay », elle s’en fait l’écho à travers un cheminement créatif salué par la critique musicale montréalaise et par sa participation à des émissions radio-télé et à des spectacles divers sur plusieurs scènes, notamment l’Olympia, le Cabaret du Mile-End, le Pub du Quartier latin, le Lion d’or, le Pharaon lounge, le Balatou, le Petit cabaret, le Théâtre de verdure, etc.

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Audrey Diwan sacrée à la Mostra de Venise

La réalisatrice française, Audrey Diwan, a remporté, ce 11 septembre, le Lion d’Or pour son film, “L’événement”.

Adapté du récit autobiographique éponyme de la romancière Annie Ernaux, le film L’événement, cru, intimiste et féministe, se déroule dans la France des années 1960. Il a pour figure centrale une jeune femme qui avorte clandestinement, alors que l’avortement maintenu “hors la loi″ est encore puni de prison, pour celles qui y ont recours comme pour celles ou ceux qui le pratiquent : il faudra attendre 1975 pour qu’il soit dépénalisé. « C’est triste d’être certain qu’on sera toujours dans l’actualité en travaillant sur le sujet », a déclaré la réalisatrice.

L’intrigue suit le parcours d’une jeune étudiante insouciante, interprétée de façon magistrale par une actrice franco-roumaine de vingt-deux ans, Anamaria Vartolome. Lorsqu’elle découvre qu’elle est enceinte, la jeune femme, Anne, voit son futur compromis : pour elle, issue d’une famille prolétaire, interrompre les études commencées serait condamner sa seule chance de se construire un avenir hors de son village natal, serait fermer la porte entr’ouverte, ne pas échapper au déterminisme social, se soumettre à un destin par avance tracé… En vain, elle cherche de l’aide, mais ne trouvera personne auprès d’elle, ni médecins, ni amis, ni partenaire, ni professeurs… Le film, c’est aussi, par le biais de son héroïne, l’histoire de la France en 1963, le drame d’une société qui condamne le désir des femmes, et le sexe en général.

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Appel à écriture théâtrale 2021

Après une première édition en 2019, Textes En Paroles lance son deuxième appel à écriture théâtrale portant spécifiquement sur des textes destinés au jeune public.

Basée en Guadeloupe, l’association Textes En Paroles s’est donné pour objet, depuis 2002, de promouvoir les écritures dramatiques contemporaines issues de, ou inspirées par l’univers de la Caraïbe ou des Amériques.

Dans le cadre de l’appel à écriture théâtrale jeunesse 2021, nous recherchons : 

  • Des textes dramatiques inédits ;
  • En version intégrale ;
  • En français et/ou en créole ;
  • En lien avec la Caraïbe (origine, résidence des auteur(e)s ou thématique) ;
  • Spécifiquement destinés au jeune public (niveau collège ou lycée) ;
  • et qui n’auront pas fait l’objet d’une création scénique au 31 janvier 2022.

Clôture de l’appel à écriture : le 15 novembre 2021.

En janvier 2022, le Comité de Lecture Jeune Public de Textes En Paroles désignera un maximum de 5 textes lauréats. Parmi les textes sélectionnés, un jury ad hoc constitué d’élèves de sections théâtre en lycées ou à l’université distinguera le “Prix Textes En Paroles” du meilleur texte dramatique pour la jeunesse 2022.

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Festival de cinéma en ligne :  le F I F D A P A R I S 2 0 2 1 

La nouvelle édition du FIFDA se déroulera sur le site web FIFDA.org du 3 au 9 septembre 2021. Les films seront en ligne  du vendredi à 9h00 au jeudi à 23h55. 

Le Festival sera disponible dans les territoires suivants : France, Suisse, Belgique, Luxembourg, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion : nous qui dans certains Outre-Mer sommes de nouveau soumis à un confinement sévère, nous qui avons vu les salles de cinéma, une fois encore, une fois de trop, sur leurs enchantements et leurs mystères se refermer, profitons de cette opportunité qui nous est offerte, et découvrons, pour un prix modeste, des films différents, des créations qui nous concernent tous ! 

Une Association :

L’Association Festival de Films de la Diaspora Africaine a été établie à Paris en 2009 dans le cadre de la loi de 1901. Elle a pour mission de présenter des films inédits, qui mettent en exergue la diversité culturelle des sociétés modernes. Son Festival a pour projet de favoriser le dialogue des cultures, à travers des projections de films et des débats, organisés souvent avec les réalisateurs.

Selon Olivier Barlet, critique de cinéma pour Africultures (le site d’Africultures met aussi en ligne une bande-annonce pour chaque film) : « L’enjeu des découvertes est le regard, c’est-à-dire les différentes façons de penser le monde que proposent les différents films.

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Joséphine Baker entrera au Panthéon le 30 novembre

L’artiste franco-américaine Joséphine Baker (1906-1975), figure éminente de la Résistance et de la lutte antiraciste, sera panthéonisée le 30 novembre, selon une information de l’édition dominicale du Parisien citant le président Emmanuel Macron.

La célèbre chanteuse, danseuse et meneuse de revue franco-américaine, Joséphine Baker, va entrer au Panthéon. Le président de la République, Emmanuel Macron, a décidé de panthéoniser cette artiste, militante de la liberté et de l’égalité, a appris, samedi 21 août, franceinfo, confirmant une information du Parisien. Joséphine Baker deviendra ainsi la première femme noire à reposer dans ce temple républicain, installé dans le 5ème arrondissement de Paris.

L’artiste franco-américaine Joséphine Baker (1906-1975), figure éminente de la Résistance et de la lutte antiraciste, sera panthéonisée le 30 novembre, selon une information de l’édition dominicale du Parisien citant le président Emmanuel Macron.

Première star internationale noire

Le dossier en faveur de l’interprète de la célèbre chanson « J’ai deux amours » avait été examiné une première fois fin juin par l’Elysée, selon Le Parisien. Une pétition en faveur de la panthéonisation de l’artiste, lancée il y a deux ans par Laurent Kupferman, avait rassemblé 38 000 signatures. 

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« Réveillez-vous, réveillons-nous »

— Par Marijosé Alie —

Quelle est cette musique maléfique qui nous fait danser aujourd’hui au rythme des fake news et d’une révolte qui n’en est pas une puisqu’elle nous conduit lentement à un suicide collectif et à la disparition d’un peuple qui s’est tant battu pour exister ?

Je nous aime très fort et tels que nous sommes.

J’aime nos colères salvatrices et notre capacité à transformer le pire en meilleur mais là, j’avoue que je beugue.

Si je comprends, dans une solidarité intuitive, la méfiance que nous éprouvons envers l’autorité, qui souvent nous a baladés de silences en secrets, d’indifférences en oublis, de Charybde en Scylla, j’ai la conviction que nous avons su souvent contourner les pièges grâce à notre solide bon sens. Alors, je vous le demande : où est-il passé ce bon sens ?

Dans quelle eau trouble, polluée de peur et de révolte à deux balles est-il allé se noyer ? Pourquoi sommes nous coincés dans les mailles d’un filet chaque jour plus serré ?

Des centaines de jeunes et de moins jeunes frappent à la porte d’un hôpital qui bientôt ne pourra plus les recevoir et j’entends comme une ritournelle que c’est la faute à tout sauf à nous-mêmes :

la faute aux touristes,

la faute au préfet,

la faute aux élus ,

la faute à Macron.

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Kassav’ : « L’œuvre de Jacob Desvarieux est l’expression artistique d’une révolution identitaire »

Par Stéphanie Mulot

Professeure de sociologie et anthropologie, spécialiste des Antilles, université Toulouse-Jean-Jaurès, Centre d’étude et de recherche travail, organisation, pouvoir (Certop) et Laboratoire caribéen de sciences sociales

La création du zouk en Guadeloupe par Jacob Desvarieux avec le groupe Kassav’ a été le fruit d’un engagement politique profond, réhabilitant l’identité et la langue bafouées des héritiers de l’esclavage, rappelle, dans une tribune au « Monde », Stéphanie Mulot, sociologue et anthropologue spécialiste des Antilles.

Tribune. Jacob Desvarieux [mort le 30 juillet à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe)] disait qu’il fallait rendre hommage aux gens de leur vivant… Et me voici à prendre la plume alors que son décès continue de retentir comme un séisme dans le monde musical… L’œuvre de ce géant est inscrite à jamais dans l’histoire mondiale de la musique, de la culture, des arts. Miles Davis [en 1988], Niles Rodgers, Marcus Miller, Peter Gabriel, Manu Katché, Youssou N’Dour, Wyclef Jean, Nelo Carvalho, Alpha Blondy, et tant d’artistes de renom en ont déjà témoigné.

Les colloques internationaux, les enseignements musicaux, la Maison du Zouk en Angola le consacrent.

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Á pli tà, Adieu, adiós, adeus, Auf Wiedersehen, arrivederci, Sayōnara, Zàijiàn, Sala kakuhle, Jacob Desvarieux

Par Emmanuel Argo* —

Le Zouk est un genre musical créé par Kassav que l’on trouve maintenant sur Wikipédia.

En 2019, le groupe Kassav a fêté ses 40 ans à guichet fermé dans l’une des plus grandes salles de spectacle européenne à Paris-La Défense Aréna, belle consécration d’un succès mondial mérité. A l’instar d’autres célébrités, le groupe s’est produit également au stade de France.

Son cocréateur, Jacob Desvarieux, vient de nous quitter et nous ne manquerons pas ici de lui rendre hommage, non seulement pour ses talents de musicien mais aussi pour avoir su fédérer les régions de la Caraïbe, celles des autres outremers français pour mettre en valeur notre identité culturelle à travers le monde : de Pointe à Pitre à Fort de France, de Cayenne à Saint Denis, Paris, Marseille, de Washington à Toronto en passant par Rio, de Lomé à Douala en passant par Dakar, Ouagadougou , de Johannesburg à Maputo, de Moscou à Tokyo ou Shangaï en passant par Bruxelles, Lisbonne, Montreux et Rome . Au cours de mes voyages et missions, dans des accents et langues aussi différents les uns que les autres, j’ai entendu que l’on parlait de Kassav, de Zouk et de Jacob Desvarieux et si les paroles étaient difficiles à prononcer dans certaines langues, en revanche les mélodies étaient parfaitement mémorisées, interprétées et appréciées.

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Covid-19: Jacob Desvarieux, cofondateur du groupe antillais Kassav’, est mort à l’âge de 65 ans

Le guitariste guadeloupéen Jacob Desvarieux, mort vendredi à 65 ans des suites du Covid-19, était l’un des fondateurs du groupe Kassav’, monument aux Antilles qui a connu un énorme succès dans les années 80 en mélangeant des musiques locales pour créer un style, le zouk. De santé fragile depuis une greffe rénale, le musicien avait été hospitalisé le 12 juillet à Pointe-à-Pitre après avoir été contaminé par le coronavirus. Parmi les nombreuses réactions à son décès, celle du judoka guadeloupéen Teddy Riner, qui a rendu hommage à « une immense voix des Antilles », tandis que l’ancienne ministre Christiane Taubira, originaire de Guyane, disait sa tristesse, se remémorant « sa voix, sa dégaine, son talent, sa joie, ce sourire, cette inclinaison de la tête et même sa salopette des débuts ». « Les Antilles, l’Afrique et la musique viennent de perdre l’un de ses plus grands Ambassadeurs. Jacob grâce à ton art, tu as rapproché les Antilles à l’Afrique. Dakar où tu as vécu te pleure. Adieu l’ami », a tweeté le chanteur sénégalais Youssou Ndour. – Interroger les origines – « Au départ, c’était un laboratoire: nous cherchions à trouver une bande-son qui fasse la synthèse de toutes les traditions et sons antérieurs, mais qui soit exportable partout », avait raconté le musicien au journal Libération en 2016.

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Passe sanitaire : le gouvernement au chevet du secteur culturel qui craint la désaffection du public

Roselyne Bachelot et Bruno Le Maire, ministres de la Culture et de l’Économie [recevaient] mercredi des représentants du secteur une semaine après l’extension des mesures anti-covid.

Cinéma, spectacles vivants, musées… Des représentants de plusieurs secteurs de la culture devaient rencontrer mercredi la ministre de la Culture Roselyne Bachelot et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Bruno Le Maire a d’ores et déjà déclaré sur RTL que le gouvernement répondra «aussi présent à la fin de l’été pour ceux qui auront été impactés».

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« Pupo di zucchero, la festa dei morti » texte et m.e.s. d’Emma Dante

Magicienne, sorcière, prêtresse, comment faudra-t-il appeler une metteuse en scène qui nous convie à une cérémonie théâtrale, avec tout ce qu’elle implique de magie, de sacré, voire de funèbre et de joyeux? Car la festa dei morti, ce n’est pas la lugubre Toussaint. Sur scène, cette fête n’a rien d’une danse macabre, c’est une célébration remplie d’allégresse. Tout un rituel s’accomplit sur le plateau, à la faveur d’une performance qui convoque texte, danse, lumière, tableaux et sculpture. Une sorte de spectacle total, n’était la quasi absence de musique. Emma Dante aime faire évoluer ses acteurs sur un fond de silence et d’obscurité. Du noir jaillit la lumière et le jeu éblouissant des acteurs. Qui évoluent en groupe, selon une tradition que la metteuse a bien établie de spectacle en spectacle. La troupe, le groupe, la collectivité humaine sont des éléments fondamentaux de son théâtre, à l’image de la vie sociale en Italie, spécialement dans le Sud.

Alors qu’est ce que cette histoire? Un vieil homme, tout accablé de solitude et de douleur s’apprête à organiser sa fête des morts en confectionnant une pâtisserie : ce sera le « pupo di zucchero », la figurine sucrée, offrande aux défunts de la famille.

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Le réalisateur Fernando Pérez prône un « nouveau langage » à Cuba

La Havane – Cuba a besoin de construire un « nouveau langage » qui « respecte les différences d’opinion » pour surmonter la crise qui l’a mené au bord de l’explosion sociale le 11 juillet, estime dans un entretien à l’AFP le cinéaste cubain, Fernando Pérez.

Avec « la crise sociale que traverse le pays, il ne peut y avoir qu’une explosion. Je ne sais pas jusqu’où cela ira« , confie le cinéaste de 76 ans, en pleine préparation d’un nouveau film. 

Des milliers de personnes ont protesté dans plus de 40 villes cubaines les 11 et 12 juillet, aux cris de « Liberté !« , « On a faim ! » et « A bas la dictature !« . Ce soulèvement a fait un mort, plusieurs dizaines de blessés et conduit à plus d’une centaine d’arrestations. 

Face à cette mobilisation inédite, le réalisateur regrette la manière dont les Cubains qui soutiennent le gouvernement agissent contre ceux qu’ils considèrent comme contre-révolutionnaires.  

Il déplore l’utilisation de « la violence pour manifester » contre les voix critiques, « parce que ce sombre chapitre de notre histoire récente, que sont les actes de répudiation, est indélébile« .  

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« Misericordia », d’Emma Dante

D’accord!

Avec Emma Dante, nous voici dans les bas-fonds de Palerme; Misericordia appartient à la veine sociale de l’autrice, dont relève également son film Palerme, ainsi que la pièce qu’elle a présentée en 2014 à Avignon, Le Sorelle Macaluso. Le titre l’indique clairement : même si le nom italien  » misericordia » n’a pas exactement les mêmes connotations que le français « misericorde », il n’en est pas moins redevable de la même étymologie. Emma Dante elle-même insiste sur la valeur des deux parties du mot: « miser » et « cordia ». C’est de la misère des faubourgs de Palerme qu’il sera parlé, et c’est aussi de « coeur », c’est-à-dire d’amour. Une « machien d’amour », selon sa propre expression.

Le pitch: trois putains élèvent, nourrissent et chérissent un enfant autiste, celui qu’une quatrième femme leur a laissé, morte sous les coups de son compagnon. Manifestement le retard mental de l’enfant est dû aux coups reçus par sa mère pendant la grossesse. J’entends d’ici le public parisien crier au misérabilisme. Or l’autrice évite cet écueil et réusit à nous émouvoir sans jouer sur la corde de la pitié.

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Au festival d’Almada : Écoutez la voix des Femmes ! 

Seules sur scène, ou en duo, elles assurent le spectacle, assument leurs désirs et leur féminité, ne craignent pas de dire l’endroit et l’envers des choses, dans la douceur ou la force, l’ironie ou la violence, la gravité ou l’humour. Elles, les femmes, ne craignent pas de dénoncer ce qui dans la société les oppresse, les accable, trop longtemps les a contraintes à occuper une place dont elles ne veulent pas, dont elles ne veulent plus ! Elles, les femmes, font entendre leur voix, et on ne les fera pas taire…

Rebota rebota y en tu Cara explota

Comment, en effet, obliger à se taire la catalane Agnès Mateus, qui par sa performance, Rebota rebota y en tu Cara explota, prend fait et cause pour toutes ses semblables, dénonçant sans fausse pudeur, sans faire aucune concession au bien-penser ni à la bienséance, le machisme et l’hypocrisie de nos sociétés occidentales ? Récompensée déjà par de nombreux prix, elle voit son spectacle plébiscité en 2020 au Festival d’Almada, ce pourquoi on peut la retrouver cette année sur scène, où elle est saluée avec enthousiasme par un public tant masculin que féminin.

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« Fraternité, conte fantastique », de Caroline Guiela Nguyen.

—Par Dominique Daeschler —

Avignon

Caroline Guiela Ngueyn fait partie de cette relève, en grande partie féminine, que met en valeur le festival cette année : des femmes qui e fichent des codes, multipliant les formes, réinventant une autre façon d’écrire et une façon d’être au plateau, jouant le nous du groupe plus que le je, inscrivant leurs créations en plusieurs volets ( Anne(Cécile Vandalem). Fraternité conte fantastique est le second volet d’un cycle ( premier volet un court métrage » Les engloutis ») qui sera suivi de l’Enfance et la Nuit en 2022 à la Schaubühne de Berlin.
Après les blessures du colonialisme ( Saïgon), le travail avec les détenus de la maison d’arrêt d’Arles ( comment on retrouve une vie quand on sort), Caroline Guiela Nguyen s’attaque à la disparition en tant qu’absence faite de déni, d’espérance et de réinvention. Après un cataclysme, ne restent en piste que quelques humains acharnés à ne pas oublier leurs souvenirs et les absents. Ils retrouvent , tous âges confondus, dans un centre de consolation, où l’on invente et rêve des moyens d’entrer en contact, où l’on oscille entre la résilience, la résignation, attendant le miracle du retour, lors d’éclipses.

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« Kingdom », m.e.s. d’Anne-Cécile Vandalem

Avignon

Dernier volet d’un triptyque dont les deux premiers -Tristesses, Arctique – ont été joués au Festival, Kingdom termine les récits dans le grand Nord d’Anne-Cécile Vandalem. Si le premier volet était consacré à un étouffant huis clos politique, le second au désastre climatique, le dernier Kingdom, se demande quel monde pourront imaginer les enfants demain, à partir des désastres écologiques, des bouleversements politiques et des rêves avortés des parents ? Que peuvent-ils espérer ? comment vont-ils réinventer ?

Une famille s’installe dans la taïga sibérienne pour fuir la civilisation et vivre un rêve communautaire. Chacun doit entrer dans l’histoire racontée par le chef de clan, démontée peu à peu, au fil du mélange des propos de chacun ? un documentaire de clément Cogitore sur les utopies et l’a vie en autarcie d’une communauté sibérienne est la trame de l’adaptation d’Anne-Cécile Vandalem. Au départ, la faille semble vivre une vie paisible, où chacun vaque à ses occupations où les jolies têtes blondes se partagent entre jeux et chants.

Besoin de conflits ? Problème de territoire et reconnaissance de la différence de l’autre ?

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